Des prisonniers se sont révoltés le 19 août dans cette maison d’arrêt. Neuf d’entre eux passent en procès le lundi 9 décembre 2013 à 13h30, au tribunal de grande instance de Blois (place de la république).
Ils sont accusé « d’incitation à la rébellion, de rébellion en réunion, de dégradation en réunion de biens publics, de violences volontaires sans incapacité totale de travail (ITT ) et de port d’un objet prohibé » en l’occurrence le téléphone qui a servi à communiquer avec l’extérieur pendant l’émeute.

Nous serons à Blois pour rendre compte du procès et témoigner de notre solidarité envers les prisonniers jugés ce jour-là.

Pour rappel, dans la nuit du 18 au 19 août, Mounir Benlhoussine, un jeune de 24 ans, est mort dans sa cellule. Un prisonnier a fait son possible pour informer l’extérieur en réussissant à prendre contact avec un journaliste du quotidien local :

«  Allô, La Nouvelle République ? Dites-le dans le journal, qu’ils ont tué Mounir. Il était malade. Toute la nuit, son copain de cellule a tapé à la porte pour demander du secours. On a tous entendu cogner. C’est pour ça qu’on est en colère. Personne n’est venu, je te jure ! On l’a trouvé mort ce matin. Non, ce n’était pas un gars d’ici. Il venait de Dreux. On l’avait transféré voici deux mois. ».

La famille de Mounir a déposé une plainte contre l’AP pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger. Les prisonniers de Blois ont quant à eux réagi en détruisant ce qui les enferme et les tue, et en tentant de faire savoir ce qu’ils vivent. Pourtant, ils vont ramasser des peines qui, cumulées à celles déjà en cours, en feront des longues.

Car n’oublions pas ceux du centre de détention de « Châteaudingue », jugés en septembre, ces prisonniers avaient écopé de peines de 6 et 18 mois de prison pour avoir « pris leur courage à deux poings » face à l’administration pénitentiaire et aux matons, et dénoncer le quotidien carcéral et l’absence de perspectives de sortie. Ils étaient alors restés solidaires devant une justice qui voulait des meneurs là où il n’y en avait pas.

Christiane Taubira et la clémence faite au prisonnier ? Quand en septembre, elle visite la maison d’arrêt de Blois, elle réaffirme publiquement son soutien aux matons, de A à Z… Aucune parole pour Mounir, aucune compréhension de ce que vivent les prisonniers !

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