« J'ai trouvé Fabrice particulièrement déprimé, avec des idées très noires... Je suis particulièrement inquiet. » Maître Benoît David, avocat de Fabrice Boromée, le 27 juillet 2017
Fabrice Boromée a été transféré le jeudi 20 juillet à la centrale de Moulins. Son avocat Maître Benoît David est allé le voir, et il nous a fait un compte rendu de sa situation actuelle. Les conditions de sa détention ont encore été durcies : tandis qu'à Saint-Maur, Maître Benoît David pouvait le voir au parloir avocat non menotté, à Moulins il n'a eu d'autre choix que de le voir soit dans un bureau, menotté à une barre, soit à travers la grille de la promenade du quartier d'isolement. L'avocat a préféré le voir ainsi. De plus, Fabrice est toujours enfermé dans une cellule de force : tout le mobilier est en fer ; chaise, table et lit sont rivés au sol. Faute de meuble de rangement, ses quelques affaires sont à même le sol au centre duquel s'ouvre une bouche d’égout dont s'échappent des odeurs nauséabondes en fin de journée. L'avocat a demandé à rencontrer la direction pour obtenir l'allégement de ces mesures et exiger son placement dans une cellule « normale ». Demande restée pour l'heure sans réponse. Fabrice souffre encore des conséquences de sa détention à Saint-Maur, suite aux grenades assourdissantes qui avaient été envoyées dans sa cellule. Suite à cet incident, on lui avait interdit de sortir de sa cellule pour téléphoner à son avocat. Par ailleurs, l'eau lui a été coupée et il n'a rien eu à manger pendant trois jours. Le médecin n'est venu le voir que quinze jours après les faits. Quant aux demandes de parloir déposées à Saint-Maur, sans surprise, certaines ont été « perdues », et doivent être redéposées auprès de l'administration de Moulins. Pour couronner le tout, le 21 septembre 2017, la concession funéraire du père de Fabrice prendra fin et son corps sera incinéré en son absence. Ça ajoute encore à son abattement. « J'ai trouvé Fabrice particulièrement déprimé, avec des idées très noires... Je suis particulièrement inquiet », écrit Maître Benoît David avant de rapporter ses propres mots : « Je me sens seul, je n'ai plus d'espoir, je n'ai plus le goût de continuer, je n'en peux plus, je suis traité comme un chien, j'arrive à saturation. » Une lettre, une simple carte... Écrivez à Fabrice Boromée. Numéro d'écrou 15964 Maison centrale Quartier d'isolement Les Godets 03400 Yzeure Cedex
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