Halte à la vengeance infinie de l’administration pénitentiaire
Fabrice est un prisonnier guadeloupéen enfermé depuis 2010 et déporté en métropole en 2011. Depuis, il réclame son transfert en Guadeloupe auprès de ses proches qui ne peuvent pas venir lui rendre visite aussi loin – une double peine qu’il subit comme de nombreux autres prisonnier·e·s transféré·e·s des territoires colonisés. Fabrice a essayé de se faire entendre par tous les moyens. Ne recevant que mépris et répression en réponse, il est allé jusqu’à faire ce que l’administration pénitentiaire appelle des « prises d’otage » : il a retenu dans sa cellule des membres du personnel pénitentiaire dans l’espoir d’être enfin entendu. Matons, administration et institution judiciaire lui font payer ces actes de révolte par des représailles infinies. Il a été condamné à une vingtaine d’années supplémentaires à l’intérieur, alors qu’il était entré pour une peine de huit ans.
Pendant de longues années en quartier d’isolement – des lieux de destruction physique et psychique, il n’a été en contact qu’avec des surveillants casqués. Il a subi la violence d’escortes suréquipées, le menottage à chaque mouvement et les fouilles systématiques, les repas jetés par une trappe, l’impossibilité de voir un conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP) dans des conditions décentes…
Ce traitement a eu de graves conséquences sur la santé de Fabrice. En 2017, il a reçu deux grenades assourdissantes jetées par des surveillants dans sa douche. Ça l’a rendu sourd d’une oreille. Il a aussi souffert d’un grave ulcère à l’estomac provoqué par le stress. L’administration s’est cantonnée dans un refus de soins récurrent.
Jusqu’en mars 2025, à la prison de Vendin-le-Vieil, Fabrice a subi des injures et des provocations racistes pendant des mois. Il en a fait part à la direction de l’établissement, à la direction interrégionale des services pénitentiaires (Disp) Grand-Nord – Lille et à la direction de l’administration pénitentiaire (DAP). La DAP et la Disp ont répondu, mais sans rien faire pour mettre un terme à ces agissements.
Fabrice a tout de même obtenu un transfert à la maison centrale de Valence où il a été sorti d’isolement au mois de juin pour à peine quelques semaines, et ce pour la première fois depuis plus de treize ans!
Mais comme il a porté plainte contre les surveillants qui l’ont rendu sourd, l’administration pénitentiaire a repris les hostilités aussitôt. Elle l’a transféré à maison centrale sécuritaire de Condé-sur-Sarthe – son troisième transfert en un an. Il y est enfermé dans des conditions particulièrement dures, toujours au quartier d’isolement où des surveillants cagoulés et lourdement équipés le menottent et l’entravent à chaque sortie de cellule. Condé-sur-Sarthe est une des « fameuses » narcoprisons où sont mis en place les nouveaux QLCO (Quartier de lutte contre la criminalité organisée) – une réhabilitation explicite des QHS (quartiers de haute sécurité) du XXe siècle.
Nous lançons une campagne de solidarité avec Fabrice pour faire connaître son combat, pour briser un peu l’isolement et pour dire stop à la fonction coloniale et raciste de la prison. Il est important de relayer cet appel, la sécurité de Fabrice en dépend ! Et puis il y a une cagnotte, car en prison tout coûte cher : les cantines, le frigo, et surtout le téléphone pour la Guadeloupe.
https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/solidarite-avec-fabrice-1
Des proches de Fabrice


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