Rennes le 14 Novembre 2013
Chemin de croix ou parcours du combattant ?
C’est hélas notre triste destinée quand nous avons une longue peine. Tu as un jugement qui est déjà dur à traverser et ensuite on te colle une peine de sûreté alors que cette dernière n’a pas été prononcé à la barre. C’est un sacré coup dans les dents lorsque tu l’apprends plusieurs mois après ton jugement. Moi depuis que j’ai appris ça, je suis tombée dans une profonde dépression et chaque jour est devenu un calvaire à vivre.
J’ai bien tenté de la faire relever mais celle-ci m’a été refusée sous prétexte que je n’ai pas de projet de réinsertion alors que je suis en A.H. (adulte handicapé) et que je faisais également ma demande trop tôt alors que cette peine de sûreté se termine en janvier 2015, soit dans moins d’un an.
Je serai permissionable et conditionnable en même temps, mais c’est pareil, on nous parle de conditionnelle, alors qu’on sait très bien que nous, les longues peines, on t’oblige à passer au CNE une fois que tu es conditionnable, c’est-à-dire six semaines à Fresnes et ceci prend des mois avant qu’on te transfère dans cet établissement, ce qui fait qu’une fois que tu as terminé tout ça, tu arrives en fin de peine. En fait, c’est ce qu’ils veulent, que tu accomplisses ta peine entièrement.
Donc ma question est, à quoi sert le CNE, sinon à te détruire encore plus puisqu’on revient en permanence sur ton passé (ton histoire) et ceci coûte cher à l’État ces grands transferts ont un coût élevé.
Donc, des psy, tu en bouffes si tu as décidé d’essayer de sortit le plus vite possible. C’est comme se battre contre du vent, tu n’aboutis à rien, surtout quand tu arrives à un certain âge. Moi j’ai 56 ans, comment voulez-vous que je trouve du travail, hormis dans le bénévolat, mais ça ils n’aiment pas trop.
J’ai oublié de parler de la fameuse COPMES (commission pluridisciplinaire des mesures de sureté), ça c’est après le CNE, où l’on te juge encore et encore et ça prend des mois tout ça. Donc oui c’est un vrai parcours du combattant pour espérer la liberté.
J’espère que ces quelques lignes seront publiées car nous sommes sûrement nombreux dans ce cas-là, et c’est décourageant de vivre ça.
Du fond de ma petite cellule, je rumine jour après jour, du courage pour survivre oui il en faut, mais là je suis fatiguée.
Merci à tous.
Patricia
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