Catégorie : Événements & communiqués

  • Tribune pour dénoncer l’impact des mesures d’assignation à résidence en France

    Tribune pour dénoncer l’impact des mesures d’assignation à résidence en France

    Nous relayons ce communiqué diffusé à l’occasion du 10 décembre, la « journée internationale des droits de l’homme ». Le livre de Kamel Daoudi, « je suis libre, dans le périmètre que l’on m’assigne », est dispo par ici. (gratuit pour les enfermé·e·s, contactez-nous !)


    En cette journée internationale des droits humains, cette tribune souhaite dénoncer l’impact sur sur tout un chacun, des mesures d’assignation à résidence prises par les autorités françaises au travers de la situation individuelle paroxystique de Kamel Daoudi, assigné à résidence et obligé de pointer plusieurs fois par jour au commissariat depuis maintenant plus de 14 ans.
    Ces privations lui interdisent la possibilité de travailler et de vivre normalement avec sa famille, le plongeant ainsi dans une situation de précarité économique et sociale évidente. Nous dénonçons ce qui apparaît très clairement comme un régime de privation de liberté constitutif d’une atteinte à l’état de droit.


    Cet état de privation de liberté a été soumis à la discrétion de l’autorité publique, sans limite dans le temps, ni intervention du juge de la liberté et de la détention (JLD). En somme, Kamel Daoudi pourrait rester sous ce régime de privation de liberté jusqu’à la fin de sa vie.
    Condamné pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste en France pour un projet qui lui a été imputé qu’il a toujours contesté, il a purgé sa peine de prison, et reste pourtant sous le coup d’une interdiction définitive de territoire français inapplicable. Une privation de liberté contrôlée par l’administration sans limite de temps.
    Ce genre de cas permet à l’administration de priver ou restreindre la liberté de personnes de manière illimitée dans le temps.


    Kamel Daoudi déchu de sa nationalité française en 2002 est considéré par la France comme un étranger mais ne peut pas expulsé du territoire, la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) ayant donné suite à la requête de M. Daoudi en prononçant l’impossibilité pour la France de l’éloigner vers l’Algérie (son pays de naissance qu’il a quitté à l’âge de 5 ans).


    En effet, M. Daoudi y risque des traitements dégradants et inhumains au sens de la convention européenne des droits humains. Par ailleurs, toute sa famille réside en France et il n’a plus aucune attache avec son pays de naissance depuis plus de 42 ans. Kamel Daoudi est donc assigné à résidence administrative depuis le 25 avril 2008, subissant l’application d’un régime d’exception permettant à l’administration, sans aucune intervention du JLD, « jusqu’à ce qu’existe une perspective raisonnable d’exécution de [son] éloignement. » (L.561-1 du CESEDA).
    Cette « perspective raisonnable d’exécution de son éloignement » n’étant pas possible au vu de la décision de la CEDH, cela confère à ce régime d’assignation à résidence un caractère perpétuel.
    Kamel Daoudi pourrait donc rester jusqu’à la fin de sa vie dans ce régime de privation de liberté. Une décision prise sur des motifs flous à interprétation large.

    Cette décision d’assignation à résidence repose sur le CESEDA (Code de l’Entrée et du Séjour des Étrangers et du Droit d’Asile) et s’appuie sur la notion de « trouble à l’ordre public », une notion à très large spectre d’interprétation et potentiellement arbitraire.


    Amnesty international dénonce depuis des années l’assignation à résidence de Kamel Daoudi, alors que la justice n’a plus rien à lui reprocher. Cette situation porte atteinte à ses droits fondamentaux, y compris son droit à travailler ou son droit à la vie privée et familiale.Cette situation est en outre maintenue par le ministère de l’intérieur maintenant Kamel au milieu d’enjeux politiques dépassant largement sa personne.
    Plus largement, cette notion de « trouble à l’ordre public » peut tout à fait, selon les interprétations s’appliquer à des militant.e.s œuvrant contre les intérêts du gouvernement en place. La frontière est fine pour que les motifs fondant l’application de ces régimes de privation de libertés soient applicables à d’autres situations pouvant être jugées par l’autorité publique comme risquant de troubler l’ordre public.


    L’assignation à résidence n’est pas le seul dispositif de contrôle et de surveillance, elle fait partie d’un arsenal juridique répressif qui va de la perquisition administrative, jusqu’à l’interdiction de paraître dans certains lieux.
    Des exemples récents nous l’ont encore montré, des décisions de ce type ont été prises contre des militants écologistes lors de la COP 21, des syndicalistes ou encore des supporters de football.
    Une décision qui s’inscrit dans un mouvement d’intégration des régimes d’exception dans le droit commun.


    Plusieurs régimes d’exception ont été mis en place ces dernières années et ceux-ci ont donné lieu à une transposition de cette législation d’urgence dans le droit commun. L’état d’urgence en réaction aux attentats de 2015 et prorogé plusieurs fois jusqu’en 2017 a permis l’entrée en vigueur de la loi du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme reprenant de façon substantielle, ce régime d’exception.


    La situation exceptionnelle et excessive à laquelle sont confrontés Kamel Daoudi et sa famille est devenue la règle pour un ensemble de décisions de privations ou de restrictions de libertés potentiellement applicables à toute personne vivant sur le territoire français, étrangère ou française.


    * * *


    Nous dénonçons donc à travers cette situation l’ensemble des atteintes à l’état de droit produit par la délégation de l’exécution des peines à l’autorité publique. Par son lien étroit avec les enjeux politiques, l’autorité publique ne peut être en aucun cas garante d’une justice équitable.
    Nous considérons que l’assignation à résidence est une privation de liberté et qu’une personne sous le joug d’une telle décision doit être en mesure de voir les conditions de cette privation, contrôlées par le Juge des Libertés et des Détentions.
    Nous dénonçons l’ensemble des dérives juridiques de la lutte contre le terrorisme, imprégnant les personnes d’une tache indélébile de nature à justifier toute forme d’atteinte à leurs libertés fondamentales.


    Nous dénonçons l’entrée dans le droit commun et la massification de ces décisions privatives de libertés souvent basées sur le principe flou de « trouble à l’ordre public » de plus en plus appliquées à n’importe quelle personne française ou étrangère exerçant des droits fondamentaux comme celui de manifester et bien d’autres.


    Collectif de Défense des Libertés Publiques
    France, le 10 décembre 2022

  • Deuxième communiqué des détenus de semi-liberté de Rennes

    Deuxième communiqué des détenus de semi-liberté de Rennes

    Vendredi, nous avons reçu ce deuxième communiqué des prisonniers du quartier semi-liberté de Jacques Quartier à Rennes: ils ne peuvent toujours pas avoir accès aux douches, faire la vaisselle ou boire. Le directeur de Rennes-Vezin a toujours une bonne excuse pour ne pas venir donner des explications, notamment au sujet de leur exposition à des bactéries.

    Depuis le 23 Novembre, il n’y a plus d’accès à l’eau dans les quartiers semi-liberté de Rennes. 
    Il n’y a plus de douche. On nous demande de prendre des douches aux bains douches de Rennes pendant les permissions mais ça ne correspond pas forcément avec les horaires de permission. Sinon, les surveillants nous propose d’aller prendre des douches sous la pluie. Tous les détenus n’ont pas la possibilité de se doucher. La majorité des détenus n’ont pas de sortie le week-end, 2jours sans se laver. On nous donne deux bouteilles d’eau par jour : une pour boire et une pour la toilette. A nous de gérer notre consommation ensuite. 
    On ne peut pas non plus tirer la chasse d’eau, ni faire notre vaisselle. 
    
    Par rapport à cette coupure, on ne nous dit pas grand-chose. La spip n’en sait rien, les surveillants ne disent rien. On nous a quand même parlé d’une bactérie. Il devait y avoir une intervention sur les conduits, visiblement ça a été reporté au 6 décembre. Lundi, un détenu est allé à l’hôpital, il avait utilisé l’eau. Il est revenu depuis. Nous aimerions bien savoir quelle bactérie il y a dans cette eau. 
    
    Le directeur de Vezin devait nous rencontrer individuellement mercredi. Nous l’avons attendu mais il n’est pas venu. On nous a dit qu’il y avait une urgence à Vezin. Nous sommes toujours dans l’attente.
    
    Aux vues de la situation, avec des conditions de détention qui ne sont pas optimales, le mieux serait de libérer les détenues en fin de peines de donner des réductions de peine exceptionnelles et des libérations anticipées pour des raisons sanitaire, comme ça a pu être fait pendant la pandémie de Covid-19. On demande aussi que des aménagements soient donnés a ceux qui ont des adresses. 
    
    Les colis de noël ont finalement été acceptés, mais seulement du 22 au 26.
  • Communiqué des détenus de semi-liberté de Rennes

    Communiqué des détenus de semi-liberté de Rennes

    Nous avons reçu ce communiqué des prisonniers du quartier semi-liberté de Jacques Quartier à Rennes: ils subissent une coupure d’eau générale. Aucune explication ne leur est donné sur l’origine de cette coupure et ils s’inquiètent d’avoir été exposé à des bactéries. Ils expriment aussi leur solidarité avec les femmes enfermées aussi à Jacques Cartier.

    Communiqué des détenus de semi-liberté de Jacques Cartier à Rennes, le 24 Novembre 2022.

    Nous avons plus accès à l’eau. Nous n’avons que deux bouteilles d’eau par jour et pas de machine à laver, et les surveillants refusent de nous donner des bouteilles supplémentaires alors qu’on a plus d’eau. La majorité des détenus n’ont pas de sortie le week-end donc aucune possibilité de se doucher. On n’a pas de de chasse d’eau.

    Il y a trois jours, ils nous ont dit qu’on pouvait utiliser l’eau pour les douches et laver les habits, mais pas la boire. Maintenant, ils ont tout bloqué et on a plus le droit d’utiliser l’eau. Ils nous ont filer des adresses des bains-douches publics mais ça convient pas avec nos horaires, surtout qu’on sort pas le week-end. Donc, clairement y’a un problème avec les bactéries.

    Par ailleurs, nous sommes infestés de moustiques et de fourmis, d’humidité, d’insalubrité dans les douches.
    Les femmes de Jacques Cartier n’ont pas non plus d’eau ni de douche. Elles, elles ne sont pas en semi. C’est encore plus grave !

    A ce jour, nous n’avons aucune idée sur la durée de cette galère pour elle comme pour nous.

    Ils nous interdisent aussi les colis de noël avec des raisons bidons.

    Nous demandons le retour des colis de noel, des mesures de réduction de peines exceptionnelles comme pour les mesures covid, un traitement contre les insectes. Nous souhaiterions savoir à quelles bactéries nous sommes en contact.

  • Cantine de soutien au Réseau d’Entraide Vérité et Justice autour de « Depuis qu’ils nous ont fait ça », le livre d’Aurélie Garand !

    Cantine de soutien au Réseau d’Entraide Vérité et Justice autour de « Depuis qu’ils nous ont fait ça », le livre d’Aurélie Garand !

    Le livre d’Aurélie Garand est bientôt partout en librairies ! On en profite pour vous inviter aux prochaines présentations de son livre, mais aussi à la Cantine de soutien au Réseau d’Entraide Vérité et Justice à Paris ! Important : le livre est gratuit pour les enfermé⸱e⸱s, contactez-nous !

    Pour + d’infos, cliquez sur l’image !

    « Quand quelqu’un essaye de s’évader de prison, les matons ont le droit de lui tirer dessus. Pour Angelo, il faut croire qu’ils ont laissé le GIGN prendre le relais. Après l’avoir laissé sortir, ils ont raconté partout que c’était un évadé, mais moi j’appelle ça un déserteur. Il ne voulait pas crever dans leur prison de morts.Toute sa vie d’adulte, il aura été un condamné. Depuis qu’ils nous ont fait ça, ils n’ont plus le contrôle sur lui. Il n’est plus un numéro d’écrou. Bientôt, il ne sera même plus un numéro de dossier en cours. Il restera pour toujours Angelo Garand, mon frère. »

    Le 30 mars 2017, Angelo Garand, qui appartient à la communauté des Voyageurs, est abattu de cinq balles par une équipe du GIGN sur le terrain de ses parents, dans le Loir-et-Cher. L’équipe intervenait pour le ramener à la prison de Poitiers-Vivonne où il purgeait une peine pour vol : quelques semaines plus tôt, il n’était pas rentré de la permission de sortie d’une journée qui lui avait été accordée. Il n’était pas armé.

    La famille Garand sait que les membres du GIGN mentent quand ils invoquent la légitime défense. Aurélie prend publiquement la parole, quelques heures plus tard, pour le hurler à la face du monde. Commence alors pour elle et les siens un combat âpre et désespéré pour que la vérité soit reconnue par la justice. Cinq ans plus tard, tous les recours sont épuisés : les tueurs ne seront jamais inquiétés, leur version des faits pour toujours reconnue.

    Aurélie Garand, quant à elle, habite toujours sur le terrain de ses parents, à une dizaine de mètres à peine de la remise où Angelo « a été exécuté ». Elle est convaincue que la mort de son frère n’est que l’aboutissement d’une trajectoire tracée depuis bien longtemps : tombé dès l’enfance dans les mains de la justice, pris dans « l’engrenage carcéral », il a multiplié depuis les petites peines de prison et n’était plus, aux yeux de l’État, qu’un délinquant, un problème à régler. Mais son destin tragique remonte peut-être à plus loin encore, dans la construction ancestrale de la figure du Voyageur, coupable et perdu d’avance.

    Elle signe un texte sec, fiévreux, d’une pudeur bouleversante, qui mêle récit de lutte et souvenirs de sa « vie d’avant », qui rend un hommage exigeant à son frère et à sa communauté,qui affirme un point de vue acéré sur la justice, la prison, les violences d’État, et qui prône avec force l’indispensable solidarité entre « tous ceux qui sont pris dans la cible ».

    Aurélie Garand,  « Depuis qu’ils nous ont fait ça… », Les éditions du bout de la ville, 112 pages, 10 euros.

    RENDEZ-VOUS :

  • Mickaël G. est en danger à la centrale de Saint-Maur ! Communiqué de ses proches

    Mickaël G. est en danger à la centrale de Saint-Maur ! Communiqué de ses proches

    Nous relayons ici le communiqué du comité des proches de Mickaël G. alias Kémi, dont ils ont donné des nouvelles à chaque émission depuis fin septembre 2022 concernant les conditions de détention insupportables qu’il subit. Merci de le faire circuler au maximum ! Contactez-les !

    [ Actualisation quelques jours plus tard : Kémi a été transféré ! ]

    Le 28/10/2022,

    Depuis des semaines, nous soutenons notre proche, Mickaël G., enfermé au quartier d’isolement de la maison centrale de Saint-Maur, alors qu’il subit des traitements inhumains, une pression constante qui le pousse à bout.

    Son avocate a déposé plusieurs plaintes et recours en justice. De nombreuses fois, nous avons alerté la prison, le SPIP, la direction interrégionale, la direction de l’administration pénitentiaire. Quand on nous répond, au mieux, on nous dit : « Ne vous inquiétez pas, nous faisons le nécessaire ».

    Nous avons saisi divers associations et organismes soi-disant compétents : défenseur des droits local et national, Contrôleur des lieux de privation de liberté (CGLPL), Observatoire international des prisons (OIP). Sans réaction.

    Mickaël est au quartier d’isolement (QI) de Saint Maur depuis juin 2022 et ses conditions de détention empirent. Au QI les prisonniers ne peuvent voir ou parler avec aucun autre prisonnier. Ils restent en cellule toute la journée sauf quand ils ont droit à une « promenade » dans une cour grillagée et grande comme une cellule. Ils ne voient que le personnel pénitentiaire et sont donc à leur merci. Dans cette histoire, comme souvent, c’est la parole d’un prisonnier contre celles d’agents assermentés.

    Le 19 septembre, Mickaël a été passé à tabac par des surveillants du QI. Il a perdu connaissance et s’est retrouvé à l’hôpital. Mais en commission de discipline (prétoire), c’est lui qui est condamné à 10 jours de mitard (quartier disciplinaire), sanction transformée en « confinement » car son état de santé est incompatible avec le mitard. Sous prétexte de confinement, il est placé en cellule sécurisée, ses affaires personnelles lui sont confisquées, et une partie ne lui a toujours pas été restituée. Ses communications avec l’extérieur sont rendues extrêmement compliquées : ses courriers sont bloqués, ses appels téléphoniques mystérieusement coupés toutes les minutes. La plupart de ces mesures dérogent au règlement ou en abusent arbitrairement.

    Et l’acharnement s’intensifie. Sans raison, il est placé en « gestion menottée » (ses rares déplacements en détention se font menotté), dans une cellule avec sas grillagé derrière la porte, ses repas sont passés par une trappe. Quand il demande la notification officielle de telles mesures ultra-sécuritaires, la seule réponse qu’il obtient est : « Tu n’auras pas de notification, tu es notre jouet ».

    Par ailleurs, il subit diverses commissions de discipline farfelues… et les sanctions qui vont avec.

    Lors d’un déplacement, Mickaël, menotté, est violemment bousculé dans le dos par un surveillant et heurte le mur. Un médecin constate ses ecchymoses… après plus de 24h et grâce à l’insistance de son avocate.

    Depuis le 23 octobre, toutes les deux heures, les surveillants ouvrent la porte et il doit faire acte de présence, par exemple se lever du lit. Et cela JOUR ET NUIT toutes les deux heures. Pour cela non plus il n’a reçu aucune notification, on lui a juste dit verbalement « tu es statut DPS ». Ce statut, « détenu particulièrement signalé », ne justifie en rien d’empêcher un être humain de dormir pendant des jours.

    Il subit régulièrement des insultes racistes et des menaces de la part des surveillants, en particulier de la part d’une équipe de nuit. Il subit du chantage pour faire retirer ses plaintes. Quand il demande à se faire dépanner du tabac, on lui a répondu « Va te pendre ».

    Actuellement il dit que son corps est en train de le lâcher. Il est extrêmement fatigué car il ne dort presque plus depuis le 23 octobre, et qu’il subit une pression constante depuis plus d’un mois. Ayant déjà subi des violences, il a de plus en plus peur de certains surveillants et craint pour sa vie. Notre ami est en danger, comme beaucoup d’autres en prison, malheureusement. Mais sa seule chance est que, quand la ligne n’est pas mystérieusement interrompue, il peut nous raconter au jour le jour ce qui lui est fait. Ayant connaissance de la situation, son avocate a entamé de nombreux recours… restés sans suite actuellement. Des certificats médicaux attestent des mauvais traitements qu’il subit. Elle a réclamé des images de caméras de vidéo-surveillance qui n’ont jamais été fournies.

    Il veut partir de Saint-Maur mais ce transfert lui est refusé depuis des mois. La juge d’application des peines ne trouve rien à redire aux traitements qu’il subit et lui demande de fournir des preuves de ses accusations. Mais comment fournir des preuves quand les compte rendus d’incident sont écrits par les surveillants qui tapent et insultent, quand les mesures sécuritaires et répressives ne sont jamais notifiées par écrit et motivées ? comment fournir des preuves quand on est seul au fond d’un QI, à la merci de ses bourreaux ?

    Nous demandons à toute personne qui refuse que les prisons françaises soient des Guantanamo, cachés à notre vue, où des surveillants violentent des prisonniers, couverts par leur hiérarchie, de faire savoir par tous les moyens que :

    Mickaël est en danger,
    Mickaël n’est pas suicidaire,
    Mickaël allait très bien jusqu’au 19 septembre 2022,
    Nous demandons que Mickaël soit immédiatement transféré dans la prison demandée, où il pourra se réinsérer,
    Nous exigeons la fin des violences ! Et la fin de la répression, dont l’unique but est d’empêcher Mickaël de les dénoncer !

    Ils en ont marre qu’on les appelle, qu’on leur écrive ? Continuons !
    Tout soutien est le bienvenu, si vous les contactez, contactez-nous aussi !

    Comité des proches de Mickaël
    lesamisdemickaelg@gmail.com

  • Mobilisation nationale contre les violences pénitentiaires : 29 mai 2022 !

    Mobilisation nationale contre les violences pénitentiaires : 29 mai 2022 !

    Fin mai, à travers la france, seront organisés des évènements pour protester contre les violences pénitentiaires, les mitards et les morts en détention. Rendez-vous à Lyon, Nantes, Rennes… et ailleurs ! Nous relayons ci-dessous l’appel qui a été lancé initialement par le collectif Idir Espoir et Solidarité. Vous trouverez ensuite des liens et infos vers les différents évènements organisés, que nous mettrons à jour au fur et à mesure des infos reçues…

    (infos mises à jour le lundi 23 mai)

    Appel de Lyon pour une mobilisation nationale et annuelle
    contre les violences pénitentiaires, les mitards et les morts en détention

    « L’association Idir, Espoir et Solidarité a été créée suite au décès de Idir au mitard (quartier disciplinaire) de la prison de Lyon Corbas en septembre 2020.
    Pour la seconde année, nous appelons à organiser le dernier dimanche du mois de mai (dimanche 29 mai 2022), une grande mobilisation à l’échelle nationale, contre les violences pénitentiaires et les morts en prison, et pour la fermeture des mitards et des quartiers d’isolement.

    En prison, les violences de la part de l’institution et du personnel sont nombreuses, et se passent généralement dans le silence. Il est très difficile pour les détenus de faire respecter leurs droits, car la justice est souvent complice de l’administration pénitentiaire.

    Les morts en prison se succèdent sans que rien ne change. Parfois il s’agit d’un refus clair de l’administration de soigner les détenus malades ; parfois, des détenus meurent dans des incendies de cellule qu’ils ont provoqué car ils ont très peu de moyens pour se faire entendre ; la violence de l’enfermement amène au désespoir, et ce sont ces conditions insupportables qui poussent de trop nombreux détenus au suicide ; parfois, il s’agit de meurtres, qui sont maquillés en suicides.

    Le mitard, et les quartiers d’isolement, sont des lieux faits pour briser les détenus, et ce sont les endroits principaux où ont lieu les violences et les morts, car ils sont à l’abri des regards. L’isolement est depuis longtemps considéré comme une torture.

    Les détenus ne sont pas de simples numéros d’écrou. Ils ont le droit à la considération, et leurs vies comptent. Nous voulons que tout cela cesse.

    • Nous ne voulons plus de violences de la part de l’administration pénitentiaire
    • Nous ne voulons plus de morts en prison.
    • Nous voulons la fermeture des quartiers disciplinaires, et des quartiers d’isolement.

    Nous invitons chacun à organiser dans sa ville, selon ses possibilités, un événement à cette occasion. Manifestation, rassemblement, projection, discussion, présence en ville ou devant la prison… tenez nous au courant, l’union fait la force !

    A Lyon, nous organisons un rassemblement à partir de 14h, place Bellecour, et nous comptons sur vous !

    Pour nous joindre espoiretsolidarite (arobase) riseup.net »

    Deux sons pour annoncer la mobilisation

    Jingle pour annoncer la mobilisation contre les violences pénitentiaires du 28 et 29 mai 2022 :

    Quelques prises de parole de proches de prisonniers morts en détention :

    Pour plus d’infos et en savoir plus sur leurs combats et revendications, voici des extraits d’interventions en manif ou d’interviews de : Najet la maman de Idir Mederres, Sylvia la compagne de Yassin Mebarkia, Oumou la soeur de Sambaly Diabaté, et Charlotte, compagne de Jimony Rousseau-Sissoko, tous tués par la prison. Salut, forces, courage et détermination à elles et à tous les proches en lutte :

    Évènements organisés à l’occasion de la
    journée contre les violences pénitentiaires

    • Lyon : Rassemblement dimanche 29 mai à partir de 14h, place Bellecour.
      Suivi d’un apéro et cantine de soutien à L’ile Egalité, 6 rue de l’égalité à Villeurbanne.
    • A Rennes une série d’évènements seront organisés du 10 mai au 11 juin par divers collectifs (voir ici)
    • À Nantes une manifestation contre la violences pénitentiaire aura lieu le samedi 28 mai, 15h, Bout des pavés

    … plus d’infos à suivre, nous mettrons à jour ici.

    Liens

  • Rassemblement contre la construction d’une nouvelle prison à Entraigues le 24 avril 2022

    Rassemblement contre la construction d’une nouvelle prison à Entraigues le 24 avril 2022

    Alors que l’état prévoit de construire encore et toujours plus de prisons pour continuer de nous sur-enfermer, des initiatives s’organisent ici et là contre ces projets. Nous relayons cet appel à se rassembler pour plus de tournesols et moins de barreaux.

    « Dimanche 24 avril 2022, un rassemblement et un semis collectif de tournesols s’organisent contre la construction d’une prison à la Z.A.C du Plan sur les terres agricoles d’Entraigues (Vaucluse).

    Il s’agit à la fois de sauver 15 hectares menacés d’artificialisation et de s’opposer au projet politique toujours plus punitif de l’État français qui projette de construire 15 000 places de prison dans toute la France.

    La future maison d’arrêt d’Entraigues n’est que le début d’une série de nouvelles taules dont l’objectif annoncé serait d’éviter la surpopulation de prisons. Dans les faits, aucun plan de construction de prison, depuis les années 1990, n’a fait baisser le taux d’occupation des établissements pénitentiaires.

    Pourquoi ?

    L’OIP observe que la prononciation des peines d’emprisonnement se fait sur des délits de plus en plus mineurs au fur et à mesure de l’augmentation des places dans les prisons. Plus on a de places et plus on enferme !

    Par ailleurs, le chantier menace 15 hectares de terres fertiles et une dizaine d’espèces vulnérables ou protégées. Mais il s’inscrit dans un projet encore plus vaste de bétonnisation qui porte initialement sur plus d’une centaine d’hectares. Ce projet est une violence de plus dans un département déjà sinistré : en tout, on recense près de 2200ha en danger d’artificialisation sur 27 communes du Vaucluse.

    Cette véritable guerre contre le vivant a poussé plusieurs collectifs anti-carcéraux et défenseurs de l’environnement à se réunir pour agir ensemble.

    Nous vous donnons rendez-vous le 24/04 à 11h sur le rond-point de la ZAC du Plan à Entraigues-sur-la-Sorgues (84320) dans le Vaucluse.

    Au programme : grand semis collectif de tournesols sur les terres menacées par le chantier, repas en musique, marché aux plants, rencontre et discussions avec les luttes locales.« 

    https://expansive.info/IMG/pdf/tract24avril2022.pdf
  • Discussion avec l’Envolée le 9 avril à Grenoble

    Discussion avec l’Envolée le 9 avril à Grenoble

    A l’occasion de la Quinzaine anti-répression à Grenoble, l’Envolée animera une discussion le samedi 9 avril à partir de 15h au 102 (102 rue d’Alembert).

    Quinzaine anti-répression à Grenoble :

    « Du 2 au 17 Avril 2022, le CAR38 (Collectif Anti-répression grenoblois) propose différents évènements pour penser les manières de se protéger contre la répression, mais aussi pour se doter collectivement d’outils de compréhension du système répressif. Cette quinzaine sera également l’occasion de questionner la place des institutions qui y participent (police, justice, prison) pour tirer des perspectives à travers la remise en question de leur fonctionnement ou de leur existence. »
    Consulter le programme complet ici.

    Discussion avec l’Envolée le 9 avril :

    Nous présenterons l’Envolée, le n°54 du journal, et le dernier livre que nous avons publié : La peine de mort n’a jamais été abolie, recueil de paroles de prisonniers, prisonnières et proches qui dénoncent la prison, la multiplication et longueur des peines d’enfermement, les quartiers d’isolement, les violences d’état…

    Nous reviendrons sur la situation très difficile dans les prisons et prisons pour étranger (CRA) sous prétexte de covid, les mobilisations des enfermé-e-s et la répression subie.

    Nous insisterons aussi sur quelques situations de répression judiciaire actuelles qui sont malheureusement des exemples du fonctionnement normal de la justice : les lettres et la grève de la faim de Libre Flot pour sortir de l’isolement et de détention provisoire ; l’incarcération des Grands Frères dans le cadre du mouvement social en Guadeloupe…

    Nous relaierons quelques combats de prisonnier.e.s et discuterons de l’importance de les soutenir, par exemple en leur écrivant. En lien avec cette discussion aura lieu un atelier d’écriture aux prisonnier.e.s.

  • « POURQUOI JE FAIS LA GRÈVE DE LA FAIM » – Libre Flot

    « POURQUOI JE FAIS LA GRÈVE DE LA FAIM » – Libre Flot

    Libre Flot nous écrit régulièrement depuis un an et le début de son incarcération au quartier d’isolement de Bois-d’Arcy (vous pouvez retrouvez plusieurs de ses lettres sur notre site). Le 8 décembre 2020, il a été arrếté avec sept autres membres de la « mouvance d’ultragauche » pour « association de malfaiteur en lien avec une entreprise terroriste ». Encore une construction des services de police et de la justice pour fabriquer des ennemis et terroriser les potentiel.les opposant.es.

    Sept personnes ont finalement été mis.es en examen et placé.es en détention provisoire. Au fil des mois, six d’entre elles finiront par être libérées sous contrôle judiciaire. Alors qu’il vient d’essuyer un nouveau refus de remise en liberté en attendant son procès, Libre Flot, dernier inculpé encore incarcéré, entame une grève de la faim. Il a demandé à faire publier cette lettre aujourd’hui le plus largement possible, pour faire connaître ses raisons et sa situation.

    Mise à jour du 7 avril 2022 : Libre Flot a arrêté sa grève de la faim et il été libéré pour raisons médicales. Toutes les infos sur le site des soutiens aux inculpé.es du 8 décembre.

    Cela fait plus de 14 mois que je réfute cette infâmante et diffamatoire accusation d’association de malfaiteurs terroriste.

    Cela fait plus de 14 mois que la DGSI m’a expliqué que je n’étais pas arrêté pour ce qu’elle voulait me faire croire, à savoir mon engagement auprès des forces kurdes contre Daech au Rojava.

    Cela fait plus de 14 mois que rien ne valide la thèse élaborée de toutes pièces par la DGSI alors même que pendant au moins 10 mois j’ai été suivi, tracé, sous écoute 24 heures sur 24 dans mon véhicule, mon lieu de vie, espionné jusque dans mon lit.

    Cela fait plus de 14 mois que je comprends que ce sont mes opinions politiques et ma participation aux forces kurdes des YPG dans la lutte contre Daech qu’on essaie de criminaliser.

    Cela fait plus de 14 mois qu’on reproche une association de malfaiteurs à 7 personnes qui ne se connaissent pas toutes les unes les autres.

    Cela fait plus de 14 mois à répondre aux questions d’un juge d’instruction utilisant les mêmes techniques tortueuses que la DGSI : la manipulation, la décontextualisation, l’omission et l’invention de propos et de faits afin de tenter d’influencer les réponses.

    Cela fait plus de 14 mois que je subis les provocations de ce même juge d’instruction qui, alors que je croupis dans les geôles de la République, se permet de me dire que cette affaire lui fait perdre son temps dans la lutte contre le terrorisme. Pire encore, il se permet la plus inacceptable des insultes en se référant aux barbares de l’État islamique comme étant mes« amis de chez Daech ». Bien que verbal, cela reste un acte inouï de violence. C’est inadmissible que ce juge s’octroie le droit de m’injurier au plus haut point, tente de me salir, et crache ainsi sur la mémoire de mes amis et camarades kurdes, arabes, assyrien.ne.s, turkmènes, arménien.ne.s, turc.que.s et internationaux.les tombé.es dans la lutte contre cette organisation. J’en reste encore aujourd’hui scandalisé.

    Cela fait plus de 14 mois d’une instruction partiale où contrairement à son rôle le juge d’instruction instruit uniquement à charge et jamais à décharge. Il ne prend pas en considération ce qui sort du scénario préétabli et ne sert qu’à valider une personnalité factice façonnée de A à Z par la DGSI, qui loin de me représenter ne reflète que les fantasmes paranoïaques de cette police politique. Ainsi, je suis sans cesse présenté comme « leader charismatique » alors même que tout mode de fonctionnement non horizontal est contraire à mes valeurs égalitaires.

    Cela fait plus de 14 mois que sans jugement on m’impose la détention dite provisoire que je subis dans les plus terribles conditions possibles : le régime d’isolement (voir les lettres de mars 2021 et juin 2021) considéré comme de la « torture blanche » et un traitement inhumain ou dégradant par plusieurs instances des droits humains.

    Cela fait plus de 14 mois que je suis enterré vivant dans une solitude infernale

    Cela fait plus de 14 mois que je suis enterré vivant dans une solitude infernale et permanente sans avoir personne à qui parler, à juste pouvoir contempler le délabrement de mes capacités intellectuelles et la dégradation de mon état physique et ce, sans avoir accès à un suivi psychologique.

    *

    Après avoir sous des airs faussement neutres fourni à l’administration pénitentiaire des arguments fallacieux pour s’assurer de mon maintien à l’isolement, le juge d’instruction demande le rejet de ma demande de mise en liberté, tout comme le parquet national antiterroriste. Pour ce faire, ils reprennent presque en copier / coller le rapport de la DGSI du 7 février 2020, base de toute cette affaire dont nous ne savons pas d’où viennent les informations et dont la véracité n’a pas été démontrée. On est en droit de se demander à quoi ont servi les écoutes, les surveillances, les sonorisations et ces deux ans d’enquête judiciaire et d’instruction puisque sont occultés les faits qui démontrent la construction mensongère de la DGSI.

    Le parquet national antiterroriste et le juge d’instruction n’ont de cesse d’essayer d’instiller la confusion et de créer l’amalgame avec des terroristes islamistes alors même qu’ils savent pertinemment que j’ai combattu contre l’État islamique, notamment lors de la libération de Raqqa, où avaient été planifiés les attentats du 13 novembre.

    Le juge d’instruction prétend craindre que j’informerais des personnes imaginaires de ma situation alors que celle-ci est publique notamment parce que la DGSI ou le PNAT eux-mêmes ont fait fuiter l’information dès le premier jour. Il prétend ainsi empêcher toute pression sur les témoins, les victimes et leurs familles alors même qu’il n’y a ni témoin, ni victime puisqu’il n’y a aucun acte. C’est ubuesque. Est aussi évoquée sa crainte d’une concertation entre coinculpé.es et complices même si toutes et tous les coinculpé.es ont été mis.es en liberté, qu’il n’a plus interrogé personne d’autre que moi depuis octobre 2021, et que j’ai attendu patiemment qu’il ait fini de m’interroger pour déposer cette demande de mise en liberté.

    Il aurait pu être comique dans d’autres circonstances de constater l’utilisation à charge de faits anodins comme : jouir de mon droit à circuler librement en France et en Europe, de mon mode de vie, de mes opinions politiques, de mes pratiques sportives, de mes goûts pour le rap engagé ou les musiques kurdes.

    Le juge d’instruction s’en prend à ma mère en la désignant comme n’étant pas une garantie valable pour la simple raison qu’elle n’a pas empêché son fils âgé de 33 ans à l’époque de rejoindre les forces kurdes des YPG dans la lutte contre Daech. Encore une fois, c’est ma participation dans ce conflit qu’on criminalise. Il lui reproche également l’utilisation d’applications cryptées (WhatsApp, Signal, Télégram…) comme le font des millions de personnes en France. Enfin, il dénigre tout d’un bloc toutes les autres options de garanties (travail, hébergement…) sans rien avoir à leur reprocher alors même que les personnels du SPIP dont c’est le métier ont rendu un avis favorable.

    *

    Comment alors comprendre qu’après avoir ordonné ces enquêtes de faisabilité signifiant la possibilité de me remettre en liberté avec bracelet électronique, le juge des libertés et de la détention malgré le rendu refuse ensuite de la mettre en place ? Nous sommes nombreux et nombreuses à constater que dans toute cette affaire la « justice » viole ses propres lois et est soumise à l’agenda politique de la DGSI.

    J’ai récemment appris de la bouche même du directeur des détentions de la maison d’arrêt des Yvelines (Bois d’Arcy), que je remercie pour sa franchise, que mon placement et mon maintien à l’isolement étaient décidés depuis le premier jour par des personnes très haut placées et que quoi je dise ou que lui-même dise ou fasse, rien n’y ferait, que cela le dépasse, le dossier ne sera même pas lu et je resterai au quartier d’isolement et que de toute façon rien ne pourrait changer avant les élections présidentielles.

    *

    Puisque l’on cherche à criminaliser les militants et militantes ayant lutté avec les Kurdes contre Daech,

    Puisque l’on utilise la détention soi-disant provisoire dans le but de punir des opinions politiques,

    Puisque cette histoire n’existe qu’à des fins de manipulation politique,

    Puisqu’aujourd’hui on ne me laisse comme perspective que la lente destruction de mon être,

    Je me déclare en grève de la faim depuis le dimanche 27 février 2022 à 18 heures, je ne réclame à l’heure actuelle que ma mise en liberté en attendant de démontrer le côté calomnieux de cette honteuse accusation.

    Libre Flot.

  • Discussion-cantine anticarcérale avec l’Envolée le samedi 12 février à Lyon

    Discussion-cantine anticarcérale avec l’Envolée le samedi 12 février à Lyon

    Dans le prolongement de la manifestation contre les Centre de Rétention Administrative et toutes les prisons qui aura lieu le samedi 12 février 2022, nous vous convions à une discussion-cantine avec le journal anticarcéral l’Envolée et le collectif Lyonanticra à 18h à l’Île égalité (Villeurbanne).

    DISCUSSION SUR LA SITUATION DANS LES PRISONS EN TEMPS DE COVID

    Après la manifestation du samedi 12, nous vous proposons une discussion sur la situation des prisons et des mobilisations à l’intérieur et depuis l’extérieur avec l’Envolée et le collectif Lyonanticra.

    L’Envolée est un journal et une émission radio contre toutes les prisons. C’est avant tout un porte-voix pour les prisonniers, prisonnières, et leurs proches, qui critiquent leurs conditions d’enfermement.

    Depuis deux ans, le Covid 19 est le prétexte d’une déferlante sécuritaire et technopolicière sur nous tous et toutes. Difficile de trouver des prises pour réagir. Derrière les murs des prisons, des centres de rétention administrative (CRA), ou des hôpitaux psychiatriques, massivement ignorées par le reste du monde, les personnes enfermées subissent cette déferlante, qui va de pair avec une dégradation ahurissante de leurs conditions d’enfermement.

    Le manque de soin est structurel dans les lieux d’enfermemen
    t : face au Covid, les personnes n’y sont ni protégées ni soignées. La réponse est gestionnaire et ultra-sécuritaire. Les malades, les personnes positives, ou les personnes qui ont été en contact avec leurs proches sont placées à l’isolement, mesure de torture blanche, qui est habituellement une sanction.

    Sous prétexte sanitaire, l’interdiction de contacts physiques entre les prisonnier.e.s et leurs proches est en vigueur depuis le printemps 2020, dans l’indifférence généralisée. Appliquée arbitrairement selon les prisons, les moments et l’humeur des matons, elle met en péril l’un des rares moments de soulagement pour les enfermé.e.s et leurs proches. A l’inverse, la matonnerie va et vient sans être soumise aux contraintes imposées aux autres (pass, tests et cie.)

    Des améliorations des conditions de détention, qui avaient été acquises au fil des combats des prisonniers et prisonnières, sont ainsi brutalement remises en cause, et il sera dur de les gagner de nouveau.

    Nous vous proposons une discussion pour échanger informations et questions sur les impacts directs et indirects de la crise sanitaire dans les lieux d’enfermement. N’hésitez pas à participer.

    Mutineries, pétitions, grèves de la faim… Nous reviendrons aussi sur les diverses mobilisations et solidarités qui ont eu lieu depuis 2020 dans ce contexte très difficile. Nous parlerons du rôle de l’Envolée et des collectifs anti-CRA pour faire circuler la parole des premiè.res concerné.es dans ces combats, et vous invitons à venir échanger sur diverses initiatives…

    PRESENTATION DU LIVRE : La peine de mort n’a pas été abolie…

    Nous en profiterons pour présenter ce livre publié en septembre 2021 par l’Envolée et les Editions du Bout de la ville, à l’occasion du 40e anniversaire de l’abolition de la guillotine.

    Ce livre affirme que la peine de mort n’a pas été abolie parce que :

    -  la prison est une machine à provoquer les suicides ;
    -  depuis 1981 les tribunaux prononcent beaucoup plus de peines d’enfermement, et de plus en plus longues, alors que les aménagements de peine sont en réalité très difficiles à obtenir ;
    -  la prison enterre vivants de nombreux prisonniers et prisonnières dans les Quartiers d’isolements et autres centrales utlra sécuritaires, qui ont remplacé les QHS (quartiers haute sécurité) soi-disant abolis ;
    -  on meurt en prison par manque de soins, et que la justice refuse souvent de faire sortir les prisonnier.e.s gravement malades,
    -  les brutalités policières et pénitentiaires tuent, l’administration et la justice couvrent. Et des proches de personnes décédées dénoncent cela et se mobilisent.

    Ce livre est un recueil de lettres de prisonniers et prisonnières et de prises de paroles de proches, parce qu’ils et elles ont trop rarement la parole, alors qu’ils et elles sont les mieux placés pour dénoncer le système carcéral.

    Après la manifestation qui débute à 14h place Bellecour, venez donc discuter de ces perspectives anticarcérales à partir de 18h à l’Île égalité ! (6 rue de l’égalité à Villeurbanne)

    A la fin de la présentation, on pourra continuer les discussions autour d’un repas.

    A bas les cra et toutes les prisons !
    Liberté pour tout.es les prisonni.eres !