• Clin d’œil à Oliv, qui a fondé en 2001 avec quelques complices l’émission et le journal L’Envolée, parti samedi soir pour une cavale éternelle.
Ce soir : lecture de la fin de l’éditorial du numéro 6 du journal daté de Juillet 2002.
Actualité Covid 19 en prison :
• Lettre de Heisenberg, prisonnier au CP de Meaux-Chauconin.
• Réductions des risques, quelques conseils face à la situation en détention.
• Grève de la faim à la prison pour étrangers du Mesnil-Amelot, jour 2.
• Lecture de deux témoignages du CRA du Mesnil-Amelot.
• Rappel des rediffusions en FM dans toute la France.
Lettre de Heisenberg, prison de Meaux-Chauconin, le lundi 30 mars 2020
« Il n’y a des masques et des gants que pour les surveillants. Je lis le journal tous les jours et ils disent qu’ils sortent que les personnes en fin de peine, alors que j’ai des amis qui sont sortis d’ici avant d’être jugés pour des grosses affaires. Donc j’aimerais savoir comment la garde des Sceaux choisit les personnes qui doivent sortir. C’est du grand n’importe quoi.
Le Corona a touché un surveillant de la prison de Meaux où je suis actuellement. Il est en réanimation. Ce même surveillant était encore ici il y a quelques jours. Donc en contact avec les détenus. La moindre des choses, ça serait de prendre chaque détenu un par un, les envoyer à l’infirmerie, et leur faire un test au moins. Ils attendent qu’on tombe par terre pour nous envoyer à l’infirmerie.
Depuis l’arrêt des parloirs, il y a des bagarres presque tous les jours car il n’y a plus de shit. Tout le monde est sous tension. Personnellement je ne sors plus en promenade. Je reste confiné dans ma cellule parce que je voudrais pas attraper le Corona et mourir iciJ’aimerais revoir mes parents un jour. Mais ça, Nicole Belloubet, ça lui passe bien au-dessus de la tête, elle doit être tranquille dans son appartement haut-standing.
En Iran, ils ont libéré 85 000 détenus, en France, ça parle de 5000? Une goutte d’eau au milieu de la mer. Moi je dis qu’en France, il y a 70 651détenus pour 61 080 places, le minimum, c’est de faire sortir 9571 détenus pour que chaque détenu ait son lit pour dormir.
Nous sommes deux dans la cellule, mais s’il y a plus de place, ils peuvent ramener un troisième matelas au sol. Dormir par terre personnellement, jerefuserai directement, je préfère dormir au mitard que par terre.
Les cantines fonctionnent toujours, c’est la seule chose de positive ici.
Les matons, ils se sont assagis car eux-mêmes ils savent que les détenus sont tendus donc ils ont peur en vrai. De mon point de vue, les surveillants sont des victimes de tout ça aussi, ils n’ont pas le choix de venir au boulot. Je me mets à leur place, j’aurais posé mes congés directement. Leur syndicat devrait beaucoup plus se bouger, j’ai vu qu’ils ont porté plainte, ça suffit pas, ils devraient bloquer les prisons à leur tour. Là ça ferait avancer les choses! Mais s’ils durcissent les règles pour les prisonniers, ça va se retourner contre eux.
Les revendications ici à la prison de Meaux c’est:
-des masques,
-des gants,
-du gel hydro alcoolique,
– et surtout que chaque détenu soit testé au coronavirus.
Il ne faut pas attendre: APRES L’HEURE, C’EST PLUS L’HEURE! »
HEISENBERG
FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE
Depuis
2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir
avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et
prisonnières et des proches pour relayer la parole des
enfermé.e.s.
L’abonnement au journal est gratuit pour les
prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de
radio est diffusée le vendredi soir de
19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région
parisienne) ou sur rfpp.net et
disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie
de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi,
face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire
un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous
pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les
ondes de FPP et sur lenvolee.net, en
plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.
Nous
demandons à toutes les radios locales de diffuser largement ce
bulletin.
Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser
les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de
l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relaierons les
actions collectives et individuelles dont vous nous informerez ainsi
que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.
Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer. Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48. Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur Instagram, Twitter, FB & Snapchat.
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