A l’attention de la direction du CP de Réau
du SPIP de Réau
de la Garde des sceaux
de la DISP Paris-Ile-de-France

OBJET : situation préoccupante de Madame Kaoutar Chtourou, détenue au CP de Réau

Saint-Étienne, le 5 novembre 2013,

Mesdames, Messieurs,

Nous sommes un collectif d’information sur la prison et de solidarité avec les prisonniers. Nous avons eu par les medias internet des nouvelles de Madame Kaoutar Chtourou, actuellement incarcérée au CP de Réau. Nous suivons sa situation depuis quelques années déjà. A force, nous connaissons bien le fonctionnement de la détention, les multiples manières de torturer psychiquement (voire physiquement) les prisonniers et prisonnières. Et surtout, de se venger des récalcitrant-e-s et des éléments perturbateurs.

Et pourtant…

Nous avions déjà été particulièrement choqués par l’invention (qu’elle soit volontaire ou non) qui consiste à faire sortir une prisonnière en conditionnelle pour la réincarcérer quelques jours plus tard au prétexte d’une erreur administrative. Les responsables ont-ils seulement conscience de la violence de cette « erreur » ?

Nous avons ensuite été particulièrement choqués que le problème de paralysie faciale de Madame Chtourou ne soit pas traité. Quels que soient les prétextes inventés. Une fois de plus, une prisonnière n’est pas soignée, même dans un état préoccupant. Nous tenons à saluer le travail du SPIP et de la JAP, qui ont été, comme bien souvent, d’une efficacité dans faille pour empêcher madame Chtourou d’avoir accès à une permission de sortie pour raison médicale.

Enfin, nous sommes aussi particulièrement choqués du placement de Madame Chtourou 2 jours sur 5 au quartier disciplinaire, comme solution au fait que le le médecin ait déclaré qu’une sanction de 20 jours de QD serait dangereuse pour elle. Nous saluons l’inventivité dont vos services font preuve dans le raffinement de la punition : en effet, quelle belle galipette pour contourner la prétendue humanisation de la prison qui consiste à ne pas placer au mitard un-e prisonnier-e pour qui cela serait trop dangereux.

Madame Chtourou subit-elle un acharnement particulier parce qu’elle a osé refuser le système mis en place à la maison d’arrêt de Versailles et le dénoncer ? Nous avons la tristesse de constater que partout et tout le temps, l’administration pénitentiaire et la justice (principalement les JAP) procèdent de la même vengeance face à tous les prisonniers et prisonnières qui ne se soumettent pas à 100%. Ceux-ci et celles-là subissent une répression démesurée et ne voient plus le bout de leur peine.

Sachez que nous sommes vigilants et continuerons de dénoncer cela et faire savoir ce qu’il se passe auprès de nos relais médiatiques et du grand public.

Pour l’heure, nous sommes particulièrement inquiets pour Madame Chtourou et vous demandons de veiller à ce qu’elle cesse de subir des pressions et acharnement, qu’elle puisse finir sa peine sereinement et bénéficier des aménagements de peine auxquels elle a théoriquement droit.

Le collectif Papillon

 

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