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  • Doublettes au CD de Poitiers-Vivonne – Un prisonnier meurt dans l’incendie de sa cellule – Non lieu dans l’enquête sur la mort d’Idir – L’acharnement contre Soner continue

    Doublettes au CD de Poitiers-Vivonne – Un prisonnier meurt dans l’incendie de sa cellule – Non lieu dans l’enquête sur la mort d’Idir – L’acharnement contre Soner continue

    Émission de l’Envolée du vendredi 4 juillet 2025

    AU PROGRAMME :

    • Lettre du centre de détention de Poitiers Vivonne du 28 juin, où la personne a été transférée après son passage au CNE de Fresnes. Un soulagement après trois mois d’inactivité qui permet également un rapprochement avec sa famille. Mais comme on enferme toujours plus en France, elle se voit imposer une doublette. Elles sont jusqu’à trois par cellule à la MAF, voire quatre chez les hommes, ce qui a forcément des conséquences dramatiques : le mois dernier, un prisonnier a tué son codétenu.
    • À la maison d’arrêt de Strasbourg, un prisonnier aveugle est mort dans l’incendie de sa cellule. Les prisonniers ont raconté que, comme souvent, les matons ont mis des plombes à intervenir malgré le boucan des codétenus pour les alerter. Mais pire encore, les matons ont diffusé dans la prison « Allumer le feu » pendant que la personne décédait. Ensuite, ils ont publié des commentaires immondes sur leurs réseaux sociaux pour rire de ce drame.
    • Non lieu prononcé dans l’enquête suite à la mort d’Idir Mederess au quartier disciplinaire de la maison d’arrêt de Lyon Corbas le 9 septembre 2020. Cinq ans que sa mère, Najet, des proches et des soutiens, se battent pour obtenir la vérité, refusant la thèse officielle du suicide, alors que d’autres prisonniers ont raconté qu’Idir avait été tabassé par des surveillants, qu’il était enfermé au mitard sans eau ni électricité. On lit le message que sa mère a publié suite à cette décision de non-lieu (on le copie en entier en bas de cette page).
    • Appel de la sœur de Soner qui subit l’acharnement de l’administration pénitentiaire et des matons depuis des années jusqu’à être agressé dans sa cellule par quatre surveillants à Riom. Au final, c’est lui qui est condamné à indemniser les matons et qui voit ses remises de peine annulées. Alors qu’il a demandé les vidéos, on lui a refusé au motif que ce serait un pervers qui veut revoir la violence qu’il a fait (!). On avait longuement échangé sur le parcours carcéral de Soner et sa situation dans cette émission. Alors qu’il était incarcéré à Moulins, il a été transféré en UHSA où il a été piqué, avant d’être envoyé à l’isolement Valence, où sa situation s’est encore dégradée.
    • Encore un texte répressif visant les étrangers qui arrive à l’assemblée nationale. Et on retrouve un schéma bien rôdé : des dispositions de la dernière loi anti-migrant qui avaient été retoquées par le conseil constitutionnel reviennent avec un nouveau vernis. Cette fois c’est l’allongement à 210 jours de la durée maximale de rétention pour les personnes condamnées par la justice que Retailleau veut faire passer, et même la mise sous bracelet des personnes pas expulsées.

    Décision de non-lieu rendue le 24 juin 2025

    Mort au mitard de la prison de Lyon-Corbas – Le combat d’une mère pour la vérité

    Je m’appelle Najet, et je suis la maman d’Idir Mederres, mort à 22 ans dans la prison de Lyon-Corbas, au mitard, le 9 septembre 2020. Ce jour-là, on m’a annoncé que mon fils s’était pendu dans sa cellule. On m’a dit que c’était un suicide.

    Mais je le dis aujourd’hui haut et fort : c’est faux , Ils ont volé sa vie, Ils ont maquillé ça au suicide, Et je veillerai que son nom reste éternel.

    Un traitement inhumain dans une cellule sans eau ni lumière

    Idir était isolé au quartier disciplinaire, privé d’eau, de lumière, de dignité.

    Ils lui ont coupé l’eau et l’électricité.

    Il était contraint de boire dans les toilettes.

    Je l’ai vu à la morgue. Il portait des traces de coups, des hématomes.

    Idir aimait la vie. Il avait des projets, il attendait sa sortie, il pensait à sa famille.

    ⚖️ 5 ans de combat, 3 juges, 0 vérité

    Pendant cinq ans, j’ai vu 3 juges se succéder :

    Le premier juge avait commencé à enquêter sérieusement. Il a été muté.

    La deuxième juge ne retrouvait même pas le dossier au début. Une fois retrouvé, elle a disparu pendant des mois.

    Un troisième juge a refusé tous les actes demandés par nos avocats (reconstitutions, expertises, auditions).

    Le 24 juin 2025, cette même juge, de retour, a prononcé un non-lieu.

    Aucune vérité. Aucune justice.

    ✊ Idir n’est pas un dossier. C’est mon fils.

    Idir avait 22 ans. Il voulait vivre. Il méritait la dignité, pas l’abandon.

    Je refuse qu’il soit une victime de plus dans un système qui humilie, isole, détruit.

    Je demande :

    – La réouverture du dossier

    – Une enquête indépendante

    – La vérité pour Idir

    – Et la fin de l’impunité carcérale

    « Je suis sa voix. Je ne me tairai jamais. »

    Je suis une maman. Et je suis debout pour lui.

    Idir n’est pas un suicide. C’est un abandon, une maltraitance, un drame évitable.

    Mobilisons-nous. Parlons-en. Exigeons la vérité.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers
    et les prisonnières.

    En direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne.
    Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord, en Dordogne,102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h, sur Radio Alto 94.8 FM sur le massif des Bauges jeudi à 21h, sur Jet FM 91.2FM à Nantes le lundi à 12h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Et sur toutes les plateformes de podcast.

  • Deux lettres de la centrale de Moulins – Val-de-Reuil : des proches exigent un transfert – Des bidonvilles rasés à Mayotte – Pas de soins psy au CRA

    Deux lettres de la centrale de Moulins – Val-de-Reuil : des proches exigent un transfert – Des bidonvilles rasés à Mayotte – Pas de soins psy au CRA

    Émission de l’Envolée du vendredi 20 décembre 2024

    Une lettre de d’un prisonnier enfermé à la centrale de Moulins-Yzeure qui dénonce la répression arbitraire des matons qui décident de limiter les doublettes ou les cantines, et se lâchent avec des insultes racistes.

    Une autre lettre de la centrale de Moulins qui raconte des petites solidarités, mais aussi l’isolement des longues peines et le rôle des centrales :  » te faire faire ta peine jusqu’à la fin, pour te pousser à bout ».

    A la prison de Val-de-Reuil ces dernières semaines, les proches d’un prisonnier longue peine sont venus plusieurs fois sur le parking devant la taule pour exiger un transfert qu’il réclame depuis deux ans. On leur a d’abord envoyé les flics, mais elles n’ont pas lâché et elles ont finalement obtenu le transfert… Au grand désespoir des syndicats de matons qui se sont étalés en tracts rageux et racistes. Ils en ont profité pour se plaindre d’une direction qui cèderait à toutes les demandes des prisonniers et refuserait aux surveillants toutes leurs revendications. MDR.

    A Mayotte cette semaine, le cyclone Chido a ravagé en particulier les bidonvilles où habitent près de 100 000 personnes. Mais plusieurs jours après, les secours n’y sont toujours pas allés. On voit bien en période de catastrophe naturelle que toutes les vies ne valent pas la même chose pour l’État français. On rappelle que c’est bien ses politiques racistes qui précarisent les personnes sans papiers et les maintiennent dans des conditions indignes d’habitat et qu’il est donc directement responsable des nombreuses victimes.

    On passe l’enregistrement d’une discussion avec des membres du collectif à bas les CRA (on peut retrouver leur blog ici). C’est la suite de cette émission où on discutait de santé dans les centres de rétention et des décès survenus ces derniers mois suite à des refus de soin. On parle en particulier de l’impossibilité de recevoir des soins psy approprié alors même que l’enfermement provoque des souffrances mentales. Dans le même temps, le médical distribue des cachetons pour calmer les détentions et beaucoup de personnes deviennent addict au CRA. Et lorsque des prisonniers sont transférés à l’hôpital psy, les conditions d’enfermement sont encore pire et la prise en charge toujours inexistante.

    On rappelle l’émission radio spéciale Noël organisée par Zonz’onde le 24 décembre de 20h à minuit, rediffusée sur plusieurs radios associatives, pour laisser des messages et des dédicaces à des personnes enfermées ou permettre à celles-ci de passer un mot.