Chloé est incarcérée au centre de détention (CD) de Caen ; depuis 2004, elle se bat pour se faire reconnaître en tant que transsexuelle. Ce combat pour exister en tant que femme se situe à tous les niveaux, vis-à-vis de l’administration pénitentiaire (AP), du corps médical, des prisonniers et de la société en général. (suite…)
Étiquette : médical
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Lettre du collectif Papillon à l’attention de la direction de Réau
A l’attention de la direction du CP de Réau
du SPIP de Réau
de la Garde des sceaux
de la DISP Paris-Ile-de-FranceOBJET : situation préoccupante de Madame Kaoutar Chtourou, détenue au CP de Réau
Saint-Étienne, le 5 novembre 2013,
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes un collectif d’information sur la prison et de solidarité avec les prisonniers. Nous avons eu par les medias internet des nouvelles de Madame Kaoutar Chtourou, actuellement incarcérée au CP de Réau. Nous suivons sa situation depuis quelques années déjà. A force, nous connaissons bien le fonctionnement de la détention, les multiples manières de torturer psychiquement (voire physiquement) les prisonniers et prisonnières. Et surtout, de se venger des récalcitrant-e-s et des éléments perturbateurs. (suite…)
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4 lettres depuis le CP de Mont-de-Marsan, prison moderne de merde…
DEPUIS LE CENTRE PÉNITENTIAIRE DE MONT-DE-MARSAN
« Prisons modernes de merde »
Le centre pénitentiaire Pémégnan de Mont-de-Marsan a été inauguré en novembre 2008 par Dati. C’est la taule « pilote » du plan 13200 lancé en 2002. Avec 300 places à la maison d’arrêt (MA), 360 au centre de détention (CD) et un quartier arrivant de 30 places, il permet d’enfermer dix fois plus que l’ancienne prison de Mont-de-Marsan. (suite…)
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Centre de détention de Neuvic (Dordogne) : ça chauffe au mitard
Voilà quelques informations qui nous sont parvenues du centre de détention de Neuvic sur l’Isle (Dordogne) et témoignent du climat tendu qui règne au mitard (QD ou quartier disciplinaire) et au QI (quartier d’isolement). Le ton monte entre certains prisonniers de Neuvic et la matonnerie, qui ne répond que par l’intensification de la répression. Mais ces prisonniers, poussés à bout, ne se laissent pas faire. Ils réclament leur transfert afin de poursuivre leur peine dans d’autres conditions. (suite…)
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Le procès de Philippe Laouel aux assises de Toulouse sur le blog de laurent Jacqua
Philippe Lalouel prisonnier malade qui a déjà fait 23 ans de placard a été condamné par les assises de Toulouse à une peine de 20 ans … pour trois braquages de postes, fin 2009.Le procureur demande à l’issue du procès « une peined’élimination sociale ».
Laurent Jacqua, un vieux poteau à lui, raconte jour après jour le procès qui s’est tenu du 03 au 05 décembre 2012. Philippe a fait appel et espère un transfert à la centrale de Lannemezan pour attendre son procès en appel dans de meilleures conditions et plus prés de sa compagne. Courage à tous les deux.
Vous pouvez aussi lire un compte rendu du procès paru dans le numéro 34 de l’Envolée et prochainement en ligne.
voir la vidéo sur le blog « vue sur la prison » de Laurent Jacqua
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L’INFÂME BOUILLIE MÉDICO-PÉNITENTIAIRE, SUICIDES ET MÉDICALISATION
Paru dans l’Envolée numéro 26 – Octobre 2009 –
L’INFÂME BOUILLIE MÉDICO-PÉNITENTIAIRE, SUICIDES ET MÉDICALISATION
MÉDICAL DE SÛRETÉ ET SANTÉ PUBLIQUE
C’est probablement en référence à l’efficacité des soins procurés et à la qualité de la prévention pratiquée que Florence Aubenas, nouvelle présidente de l’Observatoire international des prisons (OIP), s’est exclamée : « On est là face à un problème de santé publique, je crois qu’il faut se décider à faire rentrer les médecins dans les prisons ! », la journaliste lui répondant fort justement : « Mais il y a déjà des médecins dans les prisons aujourd’hui !». Plus précisément, voilà ce que pense l’OIP (1) : « L’attitude de l’administration pénitentiaire, qui empêche toute analyse documentée et rationnelle du phénomène du suicide en prison, pour se prémunir d’une remise en cause de ses modalités d’action, témoigne de la nécessité de confier au ministère de la Santé la responsabilité de la définition et de la mise en œuvre de la politique de prévention. »
C’est d’une certaine façon une tentative de faire jouer le pouvoir médical soignant contre le pouvoir carcéral. En d’autres termes de faire jouer le biopouvoir contre le pouvoir disciplinaire et les survivances du pouvoir souverain, de plaider en quelque sorte pour le droit à la vie des personnes incarcérées. Ce faisant, c’est oublier que le pouvoir médical, sous sa forme psychiatrique, a depuis longtemps, hors du champ initial de son savoir, envahi le système pénal, notamment par le biais des expertises. C’est oublier que ce même pouvoir gère l’enfermement psychiatrique et qu’avec la mise en place des UHSA (Unités d’hospitalisation spécialement aménagées), il devient un acteur à part entière du système pénitentiaire… C’est oublier qu’avec la création des centres de rétention de sûreté, il joue sur tous les tableaux, apportant à la fois la caution de l’expertise et l’alibi du soin (2). C’est oublier enfin que le pouvoir médical est capable, sur injonction de la Chancellerie, de lourdement participer à la production de rapports – tel celui de la commission Albrand – où impératifs pénitentiaires (3) et thérapeutiques sont mêlés dans une infâme bouillie et où l’amalgame entre délinquance et pathologie est repris de plus belle (4). Mais comme en 2003 avec la mission de réflexion sur les suicides confiée au psychiatre J-L Terra, les choses sont faussées dès le départ car la mission-commission, dirigée par un psychiatre, va d’emblée considérer la question sous l’angle de la maladie mentale. Et l’accroissement, ces dernières années, du nombre de prisonniers souffrant de troubles psychiques ne peut que renforcer la tentative d’en faire une affaire médicale. Mais le problème n’est pas fondamentalement psychiatrique, comme tentent de nous le faire croire certaines déclarations médico-pénitentiaires. Il est provoqué par des traitements durs, méritant pleinement le nom de torture : choc de l’incarcération, longues peines, transferts incessants, placements en quartier d’isolement, mises au mitard, refus de parloir, rejet de libération conditionnelle, etc. Il est provoqué par la prison même. Première embrouille donc : oser qualifier de psychopathologie la souffrance et les comportements qu’elle induit. Et seconde embrouille : faire porter tout le poids de cette souffrance à l’individu en niant la responsabilité de l’administration pénitentiaire, du système répressif dans son ensemble et de la société.
Quant au soin qui semblerait, en l’occurrence, intéresser la pénitentiaire, il pourrait s’appeler techniques de « préservation de l’intégrité physique à tout prix ».
IL N’Y A PAS QUE LES « SUICIDES »…
On l’a déjà dit, mais on le répète : le bruit qui a été produit sur les suicides en prison (discours officiels et amplification médiatique) a été accompagné d’un silence assourdissant sur les « morts suspectes» dans les mêmes endroits. À de rares exceptions près, les medias sont restés prisonniers du sujet défini selon les normes au pouvoir, où pour un peu l’AP apparaîtrait comme une officine de santé publique aux prises avec un problème complexe dont est responsable une sous-catégorie– difficilement repérable – à l’intérieur d’une population spécifique, celle des détenus.
M ais il n’y a pas que des « suicides » ou des morts mal expliquées parmi les décès qui mettent en cause la prison, et ils ne se produisent pas qu’à l’intérieur (5). Peu de personnes en sont conscientes, mais le nombre de personnes mortes de la prison est bien plus élevé que le chiffre officiel des « suicides » en prison…
NOTES :
1. Cf. « Prévention du suicide en prison : en finir avec une politique absurde et mensongère ».
2. Comment en effet prétendre encore soigner dans un lieu où le moindre propos d’un prisonnier pourrait être retenu contre lui ? À moins de ne plus concevoir le traitement que sous la forme épurée : « Gobe tes médocs et ferme ta gueule ! »
3. « En charge de la garde de cette personne, l’administration se doit alors de préserver son intégrité physique à tout prix, y compris contre elle-même. » La prévention du suicide en milieu carcéral, rapport de la commission Albrand, p.15.
4. « Par ailleurs, la délinquance est devenue plus violente et plus improvisée. Les personnes incarcérées sont ainsi souvent adeptes de « conduites à risques », atteintes de troubles de la personnalité, voire de troubles psychiatriques. » Ibid., p.13.
5. Cf. « Prison : danger de mort » , L’Envolée N°25.