Étiquette : morts en prison

  • Le livre « La peine de mort n’a jamais été abolie » est disponible !

    Le livre « La peine de mort n’a jamais été abolie » est disponible !

    L’État français aurait aboli la peine de mort le 9 octobre 1981. En réalité, la guillotine a été remplacée par des peines infinies qui tuent à petit feu. Des dizaines de personnes meurent chaque année derrière les murs. Violence des surveillants, manque de soin, désespoir…
    Depuis 40 ans, des prisonniers prennent la parole et dénoncent la mascarade de l’abolition : « Nous, prisonniers qui vivons dans le ventre de la bête carcérale, nous adressons cette supplique à ceux qui, réunis, fêterons l’anniversaire. Les prisons actuelles sont des mouroirs… »
    Joyeux anniversaire ?

    Nous sommes fier.e.s de vous annoncer que le nouveau livre de l’équipe de L’Envolée a paru chez Les éditions du bout de la ville. Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir pour le quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort. Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.
    Le livre est disponible dans toutes les bonnes librairies, et sur la boutique de la maison d’édition. Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches.

    Voici les différentes entrées de chapitres qui composent le livre, sinistre aperçu des modalités par lesquelles l’État continue de supprimer les indésirables :

  • Rassemblements le 30 mai contre les violences pénitentiaires – Sortie de « Je pensais pas prendre du ferme » – Retour sur un parcours carcéral depuis le CRA de Nîmes

    Rassemblements le 30 mai contre les violences pénitentiaires – Sortie de « Je pensais pas prendre du ferme » – Retour sur un parcours carcéral depuis le CRA de Nîmes

    Emission de l’Envolée du vendredi 21 Mai 2021
    • Retour sur la manif des keufs devant l’Assemblée nationale soutenue par les futurs candidats à la présidentielle qui partent en surenchère sécuritaire à qui annoncera le plus d’embauche de flics ou de construction de taules.
    • Enregistrement de Najet, la mère d’Idir mort au mitard de Lyon-Corbas, pour appeler à des rassemblements le 30 mai à Lyon, Perpignan, Paris, Toulouse, etc. pour exiger la fermeture des quartiers disciplinaires et des quartiers d’isolement et dénoncer les violences pénitentiaires. Pour celles et ceux qui veulent rencontrer l’Envolée, rendez vous à 19h au 4-6 rue de l’Egalité à Villeurbanne pour une discussion – cantine après le rassemblement à Lyon.
    • Appel de Pierro pour la sortie du bouquin Je pensais pas prendre du ferme, 11 récits de Gilets Jaunes qui racontent leur rencontre avec la taule, qu’ils y soient allés ou qu’ils y aient soutenus des gens. Disponible en librairie ou sur le site des éditions du bouts de la ville.
    • Témoignage d’un prisonnier du centre de rétention de Nîmes (d’où deux personnes se sont fait la belle il y a deux semaines) qui revient sur son parcours face à la justice, en prison et en centre de rétention, sur la criminalisation des résistances et des personnes. Il dénonce également le racisme et les violences des keufs qui gardent le CRA.

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, jeudi à 17h30 à Toulouse sur Canal Sud 92.2,et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

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    « Les décisions administratives refusant à une personne prisonnière de commander une revue ou de la détenir peuvent faire l’objet d’un recours administratif. » Règlement intérieur type, article 19, annexe de l’article R57-6-18 du Code de Procédure Pénale

  • Mobilisation contre les violences pénitentiaires, les morts suspectes en prison et les quartiers disciplinaires

    Mobilisation contre les violences pénitentiaires, les morts suspectes en prison et les quartiers disciplinaires

    Le 30 mai 2021, à Lyon et ailleurs.

    En septembre 2020, Idir est mort de façon très suspecte au mitard (quartier disciplinaire) de la maison d’arrêt de Lyon Corbas. Depuis, sa famille se mobilise pour obtenir vérité et justice. L’association Idir Espoir et Solidarité dénonce les mitards : il faut fermer ces « couloirs de la mort » (signez leur pétition ici). Elle se mobilise en lien avec d’autres, contre les violences d’État : policières et pénitentiaires. Alors, pour le 30 mai 2021, le collectif Espoir et solidarité, rejoint par Le réseau Entraide Vérité et Justice, est à l’origine d’un appel à se mobiliser partout en France.

    L’appel pour Lyon :

    « Toute celles et ceux qui sont indigné.e.s par les violences pénitentiaires sont invitées à participer aux mobilisations qu’il y aura dans leur ville. Le 30 mai va devenir une journée de lutte annuelle pour porter la voix des prisonnier.e.s ! A Lyon, le collectif Idir Espoir et Solidarité organisera une mobilisation à 14h sur la place Bellecour. Des témoignages de prisonnier.e.s et de familles de victimes seront entendus. Il y aura une sensibilisation aux conditions des détenu.e.s et des discussions autour de ces questions qui font souffrir tant de familles. Cette mobilisation doit rassembler toutes celles et ceux qui luttent afin qu’une vraie justice soit faite pour les victimes de violences carcérales ! »

    Ecoutez l’appel audio réalisé par Najet, la mère de Idir :

    Appel du Réseau Entraide Vérité et Justice :

    « Créé en février 2021, le Réseau Entraide Vérité & Justice est un réseau qui a pour vocation d’aider les victimes de violences d’Etat, qu’elles soient des violences ou des crimes policiers, des crimes ou violences carcérales. Il regroupe des familles de victimes, des mutilé.e.s, des blessé.e.s, des collectifs anti-répression… »

    « (…) En France, en prison, on ne fait pas que vivre mal. Comme nous le dénoncions lors de notre marche de Mars dernier, la prison tabasse aussi en bande organisée et tue en silence. Le 9 septembre 2020, Idir Mederes, était retrouvé pendu dans sa cellule. Bien qu’un détenu ait affirmé qu’Idir avait été passé à tabac par des surveillants, l’enquête piétine et la famille n’arrive pas à obtenir Vérité et Justice. Pourtant, si prison il doit y avoir, c’est pour punir et non pas pour mourir !
    Pour toutes les raisons que nous venons d’invoquer, le Réseau d’Entraide Vérité et Justice ainsi que l’association « Nous sommes Idir » invitent toutes celles et tous ceux qui sont indigné-es par les violences pénitentiaires à nous rejoindre le 30 mai 2021 dans le cadre de la mobilisation nationale pour la dignité et le respect des détenu.e.s, contre les violences pénitentiaires, les crimes maquillés en suicides, et l’injustice carcérale, pour l’abolition des mitards et la justice pour toutes et tous !  » (lire l’intégralité de cet appel ici)

    Les mobilisations prévues le 30 mai 2021 :

    • Lyon, 14h place Bellecour : rassemblement, informations et discussions, prises de paroles.
      Suivi d’une discussion avec le collectif Espoir et Solidarité, L’Envolée… (précisions ici)

    Rejoignez-nous ! Et n’hésitez pas à organiser un évènement près de chez vous et nous contacter.

    Contacts :

    • Réseau d’Entraide Vérité et Justice
      lien FB
      contact mail : reseau.veriteetjustice (arobase) protonmail (point) com

    D’autres infos sur les violences pénitentiaires et les mitards :

    Mini-vidéo « Fermer les mitards # 4 : Trop de morts au mitard »

    Texte de l’Envolée sur les violences pénitentiaires

    Autres liens :

  • Lettres sur la supposée abolition de la peine de mort – Lutte des proches de Jimony, mort à Meaux-Chauconin le 2 février

    Lettres sur la supposée abolition de la peine de mort – Lutte des proches de Jimony, mort à Meaux-Chauconin le 2 février

    Émission de l’Envolée du vendredi 14 Mai 2021
    • Encore une semaine bien pourrie : Super Dupond et le PC annoncent vouloir pouvoir coller jusqu’à 30 ans de sûreté pour les attaques contre les forces de l’ordre.
    • 40 ans après, la peine de mort n’est toujours pas abolie : tous les 3 jours en moyenne, on meurt en prison, que ce soit par suicide, par manque de soin, ou entre les mains des matons.
      Une lettre de Youssef, de la Maison d’Arrêt d’Angoulême, qui répond au ministre des tribunaux et des prisons sur ses annonces et réformes. et une lettre de Francis Dorffer qui revient sur son parcours en prison et les condamnations qui s’empilent à l’intérieur. La prison, et en particulier les quartiers d’isolement où il a passé 13 ans, enterrent vivant·e et ne laisse aucune chance.
    • Des membres de la famille de Jimony Rousseau Sissoko sont venus nous raconter la lutte qu’ils mènent depuis sa mort à la prison de Meaux-Chauconin le 2 février 2021. Des témoignages de matons et de prisonniers confirment qu’il a bien été tué par des surveillants. Elles reviennent sur les circonstances de sa mort, le traitement inhumain de Jimony par l’AP jusqu’à son dernier souffle, et le combat nécessaire pour demander justice et faire connaître la vérité. Vous pouvez les suivre sur leur page facebook et sur leur page instagram « Justice pour Jimony ».
    • Agenda : RDV le 30 mai à Lyon, Paris, Perpignan, Saint Étienne, etc., contre les violences pénitentiaires et pour demander la fermeture des quartiers disciplinaires et des quartiers d’isolement // le 15 mai à Argenteuil marche en hommage à Sabri tué par la police // le 15 mai à Paris rassemblement en soutien avec le peuple palestinien
    Musiques :
    Can’t breath either par Ocean Wisdom
    Cosmosis par Tony Allen, Ben Okri, et Skepta
    Les chants de Maldoror par Swift Guad, Al’Tarba, Senza et Vîrus
    Infrarouge par Frenetik

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  • Recours à la CEDH des prisonniers de Condé – Lettres du QI – Encore un mort en CRA

    Recours à la CEDH des prisonniers de Condé – Lettres du QI – Encore un mort en CRA

    Émission de l’Envolée du 7 Mai 2021
    • Appel de Benoît David, avocat, pour parler du recours à la CEDH des prisonniers de Condé sur Sarthe suite au mouvement de m… de 2019 qui avait bloqué tout mouvement et activité dans la détention et livré les prisonniers aux Eris.
    • Lettre de Fabrice récemment transféré à Condé sur Sarthe. Il a besoin de soutien et de montrer à l’A.P qu’il n’est pas tout seul. Ecrivez-nous pour qu’on vous donne son contact.
    • Lettre de Libre Flot depuis le QI de Bois d’Arcy, qui revient longuement sur les effets du Quartier d’Isolement. Message de Saint Maur et discussion sur l’existence supposée de « gentils matons ».
    • Billet de Coco sur la Santé en prison, la loi « Papon » et le « consentement éclairé ». (personne n’y a droit, mais en plus, si tu vas mieux, tu retournes à l’intérieur et ton temps passé dehors n’est pas compté comme faisant partie de ta peine !)
    • Retour sur la mort de Mohammed au centre de rétention de Bordeaux il y a un mois suite à une overdose de médicaments. Les médocs sont massivement utilisés dans les CRA pour calmer la détention, comme en novembre 2019 à Vincennes où un prisonnier était déjà mort pour les mêmes raisons. C’est seulement parce que les autres prisonniers sont restés en grève de la faim plusieurs jours de suite que l’info est enfin sortie.

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  • « IL Y A LA LOI DU SILENCE »

    « IL Y A LA LOI DU SILENCE »

    Témoignage d’un ancien surveillant de la prison de Saint-Martin-de-Ré.

    L’Envolée a enquêté sur la prison centrale de Martin-de-Ré à la demande de Jean-Christophe Merlet, prisonnier qui a subi là-bas des violences de la part de surveillants pénitentiaires, et de la famille de Sambaly Diabaté, prisonnier mort entre les mains des surveillants de cette même prison.

    Nous avons interrogé un surveillant pénitentiaire démissionnaire. Une fois n’est pas coutume. Ce n’est en effet pas dans nos habitudes, mais l’utilité de ce témoignage pour les personnes concernées nous a convaincu qu’il était opportun de le publier. Pierrick Legendre répond ici à nos questions sur les violences commises par des personnels de Saint-Martin-de-Ré sur un prisonnier malade, Jean-Christophe Merlet, ainsi que sur les faits qui ont conduit à la mort de Sambaly Diabaté le 9 août 2016. Cet entretien dont nous publions ici quelques extraits met en lumière certains mécanismes qui régissent l’administration pénitentiaire et confirme, sans surprise, que les violences pénitentiaires sont systémiques. Le corporatisme et le silence y sont érigés en lois.


    Vous vous appelez Pierrick Legendre ; vous étiez surveillant pénitentiaire ?

    Oui, tout à fait : pendant vingt-trois ans, j’ai exercé dans la fonction publique auprès de l’administration pénitentiaire.

    Saint-Martin-de-Ré est une centrale que vous connaissez bien ?

    Oui, j’y étais de début 2000 à courant 2015, 2016. Puis suite à une sanction disciplinaire, j’ai été déplacé d’office sur la maison d’arrêt (MA) de Niort pendant deux années ; et je suis revenu à Saint-Martin en juillet 2017 avec déjà le projet de démissionner, ce que j’ai fait en novembre 2017. […]

    C’est aussi une prison qui a fait parler d’elle dans les années 2010 à cause d’une équipe de surveillants particulièrement redoutés – de la direction comme des prisonniers : l’équipe 4. Vous étiez surveillant là-bas à ce moment-là ?

    Oui. Effectivement, sous un premier directeur, on a eu pas mal de soucis avec une équipe de surveillants trop zélés qui avaient été nommés « droits dans leur bottes » par les syndicalistes qui ont pris parti pour eux à l’époque, et qui se trouvaient comme par hasard en permanence sur les interventions avec force et violence. On appellera ça comme on veut, mais c’était systématique. Mais ça ne fait pas partie des missions de provoquer les personnels féminins, et aussi  et particulièrement  la population pénale. […] Les piliers de l’équipe, sont partis tranquillement à la retraite. Mais il y en a qui ont été forgés à leur esprit. Ils ont fait tache d’huile, disons.

    Vous avez travaillé sous la direction de Mme Manaud-Bénazéraf ; c’était comment, de travailler sous cette direction ?

    Décevant, parce que tout le monde personnels et détenus était content de voir partir l’ancienne équipe de direction. Elle a repris la suite de M. Cheminée, mais ça n’a pas été un renouveau positif. Elle était pas beaucoup sur le dialogue non plus. Elle a pérennisé ce qui était en place sous l’ancienne hiérarchie.

    Vous connaissez Jean-Christophe Merlet ; vous étiez surveillant quand il était prisonnier à Saint-Martin. M. Merlet a été roué de coups par des surveillants en 2016 ; il a porté plainte, et vous avez accepté de témoigner.

    Oui, j’ai croisé M. Merlet sur les coursives quand j’exerçais du côté caserne. Concernant les violences sur M. Merlet, je n’étais pas présent ; par contre, j’ai pu constater des attitudes à son égard qui n’étaient pas particulièrement… on va dire que c’est quelqu’un qui n’était pas aimé de la direction ni des surveillants. On va dire qu’on a pas été très aidant avec ce détenu qui, du fait de son handicap, avait des problèmes pour se déplacer : il avait été placé au deuxième étage, sachant qu’il n’y a pas d’ascenseur. Rien que les déplacement quotidiens vers une infirmerie, une cour de promenade ou une cabine téléphonique lui posaient des soucis. Y avait sûrement plus judicieux.

    Ça, c’est de la responsabilité de la direction ?

    Oui, tout à fait. Et par le biais des infirmières, qui auraient pu en justifier la nécessité…

    A l’époque, la direction de l’établissement vous avait demandé des renseignements sur ce prisonnier ?

    Oui, ce personnage étant issu du milieu des motards, dont je suis moi-même assez proche, la hiérarchie a essayé de tirer le fil dans ce sens-là ; mais j’ai refusé, et ça c’est vite retourné contre moi, et contre lui après ma démission.

    Ça arrive souvent qu’une direction demande des renseignements à ses personnels en plus de tous les dispositifs d’écoute et de lecture des courriers ?

    Oui, ça se demande souvent ; officiellement, mais pas de manière écrite.

    M. Merlet a aussi porté plainte contre Mme Manaud-Bénazeraf pour des faits d’acharnement à son encontre, comme ceux que nous venons d’évoquer, et pour avoir couvert son personnel concernant les violences commises à l’encontre de M. Merlet.

    C’est sûr qu’elle est quand même actrice par le fait de diriger son personnel à l’époque. Mais en tant que directrice, le problème, c’est que c’est pas elle qui est sur le terrain : c’est des directives qui étaient données par la sous-directrice du quartier caserne, Mme D., c’est plutôt elle qui aurait la responsabilité, qui avait des courriers directement ; parce que Mme Manaud était numéro 1, et je sais pas si elle avait beaucoup de notions sur Merlet à l’époque.

    Y avait eu le passage à tabac, qui faisait tache.

    Pour elle, c’est un parmi d’autres ; c’est dramatique mais c’est comme ça. […]

    Pour Jean-Christophe Merlet, son tabassage est prémédité.

    Sans certitude aucune, mais il y a eu un incident ce jour-là entre le personnel et Merlet sur un litige d’ailleurs un peu sombre, ou trouble. En revanche, la proximité entre M. Merlet et M. Diabaté, et certaines prises de positon qu’il a pu avoir, ont pu irriter ; et peut-être qu’il y a eu un surdosage d’agressivité de la part de certains personnels.

    Selon Jean-Christophe Merlet, si les surveillants leur en ont voulu, à lui et à Sambaly Diabaté, c’est en rapport avec des histoires de trafic…

    C’est probable. Quand il y a trafic entre un personnel et des détenus, le problème, c’est pourquoi on commence à balancer l’autre, et qui a balancé qui… parce que normalement, ça arrange bien tout le monde : le détenu est content d’avoir ce qui rentre, et le personnel est content d’avoir le retour du trafic. Mais certainement qu’il y en a eu. […] Moi, j’étais dans le collimateur aussi, parce que mes connaissances communes avec M. Merlet gênaient, et mes prises de position par rapport à l’inconfort dans lequel il était mis gênaient aussi. Ils auraient bien aimé que ce soit moi, sur le trafic ; je sais que j’ai eu le téléphone sur écoute un moment, mais ça a rien donné.

    Comment ça s’est passé quand vous avez été interrogé pour M. Merlet ?

    J’ai été convoqué à la gendarmerie. Ils sont très conscients de la problématique pour M. Merlet, ils ont pris note qu’il y avait eu des manquements et que certaines personnes avaient essayé de mettre des zones d’ombres et qu’on a positionné des lampistes à certaines places pour essayer d’adoucir la responsabilité de certaines personnes qui sont relativement intouchables ; et il y a la loi du silence…

    [Ndlr : Lampiste = subalterne au poste le plus modeste, à qui on fait souvent endosser injustement les responsabilités]

    Quand vous dites : « Il y a la loi du silence »… le corporatisme est très fort, les personnels se couvrent et il est impossible d’avoir des preuves ou de les récupérer quand il y a ce genre d’altercation. C’est parole contre parole, et on sait que la parole d’un prisonnier ou de sa famille ne vaut pas lourd face à la parole de surveillants…

    Il faut savoir que les personnels ont un code de déontologie concernant le secret professionnel. On n’a pas le droit de communiquer des informations concernant ce qui se passe à l’intérieur des prisons. Fondamentalement, quand on fait un peu opposition aux pratiques de l’administration et qu’on remet en cause ces choses-là, on s’expose à des sanctions en interne ; on essaie de faire pression sur les personnels pour acheter la tranquillité du système.

    Les directions couvrent leurs personnels ?

    Si on ne couvre pas, on en assume aussi les conséquences, donc en fait c’est pas qu’elles couvrent leur personnel, c’est que les manquements de ces personnels, on va forcément leur en imputer une part de responsabilité, alors…

    Prisonnier à Saint-Martin, Sambaly Diabaté est mort le 9 août 2016 d’une asphyxie, suite à l’intervention de surveillants. Vous en avez entendu parler en interne ?

    Oui. Même n’ayant plus de carte ni de mandat syndical sur la fin de mon exercice, j’avais encore beaucoup d’informations qui me remontaient parce que j’essayais encore de défendre un peu les personnels. L’affaire Diabaté, j’en ai donc entendu parler en interne par des collègues qui se sont confiés. J’étais pas là, mais je sais qui était à quel endroit, et les choses qui auraient pu être cachées, et les tentatives pour se défausser des gestes qui ont été faits, et qui n’auraient pas dû. Je sais par des conversations qui ont été tenues dans des bureaux par du personnel que le début de l’intervention part d’une altercation dans le bureau de G., premier surveillant. Ce personnel est un gradé de service, il est premier surveillant, il est pas juste surveillant, donc il gère l’équipe ce jour-là en détention. Ce que je sais, c’est que le problème part d’un entretien entre le détenu Diabaté et ce premier surveillant, où le détenu Diabaté a mordu la main de ce personnel gradé. S’ensuit tout ce qu’on sait derrière, ou pas. En tout cas, l’intervention en question sur le détenu, les personnels qui étaient là ce jour et qui ont vécu la situation se demandaient pourquoi G. en a pas parlé… Après tout, quand on se fait mordre, y a rien de mal à avoir mis un coup en retour. Ça reste de la légitime défense. Si on se fait mordre une main, qu’on pousse la personne ou qu’on mette une gifle, qu’importe ; ça reste un droit.

    Le surveillant G. n’a donc rien dit, et ne figure même pas dans la procédure.

    Oui, alors qu’il devrait y figurer, mais il y a eu un flou artistique sur le pourquoi du décès. Ils savaient pas de quel manière le décès avait eu lieu ; on sait maintenant que c’est par asphyxie.… mais à ce moment-là, la question était : « Est-ce que c’était suite à une commotion due à ce coup-là ou à un autre ? »… Parce qu’apparemment, y en a pas eu qu’un… Il y a un collègue à qui on reproche d’avoir porté un coup au sol alors qu’il est arrivé dans les derniers et qu’a priori, il a même pas touché au détenu. Actuellement révoqué, il est en demande de réhabilitation puisque les langues se sont un peu déliées en garde à vue ; les gens sont revenus sur leurs propos.

    Pendant les gardes à vue qui ont lieu bien plus tard, c’est ça ?

    Oui, parce que la police est pas idiote non plus ; y a un moment, quand les gens sont un peu trop précis, à la virgule près, ils se disent : « Bon… »

    « Un détenu qui a été menotté dans le dos avec un bâillon dans la bouche, positionné au sol dans un camion, à plat ventre avec une, voire plusieurs personnes sur le dos pour l’immobiliser. Voilà exactement ce qui c’est passé. »

    Les dépositions étaient identiques, vous voulez dire ?

    Oui c’était du copié-collé, manipulé, téléphoné, ce qu’on veut, et dans ces cas-là, on se doute bien qu’il y a quelque chose à cacher ; et en plus, malheureusement il y a eu deux suicides. Bizarrement, ces deux personnes qui se sont donné la mort se trouvaient sur cette intervention-là, et ils étaient tous les deux mis en examen. Il y a fort à parier qu’il y a un effet de cause à conséquence. Pour ceux qui étaient là ce jour-là… ils ont peu de choix : soit aller dans le sens des collègues et prendre les mêmes risques, soit dire la vérité et se mettre tous les collègues à dos, et même une partie de la hiérarchie.

    Pendant cette intervention, Sambaly Diabaté était bâillonné.

    Oui, ça c’est sûr ; ce qui a été clairement défini, c’est qu’il y a eu un bâillon de positionné et que le détenu est mort asphyxié. C’est M. R. qui l’a bâillonné, il l’a déclaré aux forces de l’ordre ; mais bizarrement, il est toujours en activité. Donc on a transporté du bâtiment caserne au quartier disciplinaire (QD), à la citadelle, un détenu qui a été menotté dans le dos avec un bâillon dans la bouche, positionné au sol dans un camion, à plat ventre avec une, voire plusieurs personnes sur le dos pour l’immobiliser. Voilà exactement ce qui c’est passé. Ce qui est marrant, c’est que des personnes présentes sur l’intervention occupaient des postes qui ne justifiaient pas leur présence sur les lieux, mais ils n’ont pourtant jamais été inquiétés. Il y un personnel connu de tout le monde qui a encore défrayé la chronique dernièrement, […] et qui connaît beaucoup de monde au niveau de la direction régionale. Lui, il était au poste de surveillance des promenades, poste qu’il ne devait pas quitter, car il y a au bas mot entre 80 et 130 détenus sur la cour de promenade ; pourtant, il a participé à l’intervention, ce qui a été relevé par tout le monde, et ça n’a inquiété aucune personne de l’administration de savoir qu’une personne qui ne devait logiquement pas avoir accès à l’intervention puisqu’elle était en poste et qu’on ne peut quitter ce poste sans relève… il n’a pas été inquiété. […] Pour avoir tenu le poste de surveillant de promenade, je sais que sur les horaires où il y a des détenus sur la promenade, il faut savoir que rien que pour des commodités d’ordre personnel il faut demander à un collègue de venir prendre le poste.

    Quand on vous apprend les techniques d’immobilisation, vous le savez, que le bâillon c’est interdit ?

    Oui, ça ne doit pas être pratiqué. C’est officiellement stipulé. Même les strangulations sont proscrites. Il y a une formation technique « intervention et menottage » une fois par an. C’est un peu sommaire et redondant, mais tout le monde y passe – au même titre qu’au stand de tir, où on répète aux agents le droit d’usage d’ouverture du feu, les circonstances, sur quel commandement, etc. D’ailleurs, dans l’affaire Diabaté, les reproches qui sont aussi faits à la première surveillante, c’est de ne pas avoir géré son intervention et d’avoir laissé faire des gestes interdits. Elle aussi, elle a fait deux tentatives de suicide.

    A quel moment et au bout de combien de temps vous considérez qu’une personne est immobilisée ?

    Tout dépend de la personne. L’objectif, c’est de neutraliser le détenu avec l’usage strictement nécessaire de la force. En Allemagne et aux Etats-Unis, je crois que le placage au sol avec menottage dans le dos et pression est proscrit justement parce qu’il y a des risques d’étouffement et de malaise cardio-vasculaire. […]

  • Lettres de l’intérieur – interview de la sœur de Sambaly Diabaté, tué par des matons en 2016 – Marches contre les violences d’Etat

    Lettres de l’intérieur – interview de la sœur de Sambaly Diabaté, tué par des matons en 2016 – Marches contre les violences d’Etat

    Emission de l’Envolée du 19 Mars 2021
    • Lettre de Y. enfermé à la Maison d’Arrêt d’Angoulême.
    • Lettre de N., de la MAF des Baumettes :
    • Extraits de lettres de Mickaël, au QI de Saint Maur, et de l’Infâme, au QI de Valence.
    • Enregistrement d’une discussion avec la soeur de Sambaly Diabaté, mort dans un fourgon dans les mains de surveillants de Saint Martin de Ré le 9 août 2016. Elle revient sur la longue lutte judiciaire toujours en cours.
    • Appel aux marches du 20 mars contre les violences d’Etat, les violences policières et pénitentiaires.
    • Enregistrement de Najet, la mère d’Idir, mort au mitard de Lyon Corbas en septembre 2020.
    • à Arles, les ERIS sont intervenus plusieurs jours de suite après des blocage de promenade pour protester contre une fouille à nu abusive suite à un parloir. Et déjà des transferts disciplinaires …

    FERMETURE DES MITARDS ET DES QUARTIERS D’ISOLEMENT, ABOLITION DES BRIGADES PÉNITENTIAIRES CAGOULÉES (ERIS ET ELAC) !

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers et leurs proches.

    Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, jeudi à 17h30 à Toulouse sur Canal Sud 92.2,et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes.

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça.
    La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !

  • Violences de surveillants pénitentiaires sur des personnes détenues : l’omerta doit prendre fin

    Violences de surveillants pénitentiaires sur des personnes détenues : l’omerta doit prendre fin

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE COMMUN | 16 MARS 2021

    Le 4 janvier 2021, le directeur de l’administration pénitentiaire interdisait la diffusion du numéro 52 du journal L’Envolée dans toutes les prisons françaises en raison d’un dossier consacré au décès de plusieurs personnes détenues dans des conditions suspectes. Dans le même temps, il portait plainte pour diffamation. Il est reproché au journal, relais de la parole des personnes détenues et de leurs proches depuis près d’une vingtaine d’années, d’avoir « allégué des faits de violences volontaires commis par des personnels de l’administration pénitentiaire, dans l’exercice de leurs fonctions » et « imputé aux responsables hiérarchiques des auteurs de ces violences alléguées de ne pas les avoir dénoncées ».

    Cette interdiction ne saurait occulter le problème de fond dénoncé par le journal : les violences commises par des agents de l’administration pénitentiaire sur des personnes détenues sont une réalité désormais largement documentée, tout comme les rouages institutionnels permettant qu’elles se perpétuent.

    La section française de l’Observatoire international des prisons rapportait ainsi dans un rapport de juin 2019 être saisie de plusieurs témoignages par semaine de personnes détenues ou de leurs proches dénonçant des violences subies de la part de personnels pénitentiaires. Le décès récent de Jimony R. alors incarcéré au centre pénitentiaire de Meaux après avoir été, selon le témoignage d’un surveillant pénitentiaire, « roué de coups » notamment « à la tête (…) alors qu’il était menotté et maîtrisé au sol » vient également rappeler la tragique actualité de cette réalité.

    Les mécanismes institutionnels qui permettent à cette réalité de perdurer sont également aujourd’hui parfaitement connus et identifiés : difficultés à réunir les preuves de faits qui se déroulent le plus souvent à l’abri des regards et des caméras de vidéosurveillance, manque d’information sur les modalités de dépôt de plainte et d’accompagnement juridique dans ces démarches, représailles pour les personnes détenues, leurs proches ou toute autre personne qui entendrait dénoncer des violences subies en détention, mutisme des autorités hiérarchiques qui préfèrent bien souvent détourner le regard, manque de diligence des autorités administratives et judiciaires dans la réalisation des enquêtes, et un « parole contre parole » qui tourne presque systématiquement à l’avantage de l’uniforme.

    La censure du numéro 52 du journal L’Envolée, pour avoir relayé la parole de personnes détenues et de leurs proches sur cette réalité, est une nouvelle illustration de la chape de plomb que l’administration pénitentiaire met sur un phénomène qui devrait au contraire alerter et inquiéter. Plutôt que de s’en saisir à bras le corps, pour qu’aucune suspicion de comportement violent de la part d’un agent pénitentiaire sur une personne détenue ne puisse plus rester sans suite, l’administration pénitentiaire préfère tenter de faire taire celles et ceux qui s’en font l’écho. Attachées au respect des droits fondamentaux et de la dignité de toute personne, nos organisations continueront à soutenir toutes celles et tous ceux qui œuvrent pour que la lumière soit faite sur une réalité encore trop souvent ignorée et cachée. Pour que l’omerta qui règne sur les violences de surveillants pénitentiaires sur des personnes détenues prenne fin.

    Communiqué co-signé par l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture), A3D (Association des avocats pour la défense des droits des détenus), le journal l’Envolée, La Ligue des Droits de l’Homme, l’Observatoire International des Prisons (OIP), le Syndicat des Avocats de France (SAF).

  • Taoufik est mort à la prison de Perpignan – Marche blanche pour Jimony, mort au CD de Meaux

    Taoufik est mort à la prison de Perpignan – Marche blanche pour Jimony, mort au CD de Meaux

    Emission de l’Envolée du vendredi 12 Février 2021
    • Retour sur la marche blanche en hommage à Jimony devant le CP de Meaux qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes le 7 février. Trois semaines après son arrivée au Centre Pénitentiaire de Meaux-Chauconin, Jimony a été « roué de coups » par les matons et s’est retrouvé dans le coma (citation d’un surveillant pénitentiaire). Il est mort une semaine plus tard, le 2 février à l’hôpital. La cagnotte lancée par la famille : https://www.cotizup.com/pourjimony

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. RDV chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 le mardi à 21h30 et les jeudi vendredi & samedi dans la nuit, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Podcasts disponibles sur toutes les plateformes.

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    Rappel : l’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Contactez-nous !

  • Mort de Jimony au CP de Meaux – Répression au CRA du Mesnil – Mouvement de prisonniers à Arles

    Mort de Jimony au CP de Meaux – Répression au CRA du Mesnil – Mouvement de prisonniers à Arles

    Emission de l’Envolée du vendredi 5 Février 2021
    • Lettres de Mikael, prisonnier à Saint Maur ; de Florian, enfermé à Bois d’Arcy, et de Sylvain (prisonnier au CRA de Vincennes)
    • La répression au CRA du Mesnil-Amelot suite à l’incendie de deux bâtiments. Appel à un rassemblement à Barbes 14h dimanche.
    • Appel de Coura, la soeur de Jimony. Trois semaines après son arrivée au Centre Pénitentiaire de Meaux-Chauconin, Jimony a été agressé par les matons et s’est retrouvé dans le coma. Il est mort une semaine plus tard, le 2 février à l’hôpital.
      La cagnotte lancée par la famille : https://www.cotizup.com/pourjimony
    • Révolte et résistance des prisonniers à la taule d’Arles qui ont bloqué la promenade. Ils dénoncent les fouilles systématiques et la répression qui s’abat sur les DPS (Détenus Particulièrement Surveillés).


    🎧 L’Actu des Luttes régale : Une heure avec Sylvia, Najet et Fatou. #LaPrisonTue. Et c’est pour ça que l’administration pénitentiaire #censure L’Envolée journal. Il est temps qu’on croie les prisonnier•e•s !!!
    #VéritéPourJimony, Idir, Taoufik, Sambaly, Jaouad, Jules et tous les autres… ✊🏾✊🏼✊🏿 #StopViolencesPénitentiaires

    http://actualitedesluttes.info/le-journal-lenvolee-censuree/

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. RDV chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 le mardi à 21h30 et les jeudi vendredi & samedi dans la nuit, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
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