Auteur/autrice : ·

  • «  Viens vite avant qu’ils me tuent  »

    «  Viens vite avant qu’ils me tuent  »

    Entretien avec Oumou Diabaté, sœur de Sambaly, mort en 2016 à la centrale de Saint-Martin-de-Ré.

    Le 9 août 2016, Sambaly Diabaté meurt étouffé dans un fourgon cellulaire, bâillonné, menotté dans le dos, avec un voire plusieurs matons sur lui. L’Envolée avait été informé de la mort de Samba en août 2016 par Gaëtan, correspondant du journal et lui-même prisonnier à la prison centrale de Saint-Martin-de-Ré. En mars 2020, un autre prisonnier, Jean-Christophe Merlet nous a contacté. Il était présent au début des événements qui ont conduit à la mort de Samba ; et l’acharnement qu’il subit de la part de la pénitentiaire est lié à sa volonté de témoigner. En effet, depuis des années il a tenté de retrouver la famille Diabaté pour lui livrer son témoignage sur cette terrible journée du 9 août 2016. C’est aujourd’hui chose faite et c’est grâce à lui si nous sommes à présent en contact avec Oumou, la soeur de Samba. Elle souhaite sortir de l’isolement dans lequel plonge toute lutte contre l’administration pénitentiaire, ce monstre tout puissant de silence et de mensonges. Voici l’entretien qu’elle nous a accordé et que vous pouvez aussi écouter dans l’émission de L’Envolée radio du 19 mars 2021. Ce témoignage est particulièrement important dans une période où, familles et proches de prisonnier.e.s se mobilisent partout en France, pour faire émerger les violences pénitentiaires ; des violences qui sont au cœur de la gestion sécuritaire de toutes les prisons.


    Audio de l’entretien avec Oumou, la soeur de Samba

    Bonjour Oumou merci de nous répondre. Vous êtes la sœur de Sambaly Diabaté, prisonnier à Saint-Martin-de-Ré en 2016, qui est mort lors d’une altercation avec les surveillants en août 2016.

    Oui, le 9 août 2016. Mon frère a été emprisonné en 2010. Au début, il était à Rochefort, puis à Nantes et à Saint-Martin, puis il a été transféré a Fresnes. Il a demandé à retourner à Saint-Martin pour que je puisse le voir souvent, comme d’habitude, pour m’éviter de faire un long trajet. Nous sommes une fratrie de huit, dont Samba était le dernier. Il a pris dix ans de prison. Sur Saint-Martin, il a eu pas mal de soucis avec les gardiens. Je pense que Samba connaissait pas mal de choses sur les gardiens ; c’est devenu un problème pour lui. Pour l’empêcher de parler, c’était toujours des bagarres, toujours des problèmes ; il été toujours contrôlé, toujours sous pression. Je suis intervenue plusieurs fois à ce sujet. La dernière fois, c’était très grave : j’étais partie en vacances, et à mon retour j’ai retrouvé sur mon répondeur plus de 20 messages de mon frère.

    Il vous avait appelé de la cabine de la prison ?

    Oui, de la cabine, en me disant : «  Viens vite avant qu’ils me tuent ». Je suis arrivée le 3, et j’ai appelé dès que j’ai vu les messages : je n’arrivais pas à les joindre pour prendre un parloir. Il m’a rappelé le soir et il m’a dit qu’il venait d’avoir ma maman, et que maman lui avait dit que j’étais de retour de vacances. Il m’a rappelé, et ce jour-là il m’a dit : « Les gardiens, ils sont en face et ils se moquent de moi, je suis gravement malade. Viens vite. » Je lui ai dit : « Mais t’as quoi ? » Il m’a dit : « Viens, j’ai été empoisonné. » Je suis allée le voir le 5 août, et quand je suis arrivée il était en punition à la Citadelle. Ils m’ont fait attendre quinze, vingt minutes. La directrice est venue me voir en me disant qu’il fallait pas que je m’inquiète, mais que mon frère allait être accompagné de gardiens habillés avec des casques et des tenues militaires, parce qu’il était agité.

    C’était les Eris (Equipes régionales d’intervention et de sécurité) ?

    Oui, c’est ça. J’ai demandé : « Pourquoi il est accompagné par ces gens-là ? » Ils m’ont dit que c’était parce qu’il était un peu agité, et la dame m’a pris plus de trente minutes en me racontant qu’il était agité, qu’il s’était converti… J’ai dit : « Mais il est né musulman et pratiquant ! » Ils m’ont accompagnée, j’ai encore attendu dix minutes, et là je vois mon frère qui arrive, qui a perdu plus de 20 kilos… Je l’ai pas reconnu.

    Vous ne l’aviez pas vu depuis combien de temps ?

    Trois semaines. Il a perdu 20 kilos en trois semaines !
    Quand j’ai vu ces messieurs qui l’accompagnaient, aussitôt j’ai hurlé et je suis tombée. Les gardiens qui me disent : « Qu’est-ce qui se passe ? »… mon frère s’est jeté sur moi, on s’est pris dans les bras. Je lui ai demandé : « Qu’est ce qui t’arrive ? » Il m’a dit : « Heureusement que t’es venue, parce que je vais pas tarder à mourir. », j’ai dit : « Pourquoi ? Et pourquoi t’as maigri comme ça ? » Il a soulevé son haut : il n’avait plus de ventre. Il avait attaché son pantalon avec ses deux chaussettes.

    Tellement il était devenu trop grand ?

    Oui, il tenait plus, donc il a pris ses deux chaussettes et il les a nouées pour ne pas perdre son pantalon. C’est là que j’ai vu que c’était grave, quelqu’un qui pesait plus de 100 kilos qui perd du poids comme ça, brusquement. Il m’a dit : « La dernière fois, j’ai mangé la gamelle, et depuis je suis pas bien : je fais tout sur moi. » J’ai hurlé, j’ai demandé aussitôt que la directrice vienne le voir.

    C’était Manaud-Bénazeraf, la directrice ?

    Oui, c’était elle ; je lui ai demandé de venir avec une feuille et un stylo, que mon frère lui explique ce qui se passait, et j’ai dit que je voulais qu’il soit tout de suite hospitalisé, le plus rapidement possible. Elle m’a dit que c’était vendredi, et que c’était pas possible ; j’ai répondu que si c’était pas possible, moi je resterais dans la cellule avec mon frère, que je ne bougerais pas d’ici. Mon frère était couché sur ma jambe et il expliquait tout ce qu’il s’était passé avec les gardiens : qu’avant qu’il soit empoisonné, il a été assommé dans la salle de sport. De dos, quelqu’un l’a assommé, il est tombé dans les pommes un moment, et quand il s’est relevé il y avait plus personne autour de lui. Ça l’a inquiété. Il a dit aux gardiens d’arrêter, ou sinon il allait tout dire ce qu’il savait… mais quoi ? Moi, je lui ai conseillé de tout expliquer. Il a dit à la directrice qu’il avait été empoisonné parce qu’il savait trop de choses. Madame Manaud a tout écrit, tout ce qu’il a dit, et elle m’a promis que le lundi il serait hospitalisé. Elle m’a dit que je n’avais pas le droit de dormir ici. Le lundi j’ai essayé de les joindre en vain, et mardi je les ai eus au téléphone. J’avais parloir l’après-midi, sauf que la dame m’a dit au téléphone qu’il allait mieux aujourd’hui ; mais au moment où elle m’a dit ça, mon frère était mort.

    Ça, vous l’avez su par le rapport d’autopsie ?

    Voilà. Et moi, quand j’ai fini mon travail, au moment où je me changeais, j’ai reçu un coup de téléphone de la citadelle qui m’appelait pour me dire que mon frère venait de mourir. J’ai dit : « Mourir comment ? Il n’a pas été hospitalisé… Il était un peu malade, mais comment ? ». Aussitôt, je suis allée là-bas. Mme Aras a téléphoné, elle a discuté un peu avec moi.

    C’est la procureur de la Rochelle?

    Oui, elle m’a téléphoné au bureau du directeur de la Cidatelle. Il y avait aussi Mme Arbonneieux, qui pleurait.

    Qui est-ce ?

    C’était pas une surveillante, elle était… je sais pas bien, c’était quelqu’un qui recevait souvent mon frère, comme une assistante sociale qui s’occupe des détenus. De temps en temps, les détenus avaient des entretiens avec elle ; donc cette dame m’a dit qu’elle avait vu mon frère plusieurs fois et qu’il était très respectueux. Elle dit qu’elle avait [jamais] vu un détenu aussi respectueux. Elle est vivante, on peut la contacter, elle répétera la même chose devant tout le monde.

    Elle n’a pas témoigné?

    Dans le dossier, je vous dis, il y a plein de gens qui n’y sont pas et qui devraient y être. Pourquoi ? Je ne sais pas.

    Pour bien comprendre : vous allez à la prison le mardi, vous êtes reçue par la directrice… et ensuite ?

    Le corps était parti en hélicoptère quand je suis arrivée ; il n’était plus sur place. L’autopsie a montré qu’il était mort par étouffement. Il y a eu deux autopsies qui précisent qu’il a été étouffé. Comment et pourquoi, je sais pas. Avec un de mes frères, on a été convoqués par Mme Aras, mais le dossier est en cours. Aujourd’hui nous en sommes là.

    Vous avez des avocats?

    Oui, on a un avocat et une avocate : Me Castaing et Me Gouache.

    Il vient d’y avoir une qualification en « homicide involontaire », et avez fait un pourvoi en cassation pour obtenir la qualification de « violences volontaires ayant entraîné la mort ?

    Oui. Nous, on veut prouver que ça a été prémédité. Si deux gardiens se sont suicidés, c’est qu’il y a beaucoup de choses que nous ne savons pas.

    Pour résumer, il y a une dizaine de mis en cause et deux des surveillants mis cause se sont donné la mort. Il y a aussi des personnels de direction mis en cause ?

    La direction, pour le moment, ils n’ont pas été convoqués, je ne sais pas pourquoi. Il y en a même certains qui ont changé de service, qui travaillent sur Paris maintenant… il y a eu beaucoup de bouleversements après le décès.

    Ils se protègent entre eux. IIs sont mutés pour pas rester sous les feux des projecteurs… Il y a donc des personnes qui devraient être dans le dossier mais qui n’y sont pas.

    Oui, il y en a. Je sais pas bien, mais il manque des gens, et ils sont protégés par leur syndicat… mais protégés jusqu’à quand ?

    La loi du silence fonctionne bien. Donc là, vous êtes en attente ?

    Oui, on attend de savoir comment ça va se passer. Depuis son décès, notre famille est perdue : notre maman a perdu plus de trente kilos. Elle ne mange plus. C’était son petit dernier, qu’elle voyait pas souvent. Elle était venue le voir en prison en 2015 ; elle s’apprêtait à revenir, et là on l’appelle pour lui dire… Il a pas pu lui dire adieu. Le lundi, il l’a appelé pour lui dire : « Maman, je sais qu’on va plus se revoir. Je vais mourir, il vont pas tarder à me tuer. Je te demande pardon, Maman. » Et le lendemain il a été tué.

    A l’époque, il y a des prisonniers qui ont témoigné ?

    Oui, beaucoup. On a eu des témoignages, il y a même des prisonniers qui ont subi des agressions après avoir témoigné ; y en a aussi qui ont refusé de témoigner, et qui ont été libérés. Je suis au courant de pas mal de choses… mais bon, on verra.

    En 2016, Gaetan, qui était prisonnier à Saint-Martin, nous avait écrit pour dire qu’il y avait eu un mort et que c’était la faute de l’AP, de l’administration de cette prison sordide gouvernée par les syndicats. Après s’être pris un compte rendu d’incident (CRI), il avait été placé à l’UHSA (unité hospitalière spécialement aménagée) où il avait été cachetonné ; après, il avait du mal à écrire. A l’époque, on avait pas réussi à trouver votre contact pour vous faire passer ce témoignage et vous mettre en lien avec les autres familles qui se battent dans des histoires similaires…
    Il était pourtant pas fou…

    Samba est mort d’une clé d’étranglement dans le fourgon cellulaire, c’est ça ?

    Oui, dans le fourgon du transfert au quartier disciplinaire, ils se sont assis sur son thorax ; il était bâillonné.

    C’est portant complètement interdit, les bâillons… Vous savez pourquoi il a été placé au QD ?

    Non, mais il y était déjà quand je l’ai vu le vendredi. Ils l’ont fait revenir de l’autre côté pour en finir avec lui, je pense. Ce n’est pas du hasard ; pour moi, c’était prémédité. Je l’ai vu le vendredi et il me l’a dit ! Il me l’a dit plus de dix fois. Il savait que sa vie était menacée. Il était torturé psychologiquement, ils lui disaient : « Ah, il s’est converti, il a le Coran, il dit Allah Akbar », et tout ça… mais on va où ? Tous les jours, il y a l’appel du muezzin dans les mosquées, qui dit « Allah Akbar » ! On va où ? Dire Allah Akbar, c’est pas la fin du monde !

    Oui, ils sont vraiment fous avec ça.

    Dans la bible on parle de la grandeur de Dieu, de Jésus… Ils ont leur façon de faire, les musulmans ont leur façon de faire, dans ce monde, si on s’accepte pas entre nous, que chacun ne peut pas vivre librement, que chacun ne peut pas pratiquer sa religion librement, on va où ? Tout ce que tu fais, c’est mal vu. On finira par se regarder et se tuer pour ça. Ce sera la guerre civile dans le monde ou quoi.

    On est en contact avec vous grâce à un prisonnier qui s’appelle J.-C. Merlet. il était prisonnier en même temps que Samba ; ils se connaissaient très bien. Christophe a assisté au début de l’altercation entre Samba et les surveillants. Il a été lui-même passé à tabac trois semaines après la mort de Samba, et il estime que c’est lié à la mort de Samba. Depuis toutes ces années, il a essayé de vous retrouver pour témoigner, pour vous parler de votre frère… c’est aujourd’hui chose faite grâce à un courrier qui vous a été envoyé. C’est important d’avoir des témoignages, d’avoir la version des prisonniers, parce que celle des surveillants sera toujours bien huilée… Quoique là, ils ne se protègent pas ; pas tous, en tout cas.

    Non, ils se sont déchirés, aujourd’hui.

    Le samedi 20 mars, il y a une manifestation contre les violences d’état : les violences policières et pénitentiaires. Il y aura beaucoup de familles et de collectifs de morts de la police et de la prison.

    C’est bien. Il faut ; à un moment, ça va péter, ça m’intéresse d’entrer en contact avec ces familles, parce qu’on est tous dans le même combat. Il est important qu’on soit tous en contact, ensemble, pour faire un soutien général. Nous, on lâchera pas. Merci beaucoup pour ce que vous faites.

    On le fait pour nous, pour vous, pour tous ceux qui sont enfermés ; parce qu’on sait que ça n’arrive pas qu’aux autres.

    Oui, parce qu’il y a pas mal de monde dans cette situation. Ceux qu’on sait, et aussi ceux qu’on ne connaît pas.

  • « Un humain = un humain ! »

    « Un humain = un humain ! »

    Voici une lettre adressée à L’Envolée par une prisonnière de la Maison d’arrêt femmes (MAF) des Baumettes (Marseille). Elle nous écrit pour dire qu’elle ne baisse pas les bras, dans un contexte carcéral ultra répressif. Nous avons déjà évoqué la violence pénitentiaire subie par les prisonnières des Baumettes (voir en bas de cette page). Entre autres : coupure des liens familiaux, fermeture des fenêtres, brutalités, fouilles à nu fréquentes et violentes. Elles subissent des représailles en réponse à leurs protestations. Forces, courage et détermination à elles !

    “Maison d’arrêt pour femmes des Baumettes, le 24 février 2021,

    Bonjour à vous,
    J’espère que ma carte vous trouve en bonne forme et en bon moral.

    L’hiver passe et nous arrivons au printemps. Mais il ne nous a pas épargnées cette année 2020 : pluie, vent, froid, neige, inondation, etc. Alors oui, on l’a senti passer. De plus, les conditions de ce château sont loin d’être aux normes européennes… mais une honte de la société, c’est clair.

    La solidarité, bien des personnes ont oublié ce mot. Comme d’habitude, je me bats pour tout. De toute façon, la vie est un combat. Et il ne faut jamais baisser les bras !!! Peu importe l’adversaire face à soi.

    Je ne rentre pas dans la case car je suis assez trempée en caractère. Je tempère au vu du lieu et des conséquences. De toute façon, j’assume. Face à nous, ils sont tous humains.
    Un humain = un humain !

    Ça passe vite pour mes enfants dehors. J’ai laissé des bébés, ce sont des femmes et des hommes maintenant. C’est une claque qui fait mal. Mais pas le choix, on s’y fait, et le temps fait son chemin et son travail.

    Prenez soin des vôtres, c’est important.

    N.”

    • Plus d’infos sur la MAF des Baumettes ici et .
    • Lisez aussi notre article sur le 8 mars des prisonnières ici.
  • Lettres de l’intérieur – interview de la sœur de Sambaly Diabaté, tué par des matons en 2016 – Marches contre les violences d’Etat

    Lettres de l’intérieur – interview de la sœur de Sambaly Diabaté, tué par des matons en 2016 – Marches contre les violences d’Etat

    Emission de l’Envolée du 19 Mars 2021
    • Lettre de Y. enfermé à la Maison d’Arrêt d’Angoulême.
    • Lettre de N., de la MAF des Baumettes :
    • Extraits de lettres de Mickaël, au QI de Saint Maur, et de l’Infâme, au QI de Valence.
    • Enregistrement d’une discussion avec la soeur de Sambaly Diabaté, mort dans un fourgon dans les mains de surveillants de Saint Martin de Ré le 9 août 2016. Elle revient sur la longue lutte judiciaire toujours en cours.
    • Appel aux marches du 20 mars contre les violences d’Etat, les violences policières et pénitentiaires.
    • Enregistrement de Najet, la mère d’Idir, mort au mitard de Lyon Corbas en septembre 2020.
    • à Arles, les ERIS sont intervenus plusieurs jours de suite après des blocage de promenade pour protester contre une fouille à nu abusive suite à un parloir. Et déjà des transferts disciplinaires …

    FERMETURE DES MITARDS ET DES QUARTIERS D’ISOLEMENT, ABOLITION DES BRIGADES PÉNITENTIAIRES CAGOULÉES (ERIS ET ELAC) !

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers et leurs proches.

    Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, jeudi à 17h30 à Toulouse sur Canal Sud 92.2,et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes.

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça.
    La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !

  • Violences de surveillants pénitentiaires sur des personnes détenues : l’omerta doit prendre fin

    Violences de surveillants pénitentiaires sur des personnes détenues : l’omerta doit prendre fin

    COMMUNIQUÉ DE PRESSE COMMUN | 16 MARS 2021

    Le 4 janvier 2021, le directeur de l’administration pénitentiaire interdisait la diffusion du numéro 52 du journal L’Envolée dans toutes les prisons françaises en raison d’un dossier consacré au décès de plusieurs personnes détenues dans des conditions suspectes. Dans le même temps, il portait plainte pour diffamation. Il est reproché au journal, relais de la parole des personnes détenues et de leurs proches depuis près d’une vingtaine d’années, d’avoir « allégué des faits de violences volontaires commis par des personnels de l’administration pénitentiaire, dans l’exercice de leurs fonctions » et « imputé aux responsables hiérarchiques des auteurs de ces violences alléguées de ne pas les avoir dénoncées ».

    Cette interdiction ne saurait occulter le problème de fond dénoncé par le journal : les violences commises par des agents de l’administration pénitentiaire sur des personnes détenues sont une réalité désormais largement documentée, tout comme les rouages institutionnels permettant qu’elles se perpétuent.

    La section française de l’Observatoire international des prisons rapportait ainsi dans un rapport de juin 2019 être saisie de plusieurs témoignages par semaine de personnes détenues ou de leurs proches dénonçant des violences subies de la part de personnels pénitentiaires. Le décès récent de Jimony R. alors incarcéré au centre pénitentiaire de Meaux après avoir été, selon le témoignage d’un surveillant pénitentiaire, « roué de coups » notamment « à la tête (…) alors qu’il était menotté et maîtrisé au sol » vient également rappeler la tragique actualité de cette réalité.

    Les mécanismes institutionnels qui permettent à cette réalité de perdurer sont également aujourd’hui parfaitement connus et identifiés : difficultés à réunir les preuves de faits qui se déroulent le plus souvent à l’abri des regards et des caméras de vidéosurveillance, manque d’information sur les modalités de dépôt de plainte et d’accompagnement juridique dans ces démarches, représailles pour les personnes détenues, leurs proches ou toute autre personne qui entendrait dénoncer des violences subies en détention, mutisme des autorités hiérarchiques qui préfèrent bien souvent détourner le regard, manque de diligence des autorités administratives et judiciaires dans la réalisation des enquêtes, et un « parole contre parole » qui tourne presque systématiquement à l’avantage de l’uniforme.

    La censure du numéro 52 du journal L’Envolée, pour avoir relayé la parole de personnes détenues et de leurs proches sur cette réalité, est une nouvelle illustration de la chape de plomb que l’administration pénitentiaire met sur un phénomène qui devrait au contraire alerter et inquiéter. Plutôt que de s’en saisir à bras le corps, pour qu’aucune suspicion de comportement violent de la part d’un agent pénitentiaire sur une personne détenue ne puisse plus rester sans suite, l’administration pénitentiaire préfère tenter de faire taire celles et ceux qui s’en font l’écho. Attachées au respect des droits fondamentaux et de la dignité de toute personne, nos organisations continueront à soutenir toutes celles et tous ceux qui œuvrent pour que la lumière soit faite sur une réalité encore trop souvent ignorée et cachée. Pour que l’omerta qui règne sur les violences de surveillants pénitentiaires sur des personnes détenues prenne fin.

    Communiqué co-signé par l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture), A3D (Association des avocats pour la défense des droits des détenus), le journal l’Envolée, La Ligue des Droits de l’Homme, l’Observatoire International des Prisons (OIP), le Syndicat des Avocats de France (SAF).

  • Le 8 mars et toute l’année : Solidarité avec les prisonnières !

    Le 8 mars et toute l’année : Solidarité avec les prisonnières !

    De Fleury aux Baumettes, et partout ailleurs : solidarité avec les prisonnières.

    Pour le 8 mars 2014, des prisonnières, militantes basques féministes, avaient diffusé un tract dans la cour de promenade de la MAF (maison d’arrêt femmes) de Fleury Merogis : un appel aux femmes et prisonnières à se révolter. A l’occasion du 8 mars 2021, nous le republions ci-dessous, complété d’extraits de lettres qui détaillaient alors leurs conditions d’enfermement, leurs combats, leurs solidarités.

    Ces récits résonnent avec ce que dénoncent les prisonnières de la MAF des Baumettes (Marseille) depuis l’automne 2020 : déjà menacés par l’enfermement, les liens avec leurs proches, avec leurs enfants, sont coupés sous prétexte de Covid. On leur impose des grilles aux fenêtres qui les empêchent de respirer et de se parler. Elles subissent des fouilles à corps particulièrement abusives et humiliantes. Elles ont refusé de remonter de promenade, mené des recours juridiques, fait du boucan aux fenêtres en interpellant Dupont-Moretti – resté sourd évidemment. Elles subissent brutalités et représailles de la pénitentiaire. Forces, courage et détermination à elles !

    [ Plus d’infos sur les Baumettes ici et ]

    « La prison étouffe nos conditions de vie »

    Tract diffusé par des prisonnières de Fleury Merogis dans la cour de promenade le 8 mars 2014

    Aujourd’hui, 8 mars, le jour international de la femme, en tant que femmes prisonnières, militantes, basques et féministes, nous vous faisons part de nos réflexions.

    Encore en 2014, nous les femmes, continuons à nous battre pour nos droits dans cette société. Avec l’Europe en crise des droits, notre situation et les acquis de ces dernières décennies ont régressé considérablement. Il suffit d’apprécier la croisade contre les droits des femmes déclenchées par l’Eglise et l’extrême-droite.

    « La prison rend presque impossible le droit d’être maman et aussi la maternité. »

    Le système capitaliste-patriarcal veut diriger nos vies et même nos corps à l’avantage du capitalisme. Par conséquence, en faisant partie de ce système, nous les femmes, il ne nous reste que la violence, la précarité, la pauvreté. La prison ne fait qu’aggraver la crue réalité. Elle nous éloigne de la société égalitaire qu’on revendique, avec le seul objectif de nous soumettre, suscite une constante violence dans la relation pouvoir-soumission. La prison étouffe nos conditions de vie, en empêchant notre développement, en amplifiant les situations de pauvreté et précarité, en nous exploitant au travail et en nous rémunérant avec des salaires misérables. La prison rend presque impossible le droit d’être maman et aussi la maternité. L’architecture de la prison ne répond pas aux besoins ni de l’enfant ni de la mère. Les mamans avec des enfants hors de la prison n’ont pas beaucoup plus de chances. Elles subissent de véritables entraves pour conserver les liens avec leurs enfants. Les obstacles aux relations nous les trouvons régulièrement : avec les proches, amis, conjoint/e… Il faut ajouter que tout contact avec des hommes est annulé, nous nous trouvons alors dans une situation, dans un monde hors de la réalité. Si le fait d’être en prison ne suffit pas, notre sexualité aussi est condamnée à périr dans ces quatre murs. Aucun texte ne mentionne expressément que les relations sexuelles sont interdites en prison. Sans être explicitement interdite ni autorisée, toute pratique sexuelle peut aussi bien être sanctionnée que tolérée en prison. Alors, l’administration pénitentiaire s’appuie sur une faute disciplinaire, celle « d’imposer à la vue, des actes obscènes ou susceptibles d’offenser la pudeur », lorsqu’elle souhaite sanctionner une pratique sexuelle au sein d’un établissement pénitentiaire. Conséquence : toute possibilité d’intimité et de sexualité est anéanti en prison. Que dire du plaisir, aucune prévention, aucune mesure nous est proposé pour avoir un moment de plaisir. Pas d’endroit où l’intimité est assurée, pas de préservatifs, ni jouets sexuels à disposition… La prison réagit avec un discours répressif et une mentalité conservatrice et réactionnaire.

    « Notre sexualité aussi est condamnée à périr dans ces quatre murs »

    L’assemblée nationale vient d’accepter une proposition de loi au sujet de l’égalité homme- femme. Projet mené par Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes. Nous estimons que cette loi ne répondra pas aux besoins des femmes, elle sert à laver l’image de cette société mais pas pour faire face à la véritable controverse.

    Nous voulons profiter du 8 mars pour dénoncer et faire appel à toutes les femmes pour se battre ensemble, coude à coude, pour une société égalitaire. Nous encourageons toutes les femmes à être sujets de révolte contre cette situation d’oppression.

    Pour la défense de nos droits fondamentaux, pour une société égalitaire femme-homme, pour une société plus humaine : femme prisonnière, engage-toi dans la lutte féministe !

    Des prisonnières politiques basques.

    « L’étouffante pression que nous subissons quotidiennement »

    Extrait d’une lettre de prisonnières politiques basques, Fleury Merogis, mars 2014 :

    “Le problème, ce ne serait pas les conditions inhumaines que nous subissons ? Nous pourrions parler du manque d’hygiène des douches, qui sont pleines de moisissure, ou de la cour de promenade pleine d’excréments où nous devons nous asseoir par terre. Des repas répétitifs, froids, servis en quantité insuffisante avec un chariot qui amène la nourriture à deux pas du sol. (…) De la suppression de la trousse mensuelle avec les produits d’hygiène corporelle de base et la suppression du service de laverie. Du manque de respect de certaines surveillantes qui nous réveillent la nuit ou crient dans les couloirs. Du manque de possibilité de formation. De l’étouffante pression que nous subissons quotidiennement : palpation, fouilles… même la bassine pour aller aux douches est fouillée !”

    (publié dans le journal L’envolée n°39 en mai 2014)

    « Nous avons fait un blocage après la promenade du dimanche »

    Lettre d’Itziar, MAF de Fresnes, mars 2014 :

    “ Le 9 janvier, une femme a mis le feu à sa cellule ; mis à part le manque d’information et le retard dans l’évacuation des détenues, malheureusement habituelles dans ces situations, il faut absolument dénoncer l’attitude et les décisions suivantes de la direction : cette femme, après un cri à l’aide comme celui-là, a été placée seule en cellule, cellule théoriquement “particulièrement surveillée”. Trois jours après, cette femme a été retrouvée morte dans sa cellule. N.L., tuée par le système pénitentiaire. Nous, les détenues de la MAF, nous avons fait un blocage après la promenade, une minute de silence pour dénoncer sa mort et en hommage. D’ailleurs, nous avons écrit une carte pour embrasser et soutenir ses proches, mais la direction a refusé de nous fournir l’adresse de la famille.”

  • La Hass sort un bouquin – Super Dupont s’attaque aux remises de peines – Procès des révoltés du CRA de Mesnil Amelot – Marche pour Taoufik

    La Hass sort un bouquin – Super Dupont s’attaque aux remises de peines – Procès des révoltés du CRA de Mesnil Amelot – Marche pour Taoufik

    Emission de l’Envolée du vendredi 12 Mars 2021
    • La Hass est de nouveau notre invité ! Il revient sur son temps au placard à Fresnes, mais surtout sur la sortie de son bouquin aux éditions de La Pigne (à acheter, commander et offrir), basé sur les dessins qu’il faisait, un par jour, quand il était enfermé à l’intérieur. On recommande !
    • Super Dupont a annoncé sa grande réforme de la justice et il entend s’attaquer aux remises de peines automatiques pour conditionner les prisonnier.e.s à la bonne conduite. L’ami des matons montre encore une fois son vrai visage.
    • Retour sur le procès suite à la révolte au centre de rétention du Mesnil Amelot et de l’incendie de deux bâtiments du CRA en janvier 2021. Les sept inculpés ont été condamnés à des peines de prison ferme.
    • Taoufik est mort de manière suspecte à la prison de Perpignan en octobre 2020. Ses proches se mobilisent pour obtenir la vérité sur les circonstances de sa mort. Rent le samedi 13 mars devant le tribunal de Perpignan.Plus d’infos sur la page du comité Vérité et Justice pour Taoufik (Comité Vérité Justice 66).

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. RDV chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 le mardi à 21h30 et les jeudi vendredi & samedi dans la nuit, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Podcasts disponibles sur toutes les plateformes.

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48(whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    Rappel : l’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Contactez-nous !

  • « Santa Muerte » Lettre de Mickaël

    « Santa Muerte » Lettre de Mickaël

    Combien de détenus doivent mourir entre ces murs sous la responsabilité de l’AP pour que la population réagisse enfin ?

    Dans une lettre publiée et lue à l’antenne il y a quelques mois, Mickaël dénonçait les conditions inhumaines du quartier d’isolement (QI) de la centrale de Saint-Maur. Sur le site de L’Envolée, un ancien prisonnier lui a répondu et a commenté sa lettre. Le message se terminait par ces mots : « À vous tous qui êtes encore derrière ces hauts murs de Saint-Maur – Santa Muerte comme on le disait à l’époque –, je vous souhaite force et courage, les gars. » Mickaël a repris la formule dans le texte qu’il nous a écrit peu après. Il décrit clairement le rôle de la prison et dit comment les taules et les matons poussent les prisonniers à bout et rappelle que les centrales et les QI sont des mouroirs.

    Santa Muerte

    Lettre de Mickaël G.

    Quartier d’Isolement, Centrale de Saint Maur,

    Janvier 2021

    Connaissez-vous « Santa Muerte » ? Moi, ça fait quatre longs mois que je vis au creux de ses mains froides… Je parle bien évidemment de la centrale de Saint-Maur… Pourquoi l’appeler ainsi ? Parce que, littéralement, je suis en train de mourir à petit feu entre ces quatre murs glaciaux, j’ai perdu 20 kg à cause de l’eau polluée du robinet, et récemment j’ai chopé une angine au cachot tellement il fait froid. Mais le plus triste, c’est que la toubib m’a prescrit un spray pour le nez pour soigner mon angine tenace, à croire qu’elle ne connaît que ça, comme médocs !!!

    Que faut-il que je fasse pour que les choses changent dans cette abattoir à détenus ?

    Nos conditions de détention au QI sont horribles et on n’a même pas droit à des soins dignes de ce nom !!! Faut-il que l’on se laisse mourir pour attirer l’attention de hauts responsables sur ce lieu inhumain ? Ça ne servirait à rien car nos vies ne comptent pas, nous ne sommes que des numéros pour eux !!!

    Quand les matons pleurent pour leurs conditions de travail, tout le monde en parle et veut les aider à être plus payés à en faire encore moins. Mais quand un ou des détenus se plaignent, on leur met la trique !!! L’écriture m’aide beaucoup. Avant, je faisais des prises d’otages ou des agressions violentes avec arme contre l’AP (administration pénitentiaire), mais j’ai compris trop tard que ça les arrangeait bien !!! Je suis rentré en prison pour quatre ans, ça fait maintenant neuf ans que ça tourne, et ça jusqu’en 2032. Peut-être aurais-je droit à une conditionnelle vers 2024, mais Dieu seul sait de quoi est fait mon avenir…

    Si j’écris à cette heure-ci, 4 h 42 du matin, c’est parce que je me pose tout un tas de questions, du genre : où je serais si « X » de L’Envolée ne m’avait pas écrit pour me montrer son soutien et donné l’occasion de m’exprimer autrement que par la violence et le sang, qu’aurais-je fait comme dinguerie pour partir de Santa Muerte ? C’est pour ça qu’il faut se battre avec leurs armes : recours administratifs, plaintes au pénal. Faut taper dans leur portefeuille et non pas dans leur tronche de SS du 21ème siècle !!! C’est bien connu, en France, tue, viole, torture qui tu veux, mais ne touche pas à l’argent français !! Un pointeur prendra toujours moins qu’un braqueur, alors posez vous les bonnes questions !!! Santa Muerte m’aura servi à une chose : elle m’a ouvert les yeux sur cette société qui porte des œillères et qui se laisse manipuler par une politique carcérale et toute-répressive. Les Français « libres » ne veulent pas voir ce qui se passe dans leurs prisons, et je dis « leurs » prisons car c’est avec leurs impôts qu’ils font construire ces lieux où on torture, on viole et on tue leurs enfants, leurs frères, leurs sœurs, leurs pères ou leurs mères !

    La plupart d’entre eux se croient à l’abri, mais ils ne sont pas conscients que n’importe qui peut atterrir ici !!

    Combien de détenus doivent mourir derrière ces murs entre les mains de l’AP pour que la population réagisse enfin ? Un jour viendra où toutes les prisons seront à feu et à sang, car plus le monde extérieur évolue, plus le monde carcéral régresse !!!

    Je n’appelle pas à une révolution carcérale et judiciaire, j’appelle juste à une ré-humanisation des détenus en France, cette France donneuse de leçon, cette France hypocrite ! Quand un col blanc est condamné à neuf ans pour détournement de fonds publics, c’est-à-dire votre argent, chers Français, il est libéré au bout de quelques mois parce que Môssieur fait une déprime. Mais quand un jeune de vingt ans prend un an ferme pour avoir volé à manger et finit par se suicider en prison, l’AP dit : « une gamelle d’économisée ! » Vous trouvez ça normal ? Moi, non !!!

    Il existe même des quartiers VIP, pourquoi ? Nous sommes censés être tous égaux en France, alors pourquoi nous, simples citoyens, devons-nous faire notre peine dans la merde avec des tortionnaires comme geôliers alors que d’autres sont comme à l’hôtel ? Égalité, liberté, fraternité mon cul !!!

    Force, courage et honneur à tous et à toutes les prisonnier·ère·s de France.

    Mickaël G.

  • Prisons pour mineurs et réforme de la justice des mineurs – Retour sur le procès des révoltes au CRA du Mesnil-Amelot

    Prisons pour mineurs et réforme de la justice des mineurs – Retour sur le procès des révoltes au CRA du Mesnil-Amelot

    Emission de l’Envolée du vendredi 5 Mars 2021
    • Prisons pour mineurs et retour sur la réforme de la justice des mineurs annoncée par Super Dupont-Moretti.
    • J. revient sur les conditions endurées dans les différentes prisons pour mineurs par où il est passé : Centre Éducatif Fermé (CEF), Centre Éducatif Renforcé (CER), et Établissement pour Mineurs (EPM).

    MAJ : l’audience s’est terminée à 3h du matin : ils ont été reconnus « coupables ». Six d’entre eux ont été condamnés à des peines de 4 à 16 mois fermes de prison. Le septième accusé a pris une peine d’un an de sursis.

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers et leurs proches.

    Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, jeudi à 17h30 à Toulouse sur Canal Sud 92.2,et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes.

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça.
    La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !

  • Procès de la mutinerie de la prison d’Uzerche – Violence policière & pénitentiaire : prise de parole historique de Fatou Dieng

    Procès de la mutinerie de la prison d’Uzerche – Violence policière & pénitentiaire : prise de parole historique de Fatou Dieng

    Emission de l’Envolée du vendredi 26 Février 2021
    • Petite victoire dans la lutte contre les plexiglas aux parloirs : rendu du tribunal administratif de Toulouse qui « ordonne au gouvernement de garantir aux détenus de la prison de Seysses des parloirs permettant d’entendre correctement leurs proches lors des visites ». Continuons à poser des recours !
    • Retour sur le procès qui s’est tenu le 22 février 2021 à Nantes des mutins de la prison d’Uzerche de mars 2020.
    Communiqué des prisonniers révoltés de la prison d’Uzerche du 22 mars 2020
    • Chronique « santé en prison » de Corinne Lakdhari, travailleuse sociale communautaire. À propos d’un colloque sur la justice sociale.
    • Violences pénitentiaires : audio de l’intervention de Fatou Dieng de l’association Vies volées lors d’un rassemblement contre la loi sécurité globale en février 2021. Fatou Dieng fait explicitement le lien entre les morts de la police et ceux de la pénitentiaire. Une prise de parole historique.

    Violence pénitentiaire, retour sur deux nouvelles histoires :

    • Récit de l’histoire de Lee Bert F, prisonnier tabassé par des surveillants de la prison de Val-de-Reuil en février 2020. Une fois n’est pas coutume, des matons ont osé parler et l’enquête a débouché sur un procès : 5 matons ont pris entre 4 mois et 2 ans de prison (dont un avec sursis) en première instance en mars 2020. Le 22 février 2021, le procès en appel a eu lieu, le délibéré sera rendu le 20 avril. Voir l’article de Julie Brafman, « Violence Carcérales, le “viking”, le faux rapport et la “vengeance” », Libération, 22 février 2021.
    • Retour sur le tabassage de Mme B. par les surveillants à la prison de Poitiers-Vivonnes le 2 février 2021. Une plainte a été déposée.
    • Récit et audio de la manifestation contre la construction d’un centre de rétention administrative (CRA) à Lyon, le 30 janvier 2020.
    • Annonce d’une cantine de soutien aux révoltes dans les CRA, samedi 27 février à midi au Marbré, 39, rue des Deux-Communes, Montreuil.
    MAJ : les keufs sont intervenus à la fin de la cantine pour expulser le squat. Plusieurs personnes ont été embarquées. Une manif est appelée à Montreuil dimanche contre les expulsions.

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches & permets un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur.

    Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, jeudi à 17h30 à Toulouse sur Canal Sud 92.2, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes.

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça.
    La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !

  • Violence pénitentiaire ordinaire et coups de vices quotidiens – l’ambiance sécuritaire du moment

    Violence pénitentiaire ordinaire et coups de vices quotidiens – l’ambiance sécuritaire du moment

    Emission de l’Envolée du vendredi 19 Février 2021
    • Lettre de Mikaël dont l’isolement a été prolongé
    • Lettre de l’Infâme sur son transfert disciplinaire depuis Vendin et comment l’AP fait tourner les prisonniers de taule en taule pour les garder enfermés en empêchant les aménagements de peine.
    • Lettre de Y. sur les violences qu’il subit à la Maison d’Arrêt d’Angoulême et le mitard de cette prison.
    • Discussion sur les violences pénitentiaires et les petits coups de vice du quotidien qui poussent à bout: fouilles à nu, agressions, menaces, etc. Comme l’écrit Y. dans une autre lettre :

    « Auparavant, je prenais des lames de rasoir, dehors jamais je n’avais fait ce truc. En faisant ça, je retourne cette violence engendrée par cette détention qui me tue. La prison assassine et plus tard, on devient une statistique, encore des chiffres : matricule, cellule, incident, hospitalisation, suicide, morts suspectes et bien d’autres. »

    • Billet sur l’ambiance sécuritaire du moment et qui enferme toujours plus dedans comme dehors et contre les syndicats de maton.
    • Et pour rappel, le lien vers la pétition de l’association « Idir Espoir et Solidarité » pour demander la fermeture des mitards :

    https://www.mesopinions.com/petition/politique/petition-radier-quartiers-disciplinaires-devastateurs/108213

    • Brèves : la prison de Seysses condamnée pour les doubles plexis aux parlus. Et un nouveau chef pour les matons.
    • et pendant toute l’émission, des extraits du livre de La Hass « Brèves de prison » qui vient d’être publié aux éditions La Pigne et qu’on recommande !

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. RDV chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 le mardi à 21h30 et les jeudi vendredi & samedi dans la nuit, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Podcasts disponibles sur toutes les plateformes.

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48(whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    Rappel : l’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Contactez-nous !