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  • Flash info quotidien du 5 mai 2020 : des nouvelles des CRA, des messages, réflexions et poèmes sur la mort en cellule.

    Flash info quotidien du 5 mai 2020 : des nouvelles des CRA, des messages, réflexions et poèmes sur la mort en cellule.

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : Olivier nous parle du procès de la mutinerie de Valence : « c’est une question de rapport de force ».
    • Message aux désespéré.e.s : lâchez rien, la lutte continue !
    • Trois messages de/pour prisonniers : Ramou, une maman et Camille.
    • Des nouvelles des prisons pour étrangers : à Lille et au Mesnil Amelot, révoltes et luttes en cours.
    • Un poème de Khaled : la corde ou la feuille.

    Témoignage du CRA de Lille :

    Hier je suis passé au juge mais ils m’ont refusé. J’ai été à l’hôpital, je me suis coupé parce que j’étais trop énervé. Ils m’ont ramené à l’hôpital psychiatrique. J’ai vu la psy. Le psy m’a donné 15 trucs de médicaments mais moi j’ai pas besoin de médicaments. Et après ils m’ont ramené au CRA.

    Ca fait 6 jours qu’on mange mais eux ils s’en foutent. On est trois bâtiments de musulmans qui font le ramadan et maintenant ils lavent plus qu’une fois par semaine le vendredi.

    On est presque 16 maintenant, avec les gens arrivés de Paris et les nouvelles entrées. Et dans tout le centre presque 50. Tous les jours ils ramènent des gens.

    Dans le bâtiment on a fait la grève à 11 pendant 6 jours. Mais ils répondent pas.

    Comme y a pas de parloirs on peut pas faire rentrer à manger, et la famille quand elle vient ils ont le droit de rien ramener.

    Moi perso ils peuvent pas m’expulser, ils restent encore 30 jours. Je vais repasser devant le juge. Maintenant c’est comme la prison depuis que c’est 90 jours. Ici ils donnent plein de médicaments à tout le monde c’est vraiment la galère.

    Ils nous ont dit : «Vous inquietez pas le mardi et le jeudi on pourra ramener à manger ». Mais ils laissent rentrer que des petits gateaux alors on a décidé de refuser de manger et tout. Parce que nos familles elles viennent de Lille, Paris ou Marseille.

    Tous les jours ils décident de changer les règles. Et nous on doit s’adapter.

    Eux ce qu’ils veulent c’est qu’on tape un flic ou qu’on brule une cellule qu’ils puissent nous envoyer en prison. C’est ça qu’ils veulent.

    Pour le moment c’est tout le bâtiment F qui est en grève de la faim. Mais on a appelé les autres bâtiments à faire comme nous et à arrêter de manger. Cette semaine ils ont expulsé des personnes vers la Roumanie. Mais nous on peut pas nous expulser parce que la frontière elle est fermée. Je comprends plus rien. Si je deviens fou c’est à cause d’eux. Après tu me ramènes à l’hôpital et tu dis que je suis fou ! Mais en fait c’est normal que je devienne fou, un juge me dit « Ramène tel papier, tu seras libre » Je le ramène et on me dit  « Ah il faut ramener un autre papier ». Depuis que je suis ici j’ai dépensé tout mon argent en tabac, parce que quand t’achètes du tabac il faut partager.


    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

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  • Flash info quotidien du 4 mai 2020 : quelle reprise des parloirs + des nouvelles de J.C. Merlet.

    Flash info quotidien du 4 mai 2020 : quelle reprise des parloirs + des nouvelles de J.C. Merlet.

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : Olivier nous parle du procès de la mutinerie du QMC de Valence en 2016.
    • Reprise des parloirs : mystère général même pour ce 11 mai, pas de dépôt de linge, masque obligatoire et un seul visiteur par parloir, donc impossible d’y amener les enfants.
    • Brève : 5 surveillants de Val-de-Reuil condamnés pour un passage à tabac et faux CRI.
    • A propos de Jean-Christophe Merlet, prisonnier handicapé au CD de Nantes : La justice et l’AP auraient-elles intérêt à ce que Mr Merlet meure en cellule ?

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
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    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


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  • L’administration pénitentiaire et la justice auraient-elles intérêt à ce que M. Merlet meure en cellule ?

    L’administration pénitentiaire et la justice auraient-elles intérêt à ce que M. Merlet meure en cellule ?

    L’administration pénitentiaire n’aime pas la lumière ; le corporatisme y fonctionne à plein régime pour cacher ce que l’on nommerait poliment des bavures si elles n’étaient pas structurelles. Nous nous permettons de penser que les diverses plaintes que M. Merlet actuellement détenu au CD de Nantes a déposé contre des membres de l’administration pénitentiaire pour des faits de violences sont la cause de son maintien en détention, et d’un certain acharnement de cette administration et de celle de la justice à son encontre.

    L’Envolée est saisie par la famille et des amis de M. Jean-Christophe
    Merlet non seulement pour dénoncer la situation sanitaire dans
    laquelle il est maintenu mais aussi pour rendre publics les
    agissements de membres de l’administration pénitentiaire et du
    ministère de la Justice.

    Alors qu’il est handicapé et souffre de diverses pathologies sévères
    (respiratoires et neurologiques), alors qu’il est coincé dans un
    fauteuil roulant qu’il a de plus en plus de mal à actionner, alors que
    son état a été jugé incompatible avec un maintien en détention depuis
    2017 (rapport médical à l’appui), alors qu’il est conditionnable
    depuis 2016, Jean-Christophe Merlet est actuellement incarcéré au CD
    de Nantes, dans des conditions inadmissibles. Une première requête
    en suspension de peine pour raison médicale déposée en mai 2017 a été
    refusée en juillet… 2019.

    Depuis plusieurs mois déjà, une nouvelle requête en suspension de
    peine a été déposée sur le bureau de la juge d’application des peines,
    Mme Briand.
    La semaine dernière, l’avocate de M. Merlet a eu la bonne
    surprise d’apprendre qu’un nouveau passage en commission d’application
    des peines était prévu pour ce mercredi 6 mai. Nous nous réjouissons
    de cette soudaine accélération…

    Malheureusement, notre joie s’arrête là. En effet, Mme Briand,
    profitant d’une procédure permise par la LOI n° 2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19, a prévu
    que la commission se tienne « hors débat contradictoire »,
    c’est-à-dire sans la présence de M. Merlet. Notons au passage, d’une
    part, que de très nombreux avocats ont déjà déposé des recours pour
    contester ce qui constitue  « une atteinte manifeste aux droits de
    l’accusé et à ceux de la défense » ; et d’autre part, que tous les JAP
    de France ne procèdent pas de la sorte. Il s’agit donc d’un choix
    délibéré de Mme Briand de ne pas avoir à entendre de la bouche de M.
    Merlet la description de son quotidien en détention :
    fauteuil-lit-fauteuil-lit-lavabo-fauteuil-lit, 24h/24 en cellule.
    Rappelons encore une fois que M. Merlet ne dispose ni d’une cellule
    adaptée à son handicap (donc pas de douche possible), ni d’un suivi
    médical par l’UCSA (Unité de consultation et de soin ambulatoire) en
    rapport avec son état ; ni d’aucune aide pour se déplacer alors que
    ses membres sont gagnés par la paralysie.

    Mais surtout, en procédant de la sorte – une commission sans M. Merlet
    –, Mme la JAP et M. le procureur de la République n’auront pas à
    entendre ce que J.C. Merlet ne cesse de répéter depuis quatre ans, et
    qui a donné lieu aux diverses plaintes qu’il a déposées 
    ; plaintes
    qui, comme souvent dans ce genre d’affaires, semblent rester lettre
    morte. Puisque personne au sein des institutions judiciaire et
    pénitentiaire ne veut entendre ce que M. Merlet dénonce, nous nous
    devons de le rendre largement public aujourd’hui.

    Le 26 août 2016, à la centrale de Saint-Martin-de-Ré, M. Merlet se
    fait tabasser par une équipe de surveillants
    particulièrement violents
    et clairement identifiés au sein de la pénitentiaire et au-delà (Cf.
    le documentaire « A l’ombre de la République », de Stéphane Mercurio).

    Ce passage à tabac est en grande partie responsable de l’état de santé
    dans lequel il se trouve.

    Ce passage à tabac est survenu quelques semaines après que M. Sambaly Diabaté, un autre prisonnier de la centrale de St-Martin-de-Ré, a trouvé la mort entre les mains de certains surveillants. Le 9 août
    2016, M. Merlet avait assisté au début des violences qui ont abouti à
    la mort de M. Diabaté.

    La famille de M. Diabaté s’est portée partie civile et la plainte est
    en cours. Une reconstitution de l’affaire a eu lieu en janvier 2020
    alors même que tous les témoins n’ont pas été entendus. C’est
    notamment le cas de M. Merlet, qui aimerait être entendu sur ces faits
    pour aider à établir la vérité sur la mort de M. Diabaté.

    Le 18 mai 2017, M. Merlet porte plainte à son tour pour « violence en
    réunion commise par du personnel pénitentiaire » contre trois
    surveillants pour le tabassage qu’il a subi fin août 2016
    . Deux ans
    plus tard, le 6 août 2019, voyant que sa plainte n’avance pas, il
    porte plainte
    pour des faits de menaces et de dissimulation d’actes
    graves – aussi bien les violences qu’il a subi, que la mort de M.
    Diabaté –, contre une juge d’application des peines de La Rochelle,
    Mme. Gratacos, contre la vice-procureure de La Rochelle Mme. Ahras, et contre Mme Manaud Bénazéraf, directrice de la centrale de Saint-Martin-de-Ré au moment des faits.

    Dans le cadre de l’instruction de ces plaintes, nous savons qu’au
    moins une personne n’a pas été entendue : un agent de l’administration
    pénitentiaire en poste à Saint-Martin-de-Ré à l’époque,
    démissionnaire depuis, que M. Merlet cite comme témoin des agissements
    de la direction à son égard.

    Entretemps, au sein même de l’AP, la mort de M. Diabaté à eu de
    notables effets 
    dont le quotidien Sud ouest a fait état dans de
    nombreux articles : « Un rapport de l’inspection des services
    pénitentiaires rendu à l’automne 2016 ainsi que différents témoignages
    pointent divers dysfonctionnements et mettent en cause 10 ou 12
    personnes, y compris des membres de l’encadrement alors en poste à la
    centrale de Saint-Martin-de-Ré.
     » Un mois plus tard, le 1er décembre
    2016, un surveillant se donne la mort alors qu’il a été convoqué en
    vue d’une possible mise en examen.  « Un autre surveillant dont la
    participation aux évènements du 9 août 2016 est attestée s’est
    également donné la mort en avril 2017.
     » En décembre 2017, un
    troisième surveillant « également impliqué dans les évènements du 9
    août » fait une tentative de suicide à la centrale de Saint-Martin-de-Ré.

    Il faut rappeler, à toutes fins utiles, que la directrice qui était en
    poste à St-Martin-de-Ré en 2016 – et contre laquelle M. Merlet a donc
    porté plainte – n’est autre que l’actuelle directrice du CD de Nantes,
    Mme. Manaud-Bénazéraf.
    Par un mauvais concours de circonstances, elle
    a pris la direction de cette prison quelques mois à peine après que
    J.C. Merlet y ait été transféré début 2018. Avouez que c’est pas de
    chance pour Jean-Christophe.

    Il est effectivement compliqué de porter plainte contre la justice et
    ses prisons. Nous savons que la plupart de ses affaires sont
    étouffées.
    Les plaintes contre des surveillants n’aboutissent que
    rarement – notons ici la notable exception du 10 avril 2020, avec la
    condamnation de 5 surveillants du CD de Val-de-Reuil… alors quand
    elles impliquent des directeurs, des JAP, des procureurs, on y croit
    encore moins.

    A l’issue de la commission de mercredi, nous pouvons nous attendre à
    ce que J.C. Merlet soit non pas libéré, mais plutôt transféré ou «
    baluchonné » dans une autre prison pour tenter de l’isoler un peu
    plus,
    d’étouffer une nouvelle fois sa voix dérangeante en attendant
    qu’il ait l’amabilité de crever au fond d’une cellule.

    Soyons clairs : qu’on décrédibilise sa parole, qu’on brandisse sa
    prétendue dangerosité (depuis son fauteuil !) ou qu’on prétexte un
    quelconque manque au dossier, ça ne pourra désormais être compris que comme une ultime tentative pour le faire taire, le faire mourir entre les murs ; non pas pour la protection de la société mais pour la
    protection d’une caste et des amitiés au sein d’une corporation.

    De cette responsabilité, procureurs et juges d’application des peines
    auront à répondre.

    L’Envolée

    « Lettre à Mme la ministre »

    Vous pouvez lire ci-dessous des extraits d’une lettre adressée par des proches de J.C. Merlet à la ministre de tribunaux et des prisons le 01 mai 2020.

    Madame la ministre,

    Nous venons vers vous car nous sommes désespérés de la situation dans
    laquelle se trouve M. Jean-Christophe Merlet, numéro d’écrou 66740,
    incarcéré au CD de Nantes.

    Il a été reconnu depuis mai 2017, inapte a la détention. Vu son état
    de santé précaire, une demande de remise en liberté pour raison
    médicale a été demandé par Maître de Oliveira. Cela fait plus d’un an,
    on vient seulement d’apprendre que la juge d’application des peines
    Mme Briand a prévu de juger cette demande le 6 mai 2020, en séance «
    hors débat », donc sans la présence de M. Merlet, sous prétexte du
    Covi19.

    Va t il rester en prison malgré son problème de santé ?

    Malheureusement oui, car depuis qu’il a porté plainte à plusieurs
    reprises suite aux agressions qu’il a subit par 9 surveillants de la
    centrale de St-Martin-de-Ré, et qui sont la cause de son handicap a
    vie, l’affaire a été étouffée […].
    M. Merlet a déposé plainte le 06 Aout 2019 contre la procureur Mme
    Ahras, la juge et la directrice de détention Mme
    Manaud-Bénazéraf afin de faire connaître la vérité […].
    Tout ça parce que M. Merlet a été témoin des violences des
    surveillants qui ont causés la mort de M. Sambaly Diabaté le 9 aout
    2016, à la prison de St-Martin-de-Ré.
    M. Merlet veut témoigner et demande que son témoignage soit entendu
    afin que la vérité soit enfin dite a la famille de  M. Sambaly
    Diabaté.
    Madame la Ministre, nous aimerions savoir si c’est ça la justice? […]

    Madame La Ministre la vie de cet homme est entre les mains de la
    justice, j’espère simplement qu’il ne décédera pas en prison et que la
    justice de ce pays fera le nécessaire pour que ses droits ne soient
    pas bafoués.

    Veuillez agréer Madame la Ministre nos salutations respectueuses,
    Les amis de Mr Merlet

  • ÉMISSION DU 1er MAI 2020 :                  les prisonnier.es face au confinement, semaine 7 : proches et prisonnier.es tiennent le cap.

    ÉMISSION DU 1er MAI 2020 : les prisonnier.es face au confinement, semaine 7 : proches et prisonnier.es tiennent le cap.

    L’Envolée – émission du 1er Mai 2020 (1h30)
    • Clin d’œil : Olivier parle des QMC, prisons les plus sécuritaires de France, pendant le procès de la mutinerie de Valence en 2016.
    • Contaminations covid-19 en prison, on touche du bois : pas de cluster jusqu’ici. Mais toujours pas de parloirs !
    • Point sur le peu d’informations qui circule sur le retour des parloirs avec le déconfinement : mépris des familles et des prisonnier.e.s alors que le maintien du lien familial est impératif et urgent.
    • Retour sur les difficultés rencontrées lors des recours actuels et le climat dans les tribunaux, sous cette « justice de confinement ».
    • Topo sur la situation de Jean Christophe Merlet, prisonnier handicapé dont l’état de santé se dégrade. Nous attendons sa libération, bien que la période aurait déjà dû la rendre effective: acharnement de l’administration pénitentiaire ?
    • Lettre des proches à la ministre des tribunaux et des prisons : mise en danger des personnes privées de liberté, plus de 150 proches se sont mobilisé.e.s pour la signer (contactez-nous pour participer !)
    • Billet d’humeur : face à la répression en banlieue et dans les quartiers populaires, colère et parallèle avec les révoltes de 2005.
    • Des nouvelles des prisons pour étrangers. A Lille : blocage pour soins et tests, transfert des personnes considérées comme « meneuses » à Metz. Une cinquantaine de personnes expulsées vers la Roumanie ce jeudi, des prisonniers Mesnil-Amelot et de Lille. Pressions pendant le Ramadan.
    • Lecture de témoignages de prisonniers du CRA de Vincennes.
    • Début d’un tour du monde des révoltes et mouvements en prison : traitement des prisonnier.e.s palestinien.ne.s, gros mouvements des prisonnier.e.s argentin.e.s (lecture du manifeste des prisonnières et ex prisonnières d’Ezeiza) et brièvement aux États Unis.



    Billet d’humeur :
    C’EST PAS LA GUERRE SANITAIRE,
    C’EST LA GUERRE DES FLICS CONTRE LES JEUNES
    Comptez pas sur les grands frères pour éteindre le feu en banlieue

    2020 : le Coronavirus arrive. Confinement oblige, les quartiers sont déserts. Comme partout en France, les centaines de morts annoncés chaque jour font flipper même les petits qui sont habituellement posés tranquilles en bas des tours. Ils restent à la maison, où ils sont parfois dix à s’entasser les uns sur les autres dans un f2 ; donc effectivement, de temps en temps, un bol d’air s’impose… mais les flics s’emballent. Ils règnent en maîtres absolus dans les tristes rues désertées, mettent les bouchées doubles, collent des amendes même quand les consignes sont respectées. Insultes, humiliations, violences, torture… ils vont parfois jusqu’à tuer. Depuis le début du confinement, cinq personnes sont mortes suite à des contrôles d’attestation, et on ne compte plus les vidéos de contrôles abusifs ; les autorités détournent le regard comme si c’était normal. Quinze ans après les émeutes de 2005 en banlieue, c’est toujours le même mépris, le même aveuglement volontaire ; toujours le même permis de tuer.

    Samedi 18 avril, un jeune homme roule à moto à Villeneuve-la-Garenne. D’après les témoins, à un feu tricolore, le deux roues arrive à la hauteur d’une voiture de flics banalisée et un des flics ouvre la portière du côté du motard, le blessant grièvement à la jambe. La portière comme arme par destination – s’il s’agissait d’un citoyen lambda. Des centaines de vidéos montrent les moments qui ont suivi ce drame : on entend les gens dire aux flics qu’ils ont merdé, que c’est grave ; la colère gronde de partout. Le bruit court que le gars aurait perdu sa jambe…

    C’est la goutte qui fait déborder le vase. Y a plus de Covid-19, plus de confinement. Plus que le ras-le-bol de subir – et on retourne quinze ans en arrière : la france crâme. C’est pas la guerre sanitaire, c’est la guerre des flics contre les jeunes. Comme en 2005, la presse reste très discrète, les grands médias préfèrent gloser en boucle sur le déconfinement du 11 mai. Une fois de plus, on dirait que les jeunes des quartiers populaires peuvent bien crever. Au lendemain des affrontements, le ministère de l’Intérieur indique dans un communiqué de presse que “des médiateurs sont déployés par la commune de Villeneuve-la-Garenne”.

    2005 : Zied et Bouna, deux gamins assassinés impunément par les flics. A l’époque, on est beaucoup à s’être battus à coup de pierres face aux armes des condés qui n’hésitaient pas à nous tirer dessus à balles réelles. Sarkonar – le ministre de la Justice de l’époque – voulait passer la population de ces endroits où on crève assassiné par la police au Karcher. On est aussi beaucoup à avoir été incarcérés après ces combats de rue, pour incendie de véhicule, lancer de cocktails Molotov, jet de projectiles divers sur les bleus depuis les fenêtres – au bout de ces trois semaines intenses, il restait presque plus un seul micro-ondes dans le quartier ! On est beaucoup à pas avoir oublié les images de la télé qui disait que ça faisait les gros titres dans le monde entier : “Ça brûle dans les quartiers populaires de France.” Ceux qui ont vécu ça, on les appelle maintenant les “grands frères”… et c’est eux, devenus “médiateurs”, que la mairie de Villeneuve-la-Garenne “déploie” pour apaiser ceux qui ont vu l’un des leurs volontairement blessé par la police ?

    Comment imaginer une seconde que ceux qui ont vécu cette époque iront calmer leurs mômes ou leurs petits frangins ? Ce serait hypocrite de chercher à juguler la juste colère de ceux qui savent qu’ils ne sont jamais entendus et qui veulent simplement que la vérité éclate. Ils peuvent tout au plus endurer la souffrance de les voir revivre la même guerre qu’eux à quinze ans d’intervalle… et leur dire de faire attention à eux, et de faire attention les uns aux autres. Ne pas se laisser faire, c’est ne pas se laisser mourir, et c’est ce que font ces jeunes pleins de courage. Quelle insolence de la part de ces costumes-cravates. Comme si les anciens n’avaient pas de cœur ! Qu’ils sachent que Zied et Bouna restent les petits frères de toute une génération. Les autorités s’en doutent probablement, puisqu’elles lancent en même temps des poursuites contre les parents des jeunes émeutiers, comme déjà en 2005. Oui, on a grandi ; mais pas oublié, ni pardonné.


    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
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    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net, sur contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.


    Musique : O’Jays « Give The People What They Want », Kokomo Arnold « I’ll Be Up Someday », Lino « Qui Peut Comprendre », Nessbeal « A Chaque Jour Suffit Sa Peine ».

  • Flash info quotidien du 30 avril 2020 : la justice du confinement

    Flash info quotidien du 30 avril 2020 : la justice du confinement

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : Olivier parle du procès de Valence pour le mouvement au QMC en 2016.
    • Discussion avec l’avocat Matthieu Quinquis : Comment les juges administratifs défendent l’administration pénitentiaire.
    • Billet de Pierrot : la justice du confinement renforce le pouvoir des juges.
    • Des nouvelles de Fresnes à la suite de l’incendie d’un local : les ELAC doivent partir.

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


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  • Lettre de plus de 150 proches à la ministre des tribunaux et des prisons

    Lettre de plus de 150 proches à la ministre des tribunaux et des prisons

    Depuis la suppression des parloirs le 17 mars, les familles et proches de prisonniers et prisonnières vivent dans l’inquiétude. Réunis grâce aux réseaux sociaux, plus de 150 mères, pères, femmes, maris, conjoint(e)s, sœurs, frères, ami(e)s de prisonniers et prisonnières enfermés dans plus de 50 établissements ont écrit à la ministre de la justice et des tribunaux. Nous relayons ici leur lettre.


    Madame la garde des Sceaux,

    Nous nous permettons de vous écrire ce jour afin de vous faire part, nous aussi, de la situation de crise sanitaire carcérale dont nos proches sont victimes.

    Nous sommes un groupe de familles de détenus soutenues par Maître Blandine Weck afin de nous faire entendre, nos courriers envoyés individuellement aux différents représentants de l’Etat, administration pénitentiaire et autorités de proximité étant restés sans réponse. Nous nous sommes organisés et regroupés pour nous faire entendre et faire valoir les droits des personnes détenues, de nos proches, au vu de cette pandémie de Covid-19.

    Madame la Ministre de la Justice, le Président de la République lors de son allocution télévisée nous a répété à de nombreuses reprises que nous étions en état de GUERRE sanitaire. Malgré cela, vous feignez de ne pas entendre les nombreux professionnels du droit, associations, organisations de défense des droits des personnes détenues en France, qui sont terrifiés par la crise sanitaire et le foyer épidémiologique ou « cluster » en puissance que représente chacune des prisons.

    Face à la révolte des détenus, alors même que votre administration pénitentiaire est apeurée par les refus de remonter de promenade, les blocages, les montées sur les toits, les incendies dans toutes les prisons de France, vous avez envoyé les Éris alors que les détenus n’ont que ce seul moyen de se faire entendre et médiatiser leur conditions de détention. Combien de détenus vous ont fait part des violences physiques et/ou morales subies quotidiennement de la part de certains surveillants qui sont couverts par leur direction ? Combien de surveillants pénitentiaires usent de leur pouvoir pour être insultants, méprisants avec les détenus afin de les pousser à la faute ? Encore plus maintenant que la crise épidémique est à son paroxysme, par peur d’être eux-mêmes contaminés, ils souhaitent partir en repos aux frais de l’administration pénitentiaire en poussant des détenus déjà au bord de la rupture, ce qui accentue le climat anxiogène déjà existant.

    La Cour européenne des droits de l’Homme a, par ailleurs, déjà condamné la France à 17 reprises en raison des conditions de détention violant l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme, qui prohibe la torture et les traitements inhumains ou dégradants. Ces condamnations concernent les conditions matérielles auxquelles les détenus sont soumis, des manquements aux soins médicaux ou encore des défaillances dans la prise en charge de personnes qui se sont suicidées en prison.

    Le 30 janvier 2020, la France a été une nouvelle fois condamnée par la CEDH pour ses conditions de détention ; depuis cette date, on vous a recommandé de faire face à ce problème structurel et d’envisager d’adopter des mesures générales visant à supprimer le surpeuplement et à améliorer les conditions matérielles de la détention.

    Le 17 mars, vous avez pris des mesures brutales, telles que de couper les détenus de tout parloir et de toute activité en détention, ce qui signifie concrètement que les détenus passent 23 heures sur 24 en cellule, dans quelques m2. Ces décisions s’apparentent à des mesures disciplinaires, en l’occurrence le confinement en cellule : UNE PUNITION.

    Comment pouvez-vous faire respecter les mesures de protection essentielles préconisées par l’OMS contre le Coronavirus dans les prisons, à savoir :

    ⁃ se laver fréquemment les mains à l’eau et au savon et/ou avecune solution hydroalcoolique, alors que vous avez refusé le gel par peur que les détenus n’en détournent l’usage et que les savons sont rationnés, voire inexistants ?

    ⁃ Éviter les contacts proches et maintenir une distance d’au moins 1 mètre avec les autres personnes, alors que les détenus se retrouvent entre 2 et 7 par cellule ?

    ⁃ Éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche ?

    ⁃ Se couvrir la bouche et le nez pour éviter la propagation des virus et autres agents pathogènes, alors qu’aucun masque ne leur est fourni et que les surveillants pénitentiaires eux-mêmes ne portent pas leur masques et leurs gants, ou que leur approvisionnement est insuffisant ?

    Comment comptez-vous endiguer l’épidémie au sein des prisons, alors que les lieux sanitaires sont pour la plupart insalubres et que certains détenus ne peuvent se doucher que trois fois par semaine, avec des claquettes pour éviter de contracter des mycoses ?

    Alors que depuis l’arrêt des parloirs, leur linge ne peut être lavé à 60°c.

    De plus, les palpations et les fouilles régulières des détenus se font au mépris des règles d’hygiène et des recommandations de l’OMS.

    Vous avez promis 40 € aux plus démunis afin de maintenir les liens avec les familles, mais là encore, toutes les prisons ne sont pas équipées de cabines en cellule, et si chaque détenu utilise le téléphone, le taux de contamination ne peut être qu’expansif ; et encore, quand le téléphone est en état de fonctionnement. Nombre de familles sont aujourd’hui coupées de tout lien avec leur proche en détention. Malheureusement, ces mesures que vous avez prises, Madame la Ministre, sont loin d’être à la hauteur des risques encourus, et ne pourront permettre d’atteindre l’encellulement individuel tel que le prévoient les articles 716 et D. 84 du Code de procédure pénale.

    Madame la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan vous a elle aussi alerté dès le 17 mars 2020 sur la situation des établissements pénitentiaires face aux risques de propagation du virus en vous faisant part du risque sanitaire élevé pour la population carcérale, leur sécurité n’étant plus garantie: « l’administration manquera donc à son obligation de protéger les personnes qu’elle a placée sous sa garde. »

    Le 20 mars 2020, le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) a souligné que « les autorités devraient recourir davantage aux alternatives à la détention provisoire, aux peines de substitution, à la libération anticipée et à la mise à l’épreuve. »

    Le 25 mars, la Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet a « exhorté les gouvernements et les autorités compétentes à travailler rapidement pour réduire le nombre de personnes en détention. »

    Le 27 mars, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et l’OMS ont publié des directives conjointes concernant la situation des personnes détenues dans le contexte de l’épidémie de Covid-19 en vue d’améliorer la prise en charge sanitaire en mettant en place des mesures de prévention au bénéfice des personnes détenues, de leurs familles et des personnels pénitentiaires.

    Madame la Ministre de la Justice, à partir de quel nombre de morts pensez-vous prendre les choses sérieusement ?

    Ne serait-ce que pour vous citer, suite à votre passage devant le conseil d’état quand il vous a donné la légitimité d’agir, vous avez déclaré : « C’est le régime actuel, nous verrons bien à la fin. »

    Madame la Ministre, n’avez-vous pas une once d’empathie pour ces être humains, pour nous, familles et proches de détenus ? Une once de respect pour l’ensemble des acteurs de la justice française qui vous font des recommandations sur la gravité des événements actuels ?

    Madame, vous refusez toute grâce collective, toute loi d’amnistie, alors qu’en temps normal l’accès aux soins est déjà catastrophique en milieux carcéral, et qu’on sait que la France n’a même pas assez de masques et de lits en réanimation pour l’ensemble des malades du Coronavirus.

    Pourtant, le Comité européen pour la Prévention de la Torture (CPT) précise que« les soins de santé dans les établissements pénitentiaires doivent être d’un niveau équivalent à celui des soins reçus dans la communauté extérieure ; elle demande que les principes éthiques qui guident la pratique générale s’appliquent aussi à la pratique en milieu carcéral ; elle précise que les besoins de santé du détenu devraient toujours constituer la préoccupation première du médecin, dont les décisions devraient être fondées uniquement sur des critères médicaux. »

    Cette crise sanitaire mondiale a transformé Rungis en morgue par manque de places dans les hôpitaux ; les crémations ne vont pas aussi vite que le nombre de morts que comptabilise le Covid-19 sur le territoire français ; ça ne vous pousse pas à réagir.

    Quand même l’Iran libère 85 000 prisonniers, que la Turquie vote une loi d’amnistie le 14 Avril qui permet la libération de 90 000 détenus, que le Président Birman Win Myint autorise l’amnistie d’environ 9 000 détenus (comme en 2019), chaque année à l’approche du nouvel an pour désengorger ses prisons… en France, pays des droits de l’homme et du respect du citoyen, aujourd’hui l’on s’assied sur les libertés fondamentales, et cela au mépris des nombreuses condamnations de la CEDH. Comme le disait si bien Albert Camus, « une société se juge à l’état de ses prisons. »

    Madame Belloubet, c’est vous qui avez la responsabilité de nos détenus et donc de garantir leur sécurité comme le stipule l’article 49 des RPE, qui précise qu’il faut assurer à la personne détenue « des conditions de vie qui respectent la dignité humaine ».

    De ce fait, nous souhaitons que des démarches concernant l’hygiène soit faites. Merci de bien vouloir faire le nécessaire afin que tous les détenus de France soient équipé(e)s de masques, de gel hydroalcoolique, de gants et de matériel de désinfection pour les cellules, car pour citer Monsieur le Président de la République dans son intervention du 13 Avril, « en complément des gestes barrières, l’Etat devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public. » C’est en tout cas le minimum que vous puissiez faire concernant l’hygiène. Pensez-vous en être capable?

    De plus, nous demandons qu’une solution soit apportée rapidement à nos proches pour maintenir les liens familiaux.

    Les parloirs sont suspendus jusqu’au 24 mai minimum (décision du ministère de la justice communiquée par l’association nationale des visiteurs de prison), donc nous souhaitons qu’une solution soit trouvée au plus vite. Pensez-vous être en capacité de palier le défaut du maintien du lien familial – prévu dans la loi – en nous donnant accès à des appels en vidéoconférence, comme vous l’avez autorisé pour les magistrat et pour les avocats, par exemple ?

    Sachez, Madame, que nous, familles et amis de détenus, comptons bien faire valoir les droits de nos proches en déposant des plaintes collectives avec composition de parties civiles à votre encontre et à l’encontre de l’ensemble des responsables de la machine judiciaire et carcérale, qui mettent la vie de des personnes privées de liberté en danger malgré les multiples appels au secours formulés par de nombreux représentants juridiques, associations, ou comme nous, mères, pères, femmes, maris, conjoint(e)s, sœurs, frères, ami(e)s et détenus.

    Article 223-7 du code pénal: « Quiconque s’abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. »

    Madame la Ministre, vous aurez des comptes à rendre sur vos actions et inactions, mais vous ne pourrez pas déroger à vos responsabilités et vous devrez indéniablement y faire face, car nous serons là pour vous rappeler nos cris du cœur et les appels au secours que nous vous formulons depuis le début de cette guerre sanitaire.

    Madame la Ministre de la Justice, veuillez recevoir nos salutations les plus distinguées, en espérant que vous finirez par nous entendre, nous et nos proches incarcérés.

    Signataires :

    150 mères, pères, femmes, maris, conjoint(e)s, sœurs, frères, ami(e)s de prisonniers et prisonnières des établissements suivants : MA d’Amiens, MA d’Angers, CP d’Annoeulin, CP d’Antananarivo, CD d’Argentan, MA d’Arras, MA d’Auxerre, CO de Baie-Mahault, CD de Bapaume, MA de Béthune, CP de Béziers, MA de Brest, MA de Châlons-en-Champagne, CD de Châteaudun, Centrale de Clairvaux, Centrale de Condé-sur-Sarthe, MA d’Evreux, CD de Seysses, MA de Fleury-Mérogis, MA de Gradignan, CD de Joux-la-Ville, MA de La Talaudiere, CP de Havre, MA du Mans-Coulaine, CP de Liancourt, CP de Longuenesse, CP de Majicavo, CP de Meaux-Chauconin, MA de Mende, CP de Metz-Queleu, CD de Montmédy, CD de Nancy-Maxeville, MA de Nanterre, CP de Nantes, CP de Nouméa, CP d’Oermingen, CD d’Orléans-Saran, MA d’Osny, MA de Pau, CP de Poitiers-Vivonne, MA de Privas, CP de Rennes, quartier des femmes, CP de Rennes-Vezin, CP de Riom, CP de St Denis, MA de St-Malo, CD de St-Michel, MA de Grasse, CD de Tarascon, CD de Toul, MA de Toulouse-Seysses, MA de Vannes, MA de Tulle.

    Deux anciens prisonniers, ainsi que quelques détenus, qui ont tenu à signer ce courrier avec leur numéros d’écrou en souvenir d’une période sombre de l’histoire, en ne se sentant que de simples chiffres à vos yeux : 38849 – 38564 – 39072 – 39099 – 39060 – 39004 – 38880 – 37956 – 38884 – 14000 – 8705 – 11013 – 454281 – 12604 – 33170 – 79362 – 82496 – 82341 – 82673 – 64158 – 64825- 64794 – 36041 – 75734 – 81912

  • Flash info quotidien du 29 avril 2020 : 150 proches de prisonnier.es adressent une lettre à la ministre des tribunaux et des prisons.

    Flash info quotidien du 29 avril 2020 : 150 proches de prisonnier.es adressent une lettre à la ministre des tribunaux et des prisons.

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : Olivier décrit le début du procès de Valence pour le mouvement au QMC en 2016.
    • Lecture de la lettre à la ministre des tribunaux et des prisons, signée par plus de 150 proches de prisonniers et prisonnières de plus de 50 établissements.
    • Discussion avec Léa à propos de cette lettre.

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

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    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


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  • Flash info quotidien du 28 avril 2020 : l’épidémie à la centrale de Lannemezan, par Philippe Lalouel.

    Flash info quotidien du 28 avril 2020 : l’épidémie à la centrale de Lannemezan, par Philippe Lalouel.

    Actualité Covid-19 en prison :

    L’épidémie de Covid depuis la centrale de Lannemezan : « Nous on est déjà confinés depuis des années »

    Des nouvelles de Philippe à la centrale de Lannemezan, 25 avril 2020.

    Je suis un détenu de la centrale de Lannemezan. Je regarde la télé comme tout le monde, je vois beaucoup de choses qui sont vraies, qui sont fausses, c’est bizarre hein, comme tous les gens je pense. Et ici au début les matons n’avaient pas de gants ni de masques. Pour nous, le danger c’est eux, c’est pas nous, parce que nous on est déjà confinés depuis des années. On leur a imposé qu’ils aient des gants et des masques. On est juste quelques uns à avoir attrapé la direction, on les a menacés de bloquer la prison s’ils en mettaient pas. Parce qu’il y a beaucoup de saucissons aujourd’hui en prison. On est qu’une poignée de détenus à crier.

    Ça a quand même mis 3 jours, mais maintenant ils ont les gants et les masques. Après on a demandé des désinfectants pour les douches, parce que c’est commun, y en a plusieurs qui passent dans la même cabine, il faut faire quand même attention. Parce qu’il y a quand même des crados en prison !

    Après, la gamelle… le pain, il est pas plastifié. Nous les détenus on sait jamais si y en a un qui a touché le pain, le pain est dans des panières, c’est infect, il peut être touché par tout le monde, il peut être infecté. On fait de la parano à force d’écouter la télé, tu vois !

    Après ils ont mis en place des paquets de lingettes pour les cabines téléphoniques, des désinfectants, des pshits. A la musculation, on a le droit d’y aller mais il faut pas  être plus de 8, mais bon on est jamais à 8. Il y a désinfectants et lingettes pour nettoyer chaque machine que tu touches. C’est un gros bordel mais faut le faire.

    Nous les détenus on a pris l’initiative de désinfecter les douches à fond, avec des produits qu’ils ont donné, mais je sais pas si c’est vraiment efficace ! Parce qu’ils se cassent pas les couilles…  On a demandé de la javel, même d’en cantiner plus, mais ils veulent pas …

    Il interdisent pas les désinfectants avec de l’alcool, mais ils sont coupés, c’est pas comme vous dehors, aussi efficace. C’est toujours la même bouteille, il la re-remplissent, donc… t’as compris !

    Après on a pris l’initiative de tout frotter, avec les balais brosses, chacun son aile, à plusieurs détenus. Au moins c’est déjà un peu plus propre.

    Après nous, la vie continue normalement, on a les promenades. Par contre on se sert plus la main, hein, ça c’est normal ça se comprend . On a la muscu, on va au stade… On se met le plus possible à un mètre, comme y disent. Mais ça c’est un peu du cinéma pour moi : un virus, à un, deux, ou trois mètres, si tu dois l’attraper, tu l’attrapes.

    Après nous, dans l’illégalité, on sait les nouvelles, internet, tout ça… mais si on avait que la télé, on saurait rien. C’est des tombeaux, on écoute les conneries aux informations. A force d’écouter la télé t’as l’impression que le virus il va traverser ta télé ! C’est pas les matons qui vont te l’apporter, c’est la télé !

    On sait qu’il y a des prisons qui ont brûlé. C’est les maisons d’arrêt, ça se passe pas comme en centrale, les maisons d’arrêt, ça rentre, ça sort, c’est plus difficile. Après, comme en Italie y en a qui ont réussi à s’évader, ça peut arriver à n’importe quel moment. Aujourd’hui à Lannemezan on est comme sur un bateau, si y en a un qui l’attrape tout le monde va avoir peur.

    Regarde mon parcours : pourquoi je m’évade ? J’ai le VIH, j’apprends ça, j’ai 3 à 5 ans à vivre. J’apprends ça, je mévade. Je me fais reprendre, je me re-évade. Parce qu’on me dit que je vais mourir en prison. Des gens peuvent penser comme moi aujourd’hui. Bon moi je suis en fin de peine, je suis conditionnable, même si ils vont m’emmerder pour sortir, je vais sortir quand même. J’ai pas envie de crever. J’ai fait tout mon parcours carcéral à cause de ça, c’est pas maintenant que je vais lâcher et crever dans une cellule. J’aimerais pas en arriver là, je crèverai pas dans une cellule mais s’il le faut, je me battrai jusqu’au bout.

    C’est très difficile en prison. J’espère qu’après ce soi disant déconfinement, qu’ils comprendront ce que c’est le renfermement. Qu’ils mettront moins de longues peines comme ils nous mettent. Parce que moi j’ai pris une peine de condamné à mort, comme d’autres. J’espère que ça les fera réfléchir. Parce qu’en un mois et demi ils sont tous en train de pleurer. D’accord y a une maladie, je  souhaite rien à personne, mais voilà ça leur fait comprendre un peu ce qu’est un renfermement.

    Ici pour le moment y a aucun cas de Covid 19. On a vu un chef qui nous a expliqué brièvement. Pour moi ce qu’il a raconté c’est très léger : si y en a un qui attrape cette maladie… En bas au rez de chaussée y a une cellule pour handicapé, au cas où quelqu’un soit handicapé avec un chariot. Il y a une douche dedans. Le détenu qui serait contaminé prendrait une douche là-dedans, serait remonté dans sa cellule confiné, et sortirait en promenade éloigné des autres, ou je sais pas comment, il a pas dit la fin… Ils sont pas au point. Comme pour remettre en place les parloirs, ils sont pas au point du tout, ils nous demandent à nous des conseils ! C’est une honte. Un chef stagiaire a dit qu’il ferait venir une par une les familles, mais c’est impossible, on est 180 bonhommes ! On met un an pour faire venir toute une prison. Ils savent rien, ils sont pas au point, ils nous en parlent pas, y a que des affiches pour avertir « se laver des mains, nanani, nanana… »

    C’est comme les gens qui attendent pour sortir, qui doivent recevoir 2 mois de remises de peine à cause de cette maladie. Ils sont en fin de peine, ils attendent, ils ont rien du tout. Pour  les musulmans, comme ils les ont dans le pif, comme mon pote, il a rien. Ce truc pour vider les prisons, personne l’a eu ici, pourtant y a des 2 mois, des 18 mois, des grosses fin de peine. Mon ami doit sortir en octobre, s’ils lui donnent ses RPS et ça, il sort maintenant. C’est à la télé qu’y disent que des gens sortent, c’est du cinéma, en tous cas ici en centrale, personne est sorti, personne ! Peut être dans les maisons d’arrêt. Moi je suis conditionnable, j’ai une demande de condi posée, j’attends, je suis informé de rien du tout.

    J’ai appelé mon avocate, je lui ai demandé de faire un recours, parce que moi je suis plus fragile que n’importe qui, mais si elle traîne et que le déconfinement se fait, ça sera trop tard. Comme y en a ici qui ont le diabète. Ils ont mis une affiche comme quoi les gens qui sont plus fragiles que les autres pourraient avoir un aménagement de peine plus rapide. Le lendemain, on se lève, on sort de cellule, elle y est plus. Elle a disparu. Y a rien de rien qui s’est fait.

    On est là avec nos petites lingettes, notre désinfectant… et encore, quand on en a ! A moitié coupé, j’en suis sûr. On demande de la javel en plus, on en a pas. Ils sont à la ramasse.

    C’est tendu, y a plus de parloir. Donc ceux qui m’écoutent comprendront pourquoi c’est tendu ! Y  a eu quelques bagarres, y en a qui ont été mis à l’isolement. Pendant quatre jours, après les bagarres, on nous ont bloqué dans nos ailes, tu pouvais plus aller voir ton pote dans sa cellule, jouer à la playstation ou aux cartes, parler, regarder internet… Punition ! Ils ont essayé, quand ils ont senti que ça commençait à être chaud, ils ont relâché. La directrice qui avait pris cette décision, elle a fait que des études, elle comprend rien, donc c’est d’autres qui ont passé sur elle et qui ont dit faut débloquer. Et y a quelques surveillants qui ont dit «oh !  Attention » et ils ont compris, ils ont débloqué aujourd’hui.

    Les surveillants, ils se chient dessus. Ils ont le moral cassé, plus que nous, ils en parlent plus que nous. Y a des anciens surveillants qui me disent « y en a, c’est infernal : corona tatatata, toute la journée ». Vaut mieux se suicider que parler comme ça toute la journée. C’est comme si tu regardes la télé sur ça tous les jours.

    Ils restent corrects avec nous, ils ont pas le choix, il sont dans une spirale où ils ont pas le choix. En vérité, aujourd’hui, si y avait pas que des saucissons… y en a qui doivent se reconnaître, y en a qui  savent de quoi je parle, s’ils entendent ce message… parce que les prisons ont beaucoup changé. Si y en a qui sont pas contents de ce que je dis, je m’en fous, parce que je dis la vérité : y a beaucoup de saucissons… Mais si on veut, si on veut, actuellement, on a tout pour gagner. Que ça soit des blocages, ci ou ça… Y aura quelques transferts c’est sur. Mais beaucoup de gens y gagneront. Mais malheureusement les gens ne bougent plus, ils ont leur petit confort, tout ça… en centrale, c’est fini. Maison d’arrêt, CD, il y a plus de jeunes, ils sont plus vaillants, ça bouge plus, ça vit plus… Ici c’est une tombe. On dirait une prison pour fin de vie ! Je suis bien réveillé, j’ai la tête sur les épaules, donc je vois ça, mais y en a beaucoup qui s’endorment.

    Sur ce j’embrasse tout le monde, P, G, S,… Je remet toutes mes condoléances à Olivier qui s’est envolé, et qui sortira jamais de mon coeur. Voilà comment je finis mon message.

    Philippe

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Flash info quotidien du 27 avril 2020 : Liberez J.C Merlet !

    Flash info quotidien du 27 avril 2020 : Liberez J.C Merlet !

    Actualité Covid-19 en prison :

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    LesLes émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.
    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • EMISSION DU 24 AVRIL 2020 :                  Semaine 6 : les prisonnier.es attendent toujours les libérations, les masques, les parloirs…

    EMISSION DU 24 AVRIL 2020 : Semaine 6 : les prisonnier.es attendent toujours les libérations, les masques, les parloirs…

    L’Envolée – émission du 10 avril 2020 (1h30)



    Face à la gravité de la situation, depuis lundi 23 mars, L’Envolée diffuse chaque soir une émission quotidienne d’un quart d’heure pour faire circuler l’information sur ce qui se passe dans les prisons françaises. Nous y lisons les messages qui nous sont envoyés au 07.52.40.22.48. Nous maintenons par ailleurs l’émission « longue » du vendredi (1h30).

    Cette émission est rediffusée toute la semaine sur les radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2). Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.