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  • Flash info quotidien du 30 avril 2020 : la justice du confinement

    Flash info quotidien du 30 avril 2020 : la justice du confinement

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : Olivier parle du procès de Valence pour le mouvement au QMC en 2016.
    • Discussion avec l’avocat Matthieu Quinquis : Comment les juges administratifs défendent l’administration pénitentiaire.
    • Billet de Pierrot : la justice du confinement renforce le pouvoir des juges.
    • Des nouvelles de Fresnes à la suite de l’incendie d’un local : les ELAC doivent partir.

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Lettre de plus de 150 proches à la ministre des tribunaux et des prisons

    Lettre de plus de 150 proches à la ministre des tribunaux et des prisons

    Depuis la suppression des parloirs le 17 mars, les familles et proches de prisonniers et prisonnières vivent dans l’inquiétude. Réunis grâce aux réseaux sociaux, plus de 150 mères, pères, femmes, maris, conjoint(e)s, sœurs, frères, ami(e)s de prisonniers et prisonnières enfermés dans plus de 50 établissements ont écrit à la ministre de la justice et des tribunaux. Nous relayons ici leur lettre.


    Madame la garde des Sceaux,

    Nous nous permettons de vous écrire ce jour afin de vous faire part, nous aussi, de la situation de crise sanitaire carcérale dont nos proches sont victimes.

    Nous sommes un groupe de familles de détenus soutenues par Maître Blandine Weck afin de nous faire entendre, nos courriers envoyés individuellement aux différents représentants de l’Etat, administration pénitentiaire et autorités de proximité étant restés sans réponse. Nous nous sommes organisés et regroupés pour nous faire entendre et faire valoir les droits des personnes détenues, de nos proches, au vu de cette pandémie de Covid-19.

    Madame la Ministre de la Justice, le Président de la République lors de son allocution télévisée nous a répété à de nombreuses reprises que nous étions en état de GUERRE sanitaire. Malgré cela, vous feignez de ne pas entendre les nombreux professionnels du droit, associations, organisations de défense des droits des personnes détenues en France, qui sont terrifiés par la crise sanitaire et le foyer épidémiologique ou « cluster » en puissance que représente chacune des prisons.

    Face à la révolte des détenus, alors même que votre administration pénitentiaire est apeurée par les refus de remonter de promenade, les blocages, les montées sur les toits, les incendies dans toutes les prisons de France, vous avez envoyé les Éris alors que les détenus n’ont que ce seul moyen de se faire entendre et médiatiser leur conditions de détention. Combien de détenus vous ont fait part des violences physiques et/ou morales subies quotidiennement de la part de certains surveillants qui sont couverts par leur direction ? Combien de surveillants pénitentiaires usent de leur pouvoir pour être insultants, méprisants avec les détenus afin de les pousser à la faute ? Encore plus maintenant que la crise épidémique est à son paroxysme, par peur d’être eux-mêmes contaminés, ils souhaitent partir en repos aux frais de l’administration pénitentiaire en poussant des détenus déjà au bord de la rupture, ce qui accentue le climat anxiogène déjà existant.

    La Cour européenne des droits de l’Homme a, par ailleurs, déjà condamné la France à 17 reprises en raison des conditions de détention violant l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme, qui prohibe la torture et les traitements inhumains ou dégradants. Ces condamnations concernent les conditions matérielles auxquelles les détenus sont soumis, des manquements aux soins médicaux ou encore des défaillances dans la prise en charge de personnes qui se sont suicidées en prison.

    Le 30 janvier 2020, la France a été une nouvelle fois condamnée par la CEDH pour ses conditions de détention ; depuis cette date, on vous a recommandé de faire face à ce problème structurel et d’envisager d’adopter des mesures générales visant à supprimer le surpeuplement et à améliorer les conditions matérielles de la détention.

    Le 17 mars, vous avez pris des mesures brutales, telles que de couper les détenus de tout parloir et de toute activité en détention, ce qui signifie concrètement que les détenus passent 23 heures sur 24 en cellule, dans quelques m2. Ces décisions s’apparentent à des mesures disciplinaires, en l’occurrence le confinement en cellule : UNE PUNITION.

    Comment pouvez-vous faire respecter les mesures de protection essentielles préconisées par l’OMS contre le Coronavirus dans les prisons, à savoir :

    ⁃ se laver fréquemment les mains à l’eau et au savon et/ou avecune solution hydroalcoolique, alors que vous avez refusé le gel par peur que les détenus n’en détournent l’usage et que les savons sont rationnés, voire inexistants ?

    ⁃ Éviter les contacts proches et maintenir une distance d’au moins 1 mètre avec les autres personnes, alors que les détenus se retrouvent entre 2 et 7 par cellule ?

    ⁃ Éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche ?

    ⁃ Se couvrir la bouche et le nez pour éviter la propagation des virus et autres agents pathogènes, alors qu’aucun masque ne leur est fourni et que les surveillants pénitentiaires eux-mêmes ne portent pas leur masques et leurs gants, ou que leur approvisionnement est insuffisant ?

    Comment comptez-vous endiguer l’épidémie au sein des prisons, alors que les lieux sanitaires sont pour la plupart insalubres et que certains détenus ne peuvent se doucher que trois fois par semaine, avec des claquettes pour éviter de contracter des mycoses ?

    Alors que depuis l’arrêt des parloirs, leur linge ne peut être lavé à 60°c.

    De plus, les palpations et les fouilles régulières des détenus se font au mépris des règles d’hygiène et des recommandations de l’OMS.

    Vous avez promis 40 € aux plus démunis afin de maintenir les liens avec les familles, mais là encore, toutes les prisons ne sont pas équipées de cabines en cellule, et si chaque détenu utilise le téléphone, le taux de contamination ne peut être qu’expansif ; et encore, quand le téléphone est en état de fonctionnement. Nombre de familles sont aujourd’hui coupées de tout lien avec leur proche en détention. Malheureusement, ces mesures que vous avez prises, Madame la Ministre, sont loin d’être à la hauteur des risques encourus, et ne pourront permettre d’atteindre l’encellulement individuel tel que le prévoient les articles 716 et D. 84 du Code de procédure pénale.

    Madame la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan vous a elle aussi alerté dès le 17 mars 2020 sur la situation des établissements pénitentiaires face aux risques de propagation du virus en vous faisant part du risque sanitaire élevé pour la population carcérale, leur sécurité n’étant plus garantie: « l’administration manquera donc à son obligation de protéger les personnes qu’elle a placée sous sa garde. »

    Le 20 mars 2020, le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) a souligné que « les autorités devraient recourir davantage aux alternatives à la détention provisoire, aux peines de substitution, à la libération anticipée et à la mise à l’épreuve. »

    Le 25 mars, la Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet a « exhorté les gouvernements et les autorités compétentes à travailler rapidement pour réduire le nombre de personnes en détention. »

    Le 27 mars, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et l’OMS ont publié des directives conjointes concernant la situation des personnes détenues dans le contexte de l’épidémie de Covid-19 en vue d’améliorer la prise en charge sanitaire en mettant en place des mesures de prévention au bénéfice des personnes détenues, de leurs familles et des personnels pénitentiaires.

    Madame la Ministre de la Justice, à partir de quel nombre de morts pensez-vous prendre les choses sérieusement ?

    Ne serait-ce que pour vous citer, suite à votre passage devant le conseil d’état quand il vous a donné la légitimité d’agir, vous avez déclaré : « C’est le régime actuel, nous verrons bien à la fin. »

    Madame la Ministre, n’avez-vous pas une once d’empathie pour ces être humains, pour nous, familles et proches de détenus ? Une once de respect pour l’ensemble des acteurs de la justice française qui vous font des recommandations sur la gravité des événements actuels ?

    Madame, vous refusez toute grâce collective, toute loi d’amnistie, alors qu’en temps normal l’accès aux soins est déjà catastrophique en milieux carcéral, et qu’on sait que la France n’a même pas assez de masques et de lits en réanimation pour l’ensemble des malades du Coronavirus.

    Pourtant, le Comité européen pour la Prévention de la Torture (CPT) précise que« les soins de santé dans les établissements pénitentiaires doivent être d’un niveau équivalent à celui des soins reçus dans la communauté extérieure ; elle demande que les principes éthiques qui guident la pratique générale s’appliquent aussi à la pratique en milieu carcéral ; elle précise que les besoins de santé du détenu devraient toujours constituer la préoccupation première du médecin, dont les décisions devraient être fondées uniquement sur des critères médicaux. »

    Cette crise sanitaire mondiale a transformé Rungis en morgue par manque de places dans les hôpitaux ; les crémations ne vont pas aussi vite que le nombre de morts que comptabilise le Covid-19 sur le territoire français ; ça ne vous pousse pas à réagir.

    Quand même l’Iran libère 85 000 prisonniers, que la Turquie vote une loi d’amnistie le 14 Avril qui permet la libération de 90 000 détenus, que le Président Birman Win Myint autorise l’amnistie d’environ 9 000 détenus (comme en 2019), chaque année à l’approche du nouvel an pour désengorger ses prisons… en France, pays des droits de l’homme et du respect du citoyen, aujourd’hui l’on s’assied sur les libertés fondamentales, et cela au mépris des nombreuses condamnations de la CEDH. Comme le disait si bien Albert Camus, « une société se juge à l’état de ses prisons. »

    Madame Belloubet, c’est vous qui avez la responsabilité de nos détenus et donc de garantir leur sécurité comme le stipule l’article 49 des RPE, qui précise qu’il faut assurer à la personne détenue « des conditions de vie qui respectent la dignité humaine ».

    De ce fait, nous souhaitons que des démarches concernant l’hygiène soit faites. Merci de bien vouloir faire le nécessaire afin que tous les détenus de France soient équipé(e)s de masques, de gel hydroalcoolique, de gants et de matériel de désinfection pour les cellules, car pour citer Monsieur le Président de la République dans son intervention du 13 Avril, « en complément des gestes barrières, l’Etat devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public. » C’est en tout cas le minimum que vous puissiez faire concernant l’hygiène. Pensez-vous en être capable?

    De plus, nous demandons qu’une solution soit apportée rapidement à nos proches pour maintenir les liens familiaux.

    Les parloirs sont suspendus jusqu’au 24 mai minimum (décision du ministère de la justice communiquée par l’association nationale des visiteurs de prison), donc nous souhaitons qu’une solution soit trouvée au plus vite. Pensez-vous être en capacité de palier le défaut du maintien du lien familial – prévu dans la loi – en nous donnant accès à des appels en vidéoconférence, comme vous l’avez autorisé pour les magistrat et pour les avocats, par exemple ?

    Sachez, Madame, que nous, familles et amis de détenus, comptons bien faire valoir les droits de nos proches en déposant des plaintes collectives avec composition de parties civiles à votre encontre et à l’encontre de l’ensemble des responsables de la machine judiciaire et carcérale, qui mettent la vie de des personnes privées de liberté en danger malgré les multiples appels au secours formulés par de nombreux représentants juridiques, associations, ou comme nous, mères, pères, femmes, maris, conjoint(e)s, sœurs, frères, ami(e)s et détenus.

    Article 223-7 du code pénal: « Quiconque s’abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. »

    Madame la Ministre, vous aurez des comptes à rendre sur vos actions et inactions, mais vous ne pourrez pas déroger à vos responsabilités et vous devrez indéniablement y faire face, car nous serons là pour vous rappeler nos cris du cœur et les appels au secours que nous vous formulons depuis le début de cette guerre sanitaire.

    Madame la Ministre de la Justice, veuillez recevoir nos salutations les plus distinguées, en espérant que vous finirez par nous entendre, nous et nos proches incarcérés.

    Signataires :

    150 mères, pères, femmes, maris, conjoint(e)s, sœurs, frères, ami(e)s de prisonniers et prisonnières des établissements suivants : MA d’Amiens, MA d’Angers, CP d’Annoeulin, CP d’Antananarivo, CD d’Argentan, MA d’Arras, MA d’Auxerre, CO de Baie-Mahault, CD de Bapaume, MA de Béthune, CP de Béziers, MA de Brest, MA de Châlons-en-Champagne, CD de Châteaudun, Centrale de Clairvaux, Centrale de Condé-sur-Sarthe, MA d’Evreux, CD de Seysses, MA de Fleury-Mérogis, MA de Gradignan, CD de Joux-la-Ville, MA de La Talaudiere, CP de Havre, MA du Mans-Coulaine, CP de Liancourt, CP de Longuenesse, CP de Majicavo, CP de Meaux-Chauconin, MA de Mende, CP de Metz-Queleu, CD de Montmédy, CD de Nancy-Maxeville, MA de Nanterre, CP de Nantes, CP de Nouméa, CP d’Oermingen, CD d’Orléans-Saran, MA d’Osny, MA de Pau, CP de Poitiers-Vivonne, MA de Privas, CP de Rennes, quartier des femmes, CP de Rennes-Vezin, CP de Riom, CP de St Denis, MA de St-Malo, CD de St-Michel, MA de Grasse, CD de Tarascon, CD de Toul, MA de Toulouse-Seysses, MA de Vannes, MA de Tulle.

    Deux anciens prisonniers, ainsi que quelques détenus, qui ont tenu à signer ce courrier avec leur numéros d’écrou en souvenir d’une période sombre de l’histoire, en ne se sentant que de simples chiffres à vos yeux : 38849 – 38564 – 39072 – 39099 – 39060 – 39004 – 38880 – 37956 – 38884 – 14000 – 8705 – 11013 – 454281 – 12604 – 33170 – 79362 – 82496 – 82341 – 82673 – 64158 – 64825- 64794 – 36041 – 75734 – 81912

  • Flash info quotidien du 29 avril 2020 : 150 proches de prisonnier.es adressent une lettre à la ministre des tribunaux et des prisons.

    Flash info quotidien du 29 avril 2020 : 150 proches de prisonnier.es adressent une lettre à la ministre des tribunaux et des prisons.

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : Olivier décrit le début du procès de Valence pour le mouvement au QMC en 2016.
    • Lecture de la lettre à la ministre des tribunaux et des prisons, signée par plus de 150 proches de prisonniers et prisonnières de plus de 50 établissements.
    • Discussion avec Léa à propos de cette lettre.

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
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    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Flash info quotidien du 28 avril 2020 : l’épidémie à la centrale de Lannemezan, par Philippe Lalouel.

    Flash info quotidien du 28 avril 2020 : l’épidémie à la centrale de Lannemezan, par Philippe Lalouel.

    Actualité Covid-19 en prison :

    L’épidémie de Covid depuis la centrale de Lannemezan : « Nous on est déjà confinés depuis des années »

    Des nouvelles de Philippe à la centrale de Lannemezan, 25 avril 2020.

    Je suis un détenu de la centrale de Lannemezan. Je regarde la télé comme tout le monde, je vois beaucoup de choses qui sont vraies, qui sont fausses, c’est bizarre hein, comme tous les gens je pense. Et ici au début les matons n’avaient pas de gants ni de masques. Pour nous, le danger c’est eux, c’est pas nous, parce que nous on est déjà confinés depuis des années. On leur a imposé qu’ils aient des gants et des masques. On est juste quelques uns à avoir attrapé la direction, on les a menacés de bloquer la prison s’ils en mettaient pas. Parce qu’il y a beaucoup de saucissons aujourd’hui en prison. On est qu’une poignée de détenus à crier.

    Ça a quand même mis 3 jours, mais maintenant ils ont les gants et les masques. Après on a demandé des désinfectants pour les douches, parce que c’est commun, y en a plusieurs qui passent dans la même cabine, il faut faire quand même attention. Parce qu’il y a quand même des crados en prison !

    Après, la gamelle… le pain, il est pas plastifié. Nous les détenus on sait jamais si y en a un qui a touché le pain, le pain est dans des panières, c’est infect, il peut être touché par tout le monde, il peut être infecté. On fait de la parano à force d’écouter la télé, tu vois !

    Après ils ont mis en place des paquets de lingettes pour les cabines téléphoniques, des désinfectants, des pshits. A la musculation, on a le droit d’y aller mais il faut pas  être plus de 8, mais bon on est jamais à 8. Il y a désinfectants et lingettes pour nettoyer chaque machine que tu touches. C’est un gros bordel mais faut le faire.

    Nous les détenus on a pris l’initiative de désinfecter les douches à fond, avec des produits qu’ils ont donné, mais je sais pas si c’est vraiment efficace ! Parce qu’ils se cassent pas les couilles…  On a demandé de la javel, même d’en cantiner plus, mais ils veulent pas …

    Il interdisent pas les désinfectants avec de l’alcool, mais ils sont coupés, c’est pas comme vous dehors, aussi efficace. C’est toujours la même bouteille, il la re-remplissent, donc… t’as compris !

    Après on a pris l’initiative de tout frotter, avec les balais brosses, chacun son aile, à plusieurs détenus. Au moins c’est déjà un peu plus propre.

    Après nous, la vie continue normalement, on a les promenades. Par contre on se sert plus la main, hein, ça c’est normal ça se comprend . On a la muscu, on va au stade… On se met le plus possible à un mètre, comme y disent. Mais ça c’est un peu du cinéma pour moi : un virus, à un, deux, ou trois mètres, si tu dois l’attraper, tu l’attrapes.

    Après nous, dans l’illégalité, on sait les nouvelles, internet, tout ça… mais si on avait que la télé, on saurait rien. C’est des tombeaux, on écoute les conneries aux informations. A force d’écouter la télé t’as l’impression que le virus il va traverser ta télé ! C’est pas les matons qui vont te l’apporter, c’est la télé !

    On sait qu’il y a des prisons qui ont brûlé. C’est les maisons d’arrêt, ça se passe pas comme en centrale, les maisons d’arrêt, ça rentre, ça sort, c’est plus difficile. Après, comme en Italie y en a qui ont réussi à s’évader, ça peut arriver à n’importe quel moment. Aujourd’hui à Lannemezan on est comme sur un bateau, si y en a un qui l’attrape tout le monde va avoir peur.

    Regarde mon parcours : pourquoi je m’évade ? J’ai le VIH, j’apprends ça, j’ai 3 à 5 ans à vivre. J’apprends ça, je mévade. Je me fais reprendre, je me re-évade. Parce qu’on me dit que je vais mourir en prison. Des gens peuvent penser comme moi aujourd’hui. Bon moi je suis en fin de peine, je suis conditionnable, même si ils vont m’emmerder pour sortir, je vais sortir quand même. J’ai pas envie de crever. J’ai fait tout mon parcours carcéral à cause de ça, c’est pas maintenant que je vais lâcher et crever dans une cellule. J’aimerais pas en arriver là, je crèverai pas dans une cellule mais s’il le faut, je me battrai jusqu’au bout.

    C’est très difficile en prison. J’espère qu’après ce soi disant déconfinement, qu’ils comprendront ce que c’est le renfermement. Qu’ils mettront moins de longues peines comme ils nous mettent. Parce que moi j’ai pris une peine de condamné à mort, comme d’autres. J’espère que ça les fera réfléchir. Parce qu’en un mois et demi ils sont tous en train de pleurer. D’accord y a une maladie, je  souhaite rien à personne, mais voilà ça leur fait comprendre un peu ce qu’est un renfermement.

    Ici pour le moment y a aucun cas de Covid 19. On a vu un chef qui nous a expliqué brièvement. Pour moi ce qu’il a raconté c’est très léger : si y en a un qui attrape cette maladie… En bas au rez de chaussée y a une cellule pour handicapé, au cas où quelqu’un soit handicapé avec un chariot. Il y a une douche dedans. Le détenu qui serait contaminé prendrait une douche là-dedans, serait remonté dans sa cellule confiné, et sortirait en promenade éloigné des autres, ou je sais pas comment, il a pas dit la fin… Ils sont pas au point. Comme pour remettre en place les parloirs, ils sont pas au point du tout, ils nous demandent à nous des conseils ! C’est une honte. Un chef stagiaire a dit qu’il ferait venir une par une les familles, mais c’est impossible, on est 180 bonhommes ! On met un an pour faire venir toute une prison. Ils savent rien, ils sont pas au point, ils nous en parlent pas, y a que des affiches pour avertir « se laver des mains, nanani, nanana… »

    C’est comme les gens qui attendent pour sortir, qui doivent recevoir 2 mois de remises de peine à cause de cette maladie. Ils sont en fin de peine, ils attendent, ils ont rien du tout. Pour  les musulmans, comme ils les ont dans le pif, comme mon pote, il a rien. Ce truc pour vider les prisons, personne l’a eu ici, pourtant y a des 2 mois, des 18 mois, des grosses fin de peine. Mon ami doit sortir en octobre, s’ils lui donnent ses RPS et ça, il sort maintenant. C’est à la télé qu’y disent que des gens sortent, c’est du cinéma, en tous cas ici en centrale, personne est sorti, personne ! Peut être dans les maisons d’arrêt. Moi je suis conditionnable, j’ai une demande de condi posée, j’attends, je suis informé de rien du tout.

    J’ai appelé mon avocate, je lui ai demandé de faire un recours, parce que moi je suis plus fragile que n’importe qui, mais si elle traîne et que le déconfinement se fait, ça sera trop tard. Comme y en a ici qui ont le diabète. Ils ont mis une affiche comme quoi les gens qui sont plus fragiles que les autres pourraient avoir un aménagement de peine plus rapide. Le lendemain, on se lève, on sort de cellule, elle y est plus. Elle a disparu. Y a rien de rien qui s’est fait.

    On est là avec nos petites lingettes, notre désinfectant… et encore, quand on en a ! A moitié coupé, j’en suis sûr. On demande de la javel en plus, on en a pas. Ils sont à la ramasse.

    C’est tendu, y a plus de parloir. Donc ceux qui m’écoutent comprendront pourquoi c’est tendu ! Y  a eu quelques bagarres, y en a qui ont été mis à l’isolement. Pendant quatre jours, après les bagarres, on nous ont bloqué dans nos ailes, tu pouvais plus aller voir ton pote dans sa cellule, jouer à la playstation ou aux cartes, parler, regarder internet… Punition ! Ils ont essayé, quand ils ont senti que ça commençait à être chaud, ils ont relâché. La directrice qui avait pris cette décision, elle a fait que des études, elle comprend rien, donc c’est d’autres qui ont passé sur elle et qui ont dit faut débloquer. Et y a quelques surveillants qui ont dit «oh !  Attention » et ils ont compris, ils ont débloqué aujourd’hui.

    Les surveillants, ils se chient dessus. Ils ont le moral cassé, plus que nous, ils en parlent plus que nous. Y a des anciens surveillants qui me disent « y en a, c’est infernal : corona tatatata, toute la journée ». Vaut mieux se suicider que parler comme ça toute la journée. C’est comme si tu regardes la télé sur ça tous les jours.

    Ils restent corrects avec nous, ils ont pas le choix, il sont dans une spirale où ils ont pas le choix. En vérité, aujourd’hui, si y avait pas que des saucissons… y en a qui doivent se reconnaître, y en a qui  savent de quoi je parle, s’ils entendent ce message… parce que les prisons ont beaucoup changé. Si y en a qui sont pas contents de ce que je dis, je m’en fous, parce que je dis la vérité : y a beaucoup de saucissons… Mais si on veut, si on veut, actuellement, on a tout pour gagner. Que ça soit des blocages, ci ou ça… Y aura quelques transferts c’est sur. Mais beaucoup de gens y gagneront. Mais malheureusement les gens ne bougent plus, ils ont leur petit confort, tout ça… en centrale, c’est fini. Maison d’arrêt, CD, il y a plus de jeunes, ils sont plus vaillants, ça bouge plus, ça vit plus… Ici c’est une tombe. On dirait une prison pour fin de vie ! Je suis bien réveillé, j’ai la tête sur les épaules, donc je vois ça, mais y en a beaucoup qui s’endorment.

    Sur ce j’embrasse tout le monde, P, G, S,… Je remet toutes mes condoléances à Olivier qui s’est envolé, et qui sortira jamais de mon coeur. Voilà comment je finis mon message.

    Philippe

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Flash info quotidien du 27 avril 2020 : Liberez J.C Merlet !

    Flash info quotidien du 27 avril 2020 : Liberez J.C Merlet !

    Actualité Covid-19 en prison :

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    LesLes émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.
    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • EMISSION DU 24 AVRIL 2020 :                  Semaine 6 : les prisonnier.es attendent toujours les libérations, les masques, les parloirs…

    EMISSION DU 24 AVRIL 2020 : Semaine 6 : les prisonnier.es attendent toujours les libérations, les masques, les parloirs…

    L’Envolée – émission du 10 avril 2020 (1h30)



    Face à la gravité de la situation, depuis lundi 23 mars, L’Envolée diffuse chaque soir une émission quotidienne d’un quart d’heure pour faire circuler l’information sur ce qui se passe dans les prisons françaises. Nous y lisons les messages qui nous sont envoyés au 07.52.40.22.48. Nous maintenons par ailleurs l’émission « longue » du vendredi (1h30).

    Cette émission est rediffusée toute la semaine sur les radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2). Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.


  • Suspension de peine immédiate pour raison médicale pour JC. Merlet, prisonnier handicapé à Nantes!

    Suspension de peine immédiate pour raison médicale pour JC. Merlet, prisonnier handicapé à Nantes!

    POURQUOI LA PENITENTIAIRE ET LA JUSTICE NE VEULENT-ELLES PAS SUSPENDRE LA PEINE DE JEAN-CHRISTOPHE MERLET ?

    Communiqué de L’Envolée le 26 avril 2020 pour une suspension de peine immédiate de Jean-Christophe Merlet.

    M. Jean-Christophe Merlet est en train de mourir dans sa cellule au centre de détention de Nantes. C’est un fait. Malgré l’isolement dans lequel il est maintenu (accentué par son handicap, son fauteuil roulant, ses problèmes neurologiques), le sort qu’il subit n’échappe à personne au CD de Nantes, et des prisonniers nous font part de leur inquiétude.

    Alors que son amie, qui l’aide dans ses démarches, alerte sur sa situation depuis des années notamment l’OIP, le Défenseur des droits, la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté et l’Agence régionale de santé.

    Alors que le Covid-19 représente une menace viatle pour toute personne qui a des problèmes respiratoires et cardiaques sévères ; M. Merlet est atteint de pathologies cardiaques et d’une bronchopneumopathie chronique.

    Alors que la garde des sceaux, Mme Belloubet, se prononce pour la libération des prisonniers malades.

    Alors que Jean-Christophe est conditionnable depuis 2016.

    Alors que de nombreux rapports médicaux – dont un daté de 2017 – indiquent que son état de santé n’est pas compatible avec la détention. Le dernier rapport, daté du 4 mars 2020, est actuellement sur le bureau de la juge d’application des peines. Il indique sans surprise que l’état de Jean-Christophe s’est encore dégradé sur le plan fonctionnel.

    Alors que la directrice adjointe du CD de Nantes, Mme Pamart, travaille au « bien vieillir » des prisonniers en détention. Alors que la directrice, Mme Manaud-Bénazéraf, communique sur « la démarche de promotion de la santé au CD de Nantes » dans le cadre d’un « projet pilote » mené avec Médecins du monde, et auquel Jean-Christophe a participé.

    Depuis dix-huit mois, il est enfermé au quartier C0 (quartier soumis à un régime portes fermées) du CD de Nantes sans motif valable. 

    Jean-Christophe ne peut plus manœuvrer son fauteuil roulant parce qu’il perd l’usage de ses bras du fait de ses problèmes neurologiques.

    Il est enfermé 24h/24 dans une cellule aux murs moisis, qui n’est pas adaptée aux personnes à mobilité réduite (PMR). Depuis des mois qu’il en fait la demande, il n’a toujours pas obtenu d’être placé dans une cellule PMR.

    Il ne bénéficie pas d’accompagnement pour pousser son fauteuil. Ainsi, depuis dix-huit mois, il n’a pas accès aux douches. Il se lave en cellule, difficilement, au lavabo.

    Il ne peut sortir qu’une fois par semaine pour se rendre à l’UCSA pour chercher son traitement – et encore, quand il en a la force, car il y a un étage à monter ; et jamais de surveillant pour le porter.

    C’est une urgence sanitaire, que l’administration pénitentiaire – la direction du CD de Nantes en particulier – et la juge d’application des peines se doivent de prendre en compte ; il s’agit – à minima – de non-assistance à personne en danger. 

    Mais comment en est-on arrivé là ? Comment se fait-il que Jean-Christophe Merlet soit encore en prison ? Pourquoi est-il si mal soigné ?   

    Peut-être car par le passé, il a dénoncé certains actes, et porté plainte à plusieurs reprises contre des membres de l’administration pénitentiaire ? Sa dénonciation d’actes de violence commis par des fonctionnaires a d’ailleurs accompagné la démission de certains personnels qui ne voulaient pas les cautionner, tandis que d’autres personnels choisissaient de ne pas savoir, et même de couvrir les faits. Il a subi un certain nombre de passages à tabac qui sont responsables de l’état physique – notamment neurologique  dans lequel il se trouve aujourd’hui. Et bien sûr, les plaintes n’aboutissent pas. Nous avons toutes les raisons de penser –et un certain nombre d’éléments concrets pour cela, notamment par recoupement avec d’autres affaires dont nous avons eu connaissance par le passé – que Jean-Christophe gêne depuis longtemps certains membres de l’administration pénitentiaire. 

    Alors soyons clairs : Jean-Christophe n’est pas suicidaire. Nous le savons. Il s’accroche à la vie, et il ne veut pas mourir entre les murs. Il a toute sa tête, il se bat et nous nous battons à ses côtés. S’il arrive quoi que ce soit à Jean-Christophe Merlet dans les heures, jours, semaines à venir, nous en tiendrons l’administration pénitentiaire directement responsable. Nous considérons aussi que toute mesure disciplinaire supplémentaire prise à son encontre contribuerait à le rapprocher de la mort.

    L’administration pénitentiaire, la direction du CD de Nantes, les membres de l’UCSA, le CPIP, la juge d’application des peines doivent entendre qu’il n’y a qu’une issue humaine et souhaitable à la situation actuelle : Jean-Christophe Merlet doit bénéficier en urgence d’une mesure de suspension de peine afin de bénéficier d’une prise en charge et de soins médicaux hors les murs ; et de pouvoir bénéficier du soutien de ses proches qui se battent courageusement à ses côtés.

    Jean Christophe Merlet n’a pas été condamné à mort, nous ne le laisserons pas mourir en prison !

    Nous alertons par le présent communiqué la direction de Médecins du monde, la Ligue des droits de l’homme, Human Right Watch, l’OIP, la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté ainsi que les journalistes spécialisés des questions de santé et de justice.

    Pour toute information supplémentaire : contact@lenvolee.net / Tel : 07 52 40 22 48

    Lettre ouverte à la direction du CD de Nantes et à la JAP.

    A l’attention de Mme Manaud-Benazeraf, directrice du centre de détention de Nantes et de Mme Briand, juge d’application des peines en charge du dossier de M. Jean-Christophe Merlet

    Copie à Mme Hazan, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, L’observatoire international des prisons, M. Jacques Toubon, Défenseur des droits, Mme Belloubet, Garde des seaux, Mme Julie Brafman, journaliste à Libération, Mme Camille Polloni, journaliste à Médiapart, Mme Helene Richard, journaliste au Monde diplomatique, Mme Florence Aubenas, journaliste au Monde, M. Pierre Souchon, journaliste à l’Humanité, M. Jean-Luc Porquet et Mme Simonot, journalistes au Canard enchainé, La Ligue des droits de l’homme, section Nantes, L’Observatoire nantais des libertés,

    Requête en suspension de peine pour raison médicale

    M. Jean-Christophe Merlet est en train de mourir dans sa cellule au centre de détention de Nantes sur un fauteuil roulant qu’il ne peut même plus manœuvrer parce qu’il perd l’usage de ses bras. Enfermé 24h/24 dans une cellule qui n’est pas adaptée pour les personnes à mobilité réduite sans plus aucun suivi médical depuis plusieurs mois, M. Merlet subit un acharnement de la pénitentiaire.

    Des rapports médicaux, dont celui qui est joint à la présente, indiquent que son état de santé n’est pas compatible avec la détention. Incompatible au point que M. Merlet est en train de mourir. Il a demandé à bénéficier d’une remise en liberté pour raison médicale, ce qui lui est refusé de manière insensée et obstinée depuis 2017.

    Jean-Christophe Merlet n’a pas été condamné à mort; nous exigeons sa sortie immédiate de prison afin qu’il puisse finir ses jours auprès de ses proches.

    L’Envolée, le 24 avril 2020.

    En Pièces jointes : rapport médical de 2017 sur l’incompatibilité de l’état de santé de M. Merlet avec la détention.

  • Flash info quotidien du 23 avril 2020 : répression contre les mutins d’Ecrouves

    Flash info quotidien du 23 avril 2020 : répression contre les mutins d’Ecrouves

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Petit extrait d’une émission du procès tenu en 2013 à propos de l’évasion de Moulins.
    • Coup de fil de Khaled, enfin libre !
    • Témoignage de violence policière au CRA de Toulouse
    • Répression contre les mutins d’Ecrouves

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaines sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast. Nous appelons d’autres radios locales à diffuser largement ce bulletin, contactez-nous !

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.
    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Communiqué du 22 avril : RETABLISSEMENT IMMEDIAT DES PARLOIRS…  OU AMNISTIE GENERALE !

    Communiqué du 22 avril : RETABLISSEMENT IMMEDIAT DES PARLOIRS… OU AMNISTIE GENERALE !

    Rétablissement immédiat des parloirs pour les prisonniers, les prisonnières et leurs proches… ou amnistie générale.

    Communiqué de l’Envolée, le 22 avril 2020.

    Après plus d’un mois de suspension des parloirs L’Envolée, avec tous les prisonnier.es qui ne cessent de le répéter, exige leur rétablissement immédiat.

    Les visites ont été supprimées le 17 mars, privant les prisonniers et les prisonnières de tout contact avec leur famille — sans aucune justification sensée, puisque les surveillants entrent et sortent quotidiennement, sans parler des mandats de dépôt qui continuent à être prononcés et amènent tous les jours des personnes de l’extérieur en prison.

    Sentant venir le scandale sur les ravages humains produits par l’interdiction des visites en Ehpad, le ministre de la santé Olivier Véran a rétabli lundi 20 avril le droit de visite dans ces structures. Sans blague, c’est une torture pour les aîné.es d’être privé.es de leurs proches… mais pas pour les prisonniers et prisonnières ?

    Le ministre de la santé donne une liste des conditions matérielles à réunir pour organiser ces visites en Ehpad ; or ces conditions ressemblent à s’y méprendre au déroulement normal d’un parloir en prison.

    « En effet, ces visites se feront sous la responsabilité des directions d’établissements, qui devront dire à la famille quand et comment ce sera possible ». Comme en prison. « Ce sera à la demande du résident ».Comme en prison. « Il n’y aura pas plus de deux personnes de la famille en même temps » : en prison, on peut être jusqu’à six, mais c’est assez rare, et il y a fort à parier que la plupart des enfermé.e.s ne verront pas d’inconvénient à respecter cette limite provisoirement tant les parloirs sont exigus. Il y aura « l’impossibilité maintenue d’aller toucher la personne, d’être en contact physique (…) par contre, il y aura un contact visuel. » Comme un parloir hygiaphone, une cabine équipée d’une vitre de séparation… c’est une mesure disciplinaire et coercitive ! On ne le souhaite à personne.

    Disons simplement que les prisonnier.e.s et leurs proches devront respecter les gestes barrières dans leur propre intérêt et dans celui des personnes qu’ils aiment… comme nous le faisons tous dehors.

    Ces conditions sont donc applicables en prison du jour au lendemain.
    Quand des gens continuent à aller bosser tous les jours, qu’on parle de rouvrir les écoles, qu’on organise déjà des parloirs en Ehpad et qu’on demande aux prisonniers de fabriquer des masques pour les soignants et les soignantes… et les personnels pénitentiaires —  mais en aucun cas pour eux-mêmes — , comment justifier le maintien de la suspension des parloirs ? Par l’idée d’une sous-humanité, peut-être ?

    L’Envolée exige une nouvelle fois la reprise immédiate des visites et des activités dans des conditions sanitaires optimales —  tests, masques et gel —, comme les prisonniers et les prisonnières le demandent depuis maintenant plus d’un mois.

    Parloirs, libérations… et que ça saute !

    L’ENVOLEE
  • Flash info quotidien du 22 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaines sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
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