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  • Flash info quotidien du 6 mai 2020 : Les charognards veillent, lettre de Seb à Metz, blocage à Osny, les services des parloirs sont déjà saturés.

    Flash info quotidien du 6 mai 2020 : Les charognards veillent, lettre de Seb à Metz, blocage à Osny, les services des parloirs sont déjà saturés.

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : Oliv’ parle de la mutinerie de Valence en 2016 « c’est pour toutes les longues peines de France« .
    • Lettre de Seb, qui décrit son quotidien en cellule à Metz alors qu’il a un grave problème de santé.
    • Les charognards veillent : le RN dépose une proposition de loi pour que les prisonniers soient contraints de fabriquer des masques et la CGT-pénitentiaire de Condé pleure pour avoir des masques, mais ne pensent d’aucune manière aux prisonniers
    • Appel : blocage à Osny, tenez-nous au courant de ce qui a eu lieu !
    • Feux d’artifices de solidarité et feux de cars cellulaires de l’administration pénitentiaire
    • Parloirs : les services sont saturés dès maintenant… alors que la DAP a annoncé la réouverture !

    Lettre de Seb à Metz :

    Salut à tous et toutes à L’Envolée,

    Je vous écris pour vous parler de ma situation, parce que j’ai besoin de parler de ce qu’on me fait vivre ici, parce que je suis inquiet pour ma santé et que, malgré mes démarches, il n’y a rien qui est fait pour le moment pour que je sois soigné. Je suis incarcéré depuis plus de neuf mois, et j’ai fait à deux reprises des crises de carence de potassium, qui ont toujours lieu au réveil.
    Pour vous expliquer c’est quoi, ça consiste à me retrouver complètement paralysé, ou partiellement selon les crises : je peux ne pas pouvoir bouger mes pieds, où, en général, tout mon corps est immobilisé, il n’y a que les muscles de mon visage qui répondent faiblement. Autrement dit, j’arrive que à parler. Depuis peu, on me donne enfin 3 gélules de potassium par jour, donc 600 mg, ce qui n’est pas beaucoup, en tous cas pas suffisant parce qu’on ne sait pas du tout ce que j’ai, et que ça continue. En fait, on ne sait pas d’où ça vient, et ça m’est arrivé plusieurs fois : une fois quand j’étais dehors (j’étais un grand consommateur de cocaïne de provenance louche et on m’avait dit que ça devait être lié, alors le médecin n’avait pas fait d’analyses plus poussées) mais depuis que je suis rentré je ne consomme pas de cocaïne alors ça ne peux pas être la raison de la suite des crises : il y en a eu deux où j’étais complètement paralysé, le 22 février, et vendredi dernier, le 1er mai, mais là ils ont tout fait pour ne pas m’hospitaliser à nouveau.

    J’ai enfin vu un médecin de l’UCSA lundi, qui m’a dit qu’elle allait essayer de trouver la cause de mes paralysies en me faisant hospitaliser à la prison-hôpital de Nancy. Moi, ça me va, plutôt que d’avoir la pression de me lever paralysé à chaque fois que je m’endort dans ma cellule, surtout vu ce que les surveillants se sont déjà permis de faire quand c’est arrivé les dernières fois.
    Je vous raconte : la première fois que j’ai fait une crise « totale » en prison, le 22 février, c’était donc au réveil. J’ai été réveillé à 5h40 par le surveillant qui passait à l’œilleton, et j’ai voulu lui faire signe mais en fait j’ai réalisé que j’étais paralysé et je suis tombé de mon lit. À 7 heures, quand un autre surveillant est passé, il a ouvert la porte et m’a trouvé la tête sous le lit, position dans laquelle j’étais (mal) tombé, par terre, coincé la tête et le haut du corps sous le lit, paralysé. J’ai appelé à l’aide mais il a juste rigolé, m’a appelé par mon nom de famille, a fait des blagues sur le fait que je faisais du ménage sous mon lit (il ne voyait que mes jambes) et a refermé la porte. J’avais mis mon réveil à sonner pour que ça fasse du bruit et qu’ils finissent par rentrer pour se rendre compte que j’étais coincé et en galère. Mais ils ont dit que tant que ça sonnait c’était que « ça allait ». Un gradé est aussi passé, qui a affirmé que je « jouais la comédie », j’ai eu beau réclamer qu’ils appellent le médical, ils n’ont rien fait. J’ai dû attendre de sept heures du matin à 13h30 pour qu’ils appellent enfin le médical, qui a appelé le SAMU, et j’ai été hospitalisé. Les intervenants du SAMU ont pris ma défense, leur a dit que je n’avais aucun intérêt à simuler cela et qu’ils avaient mis ma vie en danger.
    La deuxième fois, vendredi, j’ai du attendre trois heures pour être pris en charge, et mon codétenu a du me faire boire comme un bébé vu que je n’arrive pas à bouger du tout à ces moments-là. Bref, c’est humiliant et insupportable de vivre ça, et la pression, elle existe aussi pour mon codétenu.

    Bon, en plus, j’ai un kyste au cerveau, il paraît que c’était bénin en 2016 mais depuis aucun examen n’a été fait et j’en ai aussi réclamé. J’avais même un rendez-vous mais le jour de mon rendez-vous chez le neurologue, juste avant le confinement, on me prévient à 8 heures que je dois être extrait à 10h pour y aller. J’attends 45mn dans la cage à poule, et finalement ils m’annoncent qu’il n’y a pas d’escorte qui peux m’y amener et je rate donc le rendez-vous…. Depuis, j’ai appris que les matons avaient fait un rapport comme quoi j’aurais refusé l’extraction et que je refuse donc de me soigner ! Je l’ai appris à l’UCSA, bref, c’est abusé.

    Je vous tiendrais au courant de ce qu’il se passe pour moi par la suite, Force aux malades en prison, ils ont pas le droit de nous traiter comme ça, il faut en parler !

    Seb, prisonnier à Metz


    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Témoignage d’un prisonnier du CRA de Lille

    Témoignage d’un prisonnier du CRA de Lille

    TOUS LES JOURS ILS DECIDENT DE CHANGER LES REGLES

    lu à l’antenne le 5 Mai 2020

    Hier je suis passé au juge mais ils m’ont refusé. J’ai été à l’hôpital, je me suis coupé parce que j’étais trop énervé. Ils m’ont ramené à l’hôpital psychiatrique. J’ai vu la psy. Le psy m’a donné 15 trucs de médicaments mais moi j’ai pas besoin de médicaments. Et après ils m’ont ramené au CRA.

    Ca fait 6 jours qu’on mange mais eux ils s’en foutent. On est trois bâtiments de musulmans qui font le ramadan et maintenant ils lavent plus qu’une fois par semaine le vendredi.

    On est presque 16 maintenant, avec les gens arrivés de Paris et les nouvelles entrées. Et dans tout le centre presque 50. Tous les jours ils ramènent des gens.

    Dans le bâtiment on a fait la grève à 11 pendant 6 jours. Mais ils répondent pas.

    Comme y a pas de parloirs on peut pas faire rentrer à manger, et la famille quand elle vient ils ont le droit de rien ramener.

    Moi perso ils peuvent pas m’expulser, ils restent encore 30 jours. Je vais repasser devant le juge. Maintenant c’est comme la prison depuis que c’est 90 jours. Ici ils donnent plein de médicaments à tout le monde c’est vraiment la galère.

    Ils nous ont dit : «Vous inquietez pas le mardi et le jeudi on pourra ramener à manger ». Mais ils laissent rentrer que des petits gateaux alors on a décidé de refuser de manger et tout. Parce que nos familles elles viennent de Lille, Paris ou Marseille.

    Tous les jours ils décident de changer les règles. Et nous on doit s’adapter.

    Eux ce qu’ils veulent c’est qu’on tape un flic ou qu’on brule une cellule qu’ils puissent nous envoyer en prison. C’est ça qu’ils veulent.

    Pour le moment c’est tout le bâtiment F qui est en grève de la faim. Mais on a appelé les autres bâtiments à faire comme nous et à arrêter de manger. Cette semaine ils ont expulsé des personnes vers la Roumanie. Mais nous on peut pas nous expulser parce que la frontière elle est fermée. Je comprends plus rien. Si je deviens fou c’est à cause d’eux. Après tu me ramènes à l’hôpital et tu dis que je suis fou ! Mais en fait c’est normal que je devienne fou, un juge me dit « Ramène tel papier, tu seras libre » Je le ramène et on me dit « Ah il faut ramener un autre papier ». Depuis que je suis ici j’ai dépensé tout mon argent en tabac, parce que quand t’achètes du tabac il faut partager.

  • Lettre de Seb à Metz

    Lettre de Seb à Metz

    C’EST HUMILIANT ET INSUPPORTABLE DE VIVRE COMME CA

    lue à l’antenne le 6 Mai 2020

    Salut à tous et toutes à L’Envolée,

    Pour vous expliquer c’est quoi, ça consiste à me retrouver complètement paralysé, ou partiellement selon les crises : je peux ne pas pouvoir bouger mes pieds, où, en général, tout mon corps est immobilisé, il n’y a que les muscles de mon visage qui répondent faiblement. Autrement dit, j’arrive que à parler. Depuis peu, on me donne enfin 3 gélules de potassium par jour, donc 600 mg, ce qui n’est pas beaucoup, en tous cas pas suffisant parce qu’on ne sait pas du tout ce que j’ai, et que ça continue. En fait, on ne sait pas d’où ça vient, et ça m’est arrivé plusieurs fois : une fois quand j’étais dehors (j’étais un grand consommateur de cocaïne de provenance louche et on m’avait dit que ça devait être lié, alors le médecin n’avait pas fait d’analyses plus poussées) mais depuis que je suis rentré je ne consomme pas de cocaïne alors ça ne peux pas être la raison de la suite des crises : il y en a eu deux où j’étais complètement paralysé, le 22 février, et vendredi dernier, le 1er mai, mais là ils ont tout fait pour ne pas m’hospitaliser à nouveau.

    J’ai enfin vu un médecin de l’UCSA lundi, qui m’a dit qu’elle allait essayer de trouver la cause de mes paralysies en me faisant hospitaliser à la prison-hôpital de Nancy. Moi, ça me va, plutôt que d’avoir la pression de me lever paralysé à chaque fois que je m’endort dans ma cellule, surtout vu ce que les surveillants se sont déjà permis de faire quand c’est arrivé les dernières fois.

    Je vous raconte : la première fois que j’ai fait une crise « totale » en prison, le 22 février, c’était donc au réveil. J’ai été réveillé à 5h40 par le surveillant qui passait à l’œilleton, et j’ai voulu lui faire signe mais en fait j’ai réalisé que j’étais paralysé et je suis tombé de mon lit. À 7 heures, quand un autre surveillant est passé, il a ouvert la porte et m’a trouvé la tête sous le lit, position dans laquelle j’étais (mal) tombé, par terre, coincé la tête et le haut du corps sous le lit, paralysé. J’ai appelé à l’aide mais il a juste rigolé, m’a appelé par mon nom de famille, a fait des blagues sur le fait que je faisais du ménage sous mon lit (il ne voyait que mes jambes) et a refermé la porte. J’avais mis mon réveil à sonner pour que ça fasse du bruit et qu’ils finissent par rentrer pour se rendre compte que j’étais coincé et en galère. Mais ils ont dit que tant que ça sonnait c’était que « ça allait ». Un gradé est aussi passé, qui a affirmé que je « jouais la comédie », j’ai eu beau réclamer qu’ils appellent le médical, ils n’ont rien fait. J’ai dû attendre de sept heures du matin à 13h30 pour qu’ils appellent enfin le médical, qui a appelé le SAMU, et j’ai été hospitalisé. Les intervenants du SAMU ont pris ma défense, leur a dit que je n’avais aucun intérêt à simuler cela et qu’ils avaient mis ma vie en danger.

    La deuxième fois, vendredi, j’ai du attendre trois heures pour être pris en charge, et mon codétenu a du me faire boire comme un bébé vu que je n’arrive pas à bouger du tout à ces moments-là. Bref, c’est humiliant et insupportable de vivre ça, et la pression, elle existe aussi pour mon codétenu.

    Bon, en plus, j’ai un kyste au cerveau, il paraît que c’était bénin en 2016 mais depuis aucun examen n’a été fait et j’en ai aussi réclamé. J’avais même un rendez-vous mais le jour de mon rendez-vous chez le neurologue, juste avant le confinement, on me prévient à 8 heures que je dois être extrait à 10h pour y aller. J’attends 45mn dans la cage à poule, et finalement ils m’annoncent qu’il n’y a pas d’escorte qui peux m’y amener et je rate donc le rendez-vous…. Depuis, j’ai appris que les matons avaient fait un rapport comme quoi j’aurais refusé l’extraction et que je refuse donc de me soigner ! Je l’ai appris à l’UCSA, bref, c’est abusé.

    Je vous tiendrais au courant de ce qu’il se passe pour moi par la suite, Force aux malades en prison, ils ont pas le droit de nous traiter comme ça, il faut en parler !

    Seb, prisonnier à Metz

  • Flash info quotidien du 5 mai 2020 : des nouvelles des CRA, des messages, réflexions et poèmes sur la mort en cellule.

    Flash info quotidien du 5 mai 2020 : des nouvelles des CRA, des messages, réflexions et poèmes sur la mort en cellule.

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : Olivier nous parle du procès de la mutinerie de Valence : « c’est une question de rapport de force ».
    • Message aux désespéré.e.s : lâchez rien, la lutte continue !
    • Trois messages de/pour prisonniers : Ramou, une maman et Camille.
    • Des nouvelles des prisons pour étrangers : à Lille et au Mesnil Amelot, révoltes et luttes en cours.
    • Un poème de Khaled : la corde ou la feuille.

    Témoignage du CRA de Lille :

    Hier je suis passé au juge mais ils m’ont refusé. J’ai été à l’hôpital, je me suis coupé parce que j’étais trop énervé. Ils m’ont ramené à l’hôpital psychiatrique. J’ai vu la psy. Le psy m’a donné 15 trucs de médicaments mais moi j’ai pas besoin de médicaments. Et après ils m’ont ramené au CRA.

    Ca fait 6 jours qu’on mange mais eux ils s’en foutent. On est trois bâtiments de musulmans qui font le ramadan et maintenant ils lavent plus qu’une fois par semaine le vendredi.

    On est presque 16 maintenant, avec les gens arrivés de Paris et les nouvelles entrées. Et dans tout le centre presque 50. Tous les jours ils ramènent des gens.

    Dans le bâtiment on a fait la grève à 11 pendant 6 jours. Mais ils répondent pas.

    Comme y a pas de parloirs on peut pas faire rentrer à manger, et la famille quand elle vient ils ont le droit de rien ramener.

    Moi perso ils peuvent pas m’expulser, ils restent encore 30 jours. Je vais repasser devant le juge. Maintenant c’est comme la prison depuis que c’est 90 jours. Ici ils donnent plein de médicaments à tout le monde c’est vraiment la galère.

    Ils nous ont dit : «Vous inquietez pas le mardi et le jeudi on pourra ramener à manger ». Mais ils laissent rentrer que des petits gateaux alors on a décidé de refuser de manger et tout. Parce que nos familles elles viennent de Lille, Paris ou Marseille.

    Tous les jours ils décident de changer les règles. Et nous on doit s’adapter.

    Eux ce qu’ils veulent c’est qu’on tape un flic ou qu’on brule une cellule qu’ils puissent nous envoyer en prison. C’est ça qu’ils veulent.

    Pour le moment c’est tout le bâtiment F qui est en grève de la faim. Mais on a appelé les autres bâtiments à faire comme nous et à arrêter de manger. Cette semaine ils ont expulsé des personnes vers la Roumanie. Mais nous on peut pas nous expulser parce que la frontière elle est fermée. Je comprends plus rien. Si je deviens fou c’est à cause d’eux. Après tu me ramènes à l’hôpital et tu dis que je suis fou ! Mais en fait c’est normal que je devienne fou, un juge me dit « Ramène tel papier, tu seras libre » Je le ramène et on me dit  « Ah il faut ramener un autre papier ». Depuis que je suis ici j’ai dépensé tout mon argent en tabac, parce que quand t’achètes du tabac il faut partager.


    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

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  • Flash info quotidien du 4 mai 2020 : quelle reprise des parloirs + des nouvelles de J.C. Merlet.

    Flash info quotidien du 4 mai 2020 : quelle reprise des parloirs + des nouvelles de J.C. Merlet.

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : Olivier nous parle du procès de la mutinerie du QMC de Valence en 2016.
    • Reprise des parloirs : mystère général même pour ce 11 mai, pas de dépôt de linge, masque obligatoire et un seul visiteur par parloir, donc impossible d’y amener les enfants.
    • Brève : 5 surveillants de Val-de-Reuil condamnés pour un passage à tabac et faux CRI.
    • A propos de Jean-Christophe Merlet, prisonnier handicapé au CD de Nantes : La justice et l’AP auraient-elles intérêt à ce que Mr Merlet meure en cellule ?

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • L’administration pénitentiaire et la justice auraient-elles intérêt à ce que M. Merlet meure en cellule ?

    L’administration pénitentiaire et la justice auraient-elles intérêt à ce que M. Merlet meure en cellule ?

    L’administration pénitentiaire n’aime pas la lumière ; le corporatisme y fonctionne à plein régime pour cacher ce que l’on nommerait poliment des bavures si elles n’étaient pas structurelles. Nous nous permettons de penser que les diverses plaintes que M. Merlet actuellement détenu au CD de Nantes a déposé contre des membres de l’administration pénitentiaire pour des faits de violences sont la cause de son maintien en détention, et d’un certain acharnement de cette administration et de celle de la justice à son encontre.

    L’Envolée est saisie par la famille et des amis de M. Jean-Christophe
    Merlet non seulement pour dénoncer la situation sanitaire dans
    laquelle il est maintenu mais aussi pour rendre publics les
    agissements de membres de l’administration pénitentiaire et du
    ministère de la Justice.

    Alors qu’il est handicapé et souffre de diverses pathologies sévères
    (respiratoires et neurologiques), alors qu’il est coincé dans un
    fauteuil roulant qu’il a de plus en plus de mal à actionner, alors que
    son état a été jugé incompatible avec un maintien en détention depuis
    2017 (rapport médical à l’appui), alors qu’il est conditionnable
    depuis 2016, Jean-Christophe Merlet est actuellement incarcéré au CD
    de Nantes, dans des conditions inadmissibles. Une première requête
    en suspension de peine pour raison médicale déposée en mai 2017 a été
    refusée en juillet… 2019.

    Depuis plusieurs mois déjà, une nouvelle requête en suspension de
    peine a été déposée sur le bureau de la juge d’application des peines,
    Mme Briand.
    La semaine dernière, l’avocate de M. Merlet a eu la bonne
    surprise d’apprendre qu’un nouveau passage en commission d’application
    des peines était prévu pour ce mercredi 6 mai. Nous nous réjouissons
    de cette soudaine accélération…

    Malheureusement, notre joie s’arrête là. En effet, Mme Briand,
    profitant d’une procédure permise par la LOI n° 2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19, a prévu
    que la commission se tienne « hors débat contradictoire »,
    c’est-à-dire sans la présence de M. Merlet. Notons au passage, d’une
    part, que de très nombreux avocats ont déjà déposé des recours pour
    contester ce qui constitue  « une atteinte manifeste aux droits de
    l’accusé et à ceux de la défense » ; et d’autre part, que tous les JAP
    de France ne procèdent pas de la sorte. Il s’agit donc d’un choix
    délibéré de Mme Briand de ne pas avoir à entendre de la bouche de M.
    Merlet la description de son quotidien en détention :
    fauteuil-lit-fauteuil-lit-lavabo-fauteuil-lit, 24h/24 en cellule.
    Rappelons encore une fois que M. Merlet ne dispose ni d’une cellule
    adaptée à son handicap (donc pas de douche possible), ni d’un suivi
    médical par l’UCSA (Unité de consultation et de soin ambulatoire) en
    rapport avec son état ; ni d’aucune aide pour se déplacer alors que
    ses membres sont gagnés par la paralysie.

    Mais surtout, en procédant de la sorte – une commission sans M. Merlet
    –, Mme la JAP et M. le procureur de la République n’auront pas à
    entendre ce que J.C. Merlet ne cesse de répéter depuis quatre ans, et
    qui a donné lieu aux diverses plaintes qu’il a déposées 
    ; plaintes
    qui, comme souvent dans ce genre d’affaires, semblent rester lettre
    morte. Puisque personne au sein des institutions judiciaire et
    pénitentiaire ne veut entendre ce que M. Merlet dénonce, nous nous
    devons de le rendre largement public aujourd’hui.

    Le 26 août 2016, à la centrale de Saint-Martin-de-Ré, M. Merlet se
    fait tabasser par une équipe de surveillants
    particulièrement violents
    et clairement identifiés au sein de la pénitentiaire et au-delà (Cf.
    le documentaire « A l’ombre de la République », de Stéphane Mercurio).

    Ce passage à tabac est en grande partie responsable de l’état de santé
    dans lequel il se trouve.

    Ce passage à tabac est survenu quelques semaines après que M. Sambaly Diabaté, un autre prisonnier de la centrale de St-Martin-de-Ré, a trouvé la mort entre les mains de certains surveillants. Le 9 août
    2016, M. Merlet avait assisté au début des violences qui ont abouti à
    la mort de M. Diabaté.

    La famille de M. Diabaté s’est portée partie civile et la plainte est
    en cours. Une reconstitution de l’affaire a eu lieu en janvier 2020
    alors même que tous les témoins n’ont pas été entendus. C’est
    notamment le cas de M. Merlet, qui aimerait être entendu sur ces faits
    pour aider à établir la vérité sur la mort de M. Diabaté.

    Le 18 mai 2017, M. Merlet porte plainte à son tour pour « violence en
    réunion commise par du personnel pénitentiaire » contre trois
    surveillants pour le tabassage qu’il a subi fin août 2016
    . Deux ans
    plus tard, le 6 août 2019, voyant que sa plainte n’avance pas, il
    porte plainte
    pour des faits de menaces et de dissimulation d’actes
    graves – aussi bien les violences qu’il a subi, que la mort de M.
    Diabaté –, contre une juge d’application des peines de La Rochelle,
    Mme. Gratacos, contre la vice-procureure de La Rochelle Mme. Ahras, et contre Mme Manaud Bénazéraf, directrice de la centrale de Saint-Martin-de-Ré au moment des faits.

    Dans le cadre de l’instruction de ces plaintes, nous savons qu’au
    moins une personne n’a pas été entendue : un agent de l’administration
    pénitentiaire en poste à Saint-Martin-de-Ré à l’époque,
    démissionnaire depuis, que M. Merlet cite comme témoin des agissements
    de la direction à son égard.

    Entretemps, au sein même de l’AP, la mort de M. Diabaté à eu de
    notables effets 
    dont le quotidien Sud ouest a fait état dans de
    nombreux articles : « Un rapport de l’inspection des services
    pénitentiaires rendu à l’automne 2016 ainsi que différents témoignages
    pointent divers dysfonctionnements et mettent en cause 10 ou 12
    personnes, y compris des membres de l’encadrement alors en poste à la
    centrale de Saint-Martin-de-Ré.
     » Un mois plus tard, le 1er décembre
    2016, un surveillant se donne la mort alors qu’il a été convoqué en
    vue d’une possible mise en examen.  « Un autre surveillant dont la
    participation aux évènements du 9 août 2016 est attestée s’est
    également donné la mort en avril 2017.
     » En décembre 2017, un
    troisième surveillant « également impliqué dans les évènements du 9
    août » fait une tentative de suicide à la centrale de Saint-Martin-de-Ré.

    Il faut rappeler, à toutes fins utiles, que la directrice qui était en
    poste à St-Martin-de-Ré en 2016 – et contre laquelle M. Merlet a donc
    porté plainte – n’est autre que l’actuelle directrice du CD de Nantes,
    Mme. Manaud-Bénazéraf.
    Par un mauvais concours de circonstances, elle
    a pris la direction de cette prison quelques mois à peine après que
    J.C. Merlet y ait été transféré début 2018. Avouez que c’est pas de
    chance pour Jean-Christophe.

    Il est effectivement compliqué de porter plainte contre la justice et
    ses prisons. Nous savons que la plupart de ses affaires sont
    étouffées.
    Les plaintes contre des surveillants n’aboutissent que
    rarement – notons ici la notable exception du 10 avril 2020, avec la
    condamnation de 5 surveillants du CD de Val-de-Reuil… alors quand
    elles impliquent des directeurs, des JAP, des procureurs, on y croit
    encore moins.

    A l’issue de la commission de mercredi, nous pouvons nous attendre à
    ce que J.C. Merlet soit non pas libéré, mais plutôt transféré ou «
    baluchonné » dans une autre prison pour tenter de l’isoler un peu
    plus,
    d’étouffer une nouvelle fois sa voix dérangeante en attendant
    qu’il ait l’amabilité de crever au fond d’une cellule.

    Soyons clairs : qu’on décrédibilise sa parole, qu’on brandisse sa
    prétendue dangerosité (depuis son fauteuil !) ou qu’on prétexte un
    quelconque manque au dossier, ça ne pourra désormais être compris que comme une ultime tentative pour le faire taire, le faire mourir entre les murs ; non pas pour la protection de la société mais pour la
    protection d’une caste et des amitiés au sein d’une corporation.

    De cette responsabilité, procureurs et juges d’application des peines
    auront à répondre.

    L’Envolée

    « Lettre à Mme la ministre »

    Vous pouvez lire ci-dessous des extraits d’une lettre adressée par des proches de J.C. Merlet à la ministre de tribunaux et des prisons le 01 mai 2020.

    Madame la ministre,

    Nous venons vers vous car nous sommes désespérés de la situation dans
    laquelle se trouve M. Jean-Christophe Merlet, numéro d’écrou 66740,
    incarcéré au CD de Nantes.

    Il a été reconnu depuis mai 2017, inapte a la détention. Vu son état
    de santé précaire, une demande de remise en liberté pour raison
    médicale a été demandé par Maître de Oliveira. Cela fait plus d’un an,
    on vient seulement d’apprendre que la juge d’application des peines
    Mme Briand a prévu de juger cette demande le 6 mai 2020, en séance «
    hors débat », donc sans la présence de M. Merlet, sous prétexte du
    Covi19.

    Va t il rester en prison malgré son problème de santé ?

    Malheureusement oui, car depuis qu’il a porté plainte à plusieurs
    reprises suite aux agressions qu’il a subit par 9 surveillants de la
    centrale de St-Martin-de-Ré, et qui sont la cause de son handicap a
    vie, l’affaire a été étouffée […].
    M. Merlet a déposé plainte le 06 Aout 2019 contre la procureur Mme
    Ahras, la juge et la directrice de détention Mme
    Manaud-Bénazéraf afin de faire connaître la vérité […].
    Tout ça parce que M. Merlet a été témoin des violences des
    surveillants qui ont causés la mort de M. Sambaly Diabaté le 9 aout
    2016, à la prison de St-Martin-de-Ré.
    M. Merlet veut témoigner et demande que son témoignage soit entendu
    afin que la vérité soit enfin dite a la famille de  M. Sambaly
    Diabaté.
    Madame la Ministre, nous aimerions savoir si c’est ça la justice? […]

    Madame La Ministre la vie de cet homme est entre les mains de la
    justice, j’espère simplement qu’il ne décédera pas en prison et que la
    justice de ce pays fera le nécessaire pour que ses droits ne soient
    pas bafoués.

    Veuillez agréer Madame la Ministre nos salutations respectueuses,
    Les amis de Mr Merlet

  • ÉMISSION DU 1er MAI 2020 :                  les prisonnier.es face au confinement, semaine 7 : proches et prisonnier.es tiennent le cap.

    ÉMISSION DU 1er MAI 2020 : les prisonnier.es face au confinement, semaine 7 : proches et prisonnier.es tiennent le cap.

    L’Envolée – émission du 1er Mai 2020 (1h30)
    • Clin d’œil : Olivier parle des QMC, prisons les plus sécuritaires de France, pendant le procès de la mutinerie de Valence en 2016.
    • Contaminations covid-19 en prison, on touche du bois : pas de cluster jusqu’ici. Mais toujours pas de parloirs !
    • Point sur le peu d’informations qui circule sur le retour des parloirs avec le déconfinement : mépris des familles et des prisonnier.e.s alors que le maintien du lien familial est impératif et urgent.
    • Retour sur les difficultés rencontrées lors des recours actuels et le climat dans les tribunaux, sous cette « justice de confinement ».
    • Topo sur la situation de Jean Christophe Merlet, prisonnier handicapé dont l’état de santé se dégrade. Nous attendons sa libération, bien que la période aurait déjà dû la rendre effective: acharnement de l’administration pénitentiaire ?
    • Lettre des proches à la ministre des tribunaux et des prisons : mise en danger des personnes privées de liberté, plus de 150 proches se sont mobilisé.e.s pour la signer (contactez-nous pour participer !)
    • Billet d’humeur : face à la répression en banlieue et dans les quartiers populaires, colère et parallèle avec les révoltes de 2005.
    • Des nouvelles des prisons pour étrangers. A Lille : blocage pour soins et tests, transfert des personnes considérées comme « meneuses » à Metz. Une cinquantaine de personnes expulsées vers la Roumanie ce jeudi, des prisonniers Mesnil-Amelot et de Lille. Pressions pendant le Ramadan.
    • Lecture de témoignages de prisonniers du CRA de Vincennes.
    • Début d’un tour du monde des révoltes et mouvements en prison : traitement des prisonnier.e.s palestinien.ne.s, gros mouvements des prisonnier.e.s argentin.e.s (lecture du manifeste des prisonnières et ex prisonnières d’Ezeiza) et brièvement aux États Unis.



    Billet d’humeur :
    C’EST PAS LA GUERRE SANITAIRE,
    C’EST LA GUERRE DES FLICS CONTRE LES JEUNES
    Comptez pas sur les grands frères pour éteindre le feu en banlieue

    2020 : le Coronavirus arrive. Confinement oblige, les quartiers sont déserts. Comme partout en France, les centaines de morts annoncés chaque jour font flipper même les petits qui sont habituellement posés tranquilles en bas des tours. Ils restent à la maison, où ils sont parfois dix à s’entasser les uns sur les autres dans un f2 ; donc effectivement, de temps en temps, un bol d’air s’impose… mais les flics s’emballent. Ils règnent en maîtres absolus dans les tristes rues désertées, mettent les bouchées doubles, collent des amendes même quand les consignes sont respectées. Insultes, humiliations, violences, torture… ils vont parfois jusqu’à tuer. Depuis le début du confinement, cinq personnes sont mortes suite à des contrôles d’attestation, et on ne compte plus les vidéos de contrôles abusifs ; les autorités détournent le regard comme si c’était normal. Quinze ans après les émeutes de 2005 en banlieue, c’est toujours le même mépris, le même aveuglement volontaire ; toujours le même permis de tuer.

    Samedi 18 avril, un jeune homme roule à moto à Villeneuve-la-Garenne. D’après les témoins, à un feu tricolore, le deux roues arrive à la hauteur d’une voiture de flics banalisée et un des flics ouvre la portière du côté du motard, le blessant grièvement à la jambe. La portière comme arme par destination – s’il s’agissait d’un citoyen lambda. Des centaines de vidéos montrent les moments qui ont suivi ce drame : on entend les gens dire aux flics qu’ils ont merdé, que c’est grave ; la colère gronde de partout. Le bruit court que le gars aurait perdu sa jambe…

    C’est la goutte qui fait déborder le vase. Y a plus de Covid-19, plus de confinement. Plus que le ras-le-bol de subir – et on retourne quinze ans en arrière : la france crâme. C’est pas la guerre sanitaire, c’est la guerre des flics contre les jeunes. Comme en 2005, la presse reste très discrète, les grands médias préfèrent gloser en boucle sur le déconfinement du 11 mai. Une fois de plus, on dirait que les jeunes des quartiers populaires peuvent bien crever. Au lendemain des affrontements, le ministère de l’Intérieur indique dans un communiqué de presse que “des médiateurs sont déployés par la commune de Villeneuve-la-Garenne”.

    2005 : Zied et Bouna, deux gamins assassinés impunément par les flics. A l’époque, on est beaucoup à s’être battus à coup de pierres face aux armes des condés qui n’hésitaient pas à nous tirer dessus à balles réelles. Sarkonar – le ministre de la Justice de l’époque – voulait passer la population de ces endroits où on crève assassiné par la police au Karcher. On est aussi beaucoup à avoir été incarcérés après ces combats de rue, pour incendie de véhicule, lancer de cocktails Molotov, jet de projectiles divers sur les bleus depuis les fenêtres – au bout de ces trois semaines intenses, il restait presque plus un seul micro-ondes dans le quartier ! On est beaucoup à pas avoir oublié les images de la télé qui disait que ça faisait les gros titres dans le monde entier : “Ça brûle dans les quartiers populaires de France.” Ceux qui ont vécu ça, on les appelle maintenant les “grands frères”… et c’est eux, devenus “médiateurs”, que la mairie de Villeneuve-la-Garenne “déploie” pour apaiser ceux qui ont vu l’un des leurs volontairement blessé par la police ?

    Comment imaginer une seconde que ceux qui ont vécu cette époque iront calmer leurs mômes ou leurs petits frangins ? Ce serait hypocrite de chercher à juguler la juste colère de ceux qui savent qu’ils ne sont jamais entendus et qui veulent simplement que la vérité éclate. Ils peuvent tout au plus endurer la souffrance de les voir revivre la même guerre qu’eux à quinze ans d’intervalle… et leur dire de faire attention à eux, et de faire attention les uns aux autres. Ne pas se laisser faire, c’est ne pas se laisser mourir, et c’est ce que font ces jeunes pleins de courage. Quelle insolence de la part de ces costumes-cravates. Comme si les anciens n’avaient pas de cœur ! Qu’ils sachent que Zied et Bouna restent les petits frères de toute une génération. Les autorités s’en doutent probablement, puisqu’elles lancent en même temps des poursuites contre les parents des jeunes émeutiers, comme déjà en 2005. Oui, on a grandi ; mais pas oublié, ni pardonné.


    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net, sur contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.


    Musique : O’Jays « Give The People What They Want », Kokomo Arnold « I’ll Be Up Someday », Lino « Qui Peut Comprendre », Nessbeal « A Chaque Jour Suffit Sa Peine ».

  • Flash info quotidien du 30 avril 2020 : la justice du confinement

    Flash info quotidien du 30 avril 2020 : la justice du confinement

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : Olivier parle du procès de Valence pour le mouvement au QMC en 2016.
    • Discussion avec l’avocat Matthieu Quinquis : Comment les juges administratifs défendent l’administration pénitentiaire.
    • Billet de Pierrot : la justice du confinement renforce le pouvoir des juges.
    • Des nouvelles de Fresnes à la suite de l’incendie d’un local : les ELAC doivent partir.

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
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    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Lettre de plus de 150 proches à la ministre des tribunaux et des prisons

    Lettre de plus de 150 proches à la ministre des tribunaux et des prisons

    Depuis la suppression des parloirs le 17 mars, les familles et proches de prisonniers et prisonnières vivent dans l’inquiétude. Réunis grâce aux réseaux sociaux, plus de 150 mères, pères, femmes, maris, conjoint(e)s, sœurs, frères, ami(e)s de prisonniers et prisonnières enfermés dans plus de 50 établissements ont écrit à la ministre de la justice et des tribunaux. Nous relayons ici leur lettre.


    Madame la garde des Sceaux,

    Nous nous permettons de vous écrire ce jour afin de vous faire part, nous aussi, de la situation de crise sanitaire carcérale dont nos proches sont victimes.

    Nous sommes un groupe de familles de détenus soutenues par Maître Blandine Weck afin de nous faire entendre, nos courriers envoyés individuellement aux différents représentants de l’Etat, administration pénitentiaire et autorités de proximité étant restés sans réponse. Nous nous sommes organisés et regroupés pour nous faire entendre et faire valoir les droits des personnes détenues, de nos proches, au vu de cette pandémie de Covid-19.

    Madame la Ministre de la Justice, le Président de la République lors de son allocution télévisée nous a répété à de nombreuses reprises que nous étions en état de GUERRE sanitaire. Malgré cela, vous feignez de ne pas entendre les nombreux professionnels du droit, associations, organisations de défense des droits des personnes détenues en France, qui sont terrifiés par la crise sanitaire et le foyer épidémiologique ou « cluster » en puissance que représente chacune des prisons.

    Face à la révolte des détenus, alors même que votre administration pénitentiaire est apeurée par les refus de remonter de promenade, les blocages, les montées sur les toits, les incendies dans toutes les prisons de France, vous avez envoyé les Éris alors que les détenus n’ont que ce seul moyen de se faire entendre et médiatiser leur conditions de détention. Combien de détenus vous ont fait part des violences physiques et/ou morales subies quotidiennement de la part de certains surveillants qui sont couverts par leur direction ? Combien de surveillants pénitentiaires usent de leur pouvoir pour être insultants, méprisants avec les détenus afin de les pousser à la faute ? Encore plus maintenant que la crise épidémique est à son paroxysme, par peur d’être eux-mêmes contaminés, ils souhaitent partir en repos aux frais de l’administration pénitentiaire en poussant des détenus déjà au bord de la rupture, ce qui accentue le climat anxiogène déjà existant.

    La Cour européenne des droits de l’Homme a, par ailleurs, déjà condamné la France à 17 reprises en raison des conditions de détention violant l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’Homme, qui prohibe la torture et les traitements inhumains ou dégradants. Ces condamnations concernent les conditions matérielles auxquelles les détenus sont soumis, des manquements aux soins médicaux ou encore des défaillances dans la prise en charge de personnes qui se sont suicidées en prison.

    Le 30 janvier 2020, la France a été une nouvelle fois condamnée par la CEDH pour ses conditions de détention ; depuis cette date, on vous a recommandé de faire face à ce problème structurel et d’envisager d’adopter des mesures générales visant à supprimer le surpeuplement et à améliorer les conditions matérielles de la détention.

    Le 17 mars, vous avez pris des mesures brutales, telles que de couper les détenus de tout parloir et de toute activité en détention, ce qui signifie concrètement que les détenus passent 23 heures sur 24 en cellule, dans quelques m2. Ces décisions s’apparentent à des mesures disciplinaires, en l’occurrence le confinement en cellule : UNE PUNITION.

    Comment pouvez-vous faire respecter les mesures de protection essentielles préconisées par l’OMS contre le Coronavirus dans les prisons, à savoir :

    ⁃ se laver fréquemment les mains à l’eau et au savon et/ou avecune solution hydroalcoolique, alors que vous avez refusé le gel par peur que les détenus n’en détournent l’usage et que les savons sont rationnés, voire inexistants ?

    ⁃ Éviter les contacts proches et maintenir une distance d’au moins 1 mètre avec les autres personnes, alors que les détenus se retrouvent entre 2 et 7 par cellule ?

    ⁃ Éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche ?

    ⁃ Se couvrir la bouche et le nez pour éviter la propagation des virus et autres agents pathogènes, alors qu’aucun masque ne leur est fourni et que les surveillants pénitentiaires eux-mêmes ne portent pas leur masques et leurs gants, ou que leur approvisionnement est insuffisant ?

    Comment comptez-vous endiguer l’épidémie au sein des prisons, alors que les lieux sanitaires sont pour la plupart insalubres et que certains détenus ne peuvent se doucher que trois fois par semaine, avec des claquettes pour éviter de contracter des mycoses ?

    Alors que depuis l’arrêt des parloirs, leur linge ne peut être lavé à 60°c.

    De plus, les palpations et les fouilles régulières des détenus se font au mépris des règles d’hygiène et des recommandations de l’OMS.

    Vous avez promis 40 € aux plus démunis afin de maintenir les liens avec les familles, mais là encore, toutes les prisons ne sont pas équipées de cabines en cellule, et si chaque détenu utilise le téléphone, le taux de contamination ne peut être qu’expansif ; et encore, quand le téléphone est en état de fonctionnement. Nombre de familles sont aujourd’hui coupées de tout lien avec leur proche en détention. Malheureusement, ces mesures que vous avez prises, Madame la Ministre, sont loin d’être à la hauteur des risques encourus, et ne pourront permettre d’atteindre l’encellulement individuel tel que le prévoient les articles 716 et D. 84 du Code de procédure pénale.

    Madame la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan vous a elle aussi alerté dès le 17 mars 2020 sur la situation des établissements pénitentiaires face aux risques de propagation du virus en vous faisant part du risque sanitaire élevé pour la population carcérale, leur sécurité n’étant plus garantie: « l’administration manquera donc à son obligation de protéger les personnes qu’elle a placée sous sa garde. »

    Le 20 mars 2020, le Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT) a souligné que « les autorités devraient recourir davantage aux alternatives à la détention provisoire, aux peines de substitution, à la libération anticipée et à la mise à l’épreuve. »

    Le 25 mars, la Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet a « exhorté les gouvernements et les autorités compétentes à travailler rapidement pour réduire le nombre de personnes en détention. »

    Le 27 mars, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et l’OMS ont publié des directives conjointes concernant la situation des personnes détenues dans le contexte de l’épidémie de Covid-19 en vue d’améliorer la prise en charge sanitaire en mettant en place des mesures de prévention au bénéfice des personnes détenues, de leurs familles et des personnels pénitentiaires.

    Madame la Ministre de la Justice, à partir de quel nombre de morts pensez-vous prendre les choses sérieusement ?

    Ne serait-ce que pour vous citer, suite à votre passage devant le conseil d’état quand il vous a donné la légitimité d’agir, vous avez déclaré : « C’est le régime actuel, nous verrons bien à la fin. »

    Madame la Ministre, n’avez-vous pas une once d’empathie pour ces être humains, pour nous, familles et proches de détenus ? Une once de respect pour l’ensemble des acteurs de la justice française qui vous font des recommandations sur la gravité des événements actuels ?

    Madame, vous refusez toute grâce collective, toute loi d’amnistie, alors qu’en temps normal l’accès aux soins est déjà catastrophique en milieux carcéral, et qu’on sait que la France n’a même pas assez de masques et de lits en réanimation pour l’ensemble des malades du Coronavirus.

    Pourtant, le Comité européen pour la Prévention de la Torture (CPT) précise que« les soins de santé dans les établissements pénitentiaires doivent être d’un niveau équivalent à celui des soins reçus dans la communauté extérieure ; elle demande que les principes éthiques qui guident la pratique générale s’appliquent aussi à la pratique en milieu carcéral ; elle précise que les besoins de santé du détenu devraient toujours constituer la préoccupation première du médecin, dont les décisions devraient être fondées uniquement sur des critères médicaux. »

    Cette crise sanitaire mondiale a transformé Rungis en morgue par manque de places dans les hôpitaux ; les crémations ne vont pas aussi vite que le nombre de morts que comptabilise le Covid-19 sur le territoire français ; ça ne vous pousse pas à réagir.

    Quand même l’Iran libère 85 000 prisonniers, que la Turquie vote une loi d’amnistie le 14 Avril qui permet la libération de 90 000 détenus, que le Président Birman Win Myint autorise l’amnistie d’environ 9 000 détenus (comme en 2019), chaque année à l’approche du nouvel an pour désengorger ses prisons… en France, pays des droits de l’homme et du respect du citoyen, aujourd’hui l’on s’assied sur les libertés fondamentales, et cela au mépris des nombreuses condamnations de la CEDH. Comme le disait si bien Albert Camus, « une société se juge à l’état de ses prisons. »

    Madame Belloubet, c’est vous qui avez la responsabilité de nos détenus et donc de garantir leur sécurité comme le stipule l’article 49 des RPE, qui précise qu’il faut assurer à la personne détenue « des conditions de vie qui respectent la dignité humaine ».

    De ce fait, nous souhaitons que des démarches concernant l’hygiène soit faites. Merci de bien vouloir faire le nécessaire afin que tous les détenus de France soient équipé(e)s de masques, de gel hydroalcoolique, de gants et de matériel de désinfection pour les cellules, car pour citer Monsieur le Président de la République dans son intervention du 13 Avril, « en complément des gestes barrières, l’Etat devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public. » C’est en tout cas le minimum que vous puissiez faire concernant l’hygiène. Pensez-vous en être capable?

    De plus, nous demandons qu’une solution soit apportée rapidement à nos proches pour maintenir les liens familiaux.

    Les parloirs sont suspendus jusqu’au 24 mai minimum (décision du ministère de la justice communiquée par l’association nationale des visiteurs de prison), donc nous souhaitons qu’une solution soit trouvée au plus vite. Pensez-vous être en capacité de palier le défaut du maintien du lien familial – prévu dans la loi – en nous donnant accès à des appels en vidéoconférence, comme vous l’avez autorisé pour les magistrat et pour les avocats, par exemple ?

    Sachez, Madame, que nous, familles et amis de détenus, comptons bien faire valoir les droits de nos proches en déposant des plaintes collectives avec composition de parties civiles à votre encontre et à l’encontre de l’ensemble des responsables de la machine judiciaire et carcérale, qui mettent la vie de des personnes privées de liberté en danger malgré les multiples appels au secours formulés par de nombreux représentants juridiques, associations, ou comme nous, mères, pères, femmes, maris, conjoint(e)s, sœurs, frères, ami(e)s et détenus.

    Article 223-7 du code pénal: « Quiconque s’abstient volontairement de prendre ou de provoquer les mesures permettant, sans risque pour lui ou pour les tiers, de combattre un sinistre de nature à créer un danger pour la sécurité des personnes est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende. »

    Madame la Ministre, vous aurez des comptes à rendre sur vos actions et inactions, mais vous ne pourrez pas déroger à vos responsabilités et vous devrez indéniablement y faire face, car nous serons là pour vous rappeler nos cris du cœur et les appels au secours que nous vous formulons depuis le début de cette guerre sanitaire.

    Madame la Ministre de la Justice, veuillez recevoir nos salutations les plus distinguées, en espérant que vous finirez par nous entendre, nous et nos proches incarcérés.

    Signataires :

    150 mères, pères, femmes, maris, conjoint(e)s, sœurs, frères, ami(e)s de prisonniers et prisonnières des établissements suivants : MA d’Amiens, MA d’Angers, CP d’Annoeulin, CP d’Antananarivo, CD d’Argentan, MA d’Arras, MA d’Auxerre, CO de Baie-Mahault, CD de Bapaume, MA de Béthune, CP de Béziers, MA de Brest, MA de Châlons-en-Champagne, CD de Châteaudun, Centrale de Clairvaux, Centrale de Condé-sur-Sarthe, MA d’Evreux, CD de Seysses, MA de Fleury-Mérogis, MA de Gradignan, CD de Joux-la-Ville, MA de La Talaudiere, CP de Havre, MA du Mans-Coulaine, CP de Liancourt, CP de Longuenesse, CP de Majicavo, CP de Meaux-Chauconin, MA de Mende, CP de Metz-Queleu, CD de Montmédy, CD de Nancy-Maxeville, MA de Nanterre, CP de Nantes, CP de Nouméa, CP d’Oermingen, CD d’Orléans-Saran, MA d’Osny, MA de Pau, CP de Poitiers-Vivonne, MA de Privas, CP de Rennes, quartier des femmes, CP de Rennes-Vezin, CP de Riom, CP de St Denis, MA de St-Malo, CD de St-Michel, MA de Grasse, CD de Tarascon, CD de Toul, MA de Toulouse-Seysses, MA de Vannes, MA de Tulle.

    Deux anciens prisonniers, ainsi que quelques détenus, qui ont tenu à signer ce courrier avec leur numéros d’écrou en souvenir d’une période sombre de l’histoire, en ne se sentant que de simples chiffres à vos yeux : 38849 – 38564 – 39072 – 39099 – 39060 – 39004 – 38880 – 37956 – 38884 – 14000 – 8705 – 11013 – 454281 – 12604 – 33170 – 79362 – 82496 – 82341 – 82673 – 64158 – 64825- 64794 – 36041 – 75734 – 81912

  • Flash info quotidien du 29 avril 2020 : 150 proches de prisonnier.es adressent une lettre à la ministre des tribunaux et des prisons.

    Flash info quotidien du 29 avril 2020 : 150 proches de prisonnier.es adressent une lettre à la ministre des tribunaux et des prisons.

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : Olivier décrit le début du procès de Valence pour le mouvement au QMC en 2016.
    • Lecture de la lettre à la ministre des tribunaux et des prisons, signée par plus de 150 proches de prisonniers et prisonnières de plus de 50 établissements.
    • Discussion avec Léa à propos de cette lettre.

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.