USA suite: 45 ans après la révolte des prisonniers d’Attica, comment l’appel du 9 septembre a-t-il été suivi, (mouvement contre le racisme institutionnelle à l’intérieur et à l’extérieur)
Brèves : Cahuzac et la justice
Mutinerie et incendie à Poitiers-Vivonne
Manif du 15 et ses violences policières
Villepinte et ses expériences auprès des prisonniers « bonnes conduites »
Ziks : Panther des Last Poets ; The riot in cell de The Robins ; NWA – Fuck the police
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Mardi 13 septembre 2016, l’information a tourné en boucle dans les grands médias :
« Le calme est revenu ce lundi soir vers 23 heures, après l’intervention de forces spécialisées à la prison de Vivonne, près de Poitiers. La mutinerie a débuté lundi à 17 heures. Une cinquantaine de détenus ont mis le feu à un bâtiment de ce centre pénitentiaire. Une dizaine (ou une soixantaine) de cellules ont été détruites. Ce mardi matin, deux détenus sont placés en garde à vue. La mutinerie serait partie d’une permission de sortie refusée à un détenu. Le détenu se serait rebellé, entraînant d’autres personnes dans son mouvement… »
Traitée comme un simple fait divers, cette information sera oubliée demain et aucun journaliste n’aura donné la parole aux premiers concernés : les prisonniers et leurs proches. Comme toujours, ils ont relayé en chœur la voix du ministère de la justice et d’un syndicat de surveillants. Mais quand les prisonniers et prisonnières se mobilisent pour dénoncer leurs conditions de détention ou simplement pour réclamer un peu d’air, rien qu’en faisant une pétition ils prennent de gros risques. Alors quand ils font brûler la prison… !
A Poitiers comme ailleurs, les prisonniers et prisonnières ont de nombreuses raisons de se révolter. Ce que nous connaissons de la prison de Poitiers-Vivonne depuis son ouverture, c’est entre autres :
– la pratique de fouilles à nu systématiques (pourtant illégales)
– le harcèlement nocturne des détenus particulièrement signalés (DPS)
– le passage à tabac de prisonniers, dont les plaintes ne sont ensuite pas prises en compte
– la répression des moindres revendications
– le passage au tribunal de prisonniers accusés abusivement par des surveillants de violences ou d’outrage (treizième mois garantis pour les matons)1
Nous savons que, suite à ce genre d’événements, la répression est très dure. Pour effrayer la population carcérale et lui faire passer l’envie de broncher, il faut désigner des « meneurs », les isoler et les condamner à de lourdes peines. Comme d’habitude, cette sanction judiciaire sera précédée « en interne » de tabassages, de chantages à la délation, de mise au mitard et/ou de transferts, loin des proches.
Appel à informations et récits
De l’extérieur, c’est à nous tous et toutes de rester attentifs, de montrer notre solidarité, de chercher et de relayer informations et récits directs. Les médias disent que deux personnes ont été placées en garde à vue. Il est important d’aller si on le peut au tribunal local pour suivre d’éventuelles comparutions immédiates, montrer sa solidarité, prendre et faire circuler des informations sur les suites judiciaires de la mutinerie. C’est en brisant la loi du silence imposée par l’administration pénitentiaire que commence la solidarité avec les mutins.
N’hésitez pas à prendre contact avec l’Envolée (journal pour en finir avec toutes les prisons) :
L’envolée – 43 rue de stalingrad – 93100 montreuil contact@lenvolee.net https://lenvolee.net
1 Pour en savoir plus : lire ou écouter l’interview de Nadia dans le journal l‘Envolée n°43 ou ici. Sur les revendications et la répression côté femmes : iciet là. Sur les fouilles à nu ici. Et sur le climat répressif ordinaire en détention : ici, et là…
» Les cons, ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnait »
Vous aviez deviné qu’on avait affaire à « des cons » , ils ont donc osé aller contre la loi, la jurisprudence, la défense, ils m’ont méprisé et vous avec moi.
Ils ont osé prononcer une petite radiation ( 3 ans de suspension dont un avec sursis)! Je me pourvois bien sûr en cassation mais cela ne changera pas grand chose à ma situation…..) je ne sais pas ce que je vais faire professionnellement mais cette nouvelle sanction injuste et illégale sonne à nouveau le glas de ma carrière.
Merci encore pour votre soutien et votre aide; le peuple m’a relaxé et ces O…. seront cassées, à coup sûr, dans un an et cela me fera une » belle jambe ».
Je reste à votre écoute et vous adresse mes meilleures salutations.
Téléphone : Aurore pour le procès de Kamel Bouabdallah
Enregistrement : Pierrette Poncela, prof de droit, sur la loi Taubira (loi relative à l’individualisation des peines et renforçant l’efficacité des sanctions pénales)
Brèves et annonces
–> Defcol, manif en soutien aux manifestants inculpés : 18 juin , procès de Kamel et de Ripert
–> Film : Diamant Noir avec Abdel Hafed Benotman
Musiques : Lucio Bukowski – Les faiseurs d’illusions sortent des lapins morts de leurs chapeaux ; Bobby Womack – Across 110th Street; Ray Jr – Biggie
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Nous appelons à être présents les 20, 21 et 22 juin 2016 à la cour d’assises d’appel de Grenoble qui va décider du sort réservé à Kamel Bouabdallah, 28 ans, condamné en première instance par la cour d’assises de Valence à vingt-cinq ans de prison.
25 ans ! Nous pensons qu’il est vital de visibiliser ce procès comme tant d’autres et d’élargir la solidarité auprès des prisonnières et prisonniers longues peines.(suite…)