Catégorie : Événements & communiqués

  • Lu ailleurs : « Combattre la répression dans les prisons »

    Lu ailleurs : « Combattre la répression dans les prisons »

    Le 1er mars dernier a paru sur Paris Lutte Infos un texte signé « Des proches de prisonniers et prisonnier.e.s » qui revient sur une tribune publiée par des proches d’Antonin Bernanos, et qui le disait frappé par une répression féroce dû à ses prises de positions politiques. Nous reproduisons ici ce texte, non pour entrer dans une quelconque polémique, mais parce que nous souscrivons à une bonne part de ce qui y est dit. Tous les prisonniers sont politiques.

     

    « Dans les prisons, le quotidien n’est que répression. A travers l’enfermement ou l’arbitraire de ses décisions, l’administration pénitentiaire harcèle et violente les prisonnier-e-s et leurs proches. Il est temps de combattre cette sordide banalité.

    Il y a encore quelques jours était publié un texte des proches d’Antonin Bernanos dans lequel elles/ils expliquaient les conditions intolérables d’enfermement qu’il subit. Samedi dernier, lors d’un événement organisé par le collectif libérons-les, Geneviève Bernanos, la mère d’Antonin, expliquait qu’Antonin vivait une situation similaire à l’ensemble des prisonnier-e-s de France. C’est ce que nous souhaitons rappeler à travers ce texte : ce sont soixante-dix mille prisonnier-e-s en plus de leurs proches qui souffrent aujourd’hui de ces mêmes conditions inhumaines. Pour faire en sorte que les mécanismes répressifs dans les prisons françaises ne soient pas passés sous silence et encourager à lutter contre la prison dans son ensemble.

    Soyons clair, ce que subit Antonin est intolérable : que ce soit l’enfermement, l’interdiction de communiquer avec l’extérieur, les transferts, les changements de cellule ou encore leur fouille punitive. Ce qui gêne dans ces textes, ce ne sont pas ce qu’ils combattent – nous aussi souhaitons voir les prisons en feu ainsi que le système de contrôle social qu’elles portent – mais la manière dont est présenté l’intolérable quotidien des prisons françaises qui semble devenir une mesure d’exception réservé à un militant qui a été médiatisé. Mais ce n’est pas le cas, ce qui est raconté est bien l’atroce banalité des prisons.

    Les mesures subies ne sont pas exceptionnelles et ne sont pas réservées à un prisonnier qui tient un discours politique depuis l’intérieur des murs. Présenter ces mesures de la sorte revient à nier la répression quotidienne des matons et cette répression n’est pas plus tolérable lorsqu’elle touche d’autres formes d’insoumission à l’arbitraire carcérale.

    Il semble donc nécessaire de rappeler les banalités intolérables des prisons françaises ; avec l’espoir que ce rappel mobilisera pour la lutte anti-carcérale et étendra les solidarités envers tou-te-s les prisonnier-e-s et leurs proches.

    Non, en France, un-e prisonnier-e n’a pas le droit de parler. Sa parole est contrôlée par l’administration pénitentiaire : les matons lisent l’ensemble de sa correspondance et ne se prive pas de la censurer ou d’arrêter un coup de fils lorsqu’ils considèrent que cela est dangereux (par exemple : hier, mon codétenu s’est fait défoncé par les matons, j’ai peur pour ma gueu.Biiiippp… Biiiippp… Biiiippp…). Savez-vous que l’administration pénitentiaire a le droit de refuser qu’un détenu s’exprime à visage découvert dans un documentaire ? Comme cela a été le cas pour le documentaire Le déménagement interdit de diffusion à la télévision durant deux ans car sa réalisatrice a refusé de flouter des personnes qui souhaitaient s’exprimer face caméra.

    Oui, les fouilles de cellule sont utilisées comme punition. Tous les matons de France savent qu’il y a des téléphones et du shit dans la grande majorité des cellules (surtout que bien souvent ça leur permet d’arrondir leur fin de mois). Surtout, c’est une épée de Damoclès suspendue au-dessus de tou-te-s les détenu-e-s. Il suffit qu’un maton se dise « aujourd’hui, c’est lui que je veux faire chier », il fait une fouille de cellule et peut envoyer n’importe qui au mitard (le mitard, c’est la prison dans la prison – tu es seul.e en cellule tous les meubles sont soudés au sol, le matelas est parfois enlevé la journée, tu n’as le droit qu’à une radio, tabac, bouquin, stylo et papier).
    Lorsque un.e prisonnier.e montre publiquement qu’il.elle a accès à des choses illégales en prison, l’Administration Pénitentiare ne laisse pas passer. Ce n’est pas une question de discours politique… Bibi-craveur qui a filmé un clip de rap en détention, les boys de Villepinte qui font un mannequin challenge… BigUp à tous de forcer ces espaces de liberté que ce soit pour une prise de parole politique pour Antonin, artistique pour Bibi-craveur, ou juste un délire pour les gars de Villepinte. Surtout qu’on sait que vous avez mangé derrière.

    Oui, les « décisions de gestion des établissements » sont des attaques supplémentaires. Une fois qu’un-e prisonnier-e a passé les murs de la prison, l’Administration Pénitentiaire a les pleins pouvoirs sur son devenir. Arbitrairement, elle peut décider des changements de cellule, de régime de détention, et même de prison. Par ces mesures, elle tente de briser les liens qui existent entre les prisonnier-e-s et avec l’extérieur, et les solidarités qui pourraient se construire. C’est aussi utilisé comme un moyen de pression afin de calmer les révoltes, avec par exemple des retours en régime fermé (22h/24 enfermé en cellule) alors qu’on bénéficiait de portes ouvertes à l’étage. Enfin, les transferts de prison éreintent les proches qui doivent toujours s’adapter aux bornes en plus et subir les retards des nouveaux permis de visite.

    Non, il n’y a pas de courrier complétement secret en détention. Normalement, les correspondances avec les avocats, les juges, les autorités administratives indépendantes (contrôleur général des lieux de privation de liberté et défenseur des droits) ne peuvent être ouvertes. Mais souvent, des « erreurs » sont commises… Chacun sait que ce ne sont pas des erreurs mais bien des ouvertures illégales de courrier. Aucun maton ne sera réprimandé ou rendu responsable de ces formalités illégales, comme pour les faux en écriture des policiers.

    Oui, les familles et proches de détenu-e-s subissent aussi l’incarcération. En effet, pour faire des demandes de parloir c’est la croix et la bannière. Les dossiers incomplets sont refusés. Le juge d’instruction ou la direction de la prison peuvent décider comme bon leur semble de refuser à une personne un parloir. Ils n’ont même pas besoin de justifier leur refus. Des recours administratifs peuvent être réalisés, mais ces derniers sont long et aboutissent assez rarement. Il arrive d’obtenir la décision d’un appel de refus de parloir, plusieurs mois après. Parfois même, la personne est sortie. Alors imaginez le processus d’une demande de parloir lorsque les proches n’ont pas de papiers, lorsqu’ils ne parlent pas français, …

    Tout ce que nous venons de décrire est intolérable et est subi par l’ensemble des soixante-dix mille prisonnier-e-s de France. Nous n’avons décrit ici qu’une petite partie des attaques de l’administration pénitentiaire contre les enfermé-e-s. Nous n’avons pas, non plus, développé le rôle social de la prison qui est de dompter les pauvres.

    Les réactions, à l’extérieur, existent (rassemblement devant Fleury pendant la grève des matons à la suite de l’appel de l’intérieur, manif à Montreuil Occupons les maisons, détruisons les prisons et autres…) mais restent peu nombreuses. Surtout, il semble que le quotidien carcéral ou le rôle social de la taule dans le monde capitaliste intéressent peu les militants, ou seulement lorsqu’un camarade est touché. L’objectif n’est pas ici d’en faire le procès, mais bien le constat, pour qu’enfin nous réagissions !

    Ne laissons pas les soixante-dix mille prisonniers et prisonnières de France seuls.
    Feu à la taule. Liberté pour toutes et tous.

    Des proches de prisonniers et prisonnières. »

    P.-S.
    Pour s’informer sur les prisons :
    Des émissions de radio : L’Envolée et Ras les murs
    Des bouquins : Foucault / Wacquant / Rouillan / Hafed
    Des films : Sur les toits / Faites sortir l’accusé / A l’ombre de la République
    Portails internet : Carcéropolis / prison insider
    Guide à l’usage des proches des personnes incarcérées

  • SOIRÉE DE SOUTIEN POUR PIOTR PAVLENSKI ET OKSANA SHALYGINA LE 24/03 A 19H

    SOIRÉE DE SOUTIEN POUR PIOTR PAVLENSKI ET OKSANA SHALYGINA LE 24/03 A 19H

     

    La voix humaine est un instrument puissant, mais elle n’est pas toujours audible. La procédure judiciaire contre Piotr Pavlenski se déroule à huis-clos et le prive de l’usage de sa voix.

    Piotr Pavlenski a été arrêté le 16 octobre 2017 après l’action « Eclairage » réalisée place de la Bastille et lors de laquelle il a éclairé la Banque de France.

    Piotr Pavlenski : «Mettre le feu dans la Banque de France c’est mettre l’éclairage sur la vérité que les autorités nous ont forcé à oublier.

    La Bastille a été détruite par le peuple révolté; le peuple l’a détruite comme symbole du despotisme et du pouvoir. Sur ce même lieu, un nouveau foyer d’esclavage a été bâti, la banque, qui trahit les révolutionnaires et qui sponsorisa le Versailles criminel. La Banque de France a pris la place de la Bastille, les banquiers ont pris la place des monarques.

    La grande Revolution Francaise a fait de la France un symbole de liberté pour le monde entier.
    En 1917, grâce à ce symbole, la Russie s’est élancée vers la liberté. Mais cent ans plus tard la tyrannie règne de nouveau, partout.

    La renaissance de la France révolutionnaire déclenchera l’incendie mondial des révolutions.
    Dans ce feu la Russie commencera sa libération».

    Après 4 mois de détention préventive à la maison d’arrêt de Fleury-Merogis, le 9 février 2018, le juge des Libertés et de la Détention a prolongé ce délai de 4 mois supplémentaires.

    Par ses actions, Piotr Pavlenski hausse la voix pour attirer l’attention sur les répressions et sur l’acceptation de ces répressions par la société.

    Écrit par Oksana Shalygina, militante russe et compagne de Piotr.

    Piotr subit depuis plusieurs années la répression de l’État russe contre sa lutte politique. Aujourd’hui, dans le pays que l’on tente de faire passer pour celui « des droits de l’homme », le même processus se répète. L’Etat français tente de le cacher et de le faire taire, réprime tout lien entre Piotr et sa famille et empêche sa grève de la faim et de la soif. La machine judiciaire et carcéral fait tout pour les isoler, face une procédure compliqué et à un manque de liens vers l’extérieur.

    Pour faire parler de la situation de Piotr et d’Oxana, pour leur apporter une solidarité physique et financière, nous organisons une soirée de soutien le samedi 24 mars a 19h au Bar les trois gares, 28 boulevard Poniatowski, 75012 Paris (M. Porte de Charenton).

  • « Faites sortir l’accusé » dans les salles en février 2018

    « Faites sortir l’accusé » dans les salles en février 2018

    Les Films du bout de la ville  et les Ami.e.s de Philippe Lalouel présentent, 

    Faites sortir l’accusé, histoire d’une longue peine 

    un film documentaire de PeG écrit avec Philippe Lalouel 70 mn

    – Séances FEVRIER 2018 –

    En présence du réalisateur et de protagonistes du film

    Le jeudi 08 FEVRIER – 18H – PARIS – Université TOLBIAC

    à l’invitation de la Bibliothèque autogérée de Tolbiacdans le cadre du « mois contre l’enfermement » Université Tolbiac, Amphi L, 90 rue de Tolbiac, 75013 Paris

    Le samedi 10 FEVRIER –15H30 – PARIS – La Bellevilloise

    dans le cadre du festival Bobines Sociales et en présence de l’EnvoléeLa bellevilloise, 19-21 Rue Boyer, 75020 Paris (Le programme du festival sur bobines-sociales.org/)

    Le jeudi 22 FEVRIER – 20H30 – TOULOUSE – American Cosmograph

    En présence de Corinne Lakdhari (Act-up) et Monique Erbée, protagonistes du film, 24 Rue Montardy, Toulouse, american-cosmograph.fr/les-fanzines/

    Le mercredi 28 FEVRIER – 20H – BAYONNE – ZIZPA GAZTETXEA

    à l’invitation du GENEPI, ZIZPA GAZTETXEA, 7 Quai de Lesseps, 64100 BAYONNE, Ouverture du lieu 19h30, Projection à 20h30

    Le mardi 06 MARS – 20H – BAGNOLET – Cin’HOCHE

    En présence de Delphine Boesel, présidente de l’OIP et protagoniste du film, Cin’Hoche, 6 rue Hoche, 93170, Bagnolet

    https://fr-fr.facebook.com/faitessortirlaccuse/

    http://leseditionsduboutdelaville.com

    Faites sortir l’accusé, un film de PeG, écrit avec Philippe Lalouel, 70 mn, produit par Les films du bout de la ville et les ami.e.s de Philippe Lalouel. Montage : ZED, PeG / Musique : Kindred / Images : N.Potin, C6C7, Gago, F. Lathuillière, PeG / Moyens techniques : radio la Locale, L’Envolée.

    Synopsis : Pour des vols et des évasions à la fin des années 1980, Philippe Lalouel est en prison depuis 30 ans. Contaminé par le VIH lors d’une transfusion sanguine, il se bat pour ne pas mourir entre les murs. Au fil d’une longue correspondance avec le réalisateur, il prend la parole depuis une prison de haute sécurité et refuse sa destinée de fantôme social. Autour d’un énième procès aux assises, sa compagne Monique, et un groupe d’amis se battent à ses côtés pour le faire sortir. Une histoire d’amour et d’amitiés qui dévoile une partie de l’implacable machine judiciaire. Une plongée anti-spectaculaire dans le temps infini des longues peines.

    Philippe Lalouel is one of France’s many long-serving prisoners, having spent more than thirty years of his life behind bars, initially for robbery and more recently for attempting escape. He is HIV positive and had long fought not to die inside. In this film, he speaks of his refusal to be eliminated, his refusal to

  • CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LES CONSÉQUENCES DE LA GRÈVE DES MATONS


    Appel à la conférence :

    CONFÉRENCE DE PRESSE SUR LES CONSÉQUENCES DU MOUVEMENT DE GRÈVE DES SURVEILLANTS PÉNITENTIAIRES SUR LES PRISONNIERS

    Le mouvement de grève des gardiens de prison suite à l’agression d’un des leurs par un prisonnier menacé d’extradition est largement médiatisé, mais les conséquences de leur mouvement sont systématiquement passées sous silence. Prisonniers et prisonnières sont privés de travail et de cantine ; les promenades sont écourtées ou supprimées ; dans certains établissements, les surveillants coupent l’eau et l’électricité. De nombreux parloirs sont suspendus, ou reportés.Le maintien des liens familiaux, déjà si difficile, est encore mis à mal. La violence de ce traitement exacerbe encore les frustrations des prisonniers, qui subissent déjà la violence de l’enfermement : ce mouvement ne peut que les pousser à bout et provoquer de nouveaux débordements.

    L’Envolée, le Syndicat pour le respect et la protection des prisonniers et l’association Pour les détenus de France, harcèlement physique et moral appellent à une conférence de presse à ce sujet.

  • CRÉATION DU 1ER SYNDICAT DE PRISONNIERS (PRP) ET GRÈVE DES MATONS : DOSSIER DE PRESSE

    Fermeture des parloirs et de l’accueil aux familles, remises de peines bloquées, jugements reportés pour les prévenu.e.s comme les condamné.e.s, pas d’accès aux cabines téléphoniques, à la promenade et à la plupart des activités, fermeture des cantines et rationnement des gamelles, coupures d’eau/ d’électricité, pneus cramés devant les portes…

    Voila 2 semaines que les matons ont abandonnés leur poste pour fanfaronner à la télé et pleurnicher sur leur situation (à se demander à quoi ils s’attendaient en passant le concours). Ca réclame plus d’armes, plus de personnel, plus d’encadrement, bref plus de sécuritaire. Et pendant ce temps, la machine carcéral continue de tourner et de broyer des vies au quotidien. Bah oui, on allait quand même pas arrêter les condamnations et fermer les prisons ! Alors les keufs et les ERIS s’occupent du maintien de l’ordre, les mouvements des détenu.e.s sont restreints et le peu de confort qu’on peut gratter à l’intérieur est retiré. On tente de les pousser à bout. A l’extérieur, les familles n’ont pas de nouvelles de leurs proches, se retrouvent bloquées devant les parloirs avec comme accueil ligne de matons et pneus en feu. Et la pression monte, les journées se ressemblent et sont toujours plus sombres.

    Alors avant que tout explose et que le débat s’oriente sur « la violence des prisonnier.e.s », des proches d’incarcéré.e.s, qui viennent de créer le 1er syndicat de prisonniers (le PRP), prennent la parole pour dénoncer les violences de l’AP et de l’État, et mettre le point sur la situation qu’ils vivent actuellement.

    Articles :

    Le Monde

    Le Monde 2

    20 Minutes

    La Nouvelle République

    Le Point

     

    Sons :

    France Culture

    France Inter

  • APÉRO DE SOUTIEN JEUDI 07/12

    APÉRO DE SOUTIEN JEUDI 07/12

    Erratum : Pour des raisons d’organisation, l’apéro a lieu le jeudi 7 et non le mardi 5.

    Parce qu’on a encore beaucoup de choses à se dire … et qu’il nous reste plein de vin, l’Envolée organise un apéro, présentation-discussion, autour de la parution de son dernier numéro. Venez à partir de 19h, jeudi prochain, au bar des trois gares/chez Sylvia, 27 boulevard Poniatowsky, métro Porte de Charenton.

    FB

    L’Envolée

    L’Envolée est un journal qui parait quatre fois par an. Il publie les lettres de prisonniers que nous recevons, des compte rendus de procès auxquels nous assistons, et des analyses sur la société et ses lois.

    Le journal prolonge le travail mené par des émissions de radio indépendantes qui maintiennent un lien entre l’intérieur et l’extérieur des prisons, en dehors du contrôle de l’administration pénitentiaire.

    Le journal est réalisé par des ex-prisonniers et des ex-prisonnières ou des proches de prisonniers qui pensent qu’il est primordial de publier des textes venus des prisons et des textes contre les prisons. Prisonniers et prisonnières décrivent leur quotidien, dénoncent leurs conditions de détention, se battent contre l’enfermement. Ils et elles le feront toujours mieux que tous ceux qui veulent parler à leur place (journalistes, sociologues, experts, militants).

    Une parole de prisonnier qui sort et attaque l’administration pénitentiaire ou la justice, qui plus est quand cette parole est collective, constitue un acte politique qui dérange l’ordre des choses. L’Envolée se veut porte voix des prisonniers et prisonnières qui luttent contre le sort qui leur est fait ; mais nous ne sommes ni les porte parole, ni un syndicat de prisonniers. Cela ne nous empêche pas, bien sur, de soutenir et d’aider des prisonniers qui sont proches de nous ou qui nous demandent d’être solidaires.

    Nous espérons toujours que les mots inspirent des luttes contre la justice et l’enfermement. Pour nous, la liberté est un rapport entre les gens qui se battent ensemble pour la gagner.

    Le journal s’inscrit dans l’histoire de la critique sociale abordée sous l’angle du droit et de la justice. La prison est le ciment nécessaire à l’Etat pour permettre au capitalisme de se développer. Prisons et Justice servent principalement à enfermer la misère. L’enfermement carcéral joue un rôle social de repoussoir : il produit une peur nécessaire au maintien de cette société.

    Ainsi la prison sert aussi à enfermer dehors. Les familles et les proches de prisonniers et de prisonnières le savent bien.

    Ce journal survit maintenant depuis plus de 15 ans malgré les censures de l’administration pénitentiaire, malgré les poursuites récurrentes pour diffamation, malgré nos faibles moyens. Nous ne comptons que sur l’argent des abonnements et des évènements que nous organisons pour financer la sortie régulière du journal. Donc n’hésitez pas à écrire, à vous abonnez et à abonner des prisonniers en faisant parvenir leur numéro d’écrou (l’abonnement est gratuit pour les prisonniers).

    Si vous souhaitez écrire à un prisonnier ou une prisonnière dont vous aurez lu un courrier dans le journal ou sur ce site, nous pouvons vous faire parvenir son numéro d’écrou – si la personne nous a donné son accord pour le faire.

    A bas les prisons, toutes les prisons… soyons solidaires des enfermés qui refusent de se résigner, solidaires des familles et des amis qui se démènent tous les jours pour ne pas lâcher face à une administration oppressante.

  • « LES LAMES DE RASOIR, ÇA SE DIGERE BIEN »

    Conférence de presse le 27 septembre devant les Baumettes à 11h

     

     

    Le 10 août 2017, lendemain de son arrivée aux Baumettes, Bilal Elabdani est retrouvé mort dans sa cellule. La veille, lors de la comparution immédiate, les magistrats avaient décidé de ce placement en détention provisoire alors qu’ils demandaient en même temps une expertise psychiatrique. La famille avait alerté du danger que représentait cette mise en détention, avec dossier médical à l’appui. L’administration pénitentiaire se disculpe en prétendant n’être au courant de rien, ce qui est évidemment invraisemblable.

    D’autres décès ont eu lieu ces derniers mois aux Baumettes. Ces actes désespérés résonnent dans les motivations de détenus qui s’opposent à l’administration pénitentiaire. C’est le cas d’Abdelhalim qui a débuté une grève de la faim et de la soif le 22 août, rejoint en solidarité par Samy, son cocellulaire, le 26 août. Vu son état de santé trop critique, Samy y met fin le soir du 31 août pour continuer la lutte autrement, avec des soutiens extérieurs. Ils dénoncent une prison insalubre et délabrée (escaliers et plafonds qui s’écroulent, y compris dans les cellules), la non-conformité aux normes européennes, des maladies (gale, staphylocoques), des cafards, des rats, des champignons, et bien sûr… des matons violents et leurs abus de pouvoir. Lorsqu’ils ont commencé leur grève, l’administration pénitentiaire leur a délibérément coupé l’eau et a retiré le frigo de leur cellule, en pleine canicule.

     


    « Ils m’intimident et je ne peux même plus aller à l’infirmerie par crainte de représailles de ces mêmes surveillants. »

    Samy


     

    Samy Miout est originaire de Nantes. Alors qu’il est incarcéré, l’hôpital l’informe du prochain décès de sa mère. Il fait envoyer à l’administration pénitentiaire un certificat de fin de vie en date du 15 avril 2017 pour retourner la voir dans sa ville d’origine… Sa demande n’a pas été prise en compte. Elle décède le 6 mai, et il n’a pas pu assister aux obsèques. Samy demande un transfert pour rapprochement familial dans la région nantaise.

    Le 1er août, il est agressé par des matons lors de son retour de l’ucsa (unité de consultations et de soins ambulatoires). Il demande un rendez-vous à l’infirmerie pour faire constater ses lésions et obtenir un certificat médical. Ce rendez-vous est accordé pour le 3 août mais, à l’heure dite, les matons refusent de l’extraire de sa cellule et de l’accompagner à l’infirmerie. En réaction, il bloque sa cellule et détruit le lavabo. Il restera toute la nuit dans la cellule inondée et ses appels à l’aide ne recevront aucune réponse. Le 8 août, il porte plainte et demande une protection judiciaire mais, en l’absence de certificat médical, cette plainte reste à ce jour sans suite. Le 28 août, alors qu’il est en grève de la faim et de la soif depuis 2 jours, il n’avait toujours pas vu de personnel médical malgré son état de santé qui se dégradait, et n’avait pas reçu de formulaire de grève. Il subit de plus l’ironie des matons. Pour ne citer qu’un exemple, suite à une tentative de suicide, on lui dira : « Les lames de rasoir, ça se digère bien. »

     

    Abdelhalim Trazie-Bi, quant à lui, est actuellement au seuil de la mort du fait de la déshydratation. Placé en réanimation le 25 août, il sera ramené peu après en prison. Il arrache alors ses perfusions et recommence sa grève de la faim et de la soif. Abdelhalim devait être libéré en juin dernier, mais le juge d’application des peines procède à une révocation de trente mois de sursis cumulés. Abdelhalim n’a pas pu assurer sa défense puisque ni lui ni son avocat n’avaient été informés de l’audience. Ce dernier a aussitôt déposé une plainte contre x pour « faux et usage de faux », considérant, documents à l’appui, que la signature figurant au bas de la convocation n’est pas celle de son client. Puis, se rendant compte, début août, que le Parquet général n’a pas été saisi de sa plainte, pourtant enregistrée au greffe du tgi de Marseille le 12 juillet 2017, son avocat s’est adressé directement à plusieurs procureurs-adjoints. Abdelhalim a fait trois tentatives de suicide en l’espace d’un mois. À chaque fois il a été remis dans sa cellule alors qu’il pouvait à peine se tenir debout, et aucun soutien psychologique ne lui a été apporté.

     


    Aux dernières nouvelles, Samy a été placé au quartier disciplinaire. Abdelhalim continu sa grève de la faim. Huit prisonniers se sont solidarisés, ils ont été mis à l’isolement…

    Conférence de presse le 27 septembre devant les Baumettes à 11h !

     


    Déroulement de la conférence :
    -Communiqué de presse sur la situation de Samy Miout et Abdelhalim Trazie-bi par le Collectif Soutien aux Détenus en France harcèlement moral et physique avec Maître Tarrasconi (Baumettes historique)
    -Communiqué de presse sur l’histoire de Bilal Elabdani par l’émission de radio Passe-Muraille, avec la famille de Bilal Elabdani et son avocat – Maître Pouillaude (Baumettes II)

     


    Pour leur écrire :

    CP des Baumettes historique, Samy Miout 184 030, Bâtiment A, 213 chemin de Morgiou, 13404 Marseille Cedex 20
    CP des Baumettes historique, Abdelhalim Trazie-Bi 183 546, Bâtiment A, 213 chemin de Morgiou, 13404 Marseille Cedex 20

     

    Organisé par le collectif Casse-muraille et le collectif soutien aux détenus de France ( harcèlement moral et physique)

     

  • Dans un monde dominé par l’argent et ceux qui en accaparent toujours plus, la prison est un outil de contrôle social, un épouvantail à destination des populations les plus fragiles, les plus pauvres. Le NPA invite l’Envolée (carrément…) pour la fête de l’humanité, nous tiendrons une table de presse la journée du samedi !
    https://www.youtube.com/watch?v=pH4qtHvl-64

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  • ILS SONT EN TRAIN DE TUER FABRICE BOROMÉE / CONFÉRENCE DE PRESSE JEUDI 6 JUILLET 2017, PARIS 12eme

    JEUDI 6 JUILLET / 11HEURES

    Café Chez Sylvia, 27 boulevard Poniatowsky, 75012 PARIS
    (métro : Porte de Charenton)

    organisée par
    L’Envolée
    -journal et émission de radio sur FPP tous les vendredi 19h-20h30 –
    L’association Ban Public
    Maître Benoit David

    Cette conférence de presse reviendra sur la situation du prisonnier Fabrice Boromée actuellement incarcéré à la prison de St-Maur. L’administration pénitentiaire veut l’éliminer alors qu’il ne fait que demander un transfert en Guadeloupe pour être rapproché des siens.

    Comme plus de 500 prisonniers originaires des DOM-TOM, Fabrice Boromée purge une peine en métropole, loin de ses proches. Il réclame son transfert en Guadeloupe depuis 2011. L’administration pénitentiaire (AP) fait la sourde oreille, et le juge d’application des peines l’empêche même de se rendre à l’enterrement de son père en septembre 2012. Il tente alors de se faire entendre en « prenant en otage » un maton de Condé-sur-Sarthe avec Rachide Boubala. En 2013, Il écope d’une peine de huit ans pour cette tentative de prise de parole. En septembre 2015, alors qu’il fait le tour des quartiers d’isolement (QI) des prisons françaises depuis trois ans et demi, le directeur de Vendin-le-Vieil lui fait miroiter sa sortie de l’isolement, mais il change d’avis à son retour de vacances et envoie son sous-directeur lui annoncer qu’il va y être maintenu: Fabrice le retient pendant deux heures. La justice répond systématiquement à toutes ses tentatives pour se faire entendre par des peines supplémentaires. Entré en prison pour une peine de huit ans, il en a maintenant plus de trente à faire. L’AP lui fait payer sa détermination en refusant de lui faire rejoindre la détention dite normale. Maintenu à l’isolement, sans cesse transféré (Fleury-Mérogis, Clairvaux, Lannemezan pour la seule année 2016, et maintenant St-Maur), entravé dans tous ses déplacements en prison (y compris lors de la distribution des repas), il fait l’objet d’insultes racistes et de passages à tabac de la part des matons.

    Fabrice Boromée vient d’être transféré à la centrale de Saint-Maur, il est toujours à l’isolement, sauf que là l’administration pénitentiaire a transformé sa cellule en mitard en ajoutant une grille devant la porte. Il n’a pas de parloirs, les matons ont dissuadé l’aumônier de venir le voir en lui faisant croire qu’il était dangereux et qu’il s’en prendrait à lui en lui jetant de l’urine à travers la grille. La psychologue refuse d’intervenir au prétexte de conditions indignes et incompatibles avec l’exercice de ses fonctions. Le docteur, obligé de passer vérifier s’il est toujours vivant, se contente d’un « ça va » et repart. Il est privé de toute activité- depuis peu il peut refaire du sport mais sans que l’entraineur n’entre dans la cellule avec lui. Il est interdit de promenade le week-end sous prétexte que le chef de détention n’est pas là. Il est menotté et entravé, encadré par plusieurs surveillants armés de boucliers pour les rares mouvements qu’il fait en dehors de sa cellule, comme pour aller à la douche ; douche qui lui est aussi refusée le week-end. Les matons lui jettent sa gamelle à travers la grille comme à un chien.

    Pour protester contre ces mesures, le 21 mai Fabrice a refusé de se laisser menotter et de remonter en cellule. Il a bloqué la douche de 9 heures à 15 heures pour demander son transfert immédiat en Ile-de-France. Sa situation n’ayant pas changé, il a bloqué de nouveau la douche le vendredi 16 juin. Cette fois-ci, la directrice a utilisé les gros moyens pour le dégager : les Eris, avec casques, boucliers et autres armes de toutes sortes, sont arrivés et ont lancé une grenade assourdissante dans la douche ! Fabrice est au mitard pour 30 jours supplémentaires. Il n’entend plus d’une oreille, il est très inquiet. Il est écrasé de chaleur toute la journée avec des maux de tête violents et permanents. Le médecin refuse de l’examiner, passant juste la tête à travers les barreaux du mitard.

    L’administration pénitentiaire l’a averti : rien ne changera d’ici son probable transfert pour Réau en novembre. Associations, contrôleur des lieux de privation de liberté, etc., tous sont informés, mais aucune réponse de leur part à ce jour.

    L’administration pénitentiaire de Saint-Maur cherche méthodiquement à éliminer Fabrice Boromée, dont elle ne sait que faire : cette torture a pour but de le pousser à bout jusqu’à ce qu’advienne l’irréparable.

    Face a cette situation, nous demandons:
    Que Fabrice Boromée sorte immédiatement de l’isolement et que cesse l’acharnement de l’administration pénitentiaire contre lui.
    Qu’il soit transféré en Guadeloupe près de sa famille et ses proches ;
    Qu’il soit, d’ici là, immédiatement transféré en région parisienne, de manière à ce qu’il puisse avoir un parloir régulier avec son ami en métropole.

    Contact presse :

    L’Envolée :

    contact@lenvolee.net/twitter : @anticarcéral/ 0612443960
    Maitre Benoit David : 06 63 08 17 39
    Fabrice Boromée, Maison centrale Bel Air, 36 255 Saint-Maur cedex

    Et dans Politis l’article de Selim Derkaoui à lire ici.

    Conférence de presse

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  • Inonder l’AP de courrier, pour aider Fabrice Boromée, transféré à la centrale de Saint-Maur

    Fabrice Boromée a quitté l’isolement à la centrale de Lannemezan, pour être transféré à la centrale de Saint-Maur (à côté de Châteauroux), toujours à l’isolement. Il y est déjà passé il y a quelques temps et redoutait ce transfert. Comme à son habitude, l’AP n’a pas même feint de prendre en compte les demandes de Fabrice : il se bat toujours pour son rapprochement familial en Guadeloupe, et sachant que l’attente peut être encore longue, il aimerait au moins être transféré en région parisienne de manière à être visité. Il a besoin de notre aide depuis dehors. Ecrire à l’AP est une des formes très concrètes que peut prendre notre solidarité à toutes et tous. Pour soutenir Fabrice, les animateurs et animatrices du collectif Prison par terre ont écrit un courrier type que nous publions ici. Vous pouvez vous en inspirer ou l’imprimer tel quel afin de l’envoyer aux différents échelons hiérarchiques de l’AP dont vous trouverez les adresse en fin de courrier. A vos imprimantes ou à vos stylos. Gageons que la direction de Saint-Maur sera au moins surprise par un afflux de courrier en soutien à un prisonnier à peine arrivé et qu’elle pense isolé.

    A L’ATTENTION DE LA DIRECTION DE L’ADMINISTRATION PÉNITENTIAIRE,

    Madame, Monsieur,

    Nous, collectif Prisons par terre, sommes particulièrement inquiets quant à la situation de Monsieur Fabrice Boromée, c’est pourquoi nous vous écrivons. Condamné à une peine de 34 ans, en ayant purgé 7 ans dont 6 en métropole, nous estimons que le parcours de Fabrice vous est parfaitement connu, depuis sa première incarcération à l’âge de 16 ans, jusqu’aux peines qui lui sont infligées encore aujourd’hui. Il nous semble ici inutile de vous résumer les faits, la justice et la direction de l’administration pénitentiaire se plaisent à les rappeler et à les communiquer lors de tous ses passages au tribunal.

    Depuis ses 16 ans, il a passé moins de sept mois en liberté ; aujourd’hui, à 36 ans, il lui reste au minimum quinze années à purger.  Il dénonce depuis toujours les conditions de détention que vous lui imposez ; son combat a suffit pour enclencher et justifier un harcèlement permanent. Privations, isolement, gamelle jetée au sol « comme pour des chiens »… autant de violences qui laissent transparaître la volonté de l’isoler et le briser. Sa résistance a été réprimée par de nouvelles années d’enfermement. Ce que vous imposez à Fabrice n’est rien d’autre qu’une mise à mort sociale.

    Aujourd’hui, et à la suite d’une grève de la faim, Fabrice appelle à ce que des solidarités s’expriment et soutiennent son combat. Il n’a qu’une seule demande : être transféré en Guadeloupe. En ne cessant de lui refuser ce droit, l’Etat crée les conditions de ce qu’elle qualifie d’ »incidents », mais qui ne sont pourtant que de légitimes revendications. Ses décisions attisent les tensions et cherchent à casser les liens de solidarités créés avec Fabrice, en même temps qu’elles impactent sa famille et ses proches en Guadeloupe. Nous avons une pensée pour eux.

    Face a cette situation, nous demandons:
    – que Fabrice Boromée soit transféré en Guadeloupe près de sa famille et ses proches ;
    – qu’il soit, d’ici là, immédiatement transféré en région parisienne, de manière à ce qu’il puisse avoir un parloir régulier avec son ami en métropole.

    Notre solidairté avec Fabrice est sans faille ; vos barreaux n’y changeront rien.

    Le collectif Prison Par Terre

    Les trois adresses auxquelles vous pouvez adresser ce courrier :

    Direction Interrégional des services pénitentiaire de Dijon Centre

    72 a rue d’Auxonne

    BP 13331

    21033 Dijon Cedex

    Tel : 0380725000 / Fax : 0380672055

    Direction de la maison centrale de Saint-Maur

    Bel Air

    36255 Saint-Maur Cedex

    Tel : 0254082900

    Direction de l’Administration Pénitentiaire, Philippe GALLI , directeur de l’Administration Pénitentiaire

    13 place Vendôme 75042 Paris Cedex 01

     

     

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