Catégorie : Événements & communiqués

  • Lourdes peines et répression des soutiens au procès de la deuxième mutinerie au QMC de Valence

    Vendredi 10 mars 2017 se tenait le procès de deux prisonniers, Romain Leroy et José Torres, accusés d’être les auteurs de la mutinerie du 27 novembre 2016, au sein du Quartier Maison Centrale du nouveau centre pénitencier de Valence. En l’espace de deux mois, fin 2016,  deux mutineries éclataient et révélaient les conditions de détention drastiques et inacceptables, que subissent les prisonniers longues peines stockés par l’AP dans ces nouveaux QMC. Comme au premier procès, le tribunal est bouclé et les soutiens empêchés de rentrer. Pire qu’au premier procès, les deux accusés mangent de lourdes peines. Eléments de non compte-rendu… encore un.

    Appel à solidarité avec les mutins et rendez-vous devant le tribunal

    Adeline, la compagne de R. Leroy avait appelé à un large soutien notamment lors d’entretiens téléphoniques avec les radios de l’Envolée et Papillon (vous pouvez écouter l’émission de l’Envolée du 20 janvier et celle de Papillon du 2 février ). On y entendait sa détermination, son envie de lutter  : elle refusait que son compagnon et son co-accusé ne se fassent massacrer. Le jour du procès, elle a les yeux qui brillent, elle a même la pêche car c’est « son jour à elle aussi », son jour de lutte partagée contre la pénitentiaire. Elle s’est bougée pour réunir ce monde en soutien. Devant le tribunal, nous rencontrons la famille de José . Dès l’arrivée du fourgon où se trouvent les prisonniers, toute une équipe de cousins, sœur, père montent au portail qui sépare la rue de la cour du tribunal pour se faire entendre de José. Ils arrivent même a prendre une photo.

    Un procès public transformé officieusement en huis-clos

    Comme au procès de la première mutinerie, c’est une armada de flics sur-armés qui bloquent l’entrée du tribunal. Il nous est impossible de passer la porte, encore moins d’accéder à la salle d’audience.  A moins d’avoir la carte de presse des médias à la botte de l’Etat, un écusson de l’administration pénitentiaire, ou un bête uniforme bleu. Seuls quelques proches des prisonniers pourront rentrer en prouvant leur lien familial avec une carte d’identité. Les flics laissent planer le doute sur le fait de laisser entrer à l’audience Adeline, la compagne de Romain Leroy pour affirmer leur autorité et faire monter la pression sur elle, sur lui et enfin sur nous … Le procès commence, elle ne peut toujours pas entrer dans la salle d’audience. Les flics ont bien vu qu’elle était accompagnée d’un soutien anticarcéral ! On imagine très bien Romain Leroy cherchant inquiet, stressé, énervé de ne pas trouver sa femme à l’audience. Pour J.Torrés, les flics de l’escorte appliquent un autre stratagème pour le faire monter en pression. Ils prétextent que la sœur filme le procès avec son téléphone et vont le rapporter au juge, qui la fait sortir définitivement de la salle. Une manière bien sale de punir les mots de soutien clamés par la famille lors de l’arrivée au tribunal des deux inculpés .

    Les autres personnes qui sont là pour apporter leur soutien, entendre et relayer la parole des prisonniers, ne peuvent pas rentrer. Sans explication, ou plutôt avec des prétextes différents : un coup le tribunal est plein, un autre coup c’est un simple « non, vous vous ne rentrerez pas », une autre fois c’est ordre du procureur général… bref l’accès au tribunal est interdit. Ce procès comme le précédent est censé être public, mais une fois de plus, la justice fait ce qu’elle veut, la police travaille pour elle et pour que la parole des prisonniers en lutte ne sorte pas…

    Mise en scène caricaturale de la « dangerosité » des prisonniers et du soutien extérieur.

    Contrairement au procès de la première mutinerie, ni R. Leroy, ni J. Torres ne sont considérés comme des prisonniers particulièrement dangereux pourtant le dispositif de sécurité est une nouvelle fois impressionnant et démesuré. Il manque juste les tireurs d’élite ! L’accès au tribunal est sous surveillance. D’ailleurs deux caméras globes filment la place en continu… A l’entrée, les flics caparaçonnés sont armés de tasers, de gazeuses, de matraques télescopiques. Ce serait risible s’ils ne s’en étaient pas servis. Une fois la compagne de R. Leroy entrée, les personnes interdites d’accès à l’audience se rassemblent devant l’entrée du tribunal pour montrer leur mécontentement. Une personne se met à chanter une chanson anti-flic dans une autre langue. Et puis, un dialogue s’installe entre le chanteur et une personne passante bien énervée de pas arriver à déposer plainte contre les flics. C’est ça qui les décide à une violente attaque à coups de matraques, de gazeuses, d’étranglements. Ils embarquent deux personnes au comissariat pour une garde à vue d’environ 24 heures. On pouvait lire dans le torchon local (le dauphiné libéré), que suite à une manifestation anticarcérale et des contrôles d’identités se passant mal, les flics ont arrêté deux personnes. Elles sont accusées, comme toujours dans ces cas là, de violences et outrages sur personnes dépositaires de l’ordre public. L’attaque des flics à coups de matraques et gaz au poivre était donc un simple contrôle d’identité ! C’est vrai que par les temps qui courent, les gens devraient savoir que ce sont les pratiques courantes de la police.

     Une mutinerie, le seul moyen de se faire entendre pour dénoncer les conditions impossibles de détention dans ce QMC

    Les prisonniers protestaient contre le régime de détention trop strict de la nouvelle prison de Valence.

    « Ça fait 10 ans que je suis en prison, et je n’ai jamais vu ça » raconte Romain.

    Il parle d’un régime carcéral trop strict, inadapté aux détenus lourdement condamnés, et d’une administration sourde à toute revendication. 

    « On demandait simplement à ce que ça fonctionne comme une vraie maison centrale » enchaîne José, l’autre « meneur » de la mutinerie.

    Les prisonniers avaient fait part de leurs revendications de manière pacifique à plusieurs reprises auprès de la direction de l’établissement (courriers, refus de réintégration des cellules ou blocages de cour de promenade). Ils avaient alerté l’OIP et le Contrôleur général des lieux de privation de liberté :

    « Y a un peu tout qui ne va pas dans cette prison. Le problème est le mauvais fonctionnement de cette maison centrale gérée comme une maison d’arrêt disciplinaire (un seul mouvement à la fois, pas de cuisine), les parloirs se passent mal car ils (les surveillants, NDLR) sont tout le temps sur notre dos. Ils ne sont pas capables de livrer les cantines. On veut fonctionner comme une vraie centrale, avec d’avantage de liberté […] On vous parle de longues peines, de plus de convivialité, du mode de vie […] On a demandé à parler au directeur, on les a saoulés avec ça […] Des surveillants sont même venus nous dire de faire quelque chose », a déclaré José Torres. Et Romain Leroy d’ajouter : « Voilà dix ans que je suis incarcéré. Le système pénitentiaire français se préoccupe plus de la modernité des nouvelles prisons que de la vie à l’intérieur. Je n’ai pas fait cette mutinerie que pour parler de Valence. Ce n’est pas la seule prison de niveau 4 en France. Il y a un gros problème de communication dans ces prisons ».

    Quand des prisonniers se révoltent et se mutinent … ils prennent des risques énormes. L’un des inculpés, José Torres terminait sa peine de 7 ans et demi de prison ( + 18 mois pris à l’intérieur pour un chargeur de téléphone rentré illégalement, ça fait cher payé le chargeur !). Il devait bénéficier d’un aménagement de peine courant 2017. Romain Leroy remarque :

    « Si je casse juste une caméra dans le couloir, on m’enferme au mitard et personne dehors ne saura ce qui se passe ici, alors j’ai tout cassé et voilà, il y a des gens devant le tribunal, voilà la presse qui est venue au procès…» et il conclut que « quand les écrits ne font rien que reste-il à part les actes ? »

    Lui, a été transféré à Moulins.

    Une proche dira, hors de l’audience :

    « c’est pas vrai que les QHS sont fermés depuis les années 80, ou alors ils ont juste changé de nom et s’appelle maintenant les QMC. »

     Un verdict sévère et des magistrats obnubilés par les dégâts

    Le tribunal n’entend que l’avocat du centre pénitentiaire qui chiffre les dégâts à 1 696 000 euros. Une somme pareille pour 4 cellules cramées ! Une des proches ajoutera :

    «  Vous vous rendez compte a ce prix là, tout ce qu’on pourrait construire ! »

    Les dégâts proviennent très majoritairement de l’intervention des pompiers, alors ça aurait été moins coûteux de tout laisser disparaître ! Le procureur N. Julia, après avoir rappeler que les prisonniers encourent une peine de 20 ans, réclame  8 ans de prison ferme… A l’audience, les deux prisonniers ont reconnu s’être emparés des clefs du surveillant mais ont nié les violences. Ils ont reconnu avoir « cassé quelques caméras et ouvert les portes des cellules de 40 détenus », mais ils ont nié avoir incendié les quatre cellules et dégradé du matériel mobilier.

    Néanmoins, après 6 heures d’audience, malgré une défense et des prisonniers relatant les conditions de détentions insupportables le verdict est salé : 5 ans de prison ferme pour les deux mutins. Immédiatement, R. Leroy et J. Torres ont fait appel de cette décision.

    Le procureur est satisfait, lui qui voulait faire un exemple.

    Suite à ce procès et cet appel que demandent les deux mutins, soyons au rendez-vous et restons en contact avec eux. Ne laissons pas l’administration pénitentiaire les isoler, les faire oublier ou tenter de les faire taire.

    Solidarité avec les mutins de Valence et leurs proches !

    Pour un compte rendu plus détaillé de ce qu’il s’est joué dans la salle, on peut écouter l’émission de l’Envolée du vendredi 17 mars avec Adeline et Michèle.

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  • Solidarité avec Georg Huss en danger à la MA de Mulhouse, l’AP fait le mort…

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    Voici les dernières informations concernant la situation de Georg HUSS. Ce prisonnier allemand a fondé un syndicat de prisonniers en Allemagne. Il est incarcéré à la Maison d’Arrêt de Mulhouse, où il a entamé une grève de la faim le 1er janvier pour appuyer ses demandes, notamment la fermeture sous 3 mois de la taule dans laquelle il est actuellement détenu. Vous pouvez lire ici en détail ce qu’il a déclaré au début de son mouvement.

    A ce jour, il pèse 56 kg, se sent extrêmement faible, mais poursuit sa grève de la faim. Il y a un mois précisément, il avait déjà perdu 10 kg. Le médecin de la M.A. de Mulhouse considère pourtant qu’il n’y a pas d’urgence pour l’hospitaliser.

    Ses amis du Syndicat des prisonniers en Allemagne et en Autriche s’inquiètent de la dégradation de son état de santé face au silence et à l’inertie que lui oppose l’Administration pénitentiaire.

    Comme l’écrit Georg dans un précédent courrier : « Faire le mort, c’est la tactique du système répressif dans ces cas-là ! »

    Pour celles et ceux qui souhaiteraient lui adresser un mot de soutien (en allemand, de préférence, mais également en anglais ou en français) voici son adresse :

    Georg HUSS N° d’écrou 42048, Maison d’Arrêt de Mulhouse, 59 Avenue Robert Schuman B.P 3129 68063 Mulhouse Cedex

    Il est loisible également d’exiger des nouvelles de son état de santé en appelant directement le Service pénitentiaire d’insertion et de probation de la prison de Mulhouse au numéro suivant : 03 89 36 34 00 [du lundi au vendredi, de 9h30 à 11h45 et de 14h à 16h]. Pour joindre directement ce service, choisir la touche 3 puis la touche 1 dans le menu vocal.

    Il est fort probable que les CPIP ne veuillent pas donner suite à vos demandes (dans la mesure où vous ne seriez pas de sa famille), mais la démarche reste très importante et ne manquera pas de remonter, notamment si les appels se multiplient.

  • « J’invite tous les prisonniers à s’unir », communiqué de Georg Huß en grève de la faim à la maison d’arrêt de Mulhouse

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    Un prisonnier allemand, Georg Huß enfermé à la MA de Mulhouse nous a fait parvenir une liste de revendications liées à la situation particulière dans laquelle il se trouve et  pour dénoncer l’état dans laquelle se trouve la MA de Mulhouse.

    Pour appuyer ses revendications, il a entamé une grève de la faim depuis le 1er janvier. Depuis fin janvier, il a également entamé une grève de la soif.

    Georg est l’un des trois membres fondateurs de la branche autrichienne d’un  syndicat de prisonniers allemands, le Gefangenen-Gewerkschaft / Bundesweite-Organisation. Avant son transfert en France il avait déjà longuement lutté dans les prisons autrichiennes pour l’amélioration des conditions de détention. A cause de la barrière de la langue il est particulièrement isolé, mais a décidé de se battre. Nous devons faire circuler le plus largement possible ses revendications pour tenter de faire réagir la direction de cette MA particulièrement indigne et immonde.

    Pour lui témoigner votre solidarité, vous pouvez écrire à Georg Hüss (en Allemand ou en Espagnol de préférence) :

    Georg Huß
    Numéro d’écrou 42048
    Maison d’Arrêt de Mulhouse
    59 Avenue Robert Schuman
    68100 Mulhouse

    Pour faire pression sur la MA, prendre des nouvelles de Georg vous pouvez écrire ou téléphoner à :

    Maison d’Arrêt de Mulhouse, Direction
    59 Avenue Robert Schuman
    68100 Mulhouse

    TEL : 0389363400

    J’ai commencé ma grève de faim le 1er janvier 2017

    Voici une liste des demandes à ce moment :

    1. Fermeture de la Maison d’Arrêt de Mulhouse (MA) dans trois mois.

    2. Observations immédiates et détaillées de la Maison d’Arrêt de Mulhouse par :

      1. des organismes gouvernementaux ;
      2. des agents non étatiques ;
      3. des consulats responsables pour les étrangers dans la MA de Mulhouse ;
      4. des syndicats des gardiens de la MA de Mulhouse.
    3. Amélioration immédiate des conditions matérielles et des insuffisances en matière d’hygiène (moisissure noire, etc.).

    4. Investigations immédiates et collecte de preuves par le procureur.

    5. Consultations et soins médicaux spécialisés par des spécialistes extérieurs pour les prisonniers, s’il l’en faut.

    6. Autorisation de recevoir de l’argent par courrier et versement des mandats déjà versés et retenus pour l’instant.

    7. Mise à disposition d’interprètes, délivrances de tous les formulaires, documents, dossiers et annonces dans les langues adaptées à la population prisonnière.

    8. Égalité du traitement de tous les prisonniers – sur le niveau national, européen et mondial.

    Concernant ma sécurité personnelle :

    1. Pas de transfert de la Maison d’Arrêt de Mulhouse contre ma volonté.

    2. Ordonnance des mesures seulement en présence de mon avocat choisi et d’un interprète.

    3. Liberté de communication avec des représentants des Syndicats des prisonniers allemands et autrichiens, avec l’ambassade allemande, Amnesty International Frankfurt, Mag. Dr. Ernst Pöschl et avec les représentants des médias.

    4. Visite immédiate d’un membre du clergé germanophone à mon choix.

    5. Visite dans les meilleurs délais de mon psychothérapeute.

    J’invite tous les prisonniers à s’unir, à créer des syndicats et à exprimer leur solidarité – surtout en France, mais aussi globalement !

    Solidarité dans la lutte pour les droits des prisonniers et respect des droits des prisonniers !

     

    Pour mémoire, après un passage du Contrôleur général des lieux de privation de liberté en 2010, un article de Europe 1  – qui, fait rarissime laissait la parole à des prisonniers- dénonçait déjà en ces termes la situation à la MA de Mulhouse :

    « Un rapport dénonce les conditions de vie « indignes » des prisonniers dans un bâtiment de 1865. Dans son rapport, le contrôleur général des lieux de privation de liberté indique qu’il n’a jamais été confronté à une situation aussi dégradée, depuis le début de sa mission. Jean-Marie Delarue a dénoncé mardi les conditions de vie indigne dans lesquelles les détenus de la prison de Mulhouse sont obligés de vivre. L’édifice, d’une capacité de 280 places, compte actuellement un peu plus de 300 détenus avec parfois des pointes pouvant dépasser les 400 personnes. Les bâtiments on été construits en 1865 et certaines cellules sont encore en terre battue. A l’intérieur, les toilettes sont si exigües qu’il est impossible de s’y asseoir correctement. « C’est sale, il y a des puanteurs épouvantables. Vous rentrez là-dedans, vous vous demandez ce que vous faites là. Quand vous avez un détenu qui est malade, qui a des coliques, avec les WC au milieu, bonjour… », raconte cet ancien détenu, sorti récemment. « Les douches, c’est pareil, champignons, moisissures. Il y avait des soucis de chaudière, bien sûr. Des fois il n’y avait pas d’eau chaude. On avait l’eau froide en plein hiver », ajoute un autre prisonnier récemment libéré.

    Rien n’a changé.

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  • « Pisser dans l’herbe… » / un spectacle proposé par le Théâtre du sable et Prison par terre

    Mercredi 21 et jeudi 22 décembre 2016 à 20h30 à la Parole errante (Montreuil)

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    Nous vous proposons de découvrir la pièce de théâtre « Pisser dans l’herbe… », produite par le Théâtre du Sable, qui sera créée le 21 et 22 décembre prochain à la Parole Errante. Écrite en collaboration avec Christine Ribailly, bergère actuellement détenu-e, ce spectacle s’est aussi nourri de lettres de Philippe Lalouel, actuellement incarcéré à la centrale de Lannemezan, Émilie D. et du livre Pourquoi faudrait-il punir? de Catherine Baker.

    « Pisser dans l’herbe… » est interprété par Philippe Giai-Miniet et mis en scène par Marie Paule Guillet. La pièce dresse un tableau qui interroge la justice, l’Administration Pénitentiaire et les modes répressifs préconisés depuis toujours.

    Camille: Le maton me reproche de ne pas lui dire bonjour. Si je ne te dis pas bonjour, c’est une forme de respect. Et c’est aussi un refus de l’hypocrisie. Je n’ai aucune envie que tu passes une bonne journée et j’espère bien qu’il y aura des évasions et des mutineries…

    Le Collectif Prison Par Terre qui travaille à développer des solidarités avec les prisonniers, assurera une table d’informations et proposera boisson et restauration dont la recette est destinée aux prisonnières et prisonniers.

    Avec l’espoir que « Pisser dans l’herbe… » vous procure des émotions durables et nous offre matière à discuter.

    Théâtre du Sable/ Prison Par Terre

    Tarifs
    Tarif: 10€
    Soutien compagnie: 15€
    RSA, chômeurs, étudiants … : Prix libre

    Si possible, réservez vos places : melodieberger@riseup.net

    Lieu
    La Maison de l’Arbre / La Parole Errante
    9 rue François Debergue
    Montreuil (93)
    Métro Croix de Chavaux

     

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  • Quand la justice fait obstacle à l’exécution d’une décision… de justice

    A.  passe devant le juge le 13 octobre à 9 heures, au palais de justice de Valence. Elle risque d’être ré-incarcérée : on lui reproche de ne pas avoir exécuté un TIG (travail d’intérêt général)… alors même qu’elle a tout fait pour ! Petit retour sur cette ubuesque histoire. Pour ne pas la laisser seule face à cette drôle de machine, à la fois bureaucratique et vengeresse.

    labyrinthe« Voici une histoire parmi d’autres qui montre comment la justice cherche à piétiner celles et ceux qui ne baissent pas la tête.

    En 2014, A. est condamnée à 8 mois de prison, pour une récidive de conduite sans permis. Incarcérée à la maison d’arrêt de Valence, elle y subit des violences de la part de certains surveillants. De l’intérieur, elle décide de porter plainte contre eux et de dénoncer leurs agissements. Mais cette plainte est, aujourd’hui, classée sans suite. À sa sortie, elle participe à des rassemblements devant la maison d’arrêt de Valence, ce qui lui vaut un rappel à la loi, des menaces, et des pressions de la part de sa conseillère du Spip Nathalie PERRIN (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) en rapport à son contrôle judiciaire.

    En juin dernier (2015), A. est condamnée pour un autre délit antérieur à son enfermement. Elle écope de 105 heures de TIG (Travail d’intérêt général) à faire dans un délai de douze mois. En septembre, elle prend contact avec la conseillère Spip chargée de la mise en place de son TIG. Mais au goût de Mme Perrin, A. n’est pas assez disponible (alors que ça n’empêche pas l’exécution de sa peine), et surtout son attitude n’est pas docile et ça lui déplaît fortement. Elle rédige un rapport négatif à son sujet, puis refuse de la rencontrer à nouveau. Durant l’hiver, le Juge d’Application des Peines, F.Dumas, couvre le comportement de sa subalterne, et menace A. de l’incarcérer – en révoquant le sursis correspondant à la non exécution de la peine, soit 6 mois de prison – au prétexte qu’elle ferait preuve de « mauvaise volonté ».

    Depuis lors, A. a effectué d’innombrables démarches : cherché elle-même des structures qui acceptent de la prendre en TIG (l’attestent pas écrit), interpellé la direction du SPIP, écrit plusieurs courriers à son juge pour lui expliquer la situation, demandé à changer de conseillère SPIP puisque Mme Perrin refuse de la laisser faire son TIG dans les structures qui acceptent de la prendre, demandé au juge de convertir les heures de TIG en jour amende, interpellé des médiateurs afin que cette situation trouve une issue…

    Mais le temps passe et elle n’a aucune réponse de la part du juge. Celui-ci attendait-il que le délai soit écoulé pour lui reprocher de ne pas avoir exécuté sa peine ? Et ainsi, tenter de l’incarcérer ? Pour cela, A. a l’obligation de se rendre à un débat contradictoire au palais de justice de Valence le 13/10/16, le juge voulant mettre à exécution la peine de 6 mois d’emprisonnement.

    On utilise malheureusement le même mot : « justice » pour parler d’une valeur idéaliste, pour laquelle on se bat parfois ; et cette institution qui a pour but principal d’apprendre la soumission et de briser celles et ceux qui passent devant les magistrats. Le juge Dumas fera, comme depuis des mois à son sujet et des années au sujet de centaines d’autres personnes, ce qu’il veut de la liberté et de la vie d’A. ; mais cela ne se fera pas dans l’indifférence générale !

    Soyons présent/es au palais de justice de Valence

    Le 13 octobre dès 9 heures

    Des proches de A.

     

     

  • Bernard Ripert répond à l’annonce de sa « radiation »

     

     

     

     » Les cons, ça ose tout, c’est à ça qu’on les reconnait »

    Vous aviez deviné qu’on avait affaire à « des cons » , ils ont donc osé aller contre la loi, la jurisprudence, la défense, ils m’ont méprisé et vous avec moi.

    Ils ont osé prononcer une petite radiation ( 3 ans de suspension dont un avec sursis)! Je me pourvois bien sûr en cassation mais cela ne changera pas grand chose à ma situation…..) je ne sais pas ce que je vais faire professionnellement mais cette nouvelle sanction injuste et illégale sonne à nouveau le glas de ma carrière.

    Merci encore pour votre soutien et votre aide; le peuple m’a relaxé et ces O…. seront  cassées, à coup sûr, dans un an et cela me fera une  » belle jambe ».

    Je reste à votre écoute et vous adresse mes meilleures salutations.

    Bernard RIPERT

     

  • Soutien à Kamel du 20 au 22 juin à la cour d’assises de Grenoble

    Nous appelons à être présents les 20, 21 et 22 juin 2016 à la cour d’assises d’appel de Grenoble qui va décider du sort réservé à Kamel Bouabdallah, 28 ans, condamné en première instance par la cour d’assises de Valence à vingt-cinq ans de prison.

    25 ans ! Nous pensons qu’il est vital de visibiliser ce procès comme tant d’autres et d’élargir la solidarité auprès des prisonnières et prisonniers longues peines. (suite…)

  • Solidarité avec Kamel Bouabdallah depuis le Mexique… et solidarité avec les prisonniers en lutte au Mexique depuis la France

    Des prisonniers mexicains et le journal anticarcéral El Canero  transmettent leurs pensées solidaires à Kamel qui passe en procès en appel aux Assises de Grenoble du 20 au 22 juin prochain. Nous publions ici leur texte. Nous en profitons par ailleurs pour relayer, l’invitation lancée par journal El Canero pour une journée de solidarité avec les prisonniers en lutte au Mexique, le samedi 11 juin 2016  à La Chapelle à Toulouse (lien).

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    Solidarité avec Kamel Bouabdallah depuis plusieurs coins du monde

    « Il y a plusieurs mois, suite à une rencontre avec le collectif de Kamel, « Le collectif Kamel Libre » un échange sincère autour des conditions en prison et de la survie dans ces centres d’extermination a eu lieu.

    (suite…)

  • Eloge d’un brave homme (pas le commissaire belge, celui qui l’a séché).

    En Belgique, la « loi El Khomri » s’appelle « loi Peeters »… peu importe. Là-bas aussi, elle vise à « libéraliser » un peu plus le droit du travail. Là -bas aussi des gens contestent cette énième loi. Là-bas aussi, la police fait son travail : réprimer, arrêter, blesser, tuer. Là -bas aussi des gens la déteste et lui font savoir. Nous publions cette tribune des « amis de Tanguy Fourez », arrêté pour avoir mis le 24 mai une belle droite à un commissaire particulièrement réputé… pour ses exactions  (suite…)

  • Et si tout le monde détestait la justice ?

    AFFICHE AMNISTIE 2 WP

     

    Amnistie pour tous les prisonniers
    et toutes les prisonnières du mouvement social

     

    Il y a ce lycéen de Nantes accusé de « complicité de tentative d’homicide » sur un commandant de CRS. Il y a ces quatre manifestants parisiens accusés d’avoir mis le feu à un véhicule de police et poursuivis pour « tentative d’homicide ». Il y a ces dix-neuf rennais accusés de « participation à une association de malfaiteurs » pour des dégradations dans le métro. Il y a ces dizaines de manifestants accusés de violences – sur des biens ou sur les défenseurs de ces biens – qui passent en comparution immédiate et se prennent des peines de prison ferme ou avec sursis. Il y a celles et ceux qui seront cueillis et enfermés dans les semaines à venir au fur et à mesure de l’avancée des procédures…

    A chaque fois, nous nous laissons prendre par le fait divers. Nous passons des heures à examiner des vidéos, lire des articles pour reconstituer chaque épisode de ce qu’il s’est vraiment passé : qui a jeté le projectile ? Qui à tapé et quand ? Qui a mis le feu ? Qu’on ait besoin de comprendre, envie d’innocenter, qu’on soit porté par la curiosité ou par l’enthousiasme, ça ne change rien : nous épousons – qu’on le veuille ou non – la logique médiatique, policière et judiciaire qui, elle, a pour but de fabriquer des coupables et de transformer un mouvement social en succession de faits divers.

    Nous devons simplement rappeler que des professionnels du maintien de l’ordre caparaçonnés, entrainés militairement, équipés d’armes létales et d’autres dites non-létales (Flash-Ball, bombes lacrymogènes, grenades de désencerclement) traumatisent, étouffent, assourdissent, blessent, éborgnent… et tuent aussi. Ces femmes et ces hommes en armes sont les pions plus ou moins féroces d’un pouvoir politique qui joue sa survie à brève échéance en donnant des consignes strictes pour ne pas lâcher son os. Les syndicats de policiers peuvent bien manifester à leur tour et occuper les plateaux de télé pour dénoncer la « haine » dont ils feraient l’objet, nous ne devons pas les laisser jouer les victimes du mouvement social. Les photos et vidéos qui se multiplient sur Internet montrent simplement qu’il n’y a pas de « bavure » : ce qu’on voit, c’est bien une stratégie qui vise à faire plier la rue en terrorisant tout le monde.

    Nous devons aussi dire que la brutalité virile de ces troupes armées n’est que l’expression la plus visible du Droit. D’autres professionnels du droit – ceux qui sévissent en robe noire – prennent immédiatement le relais dans le travail d’éradication de la contestation. C’est la phase judiciaire de la répression. Cette phase est moins spectaculaire, elle produit moins d’images révoltantes, mais sa violence n’est pas moins grande. Comme celle de la police, cette violence des cours de justice s’abat tous les jours, tranquillement, sur les classes les plus pauvres et les plus stigmatisées des quartiers populaires. En ce moment, elle s’attaque aussi à d’autres cibles. Un lycéen qui manifeste peut ainsi se voir accuser d’avoir tenté de tuer un fonctionnaire de police, crime entre tous les crimes, qui peut entraîner la condamnation à la perpétuité réelle. Un chef d’inculpation qui veut dire que l’uniforme de certains – les agents de la défense de l’état – vaut plus que la vie d’un simple quidam, et qui précipite des gens en prison pour toute leur vie, le plus souvent dans l’indifférence générale.

    Nous sommes en ce moment des milliers : lycéens, étudiants, travailleurs, travailleuses – avec ou sans emploi – syndiqués ou non. Nous faisons grève, occupons, bloquons et manifestons contre une nouvelle loi et le capitalisme qu’elle sert. Au fil de se mouvement de plus en plus de gens se défendent dans la rue contre des policiers militarisés ou s’en prennent à des symboles de l’économie totalitaire. En cela, il n’y a pas plus de casseurs que de bons manifestants ; il n’y a ni innocents à sauver, ni coupables à condamner, ni martyr à honorer ni barbare à éradiquer. Les balles de lanceurs de 40, elles ne font pas le tri entre les yeux des uns et des autres, et la « tentative d’homicide » arme judiciaire s’utilise désormais contre des manifestants. Ce mouvement contre la « loi travail » permet au moins d’établir clairement que la police et la justice sont deux bras – armés l’un et l’autre – de l’Etat face à nous – qui ne le sommes pas. En cela, nous sommes tous et toutes face au Droit – qui enferme –face aux tuniques bleues et aux robes noires, face à la police et à la justice.

    De même que nous avons été beaucoup à crier : « Tout le monde déteste la police », il nous faudra aussi crier : «Tout le monde déteste la justice. » Ce serait un moyen de trouver la force et la détermination nécessaires pour exiger l’amnistie de tous les inculpés, c’est-à-dire l’abandon des poursuites à leur encontre et leur libération immédiate. Porter un tel mot d’ordre serait un premier pas pour gripper la machine judiciaire qui, au delà du mouvement, enferme tous les jours depuis des dizaines d’années : les enfants de colonisés, les étrangers des quatre coins du monde arrivés ici et les pauvres des quartiers de France, qui n’en peuvent plus d’être stigmatisés, emprisonnés et pris pour cible. Si le mouvement se bat contre une « loi El Khomri » qui accentue un peu plus l’exploitation et la chasse aux pauvres, alors il doit se battre aussi contre la justice qui sert à enfermer d’abord et surtout celles et ceux qui subissent de plein fouet la violence économique.

    AMNISTIE POUR TOUS LES INCULPÉS !

    LIBERTÉ POUR TOUS ET TOUTES !

     

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