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  • « Les prisonniers ont raison de se révolter! » Novembre 2016 Sortie de l’Envolée N°45

    « Les prisonniers ont raison de se révolter! » Novembre 2016 Sortie de l’Envolée N°45

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    PDF du Numéro 45, Novembre 2016

    L’article qui suit est extrait du N°45 du journal qui vient de paraître. Il revient sur les nombreux mouvements qui ont secoué les prisons durant les quatre derniers mois… dans l’indifférence quasi générale. Dehors, ça bouge ; dedans ça bouge… mais rien entre les deux, ou si peu.

    Nous en profitons pour vous rappeler que nous organisons un apéro de sortie du journal ce samedi 19 novembre à partir de 18heures au Bar des 3 gares, 27 boulevard Poniatowski 75012, arrêt porte de Charenton, métro ligne 8 ou tram 3a. Acheter le journal dans sa version papier, s’abonner, venir en causer lors de cette soirée publique, c’est nous permettre de continuer cette aventure et d’abonner gratuitement les prisonniers et prisonnières qui en font la demande.

    Cet été, les prisonniers se sont révoltés dans plusieurs taules, déclenchant une vague de mouvements comme on n’en avait pas vu depuis longtemps. Malgré leur importance, ces mouvements sont restés cantonnés aux colonnes « faits divers » de la presse. Quasiment sans aucun relais ou écho en dehors des canaux officiels : pas de proches de prisonniers qui s’expriment, pas de comités de soutien, aucun rassemblement. Rien. La consigne du pouvoir à la presse semble avoir été claire : pas une parole de prisonniers – même pas de ceux qui ont contacté par téléphone le torchon local. Les seules voix que l’on a pu entendre sont comme d’habitude celles des procureurs locaux et des matons syndiqués. Le syndicat de surveillants SPS résume ainsi la situation : « Les détenus ne sont pas dupes et ont bien conscience que le manque d’effectifs leur est favorable pour imposer leur loi. » Face à ce bruit de fond qui couvre les mouvements, reprenons les choses au début en commençant par dire : « Nous sommes d’accord avec les prisonniers. »

    Le 17 juillet, à la maison d’ arrêt d’Osny, une centaine de prisonniers ont refusé de remonter de cellule et ont caillassé les matons. « Pas de revendications » d’après la presse.

    Le 24 juillet, 81 d’entre eux ont refusé de remonter en cellule et ont brûlé des draps en hommage à Adama Traoré tué par des gendarmes le 19 juillet. Ils ont exprimé de manière exemplaire leur conscience de la continuité qu’il y a entre la gestion policière des quartiers populaires et la violence quotidienne exercée par la justice à l’intérieur des prisons.

    Le 28 août – faisant suite à un précédent blocage fin juillet – cent prisonniers de la maison d’arrêt de Villepinte ont bloqué la promenade, vraisemblablement pour dénoncer la gestion des cantines par la Gepsa.

    Le 4 septembre, à la maison d’arrêt d’Angers, une soixante de prisonniers ne sont pas remontés de promenade. Ils ont appelé Ouest-France : « On bloque la prison. Les conditions de détention sont devenues inhumaines. Même un chien ne vivrait pas ici. »

    Le 7 septembre, au centre de détention d’Aiton près de Grenoble, huit prisonniers cassent les toilettes et le téléphone public dans la cour.

    Le 16 octobre, 50 cellules de cette prison ont été saccagées et une trentaine de prisonniers ont mis le feu à leur matelas. Une partie de la prison a été évacuée. « Pas de revendication » d’après la presse.

    Le 12 septembre, au centre pénitentiaire de Vivonne, une soixantaine de prisonniers ont mis le feu à leur cellule ; un bâtiment a brûlé entièrement, le système électrique a cramé et celui de vidéosurveillance a été mis hors circuit. Les prisonniers ont été transférés dans les taules des départements voisins. Une prisonnière de Vivonne nous a écrit à propos de cette mutinerie :

    « Par rapport à la mutinerie qui a eu lieu la semaine dernière au CDH, presque tout ce que nous avons su c’est par les médias, que le mec qui a déclenché la mutinerie avait vu sa perm’ refusée par le directeur alors que le juge lui avait accordée. Qu’ils ont pris les clés à un surveillant, qu’ils ont ouvert les portes des autres prisonniers, qu’ils ont fait sortir les choses et ils ont mis le feu. Que les flics sont rentrés et qu’ils ont « fait le nécessaire » pour stopper la mutinerie. Peut-être deux infos que personne n’a entendu dans les médias : il y a des doutes sur le pourquoi de l’hospitalisation du mec. C’est à cause de la fumée ou à cause des nombreux coups qu’il a pris quand les super flics ont « fait le nécessaire » ? Apparemment on a vu des prisonniers couverts de sang sortir du bâtiment. C’est intéressant de remarquer également que les prisonniers-ères qui étaient témoins dans les cellules étaient contents de voir cet acte de rébellion. Ça a crié, beaucoup et fort, des insultes contre l’AP et la police et des cris de solidarité envers les mutinés. C’était vraiment beau à voir et entendre. Nous sommes convaincu(e)s qu’il y aura des représailles avec le temps. Et pour ceux qui ont fait la mutinerie, la punition va être lourde, ça tout le monde le sait, force et courage les mecs ! Ils utiliseront le prétexte de la mutinerie pour mettre en place d’autres mesures répressives, ou nous enlever des droits, mais nous aurons toujours en nous le plaisir de savoir que Monsieur le directeur a été humilié (leur super prison de haute sécurité célèbre pendant quelques jours parce qu’il y a eu un gros bordel) et peut-être il se souviendra toujours que l’animal humain n’est pas si facile à dresser.»

    Le 25 septembre, au centre pénitentiaire de Valence, trois prisonniers ont volé les clefs de surveillants et ouvert des portes de cellules. Quelques matelas ont brûlé, déclenchant un incendie.

    Le 18 octobre, une trentaine de prisonniers ont refusé de remonter en cellule suite à une fouille au centre pénitentiaire de Liancourt. Ils ont rendu « inopérant le système de vidéosurveillance et ont allumé plusieurs incendies sur la coursive. Ils ont également bloqué les grilles d’accès à l’étage dans le but de retarder l’intervention des personnels.» Les syndicats réclament des poursuites pénales contre « les meneurs de ce mouvement collectif ».

    Le gouvernement s’est servi de ces mouvements pour légitimer sa politique de surpénalisation. Au-delà de la traditionnelle logique sécuritaire des périodes électorales. D’après lui, la surpopulation serait à l’origine de tous les problèmes ; ce serait même le bouillon de culture de la radicalisation en prison, qui met en danger non seulement le personnel pénitentiaire mais la société toute entière. Et ils projettent évidemment la construction de 24 000 nouvelles places… Quelle blague ! Les prisonniers, eux, ne veulent pas plus de prison : ils en veulent moins. Ils veulent pouvoir sortir. Leurs mouvements sont l’expression de leur refus de la politique de (non) aménagement des peines. Déjà à l’été 2015, les prisonniers de Réau, Toulon, Tarascon et Nantes, entre autres, avaient fait circuler des pétitions et des plates-formes : ils dénonçaient une politique qui vise à ce que « plus personne ne sorte ». Nous en avons été les relais dans les précédents numéros. La colère face à ces refus systématiques de transferts, de sorties en permission ou en conditionnelle n’a pas été entendu, et s’est logiquement traduit en mouvements. Le ton s’est durci. Ces mouvements affirment tous une évidence : quand il y a un refus systématique de toute demande par l’administration pénitentiaire, la seule arme qui reste c’est la violence, entre autres brûler sa prison. Si les prisonniers prennent de tels risques – tabassages, transferts, peines supplémentaires… – ce n’est pas par désespoir mais bien pour se faire entendre hors des murs de leur prison. Ces mouvements sont des appels qui cherchent des destinataires. Mais personne ne répond. Pourtant, quand quatre dockers du Havre sont placés en garde à vue pour violences contre flics pendant une manifestation contre la loi travail, le port est immédiatement bloqué, des centaines de personnes protestent devant les commissariats des grandes villes françaises. Quand huit ouvriers de chez Goodyear prennent en otage leur patron et passent en correctionnelle, la CGT pénitentiaire demande la relaxe des huit militants qui ont pris vingt-quatre mois en première instance et déclare : « Les patrons peuvent jeter les travailleurs vers la misère. Mais quand des travailleurs relèvent la tête et ne se laissent pas faire, c’est la prison. » On pense à Fabrice Boromée ou Rachide Boubala qui prennent des peines infinies pour avoir séquestré leur « patron » – en l’occurrence le sous directeur de Condé-sur-Sarthe : quand ce sont les prisonniers qui relèvent la tête, qui ne se laissent pas faire, ils sont certains de prendre des années de prison supplémentaires.

    On se souvient aussi du déménagement de la prison du centre-ville de Poitiers à Vivonne en 2009 : une manifestation avait cassé et tagué les vitrines. « Coucou, c’est nous », disaient des manifestants. Aujourd’hui, c’est au tour des prisonniers de Vivonne de dire à toute une société : « Coucou, on est là ! »

    À quand une conscience commune que nos existences sont liées à la prison ?… Comment ne pas comprendre que la prison n’est pas une institution à part, mais qu’elle est au contraire la réponse de l’État à toutes les luttes, à tous les refus qui prennent un peu d’envergure. Le durcissement des mouvements répond au durcissement des conditions faites aux prisonniers, ils sont le reflet grossi du durcissement actuel des rapports sociaux en général. Il y a une quinzaine d’années, trois prisonniers de la centrale d’Arles s’adressaient à l’ensemble de la société dans un communiqué clandestin à l’occasion de la commémoration de la prétendue abolition de la peine de mort. Ils concluaient leur texte ainsi :

    « Enfin, nous souhaitons adresser un message à tous les jeunes des cités, à tous les enfants du prolétariat et du sous-prolétariat, à tous ceux et celles appartenant à la classe des sacrifiés du système. Hier, vos parents et grands-parents, nos parents et grands-parents, étaient transformés en « chair à canon », envoyés au front pour y crever en défendant des intérêts qui n’étaient pas les leurs. Aujourd’hui, c’est le destin de « chair à prison » qui nous est offert, qui vous est offert. Refusez cette tragédie, refusez cette logique. Prenez conscience de tout cela avant qu’il ne soit trop tard. Car les portes de prison se referment de plus en plus sur vous et de plus en plus longtemps, alors que les véritables délinquants, ceux qui vivent sur le dos de la misère, de notre misère, de toute leur arrogance, se goinfrent en rigolant de nos malheurs, de nos vies sacrifiées. »

    Suite à ces mouvements, il y aura des procès. Nous publierons les dates sur ce site. La moindre des choses est de ne pas laisser ces prisonniers seuls face à des tribunaux qui les condamneront encore et encore… Dans une interview récente, Xavier Mathieu, figure médiatique des Conti, fait le premier pas vers la reconnaissance d’une condition commune entre tous ceux qui se battent contre ce système, libres ou enfermés :

    « J’ai été un pacifiste toute ma vie, un non-violent toute ma vie, mais je ne crois plus au pacifisme. Je crois en la violence ; vous voyez, par exemple, on a pété la sous-préfecture de Compiègne ; ça faisait six semaines qu’on réclamait des négociations. Aucune n’était acceptée, on a pété la sous-préfecture et trois heures après on nous accordait ce qu’on demandait. En face, ils n’ont peur que de ça, que de la violence. Et ça ne dessert rien du tout ; quand j’étais convoqué par la police et mis en garde à vue, les Conti sont descendus dans la rue, ils ont attendu deux heures devant le commissariat, on a signé un papier et on est sortis aussitôt. Y a que ça qui leur fait peur. »

    « Délinquant », c’est le mot dont se sert l’État pour désigner toutes celles et ceux qui contreviennent à son autorité. Le reprendre communément et stupidement à son compte ne fait que créer des divisions entre femmes et hommes de même condition…

    L’Envolée

     

  • L’Envolée N°44 est dans les boîtes, une pensée aux familles des vitrines

    L’Envolée N°44 est dans les boîtes, une pensée aux familles des vitrines

    couverture N44

    Le numéro 44 du journal l’Envolée est dans les boîtes aux lettres ; dans les librairies et autres lieux de diffusion ; parfois bloqué à la fouille, pour certain-e-s abonné-e-s en prison… Abonnez-vous, on n’a pas de sous : le papier c’est mieux que le net mais c’est plus cher à fabriquer (chèque de 15 euros ou plus à envoyer au 43 rue de Stalingrad 93100, Montreuil ; et bien sur c’est toujours gratuit pour les prisonniers en envoyant adresse et numéro d’écrou). En attendant de feuilleter -ou de télécharger sur ce site d’ici quelques jours- ce concentré de joie et de bonne humeur (si, si, la lutte ça vous change -presque- un journal) vous pouvez lire l’éditorial qui suit…

    Edito accompagné d’une pensée aux familles des vitrines

    Trois mois de mouvements dans tout l’Hexagone. Trois mois de discussions, de rassemblements, de manifs, d’occupations, de grèves… Une belle respiration, salutaire ; cela faisait longtemps, bien longtemps que nos vies ne s’étaient pas offert de joyeuses tranches de désordre, de rupture avec un quotidien fâcheusement morose de solitudes mortifères. L’avenir paraissait bien bouché, entre précarité et sécurité, entre médicaments et places de prison. Oui, ça fait du bien de crier à plusieurs milliers « À bas, l’État, les flics et les patrons », de recouvrir les murs de belles maximes comme « Ni loi ni travail », « La retraite à 13 ans », « Les policiers ne sont pas nos fils, signé Des putes », de retrouver le bon sens de dire aux flics « Tout le monde déteste la police » alors que l’année dernière, on célébrait partout l’union sacrée en embrassant les policiers…

    Le pouvoir et tous ses auxiliaires tentent comme toujours d’isoler, de séparer, de dresser les uns contre les autres : casseurs contre bons manifestants, bloqueurs contre tranquilles travailleurs, militants contre délinquants… mais la tendance est plutôt à la rencontre de celles et ceux qui n’en peuvent plus de se plier aux règles, aux diktats d’une économie capitaliste qui n’assure pas le minimum tellement elle se montre pour ce qu’elle est fondamentalement : une association de gros voleurs qui nous dépouillent à leur profit de ce qui appartient à tous. Dans la rue, devant les usines, aux piquets de grève, sur les lieux de blocage se retrouvent des personnes venues de divers horizons, des précaires, des smicards, des lycéens, des travailleurs avec ou sans emploi… et c’est la condition sine qua non de la pérennité de ce mouvement.

    Mais il y a un tas de gens qui ne peuvent pas participer à cet élan : ce sont les prisonnières et les prisonniers, tous ceux que le couple sanguinaire police-justice a enfermés  pour les punir d’être pauvres et inutiles, rebelles à l’ordre établi. Ceux qui n’ont pas d’autres moyens pour survivre que d’aller chercher leur part au risque de leur liberté. Ceux qui ne peuvent pas s’adapter à un monde qui se resserre de plus en plus.

    Une grande partie de ce numéro est consacrée au récit d’une lutte de prisonnières à Fleury-Mérogis qu’elles ont menée pendant plusieurs semaines, en même temps que le mouvement en cours. Avec l’aide et la solidarité de proches, elles ont tenu à en être partie prenante – dans la mesure du possible –, à établir une relation avec l’extérieur pour partager une bagarre en tous points comparable à celle qui se joue dehors. Il est aussi question de la résistance de prisonnières et de prisonniers de Fresnes. Plusieurs rassemblements ont eu lieu devant ces prisons pour leur dire qu’elles n’étaient pas seules et que le message avait été entendu.

    Dehors, la multiplication des arrestations, inculpations, comparutions immédiates et mises en détention provisoire de manifestants a commencé à mettre en évidence l’entente parfaite qui unit la police et la justice. Peut-être finirons-nous par ne plus séparer ces deux corps d’Etat ; alors nous cesserons de scander le slogan mensonger de « police partout, justice nulle part ». Partout où il y a police, il y a justice, et vice-versa – et ni l’un ni l’autre ne sont là pour nous protéger. S’il est impensable qu’un mouvement oublie ceux qui se font arrêter et juger, comment ne comprendrait-il pas qu’il devrait en être de même pour toutes celles et ceux qui sont entrés en prison avant le printemps 2016 – et il y en a beaucoup… Autrement dit, il est urgent que le mouvement actuel porte la revendication de l’arrêt des poursuites contre les manifestants et de la libération immédiate des emprisonnés. Tout comme l’exigence de la disparition des tribunaux et des prisons… et du monde qui les génère.

    On trouvera aussi dans ce numéro des témoignages de l’intérieur, le récit d’une manœuvre visant à radier un avocat qui affirme « que tous les capitalistes sont des ordures, des saloperies », un appel à se rendre à un procès d’assises pour tenter de s’opposer à une « mise à mort sociale » et la description de la dernière loi sur le code de procédure pénale.

    Tous ces textes visent à faire circuler entre l’intérieur et l’extérieur le fait qu’il n’y aucune raison de ne pas se mettre à dire que :

    « Tout le monde déteste la justice »

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  • L’envolée n°43 est sorti en février

    L’envolée n°43 est sorti en février

    Vous pouvez :
    – le trouver dans divers lieux (voir la liste ici) pour 2 euros,
    – participer vous mêmes à sa diffusion en nous contactant,
    – vous abonner en envoyant un chèque de quinze euros (ou plus) à L’Envolée, 43 rue de Stalingrad, 93100 Montreuil,
    – L’abonnement est gratuit pour les prisonniers et prisonnières.
    Nous avons actuellement besoin d’un peu d’argent pour continuer à imprimer le journal ! À bon entendeur…

    Au sommaire de ce numéro :

    – un ÉDITO à propos  de l’état d’urgence et du projet de loi « renforçant la lutte contre la criminalité organisée, le terrorisme… »

    – PEINES INTERIEURES = 13ème MOIS
    « Je veux que les gens sachent » : entretien avec Nadia qui dénonce l’acharnement que subit son neveu Ibrahim

    – PEINES INTERIEURES = ÉLIMINATION
    Rachide Boubala met en échec le Centre national d’évaluation

    – PEINES INTERIEURES = ÉLOIGNEMENT
    Fabrice Boromée 8+20+6 = libérable en 2044

    – PEINES INTERIEURES = ISOLEMENT
    Christine : la garder au trou pour avoir sa peau

    – PERMIS DE TUER
    Compte-rendu du procès d’un flic meurtrier
    Entretien avec Amal Bentounsi
    Entretien avec un copwatcher

    – VOUS AVEZ RENDEZ-VOUS HIER ET C’EST OBLIGATOIRE
    Entretien avec Aurore sur ses démêlés avec JAP et SPIP

    Retrouvez une partie des articles contenus dans ce journal, et bien d’autres sur https://lenvolee.net

    Et retrouvez l’intégralité de ce numéro en pdf ici.

  • Vous reprendrez bien un peu de loi avec votre sidération ?!! ~ février 2016 (🚁43)

    Vous reprendrez bien un peu de loi avec votre sidération ?!! ~ février 2016 (🚁43)

    L'Envolée N°43 bientôt dans les boîtes
    L’Envolée N°43 bientôt téléchargeable sur ce site et bientôt dans les boîtes. Abonnez-vous : chèque de 15 euros ou plus à l’ordre de L’Envolée, 43 rue de Stalingrad, 93100 Montreuil. Toujours gratuit pour les prisonniers et leurs proches.

    A propos  de l’état d’urgence et du projet de loi « renforçant la lutte contre la criminalité organisée, le terrorisme… »

    Il ne chôme pas, le nouveau ministre des tribunaux et des prisons ! À peine la Taubira avait enfourché son « m’as-tu-vu » à deux roues que l’Urvoas présentait déjà un nouveau projet de loi avec ses amis Valls et Cazeneuve. Projet de loi « renforçant la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et leur financement, et améliorant l’efficacité et les garanties de la procédure pénale ». Gonflé à bloc par les attentats et l’instauration de l’état d’urgence, Valls a rappelé que « la loi n° 2015-912 du 24 juillet 2015 relative au renseignement a accru et encadré les possibilités de recueil du renseignement », et souligné que « cet arsenal de prévention doit être complété par un volet judiciaire ». Pour écrire cet énième « volet judiciaire », le lé-gislateur comme on dit, va piocher, étendre et aggraver des mesures qui existaient déjà depuis longtemps, notamment dans la loi du 9 mars 2004. Mesures qui étaient à l’époque réservées à la lutte contre « la criminalité organisée » (voir Envolée n° 11) – c’est à dire contre l’économie parallèle – mais parfois encore un peu trop compliquées d’usage pour les condés. C’est le moment de se simplifier la vie, pourquoi se priver quand « guerre au terrorisme » et état d’urgence permettent de tout faire passer ? (suite…)

  • L’envolée n°42 ~ Céparoulasorty

    L’envolée n°42 ~ Céparoulasorty

    Le dernier numéro est paru en octobre 2015… on vous l’annonce un peu en retard !

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    JAP A DIT : « PERSONNE NE SORT! », LES PRISONNIERS RÉPONDENT / À VENDIN-LE-VIEIL, PRISE D’OTAGE = PRISE DE PAROLE / À CHATEAUROUX : CONDAMNÉ POUR UNE PERM’ SANS RETOUR / CHRISTINE RACONTE SES BATAILLES CONTRE L’AP…

    SOMMAIRE :

    Enfin pisser dans l’herbe
    Christine, un mouton noir de la pénitentiaire

    Prise de parole à Vendin-le-Vieil
    Fabrice Boromée exige son rapprochement familial

    JAP a dit : « Aucun retard ne sera toléré »
    Compte-rendu du procès de Nabil

    Poudre aux yeux
    Lettres de prisonnières de Fleury

    JAP a dit : « Fais moi de la peine »
    On sait quand on rentre mais on ne sait pas quand on sort

    JAP a dit : « Personne ne sort »
    Pétitions anti-JAP de partout en France

    JAP a dit : « Même dehors, c’est pas fini »
    Rassemblements de solidarité à Valence

    « Revoir les barreaux de cette centrale n’est pas une grande joie »
    Lettre de Philippe, enfin à Lannemezan

    Complicités chez les sorcières ?
    Lettres de la maison d’arrêt des femmes de Poitiers-Vivonne

    Coups de coeur, coups de poing
    Infos et publications à ne pas rater

     

    Où trouver l’Envolée ? la liste des bonnes crèmeries ici

    Pour vous abonner, écrivez-nous ! Joindre un chèque de 15 euros (ou plus). Gratuit pour les prisonniers et prisonnières.

    L’Envolée, 43 rue de Stalingrad, 93 100 Montreuil
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  • L’Envolée N°41 •  Hafed à l’honneur

    L’Envolée N°41 • Hafed à l’honneur

    7959397-12374747Le dernier numéro du journal. Que du Hafed Benotman, co-fondateur du journal qui a distillé dans nos tronches beaucoup de ce qu’on peut penser de la prison, de la justice et du monde qui va avec. C’est drôle et c’est tranchant à la fois. C’est à mettre entre toutes les pattes. Ca se lit aussi et surtout sur papelard. Si vous ne trouvez pas de librairie qui le vend près de chez vous, abonnez-vous.

    Pour ça écrivez à contact@lenvolee.net et envoyez un chèque de 15 Euros à l’ordre de l’Envolée, 43 rue de Stalingrad, 93100 Montreuil-sous-Bois. C’est toujours gratuit pour les prisonniers et leurs proches sans le sous.

    Bonne lecture  : 41 final comp

  • L’Envolée n° 40

    L’Envolée n° 40

    Pour télécharger le dernier numéro de L’Envolée, cliquez sur l’image :

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  • We dont need no Patriot Act, on l’a déjà!

    We dont need no Patriot Act, on l’a déjà!

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    Un peu long cet édito… On s’est pris une belle ogive dans la face au moment de boucler ! Tout ceci a donc été jeté à chaud, en pleine cacophonie médiatique. Et ça résonne malheureusement avec les mesures annoncées aujourd’hui. (suite…)

  • L’Envolée n°39 vient de sortir : édito et sommaire

    L’Envolée n°39 vient de sortir : édito et sommaire

    Vous avez dit « réforme pénale »?

    Le désormais traditionnel mouvement de printemps des matons lancé par l’UFAP-UNSA ne vous aura pas échappé : sur fond de « réforme pénale » les pisse-copie de la presse régionale et nationale ressortent leurs titres éculés sur la « grogne » et les « surveillants qui tirent la sonnette d’alarme » ; photos de palettes en feu de Villefrance-sur-Saône à Fleury en passant par Arras ou Nîmes ; de CRS qui les gazent au-dessus de la tête et finissent par les prendre dans leurs bras, les collègues… Rien de neuf, com’ toujours ; ils demandent « la restauration de l’autorité de l’Etat » : « On perd de l’autorité. Les surveillants sont les oubliés des réformes successives », et dénoncent pêle-mêle, « agressions, prise d’otages et trafics de matériel interdit ». Ils auraient tort de pas continuer puisque ça marche. Il y a un an, ils obtenaient des portiques high-tech et autres gadgets sécuritaires (33 millions d’euros) ainsi que des soussous dans la popoche (cf. l’Envolée N 36). (suite…)

  • Editorial et sommaire du numéro 38 du journal, février 2014

    Editorial et sommaire du numéro 38 du journal, février 2014

    Alors quoi?

    Dire à un être humain qu’il va rester en prison toute sa vie est une chose; le lui faire accepter en est une autre.

    Christophe Khider et Philippe Lalouel ont récemment dit à l’issue de leur procès que les peines auxquelles ils venaient d’être condamnés étaient inacceptables et qu’ils ne les feraient pas; même pas en cauchemar. Certes, dans un éclair de lucidité, des médias, des politiques et certains ­intellectuels ont applaudi la libération de Philippe El Shennawy, âgé de 58ans, après trente-huit ans de prison ! Mais après quels combats ­a-t-il été libéré, et à quel prix? À sa sortie, il dénonce « une ­liberté au rabais»: deux ans de bracelet électronique, dix-huit de conditionnelle, c’est la prison ­dehors ! Et au moindre pet de travers, il retournera derrière les barreaux. Il évoque les milliers d’autres qui attendent la fin d’une peine infinie, empêtrés dans le calcul d’hypothétiques remises de peine, dans les conditionnelles et les périodes de sûreté… sans compter l’administration pénitentiaire qui les cache­tonne pour les faire ­végéter dans l’insupportable et le dénuement.

    Nous répétons que l’abolition de la peine de mort en 1981 a abouti, logiquement, à un allongement interminable des peines. Depuis, le code pénal n’a cessé de s’alourdir et les lois sécuritaires s’accumulent. Le droit arrive au bout de l’impasse dans laquelle il s’est engouffré. Ceux qui avaient été condamnés à l’époque à des peines de vingt-cinq ou trente ans les purgent encore aujourd’hui, et ils sont rejoints tous les jours par de nouveaux condamnés jusqu’à la mort. Comment faire exécuter ces peines  ? Comment faire pour que des hommes et des femmes à qui on refuse tout avenir se tiennent tranquilles ? L’État a sa réponse: il construit et expérimente deux nouvelles prisons ultra-sécuritaires. Celle de Vendin-le-Vieil n’est pas encore inaugurée que ça pète déjà à Condé-sur-Sarthe, ouverte il y a dix mois. Alors quoi  ? (suite…)