Lecture d’une Lettre d’une personne enfermée en psychiatrie à Eau Vive
Mouvement collectif de prisonniers à la prison de Bapaume : des prisonniers sur les toits demandent la fin des violences au mitard et la fin de l’isolement en détention… Déjà plusieurs transferts disciplinaires.
Le reconfinement en prison : des parloirs jamais revenus et déjà refermés dans plein de taules, bien que le ministre ait dit qu’ils étaient maintenus. Quelles attestations pour aller en parlu ? Ecrivez nous si vous prenez des prunes sur la route!
Prison pour sans papier : Retour sur la lutte au CRA du Mesnil Amelot depuis une semaine, et la répression depuis (agression pendant une fouille à nu et refus de médicaments). Voir aussi les communiqués et témoignages sortis sur abaslescra.noblogs.org
Des nouvelles de la lutte en cours au centre de rétention de Marseille : communiqué des prisonniers:
Nous sommes actuellement plusieurs personnes, dont des pères de familles dont les enfants résident en France, à être « retenus » au Centre de Rétention du Canet à Marseille. Nous souhaitons alerter la population sur nos conditions de rétention en cette période d’épidémie de Covid-19, ainsi que sur l’iniquité de cette rétention, alors même que les frontières internationales sont fermées et que toute expulsion sera donc impossible.
La plupart d’entre nous sont des personnes qui ont effectué toute leur scolarité en France et ont obtenus des diplomes français, qu’il s’agisse du CAP, du BEP, ou même du BAC.
Moi-même, M. Ayari Lotfi, suis arrivé en France en 1992, à l’âge de 2 ans. J’ai grandi auprès des services de l’aide sociale à l’enfance. Aujourd’hui, cela fait 30 ans que je réside en France. Etant arrivé avant mes 13 ans et étant depuis plus de 20 ans sur le territoire, je devrai être protégé par certains articles de lois. Pourtant, la justice française m’a délivré une ITF, une intrediction du territoire français, pendant 5 ans. Contre cette ITF, j’ai lancé un reccours au TGI de Nîmes il y a plus d’un an. Et je n’ai toujours pas d’audience. C’est inadmissible. Les autorités compétentes ont dit à mon avocate que je n’étais pas une priorité. Ce qui paradoxallement ne les empêche pas de vouloir m’expulser. C’est à n’y rien comprendre. Je suis donc retenu au Centre de Rétention du Canet depuis le 29 aôut, soit plus de 25 jours. Le temps est long et le climat anxiogène.
Nous sommes nombreux à nous sentir en détresse à l’heure actuelle entre ces murs. Nous vivons avec la peur du virus en permanence. Certains retenus sont arrivés au centre de rétention porteur du virus. Certains surveillants ont également été testés positifs au Covid-19 tout en continuant à travailler. Par trois fois il y a eu des débuts de contaminations générale dans le centre de rétention. Pourtant aucune mesure n’est prise pour nous protéger.
Deux personnes sont également actuellement extrêmement malades. L’un des deux, un père de famille de 5 enfants, a subi deux infarctus. A la suite de chacune de ces crises cardiaque, cette personne a été conduite à l’hopital, puis de nouveau rammenée au centre de rétention. Les faits sont graves et cela fait peur. L’autre personne est un jeune adulte de 20 ans qui est épileptique. Ces deux personnes sont installées depuis longtemps en France. Ils ont de la famille, un hébergement stable. Ces personnes n’ont selon nous rien a faire ici et devraient être libérées.
Mais il y a plus grave encore. Le 28 octobre, à 20h, monsieur le président de la république a fait une allocution en relation avec l’épidémie de Covid-19. Dans cette allocution il précise que TOUTES les frontières seront fermées à l’international. Il affirme que tous les établissements qui ne sont pas indispensables seront également fermés. Puisqu’aucune expulsion ne peut être réalisée, et puisque les établissements non-indispensables doivent fermer, pourquoi garde t-on les Centre de Rétention ouverts ?
Nous, les retenus, nous savons que nous coûtons beaucoup d’argent. Nous savons que cet argent est celui des contribuables. Des contribuables qui parfois sont nos parents. Les miens par exemple, qui payent leurs impôts depuis plus de 20 ans en France. Nous pensons que cet argent pourrait être utilisé plus intelligemment à l’heure actuelle, plutôt que de servir à enfermer des gens en attente d’une expusion qui n’aura vraissemblablement pas lieu, puisque les frontières seront fermées jusqu’au 1er Décembre.
Nous sommes pour l’instant 42 détenus à avoir signé ce communiqué. Nous esperons être rapidement plus nombreux. Nous en appelons aux solidarités depuis l’exterieur pour diffuser ce communiqué et nous soutenir dans nos revendications et notre lutte.
M. Ayari Lotfi et 41 autres détenus.
Ecrivez nous pour nous raconter le reconfinement à l’intérieur et pour les proches
L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.
Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.
Au centre de rétention administrative (CRA, prison pour sans papier) de Mesnil Amelot, alors qu’une prisonnière est tombée malade suite à une infection (dû au rationnement de serviettes hygiéniques), les prisonnières ont dû lutter pour faire intervenir les pompiers. Elles dénoncent les multiples insultes et harcèlements – traitées notamment de « putes » par les flics- et aussi l’humiliation lorsqu’ils les forcent à chanter « joyeux anniversaire » au chef du centre sous peine de ne pas manger. Elles dénoncent aussi la nourriture périmée qui leur est donnée, qui s’ajoute au froid dans lequel elles vivent. Voici une retranscription de l’émission de l’Envolée du 9 octobre dans lequel une prisonnière raconte tout ça (d’abord publié sur abaslescra.noblogs.org https://abaslescra.noblogs.org/tu-chantes-pas-tu-manges-pas-temoignage-des-prisonnieres-du-cra-du-mesnil-amelot/).
« – Bonjour madame
– Bonjour, déjà merci de ton appel, est ce que tu vas bien ?
– Oui ça va un peu malgré le stress et tout .
– Tu voulais nous parler de choses précises aujourd’hui ?
– Ouais ouais ce que je vis depuis 2 jours là, ça a commencé avant hier et ça m’a un peu bouleversée, ça m’a rendue triste et donc c’est pourquoi je voulais le partager avec certaines personnes aussi.
– N’hésite pas vas y on t’écoute.
– En fait ici sur le CRA des filles, parce que nous sommes aussi avec des filles qui parlent pas français – il y a les albanaises et tout- nous vivons avec elles. Alors il y a de cela 2 jours, il y a une albanaise qui est venue me voir, comme elle parle pas français, elle, elle parle anglais… bah bien que je parle pas trop français je me débrouille quand même. Elle est venue me dire qu’elle avait ses règles et elle voulait avoir des bandes hygiéniques. Elle me dit si je peux l’accompagner à la police pour aller demander des bandes hygiéniques. Là je l’ai accompagnée, arrivées là bas on a trouvé une dame, je lui ai dit voilà, la demoiselle elle a ses règles elle voulait avoir les bandes hygiéniques et la police lui a remis juste 2 bandes. Elle a négocié elle a dit avec 2 bandes qu’est-ce que je vais faire avec ? Et la police l’a grondé. La fille elle a eu peur, on est rentrées. Après dans la journée elle a utilisé les 2 serviettes, ça n’a pas suffi. Donc elle est venue me voir elle a demandé si j’en avais aussi. Moi non plus j’en avais pas. Du coup elle a pris son habit, elle a pris sa blouse, elle l’a déchiré, elle a utilisé ça comme serviette. Sans se rendre compte qu’il y avait des problèmes avec ça. Et comme la femme, elle est trop fragile elle a attrapé des infections. Elle a commencé à avoir trop mal au niveau du bas ventre et au niveau de la hanche. Elle pleurait tellement fort, elle est venue me dire « je me sens pas bien, j’ai trop trop trop mal », du coup elle est tombée par terre elle a commencé à crier très fort et comme dans notre bâtiment, il y a un bouton là quand vous appuyez directement ça sonne chez la police. Moi j’ai sonné et on a essayé d’appeler la police. La police nous a répondu « nous ne sommes pas là pour vos conneries, donc démerdez vous là bas ». C’est la réponse qu’ils nous ont donnés. Et du coup la fille elle a commencé à pleurer. Au départ on croyait que non ça va passer, c’est juste une douleur, comme on avait pas aussi les antidouleurs rien du tout. Elle pleurait, elle pleurait et plus le temps avançait, la fille elle devenait pale et elle avait une forte fièvre je voyais aussi ses yeux commencer déjà à changer et tout le monde était paniqué. On savait plus quoi faire. Elle pleurait tellement, elle était par terre, elle a commencé à faire… comment appeler ça…
– Des convulsions ?
– Oui. Et elle pleurait tellement fort j’ai eu peur. Après il y a une des amies ici, on l’avait rapatriée il y a pas longtemps, elle m’a appelé, j’étais tellement paniquée, je lui ai expliqué la situation, elle m’a dit « attends d’abord je t’envoie le numéro des pompiers ». C’est elle qui nous a envoyé le numéro des pompiers. On a essayé de contacter les pompiers, mais on leur a dit, dès que vous êtes là, il faut pas dire aux flics que c’est nous qui vous avons fait un signe parce que ça risque de nous créer des problèmes. Effectivement les pompiers sont arrivés, à la porte d’abord, il y a eu un peu de discussion, apparemment la police ne voulait pas que les pompiers rentrent à l’intérieur pour prendre la retenue. Et à la fin les pompiers ils ont réussi à les convaincre parce que les pompiers ils sont entrés à l’intérieur ils ont pris la fille ils ont vérifié l’état de sa tension, elle était déjà en baisse, ils ont remarqué aussi qu’elle avait une forte fièvre, la fille était vraiment KO. Ils ont pris la fille et ils sont partis avec. Et puis la police est venue. Déjà les portes de ma chambre sont déjà cassées donc ça fait déjà 3 jours que je dors… on dirai que… je suis congelée en fait. Premièrement on mange pas bien et aussi tu dors dans le froid, j’imagine la suite de ma santé avec la crise sanitaire, comment je vais m’en sortir ? Donc j’ai l’impression que je vais aussi tomber malade. Et du coup les flics ils sont venus nous voir « Ouais les filles c’est vous qui avez appelé les pompiers? On va voir. » Directement ils se sont approchés de moi, ils ont commencé à m’agresser en me disant « toi tu parles français mieux que les autres c’est à dire c’est toi qui est allé appeler les pompiers » j’ai dit « mais comment ? C’est pas moi qui ai appelé les pompiers c’est la fille elle-même, c’est elle-même qui avait mal et savait ce qu’elle sentait dans son corps. Moi je suis pas dans son corps pour sentir ce qu’elle elle sent, c’est elle qui a appelé les pompiers. » Et directement une policière s’est approchée de moi, elle a voulu me gifler, j’ai esquivé, je suis rentrée dans ma chambre.
« ok vous serez poursuivie : 3 ans de prison si vous faites pas le test. »
Vers 4h, ils sont venus dans ma chambre comme la porte est déjà cassée, comme toutes les portes sont déjà cassées, donc il y a même pas moyen qu’elle frappe à la porte, elle rentre, elle m’a réveillé à 4h et j’ai sursauté sur le lit il y avait déjà l’un des… [problème de téléphone] je ne comprenais rien de ce qu’il voulaient me faire en fait… Le policier il était dehors et la dame elle est rentée, elle m’a réveillé elle dit « demain tu dois te présenter au greffe » j’ai dit « bah pour quelle raison ? » « Tu n’as aucun droit de me poser des questions, demain tu te présentes au greffe. » Je lui demande « mais pourquoi ? » elle me dit « Tu dois faire le test parce qu’il y a un vol prévu pour toi » je lui ai dit « non je vais pas faire le test » « si tu oses refuser tu vas voir, de toute façon tu verras ce qu’on va te faire. » Le matin effectivement vers 10h comme ça, les gens de l’hôpital m’appellent : « mademoiselle il faut passer à l’infirmerie. » Je suis pas partie, j’ai essayé d’appeler les garçons, les amis qui sont dans l’autre CRA, ils me disent « non il faut pas y aller ». Je suis pas allé non plus. Après quelques minutes comme ça je vois qu’ils ont envoyé 4 policiers qui sont venus. Ils me disent « madame vous êtes appelée à l’infirmerie. » Comme j’ai refusé de partir du coup je vois l’un d’eux dit : « ok vous serez poursuivie : 3 ans de prison si vous faites pas le test. » J’ai pas répondu à ça et dans la nuit encore ils sont venus là ou j’étais et ils ont commencé à me traumatiser. Il y en a un là qui m’a bousculé. Elle me dit « comme tu veux pas y aller, que ca fait 2 fois que tu as refusé le vol, tu seras escortée parce que tu dois faire le test. » J’ai dit « non c’est ma santé si je ne veux pas faire le test, je ne vais pas, je ne vais pas, de toute façon je suis pas en train de présenter les symptômes du Covid ». Ils ont commencé à parler n’importe quoi, comme ils voulaient parler et c’était fini.
Aujourd’hui quand on est allé manger, vers 18h (aujourd’hui on a fini à 19h), nous sommes rentrées à l’intérieur du réfectoire comme on fait souvent, des lignes : vous montrez les cartes et puis vous vous asseyez. Du coup on voit la policière elle se lève et elle nous dit « Avant de manger vous devez d’abord chanter. » Chanter ? Chanter quoi encore ? Elle nous dit comme quoi ouais aujourd’hui c’est l’anniversaire de leur chef et nous sommes obligées de chanter. J’ai dit « est-ce que chanter pour votre chef c’est obligatoire? »
Elle me dit « si tu chantes pas tu manges pas ».
C’est à dire on a commencé à prendre une personne par personne. C’est à dire vous rentrez à l’intérieur vous chantez 3 fois joyeux anniversaire, 3 fois, et puis vous partez manger. Si vous refusez on ne vous donne pas à manger. Il y a le même fille là qui était malade, celle qui avait été emmenée à l’hôpital elle ne se sentais pas bien, elle n’a pas la force de chanter et la policière lui a exiger de chanter, la fille elle dit : « j’ai très mal, je ne peux pas chanter ». Directement on a refusé de la nourrir. Jusqu’à présent la fille est est dans la maison [la chambre] et comme on a l’habitude de prendre le pain pour rentrer avec dans la chambre, ils ont remarqué que quand on prenait le pain on va donner à la fille. Ils ont refusé de nous donner même le pain … [problème de téléphone] quand la nuit elle est trop longue. Parfois la nourriture qu’on nous donne on arrive pas à manger, c’est pas du tout bon alors quand on te donne le pain ca va t’aider durant la nuit tu peux avoir faim. Ça peut t’aider, tu peux manger, tu bois de l’eau, tu dors et la nuit passe. Mais comme notre amie elle est malade, le pain là on allait amener avec nous, comme ça on peut partager avec l’autre. Mais eux ils disent non il faut pas prendre de pain parce que ils savent que au cas ou on prenait le pain on va le donner à la fille. Ça fait depuis le matin que la fille n’a pas mangé vous exigez aux gens de chanter pour votre anniversaire, vous vous êtes bien alors que nous nous sommes stressées la nuit on dots pas on ne sait pas comment on va s’en sortir. Oui on a fait des erreurs chaque personnes fait des erreurs dans la vie et toute personne à le droit à un deuxième chance…
[…]
Je suis avec deux autres ici.
Et ça va ? Elles ont le moral ?
Bah on essaie un peu d’être fortes, on essaie. On a pas le choix, seulement la fille elle m’inquiète beaucoup parce que on a donné des médicaments qu’elle doit prendre ce soir mais elle n’a rien mangé, comment elle va s’en sortir ? Elle n’a rien mangé elle est devenue pale. Déjà ici je n’ai pas de pull, déjà je porte que seuls deux habits que je suis venue avec depuis que je suis venue en France. Je suis venue avec que deux habits parce que je fuyais chez moi avec la guerre qui était là bas je fuyais, je n’avais que deux habits et toutes les portes sont cassées ce qui fait qu’il fait très très très froid. Ça fait deux mois et quinze jours que j’utilise les même draps non lavés et c’est déjà troué. Donc j’arrive même pas à me couvrir comment je vais continuer à vivre comme Ça ?
Elles nous ont racontées ce matin que la femme malade a été libérée hier soir, suite à l’intervention des pompiers. C’est grâce à leur lutte collective que cela a pu arriver !
Lien vers l’émission du vendredi 9 Octobre en entier:
Rassemblement vendredi 16 Octobre 2020 à 16h30 au RER A Joinville le Pont pour manifester devant le centre de rétention de Vincennes en solidarité avec les personnes enfermées en CRA.
Retour sur la semaine : Les matons sont testés mais pas les prisonniers, l’administration réécrit l’histoire de ces trois derniers mois, des contaminations à l’EPM de Porcheville, fabrication d’hygiaphone portatif à Riom, les sanctions au parloir.
Des nouvelles de la justice à Rennes. Des grosses peines pour une soit-disant prise d’otages et pour avoir bousculer un maton.
Une lettre de Philippe Lalouel : contaminé par le VIH dans les années 1980, il ne veut pas qu’un autre virus le tue en prison !
Retour sur la décision de la cours de cassation sur la prolongation automatique des détentions provisoires: il faut demander des DML.
Nouvelles des Centre de rétention administrative: une nouvelle grève de la faim au Mesnil-Amelot ; des jugements sans visio en absence des prévenus.
Interview de trois prisonniers du CRA de Vincennes.
Musique: Big Floyd x Dj Screw – « Freestyle » / Police – « Roxanne » / Nessbeal – « Poussières d’Empire » / Ann Sexton – « You’ve Been Gone Too Long »
Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.
Extrait d’une Interview d’Olivier par Laurent Jacqua de passage à la radio FPP en 2011 : « normalement la parole des prisonniers n’a pas le droit de sortir sous quelque forme que ce soit ».
Blocage de la promenade du Centre de rétention du Mesnil-Amelot pour demander la libération de tous les prisonniers.
Témoignage des prisonniers du CRA.
Lecture d’un témoignage du Centre de rétention de Vincennes à la suite des cas de Covid-19 dans ce centre.
Petit point sur la violence policière en période de confinement.
FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !
Depuis
2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir
avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et
prisonnières et des proches pour relayer la parole des
enfermé.e.s. L’abonnement au journal est gratuit pour les
prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de
radio est diffusée le vendredi soir de
19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région
parisienne) ou sur rfpp.net et
disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie
de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi,
face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire
un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous
pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les
ondes de FPP et sur lenvolee.net, en
plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.
Cette émission est rediffusée toute la semaine sur les radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4). Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast. Nous appelons d’autres radios locales à diffuser largement ce bulletin.
Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relaierons les actions collectives et individuelles dont vous nous informerez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.
Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer. Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48. Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur Instagram, Twitter, FB & Snapchat.
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• Clin d’œil à Oliv, qui a fondé en 2001 avec quelques complices l’émission et le journal L’Envolée, parti samedi soir pour une cavale éternelle. Ce soir : lecture de la fin de l’éditorial du numéro 6 du journal daté de Juillet 2002.
Actualité Covid 19 en prison :
• Lettre de Heisenberg, prisonnier au CP de Meaux-Chauconin. • Réductions des risques, quelques conseils face à la situation en détention. • Grève de la faim à la prison pour étrangers du Mesnil-Amelot, jour 2. • Lecture de deux témoignages du CRA du Mesnil-Amelot. • Rappel des rediffusions en FM dans toute la France.
Lettre de Heisenberg, prison de Meaux-Chauconin, le lundi 30 mars 2020
« Il n’y a des masques et des gants que pour les surveillants. Je lis le journal tous les jours et ils disent qu’ils sortent que les personnes en fin de peine, alors que j’ai des amis qui sont sortis d’ici avant d’être jugés pour des grosses affaires. Donc j’aimerais savoir comment la garde des Sceaux choisit les personnes qui doivent sortir. C’est du grand n’importe quoi.
Le Corona a touché un surveillant de la prison de Meaux où je suis actuellement. Il est en réanimation. Ce même surveillant était encore ici il y a quelques jours. Donc en contact avec les détenus. La moindre des choses, ça serait de prendre chaque détenu un par un, les envoyer à l’infirmerie, et leur faire un test au moins. Ils attendent qu’on tombe par terre pour nous envoyer à l’infirmerie.
Depuis l’arrêt des parloirs, il y a des bagarres presque tous les jours car il n’y a plus de shit. Tout le monde est sous tension. Personnellement je ne sors plus en promenade. Je reste confiné dans ma cellule parce que je voudrais pas attraper le Corona et mourir iciJ’aimerais revoir mes parents un jour. Mais ça, Nicole Belloubet, ça lui passe bien au-dessus de la tête, elle doit être tranquille dans son appartement haut-standing.
En Iran, ils ont libéré 85 000 détenus, en France, ça parle de 5000? Une goutte d’eau au milieu de la mer. Moi je dis qu’en France, il y a 70 651détenus pour 61 080 places, le minimum, c’est de faire sortir 9571 détenus pour que chaque détenu ait son lit pour dormir.
Nous sommes deux dans la cellule, mais s’il y a plus de place, ils peuvent ramener un troisième matelas au sol. Dormir par terre personnellement, jerefuserai directement, je préfère dormir au mitard que par terre.
Les cantines fonctionnent toujours, c’est la seule chose de positive ici.
Les matons, ils se sont assagis car eux-mêmes ils savent que les détenus sont tendus donc ils ont peur en vrai. De mon point de vue, les surveillants sont des victimes de tout ça aussi, ils n’ont pas le choix de venir au boulot. Je me mets à leur place, j’aurais posé mes congés directement. Leur syndicat devrait beaucoup plus se bouger, j’ai vu qu’ils ont porté plainte, ça suffit pas, ils devraient bloquer les prisons à leur tour. Là ça ferait avancer les choses! Mais s’ils durcissent les règles pour les prisonniers, ça va se retourner contre eux.
Les revendications ici à la prison de Meaux c’est:
-des masques,
-des gants,
-du gel hydro alcoolique,
– et surtout que chaque détenu soit testé au coronavirus.
Il ne faut pas attendre: APRES L’HEURE, C’EST PLUS L’HEURE! »
HEISENBERG
FACE
AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE
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Cette émission est enregistrée à distance le jeudi 26 mars.
Une semaine de confinement en prison : fin des parloirs, scandale d’État.
Ordonnances d’application des peines : la carotte.
Une prison sur 4 en mutinerie, et ça continue.
Les matons demandent des confinements en cellule plutôt que de protéger les prisonniers.
Préconisations Covid-19 malgré la cantine réduite »corona ».
Des nouvelles des prisons pour étrangers (Mesnil Amelot, Oissel, etc)
Face à la gravité de la situation, à partir du lundi 23 mars, L’Envolée va diffuser à 19h une émission quotidienne d’un quart d’heure sur FPP (106.3 Mhz sur la bande FM à Paris) pour faire circuler l’information sur ce qui se passe dans les prisons françaises. Nous y lirons les messages qui nous seront envoyés au 07.52.40.22.48. Nous maintenons par ailleurs l’émission du vendredi, entre 19 heures et 20 heures 30.
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