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  • Covid, restrictions de parloirs et révoltes dans les taules et les CRA pendant l’été

    Covid, restrictions de parloirs et révoltes dans les taules et les CRA pendant l’été


    Fresnes, le 19.08.2020

    Salut !

    Après 536 jours de cavale, j’ai été arrêtée le 26 juillet dernier près de Saint-Étienne. J’ai vécu l’arrestation comme la première représentation d’une scène répétée mille fois dans ma tête, ou plutôt 536 fois… Tout m’a semblé se passer au ralenti : les keufs cagoulés qui me braquent avec leurs fusils, me mettent à terre et me demandent ce nom que j’ai si souvent tu ces derniers temps. Ça m’a fait un drôle d’effet de le prononcer.

    J’ai ensuite été amenée à Paris par la SDAT, quatre heures de trajet menottée dans le dos en compagnie de leurs cagoules. Ils m’ont bandé les yeux sur les derniers kilomètres qui nous séparaient de leurs locaux de Levallois-Perret. Ce sont eux qui m’ont conduite au tribunal le surlendemain de l’arrestation, puis à la prison de Fresnes.

    Lors de l’audience, j’ai accepté sans hésiter l’extradition. J’avais suivi avec attention les évènements autour de l’arrestation de Vincenzo Vecchi (que je salue au passage), il avait pour sa part refusé, s’offrant une chance de rester libre en France. Pour moi le choix se résume à attendre le procès en France ou en Italie, où se trouvent les autres inculpé-es de l’opération Scintilla, tou-tes libres à l’exception de Silvia, encore soumise à un contrôle judiciaire.

    Il semble que ces derniers temps, l’exécution par mandat d’arrêt européen et l’extradition qui en découle, soient devenues de simples formalités pour la justice européenne. Nous l’avons vu récemment en Italie à plusieurs reprises, mais aussi à l’occasion de la répression qui a suivie les émeutes de Hambourg ou bien en Grèce et en Espagne. Les polices européennes affinent leurs armes et leurs collaborations semblent se faire plus étroites, s’échangeant tuyaux et services. Dès lors, il me semble qu’il nous appartient de nous pencher sur la question et d’en étudier les mécanismes.

    Je découvre la prison au temps du coronavirus , la quatorzaine réglementaire au quartier des arrivantes, le masque lors de tous les déplacement, y compris la promenade pour cette durée, la suspension de toutes les activités, la cellule 22 heures sur 24.

    Au terme de ma quatorzaine, et à la veille de la date programmée de mon extradition, les autres arrivantes et moi avons été placées à l’isolement sanitaire au motif que nous avions partagé une promenade avec une nouvelle arrivante qui s’est révélée infectée. Des tests ne nous ont été proposés qu’une fois ce cas avéré, ils sont depuis la règle pour toute nouvelle arrivante. À nous on avait initialement dit qu’on ne pouvait tout de même pas tester tout le monde. Sans surprise, il semble que l’administration pénitentiaire (AP) ait un train de retard.

    Au printemps, les mesures prises par l’AP en réaction à l’arrivée du coronavirus ont porté à des situations de mutineries, de révoltes et de solidarité. Malheureusement, ici en tous cas, il semble que vivre avec le virus est devenu la norme, et la crainte qu’une nouvelle arrivante puisse amener le virus se double de celle de se voir suspendre les parloirs, comme le cela a été notre cas cette semaine. Les maigres compensations qu’avaient octroyées l’AP sous forme de crédit téléphonique au printemps ne sont plus d’actualité, tant un groupe d’arrivantes isolées ne fait pas le poids au regard des fortes mobilisations de mars dernier.

    J’attends de nouveau l’extradition d’un jour à l’autre, et je sais qu’un troisième isolement sanitaire me sera probablement réservé à mon arrivée en Italie. Je profite des témoignages de solidarité qui me rejoignent aujourd’hui après tant de silence. Malgré les publications sur le thème, qui sont précieuses, on considère encore trop souvent la cavale comme une aventure romantique et on pense souvent aux compagnon-nes concerné-es comme libre. Au cours de cette année et demi, je n’ai jamais manqué de solidarité et d’un soutien chaleureux, je n’ai manqué de rien, mais on est pas libre quand on est privé-e de sa vie.

    J’aurais voulu être dans la rue avec mes compagnon-nes lors des manifestations en réaction à l’expulsion de l’Asilo, j’ai accompagné par la pensée la grève de la faim de Silvia, Anna et Natascia, j’ai pensé tous les jours aux compagnon-nes arrêté-es par vagues successives. J’aurais voulu être aux côtés de ma famille quand elle a traversé des moments difficiles et avoir de leurs nouvelles quand tou-tes nous étions confiné-es. Aujourd’hui je me tiens prête et déterminée à affronter les prochains mois, mais mes pensées vont à celles et ceux qui sont encore sur les routes, souvent loin des personnes qui leur sont chères. J’espère que leur route sera aussi longue qu’ils et elles le souhaitent, et que les rencontres qu’ils et elles font leurs apportent la chaleur qu’illes méritent et l’énergie pour continuer à lutter.

    Carla

    Pour lui écrire :

    Carla Tubeuf
    casa circondariale di Vigevano Centralino
    via Gravellona 240
    27029 Vigevano (PV)

    Lettre de Robi

    Fresnes, le 18 juillet 2020.

    « Cari compagni, care compagne,Je vous écris pour vous dire que je suis en forme, que le moral est bon et je continue à avoir beaucoup, beaucoup d’énergie !

    Je profite de l’occasion pour remercier du fond du cœur celles et ceux qui m’ont écrit, qui ont pensé à moi, qui m’ont soutenu. Je ne vous cache pas que lorsque je reçois des lettres, ça me met de bonne humeur et ça me donne beaucoup, beaucoup de forces.
    J’ai eu le plaisir également de prendre connaissance avec la campagne de diffamation par le biais de quelques articles de journaux qui m’ont été consacrés [1]. Rien d’étonnant, les médias sont un instrument du pouvoir, utilisés pour ternir nos personnalités et pour alimenter les mensonges qui justifient mon incarcération ! Je leur renvoie donc tout mon mépris, tout comme aux enquêteurs de cette énième opération répressive.
    Après presque un mois de placard, lors de la sentence pour mon extradition à laquelle je me suis opposé, j’ai eu l’occasion de lire la version française des accusations à mon encontre et je me suis finalement rendu compte des motifs pour lesquels j’étais incarcéré. En un mot, ils m’accusent d’être anarchiste parce qu’en réalité, il n’y a pas grand chose dans mon dossier. Seulement des attaques idéologiques et délit de solidarité !

    Que dire de plus ? Vous n’avez pas inventé l’eau chaude chers accusateurs, la pensée anarchiste existe depuis plusieurs siècles et depuis autant de temps, vous voulez la mettre au pilori. Vous attaquez la solidarité apportée aux prisonnier.es mais quand vous rendrez-vous compte que certaines idées, certains idéaux, vous ne pourrez jamais les emprisonner, ni même les juger ? Une si merveilleuse idée comme celle-là, dont tant de personnes se font les porteurs / porteuses dans le monde ne pourra jamais être arrêtée. Il n’y a aucun flic, aucune prison, aucun tribunal qui pourra l’empêcher de vivre, où que ce soit. Aujourd’hui, vous enfermez nos corps mais pas nos idées et la solidarité que je reçois me fait comprendre encore plus que nous ne serons jamais comme vous le voulez vous. Et que mille fleurs de solidarité écloront de nouveau !

    Un salut chaleureux à tou.tes les anarchistes emprisonné.es partout dans le monde, à qui j’envoie toutes mes forces ! Un salut à tou.tes les détenu.es qui luttent contre la prison et qui ne baissent pas la tête devant les injustices subies !
    Contre le monde qu’ils veulent nous imposer, contre votre répression, contre votre dictature démocratique !

    Pour l’Anarchie, vive la liberté !
    Avec rage et détermination.

    Roby


    Musique: Cobra – « Des lieux associatifs pour les jeunes » / Haroun – « Zonard » / Kery James – « Deux issues« 


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • ÉMISSION DU 29 MAI 2020 : les prisonnier.es face au (dé)confinement

    ÉMISSION DU 29 MAI 2020 : les prisonnier.es face au (dé)confinement


    • Retour sur la semaine : Les matons sont testés mais pas les prisonniers, l’administration réécrit l’histoire de ces trois derniers mois, des contaminations à l’EPM de Porcheville, fabrication d’hygiaphone portatif à Riom, les sanctions au parloir.
    • Des nouvelles de la justice à Rennes. Des grosses peines pour une soit-disant prise d’otages et pour avoir bousculer un maton.
    • Une lettre de Philippe Lalouel : contaminé par le VIH dans les années 1980, il ne veut pas qu’un autre virus le tue en prison !
    • Retour sur la décision de la cours de cassation sur la prolongation automatique des détentions provisoires: il faut demander des DML.
    • Nouvelles des Centre de rétention administrative: une nouvelle grève de la faim au Mesnil-Amelot ; des jugements sans visio en absence des prévenus.
    • Interview de trois prisonniers du CRA de Vincennes.

    Musique: Big Floyd x Dj Screw – « Freestyle » / Police – « Roxanne » / Nessbeal – « Poussières d’Empire » / Ann Sexton – « You’ve Been Gone Too Long » 



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  • ÉMISSION DU 1er MAI 2020 :                  les prisonnier.es face au confinement, semaine 7 : proches et prisonnier.es tiennent le cap.

    ÉMISSION DU 1er MAI 2020 : les prisonnier.es face au confinement, semaine 7 : proches et prisonnier.es tiennent le cap.

    L’Envolée – émission du 1er Mai 2020 (1h30)
    • Clin d’œil : Olivier parle des QMC, prisons les plus sécuritaires de France, pendant le procès de la mutinerie de Valence en 2016.
    • Contaminations covid-19 en prison, on touche du bois : pas de cluster jusqu’ici. Mais toujours pas de parloirs !
    • Point sur le peu d’informations qui circule sur le retour des parloirs avec le déconfinement : mépris des familles et des prisonnier.e.s alors que le maintien du lien familial est impératif et urgent.
    • Retour sur les difficultés rencontrées lors des recours actuels et le climat dans les tribunaux, sous cette « justice de confinement ».
    • Topo sur la situation de Jean Christophe Merlet, prisonnier handicapé dont l’état de santé se dégrade. Nous attendons sa libération, bien que la période aurait déjà dû la rendre effective: acharnement de l’administration pénitentiaire ?
    • Lettre des proches à la ministre des tribunaux et des prisons : mise en danger des personnes privées de liberté, plus de 150 proches se sont mobilisé.e.s pour la signer (contactez-nous pour participer !)
    • Billet d’humeur : face à la répression en banlieue et dans les quartiers populaires, colère et parallèle avec les révoltes de 2005.
    • Des nouvelles des prisons pour étrangers. A Lille : blocage pour soins et tests, transfert des personnes considérées comme « meneuses » à Metz. Une cinquantaine de personnes expulsées vers la Roumanie ce jeudi, des prisonniers Mesnil-Amelot et de Lille. Pressions pendant le Ramadan.
    • Lecture de témoignages de prisonniers du CRA de Vincennes.
    • Début d’un tour du monde des révoltes et mouvements en prison : traitement des prisonnier.e.s palestinien.ne.s, gros mouvements des prisonnier.e.s argentin.e.s (lecture du manifeste des prisonnières et ex prisonnières d’Ezeiza) et brièvement aux États Unis.



    Billet d’humeur :
    C’EST PAS LA GUERRE SANITAIRE,
    C’EST LA GUERRE DES FLICS CONTRE LES JEUNES
    Comptez pas sur les grands frères pour éteindre le feu en banlieue

    2020 : le Coronavirus arrive. Confinement oblige, les quartiers sont déserts. Comme partout en France, les centaines de morts annoncés chaque jour font flipper même les petits qui sont habituellement posés tranquilles en bas des tours. Ils restent à la maison, où ils sont parfois dix à s’entasser les uns sur les autres dans un f2 ; donc effectivement, de temps en temps, un bol d’air s’impose… mais les flics s’emballent. Ils règnent en maîtres absolus dans les tristes rues désertées, mettent les bouchées doubles, collent des amendes même quand les consignes sont respectées. Insultes, humiliations, violences, torture… ils vont parfois jusqu’à tuer. Depuis le début du confinement, cinq personnes sont mortes suite à des contrôles d’attestation, et on ne compte plus les vidéos de contrôles abusifs ; les autorités détournent le regard comme si c’était normal. Quinze ans après les émeutes de 2005 en banlieue, c’est toujours le même mépris, le même aveuglement volontaire ; toujours le même permis de tuer.

    Samedi 18 avril, un jeune homme roule à moto à Villeneuve-la-Garenne. D’après les témoins, à un feu tricolore, le deux roues arrive à la hauteur d’une voiture de flics banalisée et un des flics ouvre la portière du côté du motard, le blessant grièvement à la jambe. La portière comme arme par destination – s’il s’agissait d’un citoyen lambda. Des centaines de vidéos montrent les moments qui ont suivi ce drame : on entend les gens dire aux flics qu’ils ont merdé, que c’est grave ; la colère gronde de partout. Le bruit court que le gars aurait perdu sa jambe…

    C’est la goutte qui fait déborder le vase. Y a plus de Covid-19, plus de confinement. Plus que le ras-le-bol de subir – et on retourne quinze ans en arrière : la france crâme. C’est pas la guerre sanitaire, c’est la guerre des flics contre les jeunes. Comme en 2005, la presse reste très discrète, les grands médias préfèrent gloser en boucle sur le déconfinement du 11 mai. Une fois de plus, on dirait que les jeunes des quartiers populaires peuvent bien crever. Au lendemain des affrontements, le ministère de l’Intérieur indique dans un communiqué de presse que “des médiateurs sont déployés par la commune de Villeneuve-la-Garenne”.

    2005 : Zied et Bouna, deux gamins assassinés impunément par les flics. A l’époque, on est beaucoup à s’être battus à coup de pierres face aux armes des condés qui n’hésitaient pas à nous tirer dessus à balles réelles. Sarkonar – le ministre de la Justice de l’époque – voulait passer la population de ces endroits où on crève assassiné par la police au Karcher. On est aussi beaucoup à avoir été incarcérés après ces combats de rue, pour incendie de véhicule, lancer de cocktails Molotov, jet de projectiles divers sur les bleus depuis les fenêtres – au bout de ces trois semaines intenses, il restait presque plus un seul micro-ondes dans le quartier ! On est beaucoup à pas avoir oublié les images de la télé qui disait que ça faisait les gros titres dans le monde entier : “Ça brûle dans les quartiers populaires de France.” Ceux qui ont vécu ça, on les appelle maintenant les “grands frères”… et c’est eux, devenus “médiateurs”, que la mairie de Villeneuve-la-Garenne “déploie” pour apaiser ceux qui ont vu l’un des leurs volontairement blessé par la police ?

    Comment imaginer une seconde que ceux qui ont vécu cette époque iront calmer leurs mômes ou leurs petits frangins ? Ce serait hypocrite de chercher à juguler la juste colère de ceux qui savent qu’ils ne sont jamais entendus et qui veulent simplement que la vérité éclate. Ils peuvent tout au plus endurer la souffrance de les voir revivre la même guerre qu’eux à quinze ans d’intervalle… et leur dire de faire attention à eux, et de faire attention les uns aux autres. Ne pas se laisser faire, c’est ne pas se laisser mourir, et c’est ce que font ces jeunes pleins de courage. Quelle insolence de la part de ces costumes-cravates. Comme si les anciens n’avaient pas de cœur ! Qu’ils sachent que Zied et Bouna restent les petits frères de toute une génération. Les autorités s’en doutent probablement, puisqu’elles lancent en même temps des poursuites contre les parents des jeunes émeutiers, comme déjà en 2005. Oui, on a grandi ; mais pas oublié, ni pardonné.


    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net, sur contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.


    Musique : O’Jays « Give The People What They Want », Kokomo Arnold « I’ll Be Up Someday », Lino « Qui Peut Comprendre », Nessbeal « A Chaque Jour Suffit Sa Peine ».

  • Flash info quotidien du 23 avril 2020 : répression contre les mutins d’Ecrouves

    Flash info quotidien du 23 avril 2020 : répression contre les mutins d’Ecrouves

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Petit extrait d’une émission du procès tenu en 2013 à propos de l’évasion de Moulins.
    • Coup de fil de Khaled, enfin libre !
    • Témoignage de violence policière au CRA de Toulouse
    • Répression contre les mutins d’Ecrouves

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

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    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaines sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast. Nous appelons d’autres radios locales à diffuser largement ce bulletin, contactez-nous !

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.
    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


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  • Emission du 17 avril 2020

    Emission du 17 avril 2020

    Un puzzle d’amitiés et de bagarres partagées pour notre ami Olivier

    Olivier, Zé, notre ami, notre complice, l’un des inventeurs de L’Envolée est mort samedi 28 mars. Pour cette ultime cavale il a pris son hélico un peu par surprise. Quelques jours plus tard, vendredi 10 avril, une vingtaine de ses amies ont honoré un dernier parloir avec lui au cimetière du Père Lachaise.

    Malgré le virus policier et sa bande d’hommes en arme, pas moyen que les proches restent à la porte. Pas de fantôme pour Olivier. Ces quelques minutes d’amitié partagée que l’on a du voler ne sont pas à la hauteur du grand banquet que nous devons à ce grand bonhomme. Surtout, elles n’ont pas permis d’associer les centaines de malfaiteurs qui aiment Oliv’. C’est parti remise ! Mais c’était déjà plus que la légalité. La moindre des choses pour celui qui détestait aussi bien le feu vert que le feu rouge, la morale et son envers.

    Ses cendres se sont mêlées à celles de la collection complète des journaux de L’Envolée, à l’encre de ses stylos partagés, au papier de ses amitiés et de ses bagarres. La chanson Y’a du baston dans la taule a séché nos larmes ; et une gnole qu’il avait distillé dans l’année s’est mise à couler dans nos gosiers en nous disant, encore une fois, Y’a pas d’arrangement. Son fantôme poursuit déjà à nos côtés cette entreprise de démolition qu’est L’Envolée !

    Ce bouquet d’amitiés, ce puzzle sonore de bagarres partagées est un avant goût de ce que nous ferons quand les confiné·e·s que nous sommes se prendront dans les bras devant les micros de FPP avec celles et ceux qui n’ont pas pu participer. Ce sera en direct à 19 heures, comme tous les vendredi soirs depuis 20 ans. On fera la nique à la mort, à la tristesse, à la connerie.

    Suerte l’ami !

    L’Envolée – émission du 17 avril 2020 (1h30)
    • Un puzzle d’amitiés et de bagarres partagées pour Olivier (55 minutes) [image : Oliv’ en plein bouclage du canard à Toulouse en 2006 – début d’une grimace]
    • Nouvelles des centres de rétention, les prisons pour étrangers.
    • La situation dans les MAF, prisons pour femmes.

    Face à la gravité de la situation, depuis lundi 23 mars, L’Envolée diffuse chaque soir une émission quotidienne d’une vingtaine de minutes pour faire circuler l’information sur ce qui se passe dans les prisons françaises. Nous y lisons les messages qui nous sont envoyés au 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Nous maintenons par ailleurs l’émission « longue » habituelle du vendredi (1h30).

    Ces émissions quotidiennes sont diffusées toute la semaine sur les radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ & Jet FM (Nantes 92.0 & 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast (spotify, deezer, itunes music).


    Musique : The Coasters « Riot In The Cell Block Number 9 », Prince Buster « Enjoy Yourself »

  • Flash info quotidien du 9 avril 2020

    Flash info quotidien du 9 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’œil du jour à Olivier : « les banquiers sont des braqueurs avec des stylos », extrait du film Faites sortir l’accusé.
    • Témoignage de la prison pour étrangers (CRA) de Oissel.
    • Lettre de Fabrice Boromée, prisonnier longue peine enfermé à Vendin-le Vieil.
    • Retour sur la révolte au CD d’Uzerche le 21 et 22 mars : la répression des dits « meneurs ».
    • Appel pour obtenir des informations sur ce qu’il se passe dans les prisons pour mineur.e.s.

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE

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    Nous demandons à toutes les radios locales de diffuser largement ce bulletin.
    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relaierons les actions collectives et individuelles dont vous nous informerez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.

    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer. Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48. Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur Instagram, Twitter, FB & Snapchat.

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  • Flash info quotidien du 8 avril 2020

    Flash info quotidien du 8 avril 2020

    Actualité Covid 19 en prison :

    • En guise de clin d’œil du jour : retour sur la campagne de novembre 2009 contre les peines éliminatrices et l’isolement carcéral. Lecture d’un extrait du texte d’intro du bouquin du même nom.
    • Témoignage d’un prisonnier d’une maison d’arrêt d’Ile-de-france.
    • Situation dans les prisons pour étranger.e.s.
    • Témoignage d’un prisonnier du Centre de rétention administrative de Toulouse.
    • Appel pour obtenir des informations sur ce qu’il se passe dans les prisons pour femmes.

    « ON A LE DROIT DE MANIFESTER QU’ON NE RESPECTE PAS NOTRE PROTECTION« 

    Transcription condensée de l’interview d’un prisonnier d’une maison d’arrêt d’Île-de-France à l’émission du 8 avril 2020.

    Peux tu nous raconter comment ça se passe depuis le début du confinement ?

    Quinze jours avant le confinement, la direction de l’administration pénitentiaire est venue nous voir pour nous dire qu’on avait plus accès au parloir familial ; qu’on verrait plus nos familles. Il y a eu des gens qui ont mal pris la chose, parce que les surveillants, eux, ont accès quotidiennement à la prison ; ils rentrent sans masques, sans gants, et ils sortent tous les jours. On s’est dit : « pourquoi interdire les familles alors que les surveillants font la même chose ? » Après, on a pris sur nous : on a compris que c’était pour éviter la contamination au sein de la détention. Y a eu quelques mouvements de protestation, on nous a dit qu’on allait nous donner une promenade le matin, une promenade l’après-midi ; et c’est tout ce qu’on a eu, quoi. On a rien eu d’autre.

    Les crédits de téléphone promis par la ministre de la justice Madame Belloubet, on les a jamais vus. Ils sont toujours pas arrivés. Et même avec ces crédits, au final y a une cabine pour cent détenus. Donc vous voyez bien : si tout le monde se met à aller à la cabine, ben la cabine, ça devient… une zone de contamination, quoi ! Donc on évite… on essaie de trouver des petits téléphones pour continuer à parler à nos familles ; moi, depuis le confinement, j’ai pas été une seule fois à la cabine téléphonique. C’est vraiment le truc à pas faire. Vous prenez tous le même appareil ; vous parlez, vous postillonnez sur l’appareil téléphonique et derrière, y en a un autre qui le prend et qui fait la même chose… Y a aucune désinfection juste après ; donc c’est pas une mesure utile. Ceux qui ont la chance d’avoir un téléphone, y sont bien lotis, en attendant d’avoir des parloirs ; et ceux qui en ont pas, ben ils ont pas de nouvelles de leur famille, à l’extérieur ils s’inquiètent… Nous, on essaie quand même d’aider certaines personnes, de passer des messages à leur familles, de les prévenir qu’ils vont bien… mais si y avait pas un peu de solidarité entre les détenus, franchement, ce serait la catastrophe.

    Les mesures de la ministre, c’est une grande blague générale. Quarante euros pour le téléphone : personne l’utilise, et y faut éviter, au contraire… Ensuite vous avez quarante euros pour les personnes qui n’ont pas d’argent, donc nous ça nous change rien du tout… Voilà, quoi ! A part ça, des réductions de peine : ils enlèvent deux mois en fin de peine, mais nous ça nous concerne pas parce qu’on est en détention provisoire, donc pas jugés ; avec la présomption d’innocence, logiquement on aurait plus de chances d’être auprès de notre famille en attendant notre jugement… moi, dans mon cas, mon dossier est fermé, j’ai ma femme et mes enfants dehors qui sont seuls ; s’ils ont un problème, je peux même pas être là, je peux même pas les aider ni faire des courses pour eux, ni rien du tout. Ma famille, si quelqu’un est contaminé… en gros, on peut laisser nos proches mourir à l’extérieur sans avoir eu l’occasion de les voir une dernière fois.

    Et sur les libérations, concrètement, vous voyez venir quelque chose ?

    Non ; j’ai des contacts avec le bâtiment d’en face, y a toujours autant de monde. Ils relâchent les gens auxquels il reste moins de deux mois, mais sa mesure, elle a rien changé parce que dans la loi, quand il vous reste moins d’un an, vous pouvez avoir le bracelet électronique, ou être sous contrôle judiciaire à l’extérieur, où il faut aller signer au commissariat en attendant votre fin de peine. Donc là, des gens à qui y reste moins de deux mois, y a déjà plus personne, en fait ; Cette mesure et les autres, c’est un effet d’annonce pour la presse et l’opinion publique, mais  sans plus. Au sein de la détention, personne ne voit le changement.

    Entre ce qu’ils disent à la télé sur la détention et ce qu’on vit à l’intérieur, c’est le jour et la nuit. Sincèrement, c’est pas du tout ça ! Ce qu’ils disent qu’ils ont donné, c’est jamais arrivé ; des masques, on en a pas, du gel hydroalcoolique on en a pas, on a pas de gants ; et on est plus nombreux en promenade maintenant qu’avant le confinement, en fait. Ça, on a pas compris. En cellule, on est plusieurs sans aucune protection, donc il suffit qu’y en ait un qui a le virus et tout le monde l’attrape. On a aucune aide, aucun soin. Vous pouvez appeler l’infirmerie : faut écrire un mot, ils vous appellent peut-être le mois d’après… mais entretemps, on sait pas si vous êtes encore là.

    Donc à l’intérieur tout le monde est angoissé : les gens qui voient plus leurs familles sont stressés, tout le monde a peur, donc la tension monte. Des jeunes ont déjà bloqué, il y a déjà eu une mutinerie, et je pense que si ça continue ça va aller crescendo.

    Tu me disais que les entrants sont très vite mis en cellule avec tout le monde ?

    Exactement ; un ami à moi était sorti sous contrôle judiciaire, et en fait, les entrants passent pas une quatorzaine isolés pour éviter de ramener le virus. Ils les font monter directement. Vous êtes déjà en détention, quelqu’un vient de l’extérieur, on vous le met directement avec vous, sachant que vous êtes déjà deux, vous vous retrouvez à trois avec un contaminé potentiel. Ici on est tous les uns sur les autres, donc si y a une personne contaminée, en une semaine vous avez tout le bâtiment qui risque de l’être. J’ai l’impression qu’ils font l’inverse de ce qui devrait être fait.

    Les libérations, c’est un mensonge total. Ceux qui devaient être libérés passaient en commission d’aménagement de peine, quand il leur restait moins d’un an… ben maintenant les commissions sont annulées !  Les Spip, ceux qui s’occupent des dossiers, ne travaillent plus à cause du confinement ; automatiquement, ça fait qu’il y a plus de gens qui restent en prison. En fait, y a rien qui a été fait ; y a des surveillants qui se sont acheté leurs propres masques eux-mêmes à la pharmacie ; y a zéro masques, pas de gel hydroalcoolique, pas de gants. L’administration a vraiment rien fait, elle laisse les gens à l’intérieur et laisse pourrir la situation.

    Vous êtes informés par l’administration s’il y a des gens malades, des gens mis en quarantaine ?

    Ah, non, non, ici vous avez aucune information ; vous allez voir passer des blouses blanches avec un détenu ; vous savez qu’il est contaminé, mais ils le disent surtout pas. On sait pas où ils partent ; on les voit plus, après. Il y a deux personnes contaminées dans le bâtiment dans lequel je suis ; on sait pas leur état, on sait même pas s’ils sont bien pris en charge ou pas. Ici y a pas de lits, y a pas de réanimation, y a pas de traitement, y a rien du tout. Si vous êtes contaminé, c’est vous et votre chance, quoi. Ils veulent pas nous le dire, mais on sait qu’il y a des contaminés, et le problème, c’est que surveillants et détenus, personne n’a fait le test ; ce qu’il aurait fallu, c’est faire des tests ; ceux qui sont contaminés, les mettre d’un côté en isolement total, ainsi que les personnels de l’administration ; et ceux qui sont pas contaminés, on peut les laisser dans un régime plus souple : promenade, toujours pas de parloirs, mais bon… quand même, on met à l’écart les gens contaminés – comme ils devraient faire à l’extérieur aussi… mais y a pas de tests. Du coup tout le monde est suspicieux, tout le monde est en stress, en panique, et tout le monde a peur pour sa vie ; parce que là, en fait, ils mettent la vie des gens en danger. On peut avoir commis des choses, on reste des êtres humains, mais les droits de l’homme sont pas appliqués dans la maison d’arrêt ; c’est malheureux à voir. Il y a des détenus qui ont commencé à porter plainte pour non-assistance à personne en danger. On est en danger, on a même pas de masques, on a rien du tout. Je comprends que c’est pour le personnel médical en priorité ; c’est normal. Ici, à 20 heures, tous les détenus applaudissent par la fenêtre pour soutenir le personnel médical ; mais on aimerait bien au moins… peut-être rester seul en cellule, pour éviter d’être avec quelqu’un de contaminé. On demande pas plus que les gens dehors. On a peur pour nos vies. On attend, en espérant qu’ils trouvent des solutions concrètes pour les détenus ; qu’ils essaient au moins de faire quelque chose, peut-être six mois pour les petits délits : délits routiers, gilets jaunes… les personnes pas dangereuses en fin de peine. Dans tous les cas elles vont sortir, alors qu’elles sortent dans six mois ou dans huit mois, vu l’état actuel des choses…

    On a pas à risquer votre vie. On reste des citoyens français. On est des pères de famille ; D’autres ont leurs grands-parents qui ont le virus, dehors ; ils sont ici et ils peuvent vraiment rien faire. Faut comprendre la réaction des détenus quand ils manifestent. C’est notre droit. On a le droit de manifester qu’on ne respecte pas notre protection.

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Nous demandons à toutes les radios locales de diffuser largement ce bulletin.
    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relaierons les actions collectives et individuelles dont vous nous informerez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.

    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer. Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48. Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur Instagram, Twitter, FB & Snapchat.

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  • Flash info quotidien du 7 avril 2020

    Flash info quotidien du 7 avril 2020

    Actualité Covid 19 en prison :

    • Poème de Khaled en hommage à Olivier.
    • Témoignage de Khaled à la prison de la Santé, après la coupure d’eau de ce week-end.
    • Appel à inonder la préfecture de mails en soutien aux prisonniers des centres de rétentions.
    • Lecture d’un témoignage d’un prisonniers du Mesnil-Amelot.
    • L’état assassine : feux de cellules et mort d’un homme dans sa cellule (qui sera testé positive au Covid-19 lors de son autopsie).
    • Les matons cherchent à diviser les prisonnier.e.s pour garder leur pouvoir.

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE

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    Nous demandons à toutes les radios locales de diffuser largement ce bulletin.
    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relaierons les actions collectives et individuelles dont vous nous informerez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.

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  • Flash info quotidien du 2 avril 2020

    Flash info quotidien du 2 avril 2020

    • Clin d’œil à Oliv, qui a fondé en 2001 avec quelques complices l’émission et le journal L’Envolée, parti samedi soir pour une cavale éternelle. On continuera à l’entendre ou le lire chaque soir de la semaine.
    Ce soir : lecture d’une lettre d’Oliv écrite à la maison d’arrêt d’Angers en Juillet 2003.

    Actualité Covid 19 en prison :

    • Lettre de A. de l’hôpital psychiatrique de St-Anne.
    • Brève : « Beau comme un fourgon qui brûle ».
    • Mutinerie en cours au Centre Pénitentiaire de Remire-Montjoly en Guyane.
    • A propos de la grève de la faim au Centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot.

    Lettre de l’Hôpital psychiatrique de St-Anne (75), le 01 mars 2020

    « Salut l’équipe,

    C’est gentil de prendre des nouvelles d’ici. Y a la maladie on sort pas la c’est le confinement. On a juste le droit de sortir dans le couloir. Donc est toute la journée dans la chambre. On a plus accès à la cours ou rien du tout depuis deux semaines. Ils ne nous ont pas donné d’info.

    Y a plus les activités de dedans genre faire des gâteaux ou faire des trucs. Juste repas, traitement.

    Je suis pas bien j’ai perdu ma santé. Ils disent que je suis un peu fou quoi. Déjà je suis à l’hôpital. Mais ils continuent de nous donner les traitements. Là j’ai plus trop envie de parler avec mes amis de dehors, d’avant le centre de rétention et la prison. J’ai plus la force. Ils ont tué ma santé en vrai. Je suis plus comme avant. Ici c’est comme la prison et le centre. Juste ça s’appelle l’hôpital.

    Mais moi ça va pas trop.

    Je vous redonnerai des nouvelles »

    A.

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE

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    Nous demandons à toutes les radios locales de diffuser largement ce bulletin.
    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relaierons les actions collectives et individuelles dont vous nous informerez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.

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  • Flash info quotidien du 1 avril 2020

    Flash info quotidien du 1 avril 2020

    • Clin d’œil à Oliv, qui a fondé en 2001 avec quelques complices l’émission et le journal L’Envolée, parti samedi soir pour une cavale éternelle.
    Ce soir : lecture de la fin de l’éditorial du numéro 6 du journal daté de Juillet 2002.

    Actualité Covid 19 en prison :

    • Lettre de Heisenberg, prisonnier au CP de Meaux-Chauconin.
    Réductions des risques, quelques conseils face à la situation en détention.
    Grève de la faim à la prison pour étrangers du Mesnil-Amelot, jour 2.
    • Lecture de deux témoignages du CRA du Mesnil-Amelot.
    • Rappel des rediffusions en FM dans toute la France.

    Lettre de Heisenberg, prison de Meaux-Chauconin, le lundi 30 mars 2020

    « Il n’y a des masques et des gants que pour les surveillants. Je lis le journal tous les jours et ils disent qu’ils sortent que les personnes en fin de peine, alors que j’ai des amis qui sont sortis d’ici avant d’être jugés pour des grosses affaires. Donc j’aimerais savoir comment la garde des Sceaux choisit les personnes qui doivent sortir. C’est du grand n’importe quoi.

    Le Corona a touché un surveillant de la prison de Meaux où je suis actuellement. Il est en réanimation. Ce même surveillant était encore ici il y a quelques jours. Donc en contact avec les détenus. La moindre des choses, ça serait de prendre chaque détenu un par un, les envoyer à l’infirmerie, et leur faire un test au moins. Ils attendent qu’on tombe par terre pour nous envoyer à l’infirmerie.

    Depuis l’arrêt des parloirs, il y a des bagarres presque tous les jours car il n’y a plus de shit. Tout le monde est sous tension. Personnellement je ne sors plus en promenade. Je reste confiné dans ma cellule parce que je voudrais pas attraper le Corona et mourir iciJ’aimerais revoir mes parents un jour. Mais ça, Nicole Belloubet, ça lui passe bien au-dessus de la tête, elle doit être tranquille dans son appartement haut-standing.

    En Iran, ils ont libéré 85 000 détenus, en France, ça parle de 5000? Une goutte d’eau au milieu de la mer. Moi je dis qu’en France, il y a 70 651détenus pour 61 080 places, le minimum, c’est de faire sortir 9571 détenus pour que chaque détenu ait son lit pour dormir.

    Nous sommes deux dans la cellule, mais s’il y a plus de place, ils peuvent ramener un troisième matelas au sol. Dormir par terre personnellement, jerefuserai directement, je préfère dormir au mitard que par terre.

    Les cantines fonctionnent toujours, c’est la seule chose de positive ici.

    Les matons, ils se sont assagis car eux-mêmes ils savent que les détenus sont tendus donc ils ont peur en vrai. De mon point de vue, les surveillants sont des victimes de tout ça aussi, ils n’ont pas le choix de venir au boulot. Je me mets à leur place, j’aurais posé mes congés directement. Leur syndicat devrait beaucoup plus se bouger, j’ai vu qu’ils ont porté plainte, ça suffit pas, ils devraient bloquer les prisons à leur tour. Là ça ferait avancer les choses! Mais s’ils durcissent les règles pour les prisonniers, ça va se retourner contre eux.

    Les revendications ici à la prison de Meaux c’est:

    -des masques,

    -des gants,

    -du gel hydro alcoolique,

    – et surtout que chaque détenu soit testé au coronavirus.

    Il ne faut pas attendre: APRES L’HEURE, C’EST PLUS L’HEURE! »

    HEISENBERG

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE

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