Étiquette : grève des matons

  • Répression coloniale en Kanaky – Blocage des matons = Prisonniers et prisonnières pris en otage

    Répression coloniale en Kanaky – Blocage des matons = Prisonniers et prisonnières pris en otage

    Émission de l’Envolée du vendredi 17 mai 2024

    • Retour sur la répression actuelle en Kanaky avec Julie du collectif Solidarité Kanaky. On revient sur l’histoire de ce archipel considéré par l’ONU comme un territoire à décoloniser pour comprendre la situation coloniale que vivent les populations et leur lutte pour l’autodétermination. En plus de l’arsenal répressif étatique – RAID, GIGN, CRS 8 et maintenant l’armée – des milices de loyalistes d’extrêmes droites mènent des attaques à l’arme à feu. Pendant ce temps, le ministre des prisons annoncent des peines exemplaires pour les révoltés alors que les gardes à vue se multiplient. Au camp-est, la prison de Kanaky installée dans l’ancien bagne, une mutinerie a éclaté et a également été sévèrement réprimée.
    • Les matons bloquent de très nombreuses taules après la mort de deux de leurs collègues pendant une évasion la semaine dernière et prennent en otage les prisonniers et les prisonnières. On relaie quelques témoignages qui décrivent cette véritable punition collective que subissent les personnes à l’intérieur et leurs proches avec la suppression des promenades, des parloirs, des cantines, etc. Et comme d’hab, les syndicats de matons profitent de ces morts pour demander plus d’armes et plus de visioconférences pour limiter les extractions judiciaires. En attendant, la prison continue de tuer des centaines de personnes incarcérées chaque année sans susciter autant d’émoi médiatique.

    • Agenda : Le 24 et le 25 mai à Villeurbane, un week end d’hommages à Idir Mederess, mort au mitard de Lyon Corbas en septembre 2020, suivi d’une manifestation à Lyon le dimanche 25.

    L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers
    et les prisonnières.

    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne !
    Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord, en Dordogne,102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h, sur Radio Alto 94.8 FM sur le massif des Bauges jeudi à 21h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
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    Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris

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  • Isolement, statut DPS, populisme pénal et santé en prison

    Isolement, statut DPS, populisme pénal et santé en prison

    Émission de L’Envolée du vendredi 25 mars 2022
    • Des nouvelles de Romain, DPS, et d’Adeline sa compagne !
    • Quelques réflexions sur le statut DPS (« Détenu particulièrement signalé »), en lien avec le meurtre d’Yvan Colonna à la centrale d’Arles. Appel à témoins : si vous avez des infos directes sur les circonstances plus que troubles de sa mort, contactez-nous.
    • Une lettre de Libre Flot, à l’isolement et en grève de la faim, qui rappelle pourquoi l’État s’acharne sur lui : il était parti combattre avec les YPG contre Daech.
    • Redif : Décorticage des programmes de politique pénale des candidat·e·s à la présidentielle avec nos ami·e·s de l’indispensable blog La Sellette (chroniques de comparutions immédiates). Spoiler : c’est consternant.
    • La chronique mensuelle de Coco : santé et prison.

    Musique : The Robins – « Riot in Cell Block Number 9 » · Little Francisco Greaves – « Hiko Iko » · Allen Toussaint – « We the People » · The Cardinals – « Misirlou · « Skip James – « Hard Time Killin’ Floor Blues » · Bérurier Noir – « Porcherie » · Carlton Williams – « Prison Song »


    On manque de forces pour faire tourner l’émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : n’hésitez pas à nous contacter, que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l’enfermement et l’AP, pour nous filer un coup de main !

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    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui a frappé le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Le numéro 54 est dispo !

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !

  • Le populisme pénal en campagne présidentielle (avec les ami·e·s du blog La Sellette)

    Le populisme pénal en campagne présidentielle (avec les ami·e·s du blog La Sellette)

    Émission de L’Envolée du vendredi 24 février 2022
    • Lettre de Kemi, sorti de l’isolement !
    • Hommage à l’ami Hafed Benotman, co-fondateur de l’Envolée, mort il y a sept piges.
    • Décorticage des programmes de politique pénale des candidat·e·s à la présidentielle avec nos ami·e·s de l’indispensable blog La Sellette (chroniques de comparutions immédiates). Spoiler : c’est consternant.
    • La chronique mensuelle de Coco : santé et prison.
    • Lettre au procureur d’une des mis·e·s en examen du 8 décembre… pour qu’il lâche l’affaire. Depuis l’enregistrement de l’émission, Libre Flot s’est mis en grève de la faim. Plus de nouvelles ici.

    Musique : LK de l’hôtel Moscou – « Camarades » · Soseme Makonde – « Manzara » · The Cardinals – « Misirlou » · Skip James – « Hard Time Killin’ Floor Blues » · Bérurier Noir – « Porcherie » · Hafed Benotman – « Jaja » · Daddy Nuttea – « Le juge des 400 ans »


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  • Des nouvelles du quartier femme des Baumettes – Mouvement de m…. – Grève de la faim au CRA de Vincennes – Procès du médecin qui a laissé mourir Adil Taychi à Lille en 2016

    Des nouvelles du quartier femme des Baumettes – Mouvement de m…. – Grève de la faim au CRA de Vincennes – Procès du médecin qui a laissé mourir Adil Taychi à Lille en 2016

    Émission de l’Envolée du vendredi 18 février 2022
    • Lettre d’une prisonnière du centre de détention des Baumettes
    • Des nouvelles du centre de rétention de Vincennes où 60 prisonniers du bâtiment 2A ont commencé une grève de la faim le jeudi 17 au soir. Un ancien prisonnier est avec nous pour en parler. Et des prisonniers nous appellent depuis les trois bâtiments du CRA pour raconter comment ça se passe à l’intérieur.
    • Retour sur le procès du médecin qui a laissé mourir d’un ulcère Adil Taychi a Lille-Séquedin en 2016. Il a été finalement relaxé mais le procureur fait appel et la compagne d’Adil aussi.
    • La semaine dernière, les matons ont bloqué plein de taules dans un nouveau mouvement de m… Retour sur les conséquences pour les prisonnier.ères et leurs proches.
    • Des nouvelles de Nani en grève de la faim et de la soif au CD des Baumettes.

    Musique : R.BI & L.E.O.U.A. – Mouja · Awaze Ciya – Awazek tê · Jazzy Bazz – Memento mori · Soom T – Yes my people


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    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

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  • LE VRAI « DRAME DE CONDE-SUR-SARTHE », C’EST SON EXISTENCE MÊME

    LE VRAI « DRAME DE CONDE-SUR-SARTHE », C’EST SON EXISTENCE MÊME

    LE VRAI « DRAME DE CONDE-SUR-SARTHE », C’EST SON EXISTENCE MÊME

    Communiqué de l’Envolée suite au mouvement de blocage des #MatonsQuiPleurent

    Les prisonniers et leurs familles pris en otages

    « Avec cette lettre motivée, je viens à vous qui êtes à l’extérieur afin de faire entendre nos voix. Je suis un des détenus longues peines de France actuellement incarcérés dans une des maisons centrales (MC) ou quartiers maison centrale (QMC) telles que Valence, Réau, Condé-sur-Sarthe et Vendin-le-Vieil. Ces nouvelles structures sont en fait des QHS (quartiers de haute sécurité) ou des QSR (quartiers de sécurité renforcée). Les nouvelles prisons françaises sont copiées sur le format canadien, et se dirigent vers l’américanisation. Ces systèmes pénitentiaires ultradurs sont basés sur des fonctionnements répressifs et pervers. Nous sommes passés de personnes détenues à bétail. Certains diront aussi : cobayes. Nous ne sommes pas considérés comme des humains, ni des citoyens. Torture psychologique, psychique, voire même physique lors des fouilles à nu qui sont pourtant interdites et abusives. (…) L’oppression, la frustration, la stigmatisation mises en place par la pénitentiaire, la sursécurité font que certains craquent parfois, et les rares fois où des violences sont commises sur le personnel, elles sont surmédiatisées par les syndicats FO et CGT Pénitentiaire, nous faisant passer pour des gens dangereux, violents et mauvais aux yeux de la société. (…) Les bâtiments sont neufs, et modernes, mais le fonctionnement et les règlementations internes sont indignes. Nous voudrions, si des personnes se sentent de nous aider, continuer à dénoncer les conditions de détention et les fonctionnements archaïques type QHS/QSR des établissements cités dans cette lettre. Alors multipliez les manifestations devant ces lieux et devant les ministères concernés. Avec médias à l’appui, comme eux le font systématiquement contre nous. Que les détenus se réveillent aussi, car cela ne va faire qu’empirer pour nos proches et nous-mêmes. »

    Romain L.

    Cette lettre a été écrite en juin 2017 du centre pénitentiaire de Condé-Sur-Sarthe, prison dont  la presse ne se ressouvient que depuis quelques jours. Un prisonnier y répétait ce que les premiers prisonniers enfermés dans ce QHS moderne disaient déjà en 2013, quelques mois après son ouverture ; le N°39 était entièrement consacré à la publication de leurs témoignages. Comme sa petite sœur de Vendin-le-Vieil, ouverte deux ans plus tard, Condé a été placée dans une région dévastée par l’industrie puis par la désindustrialisation. Ces prisons sont destinées à l’enfermement ad vitam des prisonniers qui ont à faire des « peines infaisables ». Des prisonniers à qui les cours d’assises n’ont même pas eu la « politesse des bourreaux » de laisser l’espoir d’une possible sortie. Des prisonniers considérés comme les plus rétifs, dont la plus grande faute est bien souvent de ne pouvoir se résoudre à être enfermés ; ce qui leur vaut de prendre des peines supplémentaires à l’intérieur.

    Le 5 mars, un prisonnier et sa femme auraient attaqué deux matons dans l’unité de vie familiale (UVF) de Condé-sur-Sarthe et s’y seraient retranchés jusqu’à l’intervention des policiers du Raid. Ceux-ci ont blessé le prisonnier et abattu sa compagne. L’usage du conditionnel s’impose car la seule version dont nous disposons est celle des matons et des policiers cagoulés eux-mêmes, celle que les médias se sont empressés de reprendre en chœur : le prisonnier condamné à une peine de vingt-huit ans d’enfermement se serait radicalisé en prison, et il aurait attaqué les surveillants pour des motifs religieux. La ministre des tribunaux et des prisons, Nicole Belloubet, a parlé d’une « attaque terroriste », et la section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête.

    Une version au mieux simpliste et partielle, puisqu’elle fait abstraction des conditions dans lesquelles l’attaque –supposée !- se serait produite, c’est-à-dire les conditions d’enfermement insupportables dénoncées par tous les prisonniers de Condé… Et peut-être fausse : la « radicalisation » du prisonnier pourrait aussi bien avoir servi à maquiller une simple embrouille de fin de parloir qui a dégénéré, comme c’est fréquemment le cas à Condé. Il y a quelques semaines encore, nous relayions à l’antenne de L’Envolée (sur FPP, 106.3, tous les vendredis de 19 heures à 20 h 30) le récit des provocations et des brimades subies par la compagne d’un prisonnier qui s’est vu refuser l’accès au parloir et suspendre son permis parce qu’elle a répliqué. Une seule chose est certaine : c’est que l’unité d’intervention a abattu la compagne du prisonnier en entrant dans l’UVF. Là-dessus, la presse préfère glisser rapidement.

    Ce qui est sûr, aussi, c’est ce que les matons veulent faire de cette tragédie le fait divers qui fera aboutir leurs sempiternelles revendications. En décembre 2017 et janvier 2018 déjà, ils avaient pris prétexte d’une « agression terroriste » pour lancer le mouvement de blocage des prisons le plus dur depuis des années. N’ayant pu obtenir la revalorisation de leur statut -en gros, ils veulent autant d’argent et le même équipement répressif que leurs grands frères policiers-, ils essayent de remettre le couvert depuis décembre 2018. Au moment où les flics peuvent se vanter de réprimer sans aucune retenue les mobilisations des gilets jaunes, et ont obtenu une prime à la matraque sur la simple menace d’un mouvement de grève, les matons se sont saisis du prétexte terroriste pour booster une mobilisation qui piétinait depuis des semaines.

    En dépit des airs qu’ils se donnent, des feux de palettes qu’ils allument, des gilets jaunes qu’ils enfilent parfois devant les caméras, les surveillants ne sont pas des travailleurs précaires comme les autres ; et leur mouvement « social » est surtout corporatiste et franchement réactionnaire. Toutes leurs revendications sans exception visent au durcissement de la répression. D’ailleurs les gendarmes qui viennent quotidiennement disperser leurs blocages pour qu’un peu de nourriture puisse tout de même rentrer ne s’y trompent pas : ils les gazent au-dessus de la tête, les manipulent avec une sollicitude inhabituelle… On les a même vus, après, se faire des checks comme des footballeurs d’équipes adverses à la fin du match.

    Cette pantomime a déjà permis de remettre en avant les revendications phares des #MatonsQuiPleurent : rétablissement des fouilles à nu systématiques –rappelons au passage que si elles sont limitées par le droit en théorie, elles n’ont en fait jamais disparu d’aucune détention- , autorisation de la palpation des proches lors des visites même si les détecteurs n’ont rien décelé d’illégal, multiplication des unités cynophiles, Statut d’OPJ, obtention de Tasers… La revalorisation d’un métier qui a du mal à trouver des candidats au concours -et on comprend pourquoi-, passe exclusivement  par l’obtention de moyens légaux et techniques de réprimer plus et mieux. Les négociations sont en cours : le patron de l’AP propose, la ministre discute, les matons sont déçus… mais quoi qu’ils obtiennent cette fois-ci, ce sera toujours aux dépens des prisonniers et de leurs proches.

    En attendant, le blocage de Condé continue, et aggrave encore tragiquement les conditions d’une privation de liberté déjà insupportable. On aimerait bien que les journalistes, si prompts à parler de prise d’otage dés que des cheminots font une demi-journée de grève, osent titrer :  « LES PRISONNIERS ET LEURS FAMILLES PRIS EN OTAGE ! » Car c’est bien de ça qu’il s’agit : confinement en cellule, fin des activités, absence de travail, suppression des cantines, des parloirs, de la distribution du courrier, la coupure des lignes téléphoniques, et des réseaux… Ça fait maintenant plus de dix jours que les enfermés de Condé-Sur-Sarthe sont coupés du monde.

    Comme le dénonce le syndicat PRP, des familles qui avaient fait des centaines de kilomètre pour voir leur proche se sont vues refouler et railler sur le parking par les matons qui ne les laissent même pas accéder à l’abri familles. Certains continuent cependant à se rendre au parloir tous les jours. Ils ne veulent rien lâcher, et demandent aux matons pourquoi ils ne prennent pas plutôt leur courage à deux mains pour aller bloquer le ministère de la justice, leur employeur. Pour certains proches, les matons cherchent vraiment à ce que ça pète à l’intérieur.

    A part un petit nombre de familles qui ont pu échanger quelques mots au téléphone avec leur proche au début de cette semaine, aucun témoignage n’est sorti pour l’instant. Par le biais de leur avocat Me Benoit David, deux prisonniers ont tout de même réussi à porter plainte au tribunal administratif contre les traitements inhumains que le blocage de la prison leur fait subir : Jeudi 14 mars, le juge des référés du tribunal administratif de Caen a considéré que la « dégradation des conditions de détention au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe n’était pas d’une gravité suffisante pour constituer une atteinte grave et illégale. »

    Une fois de plus, l’institution judiciaire et pénitentiaire, celle-là même qui marque les prisonniers du sceau infamant de la « dangerosité », se rend directement responsable de la dite dangerosité ; c’est elle qui la fait naître. La prison remplit ainsi pleinement sa fonction d’élimination sociale. Ces taules de Condé et de Vendin visent à permettre au système pénal de tenir ses promesses ; même au risque de se prendre les pieds dans le tapis des peines infinies qu’il a lui-même prononcé. Même si ces peines sont infaisables. On est loin des doctes péroraisons des experts en radicalisation qui permettent d’occulter totalement cette réalité pénitentiaire !

    A l’heure où nous publions ce texte, nous apprenons que la police, appuyée par le Raid, a fait une descente dans la prison de Condé et que cinq prisonniers ont été placé en garde à vue. Nous continuerons à faire connaître ce qu’il se passe à Condé dès que nous disposerons de plus d’informations sur ces nouvelles représailles.

    SOLIDARITE AVEC LES PRISONNIERS DE CONDE-SUR-SARTHE ET LEURS PROCHES !


    Le Syndicat Pour la protection et le respect des prisonnier.e.s, des proches de prisonniers enfermée à Condé appellent à  un rassemblement devant la prison de Condé-Sur-Sarthe à partir de vendredi  22 mars à  13 heures (début des parloirs en temps normal) pour soutenir les familles et les prisonniers pris en otage par le blocage des surveillants.

    VENEZ nombreux et nombreuses !!!

    L’Envolée :  @anticarceral / contact@lenvolee.net

    Syndicat PRP : @SyndicatPRP /  0665118145

  • ÉMISSION DE L’ENVOLÉE DU 02 MARS 2018

     

        • Lettres : Fabrice Boromée (Moulins), Mohamed (Vendin-le-Vieil)
        • Appel : Claudia du syndicat PRP, nous lit 2 lettres que des prisonnier.e.s et proches de prisonnier.e.s lui ont envoyé. Pour la contacter :
          Snap : claudiianaiim
          Facebook : Samia Liberta
          Twitter : samialiberta
          Tel : 0673912213

    Zics : Joey Badass- 95 til Infinity / Freko Ding – Dernier Morceau / Mafia Kainfri – Guerre / BALKANIE µ – Dimanche


    Téléchargement (clic droit –> « enregistrer la cible du lien sous »)


     

     

  • CRÉATION DU 1ER SYNDICAT DE PRISONNIERS (PRP) ET GRÈVE DES MATONS : DOSSIER DE PRESSE

    Fermeture des parloirs et de l’accueil aux familles, remises de peines bloquées, jugements reportés pour les prévenu.e.s comme les condamné.e.s, pas d’accès aux cabines téléphoniques, à la promenade et à la plupart des activités, fermeture des cantines et rationnement des gamelles, coupures d’eau/ d’électricité, pneus cramés devant les portes…

    Voila 2 semaines que les matons ont abandonnés leur poste pour fanfaronner à la télé et pleurnicher sur leur situation (à se demander à quoi ils s’attendaient en passant le concours). Ca réclame plus d’armes, plus de personnel, plus d’encadrement, bref plus de sécuritaire. Et pendant ce temps, la machine carcéral continue de tourner et de broyer des vies au quotidien. Bah oui, on allait quand même pas arrêter les condamnations et fermer les prisons ! Alors les keufs et les ERIS s’occupent du maintien de l’ordre, les mouvements des détenu.e.s sont restreints et le peu de confort qu’on peut gratter à l’intérieur est retiré. On tente de les pousser à bout. A l’extérieur, les familles n’ont pas de nouvelles de leurs proches, se retrouvent bloquées devant les parloirs avec comme accueil ligne de matons et pneus en feu. Et la pression monte, les journées se ressemblent et sont toujours plus sombres.

    Alors avant que tout explose et que le débat s’oriente sur « la violence des prisonnier.e.s », des proches d’incarcéré.e.s, qui viennent de créer le 1er syndicat de prisonniers (le PRP), prennent la parole pour dénoncer les violences de l’AP et de l’État, et mettre le point sur la situation qu’ils vivent actuellement.

    Articles :

    Le Monde

    Le Monde 2

    20 Minutes

    La Nouvelle République

    Le Point

     

    Sons :

    France Culture

    France Inter

  • ÉMISSION DE L’ENVOLÉE DU 26 JANVIER 2018

     

        • Lettre : Gaetan Anquetil ; Fabrice Boromée
        • Appel : Adeline et Lydia parlent de la création du syndicat Protection et Respect des Prisonniers ; Tour de France des prisons bloquées par les matons ; Conférence de presse : la situation entre les murs et les conséquences de la grève

     


    Zics : Isha – DOMAMAMAI / Leys – Optimum / Sianna – Bellek / Dicidens – On vit dans ca


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