Étiquette : liberté

  • Communiqué de prisonniers de Fleury en réponse aux blocages des matons

    Nous, prisonniers, condamnés  ou prévenus, enfermés à la maison d’arrêt de Fleury Mérogis, lançons un appel contre la conquête sécuritaire qui se joue en ce moment à travers les mobilisations des surveillants de prison dans toute la France.

    Cet appel vise également à construire une force collective entre les détenus en lutte et à l’extérieur. Depuis plusieurs jours, des surveillants de prisons bloquent les entrées des maisons darrêt, centrales et centres de détention du territoire français. Ici, à Fleury Mérogis, l’établissement est régulièrement paralysé depuis le début de semaine par plusieurs dizaines de surveillants, empêchant les parloirs avec nos familles, parfois venus de loin, empêchant les extractions dans le cadre des procédures judiciaires (bloquant les anagements de peine), l’entrée des avocats, les cantines, les cuisines, le nettoyage et toutes les activités dédiées à la prétendue « réinsertion ». Leurs revendications sont simples, ils réclament plus de moyens et plus de sécurité pour le personnel pénitencier, ce qui se traduit concrètement par un armement généralisé des surveillants, l’imposition de menottes aux détenus lors de leurs déplacements hors des cellules, et des restrictions conséquentes de nos libertés et de nos droits, pour le peu qu’il en resteLeur mouvement fait suite à diverses manifestations supposées de violence depuis quelques temps, qui, si elles existent, ne sont que des actes isolés, bien souvent en réponse à une violence bien plus importante de l’institution carcérale et de l’État en général. Depuis une semaine, nous assistons à une surmédiatisation d’événements sporadiques et minimes sur toutes les chaînes de télévision, sur fonds d’antiterrorisme. Une insulte devient une agression, une bousculade un passage à tabac et un retard en cellule une mutinerie. Et nous voyons ainsi défiler ces mensonges sur BFM depuis le week-end dernier. Les surveillants et leur syndicat, interviewés par les médias, ont psenté la prison comme un« sanctuaire de criminels » où les détenus avaient« pris le pouvoir » dans des zones totalement abandonnées par les pouvoirs publics. Mais cette stratégie de désinformation ne s’arrête pas là et se couple à des actions bien réelles à l’encontre des détenus.
     
    Ce jeudi 18 janvier au matin, alors que tous les parloirs avaient été annulés, que les activités n’avaient pas lieu et que nous étions séquestrés en cellule, sans information et sans même avoir été nourris, l’administration a finalement décidé, en réponse aux mobilisations de leur personnel, de lancer une nouvelle entreprise de terreur comme on n’en voit qu’en prison à l’encontre des détenus, et alors que rien ne s’était encore passé. Vers 11h, plusieurs dizaines de surveillants et d’Eris, armés, cagoulés et près à intervenir  étaient déployés dans toute la prison. Alors que les départs en promenade se faisaient sous pression, ponctués de coups de matraque et de bouclier, de fouille à nu arbitraires et d’insultes diverses, nous avons décidé de nous organiser contre ces violences gratuites, exercées pour satisfaire des surveillants en mal de reconnaissance. Sur le bâtiment D2, nous étions plus d’une centaine à refuser de réintégrer nos cellules à l’appel de fin de promenade, qui avait été réduite à 45 minutes au lieu des deux heures quotidiennes. Sur le bâtiment D1, c’est cette fois l’administration qui nous enfermait plus de 4h en promenade, pour prévenir un risque de blocage et en profiter pour fouiller une bonne partie des cellules. Dans les autres bâtiments, nous tentions plusieurs blocages, la plupart mis en échec par l’intervention violente des Eris.  À travers ces blocages, nous voulons exprimer notre droit à manifester, qui nous a été arraché lors de notre incarcération et nous voulons lancer un message vers l’extérieur, contre ce qui se joue en ce moment devant les prisons françaises : l’invisibilisation des violences quotidiennes à l’encontre des détenus, insultes régulières, coups, pressions administratives, les suicides réguliers, les piqûres forcées, les cellules enflammés comme à Fresnes il y a quelques jours, et même les viols, comme à la MAF ou à Meaux il y a quelques mois. Mais également, la stratégie des surveillants qui rappelle celle des policiers qui manifestaient illégalement, masqués et armés, en direction des lieux de pouvoir à l’automne 2016 au cri de « la racaille en prison ! », pour réclamer et finalement obtenir un nouveau permis de tuer.
     

     À travers ces actes de résistance collective, nous nous mobilisons contre cette répression grandissante et contre l’entreprise sécuritaire de l’État pénal. Mais pour ce faire, nous avons besoin de construire une force collective, et que nos luttes soient entendues et relayées à l’extérieur. La violence, la vraie, elle est du côté de la prison, de la justice et de la police, qui frappent, séquestrent et légitiment ces exactions. La violence, c’est l’État.

     
    Nous ne sommes pas des bêtes, nous sommes des êtres humains, et nous refusons d’être enfermés et renvoyés à des faits qui feraient de nous des parias, sans droits et sans dignité. Nous en appelons aujourd’hui à toutes celles et tous ceux qui, à l’extérieur, luttent contre les violences d’État. Nos mobilisations sont vaines si nous ne sommes pas soutenus et si les acteurs des luttes actuelles ne se font pas écho de nos combats. En effet, nous payons le prix fort de ces blocages, la vengeance de l’administration est terrible, plusieurs personnes ont d’ores et déjà été envoyées au mitard, le quartier  disciplinaire, et nous savons tous que nos conditions de détention seront rendues encore plus difficile, du seul fait d’avoir refusé ces injustices. Par ailleurs, nous avons besoin que des mobilisations fortes appuient nos mouvements, car l’administration sait qu’elle a les moyens de nous faire taire, en chargeant nos dossiers en vue de nos procès à venir ou en refusant nos aménagements de peine.
     

    Ce texte ne s’adresse ni aux institutions, ni aux défenseurs des soi disant droits de l’homme et des politiques traditionnelles car à nos yeux, il n’existe pas de prisons « plus  justes ». C’est un appel à toutes celles et tous ceux qui, au printemps 2016, se sont soulevés contre la loi travail ; car nous aussi, nous sommes les premières victimes d’une pcarisation massive qui nous a contraint à choisir entre la misère et la prison. C’est un appel à celles et ceux qui luttent contre le racisme, car nous aussi sommes les premières cibles d’un racisme d’État qui enferme toujours les mêmes personnes, des jeunes non blancs, parqués dans les prisons françaises. C’est un appel à celles et ceux qui luttent contre les violences policières, car nous sommes ceux qui subissent depuis toujours les violences des forces de police et nous sommes ceux qui se lèvent toujours lorsqu’un de nos frères tombe sous les coups ou sous les balles des forces de l’ordre.

     
    Mobilisons nous, à l’intérieur comme à l’extérieur des prisons. Construisons une vraie force contre la répression en bloquant et en perturbant les institutions répressives et les politiques sécuritaires. Brisons le silence de la prison, et brisons les chaînes qu’elle nous impose.

    Liberté pour toutes et tous.

    Un collectif de détenus incarcérés à la maison d’arrêt des hommes de Fleury Mérogis.

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  • ÉMISSION DE L’ENVOLÉE DU 14 AVRIL 2017

     

    • Lettres Antonin après sa sortie de Fleury-Mérogis / Georg de la MAH de Mulhouse / Yannick du CP Le Craquelin à Châteauroux
    • Appels : Lydia, sur ses problèmes au CP de Châteauroux et lecture d’une lettre de son fils / Nab, sur son passage au CP de Châteauroux
    • Retour : Sur le rassemblement devant Fleury-Mérogis le 8 avril

    Zics : Aretha Franklin- Think / Kery James – Je ne suis pas un héros / Julio Iglesias – Vous les femmes


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  • Toutes les luttes mènent à Boboch’

    C4Epd4XWAAA04Lj (Tant qu’il y aura la Justice, il n’y aura pas de paix)

    Tout y est : « Des banlieues à feu et à sang », « en ébullition »,  « la sécession de certains quartiers », « un risque de partition », et une dernière, en mode métaphore animalière : « les émeutiers marquent leur territoire »… La presse qui elle-même en avait un peu marre des affaires de pantins présidentiables se jette sur l’os et plonge la France dans l’angoisse avec son nouveau feuilleton policier. Objectif simple : ne surtout pas dire que ce qu’il se joue depuis le viol de Théo lors d’un « contrôle policier » est aussi,  une remise en cause inédite de la justice.

    Mêle-toi de tes affaires

    La gauche flippe, comme à son habitude quand elle doit gérer cet « électorat traditionnel »… qu’elle a perdu depuis longtemps. Elle claque des genoux d’un nouveau 2005, et plus encore de vraiment perdre ces élections déjà perdues. Ben oui, à force d’être déjà « en état d’urgence permanent » depuis deux ans, elle peut même plus sortir cette arme de dissuasion des masses – comme ses confrères de droite l’avaient fait en 2005. Alors Hollande tente un truc : il fait son Obama de dernière minute en posant pour la photo à l’hosto à côté de Théo ; on n’avait pas vu ça pour les proches d’Adama… Le FN, par le biais de son porte parole, voudrait quant à lui « interdire les troubles publics pour l’avenir »… Au delà du fait que cette phrase n’a aucun sens, c’est un très très gros mensonge. Il trépigne, le petit mari de Marine. Tout son parti fait des rêves humides de contagion brûlante. Il est déçu quand un expert quelconque – mesurant l’opinion qu’il fabrique – explique que « pour l’instant, c’est le thème de la lutte contre le terrorisme qui paraît le plus important quand on évoque les fonctions régaliennes auprès des français »On en a tellement fait en deux ans sur le terrorisme qu’il faut y aller franco pour revenir au petit quotidien sécuritaire. Marine Le Pen – entre des larmes de crocodile sur la Prom’  pour les victimes de l’attentat de Nice et un Vendée Globe sauce PNL dans son clip de campagne –, revient à ses premières amours : la défense de la police qu’il « faut armer moralement et matériellement ». Vous noterez l’usage du ré, alors qu’on a vu des flics cagoulard et armés manifester tout l’hiver, pénétrant même le périmètre interdit du palais de l’Élysée… Et puis, pour la route, histoire que nos amis les bêtes n’aient pas l’impression de travailler pour rien, elle y va d’un « 40 000 places de prison supplémentaires ».

    Fillon, trop empêtré dans la révélation de son petit biz’ familial, nous envoie son Ciotti de proximité pour faire du lien social sécuritaire. Ce sont des gamins qui mettent le feu à des poubelles – et jamais à une petite fille soit dit en passant, laquelle n’a jamais été sauvée par des flics, en prime – et tiennent tête à la police d’occupation ? Qu’à cela ne tienne : on se voit déjà « abaisser la majorité pénale à 16 piges », relancer « des tribunaux correctionnels pour mineurs », multiplier les centre éducatifs fermés. Une spéciale à Luis Voguel, maire LR de Melun : « ce n’est pas un hasard si ces incidents se déroulent en pleines vacances scolaires. Il faut lutter contre le décrochage scolaire dans ces quartiers »… Un truc que t’as pas capté, mon petit Louis ? S’il y a bien un moment pour décrocher de l’école, c’est les vacances, que tu vives dans un ghetto de riche ou dans un ghetto de pauvre. Quant à Macron – le pseudo outsider aux dents déjà longues –, il profite des légers problèmes de ses collègues de droite pour dégainer. Lui qui trouve le moyen d’être en tête des sondages alors qu’il n’avait rien poucav’ jusque là de son programme, il nous balance enfin un programme de… 15 000 places de prison supplémentaires ! Il reprend et cite officiellement le rapport que notre actuel ministre des tribunaux et des prisons, JJ Urvoas, avait sorti en septembre dernier. Pas bien original, l’Emmanuel, qui rajoute pour la saveur, une pincée de «tolérance zéro pour la délinquance » et une remise en cause du «principe d’automaticité de l’aménagement des peines inférieures à deux ans ». Comme si il n’y avait pas déjà des milliers de gens qui purgent des peines de moins de deux ans, en préventive par exemple.

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    Les mots sont salement importants

    Nous, pendant ce temps là, on ne va pas trop jouer – comme trop d’autres – à lire dans la boule de cristal. Mais on va quand même rappeler une obsession : les mots sont lourds de sens.

    Nous avons la brutale impression d’être replongés dans n’importe quel numéro de l’Envolée écrit entre 2005 et 2008 : dans le discours dominant, les enfants deviennent des « barbares» ; les manifestants, des « casseurs » ; les familles en deuil, des « boutte-feu victimaires » ; les tués par la police, des « délinquants au lourd casier judiciaire » ; les questions sociales, « des problèmes migratoires ou religieux » ; les quartiers populaires et misérables, des « zones de non droit » ; un viol lors d’une arrestation un « accident regrettable »… Alors, en toute logique, il faudrait que l’État puisse intervenir à la naissance, ou aux frontières, ou les deux, pour « prévenir la délinquance ».

    Tout cela, on le sait. Mais il y a un endroit où nous devons nous méfier, pour ne pas se faire à notre tour les agents de ces sournois glissements de sens : il n’y a pas « des violences policières », mais bien « la violence de la police ». Comme il n’y a pas « des violences faites aux femmes », mais bien « la violence patriarcale ». L’emploi du pluriel induit toujours – même involontairement – qu’il s’agit d’une succession d’actes isolés, individuels. Des bavures. Des dérapages, en somme. À l’inverse, dire : « la violence » et y ajouter « de la police », c’est affirmer qu’elle est structurelle, c’est à dire que l’ordre social en a besoin pour se maintenir, qu’elle est en un pilier, qu’elle est à la fois voulue et nécessaire. En un mot, elle est politique. Il ne peut donc pas être question de « moraliser » la police. La raison d’être de la police, c’est de produire la violence exigée par l’État pour se maintenir ; elle se doit d’être raciste, patriarcale, au service de la bourgeoisie.

    « Le contrôle qui s’opérait dans le rapport au travail s’étend dorénavant dans toutes les séquences de vie par la militarisation de l’espace. De l’exploitation ouvrière à l’asservissement des banlieues, les procédés sont les mêmes : c’est l’incorporation de la domination par les corps, où le policier joue dorénavant le rôle du contremaître. Le quadrillage par les mouchards, la hiérarchisation parallèle, les assignations sans motif, les insultes racistes qui étaient le lot quotidien de « l’usine de la terreur » dénoncée par les ouvriers de l’époque sont les mêmes mécanismes qui opèrent maintenant dans les « quartiers de la peur », comme le dit très justement le texte de Hugues  Bazin. « Résister à cette domination, c’est analyser l’humiliation avant tout comme une question politique décisive ». (1)

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    La rue c’est important, le tribunal c’est primordial

    Et malheureusement – et ce n’est pas pour le plaisir de jouer sur les mots – il faudrait qu’on parvienne à appliquer ce même type d’analyse à la justice. La justice, dans les faits, ce n’est pas qu’un mot, ce n’est pas un concept ou un idéal : c’est avant tout une institution. C’est à dire un rapport de force qui s’est institutionnalisé, l’état des rapports sociaux du moment, inscrit dans le marbre de la loi. La Justice sanctionne et valide l’ordre social dominant à un instant précis. La justice ne peut être pour Théo, ou pour Adama. La justice n’est là que pour l’État, et c’est bien normal : c’est sa seule raison d’être. Nul besoin de philosopher, d’ergoter sur la pertinence du concept-même de « justice », de se demander si elle est une étoile à poursuivre dans ce monde ou dans l’au-delà des croyants, ou encore quelle forme elle pourrait prendre dans un « monde post-révolutionnaire ». Ici et maintenant, la justice, ce sont des tribunaux, des peines de prison, des juges, des procs, des matons.

    Comme on peut le lire dans des compte rendus quotidiens publiés sur le net, ces jours-ci au tribunal de Bobigny, les bourreaux en robe noire n’ont  de cesse de le répéter quand ils condamnent lourdement les « émeutiers » : « La procureure rappelle encore une fois son amour pour les policiers, elle affirme à demi-mots son envie de faire des exemples » (2) (3) (4). Ils sont là pour ne pas faire le lien entre ce qui se passe dans la rue et le viol de Théo, ou l’assassinat d’Adama, ou tous les contrôles et humiliations que nous subissons tous les jours. Son travail, c’est précisément de dissocier ces histoires.

    Réclamer la justice – surtout à l’État –, l’appeler de ses vœux, l’invoquer, la prier, n’a donc finalement pas grand sens. Mais l’observer, la pointer, l’attaquer, non seulement ça a du sens, mais c’est de toute première nécessité. C’est là que s’enterrent les mouvements, c’est là que se réaffirme constamment la domination. Il n’y a de justice que de classe (comme la lutte). Il faudrait donc précisément taffer à l’empêcher de faire son travail, pour une fois, contrairement à ce que les chiens de garde de journalistes font dire à Théo sur son lit d’hôpital.

    Le rassemblement du samedi 11 février est historique à ce titre-là : des milliers de gens se sont rassemblés devant le tribunal du 93. Devant cette cité judiciaire où nous sommes des centaines de milliers à avoir été « entendus », c’est à dire humiliés, rabaissés, condamnés. Et encore plus nombreux à y avoir assisté à l’exécution semi-publique d’un gamin, d’un poto, d’un camarade… Ou bien encore à l’acquittement d’un flic qui a tué ou mutilé. Ce n’est pas par hasard que si peu de commentaires médiatiques ont insisté sur ce point fondamental : le rassemblement avait lieu devant un tribunal ! Pas dans Paname intra-muros mais en banlieue ; pas devant un commissariat ou devant l’assemblée nationale : devant un tribunal.

    « Tout le monde déteste la police » (car elle nous déteste tous) est devenu un slogan jouissif et largement partagé. Et si on se mettait à crier aussi « Tout le monde déteste la justice » (qui, elle, n’a même pas besoin de nous détester pour nous éliminer socialement) ? La rue c’est important, le tribunal c’est primordial. C’est là que la machine étatique nous individualise, nous met à l’ombre, nous vole nos proches, brise nos solidarités. C’est donc là avant tout qu’il faut se montrer solidaires. Et pourquoi pas, parfois, la bloquer. « En attendant mieux, nous demandons que les émeutiers soient acquittés. Pour qu’à leur quotidien déjà injuste ne s’ajoute pas la mort sociale ! La Justice arrive bien à acquitter des policiers qui ont tué », comme l’écrit Hanane Karimi dans un post FB repris par Street Press (5).

    Si vraiment quelque-chose a changé depuis 2005 et si, comme l’affirment certains témoignages à chaud de la journée du 11, le mouvement du printemps dernier a permis de partager quelques évidences, alors il est plus que jamais nécessaire de se rendre en masse dans et devant les tribunaux. À Bobigny, et partout ailleurs en France.

    Police partout ? Justice pareil.

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    #ToutleMondeDétestelaJustice

    #TMDJ

    L’Envolée

     

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  • ÉMISSION DE L’ENVOLÉE DU 06 JANVIER 2017

     

    • Courriers : Damien (MA de Fleury-Mérogis), Kamel (poème)
    • Invités : Les potes et frères d’Adama Traoré sont venus parler de leurs frères, des événements récents et de la mobilisation à Beaumont-sur-Oise.

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    • Tel : Christine nous raconte un peu sa sortie depuis dix jours et sa « liberté » retrouvée après quatre années de prison et de bagarre au quotidien avec l’administration pénitentiaire.
    • Invitée : Loubna, sortie de prison depuis cinq mois, condamnée pour avoir défendu un gamin face à la police.

    Zics : Demi Portion – Marre ; Dead Prez – Fuck the Law ; Berurier Noir – Manifeste ; Al & Casey – L’hiver est long


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  • Emission du 11 mars 2016

    • Lettres : Kazim de Frenes, Félix Benedetti (sorti y’a 6 mois), Kamel (sorti de l’UHSA du Vinatier, transféré à la MA de Varces)
    • Invitées : Imen et Soussou (sortie de prison hier, grosse ambiance!)
    • Téléphones : Copines de Soussou et d’Imen

    Musiques : Spia Latino ; Azealia Banks feat. Lazy Jay – 212 ; Danny Brown – Contra (Barbara Lynn remix)


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  • Beau comme une prison qui brûle… le livre qui brûle les doigts

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    L’histoire d’une émeute, l’histoire de Djellali Mihoubi dit Kyou pour qui rien n’est plus beau qu’une prison qui brûle…

    « Beau comme une prison qui brûle » peut s’entendre comme le cri de toute une génération de rebelles, de toutes les générations de rebelles qui s’apprêtent à être vaincus – et qui ne regrettent rien…

    Le 16 avril 1988, la prison d’Ensisheim flambait. La presse et la justice ne voulurent voir dans cette révolte spectaculaire qu’une explosion parmi d’autres qui valut à cinq détenus quatre ans de prison supplémentaires. Cette mutinerie est pourtant restée ancrée dans la mémoire carcérale. Jamais, depuis les grandes révoltes de 1974, un établissement pénitentiaire n’avait été détruit avec tant de ferveur. Jamais les initiateurs d’une mutinerie n’avaient revendiqué leurs actes avec autant de constance et de dignité. Rarement l’institution pénitentiaire elle-même n’avait été à ce point remise en cause. Pour la première fois, l’un des principaux acteurs de la révolte d’Ensisheim en raconte la genèse, le déclenchement et l’embrasement. « Beau comme une prison qui brûle » constitue un témoignage authentique, précis et plein d’humour. Près de trente ans après les faits, il résonne comme une ode à la révolte et à la liberté et rappelle que certains incendies ne s’éteignent jamais…

    Pour télécharger le livre ou le commander en version papier :

    http://pascalebraun.fr/

    Vous pouvez aussi écouter l’interview qu’a donné Kyou le 06 juin dernier à l’émission Papillon :

    http://lenumerozero.lautre.net/article2898.html

    Emission Papillon, les 1er et 3ème jeudis du mois 20h à 21h sur Radio Dio 89.5FM à St-Etienne sur Radio Canut 102.2FM à Lyon et Saint-Quentin Fallavier (en alternance avec « la Petite Cuillère »).

  • « Très chers amis (e)s. » Lettre d’Abdel Hafed Benotman

    Une lettre d’Hafed publiée dans l’Envolée N°14, en juillet 2005. Lorsque quelques hommes en armes et autres magis-rats, avaient jugé bon de le recoller au placard pour quelques vols…

     

    Mettez un homme en prison, il en sortira toujours… quelque chose… de bon ? Oui puisque vous êtes là et je vous en remercie tous et toutes. Que vous dire? Sinon tenter de vous expliquer la simplicité de ce qui m’est arrivé.

    Certains de mes amis (e)s ont été surpris, peinés, choqués par ma récidive mais aucun n’a été déçu puisque la déception porte en elle un jugement et l’amitié ne juge pas. Il y a eu des questions comme : il est con ou quoi ? Souffrirait-il du syndrome de Stockolm au point d’aimer la prison ? Est-il fou? Il aurait pu prendre des précautions, non ? Toutes ces questions sont légitimes si on les résume à celle-ci, paradoxe absurde : serait-il fondamentalement honnête ? Au point que son mépris des cagoules, des masques, des salles de conseils et de délibérés des ministères et des confessionnals… l’écoeure.

    C’est là-dedans que s’inscrit, non pas ma récidive mais ma continuité. Ma présence en prison est une façon radicale de dire NON. Lorsque je suis sorti de prison, on ne m’a pas demandé d’être réinsérable mais d’être recyclable. On m’a demandé aussi d’aller mendier un temps d’identité à la préfecture de police. Pour adoucir ce dressage on m’a titré du statut d’écrivain. (suite…)

  • L’envolée n° 35 téléchargeable en PDF (Procès de la belle de Moulins-Yzeure, editorial et sommaire)

    L’envolée n° 35 téléchargeable en PDF (Procès de la belle de Moulins-Yzeure, editorial et sommaire)

    Comme prévu, le numéro 35 du journal est entièrement consacré au réçit et à l’analyse du procès de l’évasion de Moulins.

    Vous le trouverez dans les librairies dont la liste est consultable sur le liste (rubrique « le journal »). Si il n’y est pas, faites le nous savoir… et abonnez vous en nous envoyant un mail, voire un chèque de 15 euros.

    Vous pouvez aussi le télécharger au format pdf

    (suite…)

  • Interview de Christophe Khider

    Le procès de la belle de Moulin-Yzeure en 2009 s’est achevé le 11 avril.
    Christophe a été condamné à 15 ans de prison, qui viennent s’ajouter aux 48 qu’il avait déjà à tirer, les peines pour évasion n’étant pas confusionnables… Omar a été condamné à la même, les trois complices à 5 ans (ce qui veut dire pour les deux femmes une sortie imminente). Le procès est raconté ici. Courage à eux, et bonne route à Redoine Faïd.

    Christophe a donné une interview par téléphone au sinistre Journal du dimanche, toujours avide de faits divers spectaculaires. Sa parole se fraie pourtant un chemin derrière les titres racoleurs. Pour ceux et celles qui sont passées à côté, on la reproduit ici, en hommage à cet irréductible combattant.  Une putain de leçon de vie… (suite…)

  • "La liberté sans conditions"

    Paru dans le N°1 de l'Envolée, septembre 2001.

    Voilà donc la pensée d’un perpète, je dis pas d’un homme car fiché, catalogué, mis dans des cases puis une cage; l’Etat te laissera animal figé dans un passé qui sera ton présent jusqu’à une hypothétique conditionnelle. Et après… qui s’en soucie!? Les politiques, ces égocentriques qui n’ont d’autre pôle d’intérêt que leur carrière qu’ils construisent sur les tas de cailloux qu’amassent les taulards dans ces Cayenne modernes!!! Ces esclaves dits «détenu(e)s» payés à coups de centimes, ils les gratifieront peut-être d’un gage sérieux de réinsertion, en somme«sois esclave pour retrouver une liberté enchaînée, car elle sera conditionnelle, bien sûr!». C’est l’offre faite aux perpètes. Quoi d’autre? Plus de sécurité, non pas pour les bagnards mais bien pour les bourreaux, qui de leur mission ne connaissent que le côté répressif. De quoi on nous parle!? Une nouvelle loi pénitentiaire où les plus concernés ne sont pas consultés, et pour quelles avancées? J’ai de sérieux doutes quant à un réel bénéfice pour nous et, quand bien même il y en aurait, ce ne sera toujours que cacher la misère avec des réformes qui ne seront pas applicables dans un proche avenir pour X ou Y raisons. Pour une douche supplémentaire par semaine, il aura fallu près d’un an pour que ce soit appliqué, alors une réforme aussi vaste qu’ils le prétendent va droit dans le mur, sans l’abattre malheureusement. Tous autant que l’on est, ce n’est pas de leur pitié ou de vains espoirs dont nous avons besoin, mais bien de ne plus subir le fascisme ambiant, de retrouver une liberté sans conditions et surtout de ne plus subir ces peines de mort déguisées en perpétuité. Je n’oublie pas les autres qui ont pris dix ou vingt piges, même un mois ne répond à aucune logique, si ce n’est celle d’un Etat totalitaire tout comme l’est sa justice. Cette pauvre France se glorifie encore d’une révolution que l’on fête sans doute pour nous faire croire en ces trois mots qui n’ont plus que le sens d’une vaste hypocrisie, car qu’est la prison, si ce n’est un lieu qui voudrait nous faire croire que dehors nous sommes libres? Quant à la fraternité et à l’égalité, demandons à un sans-papier, un SDF et bien d’autres ce qu’ils en pensent. Ne me demandez pas de conclusion, car la fin ne pourrait se trouver que dans la conscientisation de tout pays qui condamne des hommes et des femmes à errer sans fin.

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