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  • Du quartier arrivant jusqu’au CNE : brutalité pénitentiaire – Solidarité Kanaky – Justice de gôôôche ??!

    Du quartier arrivant jusqu’au CNE : brutalité pénitentiaire – Solidarité Kanaky – Justice de gôôôche ??!

    Émission de l’Envolée du vendredi 4 avril

    AU PROGRAMME :

    • ACTU DE LA BRUTALITÉ JUDICIAIRE

    Lecture d’un communiqué de Solidarité Kanaky qui revient sur la solidarité mise en place pour les prisonnier.e.s kanaks déporté.e.s en France : ceux et celles du mouvement social contre le dégel du corps électoral, mais aussi les autres nombreux prisonniers de droit commun déportés. Solidarité Kanaky revendique le rapatriement de tous les déporté.e.s qui le souhaitent et la libération de tous les prisonniers kanaks réprimés lors des révoltes.

    Surprise : la justice serait de gauche et indépendante ?! On discute de l’instrumentalisation par l’extrême droite et ses alliés au gouvernement, qui crient au « laxisme » de la justice contre les « voyous », et s’offusquent de la soi-disant dureté de la condamnation de M.Le Pen.
    On rappelle juste que, de gauche comme de droite extrême, la justice est une machine à broyer les classes populaires et les étranger.e.s, que le bloc bourgeois de tous bords kiffe l’institution judiciaire, qui met en oeuvre le surenfermement de plus en plus brutal de la population.

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    En direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne.
    Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord, en Dordogne,102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h, sur Radio Alto 94.8 FM sur le massif des Bauges jeudi à 21h, sur Jet FM 91.2FM à Nantes le lundi à 12h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
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  • Rediffusion d’un épisode de Bruits d’audience daté de janvier 2024

    Rediffusion d’un épisode de Bruits d’audience daté de janvier 2024

    AU PROGRAMME :

    L’émission aborde la question de la guerre à la drogue version française, inspirée de l’idéologie de la guerre à la drogue lancée par Nixon au début des années 1970 aux USA.
    « Cinquante ans après la loi de 1970 qui criminalise l’usage privé de stupéfiant, la France possède l’une des législations antidrogue les plus répressives d’Europe. À défaut de réduire la consommation comme elle prétend le faire, elle envoie surtout en prison des jeunes vendeurs racisés, souvent étrangers, pour des quantités dérisoires de cannabis. » (https://lasellette.org/french-correction-la-guerre-a-la-drogue-version-francaise/)


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  • DARMANIN DÉCLARE LA GUERRE AUX PRISONNIER·ES

    DARMANIN DÉCLARE LA GUERRE AUX PRISONNIER·ES

    Chapitre 2 : Tout le monde au cachot !

    Maintenant qu’il a supprimé les activités en détention, Darmanin poursuit son offensive démago-sécuritaire, cette fois-ci sous le pavillon de la « guerre au narcotrafic ». D’ici quelques mois, les quartiers ultra sécuritaires promis aux « plus-terribles-narcotrafiquants-de-France » qui devraient ouvrir à Condé-sur-Sarthe et Vendin-le-Vieil vont rendre encore plus invivables leurs régimes d’isolement déjà bien mortifères… D’autres ouvertures déjà annoncées visent à étendre ce régime à plus de 600 prisonniers. Ces annonces n’ont rien de nouveau, c’est tout simplement le durcissement du « système Condé » : isolement quasi total pour les prisonniers et moyens décuplés pour les surveillants. Comment ne pas craindre son extension à l’infini, et un méchant tour de vis dans toutes les détentions…

    Condé et Vendin : « des machines à broyer »

    Inventés sous Jospin et inaugurés par Taubira en 2013 et 2014, les centres pénitentiaires d’Alençon-Condé-sur-Sarthe et de Vendin-le-Vieil sont des tombeaux hypersécuritaires blindés de technologies de surveillance. Conçus pour empêcher toute communication entre les prisonniers, ces établissements sont segmentés en ailes d’une douzaine de personnes maximum. Pas de sortie de cellule sans escorte ; tous les mouvements sont gérés par vidéosurveillance et sas à fermeture électronique. Pas de gourbi (petit espace de convivialité arraché à l’administration pénitentiaire) et le régime « portes fermées » ne permet pas non plus de se réunir en cellule. Dans ces taules-là, pas de « surpopulation » : Condé compte officiellement 195 places et Vendin 135, mais une centaine de prisonniers seulement y sont enfermés pour assurer un ratio de trois à quatre surveillants par prisonnier. Ces taules ont été spécialement conçues pour casser en quelques mois des prisonniers longue peine – qui y passent en fait de longues années… En centrale, les prisonniers avaient obtenu un minimum d’aménagements de leurs conditions de détention, comme le régime « portes ouvertes » ou un peu plus d’activités. À Condé et Vendin, ces acquis arrachés de haute lutte ont été supprimés dès l’ouverture, puis redistillés au compte-goutte, juste assez pour pas que ça pète… en attendant de nouveaux durcissements.

    Les prisonniers ont tout de suite dénoncé ces mouroirs modernes : « Ces tombeaux de la mort, ces nouvelles merdes de prison, faut les détruire. C’est pas acceptable de vivre avec les peines infinies qu’on a à faire. Ils sont en train de construire des QHS (quartier de haute sécurité) dans des centrales modernes. » « La direction nous pousse à commettre des actes, car Condé-sur-Sarthe est un QHS amélioré : on est tout le temps en cellule, on n’a pas d’activités… C’est pour ça qu’il y a des mouvements et une prise d’otage. Moi, je suis déterminé à ne pas me laisser faire, car pour le système Condé on est des cobayes. » « C’est très difficile mentalement de savoir qu’on est dans un espace aussi réduit, c’est pas fait pour garder des gens à long terme pendant des années. Ça brise un homme, mentalement, c’est fait pour broyer un homme. Certes, la prison, c’est difficile. Mais là, ça a rien à voir, c’est des machines à broyer. »

    QHS, QI, « narcoprisons » : toujours la même torture blanche

    Suite aux luttes des prisonniers, la « gauche de gouvernement » a fermé les quartiers de haute sécurité (QHS) en 1982… pour les remplacer aussitôt par les quartiers d’isolement (QI). Un nouveau sigle, un petit coup de peinture, une grille ou deux en moins, et le tour était joué… Trente ans plus tard, la même « gauche » a appliqué le modèle des quartiers d’isolement à l’échelle d’établissements entiers avec l’ouverture de Condé et de Vendin.

    Évidemment, les conséquences de la torture blanche, elles, restent les mêmes. Un prisonnier les analysait encore récemment depuis Bois-d’Arcy : « Les problèmes de concentration, les difficultés à construire sa pensée, l’hébétude, la perte de repères temporels, les maux de tête, les vertiges, loin de disparaître avec le temps, se sont amplifiés et généralisés ; ils sont devenus monnaie courante ou normalité. »1 « Les QHS sont la forme futuriste de la peine capitale, dénonçaient déjà des prisonniers en 1978 ; on y assassine le mental en mettant en place le système d’oppression carcérale à outrance, conduisant à la mort par misère psychologique […] N’attendez pas d’être acculés à la torture par l’isolement et la privation sensorielle, comme c’est le cas pour nous en ces quartiers d’assassinat lent et propre vers lesquels l’administration évacue tous les détenus qui luttent pour sauvegarder leur dignité humaine en refusent de se laisser amputer de la parole par des traitements concentrationnaires. » 2 À l’ouverture de Condé, un prisonnier expliquait : « Condé est un QHS qui est fait pour casser les gens psychologiquement. Mais il n’y a pas beaucoup de révolte, ce qui fait que c’est plus facile pour l’AP de nous contrôler. Comme je le dis, il faut faire une action comme dans les années 1980. Cela veut dire monter un comité d’action des prisonniers pour pouvoir fermer ces tombeaux ouverts. »

    On peut toujours faire pire

    Dans un esprit de saine émulation, Gérald a rendu une visite de courtoisie au gouvernement d’extrême-droite de Giorgia Meloni. C’est qu’il s’intéresse au régime pénitentiaire 41bis : mis en place par les socialistes en 1992 pour lutter contre la mafia, ce régime s’est évidemment rapidement étendu à d’autres catégories de prisonniers. Près de 800 prisonniers italiens subissent ce régime de torture sensorielle : isolement quasi total sous vidéosurveillance 24 heures sur 24, sans communication téléphonique, un seul parloir mensuel d’une heure derrière une vitre blindée, en présence d’un maton – et qui peut être remplacé par un coup de fil… Deux heures de promenade quotidienne en groupes de quatre, aucun accès aux espaces collectifs, interdiction de travailler et de prendre part aux activités. Le seul moyen d’y échapper, c’est d’obtenir le statut de « collaborateur de justice » ; autrement dit, de poukave.Manifestement, ça l’a inspiré, vu ce qu’il annonce : interdiction de sortir de l’établissement, audiences avec les magistrats en visioconférence, parloirs hygiaphone empêchant tout contact, fouilles à nu systématique après les parloirs – même les parloirs avocat –, suppression de l’accès aux unités de vie familiale (UVF) et aux parloirs famille ; réduction du droit de téléphoner à trois fois deux heures par semaine, deux heures de promenade quotidienne, toujours à l’isolement et interdiction de travailler ou de participer à d’autres activités. Il est question de réduire encore plus les contacts entre prisonniers à Condé et Vendin en n’en laissant que quatre ou cinq par aile de la détention. Le fanstasme avoué de Darmanin, c’est de leur imposer cette torture blanche pendant quatre ans sans possibilité d’aménagement, sur décision du ministre (lui). Et puis allez, ça sera pour tous les prisonniers de la centrale, pas juste pour ceux qui sont impliqués dans des affaires de trafic comme le slogan de « narco-prison » pouvait le laisser entendre. Ce durcissement déjà officiellement annoncé pour les prisonniers étiquetés terroristes ne demande qu’à continuer à s’étendre puisque le nom officiel de ces nouveaux quartiers de « lutte contre la criminalité organisée » dit bien tout leur potentiel d’extension. En grand humaniste, Darmanin a demandé leur avis aux sages du Conseil d’État, qui ont trouvé que ça allait ; ils ont juste tiqué sur les fouilles à nu après les parloirs avocat·es et abaissé à deux ans l’impossibilité d’aménagement.

    Après un long suspense bidon destiné à faire monter la sauce médiatique, le sinistre ministre a finalement donné les noms des établissements appelés à devenir des méga QHS : Condé-sur-Sarthe et Vendin-le-Vieil ! Tu parles d’une surprise… Y a presque rien à faire : l’architecture de ces établissements ultrasécuritaires permet déjà l’isolement quasi total des prisonniers, et leur personnel est déjà rodé à un régime d’isolement et de violence extrême. À côté de Condé, en plus, il y a le tribunal d’Alençon, qui est déjà une sorte d’annexe de la taule bien pratique pour coller des années de prison supplémentaires à ceux qui résistent au sort qui leur est fait ; dans la rafale d’annonces darmaniennes, il y a d’ailleurs aussi celle du renforcement des moyens des tribunaux qui sévissent à proximité de ces taules.

    Une boutique à entretenir

    « C’est comme une boutique qu’il faut entretenir. Condé a la réputation d’être la centrale la plus sécuritaire de France. Donc, s’il y a rien qui se passe, les gens vont dire que tous ces moyens ne sont pas justifiés. C’est une prison où on est sept ou huit dans l’aile, il y a trois surveillants pour ouvrir une porte à la fois, avec cinq caméras. Il y a plus de 250 surveillants pour 100 détenus. Niveau moyens humains et matériels, ils ont tout ce qu’il faut, ils peuvent pas se plaindre. Ils ne peuvent pas demander plus. Alors pour justifier ces moyens énormes, on va faire en sorte que ça se passe mal à l’intérieur », expliquait en 2019 à l’antenne un prisonnier tout juste sorti de Condé.

    Faut dire que les matons avaient déjà à peu près tout – après leur blocage de Condé en mars 2019, ils avaient même obtenu une salle de sport rien que pour eux ! Qu’à cela ne tienne, on leur a quand même promis des nouveaux portails millimétriques plus performants, et des primes contre quelques semaines de formation – faut-il en conclure qu’il leur sera plus difficile de se faire un treizième, voire un quatorzième ou quinzième mois en faisant rentrer des téléphones et des consommables ? Et puis, tout comme l’interdiction des activités, le durcissement des conditions de détention est synonyme de charge de travail allégée pour eux : la réduction drastique de l’accès des prisonniers à la cabine leur permettra d’écouter toutes les conversations tranquillement en direct, par exemple.

    Une peine complémentaire d’isolement total au bon vouloir du ministre

    Ces régimes ont déjà été testés sur des prisonniers dont l’administration pénitentiaire veut se venger, comme Rédoine Faïd, qui subit ce type de régime depuis son évasion, ou sur d’autres dont l’administration pénitentiaire n’a pas à craindre qu’une solidarité collective se dresse contre leurs conditions de détention, comme Salah Abdelslam. C’est qu’il s’agit de « discriminer les prisonniers » : le ministre se flatte avec son administration de faire le tri entre « bons » et « mauvais » prisonniers au moyen de peines complémentaires. Les juges peuvent déjà décider de l’élimination sociale d’une personne en le condamnant à une peine infinie, et la pénitentiaire va encore le surcondamner à l’isolement total… Le pire, c’est que l’affectation à ces nouveaux quartiers de régime dur pourrait aussi bien être appliquée à des prisonniers en détention provisoire sur simple décision du ministère, épaulé par les juges d’instruction et les renseignements pénitentiaires.

    C’est le vieux coup de la dangerosité, et c’est le ministre qui collera les étiquettes : Si un prisonnier se rebiffe, on dit qu’il est dangereux, alors on le met à l’isolement. Et s’il est à l’isolement, c’est sûrement qu’il est dangereux ! « Mais, là aussi, peut-on encore parler de peine ? Ses finalités habituelles disparaissent devant une fonction purement sécuritaire. Le pire est que plus rien ne masque une volonté d’exclusion fondée sur des postulats d’incurabilité et d’appartenance à des catégories à risque. » [Mounir, avril 2021.]

    L’Envolée, mars 2025.

    1 Libre Flot, quartier d’isolement de Bois d’Arcy, Juin 2021.

    2 T. Hadjadj, R. Knobelspiess, J. Mesrine, F. Besse, J.M. Boudin, M. Desposito, D. Debrielle, 2 janvier 1978, dans le journal Le Monde.

  • Justice pour Angelo contre la vérité judiciaire – Activités suspendues, isolement étendu.

    Justice pour Angelo contre la vérité judiciaire – Activités suspendues, isolement étendu.

    Émission de l’Envolée du vendredi 21 mars 2025

    AU PROGRAMME :

    • Discussion avec Aurélie Garand : le 6 mars 2025, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a validé le meurtre de son frère Angelo par le GIGN.

    Depuis qu’Angelo a été tué en 2017 sous prétexte qu’il n’était pas retourné en prison après une permission de sortie, ses proches se battent pour faire entendre la vérité et réclamer justice (voir ici et ).

    Le lendemain du meurtre, le procureur affirmait qu’il allait établir « la vérité judiciaire ». Les proches ont saisi la justice et subi une série de non-lieux : malgré leur contre-enquête accablante, ils n’ont jamais eu accès à un procès public au cours duquel ils auraient pu confronter publiquement les tueurs et l’institution judiciaire qui les couvre. Aurélie dénonce l’article L435-1, permis de tuer pour les forces de l’ordre. La CEDH a rendu le 6 mars une décision légitimant ce meurtre et balayant d’un revers du droit la versions des proches. Alors Aurélie appelle à poursuivre le combat contre les violences policières et pénitentiaires, en mémoire des mort.e.s et pour les vivant.e.s.

     » La vérité judiciaire, c’est celle où l’on entend pas la parole des témoins, quand bien même c’est la famille, quand bien même c’est des Voyageurs. La vérité judiciaire telle qu’ils l’ont écrite, c’est que parce qu’Angelo fait partie de la communauté des gens du voyage, ça justifie sa mort. On est les premiers touchés depuis tout le temps, mais ça concerne tout le monde. (…) La mort d’Angelo ne regarde pas que nous, ça regarde tout le monde. (…) Plus que jamais le combat continue. Ce ne sont pas des faits divers, ce sont des faits politiques. »

    LETTRES DE PRISONNIER.E.S

    • Bambina raconte une journée malheureusement banale à la MAF des Baumettes. Blocage de la cabine téléphonique, mépris de la part des matonnes, fouille à nue, menace de CRI pour avoir monté le volume de sa radio… « La moindre petite erreur ils me la feront payer. J’essaie de faire la forte, mais j’ai l’impression de mourir chaque jour à petit feu. »
    • Fabrice, prisonnier Guadeloupéen déporté en métropole depuis quinze ans, évoque la cuisine de son pays avec nostalgie : « ça me manque depuis 15 ans, mais je garde espoir ». Il subit un acharnement continu : alors qu’il avait récemment dénoncé les insultes proférées par des matons de Vendin-le-Vieil, le chef de détention s’y met !
    • Depuis la centrale de Moulins, Kemi raconte les suspensions d’activités provoquées par de récentes Darmaneries, soumises à l’arbitraire local. Il évoque aussi l’extension flippante de l’isolement sous diverses formes : « Avec Darmanin on part à la catastrophe ».
    • Aurélie à Fresnes : suppression arbitraire de certaines activités, expertises psychiatriques dont les délais délirants nuisent aux prisonnier.e.s.

    • Brève : Retailleau et la droite s’allient pour faire passer une loi pour allonger l’enfermement en CRA à 210 jours ! Elle est passée au Sénat et sera discutée à l’Assemblée nationale) –> on en parle + bientôt !

    AGENDA :

    Le 30 mars à Paris : Manif contre les CRA, les expulsions et les frontières

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  • Contre les violences d’état, le racisme, les déportations et les régimes d’élimination

    Contre les violences d’état, le racisme, les déportations et les régimes d’élimination

    Émission de l’Envolée du vendredi 14 mars 2025

    AU PROGRAMME :

    • Lettre de Fabrice Boromée qui subit insultes et brimades racistes de la part de surveillants au CP de Vendin-le-Vieil (plus d’infos ici)
    • Lettre d’un déporté kanak dans les geôles de France : indigence ; éloignement des proches et du pays ; bidouillage hertzien pour s’entendre au-delà des murs…
    • Lettre de Skit depuis la centrale de Moulins, au sujet du quotidien d’une très longue peine : « Je me suis dit que y’a toujours pire. Je suis dégoûté pour les Kanaks. »

    • Darmanin déclare la guerre aux prisonnier.e.s
      Chapitre 1 – Les activités : on vous lit le texte qu’on vient de publier au sujet de la suspension de nombreuses activités en prison sous prétexte d’un buzz-infox lancé par un syndicat de matons.
      … Chapitre 2 – Projet de quartiers ultra-sécuritaires « pour la criminalité organisée » : discussion sur ce projet qui vise à rendre encore plus invivables des régimes d’isolement déjà mortifères (écouter l’émission du 7 mars à ce sujet), qui permettra de faire tenir debout un système pénitentiaire toujours plus brutal, et produira certainement un aggravation sécuritaire de tous les régimes de détention.

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  • DARMANIN DÉCLARE LA GUERRE AUX PRISONNIER·ES

    DARMANIN DÉCLARE LA GUERRE AUX PRISONNIER·ES

    Chapitre 1 : privés d’activités

    Il y a deux ans et demi, histoire de toujours bien rappeler que la prison est là pour que celles et ceux qui y sont enfermés prennent cher, la presse d’extrême droite brandissait l’éternel épouvantail de la prison Club Med à propos d’une dizaine de prisonniers qui avaient fait quelques tours de karting dans une cour de promenade de Fresnes. L’Envolée écrivait à l’époque : « Reste à espérer que les pouvoirs publics ne se jettent pas sur l’occasion comme à leur habitude pour faire passer de nouvelles lois scélérates dégradant encore un peu plus les conditions de vie des enfermé·es… » Toujours prêt à faire plaisir aux fachos, Dupont-Moretti – alors ministre des tribunaux et des prisons – avait joué les petits durs dans une circulaire qui disait que les activités devaient désormais être validées en haut lieu – ça s’était pas senti à l’intérieur des murs, mais ce n’était que partie remise, hélas.

    Une sale tambouille

    Dernièrement, ils ont refait le même coup ; la recette, on commence à la connaître.

    – Prenez une belle bouillie médiatique de désinformation syndicale sauce matons ;
    – Faites-la monter en mayonnaise par le chœur des éditocrates démagos ;
    – Saupoudrez de réactions à chaud de petit chef ;
    – Enfournez des directives immédiatement exécutoires et servez chaud.

    Mais cette fois, le résultat, c’est une circulaire tyrannique, aux conséquences tragiques pour les prisonnier·es puisqu’il s’agit de leur retirer les derniers pauvres espaces collectifs qui restent en taule par le gel de l’essentiel des activités.

    D’abord le mensonge

    Disons une fausse information : à la Saint-Valentin, des étudiantes en esthétique auraient prodigué des soins du visage à des personnes détenues… « Et qui c’est qui paie ? », se sont vertueusement étranglé les commentateurs. Bon, en fait, elles leur ont simplement donné des conseils et des recettes… et sans être rémunérées. Cette infox bien croustillante sort évidemment tout droit d’un tract du syndicat FO-Justice de la maison d’arrêt de Seysses. La presse adore relayer aveuglément toutes leurs calomnies et toutes leurs insultes contre les prisonnier·es.

    Encore une darmanerie

    Pour Gérald, l’occasion de piquer quelques voix au RN était trop belle ! Il s’est jeté sur les micros direct pour prendre des décisions brutales contre celles et ceux sur lesquels on peut taper tranquillement – tout en dorlotant les matons et leurs syndicats. Bam, en moins de soixante-douze heures, la circulaire a exaucé la vieille revendication des syndicats que « de telles activités » ne puissent plus avoir lieu en interdisant les activités « ludiques ou provocantes » (!) Le ministère devra dorénavant s’assurer que les activités proposées rentrent dans les champs éducatif, socioculturel ou sportif. Vu l’atmosphère du moment, les rares contestations sont restées inaudibles.

    Privés d’oxygène

    « Lorsque l’on se retrouve coincé entre quatre murs, on a bien sûr envie d’occuper son temps. On cherche à sortir, à s’évader l’esprit. Et faute de pouvoir sortir de ce lieu sordide, alors on cherche un moyen pour passer du temps hors de sa cellule, s’offrir un instant qui procure l’illusion du dehors » expliquait une prisonnière enfermée dans une maison d’arrêt du sud de la France. Pour Khaled, vieux compagnon de L’Envolée à l’intérieur puis à l’extérieur, ces activités sont « une bulle d’oxygène, et ça permet d’aller à la rencontre de femmes et d’hommes qui viennent de l’extérieur. C’est vital. Je me suis rendu compte au fil des années que j’avais besoin de ces ponts entre le dedans et le dehors. »

    Encore des remises de peine en moins (déjà qu’y en avait pas trop)

    Les activités peuvent faciliter l’obtention de remises de peine supplémentaires (RPS) ; c’est pour ça qu’elles ne sont pas proposées à tout le monde. Ainsi les DPS (détenu·es particulièrement signalé·es), entre autres privations, sont très souvent interdits d’activité. La matonnerie se sert des activités pour récompenser les « détenus quasi-modèles », comme l’expliquait Julien dans sa dernière lettre de Seysses. D’ailleurs « l’administration pénitentiaire et le ministère de la justice se servent toujours de la culture pour présenter la prison en disant : “voyez, ils font de la guitare, ils font du théâtre, ils font des ateliers d’écriture…”, mais sur huit cents prisonniers, il y en a vingt qui participent à ça, et les autres… crèvent, quoi », rappelait Hafed en son temps. À l’antenne, Khaled encore décryptait les critères de sélection des Spip (service pénitentiaire d’insertion et de probation) : « L’administration pénitentiaire trie un peu sur le volet. C’est elle qui décide qui participe à ces activités. Les moutons, en général, c’est les premiers qu’ils prennent sur la liste des activités ; surtout lorsque c’est des intervenants extérieurs qui viennent car, à un moment donné, on va certainement parler de comment ça se passe à l’intérieur, et bien sûr, ça, c’est le diable pour la pénitentiaire. »

    Caresses aux porte-clés et dirlos tout-puissants

    Cette attaque frontale contre les prisonnier·es permet à Darmanin de cajoler les surveillants au passage. Vous êtes débordés à cause de la surpopulation ? On va vous enlever des tâches à l’intérieur de la détention : moins d’activités, c’est moins de mouvements à encadrer pour les matons… et plus de temps en cellule pour les prisonnier·es.

    À part le scolaire et le sport, toutes les activités ont donc été suspendues dans tous les établissements d’Île-de-France – et probablement dans tout le pays – le 24 février. Dorénavant, c’est à chaque directeur d’établissement de redonner – au compte-gouttes, après évaluation – les autorisations aux activités ; un certain nombre vont rester sur le carreau. Les chefs d’établissement ont maintenant les mains libres pour faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre en fonction des rapports de force locaux entre prisonnier·es et matons.

    Cette attaque frontale n’est que le premier chapitre de l’offensive générale que Darmanin a lancée contre les prisonnier·es dès son entrée en fonction. De la torture blanche de l’isolement promise à des centaines de prisonnier·es dans des établissements transformés en QHS géants à l’allongement vertigineux des peines par la prétendue loi narcotrafic – qui ratisse en fait bien plus large –, les mesures annoncées vont automatiquement entraîner une augmentation considérable du nombre des prisonniers, qui a déjà dépassé les 80 000 cet hiver. Sans cesser de chercher les moyens de répondre à ce brutal coup d’accélérateur de la coercition tous azimuts, nous continuerons dans les temps qui viennent à en détailler ici les orientations et les conséquences.

  • Solidarité avec Fabrice Boromée, qui subit brimades et insultes racistes à la centrale de Vendin-le-Vieil

    Solidarité avec Fabrice Boromée, qui subit brimades et insultes racistes à la centrale de Vendin-le-Vieil

    Nous relayons des nouvelles de Fabrice, prisonnier longue peine qui subit depuis longtemps l’acharnement de l’administration pénitentiaire*. Actuellement enfermé à la centrale ultra-sécuritaire de Vendin-le-Vieil, il dénonce dans une récente lettre les insultes racistes proférées par des matons. Il a saisi sans succès la direction de l’établissement, la direction régionale et la direction nationale. Dans un communiqué, ses proches reviennent sur son parcours et incitent à interpeller l’administration.

    (*Pour en savoir plus, vous pouvez réécouter l’émission l’Envolée du 28 février 2025)

    C. P. de Vendin-le-Vieil, le 25 février 2025,

    Salut, les amis !

    Je vous écris pour donner de mes nouvelles, et j’espère que vous allez bien. Moi, depuis mon arrivée à Vendin-le-Vieil le 27 juin 2022, je n’ai subi que des humiliations, du racisme et de la discrimination.

    Par exemple, le fait le plus marquant, c’est le 15 février 2025 lors de ma sortie de cellule à 8 heures du matin, je marchais dans le couloir, il y avait quatre surveillants, et un faisait des cris de singe et m’a traité de « sale nègre » et de « macaque ». Croyez-moi, j’ai mordu ma lèvre pour ne pas les frapper, vu que depuis l’âge de huit ans je fais de la boxe thaï, sachez-le.

    Mais ce n’est pas fini : quelques jours plus tard, ce même surveillant raciste m’a palpé lors de ma sortie de cellule, et a dit à son collègue : « ce nègre est dégueulasse », en essuyant ses mains sur son pantalon, sachez-le.

    La direction de Vendin et les chefs du QMC 3 couvrent ces matons dans leur racisme et leurs abus de pouvoir, et je trouve ça injuste. Il n’y a pas de justice pour les Noirs et les Guadeloupéens comme moi, les amis.

    Bon courage à vous tous et à tous les soldats qui se battent pour la liberté.

    L’ami Fabrice, dit « Papillon »

    Fabrice est un prisonnier guadeloupéen enfermé depuis 2010 et déporté en métropole en 2011. Depuis, il réclame d’être transféré en Guadeloupe, auprès de ses proches qui ne peuvent pas venir lui rendre visite aussi loin. Il dénonce cette double peine qu’il subit, comme de nombreux autres prisonnier·e·s transférés des territoires colonisés, géographiquement lointains, dans des prisons de France. Fabrice a essayé de se faire entendre par tous les moyens. Ne recevant en réponse que mépris et répression, il est allé jusqu’à commettre, plusieurs fois, ce que l’administration pénitentiaire appelle des « prises d’otage » : il a retenu des membres du personnel dans l’espoir d’être enfin entendu. Depuis, matons, administration et institution judiciaire lui font payer ses actes de révolte par des représailles infinies.

    Alors que Fabrice était entré en prison pour une peine de huit ans, dans cet engrenage infernal, il a été condamné à une vingtaine d’années supplémentaires. Il a longtemps été enfermé en quartier d’isolement, ces lieux qui détruisent physiquement et psychiquement. Pendant des années, il n’a eu pour tout contact humain que celui de surveillants casqués, il a subi le menottage systématique, les escortes suréquipées et violentes, les repas jetés à travers une trappe, l’impossibilité de voir un conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP) dans des conditions décentes… Quand il a enfin été sorti de l’isolement, il a été placé au quartier maison centrale (QMC), c’est-à-dire dans un quartier de haute sécurité (QHS) moderne. Il y est encore aujourd’hui, et encore isolé.

    Ces conditions d’incarcération ont des conséquences graves sur la santé de Fabrice. Il a perdu l’ouïe d’une oreille à cause d’une grenade assourdissante jetée par des surveillants dans la douche où il était, il a souffert d’un grave ulcère à l’estomac, provoqué par le stress, le tout dans un contexte de refus de soin récurrent de la part de l’administration.

    À la prison de Vendin-le-Vieil, Fabrice subit depuis des mois injures et provocations racistes. Il en a fait part à la direction de l’établissement, à la direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) Grand-Nord–Lille et à la direction de l’administration pénitentiaire (DAP). La DAP et la DISP ont répondu mais n’ont rien fait pour mettre un terme à ces agissements.

    Alors que ces provocations visent à le faire craquer, Fabrice demande à ce que le public soit informé de sa situation et le soutienne. N’hésitez pas : faites savoir à la DAP, à la DISP et à la direction de la prison que vous savez ce qu’il se passe, et exprimez votre désaccord avec cette situation.

    Des proches de Fabrice.

    Direction de l’administration pénitentiaire
    13, place Vendôme
    75042 Paris Cedex 1

    Copie à :
    Direction interrégionale des services pénitentiaires Grand-Nord–Lille
    123, rue Nationale
    59034 Lille Cedex

    Direction du centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil,
    5, rue Léon-Droux,
    62880 Vendin-le-Vieil.

    Objet : insultes et brimades racistes au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil

    Madame, Monsieur,

    J’ai été informé·e par les médias d’insultes et de brimades racistes de la part de membres du personnel surveillant proférées régulièrement à l’encontre de M. Fabrice Boromée depuis que ce dernier est enfermé au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil.

    Ces agissements continuent alors que tous les niveaux hiérarchiques de l’administration pénitentiaire ont été saisis par Monsieur Boromée. Qui est donc garant de son intégrité ? Il est de votre responsabilité de faire cesser ces agissements.

    Pour rappel, l’article 33 de la loi du 29 juillet 1881 stipule que « l’injure commise envers une personne en raison de son origine ou de son appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » est passible de trois ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende, dans la circonstance aggravante que « les faits mentionnés sont commis par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission ».

    Je soutiens les demandes de Monsieur Boromée :
    – j’exige l’arrêt immédiat de tels actes dont le caractère illégal ne peut être nié ;
    – sans réaction de la hiérarchie, Monsieur Boromée est en danger au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil et doit être transféré immédiatement ;

    En vous priant de bien vouloir prendre en compte sa demande, cordialement,

  • Condé-sur-Sarthe et Vendin-le-Vieil : comment feront-ils plus invivable que l’invivable ?

    Condé-sur-Sarthe et Vendin-le-Vieil : comment feront-ils plus invivable que l’invivable ?

    Emission de l’Envolée du vendredi 7 mars 2025

    REDIFFUSION SPÉCIALE

    Cette prison et sa jumelle de Vendin-le-vieil, inaugurées en 2013 et 2014 par Taubira, étaient conçues comme les plus sécuritaires de France. Le ministre des tribunaux et des prisons Darmanin vient d’annoncer la création de deux QHS (quartiers haute sécurité) géants dans ces deux taules. Il prévoit aussi que le régime d’isolement puisse être allongé à quatre ans, sur décision du ministre lui-même. Rappelons que quelques semaines d’un tel régime constituent déjà une torture psychique et physique, et que de trop nombreux-ses prisonnier.e.s le subissaient déjà pendant des années bien avant ces mesures.

    Au programme :

    • interview d’un prisonnier sorti de Condé
    • extraits de vidéos publiées par d’autres prisonniers de Condé pour dénoncer leurs conditions.

    Depuis 2013 des prisonniers qui y sont passés dénoncent les conditions inhumaines de ces taules, prévues pour mater des prisonniers qui purgent de très longues peines et que l’A.P. juge dangereux – surtout récalcitrants. Censés n’y passer que quelques mois, nombre d’entre eux y restent des années. Les prisonniers des centrales françaises avaient obtenu au fil des décennies quelques mesures pour survivre à leurs très longues peines : un peu plus de place, un peu plus d’espaces communs, un peu plus d’activités, d’intimité au parloir… A Condé et Vendin, ces conquis sont anéantis. Les prisonniers y sont enfermés par secteurs de 7 ou 8 personnes, dans des espaces minuscules, sans croiser les autres. Peu après l’ouverture de ces taules, les mobilisations des prisonniers leur avaient permis d’y obtenir quelques assouplissements et espaces communs.

    Dans les extraits de 2019 que nous réécoutons ce soir, un ancien prisonnier explique comment l’arrivée du directeur Chapu en 2016, puis le mouvement de grève des matons de mars 2019, ont conduits à resserrer un étau déjà mortifère. Instauration de fouille systématique des proches aux parloirs – bébés inclus. Provocations et harcèlement de la part des geôliers, couramment complétées de plaintes mensongères contre des prisonniers, qui subissent de nouveaux procès et sont condamnés à des peines complémentaires. Il déclare :

    « Avec le nouveau directeur, ce que des matons voulaient a été mis en place, c’est la politique de la terreur. »

    « C’est comme une boutique qu’il faut entretenir. Condé a la réputation d’être la centrale la plus sécuritaire de France. Donc si il y a rien qui se passe là-bas, les gens vont dire que tous ces moyens ne sont pas justifiés. C’est une prison où on est 7-8 dans l’aile, il y a trois surveillants pour ouvrir une porte à la fois, avec 5 caméras. Il y a plus de 250 surveillants pour 100 détenus.Niveau moyens humains et matériels, ils ont tout ce qu’il faut, ils peuvent pas se plaindre. Ils ne peuvent pas demander plus. Donc il faut qu’il se passe des choses pour justifier que cette prison soit la plus sécuritaire de France. Alors pour justifier ces moyens énormes, on va faire en sorte que ça se passe mal à l’intérieur… comment on va justifier tous ces moyens si ça se passe bien ? ».

    « C’est très difficile mentalement de savoir qu’on est dans un espace aussi réduit, c’est pas fait pour garder des gens à long termes, pendant des années. Ça brise un homme, mentalement c’est fait pour broyer un homme. Certes, la prison c’est difficile. Mais là ça a rien à voir, c’est de machines à broyer. »

    … Sa conclusion au sujet de ces gêoles déjà invivables nous invite à refuser que des QHS encore pire y soient construits.

    Plusieurs numéros du journal l’Envolée donnent aussi largement la paroles aux prisonniers de Condé et Vendin et à leurs proches : lire le n°50 publié en juin 2018 et le n°39 de mai 2014.

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  • Paroles depuis le « parc d’attraction pénitentiaire » – Harcèlement raciste – A bas les CRA ! et récits d’enfermés

    Paroles depuis le « parc d’attraction pénitentiaire » – Harcèlement raciste – A bas les CRA ! et récits d’enfermés

    Emission de l’Envolée du vendredi 28 février 2025

    AU PROGRAMME :

    • Lettre de Skitter à la maison centrale de Moulins-Yzeure : froid en détention, transfert par M.O.S (« Mesure d’ordre et de sécurité »- l’étiquette pratique pour faire galérer les prisonnier.e.s)…
    • Lettre d’Aurélie à Fresnes : les experts psy, ces dangereux farceurs…
    • Lettre de Julien depuis le « parc d’attraction pénitentiaire de Toulouse-Seysses » : il rappelle 2-3 réalités sur les activités en détention, face à la dernière lubie réac’ et punitive médiatico-darmaniste qui a entraîné leur suspension subite dans de nombreuses prisons. Il parle aussi du SMPR et de refus d’aménagements de peine…
    • Des nouvelles de Fabrice Boromée qui subit brimades et insultes racistes de la part de surveillants à la prison ultra-sécuritaire de Vendin-le-Vieil : après avoir saisi à plusieurs reprises la hiérarchie pénitentiaire à ce sujet, rien ne change…
      Fabrice est un prisonnier guadeloupéen déporté en métropole, qui réclame son retour en Guadeloupe, près de ses proches, depuis 14 ans maintenant ! Suite à ses révoltes face à une administration sourde à ses demandes de rapprochement, il subit isolement et représailles. Nous revenons sur son parcours et appelons à la solidarité vis-à-vis de Fabrice (plus d’infos sur son parcours ici et ailleurs sur le site de l’Envolée).
    • Paroles, récits et discussion sur l’enferment des étranger.e.s, avec deux personnes sorties récemment du CRA (centre de rétention administrative) de Vincennes et des membres de l’assemblée « A bas les CRA ».
    • Mauvaise nouvelle et solidarité : cagnotte pour soutenir la famille de Najet dont un fils est incarcéré en préventive et loin de ses proches (voir ici).

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  • Lettres de Julien, Aurélie, Pascal et André / Discussion autour de la « loi narco-trafic »

    Lettres de Julien, Aurélie, Pascal et André / Discussion autour de la « loi narco-trafic »

    Emission de l’Envolée du vendredi 14 février 2025

    AU PROGRAMME :

    • Lettres de Julien à Seysses, d’Aurélie à Fresnes, de Pascal à Fresnes, et d’André
    • Discussion autour de la « loi narco-trafic »

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