Une lettre d’Aurélie qui nous écrit de Fresnes et qui dénonce ici le traitement médical inadapté. Certains médicaments n’arrivent jamais et d’autres sont distribués par dizaines avec la complicité du médical. Après l’administration pénitentiaire a beau jeu de dire que les prisonniers font des stocks pour se dédouaner en cas d’overdose.
Lettre d’un prisonnier kanak incarcéré dans le cadre de la répression du mouvement social en Kanaky qui parle du déracinement provoqué par l’incarcération en métropole. On avait publié dans le dernier numéro du journal deux lettres de prisonniers kanaks qui racontaient notamment leur déportation dans différentes prisons en métropole.
Ce vendredi 3 janvier, un prisonnier a retenu pendant quelques heures des membres du personnel médical et un maton pour exiger un transfert qu’il réclamait sans aucune réponse.Rappelons que pour nous ce que l’AP appelle une prise d’otage est bien une prise de parole quand on dénie tout moyen d’expression aux personnes incarcérées. Et c’est bien souvent pour une demande de transfert que les prisonniers sont contraints à de tels actes qui les condamnent au final à de nouvelles peines.
On parle de la nomination de l’ancien premier flic de France, Darmanin, comme ministre des tribunaux et des prisons. Et il a déjà annoncé la poursuite de la lutte contre les « narcocriminels » en prison et de la construction de nouvelles taules pour enfermer toujours plus.Il a aussi évoqué des prisons plus petites, à « taille humaine », LOL.
L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières.
En direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne. Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord,en Dordogne,102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h, sur Radio Alto 94.8 FM sur le massif des Bauges jeudi à 21h, sur Jet FM 91.2FM à Nantes le lundi à 12h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Et sur toutes les plateformes de podcast.
Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (appels, textos, signal). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée. 1 rue de la solidarité, 75019 Paris
Émission de l’Envolée du vendredi 27 décembre 2024
Des nouvelles de Kémi depuis Moulins-Yzeure qui a bloqué au mitard et dénonce à son tour les comportements racistes des matons (on lisait déjà des lettres à ce sujet d’autres prisonniers de cette même taule dans cette émission).
Une lettre de Nathan (qu’on peut lire ici)depuis le centre pénitentiaire de Laon où il a atterri après près de 40 transferts. L’administration pénitentiaire s’acharne pour lui faire payer ses révoltes et évasions et il empile les peines internes. Mais il espère pouvoir sortir bientôt du quartier d’isolement.
Vivi, prisonnière aux Baumettes, parle du restaurant qui y a été ouvert, les Beaux Mets. Les avocats et les bourgeois de Marseille viennent se faire servir par des prisonniers surexploités qui se tiennent à carreau pour espérer obtenir des remises de peine. On peut retrouver son témoignage dans le dernier numéro du journal ici.
On rediffuse l’émission Tapage des camarades de la Sellette qui discute de la répression du mouvement social en Kanaky avec une avocate du barreau de Nouméa. On y parle du caractère colonial et raciste de la justice française sur place, de son traitement des personnes arrêtées pendant les révoltes mais aussi de la répression quotidienne ordinaire des jeunes kanaks. Cette émission et les autres de Tapages, les chroniques d’audience et les analyses de la Sellette sont sur leur site ici.
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Lettre de Nathan, prisonnier longue peine enfermé depuis sa jeunesse en est à près de 40 transferts. L’administration pénitentiaire s’acharne pour lui faire payer ses révoltes et évasions et il empile les peines internes. Il raconte le traitement particulier des DPS (détenus particulièrement surveillés) qui continue même quand on perd ce statut. Il parle aussi de son isolement qui est prolongé depuis deux ans mais qu’il espère voir lever l’année prochaine.
Centre pénitentiaire de Laon
Le 6 décembre 2024
La forme ou quoi, SDK wsh ?
J’ai bien reçu votre courrier aujourd’hui, vous inquiétez pas pour le temps, car ici j’ai que ça à faire malheureusement d’attendre. Et puis la patience est une vertu pas vrai ?
Je voulais faire une lettre de soutien à tous les braves, et on retire mes timbres c’est la galère.
Moi ça va vous connaissez, ya pas le choix, la mentale, jsuis pas un faiblard. Le suicide c’est pas trop mon délire, on reste fort toute la haine intérieure me tient en forme.
Les baluchonnages bah wé vous connaissez ça les amuse, mais tranquille je sais d’où je viens et où je vais, ya pas de souci avec ça vous en faites pas ! ^^
MDR même moi je ne savais pas qu’il y avait une rate à Laon et jsavais même pas qu’il yvait une ville qui s’appelle Laon. Des barres c’est un peu la campagne ici, la misère. Ici au QI on est seulement cinq.
MDR mes vêtements sont tous dans les grands cabas, prêts à bouger pour les baluchonnages. Ils sont parfois sportifs, parfois normal, ça dépend des équipes. Moi j’ai une escorte de niveau 3 (renforcée) à cause des évasions. Des fois c’est trois ou quatre véhicules d’Éris, parfois c’est les gendarmes cagoulés, gantés, armés, parfois police + motards, parfois surveillants et forces de l’ordre à l’appui. Ça varie, mais en vrai ils en font des caisses, ils se mitonnent de ouf.
Wé mon écrou a changé, car pour un jugement j’ai bougé quelques jours plus au nord. J’ai repris deux ans pour un feu de cellule et des outrages, insultes envers les surveillants qui datent d’il y a 5-6 mois auparavant.
Le QI (quartier d’isolement) j’y suis à cause des évasions, une prise d’otage et plein d’agressions plus ou moins graves. Depuis les mineurs en 2013 j’ai trois évasions et trois tentatives d’assassinat sur les bleus. Avant j’étais DPS en centrale, à Condé-sur-Sarthe à Alençon. Le DPS a sauté avec le temps, tant mieux, mais les mesures de sécurité qui me visent aujourd’hui sont toujours pareil, mais OKLM jnégocie pas avec les porcs, pas d’arrangement possible vous connaissez.
Moi j’ai peut-être mes chances pour sortir du quartier d’isolement. Vers le 13 décembre 2024 max j’aurai la réponse, car l’administration pénitentiaire a sollicité la mainlevée de l’isolement parce que j’ai un bon comportement, et pour avoir accès à une « réinsertion dans la collectivité » aussi. Je vous tiendrai au courant, tout le monde est OK sauf la JAP (juge d’application des peines) qui n’est pas favorable. Mais pour l’instant ya qu’elle, et on attend la réponse de la DAP (direction de l’administration pénitentiaire) et ils ont jusqu’au 13 décembre pour donner des nouvelles. Aujourd’hui, le chef de détention m’a dit que c’était en bonne voie, car la DAP n’a pas encore répondu, donc j’garde espoir et j’y crois. J’attends la réponse mais s’ils renouvellent mon isolement c’est trois mois donc jusqu’au mois de mars 2025 minimum.
Ici tu peux que patienter de voir et subir leurs décisions parfois contre-productives. Mais bon ça ils s’en foutent complet.
Bon allez je vous laisse ici, j’espère que vous recevrez ma lettre et qu’elle vous fera plaisir. Ciao ciao, force à vous la famille !
Émission de l’Envolée du vendredi 20 décembre 2024
Une lettre de d’un prisonnier enfermé à la centrale de Moulins-Yzeure qui dénonce la répression arbitraire des matons qui décident de limiter les doublettes ou les cantines, et se lâchent avec des insultes racistes.
Une autre lettre de la centrale de Moulins qui raconte des petites solidarités, mais aussi l’isolement des longues peines et le rôle des centrales : » te faire faire ta peine jusqu’à la fin, pour te pousser à bout ».
A la prison de Val-de-Reuil ces dernières semaines, les proches d’un prisonnier longue peine sont venus plusieurs fois sur le parking devant la taule pour exiger un transfert qu’il réclame depuis deux ans. On leur a d’abord envoyé les flics, mais elles n’ont pas lâché et elles ont finalement obtenu le transfert… Au grand désespoir des syndicats de matons qui se sont étalés en tracts rageux et racistes. Ils en ont profité pour se plaindre d’une direction qui cèderait à toutes les demandes des prisonniers et refuserait aux surveillants toutes leurs revendications. MDR.
A Mayotte cette semaine, le cyclone Chido a ravagé en particulier les bidonvilles où habitent près de 100 000 personnes. Mais plusieurs jours après, les secours n’y sont toujours pas allés. On voit bien en période de catastrophe naturelle que toutes les vies ne valent pas la même chose pour l’État français. On rappelle que c’est bien ses politiques racistes qui précarisent les personnes sans papiers et les maintiennent dans des conditions indignes d’habitat et qu’il est donc directement responsable des nombreuses victimes.
On passe l’enregistrement d’une discussion avec des membres du collectif à bas les CRA (on peut retrouver leur blog ici). C’est la suite de cette émission où on discutait de santé dans les centres de rétention et des décès survenus ces derniers mois suite à des refus de soin. On parle en particulier de l’impossibilité de recevoir des soins psy approprié alors même que l’enfermement provoque des souffrances mentales. Dans le même temps, le médical distribue des cachetons pour calmer les détentions et beaucoup de personnes deviennent addict au CRA.Et lorsque des prisonniers sont transférés à l’hôpital psy, les conditions d’enfermement sont encore pire et la prise en charge toujours inexistante.
On rappelle l’émission radio spéciale Noël organisée par Zonz’onde le 24 décembre de 20h à minuit, rediffusée sur plusieurs radios associatives, pour laisser des messages et des dédicaces à des personnes enfermées ou permettre à celles-ci de passer un mot.
Une lettre de Rédoine Faïd, actuellement en grève de la faim
Rédoine Faïd s’est fait la belle de la prison ultrasécurisée de Réau le 1er juillet 2018 ; une « évasion de velours » – par hélicoptère en 7 minutes 33 ! – particulièrement humiliante pour l’administration pénitentiaire… Aux assises (voir L’Envolée n°58), avec sa famille, ils ont su profiter du procès de son évasion pour faire le procès de la prison. « Ma vraie carapace, c’est la dignité, a-t-il ainsi déclaré. On m’a mis dans la tête qu’il n’y avait pas d’espoir avec l’administration pénitentiaire. Mon défi, c’est de rester debout et vivant, ni plus ni moins. » Il a pris quatorze ans.
Il est maintenant en grève de la faim pour exiger la fin du régime de détention inhumain qui lui est imposé (voir ici et là) ; nous publions ici une de ses lettres déjà parue par extraits dans le journal L’Envolée n°60.
Quartier d’isolement, prison de Vendin-le-vieil, le 12 mars 2024.
Bonjour,
Comprendre l’inhumanité du système carcéral, c’est regarder l’autre côté des choses, qui vous fait prendre conscience de ce que c’est, de ce qu’on ne veut pas. Mais il ne se passe rien de significatif parce que ce ne sont pas des moyens ou des réformes qui pourront changer les choses. C’est une tâche collective qui incombe à la société toute entière, dont chacun doit être partie prenante et qui repose sur un changement d’état d’esprit, un renoncement à deux principes ancrés dans notre culture : la haine, ou peur de la différence culturelle, et la souffrance, ou humiliation nécessaire à l’expiation. Deux dispositions mentales qui ancrent l’opinion collective et hystérique dans des stéréotypes rigides transmis de génération en génération, gravés dans l’inconscient collectif, qui ont provoqué dans notre histoire les pires catastrophes, mais que le monde actuel ne parvient pas à dépasser pour tendre vers la différence, vers cet « universellement humain » dont on parle beaucoup mais que l’on a tant de mal à faire vivre, pour lequel il faudrait faire le contraire de ce qui se fait : le faire sortir des gonds, des mots, pour le faire exister dans la réalité.
L’absurdité carcérale est longue et étroite comme un cercueil, on ne peut s’en échapper sans elle. Elle est toujours là, en permanence, elle flotte autour de nous comme une odeur persistante. Et on peut sentir l’odeur de l’absurdité carcérale chez les personnes privées de liberté. Et chaque personne privée de liberté a sa propre odeur. On ne connaît pas réellement la sienne et on a parfois peur qu’elle soit pire que celle des autres. Parce que l’absurdité est une souffrance et une torture. On parle avec un détenu dont la souffrance a une odeur de cendre et de charbon et voilà que soudain il faut un bond en arrière parce qu’il a senti le relent affreux de votre propre souffrance. On épie en cachette des personnes privées de liberté dont la souffrance gît à l’intérieur d’eux, troués comme un tapis usé et mité dont plus personne n’aura plus jamais besoin.
On ne peut voir sur eux qu’elles (ou ils) ont eu une souffrance, et l’on n’ose pas leur demander comment elles ou ils ont fait pour traverser l’absurdité carcérale sans que leur visage en porte ni cicatrice ni marque profonde. On les soupçonne d’avoir trouvé un raccourci secret et d’avoir revêtu l’apparence de la mort bien avant l’heure.
La prison nous montre la détresse des êtres qui se déshumanisent dans une indifférence excessive, qui leur fait la peau. Un long fleuve d’ennui absurde, sans but précis, qui nous coule dans la dépravation. Les personnes privées de liberté subissent les ouvrages de la nature humaine et de l’abandon de façon disproportionnée. Il en va de même pour les personnes enfermées dans les mitards et les QI, ces cellules d’extermination sociale que l’on ne veut pas abolir. Être au mitard ou au QI d’une prison en France se vit comme une plongée immersive dans un marécage d’acier et de larmes. Une fabrique de la souffrance où l’ennui est un droit qui s’exerce dans l’invisibilité totale. Un abîme de lassitude dévasté par le temps et le silence, où aucun espace de liberté n’existe. Une opacité qui occulte la souffrance subie par les êtres qu’on y enferme. Voir l’explosion des tourments de l’âme au quotidien, ses voisins qui deviennent fous… Une expérience du désastre. Au grand jour. Un huis clos où chacun, dans un angle intimiste, vit cloîtré dans sa mélancolie. Des instantanés de misère humaine qui sondent les êtres, où la solitude est en embuscade, où le temps se bloque. Comme un voyage en enfer où les nuits ne sont plus des nuits et où les jours vous consument. Une impression de vivre plusieurs fuseaux horaires différents. Une agressivité de toutes parts qui vous fait prendre conscience que votre vie est en jeu… on ne se sent pas à sa place malgré le temps qui passe. Y a-t-il un endroit en prison où on se sent à sa place, en réalité ?
La prison ne doit pas être un endroit où la vie ne doit pas exister. L’isolement cognitif et sensoriel est une mort lente, une torture physique et mentale qui désoriente, qui punit et qui peut tuer. Des divagations désespérées qui explosent en cascade, comme des ruptures d’existence qui cinglent ce quotidien de cachot, un confinement lourd, cruel et extrême qui fend la vie à la hache de votre désespérance. Un cauchemar permanent qui relève de la terreur et des ténèbres. Ça tape trop fort sur tout le monde. Le curseur oppressif de ce mode de confinement sévère et trop élevé, irresponsablement et volontairement mal réglé. Pourquoi les êtres enfermés se foutent en l’air ? Parce que cette oppression carcérale a assombri totalement leur horizon. Une dimension du désespoir encore plus concrète et plus effrayante lorsqu’elle est représentée au mitard ou au QI. Sachez qu’il n’y absolument aucun fil conducteur qui aide à se prémunir contre ce labyrinthe mental tendu. Un monde froid où le désespoir et la mort se confondent, qui concourt à la dépravation de soi, à la destruction des sens et la perdition de l’âme.
Cet état des lieux – caché dans la pénombre de l’institution – nous fait mesurer l’indifférence profonde des gens à l’état des lieux et des gens qui sont emprisonnés, ou qui y travaillent. Et cette opinion publique sera toujours hostile au changement, à l’humanisation de ces conditions. Et dénoncer, cela se révélera plus dangereux qu’utile ; l’essentiel est donc d’agir, non de plaire. Car on le sait, les mesures riches en portée humaine affrontent toujours bien des résistances. Et toutes les rigueurs absurdes et ridicules que j’ai évoquées illustrent les difficultés à mettre en œuvre les avantages qui apaiseraient la microsociété carcérale.
Les mots, les revues, les débats et les discussions sont des armes incroyables qui projettent une lumière, une visibilité sur ce que l’on ne veut pas. Et il ne faut pas avoir peur de le dire : « la plus grande sagesse c’est de n’avoir peur de rien » (Pasolini).
Du cran et du courage, voilà tout : c’est ça la conviction.
Lettre de Rédoine Faïd, actuellement en grève de la faim
De la prison ultrasécuritaire de Vendin-le-Vieil, véritable machine à broyer les prisonniers, Rédoine Faïd a écrit cette lettre peu de temps avant de commencer une grève de la faim le 10 décembre 2024, pour réclamer la levée de son isolement et des mesures hygiaphone, et pour exiger le respect de son droit à recevoir des visites en unité de vie familiale (UVF). En réaction aux paroles de prisonniers et prisonnières parues dans le no61 du journal L’Envolée, il développe depuis sa cellule d’isolement une critique sociale sans concessions, mais pleine d’empathie.
Centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, à l’isolement, le 5 décembre 2024
Bonjour L’Envolée,
Toujours un plaisir de lire votre mag, surtout découvrir le quotidien injuste des personnes emprisonnées. Malheureusement, il n’y a rien de surprenant. Quelle triste période vit-on. Cela en devient terrifiant. Chaque témoignage bouleverse ce qu’on pensait déjà savoir sur les abus de pouvoir… Ces cris d’alarme qui n’activent aucun SAMU ! A croire que la souffrance est inaudible, qu’elle incarne uniquement l’absurdité de la condition humaine. Dans tous les cas, je me reconnais dans ces récits désespérés. Je me sens proche d’eux. Et je commence à ne plus croire aux institutions. Ce petit monde de l’entre-soi où l’humanité et l’intégrité sont inexistantes, où personne ne semble fiable, où chacune et chacun trace sa petite carrière… Une politique qui s’apparente clairement à la recherche de privilèges. Qui permet à tous les opportunistes de se réaliser. Et ce, quoi qu’il en coûte à tout le monde. Et à la société, qu’on aveugle. On coupe le son de la réalité, quitte à nous faire vriller par le fond.
Parce que l’injustice et les abus sont et resterons des éléments mutiques, opaques.
Je commence aussi à croire de moins en moins à la politique. Comme toutes les françaises et les français, je me pose des questions. Je m’en désintéresse petit à petit. Cela ne m’inspire que de la méfiance. Et le changement, ça sera pas pour demain, je pense.
Par contre, je croirai toujours en l’humain, ce matériau qu’est la bonté. L’énergie de l’empathie, tu la trouves chez les gens de conviction. Et donc, les gens sans bonté ne m’intéressent pas. Parce qu’ils sont insensibles. Ce sont des humains dérangés, mais qui sont aux manettes. Il est là le vrai déséquilibre social. Celui qui divise, nous divise, et fracasse tout. Il est temps, grand temps, de revenir aux fondamentaux de la lutte des classes pour dénoncer les mécanismes de domination qui se déploient partout, sans une once d’humanité.
Lettres sur l’inhumanité carcérale… à lire et faire lire
Depuis son évasion de la prison de Réau en 2018, Rédoine Faïd subit les représailles de l’administration pénitentiaire qui lui impose des conditions de détention inhumaines (voir l’Envolée n°58 et n°60). Après une série de recours en justice restés infructueux, il s’est mis en grève de la faim ce 10 décembre 2024 bien que son état de santé soit déjà fragilisé.
Il demande la fin de l’isolement strict auquel il est soumis depuis douze ans, la levée de la « mesure hygiaphone » qui lui interdit depuis six ans tout contact physique avec ses proches qu’il ne voit au parloir qu’à travers une vitre, et le respect de son droit à les recevoir en UVF (unités de vie familiale).
Comme d’habitude, les médias n’ont évidemment tendu leurs micros qu’aux syndicats de surveillants et autre sources pénitentiaires. Pleinement solidaires avec toutes les revendications de Rédoine Faïd comme avec celles de tous les prisonniers en lutte à l’isolement, il nous semble important de donner le plus large écho possible à la parole du principal intéressé. C’est pourquoi nous republions ici un courrier déjà paru dans le No 60 de L’Envolée ; d’autres suivront. Dans cette lettre, il décrit l’inhumanité carcérale – poussée à l’extrême dans les quartiers d’isolement et les mitards -, souligne ce qu’elle dit de notre monde, et lance un appel à ce que tout le monde s’intéresse à ce qui se passe derrière les murs – parce que ça nous concerne tous et toutes.
Quartier d’isolement de Vendin-le-Vieil, le 25 juin 2024
Bonjour,
Rencontrer des gens qui parlent des prisons, et de celles et ceux qui y sont enfermées, c’est rare. La désinformation, l’ignorance et la malhonnêteté ont réussi à détourner l’opinion publique, créant de fait un désintéressement abyssal de la société à l’égard des personnes emprisonnées. On nous invisibilise. On nous vole même notre statut de laissés-pour-compte… Ce n’est que réquisitoires à notre encontre. Des appels ouverts à plus de dureté. À croire qu’ils se sont autopersuadés de leur baratin : la taule est un Club Med !
Il y a de la colère et de la souffrance en prison. Cela se traduit par de l’agitation, mais surtout par des dégâts irréversibles sur la santé mentale qui fout le camp. Tout le monde – absolument tout le monde – tire la sonnette d’alarme. On est en face d’un dysfonctionnement sanitaire sans précédent dans les prisons françaises. Un état des lieux de la santé mentale qui est sans cesse reporté, qui fait peur, que personne ne veut assumer : il dévoile l’absurdité, les troubles sévères de l’enfermement, le taux de suicide (et de tentatives !), l’ennui systématique qui rend fou (et qui tue aussi), la conscience qui se désintègre. C’est bien connu, les modes de confinement trop poussés s’assimilent à de la maltraitance mentale. Les mecs deviennent dingues, putain !
La personne est enfermée. Par essence, c’est dur ! Tu viens dans un monde méconnu, où tout est inversé. Le déséquilibre s’impose en toi. La maturité fait défaut parce que ton psychisme est heurté violemment. Ça peut te casser, a minima te fragiliser, te faire te replier dans le mutisme. Tu perds ta légèreté, tes acquis, ta confiance en toi. Chaque être emprisonné ressent une solitude qui résonne en permanence, qui inquiète. Et qui expose au déchaînement, aussi.
Impossible d’expliquer tout ce bordel : les gens sont condamnés à l’errance mentale, à vivre reclus dans leur tête. Clairement, c’est comme si on t’arrachait à vif les neurones. Il y a, en fait, plus de réponses que de questions. Alors comment et qui pour allumer la mèche de l’humanité et de l’empathie dans les prisons de France ? Personne. La prison est un drame social. Une réalité humaine que l’on ne veut pas sonder dans sa profondeur, mais réduire au silence. À quoi sert la taule si elle te cabosse ?
Au placard, trouver une forme de paix est une lutte de chaque instant, surtout au QI et au mitard où la détention est dévastatrice, convulsive, insupportable. Tu en ressors dévitalisé. Le mitard, le QI effacent l’émotion. Un hymne à la dépravation de soi. Une confusion mentale extrême qui peut parfois mettre ta vie en danger, qui marque une rupture, un chaos.
Où sont les droits humains au QI (quartier d’isolement) ? La vérité, c’est que la vertu humaine a volé en éclats, dans un sommet de non-dits et de faux-semblants. Nos droits fondamentaux sont niés, attaqués en permanence. On est de plus en plus confrontés à des questions existentielles. On côtoie les limites. L’humain est rarement respecté, la règle étant qu’il est simplement ignoré. Il n’y a personne pour remédier à la merditude des choses. Et mon inquiétude s’exprime pour une humanité qui ne serait plus humaine (en tout cas, de moins en moins…). Une humanité calcinée dans son intériorité, mélange de déraison et de stupéfaction. C’est comme regarder le reflet de leur inhumanité. Cette lucidité questionne l’éthique (la leur), le trauma que cela provoque, autant que le sentiment d’impuissance : « C’est à partir de l’injustice que vous mesurez peut-être ce qu’est la justice », clamait Robert Badinter.
On voit ce qui se passe, ce qui déconne. Mais rares sont celles et ceux qui prennent position, sortent de chez eux, et agissent. L’égalité constitue toujours un défi. Et il n’y a pas de plus grand chagrin que de porter une histoire non racontée à l’intérieur de soi.
« Écris plus vite que ton souffle Plus vite que tes mains Ne laisse pas les mots te dépasser Ne te retourne pas » Désarroi des âmes errantes, Venus Khoury-Ghata
Émission de l’Envolée du vendredi 13 décembre 2024
Au programme de cette émission :
Lettre de Pascal à Troyes-Lavaux : des vieilles centrales aux maisons d’arrêt flambant neuves, en passant par les CNE : arbitraire des règles et de leur application, allongement des peines et parcours du combattant vers un espoir de sortie… et pensées solidaires.
Rédoine Faïd est en grève de la faim pour une amélioration des conditions inhumaines de détention qu’il subit depuis longtemps, par vengeance de l’AP suite à son évasion de Réau (récit de son procès dans L’envolée n°58) : il demande la fin de l’isolement strict auquel il est soumis depuis 12 ans ; la levée de la mesure hygiaphone (= parloirs vitrés sans aucun contact physique avec ses proches depuis 6 ans) ; le respect de son droit à aux UVF (unités de vie familiale).
Lecture d’une récente lettre de Rédoine qui réagit après avoir lu l’Envolée n°61 : « Chaque témoignage bouleverse ce qu’on pensait déjà savoir sur les abus de pouvoir. (…) A croire que la souffrance est inaudible, je me reconnais dans ces récits désespérés (…). Par contre je croirai toujours en l’humain ». (L’intégralité de cette lettre et d’autres seront publiées très bientôt sur le site de l’Envolée.)
Entretien avec Benoît David, avocat de Rédoine Faïd, qui explique les recours qu’ils ont déposés pour améliorer sa situation actuelle à Vendin-le-vieil, prison ultra-sécuritaire conçue comme une machine à broyer. Suite à une décision du tribunal de stopper enfin l’isolement de Rédoine, l’AP a fait appel… sous prétexte qu’elle allait lui proposer de la médiation animale et de la luminothérapie pour adoucir la torture… No comment.
Présentation de l’émission Méga Zonz’ondes de fin d’année, le 24 décembre de 20h à minuit, pour envoyer messages et dédicaces aux personnes enfermées, retransmis en direct sur plusieurs radios à Valence, Marseille, Lyon, Grenoble, région parisienne, Nantes, Toulouse. –> Laissez vos messages et dédicaces au 07 44 17 84 13 (sms, vocaux, whats’ app, telegram, etc.). Faites tourner l’info !
Soirée de soutien pour que Fabrice, un prisonnier longue peine, puisse s’acheter des lunettes. Samedi 14 décembre à Pamiers (09) au local Le Fond du Pamiers, 42 rue Victor Hugo.
L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières.
En direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne. Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord,en Dordogne,102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h, sur Radio Alto 94.8 FM sur le massif des Bauges jeudi à 21h, sur Jet FM 91.2FM à Nantes le lundi à 12h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Et sur toutes les plateformes de podcast.
Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (appels, textos, signal). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée. 1 rue de la solidarité, 75019 Paris
Il est disponible pour 2 euros dans de nombreux points de distribution (voir ici), en abonnement de soutien pour 15 euros par an, et gratuit pour les prisonniers et prisonnières.
Sommaire :
Réductions de peine : l’éternelle carotte
Lettres de Troyes et des Baumettes
La BAC à la barre
« T’es personne et on te ferme la porte » Un message de Fleury
Mesnil-Amelot : encore un mort en CRA
Lettres de déportés kanak
Offensives législatives contre les étranger·es
CRA de Marseille : en réaction aux manipulations racistes
Édito : « Y a des joies, y a de lourdes peines, rien de nouveau sous le soleil »
En octobre 2024, des journalistes d’extrême droite ont accompagné un député proche de Zemmour au centre de rétention administrative (CRA) de Marseille pour filmer des prisonniers en caméra cachée. Loin de déranger l’administration, leur « reportage » est devenu une tribune pour les discours racistes des condés et du personnel médical : ils ont décrit un « public » (!) de plus en plus dangereux, qui serait mieux traité que les blancs pauvres des campagnes, et qu’il faudrait expulser à tout prix. En réaction, les prisonniers ont entamé une grève de la faim pour protester contre la manipulation de leur parole et de leur image – et ils l’ont payé au prix fort, par des expulsions.
Les médias fascisants et les institutions répressives marchent ensemble. Aux États-Unis, un président suprémaciste a été réélu avec le soutien actif d’un milliardaire qui a mis à son service un des plus importants réseaux sociaux de la planète… En France, les discours des porteurs d’uniforme et des médias d’extrême droite nourrissent et légitiment la politique du gouvernement : construire toujours plus de CRA, faciliter les expulsions, sous-traiter et reléguer la « gestion » des étranger·es aux frontières de l’Europe. Tout ce beau monde s’accorde pour enfermer massivement les personnes sans papiers, ce qui détourne opportunément l’attention du surenfermement des classes populaires. Comme nous le racontent des prisonnier·es de Fleury et de Poitiers, les maisons d’arrêt craquent. Les triplettes se généralisent, il y a même quatre ou cinq prisonniers par cellule à Mayotte.
À l’unanimité, la réponse à cette « explosion de l’insécurité » qu’on veut nous faire gober en continu, c’est bien l’enfermement. Gros déchaînement politico-médiatique sur une énième catégorie de super-méchants : les « narcoracailles » qui « mexicanisent » la France. Eh oui : à force d’être trop délinquant·e, on finit par être un peu moins français·e – et donc plus condamnable. La nation est en péril ! Les matons redouteraient même l’infiltration de trafiquant·es par une vague de candidatures au concours… Peur de se faire piquer leur bizness, peut-être ?
La menace du « narcoterrorisme » justifie l’annonce en rafale de mesures plus ou moins inédites : création d’un parquet national antistupéfiants, atteintes aux droits de la défense, suppression des jurés populaires aux assises, suspension des aides sociales aux personnes condamnées, abolition de l’excuse de minorité… Après les qualifications d’association de malfaiteurs et de bande organisée, tadam ! Voilà l’association de malfaiteurs en bande organisée ! À quand l’association de malfaiteurs qui font du mal à plusieurs en bande organisée et en réunion ?
On connaît la chanson… La figure du grand méchant dealer servait déjà dans les années 1980 à faire accepter l’enfermement de masse et à camoufler le rôle principal de la prison : la répression quotidienne et silencieuse des crises sociales et de la misère… Tous les jours, des petits charbonneurs mangent du ferme en comparution immédiate.
À l’intérieur, certaines catégories de prisonnier·es – les « grands bandits », les pédocriminels et les terroristes – se sont vu appliquer au fil du temps des traitements spéciaux ; il s’agit maintenant d’en dépoussiérer une autre, sous le nom rénové de narcotrafiquants. On leur promet déjà un régime de détention spécifique – et surtout l’isolement dans des quartiers de haute sécurité. C’est bien pratique d’introduire de tels dispositifs en les appliquant à des prisonnier·es désigné·es comme des « monstres » : ça normalise le pire et ça distille le durcissement des conditions d’enfermement dans toute la prison. C’est de pire en pire, mais y en a toujours un pour qui c’est encore plus pire, alors faut se tenir à carreau en espérant que ça tombe pas sur soi. Les prisons tiennent par leurs divers quartiers punitifs ; et la société, par ses prisons. Continuez à flipper, et marchez droit !
Face à tout ça, toujours le même refrain ! Il faut écouter et porter la parole des enfermé·es – les sans-papiers qui se révoltent dans les CRA, les longues peines oublié·es, les Kanak déporté·es en métropole, et toutes celles et ceux qui mettent en place des solidarités à l’intérieur.
Le journal coûte 2 euros. Il est gratuit pour les prisonniers et prisonnières : demandez-le en nous contactant. Abonnez-vous en soutien (15euros par an) pour recevoir les futurs numéros, ou pour commander les 59 autres numéros : L’Envolée journal – FPP, 1 rue de la Solidarité – 75019 Paris ou contact@lenvolee.net
Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (appels et textos)
On revient sur les recours qui avaient été déposés contre les censures du journal l’Envolée par l’administration pénitentiaire (on en avait déjà parlé dans cette émission et celle-ci). Sans surprise, les recours ont été rejeté. On aura quand même pu reparler un peu de la mort de Sambaly Diabaté entre les mains des matons à Saint Martin de Ré en 2016, comme le récit de leur procès avait été un des motifs de censure par l’AP.
En 2020, Karima, incarcérée à la MAF de Fresnes, subit la vengeance d’un gradé et se retrouve au mitard malgré son état psychologique plus qu’inquiétant. Elle y met fin à ses jours. Le maton responsable, aujourd’hui directeur de taule, était jugé la semaine passée et a été condamné à deux ans de sursis, sans que cela ne l’empêche de continuer à exercer.
On discute avec Gaëtan qui sort tout juste de Fleury et qui parle des violences pénitentiaires quotidiennes, de la complicité du médical pour cachetonner les prisonniers, des étiquettes qu’on te colle à tour de bras : « le lundi on te déclare schizophrène, le mardi criminel, et le mercredi suicidaire ». Il dénonce également la puissance des syndicats de matons qui décident des transferts. Enfin il raconte l’enfer du mitard de Fleury, une vraie prison dans la prison avec 120 places.
On annonce une émission de message organisée par Zonz’onde qui sera diffusée le 24 décembre au soir sur plusieurs radios en France pour les personnes enfermées.
L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
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