Le journal L’Envolée n°59 est sorti !

Annoncé avec un peu de retard car le site internet était en maintenance, voici le sommaire et l’édito du journal n°59. Il est disponible pour 2 euros dans de nombreux points de distribution (voir ici), en abonnement de soutien pour 15 euros par an, gratuit pour les prisonniers et prisonnières.

Sommaire de l’Envolée n°59 :

  • Lettres du CNE, de Poitiers-Vivonne, de Liancourt
  • Badinter est mort, pas la peine de mort
  • « Après ce qu’il a fait pour moi, je ne pourrai jamais vous dire qui c’est » : Draguignan, procès en appel d’une évasion
  • « Pauvre France… ça pue la merde ! » : des nouvelles des prisons pour étranger.e.s
  • De la prison à la psychiatrie, une proche raconte l’engrenage
  • Seysses et Fleury : des proches et des prisonniers se mobilisent après des morts au mitard
  • « Tout assigné à résidence aura la vie tranchée ! » : extraits d’un texte de Kamel Daoudi
  • Elac, ELSP : Toujours plus de matons version Robocop

Édito

Opération Wuambushu contre les sans-papiers à Mayotte, opération « place nette » contre les habitant·es des quartiers, opération « cellule nette » contre les prisonnier·es, opération « ferme ta gueule » sur la Palestine, opération « autorité » contre les mineur·es et leurs parents, avec couvre-feu à Pointe-à-Pitre… Et la grand-messe des JO comme anesthésique… Mais la vidéosurveillance algorithmique, les 125 juges recrutés pour l’occasion, tout ça restera en place une fois la flamme éteinte pour enfermer et contrôler toujours plus. C’est la même opération raciste et antipauvre qui continue.

Côté administration pénitentiaire (AP) aussi, passage de flambeau avec le départ du patron Laurent Ridel. Tel un PDG qui vante son chiffre d’affaires lors d’un pot de départ, il se félicite de voir la pénitentiaire « en plein essor avec plus de 76 000 personnes actuellement détenues, 180 000 mises en probation (c’est-à-dire des personnes purgeant une peine en milieu ouvert) ». Il connaît bien sa boutique : l’AP ne se contente pas d’enfermer. Dehors, elle contrôle et surveille une partie toujours plus grande de la population. « Nous sommes un peu la balayeuse de la société, nous récupérons, entre guillemets, tous les échecs de la société. » Pour celles et ceux qui croiraient qu’il parlait de son personnel, rappelons tout le bien qu’il leur a fait ! D’ailleurs, le syndicat FO-Justice ne s’y trompe pas au moment de saluer le bilan du patron : sous sa direction, les matons ont obtenu leur recatégorisation – et les augmentations qui vont avec. Pour la première fois depuis… très longtemps, les concours de recrutement ont fait le plein. Ridel a bien contribué à redorer le blason de la pénitentiaire qui était jusque-là restée selon lui « trop humble, trop discrète ». Dans ce grand récit à la gloire de l’institution, il est toujours question de violences carcérales – c’est-à-dire entre prisonnier·es ou contre les matons –, jamais de violence pénitentiaire – celle de l’institution et de ses agents.

Quant au repreneur de la boîte, Sébastien Cauwel, il a été secrétaire général de la préfecture de Guadeloupe, où il a réprimé les révoltes sociales à partir d’août 2021 et incarné le refus de l’État d’amnistier les prisonnier·es (voir L’Envolée n o 55). Du coup, il est bien placé pour savoir que la prison sert aussi à briser les mouvements sociaux – ça tombe à pic, en cette période d’offensive antisociale. Et puis il sait bien que l’administration pénitentiaire doit rester la deuxième « grande muette », après l’armée : rien ne doit en sortir. Alors qu’il était directeur de l’école nationale d’administration pénitentiaire (Énap), l’établissement a porté plainte pour diffamation après la dénonciation publique de violences sexuelles. Aux grands hommes, la patrie reconnaissante !

Bon, on aurait aussi pu vous parler de Badinter (c’est vrai, il est mort…) mais Kamel et les prisonniers de Montmédy le font mieux que nous.

Télécharger le journal en cliquant ici.

Le journal coûte 2 euros.
Il est gratuit pour les prisonniers et prisonnières : demandez-le en nous contactant.
Abonnez-vous en soutien (15euros par an) pour recevoir les futurs numéros, ou pour commander les 57 autres numéros :

L’Envolée journal – FPP, 1 rue de la Solidarité – 75019 Paris ou contact@lenvolee.net

Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (appels et textos)


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