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  • Canicule en taule – Un prisonnier meurt dans l’incendie de sa cellule – Vérité et justice pour Mohamed Benmouna – Vincenzo encore menacé

    Canicule en taule – Un prisonnier meurt dans l’incendie de sa cellule – Vérité et justice pour Mohamed Benmouna – Vincenzo encore menacé

    Émission de l’Envolée du vendredi 15 juillet 2022
    • Dans le prisons et les tous les cachots on souffre encore plus de la canicule ! des échos de la taule de Bordeaux Gradignan sur laquelle la contrôleuse des lieux de privation de liberté vient de faire un rapport. A trois dans des cellules de moins de 9 mètres carré 22h/24…

    • A la prison de Caen, un prisonnier est mort dans l’incendie de sa cellule. Des témoignages qui ont pu sortir sont clairs, encore une fois les matons ont laissé mourir brûlé une personne en tardant longtemps à intervenir. La prison tue ! Et contrairement à ce que dit la contrôleuse, c’est pas seulement le protocole le problème, c’est les surveillants !

    • Coup de gueule de Sylvia contre certains baveux qui servent surtout les intérêts de l’AP !

    • Retour sur la lutte du comité Vérité et Justice pour Mohamed Benmouna retrouvé pendu dans sa cellule de garde à vue à Firminy dans la banlieu de Saint Etienne le 8 juillet 2009. On repasse la prise de parole de sa mère lors d’un rassemblement organisé par le comité, qui comme les proches de Mohamed, ne croit pas au suicide.

    • Appel avec une personne du comité de soutien à Vincenzo Vecchi (leur blog ici) que la cour de justice européenne et Macron s’acharnent à essayer d’extrader en Italie pour qu’il soit jugé et enfermé ! La cour déclare carrément que « les règles de collaboration européennes sont considérées comme supérieures aux principes fondamentaux du droit ». Contre toutes les extraditions et la collaboration des polices et justices européennes, la lutte continue !

    • Un poème de Khaled !

    • Et pour finir une petite lettre de Youssef qui donne des news !

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    On manque de forces pour faire tourner l’émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : n’hésitez pas à nous contacter, que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l’enfermement et l’AP, pour nous filer un coup de main !

    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (whatsApp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure frappe encore. Après le numéro 52, c’est au tour du numéro 55 d’être interdit en prison par l’administration pénitentiaire pour un article sur le procès des matons responsables de la mort de Sambaly Diabaté à Saint Martin de Ré en 2016 (retrouvez l’article incriminé ici) ! Une bonne raison de plus pour le faire tourner au maximum !

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s

  • Lettre des Baumettes – Nino est dehors ! – Encore un projet de loi raciste – Plaidoiries au procès du 13 novembre – Le n°55 interdit en taule

    Lettre des Baumettes – Nino est dehors ! – Encore un projet de loi raciste – Plaidoiries au procès du 13 novembre – Le n°55 interdit en taule

    Emission de l’Envolée du vendredi 8 juillet 2022
    • Lettre de DD du centre de détention pour femmes des Baumettes. Elle raconte comment on lui a collé deux compte rendus d’incidents (CRI) tout proche d’une potentielle condi, et comment des matonnes essayent par ce genre de méthode de l’empêcher de sortir.

    • Antonio Ferrara est libre ! Enfin une nouvelle qui fait plaisir, 19 ans après son évasion du mitard de Fresnes. On en profite pour lire l’edito du journal écrit pendant le procès de l’évasion de Moulin en 2013. Vive la belle et bonne cavale à lui et à tout.es !

    • Des rumeurs sur un nouveau projet de loi réprimant encore plus les étranger.es. C’était prévisible, chaque début de quinquennat est marqué par des nouvelles lois racistes.

    • Rapide retour sur les plaidoiries du procès du 13 novembre 2015 où une perpet’ incompressible a été prononcée.

    • Retour sur la censure du numéro 55 de l’Envolée (voir l’article incriminé et ce qu’on dit de cette censure ici), et discussions sur le contexte plus général autour des censures et des dissolutions.

    • L’extradition des militants italiens que Macron ne cesse de soutenir vient d’être suspendue par la justice (le parquet, toujours poussé par le président, a déjà fait appel).

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    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui a frappé le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Le numéro 55 est dispo !

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    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !

  • Le numéro 55 du journal interdit en prison : lisez et relayez l’article incriminé !

    Le numéro 55 du journal interdit en prison : lisez et relayez l’article incriminé !

    Des prisonniers et des proches nous ont informés que dans plusieurs prisons, des surveillants sont intervenus pour confisquer le dernier numéro de L’Envolée : le no 55, paru en mai 2022 ; ils sont même allés jusqu’à la fouille de cellule en cas de refus… Nous découvrons ainsi qu’une note interne de la direction de l’administration pénitentiaire (AP) interdit – au nom du garde des Sceaux – la lecture de ce numéro à toutes les personnes détenues à cause de l’article « Distribution de permis de tuer au tribunal de La Rochelle » ; il contiendrait en effet des « propos diffamatoires à l’égard de l’AP […], ainsi qu’à l’encontre des personnels pénitentiaires dont elle assure la formation ».

    Cet article, que nous republions ici, n’est pourtant que le récit du procès auquel nous avons assisté au tribunal de La Rochelle fin du novembre 2021. Sept surveillants y étaient jugés pour leur responsabilité dans la mort par étouffement de Sambaly Diabaté en août 2016 à la prison de Saint-Martin-de-Ré. La note de l’AP pointe certains passages où elle voit « des propos alléguant que l’administration pénitentiaire enseigne à ses personnels des gestes professionnels portant atteinte à la dignité de la personne humaine, qualifiés par l’auteur de l’article d’ « arsenal habituel » et d’ « horreur tellement banale et généralisée » tels que « étranglement, pliage, pose de bâillon »… »
    Les auteurs de cette note s’inquiètent en outre de la gratuité du journal pour les prisonniers et prisonnières et de sa « large diffusion » qui seraient « de nature à engendrer un retentissement important auprès des personnes détenues ».

    C’est la deuxième fois en deux ans qu’un numéro de L’Envolée est ainsi interdit en détention ; le précédent – le n°52 – avait en prime fait l’objet d’une plainte pour diffamation – dont on reste sans nouvelles à ce jour. Ce qui avait alors justifié l’interdiction, c’était tout un dossier… qui portait déjà sur les violences pénitentiaires et les morts « suspectes ». C’est on ne peut plus clair : l’AP entend faire taire celles et ceux qui osent soutenir que les pratiques de ses agents mettent en danger l’intégrité physique des personnes dont ils ont la charge – alors que c’est hélas une évidence pour tous les premiers concernés –, et que cette violence est constitutive de la prison. Ces interdictions à répétition et leur pénible cortège de saisies en cellule visent également à mettre la pression aux abonné·e·s de l’intérieur et à dissuader les autres enfermé·e·s d’entrer en relation avec L’Envolée ou de recevoir le journal. Il est scandaleux que nos abonné·e·s subissent de telles intimidations, et nous étudions tous les recours envisageables avec nos avocats.

    L’équipe tient à exprimer son inquiétude à propos de ces mesures « sécuritaires » : il s’agit en fait bel et bien de censurer un organe de presse qui entend servir de porte-voix aux prisonniers et aux prisonnières et leur permettre d’échanger informations et points de vue. Si le journal ne pouvait plus rentrer en détention, il perdrait toute raison d’être, et les personnes enfermées se verraient privées d’un des rares moyens dont elles disposent pour dénoncer ce qu’elles subissent derrière des murs toujours plus impénétrables.

    Il n’y a pas de « diffamation » dans cet article : il montre simplement comment l’administration pénitentiaire et la justice travaillent main dans la main pour protéger les surveillants les plus violents, même quand ils tuent un homme. Nous vous demandons de le relayer le plus massivement possible. La machine d’État ne fera pas taire L’Envolée ; elle ne réduira pas au silence les prisonniers et les prisonnières, qui ont raison de se révolter.

    Distribution de permis de tuer
    au Tribunal de La Rochelle :

    Procès des surveillants responsables de la mort de Sambaly Diabaté
    à la centrale de Saint-Martin-de-Ré

    Du 29 novembre au 1er décembre 2021, nous étions au tribunal correctionnel de La Rochelle pour soutenir la famille de Sambaly Diabaté au procès des matons responsables de sa mort à la prison de Saint-Martin-de-Ré le 9 août 2016. Sept surveillants devaient répondre de chefs d’accusation dérisoires au regard des faits, de l’homicide involontaire à la non-assistance à personne en danger.
    Sambaly est mort d’asphyxie après une agonie de trente-cinq minutes, les pieds entravés, les mains menottées dans le dos, bâillonné avec une serviette, écrasé sous le poids de quatre ou cinq matons en permanence quand il n’était pas transporté à l’horizontale. Le procès – inédit puisque des matons devaient pour une fois répondre de la mort d’un prisonnier – nous a confirmé une nouvelle fois qu’avant même l’arrivée d’un quelconque appareil ouvertement fasciste au pouvoir, arbitraire, déshumanisation, brutalité et permis de tuer sont déjà bien installés, et particulièrement derrière les hauts murs des prisons.


    Le rendu du procès est tombé le 27 janvier 2022. Trois peines de douze à vingt-quatre mois de sursis ont été prononcées contre les surveillants qui ont directement étouffé Sambaly, reconnus coupables d’un « homicide involontaire par violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence » : Pascal Rinjeonnaud, deux ans ferme avec sursis simple, Stéphane Lefebvre, dix-huit mois avec sursis simple, et Remy Cormier, dix-huit mois avec sursis simple également, peuvent continuer leur sale boulot à Saint-Martin-de-Ré. Seul accusé de « violences volontaires », Jean-Paul Ducorneau prend un an avec sursis simple assorti d’une interdiction d’exercer et de porter une arme pendant cinq ans. Les trois accusés de « non-assistance » sont purement et simplement relaxés.


    Au pays de la matonnerie…

    Saint-Martin-de-Ré est une très vieille prison, un ancien bagne insulaire au large de la proprette ville bourgeoise de La Rochelle. Là-bas, on est surveillant de génération en génération : dans le coin, juges, flicaille et matonnerie ont coutume de laver leur sale linge en famille. Le tribunal correctionnel de la ville, qui d’ordinaire prononce des peines purgées pour une grande part à Saint-Martin et « confie » donc en flux continu des prisonniers à ses surveillants, est aussi celui qui statue sur les affaires internes à la prison – dans l’écrasante majorité des cas, pour rajouter des peines intérieures. La détermination des proches de la victime et le suicide de deux des nombreux surveillants qui avaient assisté à l’intervention fatale ont dû contribuer à ce que la justice se saisisse de cette affaire, histoire de pas trop avoir l’air de s’en moucher du coude. Comment croire en effet que les violences commises à la centrale ne parviennent jamais jusqu’aux oreilles des flics et des juges ?


    En 2011 déjà, le rapport du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) signalait qu’une bande de matons particulièrement brutaux faisaient la loi sans se soucier de la direction ni du règlement intérieur. Dans le documentaire À l’ombre de la République sorti en 2012, on voyait Letanoux, le directeur de l’époque, déclarer face caméra qu’effectivement sévissait à Saint-Martin-de-Ré une équipe de surveillants incontrôlables. De retour en 2017, le CGLPL pointait encore « un personnel en poste violent et aux propos inadmissibles ».
    C’est dans ce contexte nauséabond de racisme sans fard et de toute-puissance des porte-clefs que Sambaly Diabaté a été tué.


    Des chiens de garde enragés

    Le 9 août 2016, extrait de sa cellule, Sambaly Diabaté refuse de passer sous le portique de sécurité. Georges Guéneau – premier surveillant, dit « Gros-Georges » par ses collègues – l’agrippe par l’épaule pour le forcer à passer. Sambaly résiste. Gros-Georges, 90 kg – contre les 73 de Sambaly à l’autopsie – le plaque au mur avant de le précipiter au sol avec l’aide de ses collègues. Tout le monde se met sur le dos du prisonnier récalcitrant. Alors que le Gros tente une clef d’étranglement, Sambaly le mord à la main pour se dégager ; c’est le point de départ d’un interminable déferlement de violence qui se soldera par la mort de Sambaly Diabaté une demi-heure plus tard.

    Des prisonniers témoins de cette première scène ont décrit les nombreux coups portés à Sambaly déjà immobilisé au sol tandis que Gros-George était emmené à l’infirmerie. Aucun d’entre eux ne sera entendu à la barre. Il n’y a que la parole des agents de la pénitentiaire qui vaille ; c’est la seule respectable, forcément vierge de tout mensonge. Les bandes vidéo qui auraient permis d’y voir plus clair ont commodément disparu – malencontreux incident des plus fréquents dans ce genre de circonstances. À la barre, les matons nient tout naturellement avoir porté le moindre coup, préférant insister sur la peine qu’ils ont eu à maîtriser un prisonnier déchaîné – si, si, même a plusieurs contre un ! Et puis surtout, surtout, la hantise de se faire mordre à leur tour ; ils ne voient plus en lui qu’un enragé.
    On va pas se mentir : ce n’est évidemment pas la trouille qui les animait, mais bien la rancune corporatiste. Il fallait venger George Guéneau, supérieur hiérarchique dont il vaut mieux se faire bien voir, d’autant qu’il est vraiment pas commode et foutrement balaise. Soit dit en passant, on aurait bien aimé l’entendre, « le gros Georges », mais personne n’a jugé bon de le convoquer au tribunal pour qu’il donne sa version… C’est un des – nombreux – grands absents de ce procès.


    Pour bien faire comprendre à Sambaly que mordre, c’est mal, l’ingénieux surveillant Pascal Rinjeonneaud, genou planté entre les omoplates de Sambaly, prend une initiative : il ordonne qu’on lui ramène des chiottes une serviette sale qui sert d’essuie-mains ; il la passe dans la bouche du prisonnier, fait le tour de sa tête et la tire à deux mains jusque derrière sa nuque. Il ne relâchera son emprise que quelques dizaines de minutes plus tard à cause des crampes, le temps d’essayer de remplacer par du scotch ses pauvres mains endolories. Mais il renonce vite à son bricolage, et serre de plus belle.
    Non seulement il ne conteste pas les faits, mais quand chacune des parties présentes lui demande de répéter, il confirme, tenant toutefois à préciser qu’il préfère qu’on parle de « mors » plutôt que de « bâillon » ; drôle de nuance, comme pour bien préciser qu’il traite en animal le détenu dont il a la charge. Grand naïf, il ignorait alors que le bâillonage était interdit. Et à la question : « comment pouviez-vous être certain que M. Diabaté pouvait encore respirer ? », il répond sans se démonter qu’il vérifiait régulièrement, par « contrôle visuel », que les narines n’étaient pas obstruées. Il va jusqu’à prétendre que s’il a bien pris soin de lui enrouler la serviette autour de la tête, c’était pour le protéger contre les chocs éventuels. Ni regrets, ni excuses – même feintes. Sale type. Médiocre et glaçante incarnation du fascisme.


    Les surveillants Rémi Cormier et Stéphane Lefebvre
    qui comparaissent avec lui, se sont quant à eux « occupés des mains et des jambes » de Sambaly et l’ont transporté à l’horizontale après lui avoir passé les entraves, accentuant d’autant sa suffocation. Ils l’ont trimballé comme un vulgaire sac de gravats un étage plus bas pour le jeter dans la tristement célèbre lingerie de Saint-Martin : une pièce dépourvue de caméras de surveillance, éloignée des regards et des oreilles, où nombre de prisonniers racontent avoir subi des tabassages en règle. Plutôt que de le relever, ils le remettent à terre et l’y maintiennent de tout leur poids. On peut supposer sans mal qu’ils en profitent pour faire pleuvoir les coups – mais en experts, sans laisser trop de traces. Le surveillant Sébastien Lété, qui avait prêté la main à Rinjonnaud dans sa tentative de scotchage, s’est donné la mort quelques temps après avoir été mis en cause par l’instruction.

    Un coup de pompe en passant

    C’est là qu’intervient Jean-Paul Ducorneau. Il bosse aux UVF. Son bureau est au même niveau que la lingerie ; appelé pour emmener Gros-Georges aux urgences pour sa morsure, il dit être passé par là parce que c’est un raccourci. Mais la pièce est exiguë, et l’espace est presque entièrement occupé par le corps du prisonnier et ses bourreaux accroupis sur lui. Ducorneau doit enjamber la tête de Sambaly. Tout le monde soutient mordicus qu’il lui assène alors un violent coup de pied, ce qu’il n’a cessé de nier tout au long de la procédure.
    C’est le seul à comparaître pour « violences volontaires », et on comprend bien vite que la clique s’est mise d’accord pour le charger dans les heures qui ont suivi, quand personne ne savait encore exactement de quoi Sambaly était mort. Si les autopsies avaient conclu à un décès consécutif à des coups, la Rangers de Jean-Paul aurait pu commodément porter le chapeau. En plus, il n’appartient pas au même syndicat que le reste de l’équipe.


    On va pas se mentir : il a bien dû lâcher un coup de pompe en passant, façon de montrer patte bien blanche aux collègues « du terrain », ou du moins de les assurer de sa discrétion. Ce qui est certain, c’est que Sambaly n’est pas mort des coups qu’il a reçus. Et que Ducorneau est le seul à avoir fait l’objet d’une sanction administrative. Il n’a plus jamais bossé depuis sa suspension. Dépression, arrêts maladie… et il a encore l’air bien cachetonné. C’est aussi le seul à faire appel du jugement, et bien que la défense des accusés veuille en faire un lâche qui crie au complot pour mieux fuir ses responsabilités, il maintient ses accusations : les tueurs ont bricolé une version commune, ils l’ont choisi comme bouc émissaire, et leur syndicat a pesé de tout son poids pour avaliser leur version. Si la mise en cause de Jean-Paul est réglée comme du papier à musique, le reste des témoignages s’avère beaucoup plus approximatif.
    Entre contradictions, trous de mémoire et mensonges manifestes, chacun fait de son mieux pour minimiser sa propre implication.
    Il s’agit quand même de faire avaler au tribunal qu’il n’y avait pas moyen d’imaginer que Sambaly était en train d’agoniser entre leurs mains, et que c’est un prisonnier bien vivant qu’ils ont ensuite « remis » à l’équipe du mitard.

    Une macabre mise en scène

    À Saint-Martin, le quartier disciplinaire (QD), se trouve dans « La Citadelle », un bâtiment situé à 500 mètres de la détention « normale ». Les transferts doivent en théorie se faire en fourgon cellulaire. Ce coup-là, ce sera en véhicule utilitaire – une pratique hors cadre de plus. L’équipe attend donc l’arrivée du véhicule pendant un bon quart d’heure à la lingerie. Ils y poursuivent leur vengeance, maintenant leur prise fatale sur Sambaly : les membres entravés et sans cesse tirés en arrière, le thorax compressé, la bouche déchirée par le « mors ».
    Il ne vient jamais l’idée à personne, pendant ces longues minutes, de faire retirer le bâillon ou de desserrer l’étau. Une gradée – finalement acquittée – est dépêchée sur place par le chef de détention pour « garantir la régularité de la procédure ». Elle témoigne de la brutalité de la scène, qui l’a choquée sur le moment. Mais elle a vite été rappelée à l’ordre : « Remue-toi, la gradée, bouge tes fesses ! Va chercher les clés, mérite tes galons ! » Elle bosse au greffe de la prison, normalement… elle rapporte qu’elle n’aurait eu aucune autorité si elle avait voulu interrompre l’opération ; mais elle n’a rien tenté. Elle se rappelle juste avoir croisé le regard de Sambaly sans parvenir alors, prétend-elle, à comprendre l’effrayante lueur qu’elle a vue dans ses yeux, et qui continue à la hanter cinq ans plus tard : ce qu’elle prenait pour de la fureur, sans doute était-ce de la détresse. Peut-être même qu’il l’appelait à l’aide ? Alors elle se dit traumatisée… mais elle a continué à bosser à la prison. Et décidément impuissante, elle a trouvé le moyen de foirer ses deux suicides.

    À l’arrivée du fourgon, Sambaly est une nouvelle fois transporté à l’horizontale et « chargé » à même le sol. Il n’y a que quarante centimètres pour manœuvrer entre les rangées de sièges, mais trois des bourreaux parviennent à s’y caler pour que la pression ne se relâche jamais sur le prisonnier. Pendant le transport, il leur est apparu « plus calme » qu’auparavant. Certains l’ont même cru « endormi », parce qu’il « avait l’air de ronfler ». Arrivés à la Citadelle, ils « déchargent » Sambaly du Transit et le « déposent » sur la coursive. Certains surveillants de l’équipe du QD qui devait prendre le relais ont témoigné au cours de la procédure du « calme extrême » du prisonnier, qui contrastait avec l’intense agitation de la bande du fourgon. Avant un placement en QD, le prisonnier est systématiquement fouillé par les tauliers du mitard. Nouvelle anomalie : ce sont ses transporteurs qui vont assurer la fouille. Sambaly est inerte. Ils lui baissent son froc. Ils constatent la présence de matières fécales le long de ses cuisses. Ils traînent une nouvelle fois son corps jusque dans la cellule du QD. Rejouant une procédure vicelarde mais habituelle, ils l’allongent face contre terre, la tête sous le lit scellé : si le « détenu » tente de se rebiffer quand on le désentrave, il s’assomme tout seul contre le sommier de béton. Ils retirent les entraves qu’ils remplacent par du scotch. Mais tout ça n’est qu’une sinistre farce, puisque Sambaly est déjà mort.


    Et la mise en scène continue. Ce n’est qu’une demi-heure après le « placement en cellule » du prisonnier que la nouvelle équipe en charge s’inquiète enfin de son immobilité et appelle les secours. Côté tueurs, ça commence à claquer des genoux, d’autant qu’ils se font salement remonter les bretelles au débriefing – d’usage : « Les mecs, va falloir trouver un truc, sinon ça pue les assiettes [les assises]. » Alors ça torche une version commune à l’arrache. Christophe Monier était un de ces nombreux fonctionnaires du QD qui ont assisté à la macabre « fouille à nu ». Il s’est donné la mort la veille de sa convocation par le juge d’instruction.


    Réunion de famille

    D’ordinaire, les tribunaux n’ont pas à gérer les morts de la prison, pas plus que ceux de la police. Les instructions judiciaires sont vite closes, quand il y en a. Dans l’écrasante majorité des cas, c’est au sein même des détentions que ça se règle : un « suicide » de plus. Alors c’est peu dire qu’on n’a pas l’habitude d’assister au théâtre judiciaire sur le banc des parties civiles : il a fallu aux proches de Sambaly, et à sa sœur Oumou en particulier, des années de bagarre acharnée pour qu’un procès leur soit concédé – fait rarissime, on le répète. Mais pas un procès pour meurtre, faut pas exagérer. Pas question de porter l’affaire devant les assises ou de dépayser l’instruction. Des audiences calibrées pour que les protagonistes encore en vie s’en tirent à bon compte, tout en perpétuant la fiction d’une Justice impartiale au service des victimes. On allait gérer ça en famille. Plus élargie que d’habitude certes, mais en famille tout de même, puisque le tribunal de La Rochelle n’est en fait qu’une annexe de la prison de Saint-Martin-de-Ré (ou l’inverse ?). Au point que la procureure est déjà celle qui avait envoyé Sambaly à Saint-Martin il y a quelques années. Un temps, elle donne le change, fait mine de traiter les accusés avec sa sévérité habituelle et surjoue son empathie pour les parties civiles. Quant au juge et à ses assesseurs, ils somnolent sévère en singeant paresseusement la quête de la vérité…

    On va pas se mentir : on n’a décidément rien à attendre des tribunaux. Ni justice – si le terme a un sens –, ni vérité. La vraie mission du tribunal est limpide : reconduire la puissance de l’institution pénitentiaire et son droit de vie et de mort sur ceux et celles qu’elle nomme – pas pour rien – ses « détenus ». Quitte à gronder un peu certains de ses agents trop enthousiastes, pour la forme. Alors dans ce procès, c’est à nous de débusquer la vérité sous les mensonges criants des tueurs en réunion. Une fois n’est pas coutume, le seul raté de la machine sera venu des expertises (et même des contre-expertises réclamées par une défense insatisfaite des premières conclusions de la science). Aucun doute pourtant : Sambaly est mort d’un étouffement, dû à l’effet conjoint de l’obstruction des voies respiratoires, de l’extension vers l’arrière des membres entravés et de la compression du thorax ; les ronflements qu’il émettait dans le fourgon étaient des râles agoniques ; les traces sur ses cuisses prouvent que ses sphincters s’étaient relâchés avant son arrivée à la Citadelle. L’expert se montre inflexible malgré les tentatives de déstabilisation de Winter, avocat spécialisé dans la défense des matons et des flics violents : Sambaly est bien mort dans le fourgon. Les surveillants du QD ont assisté à la fouille d’un défunt, et c’est un cadavre qui a été placé au mitard.


    Défense des tueurs et proc main dans la main

    Les tueurs le savent, et leurs avocats aussi ; alors ils ne s’attardent pas trop sur les étranges pièces à conviction fournies à la gendarmerie dans un premier temps, mais qui n’apparaissent dans quasiment aucun témoignage : des « pages de Coran » qu’aurait brandies le prisonnier et un « pic » dont il aurait tenté de faire usage. Inventer des preuves de dangerosité et d’agression, c’est une pratique habituelle dans ce genre d’affaires mais cette fois, c’était vraiment trop mal fait…


    Le ténor Winter préfère donc ergoter sur l’heure de la mort. C’est le gros caillou dans les Rangers de la défense, alors il faut à tout prix jeter le doute sur les conclusions de l’expert. Brushing impeccable et œil bleu marine pour grand numéro de flûte : « J’ai vu dans une vidéo YouTube… un ami réanimateur m’a dit… » Selon sa petite enquête perso pour contrecarrer l’avis de trois experts, impossible de savoir à quel moment exact le prisonnier est mort. Et puis il manque du monde dans la procédure (ça, en revanche, c’est pas faux…) : où sont les innombrables surveillants qui ont été témoins de la scène ? Où sont les matons du QD qui ont fini par récupérer Sambaly – toujours vivant selon le baveux –, les médecins de la prison qui ont mis si longtemps à arriver, les pompiers intervenus bien trop tard pour tenter de le ranimer ? Il est formel : ses clients n’ont pas tué. Et si certains de leurs gestes peuvent sembler disproportionnés aux yeux des profanes, ils sont à mettre sur le compte de « l’effet tunnel » bien connu des professions soumises au stress : le temps s’est comme accéléré, et ils étaient tellement obsédés par « l’exécution de leur mission » (sic) que leur discernement a pu s’altérer au point de les empêcher de percevoir la dangerosité de leurs actes.
    En bon défenseur de syndicalistes, il charge au passage l’encadrement déficient, le manque de moyens et de personnels, les procédures trop floues et inadaptées aux « réalités du terrain », le manque de formation continue… Devant le péril, livrés à eux-même, ses clients ont dû improviser pour sauver leur peau, contraints d’utiliser un bâillon de fortune faute de mieux. Et puis,chacun d’eux ne s’est occupé que d’une partie du corps : un bras, une jambe, la tête… Cynique tour de passe-passe : d’ordinaire retenue comme facteur aggravant, la réunion devient dans sa plaidoirie une circonstance atténuante… Si tout le monde tue un peu, personne ne tue vraiment.
    Il demande évidemment la relaxe ; et surtout, par pitié, que ces fonctionnaires exemplaires déjà durement atteints par ce terrible accident ne se voient pas privés de poursuivre leur sacerdoce à la prison de Saint-Martin-de-Ré…

    Quand c’est le tour de la proc, les maigres illusions qu’auraient pu susciter son attitude s’envolent aussi sec : elle n’est pas là pour défendre la partie civile, mais bien l’institution. Reprenant sans trop se fouler l’essentiel de l’argumentaire de la défense, elle va donc tout faire pour réhabiliter la sainte trinité police-justice-prison. Et elle n’hésite pas pour ça à dérouler un raisonnement des plus pervers. Car accrochez-vous bien : elle commence par nous dire sans trembler que « la prison tue » ! Si Sambaly est mort, c’est la faute à la prison. S’il a été traité comme un chien tout du long, c’est parce que l’institution carcérale déshumanise ; les prisonniers, mais aussi les surveillants. Les accusés ont traité un problème. Pas un être humain, et pas en êtres humains, mais c’est parce qu’ils sont formatés ainsi. Alors à moins de remettre la prison elle-même en question, le tribunal ne doit pas les punir trop durement… La proc’ se félicite d’ailleurs que l’instruction ait choisi de juger l’affaire en correctionnelle ; prêter à ces fonctionnaires une quelconque intention de donner la mort – et même leur attribuer la moindre « violence volontaire » au-delà du « lâche » coup de pompe de Ducorneau – aurait été odieux. Tout au plus peut-on leur reprocher de ne pas avoir su prendre le temps, à chaque étape, de réévaluer la situation pour adapter leurs gestes en conséquence. Mais ils étaient hélas aveuglés par le fameux « effet tunnel ».

    Dans les tribunaux : ni vérité, ni justice

    On ne va pas se mentir : ces gestes, certes proscrits, leur ont tout de même été enseignés à l’école de la matonnerie de Fleury ; ils font partie de leur arsenal habituel à Saint-martin comme ailleurs : étranglement, pliage, pose de bâillon, transport menotté à l’horizontale. Bref, c’est l’horreur, mais une horreur tellement banale et généralisée qu’il est bien normal qu’elle se répète là aussi. Et rien de surprenant non plus à ce que tout le monde dans ce tribunal travaille dans le même sens pour innocenter des meurtriers : dilution de la responsabilité, altération du jugement, automaticité des pratiques ; un homme a trouvé la mort, c’est malheureux, nouvelle couche d’écœurante compassion pour ses proches… mais au fond personne ne l’a tué.

    L’avocat des parties civiles ne peut plus faire grand-chose. La mécanique a ronronné trop tranquillement les jours précédents pour prétendre encore lui opposer une quelconque résistance à ce stade. La famille de Sambaly espérait entendre de la bouche même des tueurs quelques bouts de vérité, et trouver là un peu d’apaisement. Elle n’aura eu droit qu’à la litanie de leurs mensonges, encouragée par un tribunal nécessairement complice. Les rôles ont pu sembler inversés : pour une fois, ce sont les matons qui sont accusés, c’est la famille du prisonnier qui est partie civile. Mais ça s’arrête là. Pour la justice, un prisonnier reste un prisonnier, c’est-à-dire pas tout à fait un être humain : sa dignité, son intégrité, et jusqu’à sa vie ne pèseront jamais grand-chose face à l’institution et à ses agents ; pas question d’en faire une victime.


    Quand la parole est accordée à la sœur de Sambaly, elle fixe les tueurs l’un après l’autre, cherchant à accrocher leur regard fuyant, et dit son plus grand souhait : « Je voudrais que ces gens n’aient plus jamais le droit de travailler. Je suis dame de cantine, j’ai peut-être même nourri certains de vos enfants ; si un petit tombe malade à cause de la nourriture que je lui ai donnée, je suis renvoyée le jour même, et c’est normal. Je ne peux pas comprendre que vous ayez tué mon frère et que vous soyez encore à Saint-Martin. »

    Pour le récit détaillé des audiences, écouter notre série de podcasts enregistrés à La Rochelle au cours du procès: https://lenvolee.net/delibere-des-matons-tueurs-de-samba/

  • Des nouvelles de Romain – Une garde à vue presque ordinaire – La censure de L’Envolée – Le fascisme qui vient

    Des nouvelles de Romain – Une garde à vue presque ordinaire – La censure de L’Envolée – Le fascisme qui vient

    Émission de l’Envolée du vendredi 1er juillet 2022

    • Discussion avec Adeline, compagne de Romain, prisonnier longue peine qui subit toujours les représailles de l’administration pénitentiaire 6 ans après sa prise de parole (voir le compte rendu de son procès en appel du 14 juin 2017 pour la mutinerie au QMC de Valence).
    • Lecture de l’article « Distribution de permis de tuer au tribunal de La Rochelle : procès des surveillants responsables de la mort de Sambaly Diabaté à la prison de Saint-Martin-de-Ré ». Paru dans le dernier numéro, ce sont des passages de cet article qui sont cités dans la note interne de l’administration pénitentiaire pour justifier l’interdiction du numéro 55 dans toutes les détentions.
    • La chronique de Coco, qui ce mois-ci nous fait part de son inquiétude face à la vague fasciste qui déferle à l’Assemblée, dans les rues et en prison.
    • Et enfin, comme c’est l’été, on vous raconte une histoire : lecture d’une nouvelle reçue par la poste, récit drôlatique d’une garde à vue somme toute ordinaire, n’était-ce l’influence de certaines substances psychotropes.

    Musique : Ben PLG – « Arrête de crier sur ta meuf » / Odetta – « No More Auktion Block for Me » / Serge Reggiani – « Les loups sont entrés dans Paris » / Prodigy –  » Mac 10 Handle / Carlton Williams – « Prison Song »


    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    On manque de forces pour faire tourner l’émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : n’hésitez pas à nous contacter, que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l’enfermement et l’AP, pour nous filer un coup de main !

    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (whatsApp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui a frappé le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Le numéro 55 est dispo !

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !

  • Le n°55 du journal censuré par l’AP pour couvrir ses matons – Les activités en taule : terrain de luttes avec l’administration – Un poème de Khaled

    Le n°55 du journal censuré par l’AP pour couvrir ses matons – Les activités en taule : terrain de luttes avec l’administration – Un poème de Khaled

    Émission de l’Envolée du vendredi 24 juin 2022

    Khaled, un vieux compagnon de route de l’Envolée, à l’intérieur puis à l’extérieur, est avec nous pour cette émission !

    • Le dernier numéro du journal est censuré en détention pour un article sur le procès des matons qui ont tué Sambaly à Saint-Martin-de-Ré (notre compte rendu et nos réactions au procès disponibles en podcast ici) qui s’est tenu à la Rochelle en décembre 2021 et auquel nous avions assisté. L’administration pénitentiaire (AP) n’aime pas qu’on rappelle que ses matons sont des tueurs. Si vous êtes au courant de saisie de journaux dans des prisons, hésitez pas à nous faire remonter les infos. Et si vous êtes en contact avec des gens à l’intérieur qui voudraient faire un recours contre cette décision, vous pouvez aussi nous contacter, nous accompagnerons les prisonnier.ères qui souhaitent attaquer juridiquement cette interdiction.
    • Discussion sur les activités en détention, lancée à partir d’une lettre d’une prisonnière qui raconte le chemin semé d’embûches pour accéder à ces activités. Khaled revient ensuite sur l’importance de ces moments pour garder un lien avec l’extérieur et sur les luttes avec l’AP sur la gestion des activités, le choix des détenus autorisés à y participer, et l’expérience de mener de telles activités en tant qu’ancien prisonnier. Retour dans ce contexte sur son passage à l’association « Lire pour s’en sortir », une structure financée par les constructeurs de prison. Enfin, récit d’une activité à la prison pour femmes de Fleury : des intervenants dangereux pour les prisonnières !
    • Khaled nous lit un de ses poèmes !

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  • Lettre depuis un QI – lettre de Cesario – censure du journal – canicule – violences et anxiété en CRA

    Lettre depuis un QI – lettre de Cesario – censure du journal – canicule – violences et anxiété en CRA

    Émission de L’Envolée du vendredi 17 juin 2022
    • Lettre d’un prisonnier en QI

    • Lettre d’un prisonnier longue peine, Cesario, sur les peines infinies et la peine de mort en taule

    • Censure du dernier numéro du journal : des saisies dans les cellules de Caen et de Condé-sur-Sarthe

    • Les effets délétères de la canicule sur les prisonniers en taule

    • Appels téléphoniques depuis deux prisons pour sans-papiers : violences au mitard dans un CRA, et angoisse et enfermement à répétition dans le CRA de Vincennes

    • Agenda : lecture du texte de présentation à la journée d’hommage pour Lamine Dieng, qui a lieu ce samedi 18 juin 2022 à partir de 13h place Carmen 75020 Paris
    • Agenda : présentation du n°55 du journal le mercredi 22 juin à 20h30 à Avignon, au « Fenouil à vapeur » (145 rue Carreterie)


    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

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  • Lettres de Bédenac et des Baumettes – meurtres policiers – refus de soin au CRA de Vincennes

    Lettres de Bédenac et des Baumettes – meurtres policiers – refus de soin au CRA de Vincennes

    Émission de l’Envolée du vendredi 10 juin 2022.

    • Lettre du CD de Bédenac : un prisonnier raconte les refus de soin et la déshumanisation des prisonniers âgés ou gravement malades.

    • Lettre d’Emma.V aux Baumettes, qui explique la difficulté à rentrer de permission, et l’ampleur des violences du quotidien de l’enfermement (souffrance morale, bruits, lumière, etc.)

    • Encore un meurtre policier, cette fois dans le XVIIIe arrondissement de Paris par des keufs à vélo

    • Appel depuis la prison pour sans-papiers du CRA de Vincennes : retour sur les conditions d’enfermement, en particulier sur la question de la santé et du refus de soigner de la part de l’État

    • Agenda : journée d’hommage à Lamine Dieng à Paris, le 18 juin 2022 à partir de 13h place Carmen (75020 Paris)
    • Agenda : contre la construction des nouvelles prisons / manifestation à Toulouse le vendredi 17 juin 2022 à 19h au métro Bagatelle / discussion à Toulouse le samedi 18 juin 2022 à partir de 15h au CRAS (39, rue Gamelin 31100 Toulouse, métro Fontaine-Lestang).


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  • Week-end contre la violence pénitentiaire – Procès des matons tueurs de Saint-Martin-de-Ré – Surpopulation carcérale

    Week-end contre la violence pénitentiaire – Procès des matons tueurs de Saint-Martin-de-Ré – Surpopulation carcérale

    Émission de l’Envolée du vendredi 27 mai 2022


    Le numéro 55 de L’Envolée journal est bien arrivé
    chez les abonné⸱e⸱s, dehors et presque partout dedans. L’édito et le sommaire sont dispo !


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  • L’Envolée journal n°55 est disponible !

    L’Envolée journal n°55 est disponible !

    Mai 2022 : un nouveau numéro du journal est disponible en librairies, infokiosques et autres lieux sympathiques (liste détaillée ici). On partage l’édito et le sommaire ci-dessous, et vous pouvez télécharger le journal en pdf. Abonnez-vous !

    ÉDITO

    C’est bien sympa de donner le droit de vote par correspondance aux prisonniers et prisonnières ; d’ailleurs, certains s’en sont saisis pour voter majoritairement Mélenchon, l’un des rares candidats qui ne leur a pas ouvertement craché au visage – même s’il n’a rien dit contre l’enfermement. Le vote a pu être une occasion pour pas mal de prisonniers de sortir de cellule un petit moment, mais ce droit n’est que la contrepartie hypocrite de l’interdiction absolue de s’organiser collectivement. « Certes, ce sont des détenus, mais il ne faut pas oublier que ce sont des citoyens », rappelle le directeur du centre pénitentiaire de Gradignan sans se rendre compte que ça en dit long sur la déshumanisation en prison ; il n’y a que lui et ses collègues pour oublier que c’est à des gens qu’il a à faire ; pauvres pour la plupart, racisés souvent, étrangers beaucoup, enfermés au sein d’une institution totalitaire entre les mains de matons souvent fascistes.

    LA PENSÉE UNIQUE C’EST L’ENFERMEMENT

    Dans les « débats » de cette dernière mascarade électorale, les prisonnier.e.s ont parfois été invoqués, mais toujours pour servir de carburant à la machine répressive. Les gouvernants s’alignent toujours plus sur les positions des plus autoritaires – voire des plus fascistes. Sous la diversité de leurs masques se cache le même visage : celui de propriétaires qui doivent faire accepter les attaques sociales et enfermer en masse pour défendre leur propriété et l’ordre en place. Populiste-fasciste ou libéraux-autoritaires font mine de s’opposer. Mais quel que soit le type de bourgeoisie qui accède au pouvoir, les objectifs économiques restent les mêmes : sans cesse maintenir le taux de profit des grandes entreprises dans un capitalisme en crise perpétuelle. Pour y arriver, y a pas trente-six solutions : pression sur les salaires, disparition du salariat et des droits qui vont avec, privatisation des derniers services publics.

    Dès lors, prisons et tribunaux sont les armes essentielles du bloc bourgeois : la justice n’est pas là pour « rendre justice », elle est là pour appliquer leur loi et la prison sert à stocker toujours plus de pauvres : le nombre de prisonniers a doublé en quarante ans. Elle met aussi la pression à tous les autres chômeurs – avec ou sans papiers. Et cette « armée de réserve du capital », comme disait l’autre, sert à son tour à maintenir la pression sur celles et ceux qui ont un taf. Si tu refuses du travail, si tu as des revendications, y a du monde qui attend pour prendre ta place. L’État ne poursuit pratiquement que des faits qui découlent de la misère… et aussi, à la marge, quelques contestataires, syndicalistes et militants qui prétendent encore défendre la solidarité et l’émancipation. En augmentant les capacités d’enfermement, les constructions de nouvelles prison en cours font peser une menace sur celles et ceux qui vivent autrement que dans les normes, par choix ou par obligation. Évidemment, il n’y a pas eu un seul candidat pour s’offusquer du dernier – colossal – programme de construction de nouvelles prisons.

    L’EXTRÊME DROITE, C’EST PAS QUE DES IDÉES, C’EST DES PRATIQUES !

    Macron a fait du bon boulot pour qu’on le déteste : l’intégration de l’état d’urgence antiterroriste dans le droit commun, suivi de deux ans d’état d’urgence sanitaire, le vote de lois racistes comme la loi Asile et immigration ou la loi « contre le séparatisme ». Cette dernière ne peut que nourrir l’image apocalyptique d’une France au bord de l’implosion, traversée de prétendus désirs de sécession. Darmanin a même utilisé le mot d’« ensauvagement »… tout est dit : dans son camp les délinquants sont des animaux – et souvent des animaux venus de zones non tempérées. Et puis le gouvernement par ordonnance, l’explosion des amendes, l’extension du pouvoir administratif, l’assignation à résidence pour raison sanitaire, les yeux crevés, le tout sur fond de casse du droit du travail… Tout ça, c’est tellement brutal qu’Emmanuel a réussi l’exploit de « normaliser » Marine par comparaison elle qui prétend encore être « antisystème ». Certains arrivent à y croire, au point d’oublier que les Le Pen, c’est avant tout une histoire d’héritage, idéologique bien sûr, mais aussi en termes de ressources : un appareil politique, des amis nazis, un patrimoine financier, des réseaux d’entrepreneurs, de militaires… L’héritière d’un agent des services spéciaux militant de l’Algérie française et tortionnaire aime bien les petits chats ? Ça nous fait une belle jambe !

    Le fascisme prospère toujours sur la déception et les défaites des mouvements sociaux, comme lors de l’écrasement du mouvement des Gilets jaunes. Pas mal de gens se disent que finalement, c’est pas si grave. Derrière leur « tout sauf Macron », leur « Marine on a jamais essayé », leur « tous pourris, alors mieux vaut voter pour l’original que pour la copie », il y a ce répugnant calcul que les coups de matraques pleuvront en priorité sur d’autres côtes et d’autres nez. Que les Flashball ne viseront plus que les yeux des arabes, des noirs, des roms, des étrangers.

    LES UNIFORMES EN VEULENT TOUJOURS PLUS

    Ce gouvernement a demandé aux condés de briser des vies à un rythme rarement atteint jusque-là : en manif, dans les quartiers populaires. Leurs maîtres ont rarement autant dit à leurs chiens de garde combien ils sont nécessaires à leur survie. Lorsqu’en mai 2021, des milliers de condés ont manifesté devant l’assemblée nationale pour vociférer contre le prétendu « laxisme de la justice à l’égard des agresseurs de policiers » et réclamer des peines automatiques, c’est presque toute la classe politique qui s’est précipitée devant les caméras : le RN bien sûr, mais aussi Yannick Jadot (EELV), Fabien Roussel (PC), Valérie Pécresse (LR), et enfin, last but not least, le ministre de l’intérieur Darmanin Himself ! Alors forcément, ils ont pris la confiance – au point de convoquer quelques mois plus tard, le 3 février 2022, tous les candidats, des libéraux autodésignés aux autoritaires revendiqués, pour un « grand oral policier » devant leur syndicat majoritaire. C’est à qui les aime le plus, à qui leur promettra le plus : tout y passe, mais ça tourne toujours autour de l’impunité, du permis de tuer et de la simplification des procédures. Bref, autour de la promesse de planer toujours plus haut au-dessus des lois qu’ils sont chargés d’imposer aux autres.

    Ce n’est qu’adolescent que le porteur d’uniforme a parfois pu se raconter qu’il défendrait la veuve et l’orphelin ; adulte, il en fabrique, des veuves et des orphelins. Comme leurs modèles policiers, les syndicats majoritaires de surveillants pénitentiaires couvrent les violences de leurs agents et revendiquent de plus en plus ouvertement leur guerre aux prisonniers. Un uniforme sur deux au moins a voté pour l’un des deux candidats fascistes du bloc bourgeois au premier tour. Pas mal de flics et de matons rêvent déjà de l’étape d’après, et préparent les milices de demain pour faire le sale boulot du capital. On en voit depuis longtemps les prémices : par exemple, des fascistes proches de la famille Le Pen ont déjà bien commencé à s’implanter depuis des décennies dans des groupes de sécurité privée.

    LES PRISONNIERS CONNAISSENT LE FASCISME

    Dans les yeux des matons, les prisonnier.es ont vu passer les mille nuances du fascisme. Du mépris à la haine, de la vexation à la torture, les matons sont les gardiens d’une institution totalitaire, puisque son emprise s’étend sur tous les aspects de la vie. Elle pratique le fascisme en actes : arbitraire, brutalité, bureaucratie, terrorisme moral, déshumanisation. Elle contribue ainsi à l’idéologisation d’une frange du prolétariat contre une autre, de sorte que nombre de matons se revendiquent ouvertement du fascisme ; ceux-là, sont évidemment les plus dangereux. Il n’y a pas en prison « des conditions de vie dégradantes » ; c’est la condition d’enfermé dans une institution totalitaire qui est dégradante en soi. En novembre dernier, au procès des meurtriers de Sambaly Diabaté, on a vu une équipe de surveillants tortionnaires qui ont eu les coudées franches pour tuer un prisonnier. La justice a validé leur geste. Jusqu’à ce jour, ils continuent d’exercer leur pouvoir sur les prisonniers au quotidien.

    Au moment où l’horizon s’assombrit, il devient plus que jamais nécessaire de faire entendre les voix des enfermé.es. Elles ne s’indignent pas, elles savent trop bien – jusque dans leur chair – qu’il n’y pas de frontière entre légalité et barbarie. De la prison, on a malheureusement un point de vue de choix pour comprendre et tenter de combattre le fascisme qui vient. Un des principaux objectifs de L’Envolée, c’est de ramener la question de la prison et de la justice dans les luttes sociales contre le capitalisme autoritaire et le fascisme qui gangrène la société.

    SOMMAIRE 55

    3 / « Voilà », poème de Nazim Hikmet

    4 / « Ne pas se rendre ! » : édito

    6 / « Pourquoi je fais la grève de la faim », par Libre Flot

    11 / « Enfin sorti du QI ! », par Kémi

    12 / « On a pas été jugés, on a été préjugés » : Récit d’une révolte au centre de rétention du Mesnil-Amelot

    15 / « Rejetée et refusée ! », par J.

    16 / « Libérez les grands frères ! » : Criminalisation du mouvement social en Guadeloupe

    « Association de malfaiteurs ? » , par Oneel

    20 / Covid au placard, encore une couche d’arbitraire

    Lettres de Francis et de Bliss

    24 / Distribution de permis de tuer au tribunal de La Rochelle : Récit du procès des surveillants responsables de la mort de Sambaly Diabaté à la centrale de Saint-Martin-de-Ré

    30 / Mortel refus de soin à Séquedin : Le médecin en charge d’Adil Taychi acquitté

    « Il n’a pas pris perpète, il a été condamné à mort », par Anne

    32 / La prison a tué Yvan Colonna

    34 / « Je suis à moi seul une prison », par Francis

    37 / « On stagne au jour de notre incarcération », par Céline

    38 / Brèves du fascisme judiciaire en marche : Dissolutions en rafale, procès contre des antifas, Claudio Lavazza toujours enfermé, rebelles italien·ne·s menacé·e·s d’extradition, nouvelle taule à Muret

    41 / Publications

    42/ Saluts ! Où nous trouver, où nous écouter, où nous écrire

    Le journal coûte 2 euros, parce qu’il est gratuit pour les prisonniers et prisonnières.
    Abonnez-vous en soutien pour recevoir les futurs numéros, ou pour commander les 54 autres numéros : L’Envolée journal – FPP, 1 rue de la Solidarité – 75019 Paris ou contact@lenvolee.net

  • Contre les violences pénitentiaires – Appels de la prison pour sans-papiers de Vincennes – Des nouvelles de Jul – Sortie du 55ème journal !

    Contre les violences pénitentiaires – Appels de la prison pour sans-papiers de Vincennes – Des nouvelles de Jul – Sortie du 55ème journal !

    Émission de l’Envolée du vendredi 3 juin 2022
    • Lecture et discussion d’une lettre de l’Infâme, enfermé au quartier d’isolement de Valence, qu’il a écrite à l’occasion du week-end contre les violences pénitentiaires et pour la fermeture des mitards organisée le 29 mai dernier. Elle a été lue et distribuée lors de plusieurs rassemblements ce jour là. (Dispo sur notre site ici.)
    • Deux appels de la prison pour sans-papier (centre de rétention administrative, CRA) de Vincennes en Ile de France pour parler des allers-retour CRA-prison et des violences policières.
    • Des nouvelles de Jul qu’on avait déjà reçu à l’émission. Il subit un refus de soin depuis sa récente incarcération : son état de santé continue d’être précaire et la direction de La Santé et les maton⸱ne⸱s le laissent galérer.

    • Info : il y a de plus en plus d’arrestations de personnes sans-papiers à la préfecture de Paris, faites passer le mot !

    • Le numéro 55 de L’Envolée journal est bien arrivé chez les abonné⸱e⸱s, dehors et presque partout dedans. La com’ suivra !

    • Agenda : ce mercredi 8 juin à 19h30 à la librairie l’Atelier à Paname pour une présentation de bouquins sur la taule et surtout du numéro 55 de L’Envolée : c’est au 2bis rue jourdain, métro jourdain.
      Et ce vendredi au Mas d’Azil (09) pour une cantine et un dancefloor de soutien au journal avec le taulier de Black Mirror, émission hiphop !

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    On manque de forces pour faire tourner l’émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : n’hésitez pas à nous contacter, que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l’enfermement et l’AP, pour nous filer un coup de main !

    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (whatsApp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui a frappé le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Le numéro 55 est dispo !

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !