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  • Suspension de peine immédiate pour raison médicale pour JC. Merlet, prisonnier handicapé à Nantes!

    Suspension de peine immédiate pour raison médicale pour JC. Merlet, prisonnier handicapé à Nantes!

    POURQUOI LA PENITENTIAIRE ET LA JUSTICE NE VEULENT-ELLES PAS SUSPENDRE LA PEINE DE JEAN-CHRISTOPHE MERLET ?

    Communiqué de L’Envolée le 26 avril 2020 pour une suspension de peine immédiate de Jean-Christophe Merlet.

    M. Jean-Christophe Merlet est en train de mourir dans sa cellule au centre de détention de Nantes. C’est un fait. Malgré l’isolement dans lequel il est maintenu (accentué par son handicap, son fauteuil roulant, ses problèmes neurologiques), le sort qu’il subit n’échappe à personne au CD de Nantes, et des prisonniers nous font part de leur inquiétude.

    Alors que son amie, qui l’aide dans ses démarches, alerte sur sa situation depuis des années notamment l’OIP, le Défenseur des droits, la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté et l’Agence régionale de santé.

    Alors que le Covid-19 représente une menace viatle pour toute personne qui a des problèmes respiratoires et cardiaques sévères ; M. Merlet est atteint de pathologies cardiaques et d’une bronchopneumopathie chronique.

    Alors que la garde des sceaux, Mme Belloubet, se prononce pour la libération des prisonniers malades.

    Alors que Jean-Christophe est conditionnable depuis 2016.

    Alors que de nombreux rapports médicaux – dont un daté de 2017 – indiquent que son état de santé n’est pas compatible avec la détention. Le dernier rapport, daté du 4 mars 2020, est actuellement sur le bureau de la juge d’application des peines. Il indique sans surprise que l’état de Jean-Christophe s’est encore dégradé sur le plan fonctionnel.

    Alors que la directrice adjointe du CD de Nantes, Mme Pamart, travaille au « bien vieillir » des prisonniers en détention. Alors que la directrice, Mme Manaud-Bénazéraf, communique sur « la démarche de promotion de la santé au CD de Nantes » dans le cadre d’un « projet pilote » mené avec Médecins du monde, et auquel Jean-Christophe a participé.

    Depuis dix-huit mois, il est enfermé au quartier C0 (quartier soumis à un régime portes fermées) du CD de Nantes sans motif valable. 

    Jean-Christophe ne peut plus manœuvrer son fauteuil roulant parce qu’il perd l’usage de ses bras du fait de ses problèmes neurologiques.

    Il est enfermé 24h/24 dans une cellule aux murs moisis, qui n’est pas adaptée aux personnes à mobilité réduite (PMR). Depuis des mois qu’il en fait la demande, il n’a toujours pas obtenu d’être placé dans une cellule PMR.

    Il ne bénéficie pas d’accompagnement pour pousser son fauteuil. Ainsi, depuis dix-huit mois, il n’a pas accès aux douches. Il se lave en cellule, difficilement, au lavabo.

    Il ne peut sortir qu’une fois par semaine pour se rendre à l’UCSA pour chercher son traitement – et encore, quand il en a la force, car il y a un étage à monter ; et jamais de surveillant pour le porter.

    C’est une urgence sanitaire, que l’administration pénitentiaire – la direction du CD de Nantes en particulier – et la juge d’application des peines se doivent de prendre en compte ; il s’agit – à minima – de non-assistance à personne en danger. 

    Mais comment en est-on arrivé là ? Comment se fait-il que Jean-Christophe Merlet soit encore en prison ? Pourquoi est-il si mal soigné ?   

    Peut-être car par le passé, il a dénoncé certains actes, et porté plainte à plusieurs reprises contre des membres de l’administration pénitentiaire ? Sa dénonciation d’actes de violence commis par des fonctionnaires a d’ailleurs accompagné la démission de certains personnels qui ne voulaient pas les cautionner, tandis que d’autres personnels choisissaient de ne pas savoir, et même de couvrir les faits. Il a subi un certain nombre de passages à tabac qui sont responsables de l’état physique – notamment neurologique  dans lequel il se trouve aujourd’hui. Et bien sûr, les plaintes n’aboutissent pas. Nous avons toutes les raisons de penser –et un certain nombre d’éléments concrets pour cela, notamment par recoupement avec d’autres affaires dont nous avons eu connaissance par le passé – que Jean-Christophe gêne depuis longtemps certains membres de l’administration pénitentiaire. 

    Alors soyons clairs : Jean-Christophe n’est pas suicidaire. Nous le savons. Il s’accroche à la vie, et il ne veut pas mourir entre les murs. Il a toute sa tête, il se bat et nous nous battons à ses côtés. S’il arrive quoi que ce soit à Jean-Christophe Merlet dans les heures, jours, semaines à venir, nous en tiendrons l’administration pénitentiaire directement responsable. Nous considérons aussi que toute mesure disciplinaire supplémentaire prise à son encontre contribuerait à le rapprocher de la mort.

    L’administration pénitentiaire, la direction du CD de Nantes, les membres de l’UCSA, le CPIP, la juge d’application des peines doivent entendre qu’il n’y a qu’une issue humaine et souhaitable à la situation actuelle : Jean-Christophe Merlet doit bénéficier en urgence d’une mesure de suspension de peine afin de bénéficier d’une prise en charge et de soins médicaux hors les murs ; et de pouvoir bénéficier du soutien de ses proches qui se battent courageusement à ses côtés.

    Jean Christophe Merlet n’a pas été condamné à mort, nous ne le laisserons pas mourir en prison !

    Nous alertons par le présent communiqué la direction de Médecins du monde, la Ligue des droits de l’homme, Human Right Watch, l’OIP, la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté ainsi que les journalistes spécialisés des questions de santé et de justice.

    Pour toute information supplémentaire : contact@lenvolee.net / Tel : 07 52 40 22 48

    Lettre ouverte à la direction du CD de Nantes et à la JAP.

    A l’attention de Mme Manaud-Benazeraf, directrice du centre de détention de Nantes et de Mme Briand, juge d’application des peines en charge du dossier de M. Jean-Christophe Merlet

    Copie à Mme Hazan, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, L’observatoire international des prisons, M. Jacques Toubon, Défenseur des droits, Mme Belloubet, Garde des seaux, Mme Julie Brafman, journaliste à Libération, Mme Camille Polloni, journaliste à Médiapart, Mme Helene Richard, journaliste au Monde diplomatique, Mme Florence Aubenas, journaliste au Monde, M. Pierre Souchon, journaliste à l’Humanité, M. Jean-Luc Porquet et Mme Simonot, journalistes au Canard enchainé, La Ligue des droits de l’homme, section Nantes, L’Observatoire nantais des libertés,

    Requête en suspension de peine pour raison médicale

    M. Jean-Christophe Merlet est en train de mourir dans sa cellule au centre de détention de Nantes sur un fauteuil roulant qu’il ne peut même plus manœuvrer parce qu’il perd l’usage de ses bras. Enfermé 24h/24 dans une cellule qui n’est pas adaptée pour les personnes à mobilité réduite sans plus aucun suivi médical depuis plusieurs mois, M. Merlet subit un acharnement de la pénitentiaire.

    Des rapports médicaux, dont celui qui est joint à la présente, indiquent que son état de santé n’est pas compatible avec la détention. Incompatible au point que M. Merlet est en train de mourir. Il a demandé à bénéficier d’une remise en liberté pour raison médicale, ce qui lui est refusé de manière insensée et obstinée depuis 2017.

    Jean-Christophe Merlet n’a pas été condamné à mort; nous exigeons sa sortie immédiate de prison afin qu’il puisse finir ses jours auprès de ses proches.

    L’Envolée, le 24 avril 2020.

    En Pièces jointes : rapport médical de 2017 sur l’incompatibilité de l’état de santé de M. Merlet avec la détention.

  • Flash info quotidien du 23 avril 2020 : répression contre les mutins d’Ecrouves

    Flash info quotidien du 23 avril 2020 : répression contre les mutins d’Ecrouves

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Petit extrait d’une émission du procès tenu en 2013 à propos de l’évasion de Moulins.
    • Coup de fil de Khaled, enfin libre !
    • Témoignage de violence policière au CRA de Toulouse
    • Répression contre les mutins d’Ecrouves

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaines sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast. Nous appelons d’autres radios locales à diffuser largement ce bulletin, contactez-nous !

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.
    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Communiqué du 22 avril : RETABLISSEMENT IMMEDIAT DES PARLOIRS…  OU AMNISTIE GENERALE !

    Communiqué du 22 avril : RETABLISSEMENT IMMEDIAT DES PARLOIRS… OU AMNISTIE GENERALE !

    Rétablissement immédiat des parloirs pour les prisonniers, les prisonnières et leurs proches… ou amnistie générale.

    Communiqué de l’Envolée, le 22 avril 2020.

    Après plus d’un mois de suspension des parloirs L’Envolée, avec tous les prisonnier.es qui ne cessent de le répéter, exige leur rétablissement immédiat.

    Les visites ont été supprimées le 17 mars, privant les prisonniers et les prisonnières de tout contact avec leur famille — sans aucune justification sensée, puisque les surveillants entrent et sortent quotidiennement, sans parler des mandats de dépôt qui continuent à être prononcés et amènent tous les jours des personnes de l’extérieur en prison.

    Sentant venir le scandale sur les ravages humains produits par l’interdiction des visites en Ehpad, le ministre de la santé Olivier Véran a rétabli lundi 20 avril le droit de visite dans ces structures. Sans blague, c’est une torture pour les aîné.es d’être privé.es de leurs proches… mais pas pour les prisonniers et prisonnières ?

    Le ministre de la santé donne une liste des conditions matérielles à réunir pour organiser ces visites en Ehpad ; or ces conditions ressemblent à s’y méprendre au déroulement normal d’un parloir en prison.

    « En effet, ces visites se feront sous la responsabilité des directions d’établissements, qui devront dire à la famille quand et comment ce sera possible ». Comme en prison. « Ce sera à la demande du résident ».Comme en prison. « Il n’y aura pas plus de deux personnes de la famille en même temps » : en prison, on peut être jusqu’à six, mais c’est assez rare, et il y a fort à parier que la plupart des enfermé.e.s ne verront pas d’inconvénient à respecter cette limite provisoirement tant les parloirs sont exigus. Il y aura « l’impossibilité maintenue d’aller toucher la personne, d’être en contact physique (…) par contre, il y aura un contact visuel. » Comme un parloir hygiaphone, une cabine équipée d’une vitre de séparation… c’est une mesure disciplinaire et coercitive ! On ne le souhaite à personne.

    Disons simplement que les prisonnier.e.s et leurs proches devront respecter les gestes barrières dans leur propre intérêt et dans celui des personnes qu’ils aiment… comme nous le faisons tous dehors.

    Ces conditions sont donc applicables en prison du jour au lendemain.
    Quand des gens continuent à aller bosser tous les jours, qu’on parle de rouvrir les écoles, qu’on organise déjà des parloirs en Ehpad et qu’on demande aux prisonniers de fabriquer des masques pour les soignants et les soignantes… et les personnels pénitentiaires —  mais en aucun cas pour eux-mêmes — , comment justifier le maintien de la suspension des parloirs ? Par l’idée d’une sous-humanité, peut-être ?

    L’Envolée exige une nouvelle fois la reprise immédiate des visites et des activités dans des conditions sanitaires optimales —  tests, masques et gel —, comme les prisonniers et les prisonnières le demandent depuis maintenant plus d’un mois.

    Parloirs, libérations… et que ça saute !

    L’ENVOLEE
  • Flash info quotidien du 22 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaines sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast. Nous appelons d’autres radios locales à diffuser largement ce bulletin, contactez-nous !

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.
    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

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  • Flash info quotidien du 21 avril 2020

    Flash info quotidien du 21 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : petit extrait issu des récessions du procès tenu en 2013 à propos de l’évasion de Moulins : « Ce qu’ils détestent c’est le évasions et les mutineries!« .
    • Lettre de l’Infâme (n’hésitez pas à nous contacter pour pouvoir lui écrire).
    • Les libérations attendues ne viennent pas, les mouvements continuent : retour sur les derniers mouvements à l’intérieur.

    LES LIBERATIONS ATTENDUES NE VIENNENT PAS, LES MUTINERIES CONTINUENT

    Depuis la première vague de révoltes qui a secoué une cinquantaine de prisons en  France à l’annonce de la suppression des parloirs le 17 mars, les mouvements n’ont jamais cessé à l’intérieur ; on pense notamment au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly en Guyane qui s’est mutiné le 1er avril sans le moindre écho dans les médias nationaux…

    Les annonces de la ministre des tribunaux et des prisons ont bien eu quelques effets – pas en terme de libération de masse, comme certains le désiraient… Non, mais avec ses annonces, elle a provisoirement étouffé  le feu de la contestation.  En déclarant vouloir libérer 5 000 prisonniers elle a laissé espérer bien des prisonniers qu’ils pourraient être le prochain … sur une liste pourtant ridiculement  petite. Non seulement il faut remplir de nombreux critères (être à moins de deux mois de la sortie d’une peine de moins de cinq ans), non seulement il y a les délais de traitement à géométrie variable en fonction des disponibilités des tribunaux, des Cpip, des Jap qui tournent au ralenti, et le sous-effectif chronique de ces mêmes Cpip et Jap … mais il s’agit, en plus, de bien  se tenir ! Belle carotte, qui les incite à ne plus bouger d’une oreille. Soyez sages ; si vous contestez les mesures de suppression des parloirs et des activités ou si vous exigez des masques, du gel et des tests pour protéger votre santé, alors là c’est mort. Pas de sortie.

    Mais les libérations promises ne viennent pas (Lettre ouverte à la ministre des tribunaux et des prisons), et les masques non plus ;  les familles et les proches ne peuvent toujours pas retourner au parloir, et Macron ne se fend pas de la moindre annonce. Bref y a rien qui vient – à part la maladie ; alors dans beaucoup de prisons, ça recommence à bouger un peu plus bruyamment depuis la fin de semaine dernière ; au Havre (Flash info du 16 avril), à la Santé, à la prison pour mineurs de Meyzieu, vendredi 17 avril au CD d’Ecrouves, samedi 18, à la centrale de Saint-Martin-de-Ré ; et encore aujourd’hui même, mardi 21 avril : ce sont les prisonniers du CP de Borgo qui débutent un mouvement pour accompagner une série de revendications qu’ils ont pris soin de faire sortir. Elles sont on ne peut plus claires en cette période de Covid : libérations, aménagements de peine, et permissions.

    Samedi 18, à Saint-Martin-de-Ré, trois prisonniers ont bloqué un étage pour réclamer des transferts, mais tout ce qu’on sait, c’est que l’Eris de Bordeaux est intervenue. Enfin, on sait aussi que les matons de cette centrale, notamment ceux d’une certaine équipe, sont réputés pour leur férocité ; même les directeurs successifs de cette taule s’en plaignent. Le SPS – un petit syndicat de base de matons d’extrême-droite – est assez bien implanté, et influe grandement sur les positions du syndicat majoritaire à l’échelon local.  En janvier dernier, alors qu’un prisonnier montait sur le toit pour dénoncer ses conditions de détention, Force ouvrière exigeait de sa direction rien moins que la fermeture d’une des cours de promenade et la mise en place d’un pôle permanent d’Eris à demeure. Ils ne l’ont pas encore obtenu, mais l’Equipe régionale d’intervention et de sécurité de Bordeaux fait souvent la route jusqu’à St-Martin ; trop souvent au goût des prisonniers.

    La veille au soir, au CD d’Ecrouves en Meurthe-et-Moselle, à l’autre bout de la France, deux prisonniers selon une source résolument administrative (vu la précision) une quarantaine selon une autre source, se sont retranchés dans une aile et ont mis le feu à leurs matelas. Au finale l’AP annoncera 22 mutins. Selon les mots de la pénitentiaire, complaisamment repris par tous les sites de matons, « aucune revendication claire n’a été identifiée. » Ben voyons… c’est vrai que dans la période, on se demande bien ce que peuvent vouloir les prisonniers. Là aussi, intervention des Eris.Le pisse-copie de l’Est républicain – un torchon particulièrement dégoûtant – est littéralement fan de ces Eris qu’il qualifie de « gardiens de la paix spécialisés dans le maintien de l’ordre en milieu carcéral ». Rien ne va dans cette phrase : ce ne sont pas des gardiens de la paix – c’est-à-dire des flics ; mais bien des gardiens de l’AP – l’administration pénitentiaire ; autrement dit des matons cagoulés. Sur une zone géographique donnée, ces unités mobiles vont de prison en prison pour « maintenir l’ordre », c’est-à-dire réprimer toute forme de revendication, accompagner des transferts… des porte-clef sortis du rang parce qu’ils aimaient encore plus que leurs collègues mettre la misère aux prisonniers et qui ont pris du galon à force de filer des beignes.

    Rappelons que ces équipes ont été créées par… Didier Lallement, l’actuel préfet de police de Paris, célèbre par la haine qui suinte de la moindre de ses déclarations. Il y a quelques jours encore, il déclarait que les malades du Covid-19 l’avaient bien cherché ; prompt à se vanter de la sévérité des contrôles d’attestation, il a mené il y a deux ans à Bordeaux une des répressions les plus brutales des Gilets jaunes, qui s’en souviennent… Eh bien c’est à ce petit bonhomme à la casquette trop grande, c’est à ce grand bureaucrate à la voix glaçante que l’on doit la création des Eris en 2001 ; il était à l’époque… directeur de l’AP. Alors que des mouvements contre les quartiers d’isolement (QI) et la longueur des peines éclataient partout en France, il a eu l’idée de cagouler certains personnels triés sur le volet pour aller casser du prisonnier. Les enfermés avaient immédiatement répliqué : « S’ils portent des cagoules, c’est parce qu’ils n’ont pas de figure ! » ; pas de dignité. Depuis, la plupart des mouvements de prisonniers exigent la suppression des Eris, comme l’ont encore fait les prisonniers de Rennes-Vezin dans un communiqué sorti il y a quelques semaines.

    Revenons à Ecrouves. L’abject gratte-papier conclut : « les Eris ont réglé l’affaire en une petite demi-heure. » Ils ont réglé l’affaire : le cynisme et la violence de la formule… Neutralité journalistique oblige ! Régler l’affaire, ça veut dire à n’en pas douter un certain nombre de côtes, de bras, de nez pétés ; des transferts et des procès à charge à venir. On le boit sur une vidéo, les Eris sont rentrés à une vingtaine, accompagnés de baqueux en tenue antiémeute et de matons d’établissements voisins ; les flics sont là pour faire rentrer les autres prisonniers en cellule et les Eris pour gérer le transfert des mutins. Trois  meneurs ont été désignés et transférés dans la foulée au centre de détention de Nancy-Maxéville ; au QD direct. 18 autres mutins ont ensuite été conduits vers les centres de détention de Toul, Saint-Mihiel et Strasbourg.

    Espérons qu’ils se feront moins copieusement avoiner par la justice que leurs camarades jugés en comparution immédiate pour la révolte à la prison de Béziers le 21 mars : six mois ferme pour un prisonnier suspect d’avoir dégradé un grillage ; même peine pour un autre accusé d’avoir craché sur un Eris lors de l’intervention ; même tarif pour leur avoir peut-être jeté une bouteille en plastique ; trois mois avec sursis pour un primaire en détention provisoire pour avoir dégradé les fils d’une cabine téléphonique. Les investigations menées par un procureur particulièrement martial – Raphaël Balland – ont depuis abouti à la condamnation d’un autre prisonnier à six mois ferme pour la destruction d’une caméra.

    En attendant les suites judiciaires, l’explosion des réactions à la mutinerie d’Ecrouves sur les réseaux sociaux de gardiens de prison a au moins le mérite de révéler l’état d’esprit d’une bonne partie de la matonerie au bout d’un mois de confinement. Un certain Rich France, par exemple, suggère un « tir létal à vue dès que ça sort du mur d’enceinte. Eris qui gère en interne en mode pas de limite et renfort légion étrangère cercle de la détention. Les pompiers pourront travailler tranquillement et la récidive n’existera pas. S’il y a des récalcitrants, guillotine. Incident clos. » Tout en nuance, rien ne manque. Mais son collègue François Mourot propose de simplifier la procédure : «  les laisser brûler ». Coronavirus ou pas, les matons et les prisonniers ne sont pas amis ; ils ont des intérêts contraires. Les matons le savent bien, terrifiés qu’ils sont à l’idée de la propagation de la contamination dans les semaines à venir et de la probable multiplication de révoltes et de prises d’otages simultanées – qui dépasseraient du coup les capacités d’intervention des sinistres Eris.

    Pour finir, petit détour historique à l’époque où la guillotine chère à certains matons exécutait encore : on est en janvier 1971, pas loin d’Ecrouves, toujours en Meurthe-et-Moselle, à la centrale de Toul. Une mutinerie éclate dans cette ancienne caserne Ney devenue maison centrale en 1949, puis CD en 1975. Pendant plusieurs jours, les mutins gardent le contrôle de la prison désertée par les matons ; montés sur les toits, ils prennent la parole ; ils  sont filmés, photographiés… Une vague de révolte embrase alors les prisons de France : Toulouse, Lille, Besançon, Lyon s’enflamment, puis la prison de Nancy. Les revendications sortent, notamment avec l’aide du GIP (Groupe information prisons), fondé quelque temps plus tôt. Un an après, une parole collective sortie de la centrale de Melun signe les débuts du CAP (Comité action prisonniers), une organisation  autonome de prisonniers qui publie un journal et crée un rapport de force avec l’AP pendant dix ans, en faisant vivre ces deux vérités :

    Tous les prisonniers sont politiques, et ils ont raison de se révolter !

    C’était vrai en 1972, ça l’est toujours en 2020.

    Si vous avez envie de le rappeler au personnel du CD d’Ecrouves,

    03.83.65.85.85…

    Force, courage et détermination !

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaines sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast. Nous appelons d’autres radios locales à diffuser largement ce bulletin, contactez-nous !

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.
    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

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  • Revendications et actions collectives des prisonniers du CP de Borgo, le 21 avril 2020 : libérations, aménagements et permissions.

    Revendications et actions collectives des prisonniers du CP de Borgo, le 21 avril 2020 : libérations, aménagements et permissions.

    Alors que la ministre des prisons et des tribunaux fait beaucoup de bruit autour des quelques libérations que ces services ont consenti, les prisonnier.es rongent leur frein : il n’y a ni mesures de protection, ni libérations massives. Face à cette situation des prisonniers protestent et s’organisent. Ceux de la prison de Borgo (Corse) ont décidé de refuser leur plateau à compter du mardi 21 avril. Nous relayons, leurs revendications et souhaitons lui donner le plus d’échos possible.


    Monsieur le directeur,

    Nous, détenus du centre pénitentiaire de Borgo, vous informons qu’à compter du mardi 21 avril 2020, nous refusons la distribution des plateaux repas pour un délai indéterminé.

    Cette action est menée en contestation des faits suivants :

    Prolongement des détentions provisoires de façon abusive et illégale

    Refus de libération des mandats de dépôts arrivants à termes

    Refus systématique des demandes de mise en liberté provisoire

    Suspension des permissions

    Suspension des aménagements de peine (prétexte : manque d’agent pour l’installation d’équipement)

    et, Refus de la libération des détenus à risque pathologique COVID-19

    Nous refusons que, sous prétexte d’un décret non conforme aux lois Européennes (qui doivent toujours prévaloir), et par respect à la présomption d’innocence, cela nous soit imposé.

    Les détenus du CP de Borgo.

  • Flash info quotidien du 20 avril 2020

    Flash info quotidien du 20 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Extrait de la première émission de l’Envolée : « Pourquoi on s’appelle l’Envolée », avec Francine, Hafed, Nadia et Olivier.
    • La violences de la police en temps de confinement: les bleus se lâchent.
    • Il y a deux ans, Jawad était tué au mitard par les matons à Seysses.
    • Des nouvelles des Centres de rétention administrative: témoignage d’un prisonnier de Vincennes, lecture d’un texte d’un prisonnier au Mesnil-Amelot.

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaines sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast. Nous appelons d’autres radios locales à diffuser largement ce bulletin, contactez-nous !

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.
    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Emission du 17 avril 2020

    Emission du 17 avril 2020

    Un puzzle d’amitiés et de bagarres partagées pour notre ami Olivier

    Olivier, Zé, notre ami, notre complice, l’un des inventeurs de L’Envolée est mort samedi 28 mars. Pour cette ultime cavale il a pris son hélico un peu par surprise. Quelques jours plus tard, vendredi 10 avril, une vingtaine de ses amies ont honoré un dernier parloir avec lui au cimetière du Père Lachaise.

    Malgré le virus policier et sa bande d’hommes en arme, pas moyen que les proches restent à la porte. Pas de fantôme pour Olivier. Ces quelques minutes d’amitié partagée que l’on a du voler ne sont pas à la hauteur du grand banquet que nous devons à ce grand bonhomme. Surtout, elles n’ont pas permis d’associer les centaines de malfaiteurs qui aiment Oliv’. C’est parti remise ! Mais c’était déjà plus que la légalité. La moindre des choses pour celui qui détestait aussi bien le feu vert que le feu rouge, la morale et son envers.

    Ses cendres se sont mêlées à celles de la collection complète des journaux de L’Envolée, à l’encre de ses stylos partagés, au papier de ses amitiés et de ses bagarres. La chanson Y’a du baston dans la taule a séché nos larmes ; et une gnole qu’il avait distillé dans l’année s’est mise à couler dans nos gosiers en nous disant, encore une fois, Y’a pas d’arrangement. Son fantôme poursuit déjà à nos côtés cette entreprise de démolition qu’est L’Envolée !

    Ce bouquet d’amitiés, ce puzzle sonore de bagarres partagées est un avant goût de ce que nous ferons quand les confiné·e·s que nous sommes se prendront dans les bras devant les micros de FPP avec celles et ceux qui n’ont pas pu participer. Ce sera en direct à 19 heures, comme tous les vendredi soirs depuis 20 ans. On fera la nique à la mort, à la tristesse, à la connerie.

    Suerte l’ami !

    L’Envolée – émission du 17 avril 2020 (1h30)
    • Un puzzle d’amitiés et de bagarres partagées pour Olivier (55 minutes) [image : Oliv’ en plein bouclage du canard à Toulouse en 2006 – début d’une grimace]
    • Nouvelles des centres de rétention, les prisons pour étrangers.
    • La situation dans les MAF, prisons pour femmes.

    Face à la gravité de la situation, depuis lundi 23 mars, L’Envolée diffuse chaque soir une émission quotidienne d’une vingtaine de minutes pour faire circuler l’information sur ce qui se passe dans les prisons françaises. Nous y lisons les messages qui nous sont envoyés au 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Nous maintenons par ailleurs l’émission « longue » habituelle du vendredi (1h30).

    Ces émissions quotidiennes sont diffusées toute la semaine sur les radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ & Jet FM (Nantes 92.0 & 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast (spotify, deezer, itunes music).


    Musique : The Coasters « Riot In The Cell Block Number 9 », Prince Buster « Enjoy Yourself »

  • Flash info quotidien du 16 avril 2020

    Flash info quotidien du 16 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Extrait d’une table ronde intitulée le « théâtre de la justice », le 19 juillet 2017 avec Olivier, l’avocate Laure Heinich et Slimane Dazi, autour du micro de Radio Dio – la radio locale de Saint-Etienne : « Les juges? on les déteste tous ! »
    • Des nouvelles de la maison d’arrêt du Havre après un refus de remonté collectif.
    • Témoignage d’un prisonnier placé en quarantaine dans une prison d’île-de-France.
    • Témoignage du Centre de rétention administrative de Oissel.
    • Grève des soins au Centre de rétention administrative de Lille.

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaines sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast. Nous appelons d’autres radios locales à diffuser largement ce bulletin, contactez-nous !

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.
    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Flash info quotidien du 15 avril 2020

    Flash info quotidien du 15 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Khaled nous lit une lettre d’Hafed, provenant du livre Ca valait pas la peine, mais ça valait le coup sorti en hommage après sa mort en 2015. Il y compare l’enfermement d’un SDF dehors à celui d’un prisonnier dedans.
    • La situation dans les Ehpad, nouveaux lieux d’enfermement : « on laisse crever nos vieux et nos vieilles comme dans une cellule ». Un appel aux soignants.
    • Khaled en direct du quartier semi-liberté de la santé.
    • La violence policière s’intensifie avec le confinement.
    • Des nouvelles du Centre de rétention administrative de Vincennes : des prisonniers touchés par le Covid-19.
    • Poursuite de la grève de la faim au Centre de rétention administrative de Oissel.
    • Des nouvelles de la MAF de Nantes et lecture de messages.

    On laisse crever nos vieux et nos vieilles en prison et en Ehpad !

    Ancien prisonnier, correspondant et vieux compagnon de bagarre de L’Envolée, Laurent Jacqua a poussé un gros coup de gueule sur l’abandon des prisonniers en prison dans l’émission du 3 avril dernier. Après être revenu sur l’absence de soins lors des épidémies qu’il a vécues à l’intérieur, notamment celle du Sida, il a fait une comparaison entre ce qui se passe dans les Ehpad et dans les prisons. Voilà ce qu’il disait :

    « Les prisonniers et les vieux, on s’en bat les couilles ! Nos vieux, on les laisse crever comme dans une cellule. »

    Le parallèle s’impose de lui-même.

    Les Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) sont des maisons de retraite médicalisées qui proposent un accueil en chambre. Ils reçoivent des personnes âgées de plus de 60 ans qui ont besoin d’aide et de soins au quotidien ; Il y a plus de 7 000 de ces établissements en France. les Ehpad sont censés être des structures de soin et d’accompagnement, mais déjà en temps normal, faute de moyens, faute de volonté commune, ce sont trop souvent des lieux d’abandon, de dépérissement, voire de maltraitance, où la société laisse mourir, loin des yeux du public. Ce n’est pas toujours le cas, on le sait : ici et là des soignants se battent pour faire vivre, accompagner, faire rire, encourager les familles à venir visiter leurs proches. Les soignants ne sont pas des matons.

    Mais ce temps normal n’existe plus : comme les prisons, les Ehpad ont été brutalement fermés aux visites extérieures dans le cadre des mesures de confinement : leur accès est désormais interdit aux intervenants, aux familles et aux proches ; soi-disant pour protéger la santé des pensionnaires. Ce confinement a des effets désastreux sur de nombreuses personnes âgées. Beaucoup d’entre elles s’affaiblissent du fait de ce brusque changement dans leur vie, de l’aggravation de leur isolement ; parfois jusqu’à en mourir. Surtout, il ne protège pas les pensionnaires, car il n’a – pas plus qu’en prison – il n’a pas été assorti de mesures systématiques de distribution de masques, ni surtout du confinement des personnels : comme en prison, ils entrent et sortent, au risque de ramener la maladie. Ça n’a pas été le cas partout, et on salue ici celles et ceux qui ont accepté de rester enfermées avec nos vieux et nos vieilles. Quoi qu’il en soit, sur tout le territoire, les Ehpad sont devenus en quelques jours de véritables lieux d’enfermement, rejoignant ainsi la trop longue liste qui va des Maisons d’arrêt et centrales aux hôpitaux psychiatriques en passant par les prisons pour mineurs et pour étrangers… Tous ces lieux d’où les informations ne sortent pas, ou à peine, et où l’abandon prend une dimension assassine.

    Pour dénoncer cette situation, et nous relayons aujourd’hui un – très fort – appel que nous avons reçu de proches et de  familles qui dénoncent le manque d’information et en appellent aux soignants des Ehpad (contact : ivanh@no-log.org)

    Aux personnels de l’Ehpad Les Airelles à Paris XXéme,
    Aux personnels de tous les Ehpad
    :
    Nous, proches de résidents, comprenons la difficulté et le
    désarroi qui sont les vôtres. Vous n’êtes pas responsables de
    l’indigence dans laquelle l’État français a plongé le système
    de soins depuis des décennies.
    Nous ne vous identifions pas à ce système.
    Néanmoins, vous portez une responsabilité : celle de la
    transparence à propos de la situation dans les établissements
    où vous travaillez. Vous avez cette marge de manoeuvre : dire
    la vérité,
    là où de nombreuses directions encouragent à cacher
    la gravité de cette situation.
    Pour nous permettre de supporter cette situation, peut-être
    celle de plus jamais revoir un être aimé, mais aussi pour nous
    permettre de nous révolter contre le peu de moyens dont vous
    disposez : nous avons besoin de savoir.
    Et parce que nous aurons su, nous pourrons nous retrouver à
    vos côtés afin de lutter pour des Ehpad où l’on aura envie de
    vivre et de travailler.

    Si vous parlez, il y aura des oreilles pour vous entendre.

    CONTACT : ivanh@no-log.org

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Cette émission est rediffusée toute la semaine sur les radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4). Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.
    Nous appelons d’autres radios locales à diffuser largement ce bulletin.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relaierons les actions collectives et individuelles dont vous nous informerez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.

    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer. Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48. Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur Instagram, Twitter, FB & Snapchat.