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  • Flash info quotidien du 21 avril 2020

    Flash info quotidien du 21 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : petit extrait issu des récessions du procès tenu en 2013 à propos de l’évasion de Moulins : « Ce qu’ils détestent c’est le évasions et les mutineries!« .
    • Lettre de l’Infâme (n’hésitez pas à nous contacter pour pouvoir lui écrire).
    • Les libérations attendues ne viennent pas, les mouvements continuent : retour sur les derniers mouvements à l’intérieur.

    LES LIBERATIONS ATTENDUES NE VIENNENT PAS, LES MUTINERIES CONTINUENT

    Depuis la première vague de révoltes qui a secoué une cinquantaine de prisons en  France à l’annonce de la suppression des parloirs le 17 mars, les mouvements n’ont jamais cessé à l’intérieur ; on pense notamment au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly en Guyane qui s’est mutiné le 1er avril sans le moindre écho dans les médias nationaux…

    Les annonces de la ministre des tribunaux et des prisons ont bien eu quelques effets – pas en terme de libération de masse, comme certains le désiraient… Non, mais avec ses annonces, elle a provisoirement étouffé  le feu de la contestation.  En déclarant vouloir libérer 5 000 prisonniers elle a laissé espérer bien des prisonniers qu’ils pourraient être le prochain … sur une liste pourtant ridiculement  petite. Non seulement il faut remplir de nombreux critères (être à moins de deux mois de la sortie d’une peine de moins de cinq ans), non seulement il y a les délais de traitement à géométrie variable en fonction des disponibilités des tribunaux, des Cpip, des Jap qui tournent au ralenti, et le sous-effectif chronique de ces mêmes Cpip et Jap … mais il s’agit, en plus, de bien  se tenir ! Belle carotte, qui les incite à ne plus bouger d’une oreille. Soyez sages ; si vous contestez les mesures de suppression des parloirs et des activités ou si vous exigez des masques, du gel et des tests pour protéger votre santé, alors là c’est mort. Pas de sortie.

    Mais les libérations promises ne viennent pas (Lettre ouverte à la ministre des tribunaux et des prisons), et les masques non plus ;  les familles et les proches ne peuvent toujours pas retourner au parloir, et Macron ne se fend pas de la moindre annonce. Bref y a rien qui vient – à part la maladie ; alors dans beaucoup de prisons, ça recommence à bouger un peu plus bruyamment depuis la fin de semaine dernière ; au Havre (Flash info du 16 avril), à la Santé, à la prison pour mineurs de Meyzieu, vendredi 17 avril au CD d’Ecrouves, samedi 18, à la centrale de Saint-Martin-de-Ré ; et encore aujourd’hui même, mardi 21 avril : ce sont les prisonniers du CP de Borgo qui débutent un mouvement pour accompagner une série de revendications qu’ils ont pris soin de faire sortir. Elles sont on ne peut plus claires en cette période de Covid : libérations, aménagements de peine, et permissions.

    Samedi 18, à Saint-Martin-de-Ré, trois prisonniers ont bloqué un étage pour réclamer des transferts, mais tout ce qu’on sait, c’est que l’Eris de Bordeaux est intervenue. Enfin, on sait aussi que les matons de cette centrale, notamment ceux d’une certaine équipe, sont réputés pour leur férocité ; même les directeurs successifs de cette taule s’en plaignent. Le SPS – un petit syndicat de base de matons d’extrême-droite – est assez bien implanté, et influe grandement sur les positions du syndicat majoritaire à l’échelon local.  En janvier dernier, alors qu’un prisonnier montait sur le toit pour dénoncer ses conditions de détention, Force ouvrière exigeait de sa direction rien moins que la fermeture d’une des cours de promenade et la mise en place d’un pôle permanent d’Eris à demeure. Ils ne l’ont pas encore obtenu, mais l’Equipe régionale d’intervention et de sécurité de Bordeaux fait souvent la route jusqu’à St-Martin ; trop souvent au goût des prisonniers.

    La veille au soir, au CD d’Ecrouves en Meurthe-et-Moselle, à l’autre bout de la France, deux prisonniers selon une source résolument administrative (vu la précision) une quarantaine selon une autre source, se sont retranchés dans une aile et ont mis le feu à leurs matelas. Au finale l’AP annoncera 22 mutins. Selon les mots de la pénitentiaire, complaisamment repris par tous les sites de matons, « aucune revendication claire n’a été identifiée. » Ben voyons… c’est vrai que dans la période, on se demande bien ce que peuvent vouloir les prisonniers. Là aussi, intervention des Eris.Le pisse-copie de l’Est républicain – un torchon particulièrement dégoûtant – est littéralement fan de ces Eris qu’il qualifie de « gardiens de la paix spécialisés dans le maintien de l’ordre en milieu carcéral ». Rien ne va dans cette phrase : ce ne sont pas des gardiens de la paix – c’est-à-dire des flics ; mais bien des gardiens de l’AP – l’administration pénitentiaire ; autrement dit des matons cagoulés. Sur une zone géographique donnée, ces unités mobiles vont de prison en prison pour « maintenir l’ordre », c’est-à-dire réprimer toute forme de revendication, accompagner des transferts… des porte-clef sortis du rang parce qu’ils aimaient encore plus que leurs collègues mettre la misère aux prisonniers et qui ont pris du galon à force de filer des beignes.

    Rappelons que ces équipes ont été créées par… Didier Lallement, l’actuel préfet de police de Paris, célèbre par la haine qui suinte de la moindre de ses déclarations. Il y a quelques jours encore, il déclarait que les malades du Covid-19 l’avaient bien cherché ; prompt à se vanter de la sévérité des contrôles d’attestation, il a mené il y a deux ans à Bordeaux une des répressions les plus brutales des Gilets jaunes, qui s’en souviennent… Eh bien c’est à ce petit bonhomme à la casquette trop grande, c’est à ce grand bureaucrate à la voix glaçante que l’on doit la création des Eris en 2001 ; il était à l’époque… directeur de l’AP. Alors que des mouvements contre les quartiers d’isolement (QI) et la longueur des peines éclataient partout en France, il a eu l’idée de cagouler certains personnels triés sur le volet pour aller casser du prisonnier. Les enfermés avaient immédiatement répliqué : « S’ils portent des cagoules, c’est parce qu’ils n’ont pas de figure ! » ; pas de dignité. Depuis, la plupart des mouvements de prisonniers exigent la suppression des Eris, comme l’ont encore fait les prisonniers de Rennes-Vezin dans un communiqué sorti il y a quelques semaines.

    Revenons à Ecrouves. L’abject gratte-papier conclut : « les Eris ont réglé l’affaire en une petite demi-heure. » Ils ont réglé l’affaire : le cynisme et la violence de la formule… Neutralité journalistique oblige ! Régler l’affaire, ça veut dire à n’en pas douter un certain nombre de côtes, de bras, de nez pétés ; des transferts et des procès à charge à venir. On le boit sur une vidéo, les Eris sont rentrés à une vingtaine, accompagnés de baqueux en tenue antiémeute et de matons d’établissements voisins ; les flics sont là pour faire rentrer les autres prisonniers en cellule et les Eris pour gérer le transfert des mutins. Trois  meneurs ont été désignés et transférés dans la foulée au centre de détention de Nancy-Maxéville ; au QD direct. 18 autres mutins ont ensuite été conduits vers les centres de détention de Toul, Saint-Mihiel et Strasbourg.

    Espérons qu’ils se feront moins copieusement avoiner par la justice que leurs camarades jugés en comparution immédiate pour la révolte à la prison de Béziers le 21 mars : six mois ferme pour un prisonnier suspect d’avoir dégradé un grillage ; même peine pour un autre accusé d’avoir craché sur un Eris lors de l’intervention ; même tarif pour leur avoir peut-être jeté une bouteille en plastique ; trois mois avec sursis pour un primaire en détention provisoire pour avoir dégradé les fils d’une cabine téléphonique. Les investigations menées par un procureur particulièrement martial – Raphaël Balland – ont depuis abouti à la condamnation d’un autre prisonnier à six mois ferme pour la destruction d’une caméra.

    En attendant les suites judiciaires, l’explosion des réactions à la mutinerie d’Ecrouves sur les réseaux sociaux de gardiens de prison a au moins le mérite de révéler l’état d’esprit d’une bonne partie de la matonerie au bout d’un mois de confinement. Un certain Rich France, par exemple, suggère un « tir létal à vue dès que ça sort du mur d’enceinte. Eris qui gère en interne en mode pas de limite et renfort légion étrangère cercle de la détention. Les pompiers pourront travailler tranquillement et la récidive n’existera pas. S’il y a des récalcitrants, guillotine. Incident clos. » Tout en nuance, rien ne manque. Mais son collègue François Mourot propose de simplifier la procédure : «  les laisser brûler ». Coronavirus ou pas, les matons et les prisonniers ne sont pas amis ; ils ont des intérêts contraires. Les matons le savent bien, terrifiés qu’ils sont à l’idée de la propagation de la contamination dans les semaines à venir et de la probable multiplication de révoltes et de prises d’otages simultanées – qui dépasseraient du coup les capacités d’intervention des sinistres Eris.

    Pour finir, petit détour historique à l’époque où la guillotine chère à certains matons exécutait encore : on est en janvier 1971, pas loin d’Ecrouves, toujours en Meurthe-et-Moselle, à la centrale de Toul. Une mutinerie éclate dans cette ancienne caserne Ney devenue maison centrale en 1949, puis CD en 1975. Pendant plusieurs jours, les mutins gardent le contrôle de la prison désertée par les matons ; montés sur les toits, ils prennent la parole ; ils  sont filmés, photographiés… Une vague de révolte embrase alors les prisons de France : Toulouse, Lille, Besançon, Lyon s’enflamment, puis la prison de Nancy. Les revendications sortent, notamment avec l’aide du GIP (Groupe information prisons), fondé quelque temps plus tôt. Un an après, une parole collective sortie de la centrale de Melun signe les débuts du CAP (Comité action prisonniers), une organisation  autonome de prisonniers qui publie un journal et crée un rapport de force avec l’AP pendant dix ans, en faisant vivre ces deux vérités :

    Tous les prisonniers sont politiques, et ils ont raison de se révolter !

    C’était vrai en 1972, ça l’est toujours en 2020.

    Si vous avez envie de le rappeler au personnel du CD d’Ecrouves,

    03.83.65.85.85…

    Force, courage et détermination !

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaines sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast. Nous appelons d’autres radios locales à diffuser largement ce bulletin, contactez-nous !

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.
    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

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  • Revendications et actions collectives des prisonniers du CP de Borgo, le 21 avril 2020 : libérations, aménagements et permissions.

    Revendications et actions collectives des prisonniers du CP de Borgo, le 21 avril 2020 : libérations, aménagements et permissions.

    Alors que la ministre des prisons et des tribunaux fait beaucoup de bruit autour des quelques libérations que ces services ont consenti, les prisonnier.es rongent leur frein : il n’y a ni mesures de protection, ni libérations massives. Face à cette situation des prisonniers protestent et s’organisent. Ceux de la prison de Borgo (Corse) ont décidé de refuser leur plateau à compter du mardi 21 avril. Nous relayons, leurs revendications et souhaitons lui donner le plus d’échos possible.


    Monsieur le directeur,

    Nous, détenus du centre pénitentiaire de Borgo, vous informons qu’à compter du mardi 21 avril 2020, nous refusons la distribution des plateaux repas pour un délai indéterminé.

    Cette action est menée en contestation des faits suivants :

    Prolongement des détentions provisoires de façon abusive et illégale

    Refus de libération des mandats de dépôts arrivants à termes

    Refus systématique des demandes de mise en liberté provisoire

    Suspension des permissions

    Suspension des aménagements de peine (prétexte : manque d’agent pour l’installation d’équipement)

    et, Refus de la libération des détenus à risque pathologique COVID-19

    Nous refusons que, sous prétexte d’un décret non conforme aux lois Européennes (qui doivent toujours prévaloir), et par respect à la présomption d’innocence, cela nous soit imposé.

    Les détenus du CP de Borgo.

  • Flash info quotidien du 20 avril 2020

    Flash info quotidien du 20 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Extrait de la première émission de l’Envolée : « Pourquoi on s’appelle l’Envolée », avec Francine, Hafed, Nadia et Olivier.
    • La violences de la police en temps de confinement: les bleus se lâchent.
    • Il y a deux ans, Jawad était tué au mitard par les matons à Seysses.
    • Des nouvelles des Centres de rétention administrative: témoignage d’un prisonnier de Vincennes, lecture d’un texte d’un prisonnier au Mesnil-Amelot.

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

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    Les émissions sont diffusées toute la semaines sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
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  • Emission du 17 avril 2020

    Emission du 17 avril 2020

    Un puzzle d’amitiés et de bagarres partagées pour notre ami Olivier

    Olivier, Zé, notre ami, notre complice, l’un des inventeurs de L’Envolée est mort samedi 28 mars. Pour cette ultime cavale il a pris son hélico un peu par surprise. Quelques jours plus tard, vendredi 10 avril, une vingtaine de ses amies ont honoré un dernier parloir avec lui au cimetière du Père Lachaise.

    Malgré le virus policier et sa bande d’hommes en arme, pas moyen que les proches restent à la porte. Pas de fantôme pour Olivier. Ces quelques minutes d’amitié partagée que l’on a du voler ne sont pas à la hauteur du grand banquet que nous devons à ce grand bonhomme. Surtout, elles n’ont pas permis d’associer les centaines de malfaiteurs qui aiment Oliv’. C’est parti remise ! Mais c’était déjà plus que la légalité. La moindre des choses pour celui qui détestait aussi bien le feu vert que le feu rouge, la morale et son envers.

    Ses cendres se sont mêlées à celles de la collection complète des journaux de L’Envolée, à l’encre de ses stylos partagés, au papier de ses amitiés et de ses bagarres. La chanson Y’a du baston dans la taule a séché nos larmes ; et une gnole qu’il avait distillé dans l’année s’est mise à couler dans nos gosiers en nous disant, encore une fois, Y’a pas d’arrangement. Son fantôme poursuit déjà à nos côtés cette entreprise de démolition qu’est L’Envolée !

    Ce bouquet d’amitiés, ce puzzle sonore de bagarres partagées est un avant goût de ce que nous ferons quand les confiné·e·s que nous sommes se prendront dans les bras devant les micros de FPP avec celles et ceux qui n’ont pas pu participer. Ce sera en direct à 19 heures, comme tous les vendredi soirs depuis 20 ans. On fera la nique à la mort, à la tristesse, à la connerie.

    Suerte l’ami !

    L’Envolée – émission du 17 avril 2020 (1h30)
    • Un puzzle d’amitiés et de bagarres partagées pour Olivier (55 minutes) [image : Oliv’ en plein bouclage du canard à Toulouse en 2006 – début d’une grimace]
    • Nouvelles des centres de rétention, les prisons pour étrangers.
    • La situation dans les MAF, prisons pour femmes.

    Face à la gravité de la situation, depuis lundi 23 mars, L’Envolée diffuse chaque soir une émission quotidienne d’une vingtaine de minutes pour faire circuler l’information sur ce qui se passe dans les prisons françaises. Nous y lisons les messages qui nous sont envoyés au 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Nous maintenons par ailleurs l’émission « longue » habituelle du vendredi (1h30).

    Ces émissions quotidiennes sont diffusées toute la semaine sur les radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ & Jet FM (Nantes 92.0 & 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast (spotify, deezer, itunes music).


    Musique : The Coasters « Riot In The Cell Block Number 9 », Prince Buster « Enjoy Yourself »

  • Flash info quotidien du 16 avril 2020

    Flash info quotidien du 16 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Extrait d’une table ronde intitulée le « théâtre de la justice », le 19 juillet 2017 avec Olivier, l’avocate Laure Heinich et Slimane Dazi, autour du micro de Radio Dio – la radio locale de Saint-Etienne : « Les juges? on les déteste tous ! »
    • Des nouvelles de la maison d’arrêt du Havre après un refus de remonté collectif.
    • Témoignage d’un prisonnier placé en quarantaine dans une prison d’île-de-France.
    • Témoignage du Centre de rétention administrative de Oissel.
    • Grève des soins au Centre de rétention administrative de Lille.

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

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    Les émissions sont diffusées toute la semaines sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast. Nous appelons d’autres radios locales à diffuser largement ce bulletin, contactez-nous !

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.
    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Flash info quotidien du 15 avril 2020

    Flash info quotidien du 15 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Khaled nous lit une lettre d’Hafed, provenant du livre Ca valait pas la peine, mais ça valait le coup sorti en hommage après sa mort en 2015. Il y compare l’enfermement d’un SDF dehors à celui d’un prisonnier dedans.
    • La situation dans les Ehpad, nouveaux lieux d’enfermement : « on laisse crever nos vieux et nos vieilles comme dans une cellule ». Un appel aux soignants.
    • Khaled en direct du quartier semi-liberté de la santé.
    • La violence policière s’intensifie avec le confinement.
    • Des nouvelles du Centre de rétention administrative de Vincennes : des prisonniers touchés par le Covid-19.
    • Poursuite de la grève de la faim au Centre de rétention administrative de Oissel.
    • Des nouvelles de la MAF de Nantes et lecture de messages.

    On laisse crever nos vieux et nos vieilles en prison et en Ehpad !

    Ancien prisonnier, correspondant et vieux compagnon de bagarre de L’Envolée, Laurent Jacqua a poussé un gros coup de gueule sur l’abandon des prisonniers en prison dans l’émission du 3 avril dernier. Après être revenu sur l’absence de soins lors des épidémies qu’il a vécues à l’intérieur, notamment celle du Sida, il a fait une comparaison entre ce qui se passe dans les Ehpad et dans les prisons. Voilà ce qu’il disait :

    « Les prisonniers et les vieux, on s’en bat les couilles ! Nos vieux, on les laisse crever comme dans une cellule. »

    Le parallèle s’impose de lui-même.

    Les Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) sont des maisons de retraite médicalisées qui proposent un accueil en chambre. Ils reçoivent des personnes âgées de plus de 60 ans qui ont besoin d’aide et de soins au quotidien ; Il y a plus de 7 000 de ces établissements en France. les Ehpad sont censés être des structures de soin et d’accompagnement, mais déjà en temps normal, faute de moyens, faute de volonté commune, ce sont trop souvent des lieux d’abandon, de dépérissement, voire de maltraitance, où la société laisse mourir, loin des yeux du public. Ce n’est pas toujours le cas, on le sait : ici et là des soignants se battent pour faire vivre, accompagner, faire rire, encourager les familles à venir visiter leurs proches. Les soignants ne sont pas des matons.

    Mais ce temps normal n’existe plus : comme les prisons, les Ehpad ont été brutalement fermés aux visites extérieures dans le cadre des mesures de confinement : leur accès est désormais interdit aux intervenants, aux familles et aux proches ; soi-disant pour protéger la santé des pensionnaires. Ce confinement a des effets désastreux sur de nombreuses personnes âgées. Beaucoup d’entre elles s’affaiblissent du fait de ce brusque changement dans leur vie, de l’aggravation de leur isolement ; parfois jusqu’à en mourir. Surtout, il ne protège pas les pensionnaires, car il n’a – pas plus qu’en prison – il n’a pas été assorti de mesures systématiques de distribution de masques, ni surtout du confinement des personnels : comme en prison, ils entrent et sortent, au risque de ramener la maladie. Ça n’a pas été le cas partout, et on salue ici celles et ceux qui ont accepté de rester enfermées avec nos vieux et nos vieilles. Quoi qu’il en soit, sur tout le territoire, les Ehpad sont devenus en quelques jours de véritables lieux d’enfermement, rejoignant ainsi la trop longue liste qui va des Maisons d’arrêt et centrales aux hôpitaux psychiatriques en passant par les prisons pour mineurs et pour étrangers… Tous ces lieux d’où les informations ne sortent pas, ou à peine, et où l’abandon prend une dimension assassine.

    Pour dénoncer cette situation, et nous relayons aujourd’hui un – très fort – appel que nous avons reçu de proches et de  familles qui dénoncent le manque d’information et en appellent aux soignants des Ehpad (contact : ivanh@no-log.org)

    Aux personnels de l’Ehpad Les Airelles à Paris XXéme,
    Aux personnels de tous les Ehpad
    :
    Nous, proches de résidents, comprenons la difficulté et le
    désarroi qui sont les vôtres. Vous n’êtes pas responsables de
    l’indigence dans laquelle l’État français a plongé le système
    de soins depuis des décennies.
    Nous ne vous identifions pas à ce système.
    Néanmoins, vous portez une responsabilité : celle de la
    transparence à propos de la situation dans les établissements
    où vous travaillez. Vous avez cette marge de manoeuvre : dire
    la vérité,
    là où de nombreuses directions encouragent à cacher
    la gravité de cette situation.
    Pour nous permettre de supporter cette situation, peut-être
    celle de plus jamais revoir un être aimé, mais aussi pour nous
    permettre de nous révolter contre le peu de moyens dont vous
    disposez : nous avons besoin de savoir.
    Et parce que nous aurons su, nous pourrons nous retrouver à
    vos côtés afin de lutter pour des Ehpad où l’on aura envie de
    vivre et de travailler.

    Si vous parlez, il y aura des oreilles pour vous entendre.

    CONTACT : ivanh@no-log.org

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Cette émission est rediffusée toute la semaine sur les radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4). Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.
    Nous appelons d’autres radios locales à diffuser largement ce bulletin.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relaierons les actions collectives et individuelles dont vous nous informerez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.

    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer. Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48. Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur Instagram, Twitter, FB & Snapchat.

  • Flash info quotidien du 14 avril 2020

    Flash info quotidien du 14 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Lecture d’un texte en hommage à Nino (Daniel Merlini), correspondant de l’Envolée, lu à l’antenne en 2010 après sa mort.
    • Témoignage d’un prisonnier du centre de rétention de Oissel.
    • Témoignage d’un prisonnier en maison d’arrêt qui raconte la pression des surveillants et l’absence de mesure sanitaire à l’intérieur des murs.

    Hommage à Nino : Après sa sortie de Poissy, dès qu’il a pu s’affranchir de son contrôle judiciaire, Nino (Daniel Merlini) est venu nous voir pour témoigner à la radio. C’était en 2010. Deux semaines plus tard Nino est mort, brutalement. L’équipe parisienne de L’Envolée a tenu à lui dédier une émission spéciale et à regrouper dans le numéro 28 du journal quelques hommages venus de l’intérieur.

    « Il y a des moments où l’on se demande pourquoi on continue, pourquoi on passe tous nos vendredis soir autour d’un micro, pourquoi on fait un journal ? Une partie de la réponse, c’est l’envie de se battre contre toutes les prisons, tous les enfermements, contre ce monde et tout ce qui va avec. L’autre partie, ce sont les relations qu’on tisse avec certains d’entre vous, hommes et femmes, qui êtes incarcérés. Évidemment, ça nous tient, et la moindre des choses qu’on puisse dire, c’est que Nino faisait vraiment partie de ces personnes avec qui on sent un échange, avec qui on a une relation particulière. Peut-être est-ce aussi une façon de rompre avec l’isolement, avec le vôtre, mais aussi le nôtre. Bien sûr, dehors la situation est incomparable, il n’y a pas de murs, mais à l’extérieur, on souffre aussi de l’individualisation de tous les rapports. Depuis qu’on s’était vu en novembre 2006 au procès de l’attaque du fourgon de la porte de Gentilly (cf l’Envolée N° 19), Nino, qui était dans le box, n’a eu de cesse d’écrire, de téléphoner dès qu’il en avait l’occasion, d’envoyer régulièrement des mots, de prendre des nouvelles et de donner des siennes, que ce soit depuis la prison de la Santé ou depuis la centrale de Poissy où il a fini de purger sa peine. Cette relation s’est prolongée après sa sortie ; il était très rare qu’il se passe une semaine ou deux sans qu’il nous appelle, pour dire comment il allait, pour donner ses saluts aux potos, à tous ses copains qui étaient restés à l’intérieur et qu’évidemment il n’oubliait pas. C’était quelqu’un dont l’intégrité et l’honnêteté étaient immédiatement perceptibles, quelqu’un pour qui la seule mesure de la dangerosité était la fraternité ou l’amitié. C’était ça son côté dangereux à lui, et peut-être que c’est ça qui a fait peur à d’autres, de quelque côté qu’ils se trouvent… En tout cas, une chose est sûre : tu vas nous manquer, Nino. »

    L’Envolée, N°28, Juin 2010.

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  • Flash info quotidien du 13 avril 2020

    Flash info quotidien du 13 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Extrait d’une Interview d’Olivier par Laurent Jacqua de passage à la radio FPP en 2011 : « normalement la parole des prisonniers n’a pas le droit de sortir sous quelque forme que ce soit ».
    • Blocage de la promenade du Centre de rétention du Mesnil-Amelot pour demander la libération de tous les prisonniers.
    • Témoignage des prisonniers du CRA.
    • Lecture d’un témoignage du Centre de rétention de Vincennes à la suite des cas de Covid-19 dans ce centre.
    • Petit point sur la violence policière en période de confinement.

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  • Emission du 10 avril 2020

    Emission du 10 avril 2020

    L’Envolée – émission du 10 avril 2020 (1h30)
    • Clin d’œil à notre ami : Discussion entre Olivier et Delphine Boesel à propos des jurés et des cours d’assises (extraits du film Faites sortir l’accusé).
    • Lecture de notre lettre ouverte à la ministre des tribunaux et des prisons.
    • Extrait d’interviews de trois prisonniers.
    • Discussion sur la situation actuelle : les chiffres mensongers de la ministre ; comment endormir les détentions ; quelques conseils pour éviter une infection.
    • Discussion sur la situation dans les centre de rétention.
    • Interview d’un prisonnier du CRA de Lille.
    • Interview d’un avocat toulousain sur la justice avec le confinement des tribunaux.
    • Comparutions immédiates en période de confinement et en particulier en cas de non-respect du confinement.

    Face à la gravité de la situation, depuis lundi 23 mars, L’Envolée diffuse chaque soir une émission quotidienne d’un quart d’heure pour faire circuler l’information sur ce qui se passe dans les prisons françaises. Nous y lisons les messages qui nous sont envoyés au 07.52.40.22.48. Nous maintenons par ailleurs l’émission « longue » du vendredi (1h30).

    Cette émission est rediffusée toute la semaine sur les radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2). Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.


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    Musique : « Dead Or In Jail » de A-Wax, « Blues De La Prison » de Bois Sec Ardoin & Canray Fontenot, « Jailhouse Blues » de C.W. Stoneking

  • Lettre ouverte à la ministre des tribunaux et des prisons

    Lettre ouverte à la ministre des tribunaux et des prisons

    «Nous, détenus, accusons
    le système judiciaire et carcéral de nous mettre en danger de mort
    et demandons immédiatement le désengorgement de toutes les prisons.
    Nous, détenus, sommes tout simplement au bord de la rupture
    qui s’est accentuée avec ce contexte anxiogène
    de la propagation du virus Covid-19. »i

    Madame la ministre des tribunaux et des prisons,

    L’Envolée a été fondée en 2001 par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour servir de porte-voix à celles et ceux qui savent ce qui se vit au jour le jour derrière les murs, loin des regards du fameux « peuple français » au nom duquel vous les condamnez.

    « Personne ne se préoccupe de notre état de santé. […]  Nous présentons des symptômes de fièvre, le nez qui coule, et la gorge qui pique. […] L’administration trouve une seule solution : “Vous vous étouffez pas ? Y a pas de souci à se faire !”» ii

    Vous ne protégez pas, vous menacez ; car c’est la prison elle-même – déjà en temps normal, mais plus encore en ce moment – qui place les prisonniers et prisonnières en danger de mort :

    «  Il attendent qu’on tombe par terre pour nous envoyer à l’infirmerie. »iii

    Vous feignez de ne pas entendre la révolte des prisons alors même que votre administration pénitentiaire est terrifiée par les refus de remonter de promenade, les blocages, les montées sur les toits, les incendies dans toutes les prisons de France : Aiton, Aix-en-Provence, Angers, Argentan, Bar-le-Duc, Béziers, Bois-d’Arcy, Carcassonne, Coulaines, Douai, Draguignan, Ducos en Martinique, Epinal, Fleury-Mérogis, Grasse, Grenoble, Le Mans, Lille-Sequedin, Limoges, Longuenesse, Luynes, Lyon-Corbas, Maubeuge, Marseille-Les-Baumettes, Meaux, Metz, Montauban, Moulin, Nancy, Nanterre, Nantes, Neuvic, Nice, Paris-La Santé, Perpignan, Réau, Reims, Rennes-Vezin, Rémire-Montjoly à Cayenne en Guyane, Roanne, St-Etienne, St-Malo, St-Quentin-Falavier, Toulon, Uzerche, Val-de-Reuil, Valence, Varenne-le-Grand, Villefranche… La liste s’allonge tous les jours.

    Le 17 mars, vous avez choisi – en guise de mesure de confinement – de les couper brutalement de l’extérieur en supprimant tous les parloirs et toutes les activités en détention. Concrètement, cela signifie que l’ensemble des prisonniers et prisonnières vont passer 23 heures sur 24 dans une cellule de 9 m2 à deux, trois, quatre ou plus, sans jamais voir leurs proches.

    « Nous voulons être informés de l’évolution de cette situation : Qu’en est-il, les parloirs seront-ils rétablis ? Qu’en est-il des cantines? Qu’en est-il des sacs de linge ? »iv

    Vous ne l’avez pas fait pour protéger les prisonniers, sinon vous auriez plutôt choisi d’imposer des mesures barrières aux familles – comme dehors – ; voire de confiner les 30 000 surveillants dans les prisons pour éviter qu’ils n’y fassent entrer le virus.

    « Nous voulons un dépistage pour chaque détenu ainsi que pour chaque membre de l’administration pénitentiaire. Nous souhaitons que tous les agents pénitentiaires sans exception soient équipés de gants et de masques (ce sont eux les plus exposés au virus car ce sont eux qui rentrent et sortent de l’établissement). Nous voulons être informés de l’évolution de cette situation ».v

    Vous leur avez déjà refusé le gel hydro-alcoolique au motif que l’alcool est interdit en prison. Peu de chances pourtant que le premier souci des enfermé.e.s soit de se saouler la gueule au savon plutôt que de sauver leur santé.

    « Pour nous protéger, nous aimerions que chaque détenu ait du gel désinfectant et un masque à sa disposition (le minimum en mesure d’hygiène actuellement). » vi

    Vous avez pensé éteindre le feu en offrant des miettes.

    « On nous offre la télé et 40 euros pour les indigents, waouh, quelle belle mesure par l’Etat ! S’il peut faire mieux, ce serait pas mal, sinon ça va chauffer. »vii

    Vous envoyez des Eris (Equipes régionales d’intervention et de sécurité, desbandes de cagoulés en armes) aboyer au visage des prisonniers et les massacrer pour briser les mutineries.

    « Nous, détenus, dénonçons les violences physiques et morales de la part de certains surveillants et Équipes régionales d’intervention et de sécurité couvertes par les directions. » viii

    Vos tribunaux font pleuvoir les années de prison supplémentaires sur les supposés meneurs de ces révoltes légitimes. Vous transférez des prisonniers de prison en prison, prenant ainsi le risque de répandre un peu plus la contamination et les éloignant de leurs familles.

    Vous refusez toute grâce collective, toute loi d’amnistie, alors que vous et vos amis n’avez plus que le mot « guerre » à la bouche. Feignant d’écouter les nombreux professionnels du droitix qui – terrifiés par ce qui se profile – vous rappelaient que l’État est garant de l’intégrité physique des personnes qu’il place sous le régime de l’enfermement carcéral, vous annoncez la libération de quelques milliers de prisonniers. En effet, déjà en temps dit « normal », l’accès aux soins est catastrophique en prison ; de très nombreux prisonniers et prisonnières souffrent de pathologies qui les rendent extrêmement vulnérables à une maladie telle que le Covid-19.

    « En Iran, ils ont libéré 85 000 détenus, en France on parle de 5 000 ? Une goutte d’eau au milieu de la mer. »x

    Le seul but votre annonce était de tendre une carotte aux prisonniers, donnant à chacun l’espoir d’être le prochain… sur une liste ridiculement courte. Car vous mentez aussi sur les chiffres : vos services incluent dans ces prétendues « libérations » des reports de mise en détention et des aménagements déjà prévus. Pire : vous allongez à six mois la durée maximum de la détention préventive afin de ne surtout pas laisser sortir 21 000 personnes pourtant présumées innocentesxi ; et votre gouvernement vote une loi qui prévoit jusqu’à six mois de prison ferme pour le non-respect d’un confinement qui étend la logique de l’isolement carcéral à l’ensemble de la société. De fait, les peines de prison ferme pleuvent déjà : chaque jour, des dizaines de personnes continuent d’entrer en prison ; notamment en maison d’arrêt. Loin de désengorger, tout au plus vos tribunaux diminuent-ils (à peine) la suroccupation de vos prisons.

    Enfin, vous faites rouvrir des ateliers pénitentiaires pour faire fabriquer les masques que l’Etat a trouvé trop onéreux de stocker. Ils seront produits à vil prix par une main-d’œuvre corvéable à merci… et pas pour eux-mêmes mais pour leurs geôliers.

    Maintenant que le cynisme de vos premières décisions éclaire vos véritables intentions ; maintenant qu’il est manifeste que vous ne viderez pas même un petit peu les prisons ; maintenant qu’il ne fait plus aucun doute que la coercition sécuritaire de votre Etat sera inversement proportionnelle à sa scandaleuse gestion sanitaire, nous sommes contraints d’anticiper.

    ● Alors que vos surveillants eux-mêmes menacent de faire valoir leur droit de retrait pour se protéger, enverrez-vous l’armée assurer la continuité du service public de la torture carcérale ?

    ● Après les parloirs, allez-vous, au fil de l’annonce des contaminations, supprimer totalement les promenades comme le demandent des syndicats de surveillants ?

    « Nous, détenus, dénonçons avec la plus grande véhémence le régime fermé des maisons d’arrêt et demandons immédiatement la reprise dans toutes les prisons de deux promenades par jour. »xii

    ● Allez-vous – à terme – empêcher toute sortie de prison au motif de protéger la société contre ces clusters que vous aurez contribué à développer ?

    « On a peur qu’un jour la porte s’ouvre plus, qu’on nous laisse mourir dans la cellule… Y a beaucoup de psychose qui commence à s’installer dans la prison. »xiii

    ● Attendez-vous les premiers morts dans des tentatives d’évasion, comme en Italie ? Attendez-vous que comme là-bas vos surveillants les abattent – comme ils en ont déjà le droit  en temps normal ?

    « Ils ont tiré sur un mec à balles réelles, et là-bas ça brûle ! Dans un bâtiment où y a des confinés ! Les surveillants font rien, il va y avoir des morts. »xiv

    ● Avez-vous en tête de faire frémir le bon peuple des confinés du dehors avec ce genre de spectacle venu des prisons ? Retournerez-vous le mot de barbarie contre ceux-là même qui la subissent, faisant d’eux une fois de plus des boucs émissaires pour détourner les regards des véritables raisons du drame ?

    Vous partagez certes avec vos illustres prédécesseurs la responsabilité du surenfermement de la population. Vous partagez certes avec la société le désintérêt, voire la haine de celles et ceux qu’elle désigne comme des délinquants ; et partant de là, des sous-humains. Mais il se peut que votre nom, Madame Belloubet, passe à la postérité pour une raison bien particulière : vous seriez celle qui a prétendu défendre la société en assumant de laisser mourir ses prisonniers. Celle qui aura vidé les prisons, oui ; mais dans des cercueils. Car nous savons hélas que les enfermé.e.s ne seront pas considérés comme des personnes à sauver en priorité quand il s’agira de faire le tri dans des hôpitaux ravagés par les politiques de votre gouvernement et des précédents.

    « Les prisonniers et les vieux, on s’en bat les couilles ! Nos vieux, on les laisse crever comme dans une cellule. »xv

    Si tel était le cas, nous serions alors tentés de vous demander, en guise de formule de politesse, Madame la ministre des tribunaux et des prisons, d’avoir l’obligeance de manger vos morts.

    L’Envolée, le 9 avril 2020,
    avec les communiqués et lettres de prisonniers de Rennes-Vézin, Béziers, Meaux-Chauconin, Uzerche et Seysses

    i Communiqué collectif de la prison de Rennes-Vézin (35), 23 mars 2020, signé et relayé dans d’autres prisons de France : https://lenvolee.net/nous-detenus-bloquons-les-prisons-de-france/
    ii Intervention d’un prisonnier de la Maison d’arrêt de Seysses (31), 20 mars 2020 : source IAATA, https://twitter.com/iaata_info/status/1241367099345375232
    iii Lettre de Heisenberg, prisonnier à Meaux-Chauconin (77), adressée à L’Envolée le 30 mars 2020 et lue dans l’émission du 3 avril 2020 : https://lenvolee.net/emission-du-3-avril-2020/
    iv Revendications des prisonniers du centre de détention d’Uzerche (19), lors de la mutinerie des 21 et 22 mars : https://lenvolee.net/les-prisonniers-du-centre-de-detention-duzerche-montent-sur-les-toits-et-exigent-des-mesures-contre-lepidemie/
    v Ibid.
    vi Ibid.
    vii Communiqué du centre pénitentiaire de Béziers (34), 23 mars 2020 : https://lenvolee.net/face-au-covid-19-en-prison-amnistie-generale/
    viii Communiqué collectif de la prison de Rennes-Vezin (35), 23 mars 2020, signé et relayé dans d’autres prisons de France : https://lenvolee.net/nous-detenus-bloquons-les-prisons-de-france/
    ix « Prisons : réduire la surpopulation pour éviter la crise sanitaire », communiqué commun de l’Association des avocats pour la défense des droits des détenus (A3D), l’Association nationale des juges de l’application des peines (ANJAP), l’Observatoire international des prisons-section française (OIP-SF), le Syndicat des avocats de France (SAF) et le Syndicat de la magistrature (SM), le 18 mars 2020 : https://oip.org/communique/prisons-reduire-la-surpopulation-pour-eviter-la-crise-sanitaire/ . « L’inégalité des vies en temps d’épidémie » tribune de Didier Fassin dans le journal Libération le 18 mars 2020 :https://www.liberation.fr/debats/2020/03/18/l-inegalite-des-vies-en-temps-d-epidemie_1782169. « Vos consignes, contradictoires et sibyllines, sont incompréhensibles », lettre ouverte de l’Association des avocats pour la défense des droits des détenus (A3D) à Nicole Belloubet, ministre de la justice, le 31 mars 2020 : https://www.association-a3d.fr/articles/52815-vos-consignes-contradictoires-et-sibyllines-sont-incomprehensibles.
    x Lettre de Heisenberg, prisonnier à Meaux-Chauconin, adressée à L’Envolée le 30 mars 2020 et lue dans l’émission du 3 avril 2020 : https://lenvolee.net/emission-du-3-avril-2020/
    xi « Qui es-tu Nicole Belloubet, pour t’asseoir à ce point sur les libertés publiques ? », tribune de l’avocate Hannelore Cayre parue dans le journal Libération le 31 mars 2020 : https://www.liberation.fr/debats/2020/03/31/qui-es-tu-nicole-belloubet-pour-t-asseoir-a-ce-point-sur-les-libertes-publiques_1783694
    xii Communiqué collectif de la prison de Rennes-Vézin (35), 23 mars 2020, signé et relayé dans d’autres prisons de France : https://lenvolee.net/nous-detenus-bloquons-les-prisons-de-france/
    xiii Intervention d’un prisonnier de la Maison d’arrêt de Seysses (31), le 20 mars 2020, Mediapart :  https://www.mediapart.fr/journal/france/200320/coronavirus-en-prison-des-detenus-prennent-la-parole
    xiv Intervention filmée d’un prisonnier du CD d’Uzerche (19), le 22 mars 2020. Vidéo privée.
    xv Laurent Jacqua, ex-prisonnier longue peine, interrogé par L’Envolée. Entretien à l’émission de radio de L’Envolée du 3 avril 2020 :https://lenvolee.net/emission-du-3-avril-2020/
    Dessin de www.gwentomahawk.com