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  • « Nous, détenus,         bloquons les prisons de France »

    « Nous, détenus, bloquons les prisons de France »

    Communiqué collectif de la prison de Rennes-Vezin, 23 mars 2020

    Ce communiqué a été publié par l’Observatoire international des prisons sur le blog de Mediapart le 23 mars 2020 alors que des mouvements ont lieu tous les jours dans des dizaines de prisons sur tout le territoire. Une semaine plus tard, force est de constater que la ministre des tribunaux et des prisons -qui annonce fièrement libérer 3500 prisonniers- n’a pas pris la mesure du message qui lui était adressé. Nous publions donc une nouvelle fois ce texte collectif dont nous saluons la combativité. Dans le contexte d’une crise sanitaire sans précédent, il rappelle les humiliations, l’arbitraire et la violence de personnels, les conditions misérables, les fouilles à nu, le surenfermement, l’absence d’aménagement, la rareté des rapprochements familiaux… qui font le quotidien de l’enfermement.

    À l’attention de
    M. le Président de la République,
    Mme Belloubet, ministre de la Justice,
    M. Bredin, directeur de l’Administration pénitentiaire,
    Mme Hanicot, directrice de la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Rennes,
    M. Astruc, procureur de la République à Rennes,
    ainsi qu’à tous les directeurs de prison.

    Nous, détenus, bloquons les prisons de France.

    Nous, détenus, sommes inquiets concernant le Covid-19 pour nos familles, nos proches et nous-mêmes. Nous vivons une crise sanitaire sans précédent et le sentiment de peur est décuplé, comme tous les sentiments en prison.

    Nous détenus de France demandons que des règles d’hygiène strictes soient imposées à l’ensemble du personnel de l’établissement ; que la promiscuité entre nous et le personnel, comme partout ailleurs en France, soit interdite et que si cela n’est pas possible, que le personnel porte gants et masques. Nous détenus de France, demandons un plan d’action sanitaire en cas de contamination au sein de chaque centre pénitencier.

    Nous, détenus, accusons le système judiciaire et carcéral de nous mettre en danger de mort et demandons immédiatement le désengorgement de toutes les prisons en libérant les fins de peine et les détenus considérés comme non dangereux pour notre société afin de ne plus jamais dépasser la capacité d’accueil des prisons. Nous demandons à ce que vous soyez vigilants de telle sorte à ne plus jamais nous entasser au point de dormir par terre, et ce en vous assurant dorénavant de bien réguler les prisons pour incarcérer dans des conditions dignes d’un pays tel que la France.

    Nous, détenus, dénonçons les violences physiques et morales de la part de certains surveillants et Équipes régionales d’intervention et de sécurité (ERIS) couvertes par les directions ; les effacements trop rapides des preuves vidéos, et encore pire des plaintes classées sans suite par les procureurs trop proches des directeurs de prison, qui par la même occasion se rendent complices de ces agissements et donnent un sentiment d’impunité aux surveillants véreux.

    Nous, détenus, dénonçons la flexion lors de fouille à nu, cela porte atteinte à notre dignité et nous humilie. Pourtant, sur la circulaire relative aux moyens de contrôle des personnes détenues, jamais la flexion n’est indiquée ou ni aucune autre humiliation, c’est donc de l’abus de pouvoir.

    Nous, détenus, dénonçons le mépris, les moqueries et les inepties des syndicats de surveillants et gradés. Le pouvoir qu’ils ont obtenu, s’il sert à améliorer leurs conditions de travail, est honorable ; par contre quand il sert à faire reculer nos conditions de détention cela devient malsain et creuse un fossé inéluctable entre surveillant et détenu.

    Nous, détenus, dénonçons la Direction interrégionale de casser les liens familiaux en refusant les rapprochements familiaux ou en mettant trop de temps pour les plus chanceux de se rapprocher de chez eux (Corses, Basques, etc.). Nous détenus, dénonçons le refus quasi-systématique des parloirs prolongés pour les familles vivant à plus de 200km alors qu’en théorie cela est déjà inscrit dans le règlement. Arrêtez de nous dire qu’il n’y a plus de places, trouvez des solutions !

    Nous, détenus, dénonçons avec la plus grande véhémence le régime fermé des maisons d’arrêt et demandons immédiatement la reprise dans toutes les prisons de deux promenades par jour, sans vous cacher derrière l’excuse du travail ou activité, car nous savons tous que les places sont limitées. Nous ne pouvons plus rester entre 22h voire 23h enfermés sans pouvoir sortir de la cellule, ceci est inhumain. Nous souhaitons que le système carcéral en maison d’arrêt soit repensé, avec plus de bâtiments, de confiance.

    Nous, détenus, dénonçons le système des cantines à géométrie variable et voulons acheter de la viande selon nos croyances (juives, musulmanes ou chrétiennes) donc cantiner de la viande casher, halal ou neutre et si la chaîne du froid pose problème, il faut trouver des solutions, qui existent. Nous détenus, demandons la mise en place de trois délégués au minimum par prison afin de dialoguer avec la direction et apaiser les tensions.

    Nous, détenus, demandons plus de juges d’application des peines et conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation pour ne plus jamais dépasser le délai des quatre mois lors d’un aménagement de peine et demandons l’application stricte de la loi sur les aménagements de peine : maison d’arrêt mi-peine et centre de détention 1/3 de peine.

    Nous détenus, dénonçons le sort réservé aux détenus dans les quartiers d’isolement et le traitement inhumain et dégradant que vous leurs infligez.

    Nous détenus, dénonçons la dureté de la détention pour les femmes détenues, souvent rejetées par leurs proches et coupées du monde extérieur sans aucun lien social et demandons une réflexion sur la séparation d’une mère détenue et son enfant. Nous détenus, demandons un délai plus court entre chaque uvf.

    Nous, détenus, demandons aux juges de se remettre en question concernant les détentions provisoires car cela devient une antithèse avec la présomption d’innocence.

    Nous, détenus, sommes tout simplement au bord de la rupture qui s’est accentuée avec ce contexte anxiogène de la propagation du virus covid-19. Sachant qu’en prison aucune règle de base n’est respectée par les surveillants, ni les barrières de distance, ni les gants, ni les masques et pire on continue de nous palper au mépris des règles d’hygiène, ce qui augmente le risque de contamination. Nous détenus, lançons un cri du cœur pour que les surveillants humains prennent le dessus sur les surveillants qui se sont déshumanisés afin de renouer le dialogue. Nous détenus, demandons à être respectés par toute la corporation judiciaire, pénitentiaire et la société.

    Nous, détenus, apportons notre soutien aux infirmières, unités sanitaires, médecins, pompiers, virologues, Samu, Smur et tout le corps médical car nous sommes conscients et reconnaissants du travail accompli dans cette période si difficile. Merci à vous.

    Les détenu(e)s de France.

  • Lettre de Heisenberg, prison de Meaux-Chauconin, le lundi 30 mars 2020

    Lettre de Heisenberg, prison de Meaux-Chauconin, le lundi 30 mars 2020

    Ils attendent qu’on tombe par terre pour nous envoyer à l’infirmerie.

    lue à l’antenne le 1 Avril 2020

    « Il n’y a des masques et des gants que pour les surveillants. Je lis le journal tous les jours et ils disent qu’ils sortent que les personnes en fin de peine, alors que j’ai des amis qui sont sortis d’ici avant d’être jugés pour des grosses affaires. Donc j’aimerais savoir comment la garde des Sceaux choisit les personnes qui doivent sortir. C’est du grand n’importe quoi.

    Le Corona a touché un surveillant de la prison de Meaux où je suis actuellement. Il est en réanimation. Ce même surveillant était encore ici il y a quelques jours. Donc en contact avec les détenus. La moindre des choses, ça serait de prendre chaque détenu un par un, les envoyer à l’infirmerie, et leur faire un test au moins. Ils attendent qu’on tombe par terre pour nous envoyer à l’infirmerie.

    Depuis l’arrêt des parloirs, il y a des bagarres presque tous les jours car il n’y a plus de shit. Tout le monde est sous tension. Personnellement je ne sors plus en promenade. Je reste confiné dans ma cellule parce que je voudrais pas attraper le Corona et mourir iciJ’aimerais revoir mes parents un jour. Mais ça, Nicole Belloubet, ça lui passe bien au-dessus de la tête, elle doit être tranquille dans son appartement haut-standing.

    En Iran, ils ont libéré 85 000 détenus, en France, ça parle de 5000? Une goutte d’eau au milieu de la mer. Moi je dis qu’en France, il y a 70 651détenus pour 61 080 places, le minimum, c’est de faire sortir 9571 détenus pour que chaque détenu ait son lit pour dormir.

    Nous sommes deux dans la cellule, mais s’il y a plus de place, ils peuvent ramener un troisième matelas au sol. Dormir par terre personnellement, jerefuserai directement, je préfère dormir au mitard que par terre.

    Les cantines fonctionnent toujours, c’est la seule chose de positive ici.

    Les matons, ils se sont assagis car eux-mêmes ils savent que les détenus sont tendus donc ils ont peur en vrai. De mon point de vue, les surveillants sont des victimes de tout ça aussi, ils n’ont pas le choix de venir au boulot. Je me mets à leur place, j’aurais posé mes congés directement. Leur syndicat devrait beaucoup plus se bouger, j’ai vu qu’ils ont porté plainte, ça suffit pas, ils devraient bloquer les prisons à leur tour. Là ça ferait avancer les choses! Mais s’ils durcissent les règles pour les prisonniers, ça va se retourner contre eux.

    Les revendications ici à la prison de Meaux c’est:

    -des masques,

    -des gants,

    -du gel hydro alcoolique,

    – et surtout que chaque détenu soit testé au coronavirus.

    Il ne faut pas attendre: APRES L’HEURE, C’EST PLUS L’HEURE! »

    HEISENBERG

  • Flash info quotidien du 30 mars 2020

    Flash info quotidien du 30 mars 2020

    • Clin d’œil à Olivier, qui a fondé en 2001 avec quelques complices l’émission et le journal L’Envolée, parti samedi soir pour une cavale éternelle. On continuera à l’entendre ou le lire chaque soir de la semaine.
    Ce soir : le texte d’intention qu’Oliv’ a écrit en son nom pour le numéro 1 du journal.
    Lettre de Slim, prisonnier de Varennes-le-Grand.
    Fabrication de masques en prison, les ateliers ont repris. Pour qui les masques?
    • News des prisons pour étrangers (Mesnil, Oissel, Vincennes).

    « CHERCHE COMPLICES POUR ENTREPRISE DE DEMOLITION« 

    par Olivier, L’Envolée N°1, Juin 2001.

    « Casser le silence, c’est rompre un peu d’isolement. Celui qui est à l’œuvre dedans comme celui qui ronge insidieusement nos vies d’hommes soi-disant libres.

    Libres de quoi ?

    De faire là où l’on nous dit de faire ? De suivre les modèles sociaux et économiques plus que jamais en vigueur, Travail, Famille, Patrie, ou Consommation, Moi je, Citoyennisme ?

    La plus grande des violences, c’est celle d’un feu tricolore bien réglé, Vert je passe, Rouge je m’arrête… : traduisons par Vert passez, Rouge on vous arrête. Les feux dont je rêve sont d’un autre genre, ils ressembleraient à un brasier qui en finirait avec un monde dénué de tout, un monde où le vivant est anesthésié, où les passions sont éteintes, où les humains ont peur des autres, ont peur d’eux-mêmes, ont peur d’avoir peur.

    Les prisons sont les poubelles de leurs laboratoires : on y jette tout ce qu’on ne peut ronger et tout ce qui dérange. Ce n’est ni un miroir, ni un condensé, c’est l’envers du monstre moral, l’endroit de l’ordre marchand. Allumer ne serait-ce que quelques feux follets, de ci, de là, fait apparaître des failles dans un système qui tente de persuader qu’il est invincible, intemporel, tout puissant. Creuser et brûler: c’est ce que l’Envolée voudrait tenter de faire avec d’autres complices. La radio, le journal, les liens tissés un peu partout dedans, dehors, des réseaux de solidarité active, des amitiés … : autant de possibilités de développer des conspirations subversives, de mettre autant de bâtons qu’il y a de roues, de coincer la machine.

    Ils sont l’ordre, nous serons le bordel. »

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Nous demandons à toutes les radios locales de diffuser largement ce bulletin.
    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relaierons les actions collectives et individuelles dont vous nous informerez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.

    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer. Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48. Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur Instagram, Twitter, FB & Snapchat.

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  • Face au Covid-19 en prison : amnistie générale !

    Face au Covid-19 en prison : amnistie générale !

    (Ce texte de la rédaction est publié dans le numéro d’avril du mensuel CQFD)

    « Avec le confinement, vous touchez du doigt – en plus roudoudou – ce que nous vivons au quotidien, nous les prisonniers : impossibilité d’aller et venir, privation de voir ses proches et soumission à l’arbitraire pour tout », écrit un prisonnier à L’Envolée, à l’heure où le pays est confiné et les prisonniers et prisonnières plus coupés du monde que jamais. Ajoutée à l’absence de soins, la surpopulation carcérale – ou plutôt, le surenfermement de la population – fait des prisons des lieux hautement pathogènes. Tous les ans, des épidémies s’abattent sur les personnes incarcérées : tuberculose, gale… Le Covid-19, qui ne fera pas exception, révèle la criante indignité de la prison.

    Suspendre les parloirs ne protégera pas les prisonniers

    Face à cette épidémie, Nicole Belloubet, la ministre des tribunaux et des prisons, opte pour une mesure très brutale : la suppression des parloirs et de toute activité. Faute de pouvoir isoler les prisonniers en attribuant une cellule à chacun (70 651 prisonniers et prisonnières au 1er janvier pour 61 080 places dans des cellules le plus souvent collectives) ; faute de distribuer à toutes et tous des masques de protection, des tests et des solutions hydroalcooliques ; faute de confiner les matons qui continuent de rejoindre leurs familles chaque soir… l’État considère d’office que les prisonniers, les prisonnières et leurs proches ne seraient pas capables d’appliquer les fameux « gestes barrières ».

    Plus de shit, des possibilités de cantines (achats de produits de la vie courante) restreintes, plus d’activités, plus de parloirs, 22 heures sur 24 en cellule et déjà des promenades réduites dans certaines prisons. Celles et ceux qui sont enfermés sont à la fois en colère et inquiets : le peu de mouvements et de contacts qui rendent la détention supportable disparaissent du jour au lendemain sans qu’ils et elles se sentent protégés pour autant. Ces mesures sont ressenties comme absurdes et méprisantes parce que le prétendu « confinement » est totalement inapplicable à l’intérieur des prisons. Et ce n’est pas la générosité de la ministre (télévision gratuite, un maigre crédit téléphonique et une aumône de 40 € pour les indigents) qui va étouffer les craintes – et le feu.

    Des révoltes contre ces mesures

    Ces mesures n’empêcheront pas l’épidémie de se répandre. Elles ne servent qu’à donner des gages aux personnels de l’Administration pénitentiaire (AP), et notamment aux matons, en diminuant les mouvements à l’intérieur et le nombre de fouilles à effectuer ; et donc les contacts. Ils ont aussi peur du coronavirus que des mutineries : ils savent très bien que les prisons vont se transformer à la fois en cluster (foyer d’infection) et en cocotte-minute prête à exploser. Leur syndicat majoritaire (Force ouvrière) a déjà menacé d’user du droit de retrait, agitant l’exemple de l’Italie où, depuis le 8 mars, des émeutes ont éclaté dans des dizaines de prisons, causant la mort d’au moins 14 prisonniers et plusieurs évasions collectives. Sur les toits, les prisonniers crient « Libertà ! » et exigent l’indulto – l’amnistie.

    Quinze jours après, la révolte gronde dans toutes les prisons françaises avec chaque jour des dizaines de mouvements collectifs : refus de remonter de promenade, montées sur les toits, mutineries ; et déjà des matons qui tirent, comme à la maison d’arrêt de Grasse (Alpes-Maritimes) et au centre de détention d’Uzerche (Corrèze).

    Il faut vider les prisons

    C’est dans cette ambiance que la Contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), Adeline Hazan, se fonde sur la protection que l’État doit aux gens qui sont sous sa garde pour demander, le 17 mars, de « réduire la population pénale à un niveau qui ne soit pas supérieur à la capacité d’accueil des établissements », de « favoriser les sorties de prison et limiter les entrées » et « de procéder sans délai à la fermeture temporaire des centres et locaux de rétention administrative ». Du jamais vu.

    Le lendemain, un texte signé par des organisations qui vont de l’Observatoire international des prisons à l’Association nationale des juges de l’application des peines en passant par le Syndicat des avocats de France demande de « réduire drastiquement le nombre de personnes détenues ». Il énumère différentes manières de limiter les entrées : préférence aux peines alternatives, placement sous contrôle judiciaire plutôt qu’en détention provisoire, report de la mise à exécution des peines de prisons et limitation des comparutions immédiates, « particulièrement pourvoyeuses d’incarcérations ». Il demande également de faire sortir un maximum de personnes (en libérant les prévenus sous contrôle judiciaire, en multipliant les aménagements de peine, en anticipant les libérations en fin de peine et en suspendant des peines pour raison médicale). Les signataires suggèrent aussi d’augmenter les réductions de peine, voire de voter une loi d’amnistie. De mémoire de L’Envolée, on n’avait jamais vu ça non plus.

    Mais le plus fort reste à venir. Le 20 mars, la CGT pénitentiaire demande « un recours massif à la grâce individuelle pour le maximum de personnes incarcérées, en fonction du reliquat de peine restant et de la nature des infractions concernées ». Même s’ils ne peuvent pas tout à fait s’empêcher de jouer aux petits juges, ces surveillants envisagent la libération de presque 20 000 prisonniers condamnés à des peines de moins d’un an !

    Tout le monde dehors !

    Bon, on se calme, on reprend. Pour ce qui est des centres de rétention, le CGLPL le dit : tout le monde dehors. Pour ce qui est des prisons, on prend la calculette : 18 000 courtes peines + 20 000 prévenus en attente de jugement + 1 404 personnes en semi-liberté + 611 personnes en centre de peine aménagée + 20 000 prisonniers en centre de détention (régime soi-disant orienté vers la réinsertion, donc la sortie) + les malades (chiffres non fournis)… on arrive déjà à plus de 60 000 personnes à relâcher.

    Ajoutons simplement : les mineurs (804) + les plus de 60 ans et toutes les personnes qui ont déjà effectué des longues peines en dépassant les quinze ans d’enfermement… Bon an mal an, on y est : autant arrondir à 70 000 ! Soit l’amnistie générale ! Les prisonniers et les prisonnières l’exigent depuis vingt ans dans les colonnes de L’Envolée – avec un autre argumentaire, certes ; mais si là, tout le monde est d’accord, on ne va pas chipoter…

    Et ne plus remplir les prisons !

    Que tous ces gens s’entendent pour définir l’enfermement comme un risque sanitaire et fassent pression sur la ministre pour vider les prisons, même provisoirement, c’est historique. Malheureusement, on sait que ça ne suffira pas.

    Même face au péril sanitaire, l’impératif sécuritaire reste le maître mot : la machine pénale est pensée pour remplir les prisons, pas pour les vider. Nicole Belloubet le confirme dès le 20 mars en s’engageant à peine à « travailler sur (sic) les détenus malades et sur les personnes à qui il reste un mois de détention ». Elle finit par promettre 5 000 libérations – très loin du compte – en précisant qu’« il n’y aura pas d’amnistie, car il faut préserver la sécurité de la société ». Ben tiens !

    Quant aux quelques « mesures qui veillent à ne pas faire entrer de personnes supplémentaires en prison », elles sont contredites par un amendement – adopté par l’Assemblée nationale dès le 21 mars – qui fait du non-respect à quatre reprises des règles de confinement un délit puni de six mois d’emprisonnement. Cherchez l’erreur ! Le même jour, quatre hommes arrêtés pour ce motif étaient incarcérés à la prison de Villepinte (Seine-Saint-Denis) en attente de jugement pour « outrage et rébellion » et « mise en danger de la vie d’autrui »… Qui met la vie de qui en danger ?

    On le voit déjà dans toute la société : la coercition de la politique sécuritaire du gouvernement sera inversement proportionnelle à sa scandaleuse gestion sanitaire.

    Ça se fera aussi sur le dos des prisonniers à moins qu’ils et elles trouvent des moyens d’imposer leur libération.

    Force, courage et décontamination

    L’Envolée

    ***

    Messages et lettres de prison

    « À tous les frérots en prison : à partir du 19 mars, il faut qu’on bloque en promenade tous les jours jusqu’à que l’État accepte au minimum un parloir par semaine. Faut qu’on se fasse entendre bien plus haut que l’administration pénitentiaire : c’est l’État qui dirige. Il faut faire du bruit. Ils nous disent que c’est pour quinze jours alors qu’ils savent très bien que c’est parti pour plusieurs mois. Ils nous privent de la seule liberté qui nous reste : la visite de notre famille. Merci, et oubliez pas : l’union fait la force, ensemble on y arrivera. » Lenvolee.net, 18 mars.

    « Libérez un peu les prisons de la surpopulation carcérale ! On veut que les surveillants soient contrôlés à chaque entrée, parce que ça nous fait peur ; au moins leur fièvre parce que c’est eux qui vont nous le refiler. Tous les gens qui rentrent en prison aussi, qu’ils soient contrôlés à l’entrée, avec un registre. » Lenvolee.net, 19 mars.

    « Nos cantines n’arrivent pas, nos parloirs ont été suspendus. Personne ne se préoccupe de notre état de santé. On avait un co-cellulaire qui est parti, avec le masque, on l’a sorti à 8 heures du soir de la cellule. On ne sait pas pourquoi […]. Aujourd’hui nous sommes deux personnes encore dans la cellule. Nous présentons des symptômes de fièvre, le nez qui coule, et la gorge qui pique. […] L’administration trouve une seule solution :  “Vous vous étouffez pas ? Y a pas de souci à se faire !” […] J’appelle tous les détenus de la maison d’arrêt de Seysses à faire une révolution générale. » Maison d’arrêt de Seysses (Haute-Garonne), Iaata.info.

    « On est 3 dans une cellule de 9 m2. Ça fait une semaine qu’on a plus de parloir, qu’ils nous autorisent plus les promenades, plus rien. […] On a peur qu’un jour la porte s’ouvre plus, qu’on nous laisse mourir dans la cellule… Y a beaucoup de psychose qui commence à s’installer dans la prison. » Maison d’arrêt de Seysses, Mediapart.

     « Nous voulons un DÉPISTAGE pour chaque détenu ainsi que pour chaque membre de l’administration pénitentiaire. – Nous souhaitons que tous les agents pénitentiaires sans exception soient équipés de gants et de masques (ce sont eux les plus exposés au virus car ce sont eux qui rentrent et sortent de l’établissement). – Nous voulons être informés de l’évolution de cette situation : quand les parloirs seront-ils rétablis ? Qu’en est-il des cantines ? Qu’en est-il des sacs de linge ? Qu’en est-il des soins médicaux en cas de coronavirus ? – Et enfin, pour nous protéger, nous aimerions que chaque détenu ait du gel désinfectant et un masque à sa disposition (le minimum en mesures d’hygiène actuellement). »
    Revendications des prisonniers du centre de détention d’Uzerche (Corrèze) lors de la mutinerie du 22 mars.

    « Un  message qui s’adresse à l’État et à tous ceux qui régulent les pénitenciers de France : nous voulons un dépistage au cas par cas pour chaque détenu et membre de l’établissement pénitentiaire. Nous voulons que les agents soient équipés de masques car c’est eux qui entrent et sortent de la prison donc c’est bien eux qui nous ramènent le coronavirus puisque nous n’avons plus de parloir. Nous voulons plus d’informations sur cette situation : cantines, parloirs, sacs de linge, activités, car les seules informations qu’on a c’est à la télé. Nous voulons du gel hydro-alcoolique, des masques, du savon pour chaque détenu. Tout ce qu’on a c’est du gel douche Tahiti. On nous offre la télé et 40 € pour les indigents, waouh, quelles belles mesures par l’État ! S’il peut faire mieux ce serait pas mal, sinon ça va chauffer. » Centre pénitentiaire de Béziers (Hérault), 23 mars.

    ***

  • Lettre de Slim, prisonnier à Varennes-Le-Grand, le 28 mars 2020.

    Lettre de Slim, prisonnier à Varennes-Le-Grand, le 28 mars 2020.

    Vingt balles par ci, vingt balles par là, ils nous achètent comme des p’tits ados.

    lue à l’antenne le 3 avril 2020

    « Depuis le commencement du coronavirus, il n’y a aucune mesure de sécurité qui est prise, plusieurs cas avérés par un surveillant en scrèd. Ils les isolent, font comme si de rien n’était, ils les cachent. On ne nous dit rien. Les mecs, ils les isolent et après, on ne les voit plus. Ils ont été testés mais on ne nous a pas dit le résultat. Ils les changent d’étage.

    La moitié des surveillants n’utilise pas de gants, et les masques sont très peu utilisés, on dirait que c’est laissé au bon vouloir de chacun. Ils ne respectent pas le mètre de distance.

    La seule activité autorisée c’est le sport, par groupe de 20, uniquement dehors sur le terrain de foot. Ils ont envoyé un malade avec nous au sport et après ils l’ont confiné.

    Franchement, si on est malade, c’est mieux de ne pas le dire car ils ne veulent pas nous aider. Ils vont nous isoler c’est tout. De toute façon on n’a aucune info.

    Il y a eu un blocage il y a une semaine, ça a duré un moment. Ils ont fait venir l’ERIS. Ils sont passés en comparution immédiate, ils ont pris 6 et 9 mois de peine.

    Ils ne nettoient pas les coursives. Ils se protègent eux, on ne les voit pas trop. Il n’y a plus de fouilles au corps. On a un peu la trouille, on voit à la télé ce qui se passe dehors. On a du savon, mais on a un problème de cantine, là par exemple j’ai pas eu le pack de bouteilles d’eau que j’avais demandé en début de semaine. Si on n’a plus d’eau, qu’on peut plus avoir de savon, on fait comment? Aucune précaution n’est prise pour la nourriture, ceux qui servent la gamelle, ils n’ont pas de masque. Nous on ne mange plus la gamelle du coup. On a des réserves, mais ça va pas durer éternellement si y’a plus de cantine. Plus de parloir du tout depuis le début du confinement. Ça va pour l’instant y’a encore du cannabis, mais d’ici une semaine ça va être le bordel. Ils nous ont donné des petits cadeaux pour nous calmer. Vingt balles par ci, vingt balles par là, ils nous achètent comme des p’tits ados. »

    SLIM

  • Emission du 27 mars 2020

    Emission du 27 mars 2020

    L’envolée – émission du 27 mars 2020

    Cette émission est enregistrée à distance le jeudi 26 mars.

    • Une semaine de confinement en prison : fin des parloirs, scandale d’État.
    • Ordonnances d’application des peines : la carotte.
    • Une prison sur 4 en mutinerie, et ça continue.
    • Les matons demandent des confinements en cellule plutôt que de protéger les prisonniers.
    • Préconisations Covid-19 malgré la cantine réduite  »corona ».
    • Des nouvelles des prisons pour étrangers (Mesnil Amelot, Oissel, etc)

    Face à la gravité de la situation, à partir du lundi 23 mars, L’Envolée va diffuser à 19h une émission quotidienne d’un quart d’heure sur FPP (106.3 Mhz sur la bande FM à Paris) pour faire circuler l’information sur ce qui se passe dans les prisons françaises. Nous y lirons les messages qui nous seront envoyés au 07.52.40.22.48. Nous maintenons par ailleurs l’émission du vendredi, entre 19 heures et 20 heures 30.


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  • Flash info quotidien du 26 mars 2020

    • Lecture d’un témoignage d’un prisonnier de Villeneuve-lès-Maguelone
    • Retour sur la révolte de Béziers et témoignage d’un prisonnier de là-bas
    • Transferts disciplinaires à Uzerches en  »bus scolaires »
    • Des nouvelles des luttes dans les prisons pour étrangers (CRA) : grève de la faim à Vincennes, Oissel…

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Nous demandons à toutes les radios locales de diffuser largement ce bulletin.
    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relaierons les actions collectives et individuelles dont vous nous informerez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.

    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer. Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48. Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur Instagram, Twitter, FB & Snapchat.

  • Flash info quotidien du 25 mars 2020

    Flash info quotidien du 25 mars 2020

    • Annonce de la ministre des tribunaux et des prisons : 5000 libérations pour « désengorger » les prisons françaises ?
    • Suite aux révoltes du CD d’Uzerches, 340 transferts
    • Après la révolte du CD de Béziers, des peines « pour l’exemple »
    • Crise sanitaire, et tant de transferts disciplinaires
    • Répression dehors : jusqu’à 6 mois de ferme
    • Téléphones en détention : dans la plupart des prisons de France, saturation
    • Nouvelles de la prison pour étrangers (CRA) de Vincennes, grève de la faim en cours
    • Témoignages de grévistes de la faim du bâtiment 1 au CRA de Vincennes (sur abaslescra.noblogs.org)

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Nous demandons à toutes les radios locales de diffuser largement ce bulletin.
    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relaierons les actions collectives et individuelles dont vous nous informerez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.

    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer. Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48. Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur Instagram, Twitter, FB & Snapchat.

  • Flash info quotidien du 24 mars 2020

    Flash info quotidien du 24 mars 2020

    Emission enregistrée le lundi 23 mars à 17h.

    • Diffusion de prises de paroles de prisonniers d’un établissement d’ile de France, de Béziers et de Seysses.
    • Rapide retour sur les événements à la prison de Uzerche

    Face à la gravité de la situation, à partir du lundi 23 mars, L’Envolée va diffuser à 19h une émission quotidienne d’un quart d’heure sur FPP (106.3 Mhz sur la bande FM à Paris) pour faire circuler l’information sur ce qui se passe dans les prisons françaises. Nous y lirons les messages qui nous seront envoyés au 07.52.40.22.48 ou sur les réseaux (facebook, snap, insta, twitter). Nous maintenons par ailleurs l’émission du vendredi, entre 19 heures et 20 heures 30.


    Podcast (clic droit –> « enregistrer la cible du lien sous »)


  • Révoltes et luttes pour la liberté dans les CRA – Actualisé au 22 mars

    Révoltes et luttes pour la liberté dans les CRA – Actualisé au 22 mars

    Nous relayons, ici, des nouvelles de la situation dans les prisons pour étrangèr.e.s en reproduisant un texte paru sur abaslescra.noblogs.org daté du 22 mars qui rassemble des informations sur ce qui se passent dans les centres de rétentions depuis quelques jours, mais aussi des informations pour celles et ceux qui sont dehors et qui veulent apporter leurs solidarité aux prisonniers en centre de rétention notamment quelques conseils pour appeler les cabines en centre de rétention.


    Alors que d’un coté certain·e·s retenu·e·s sont peu à peu libéré·e·s, les préfectures ne sont pas pour autant dans une politique de fermeture des CRA face aux risques de l’épidémie en cours.

    Si certains CRA libèrent assez rapidement sur ordonnance du JLD ou décision de la pref, dans d’autres centres, JLD et préfectures restent opposés aux mises en liberté (comme à Rennes, Coquelles ou Perpignan), et de nombreuses personnes sont encore enfermées sans savoir si elles seront ou non libérées dans les prochains jours… A Coquelles, CRA particulièrement sur peuplé au moment du début de l’épidémie, les demandes mise en liberté déposées par FTDA ont été examinées par le JLD de Boulogne-sur-Mer. Les retenus du centre ont été progressivement libérés les 19, 20 et 21 mars. A présent il ne reste plus que deux personnes au centre, lesquelles doivent passer au JLD aujourd’hui, 22 mars, selon l’administration. »

    Ailleurs, beaucoup de CRA sont utilisés pour ré-enfermer les personnes qui sortent de taule. C’est le cas notamment du CRA de Bordeaux qui a été annoncé vide mais que la préfecture à ré-ouvert dans les heures suivantes pour y transférer d’ancien·e·s détenu·e·s. Au CRA de Metz la situation est similaire. A la prison pour étranger.e.s de Marseille, la rumeur de la fermeture du centre de rétention a tourné toute la semaine : c’était pour samedi, puis pour lundi… Les dernières infos semblent plutôt dire le contraire : il ne va pas fermer et des personnes continuent à y être enfermées. Si la plupart des prisonniers ont été libérés, certains y sont encore enfermés aujourd’hui. Ces derniers jours, de nouveaux prisonniers sont arrivés, tous sortants des différentes prisons de la région : Luynes, à Aix, ou la Farlède à Toulon, par exemple.
    Les deux derniers retenus du CRA de Coquelles y ont également été transférés à l’issue de leur peine de prison.

    Les aller-retours CRA-prison-CRA étaient déjà bien connus mais aujourd’hui cela parait quasi systématique pour les personnes qui sortent de taule. Si certaines y reste quelques jours avant de sortir libres, d’autres, pas forcément suite à de plus longues peines, y restent prisonnières ou bien sortent avec des assignations à résidences strictes (pointage quotidien). En effet le gouvernement a modifié par décret le premier décret du 16 mars qui réglementait les permissions de sortir de chez soi, réaffirmant que les personnes assignées à résidence devaient continuer de pointer même pendant cette période de confinement.

    En finir avec la bouffe et l’hygiène dégueulasses ainsi que le mépris des médecins et les refus de soins sont des revendications constamment portées par les retenu·e·s en lutte, bien avant la crise du Covid-19. Actuellement, la situation empire d’avantage et les retenu·e·s dénoncent les conditions sanitaires alors que dans certains CRA le nettoyage n’est plus fait et la qualité des repas reste toujours épouvantable (dans certains CRA, la nourriture chaude n’était plus autorisée mais seulement des repas froids servis par les flics). L’absence de l’OFFI rend impossible l’achat de cartes sim, de cigarettes, etc. L’arrêt des visites prive également les retenu·e·s des soutiens affectif et matériel de leurs proches. Les prisonnièr·e·s qui restent enfermé·e·s sont encore plus isolé·e·s par la situation actuelle : « On n’est plus nombreux du tout, donc avec les keufs c’est encore pire. »

    Les prisonnièr·e·s se révoltent aussi face à la situation toujours plus exécrable des soins dûe à l’absence des médecins. En effet, dans certains CRA les médecins ne se déplacent plus et l’équipe médicale est réduite à une pharmacie qui distribue quelques médicament, voire est complètement absente. Pire, les retenu·e·s qui signalaient des symptômes similaires à ceux du covid-19 ont été placés à l’isolement dans plusieurs CRA. Ielles sont dès lors doublement enfermé·e·s au lieu d’être pris en charge par l’équipe médicale. Leurs co-retenu·e·s n’ont pas eu non plus de visite médicale. Les flics quant à eux, entrent et sortent du CRA sans aucun contrôle de leur température, ni
    aucune autre précaution.

    Les prisonnièr·e·s dénoncent la coupure brutale de leur traitements médicaux ou encore le mépris des médecins face à des situations de danger et bien sur l’absence totale de mesures en lien avec l’épidémie. Tou·te·s réclament une libération immédiate de tou·te·s les retenu·e·s ! Pour appuyer des revendications, les luttes continuent, à la fois des luttes individuelles, (un incendie de cellule a eu lieu au CRA de Perpignan le 20 mars), mais aussi collectives. Au CRA de Vincennes ou il reste encore une trentaine de prisonniers dans chacun des deux bâtiments (un 3e bâtiment avait été rendu inutilisable par l’incendie du 4 février) une grève commune aux retenus des deux bâtiments est en cours en ce moment. Elle a été initiée par les prisonniers du bâtiment 1 samedi soir (21 mars) puis suivie aujourd’hui par les retenus du bâtiment 2B.

    Voici plusieurs communiqués et témoignages écrits par des retenus de plusieurs CRA partout en France, à faire circuler au max !


    La situation dans plusieurs CRA
    en France
    à l’époque du coronavirus

    Alors que la gestion de l’urgence de l’épidémie de coronavirus s’étend partout en France, avec l’imposition du confinement et les contrôles de police dans les rues, à l’intérieur des lieux d’enfermement la violence et la répression de l’État se font de plus en plus dures. Et c’est les plus précaires qui seront le plus touché: celleux qui sont à la rue et/ou qui n’ont pas de papiers.

    Dans les prisons et dans les centres de rétention administrative interdiction des parloirs et toute autre activité collective, les mesures sanitaires prisent sont ridicules, et il n’y  aucune information donnée aux personnes enfermées. Tout ça alors même que depuis la diffusion massive du Covid-19, plusieurs pays ont fermé leurs frontières aux avions venus de France, empêchant les déportations, et laissant comme seule fonction au CRA d’être des prisons.

    Dans les tribunaux, alors que la plupart des audiences a été annulée et plusieurs la majorité des avocat.e.s arrêtent de s’y rendre, les JLD et les comparutions immédiates continuent d’avoir lieux, la preuve que les rêves d’enfermement de l’État vont bien au-delà du confinement pour contenir le virus.

    Certaines associations humanitaires qui travaillent dans les centres (Cimade, Assfam, France Terre d’Asile, Forum Réfugiée, l’Ordre de Malte) ont arrêté de venir dans les CRA. Les personnels de nettoyage ne sont plus dans les centres, et dans plein de batiment y a plus de savons disponible pour les prisonnier.e.s. Dans la plupart des centres de rétentions y a plus ou quasiment plus l’OFFI (Office français de l’immigration et de l’intégration) donc plus d’achat de clopes ou du crédit pour téléphone. L’infirmerie et les médecins continuent de mépriser les prisonnièr.e.s retenu.es, les flics se tiennent à des mètres de distance d’eux, alors qu’on sait bien que les seuls qui sortent du centre et qui peuvent ramener le virus à l’intérieur c’est bien les flics…

    Face à tout ça les prisonnier.e.s n’arrêtent pas de lutter et résister par plein de moyens différents. Le dimanche 15 puis le lundi 16 mars, à Vincennes, Mesnil-Amelot, Lyon, et Lille-Lesquin les prisonnier.es se mettent en grève de le faim. Dans certains centres il y a aussi eu des départs de feu, des évasions collectives, des blocages et du bordel en tous genre (comme à Metz).

    Iels dénoncent le manque d’hygiène, pas de masques ni de gants pour les flics ni pour elleux, la violence de la part de la police et le mépris des médecins. Iels demandent la libération de tout le monde.


    Voici plusieurs communiqués et
    témoignages publiés depuis le dimanche 15 mars, à faire circuler !

    Communiqué des prisonniers de Mesnil-Amelot :
    CRA2 :https://abaslescra.noblogs.org/de-toute-facon-le-resultat-pour-nous-cest-la-misere-communique-de-prisonnier-du-cra2-du-mesnil-amelot/
    CRA3 :https://abaslescra.noblogs.org/vraiment-on-nous-a-oublie-ici-comminuque-de-greve-de-la-faim-des-retenus-mesnil-amelot/

    Communiqué des prisonniers du centre de rétention de
    Lille-Lesquin :

    https://abaslescra.noblogs.org/on-prefere-mourir-de-faim-que-de-cette-merde-communique-des-prisonniers-du-centre-de-retention-de-lille-lesquin-du-15-mars/

    Communiqué de prisonniers du cra 1 de Vincennes le 16 mars :
    https://abaslescra.noblogs.org/greve-de-la-faim-et-foutage-de-gueule-paroles-de-linterieur-du-cra-de-vincennes/

    Témoignage d’un prisonnier de Lyon St Ex le 17 mars:
    https://crametoncralyon.noblogs.org/temoignage-au-cra-de-lyon-st-ex-greve-de-la-faim-face-a-la-suppression-des-visites-et-des-audiences-et-la-crainte-des-prisonnier-es-face-au-coronavirus/

    Lettre collective de prisonniers du CRA de Vincennes le 19 mars :
    https://abaslescra.noblogs.org/au-cra-de-vincennes-les-prisonniers-sont-encore-plus-isoles-et-encore-moins-en-securite/

    Témoignage d’un prisonnier du CRA de Bordeaux le 20 mars :
    https://abaslescra.noblogs.org/ils-ont-endormis-tout-le-monde-en-disant-que-le-cra-etait-ferme-temoignage-dun-prisonnier-du-cra-de-bordeaux-toujours-ouvert/

    Témoignage de deux prisonnier du CRA de Oissel du 20 mars 2020:
    https://abaslescra.noblogs.org/il-reste-des-gens-et-tous-ils-viennent-de-prison-des-nouvelles-de-la-situation-a-la-prison-de-oissel/


    Après la grande journée de luttes du 16 mars, ça reste très chaud. La bonne nouvelle est que pas mal de prisonniers-ères ont été libéré.e.s depuis mardi dans plusieurs centres. Notamment les personnes qui passent devant le-la juge, celles qui ont pu payer un.e. avocat.e, et celles qui sont en contact avec les associations qui bossent dans les centres et qui ont demandé la mise en liberté des prisonniers-ères. Mais les autres prisonniers-ères restent enfermée dans des conditions qui étaient dégueulasses bien avant le virus, et comme si la situation n’était déjà pas assez grave, les keufs continuent de provoquer les prisonniers-ères, font circuler des rumeurs, font péter des cables.

    Les keufs ont fait beaucoup tourner des rumeurs de libérations de tous les prisonniers a Vincennes (et dans d’autres cra) ce lundi avant d’arrêter d’en parler. De ce que disent les prisonniers du CRA1 de Vincennes, il reste encore une trentaine de personnes enfermées là bas;. Alors que dans certains centres il y a des libérations, d’autres continuent d’expulser vers les quelques destination ou il y a encore des vols, voire même d’enfermer de nouvelles personnes : au Mesnil-Amelot le 16 et le 17 mars encore, au matin, des nouvelles personnes sont arrivées au centre. Apparemment, ce sont surtout de personnes qui sortent de taule et sont envoyées directement au CRA. Ainsi la peine pour les sans-pap est prolongée de trois mois de plus, et avec le risque de choper le virus en plus !

    À Bordeaux une action collective au tribunal a permis la libération de tous les retenus du CRA, de même pour les CRA de Nîmes et Montpellier qui sont en cours de se vider ! A Toulouse une action du même genre serait en cours pour les 62 prisonnier.e.s. A Rennes, toutes les demandes de remises en liberté ont été refusé ce mercredi 18 mars. À Palaiseau, Strasbourg, Hendaye, Oissel, Plaisir les gens commencent à sortir, vu qu’avec la fermeture des frontières iels peuvent pas être déporté.e.s. Dans certains CRA, à  Hendaye comme à Strasbourg, des personnes ont été transférées d’un centre à l’autre.

    Dans d’autres centres la situation reste tendue, à Calais l’administration  du centre est contre les libérations, soit disant pour protéger les personnes et pour éviter que les retenus une fois sortis s’échappent en Angleterre ou en Belgique. Quelques personnes ont été libérées entre le mardi 17 mars et le mercredi 18 mais il reste beaucoup de prisonnier.e.s à l’intérieur.
    Des rafles ont eu lieu le weekend dernier, des personnes sur place disent que c’est l’hallu totale, le CRA est surpeuplé, des matelas sont mis par terre dans les cellules, 2 algériens ont été déportés vers l’Algérie et un congolais vers la République du Congo. L’administration bloque l’accès aux dossier et refuse de communiquer la liste des personnes présentes et les arrêtés. Le tribunal libère au compte-goutte…


    N’importe qui peut discuter avec les prisonnier-es en CRA en appelant les cabines.
     
    En ce moment encore plus que d’habitude, vous pouvez appeler les cabines des CRA pour témoigner de votre solidarité. Si vous ne l’avez jamais fait et que vous vous demandez quoi dire, voilà quelques idées :
     
    •      Expliquer que vous êtes à l'extérieur et que vous avez vu passer des nouvelles sur la situation dans le CRA
    •      Expliquer que vous êtes solidaires et que vous appelez pour prendre des nouvelles ; discuter, c'est toujours bien de montrer qu'à l'extérieur il y a du soutien et qu'on oublie pas les prisonnier-es ; ne pas hésiter à préciser que vous n'êtes ni avocat, ni journaliste, ni asso ou flic car parfois c'est compliqué de se présenter
    •      Prendre des infos : combien de personnes reste-t-il dans le CRA ? Y a t-il des libérations régulières ? est-ce que les demandes de mise en liberté sont acceptées par le juge ? quelle est la situation dans le CRA ? et nous envoyer ces infos si vous le souhaitez à
      abaslescra@riseup.net
    •      Proposer à la personne de publier son témoignage sur internet : si elle est d'accord, lui proposer de prendre en note son témoignage (vous pouvez aussi l'enregistrer via la fonction enregistreur de votre
      téléphone ou de votre ordinateur, afin d'être sûr-e de bien noter tout ce que la personne dit). Vous pouvez ensuite publier le témoignage dans vos réseaux, sites d'infos locaux, et/ou nous l'envoyer à abaslescra@riseup.net pour publication sur le blog. Précision : pour nous, c'est important de publier la parole directe des prisonniers, en la médiant le moins possible ; on on préfère donc les témoignages directs plutôt que les textes écrits par des personnes extérieures, même s'ils s'inspirent d'échanges avec les prisonnier-es.
    •     Proposer à la personne de publier un témoignage
      collectif/un communiqué : c'est notamment bien lorsqu'il y a des mouvements de révolte collectifs à l'intérieur comme des grèves de la faim, ou bien les prisonnier-es peuvent avoir envie de se mettre
      d'accord sur plusieurs points qu'ils aimeraient communiquer à l'extérieur, plutôt qu'un témoignage individuel. Dans ce cas, vous pouvez par exemple proposer de rappeler plus tard et prendre en note le
      texte, puis le publier dans vos réseaux/sites d'infos locaux, et/ou nous l'envoyer à abaslescra@riseup.net
    •     Si vous le souhaitez, prendre le numéro de la personne à qui vous avez parlé (les téléphones sans appareil photo sont autorisés dans les CRA, des prisonnier-es ont donc parfois des téléphones mais
      généralement sans accès internet) pour prendre des nouvelles régulièrement

    Numéro des cabines en CRA (pour joindre les retenu.e.s) et numéro des associations dans les centres / informations trouvées sur le site du GISTI

    Des associations sont présentes en rétention qui peuvent parfois informer les personnes retenues. Elles sont plusieurs à assurer cette fonction. Elles sortent des rapports tous les ans sur la situation dans les centres et locaux de rétention administrative.

    CRA en IDF Contacts association Contacts numéros de cabines
    Mesnil-Amelot CRA n°2 La Cimade :

    01.60.36.09.17 ou 01.60.14.16.50

    Fax : 01.60.54.17.42

    Bâtiment 9 : 01.60.54.16.56 / 57

    Bâtiment 10 : 01.60.54.16.53 / 55

    Bâtiment 11 : 01.60.54.16.51 / 52

    Bâtiment 12 : 01.60.54.16.49 / 50

    Bâtiment 13A1 (femmes) : 01.60.54.16.48

    Bâtiment 13A2 (femmes) : 01.60.54.16.47

    Bâtiment 13B1 (familles) : 01.60.54.16.46

    Bâtiment 13B2 (familles) : 01.60.54.16.46

    Bâtiment 13B3 (familles) : 01.60.54.27.89

    Mesnil-Amelot CRA n°3 La Cimade :

    01.64.67.75.07 ou 01.84.16.91.22

    Fax : 01.64.67.75.54

    Bâtiment 3 : 01.60.54.27.84 / 78

    Bâtiment 4 : 01.60.54.27.76 / 01.60.54.26.03

    Bâtiment 5 : 01.60.54.26.02 / 01.60.27.64.94

    Bâtiment 6 : 01.60.27.64 88 / 91

    Palaiseau FTDA :

    01.69.31.65.09

    Fax : 01.60.10.28.73

    01.60.14.90.77 / 01.69.31.29.84 /
    01.69.31.17.81
    Paris-Vincennes CRA n°1 Groupe SOS / Assfam :

    01.43.96.27.50

    Fax : 01.43.76.64.04

    01.45.18.02.50 / 59.70 / 12.40

    Extension du CRA 1 : 01.43.96.02.68 / 59.39

    Paris-Vincennes CRA n°2 Groupe SOS / Assfam :

    01.49.77.98.75

    Fax : 01.43.53.02.57

    01.48.93.69.47/69.62/90.42
    Paris-Vincennes CRA n°3 Groupe SOS / Assfam :

    01.49.77.98.51

    Fax : 01.43.53.03.24

    01.43.76.50.87 / 01.48.93.99.80 /
    91.12
    Plaisir FTDA :

    01.30.07.77.68

    Fax : 01.30.55.32.26

    01.34.59.49.80
    CRA par région Contacts association Contacts numéros de cabines
    Bordeaux La Cimade :

    05.57.85.74.87

    Fax : 05.56.45.53.09

    05.57.01.68.22

    05.57.26.87.09

    Coquelles FTDA :

    03.21.85.28.46

    09.60.05.10.51

    03.91.91.16.01

    Fax : 03.21.85.88.94

    03.21.00.91.55

    03.21.00.82.16

    03.21.00.96.99

    Guadeloupe La Cimade :

    05.90.46.14.21

    Fax : 05.90.46.14.21

    05.90.20.42.93 (hommes)

    05.90.28.60.10 (femmes)

    Guyane La Cimade :

    05.94.28.02.61

    Fax : 05.94.28.02.61

    05.94.37.78.34 (hommes)

    05.94.37.78.73 (femmes)

    Hendaye La Cimade :

    09.72.46.45.89

    Fax : 09.72.35.32.26

    05.59.15.34.19 et 05.59.15.34.20
    (hommes)

    05.59.15.34.21 (femmes)

    Lille-Lesquin Ordre de Malte :

    03.20.85.25.59

    Fax : 03.20.85.24.92

    Hall : 03.20.44.74.13

    Zone A : 03.20.32.76.20

    Zone B : 03.20.32.70.53

    Zone C : 03.20.32.75.31

    Zone F : 03.20.32.75.82

    Lyon-Saint-Exupéry Forum réfugiés – Cosi :

    04.72.23.81.64

    04.72.23.81.31

    Fax : 04.72.23.81.45

    Zone Nord : 04.72.22.09.19

    Zone Ouest : 04.72.22.08.18

    Zone Famille : 04.37.46.27.15

    Marseille Forum réfugiés – Cosi :

    04.91.56.69.56

    04.91.81.87.12

    Fax : 04.91.53.97.23

    04.91.67.94.06

    04.91.81.53.12

    04.91.81.45.89

    04.91.67.93.29

    04.91.81.17.58

    04.91.81.39.54

    04.91.42.34.86

    04.91.63.13.05

    04.91.67.41.56

    Mayotte Solidarité Mayotte :

    02.69.60.80.99

    06.39.21.64.81

    Fax : 02.69.62.46.55

    Z1 : 02.69.63.68.74

    Z2 : 02.69.63.68.73

    Z3 : 02.69.63.68.78

    Z4 : 02.69.63.68.72

    Z5 : 02.69.63.68.75

    Z6 : 02.69.63.68.76

    Metz Orde de Malte :

    03.87.36.90.08

    Fax : 03.87.50.63.98

    Zone femme et famille :
    03.87.18.16.55

    Zone homme : 03.87.18.16.63

    Zone 3 : 03.87.18.16.66

    Zone 4 : 03.87.18.16.64

    Nice Forum réfugiés – Cosi :

    04.93.55.68.11

    04.93.56.21.76

    Fax : 04.93.55.68.11

    04.93.55.84.68

    04.97.08.08.23

    Nîmes Forum réfugiés – Cosi :

    04.66.38.25.16

    Fax : 04.66.37.74.37

    Zone A1 : 04 66 67 08 10 et 04
    66 36 09 35

    Zone B0 : 04 66 26 01 08

    Zone B1 : 04 66 87 08 15 et 04 66 06 65 01

    Zone C0 : 04 66 28 03 63

    Zone C1 : 04 66 06 64 01 et 04 66 38 08 72

    Zone d’accès contrôlé : 04 66 64 06 73 et 04 66 29 09 46

    Perpignan Forum réfugiés – Cosi :

    04.68.73.02.80

    Fax : 04.68.73.12.10

    Zone B3 : 04 68 52 16 32

    Zone B4-5 : 04 68 84 04 36

    Zone B6-7 : 04 68 73 01 91

    Rennes La Cimade :

    02.99.65.66.28

    Fax : 02.99.65.66.07

    H1/H2 : 02 99 35 64 60

    H3/H4 : 02 99 35 28 97

    H5 : 02 99 35 13 93

    H6 (femmes/familles) : 02 99 35 64 59

    La Réunion La Cimade :

    02.62.40.99.73

    Fax : 02.62.40.99.80

    02.62.97.25.77
    Rouen-Oissel FTDA :

    02.35.68.75.67

    Fax : 02.35.68.75.67

    Zone hommes : 02 35 68 61 56 /
    77 09

    Zone femmes/familles : 02 35 69 11 42

    Sète Forum réfugiés – Cosi :

    04.67.74.39.59

    Fax : 04.99.02.65.76

    04.67.53.61.60

    04.67.53.61.41

    Strasbourg Ordre de Malte :

    03.88.39.70.08

    03.88.39.36.73

    Fax : 03.88.84.83.65

    Module B : 03 88 67 39 92

    Module C : 03 88 67 29 94

    Module D : 03 88 67 19 72

    Module E : 03 88 67 41 25

    Toulouse La Cimade :

    05.34.52.13.92

    05.34.52.13.93

    Fax : 05.34.52.12.07

    Secteur A (hommes) : 05 34 52 11
    06

    Secteur B (femmes) : 05 34 52 11 05

    Secteur C (familles) : 05 34 52 11 02

    Secteur D (hommes) : 05 34 52 11 03

    Secteur E (hommes) : 05 34 52 11 01

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