Suite à la mobilisation des prisonnières de la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis, un rassemblement de solidarité est prévu samedi 16 avril à 13h00 devant la prison !
Catégorie : Événements & communiqués
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Lettre ouverte sur la situation de Kamel Bouabdallah (collectif Kamelibre)
Kamel Bouabdallah, 28 ans, en prison depuis l’âge de 15 ans, libérable en 2044… est désormais enfermé à l’UHSA (Unité Hospitalière Spécialement Aménagée) du Vinatier – unité pénitentiaire au sein d’un hôpital psychiatrique. Il est actuellement enfermé à l’unité C « d’accueil et de soins intensifs » destinée à la gestion des « crises » et des « malades psychiatriques difficiles » et/ ou ayant des « troubles importants du comportements » : chambre d’isolement, contention, portes des cellules fermées, impossibilité de circuler sans personnel soignant… La « cour » y est semblable à une « cour » de quartier disciplinaire : un cube de béton de 20m2 avec des grillages au dessus. Les surveillants pénitentiaires s’occupent des parloirs, du courrier… et des « démonstrations de force » (type ERIS) lors d’intervention en « zone de soin », à la demande des infirmiers.
Kamel souhaite que les gens soient nombreux à venir le soutenir lors de son procès à la cour d’appel de Grenoble le 20, 21 et 22 juin 2016. Nous espérons qu’il sera bientôt transféré à la Maison d’arrêt de Varces (Grenoble). Actuellement il a vraiment besoin de soutien. Si vous souhaitez lui écrire : Kamel Bouabdallah, n° d’écrou 39126, Maison d’arrêt, 38760 Varces-Allières-et-Risset ou à l’adresse mail de son collectif de soutien : Kamelibre.collectif@gmail.com
Vous pouvez écouter l’interview de Rosa, membre du collectif Kamelibre, dans l’émission L’Envolée du 12 février 2016 (voir ici).
En attendant, nous publions ici la lettre adressée par ses proches au responsable de l’unité C de l’UHSA, au responsable de l’UHSA et au chef du pôle Santé Mentale des Détenus – Psychiatrie Légale du Centre Hospitalier le Vinatier :
Marseille, le 9 février 2016
Madame, Messieurs,
Nous vous écrivons pour vous faire part de notre inquiétude concernant Monsieur Kamel Bouabdallah, né le 17 novembre 1987, actuellement pris en charge dans votre service, au sein de l’Unité Hospitalière Spécialement Aménagée.
Incarcéré à la Maison d’arrêt de Grenoble – Varces, Monsieur Bouabdallah a été transféré le 30 janvier 2016 au centre hospitalier du Vinatier. Il venait d’apprendre l’imminence de la date de son procès en appel aux assises, le 20 juin. Ré-enfermé depuis cinq ans et sachant qu’il encoure une peine de 30 ans de réclusion, on peut aisément comprendre que cette information tant attendue l’ait secouée et qu’il ait ressenti le besoin d’être aidé.
Le samedi 6 février, sa mère et sa sœur ont pu lui rendre visite à l’UHSA. Elles ont été très choquées de voir l’état dans lequel se trouvait leur proche, n’arrivant même plus à parler ou à effectuer les gestes les plus simples.
En plus des effets secondaires inconfortants, il est probable qu’une dose trop élevée de médicaments provoque ce ralentissement des perceptions et des réactions, cette confusion dans l’espace et le temps. Une médicamentation à outrance, loin d’être une solution thérapeutique idéale, risque d’avoir des conséquences dramatiques, pour son état de santé, son estime de soi, mais aussi concernant sa situation juridique et donc son avenir. A seulement quelques mois de son procès, il est essentiel que Kamel Bouabdallah puisse préparer sa défense avec l’entièreté de ses capacités intellectuelles et cognitives.
Par la présente, nous vous prions de bien vouloir tenir compte de cette situation lors de l’administration de soin à l’intéressé et en conséquence, de baisser les doses de traitement chimiques et d’encourager les alternatives thérapeutiques aux médicaments.Malgré sa difficulté à parler, Monsieur Bouabdallah a exprimé son souhait de quitter l’hôpital, ce qui rend peu probable le fait que les soins prodigués à l’intéressé l’ait été avec son entière approbation et sans aucune contrainte.
Il nous semble judicieux que l’hospitalisation de Kamel Bouabdallah puisse être levée le plus rapidement possible afin qu’il puisse retourner en maison d’arrêt où il pourra bénéficier de l’appui de ses conseils, Maître Lévy-Soussan et Maître Girault, tous deux exerçant à Grenoble.Nous vous remercions de bien vouloir faire en sorte que notre proche puisse retrouver la dignité et la force nécessaire pour traverser les dures épreuves qui l’attendent.
Veuillez recevoir nos cordiales salutations,
Famille et amis de Kamel Bouabdallah.
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Rencontres-discussions en Rhône-Alpes
Parce que les combats des prisonniers d’hier permettent de comprendre les mobilisations et les revendications actuelles,
Soirée discussion autour de 2 ouvrages anticarcéraux
- le jeudi 28 janvier à partir de 19h30, librairie Un petit noir, 57 montée de la grande côté (Lyon1er)
- le vendredi 29 janvier à partir de 19h, espace social autogéré la Gueule noire, 16 rue du mont, à Saint-Etienne.
Grâce à la magie des ondes, retransmission de la rencontre en direct, le jeudi 28 dès 20h dans l’émission la Petite cuillère sur Radio Canut (102.2 fm) et en simultané sur Radio Dio (89.5 fm) à Saint-Etienne.
Beau comme une prison qui brûle
un livre de Kyou
Le 16 avril 1988, la prison d’Ensisheim flambait. La presse et la justice ne voulurent voir dans cette révolte spectaculaire qu’une explosion parmi d’autres qui valut à cinq détenus quatre ans de prison supplémentaires. Cette mutinerie est pourtant restée ancrée dans la mémoire carcérale. Jamais, depuis les grandes révoltes de 1974, un établissement pénitentiaire n’avait été détruit avec tant de ferveur. Jamais les initiateurs d’une mutinerie n’avaient revendiqué leurs actes avec autant de constance et de dignité. Rarement l’institution pénitentiaire elle-même n’avait été à ce point remise en cause.
Pour la première fois, l’un des principaux acteurs de la révolte d’Ensisheim en raconte la genèse, le déclenchement et l’embrasement. « Beau comme une prison qui brûle » constitue un témoignage authentique, précis et plein d’humour. Près de trente ans après les faits, il résonne comme une ode à la révolte et à la liberté et rappelle que certains incendies ne s’éteignent jamais.A ceux qui se croient libres
un livre de Nadia MénengerCe recueil de lettres et de témoignages retrace une vie passée principalement derrière des barreaux… Né en 1955, Thierry Chatbi a connu la maison de correction dès l’enfance, puis dans des centres pour jeunes détenus pendant son adolescence. Par la suite, il a été enfermé dans des maisons d’arrêt avant d’aller pourrir dans des centrales de haute sécurité. Sa singularité, c’était sa lucidité ; il savait ce monde gouverné par et pour les nantis et ne voulait pas trimer pour quelques miettes. Très jeune, il a opté pour l’illégalité, au risque d’être enfermé.
Thierry Chatbi a payé ce choix au prix fort : plus de 25 ans de prison. Son refus de se faire exploiter s’est mué en refus de se soumettre à l’administration pénitentiaire. Il a pris une part active aux mouvements de prisonniers des années 1980. Son engagement l’a conduit à passer plus de treize ans dans les quartiers d’isolement, dont il n’a cessé de dénoncer l’existence.
Thierry Chatbi avait une haute idée de la liberté. À tel point qu’après son ultime sortie de prison, il s’est suicidé en 2006, préférant la mort au renoncement.
On trouvera dans cet ouvrage des textes de Thierry Chatbi adressés à des journaux et à des émissions de radio, ainsi qu’une correspondance avec sa professeur de français. On y trouvera aussi des interviews de quelques-uns de ses amis sur les combats de Thierry Chatbi. Ces textes ont été rassemblés, choisis et organisés par Nadia Menenger, proche amie de Chatbi et animatrice d’émissions de radio consacrées aux problèmes carcéraux. -
Bonjour le bilan carbone ! lettre d’un assigné à résidence
Un Ariégeois assigné à résidence au motif qu’il aurait « envisagé de rejoindre la région parisienne pendant le déroulement de la COP 21 » publie une lettre ouverte. Il dénonce le sort qui lui est fait mais aussi celui qui est fait à des centaines d’autres femmes et hommes, désigné-e-s « énnemi-e-s interieurs »
Bonjour le bilan carbone !
« Le 26 novembre, à 17h30, les trois gendarmes de mon patelin sont venus chez moi pour me signifier mon assignation à résidence. On m’a laissé un papier, signé du ministre de l’Intérieur. Le texte « légal » invoqué le plus ancien a dix jours, autant dire que c’est du tout frais.
Donc il faut « assurer la sécurité de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques dite COP 21 » ; et, étant donnée « la gravité de la menace terroriste », des « mesures particulières » s’imposent. Et voilà (ce sera la seule justification). Il ne faudrait tout de même pas que des écologistes fous et sanguinaires ne viennent à « détourner » les « forces de sécurité » (forces répressives) qui sont tant et tant occupées à « lutter contre la menace terroriste », c’est à dire, en réalité, à perquisitionner n’importe où et assigner n’importe qui à résidence.
Bon, passons sur les détails. En tout cas, je dois pointer, trois fois par jour, à 18 km de mon domicile, jusqu’au 12 décembre inclus : soit 1 728 km. Bonjour le bilan carbone ! Le reste du temps je ne peux pas quitter mon village. Et mon domicile, de 20 h à 6 h.
Il faut encore montrer que moi, j’en suis un, d’écologiste fou et sanguinaire. Pas de problème, allons-y : « Considérant que M. X (…) envisage de rejoindre la région parisienne pendant le déroulement de la COP 21 ». Alors ça c’est tout de même quelque chose. Envisage ! Et c’est tout, pas de preuve, pas d’indice, rien. Puis vient l’énumération de quelques anciens délits mineurs, déjà jugés ; après quoi on évoque mon milieu : « la mouvance contestataire » (sic) ; sans bien sûr oublier que je fais « partie d’un groupe d’individus » (sic).
Il faut bien dire que l’assignation à résidence, et le contrôle judiciaire trois fois par jour, c’est une peine. Ce n’est pas une mesure préventive, c’est une mesure punitive. Ça s’apparente à une peine d’enfermement ; en fait c’est à peu près comme le port d’un bracelet électronique.
Cette peine est prononcée sans instruction, sans jugement, sans preuve, et même sans infraction. On punit un profil (le mien en l’occurrence), c’est-à-dire qu’on ne me sanctionne pas pour quelque chose que j’aurais fait, mais pour ce que je suis (ou ce que je suis supposé être). C’est comme toujours : ces faits mentionnés, ils ont déjà été jugés. On me condamne donc une deuxième fois. Et la prochaine fois, sur le papier, y aura-t-il écrit, en plus : « l’intéressé a fait l’objet d’une mesure d’assignation à résidence du tant au tant » ? En somme, mon cas s’aggrave tout seul…
Un recours au tribunal administratif est possible : la réponse arrive, en moyenne, selon mon avocat, après un an et demi. Donc pour les grossières erreurs de procédure de mon assignation à résidence (par exemple, la contradiction entre l’interdiction de quitter ma commune et l’obligation d’aller pointer dans une autre), je ne peux me « plaindre » à personne : il s’agit d’une sanction sans appel.
Entendons-nous bien, il ne s’agit pas ici de clamer mon innocence. On le sait, que définir des « innocents » justifie la répression des autres, les « coupables ». Il n’y a pas de coupables, ni d’innocents, et ça n’est pas une parole creuse : quand je pointe à la gendarmerie, il y a d’autres personnes qui sont là aussi, qui ont des barbes, des fichus sur la tête. Je me fous, à ce moment précis, de leur « profil » ; je ne peux voir que la brève condition commune qui nous est faite, à savoir que nous sommes réprimés. La répression ne doit pas nous diviser en coupables et en innocents, mais au contraire être l’occasion de témoigner une solidarité minimale, que ce soit avec les « militants écologistes » ou avec les milliers de musulmans qui subissent un enfer permanent. Si mon cas semble ubuesque, ou arbitraire, ou fou, que dire des centaines de personnes arrêtées, humiliées, assignées, perquisitionnées, enfermées, licenciées, depuis le début de l’état d’urgence ? Et encore, pour moi, ça ne devrait durer que seize jours, mais pour d’autres, l’assignation est sans limite de temps !
La première décision sous l’état d’urgence a été d’interdire les manifestations « revendicatives » (sic) ; mais on maintient les matchs de football, les centres commerciaux restent ouverts, et « de très nombreux chefs d’État » vont se pointer au Bourget. Il s’agit de montrer au monde que tout va bien, ici (en France), que la conférence sur le climat va tout régler, le sort du monde et le reste d’ailleurs, et qu’il ne va rien se passer.
Il s’agit d’un glissement (pour protéger les « libertés », on les abolit ; le « pays des droits de l’homme » décide de « déroger à la convention européenne des droits de l’homme » ; etc.) qui fait passer du supposé « état de droit » à sa version totalitaire et arbitraire, c’est à dire dépourvue de droit (il n’y a aucune exagération). En tous cas, tout ce qui est possible doit nécessairement être essayé, c’est le propre du fonctionnement administratif. Ceci ne veut pas dire qu’il y a des stratégies très élaborées, ou précises, etc., de la part de l’État, c’est même plutôt le contraire qui est vraisemblable.
En tout état de cause, cette logique extensive de la répression est connue. Qu’on se souvienne qu’à l’origine, les prélèvements d’A.D.N. étaient prévus pour les seuls pédophiles, et qu’à présent ils s’appliquent à tout délit. La répression ne peut rester spécifique, elle a toujours vocation à être générale. Qu’on se souvienne que le plan Vigipirate était prévu pour durer quelques mois, et qu’il n’a jamais cessé. La répression ne peut rester temporaire, elle a toujours vocation a être permanente.
Il ne resterait plus qu’à dire que, depuis que des centaines de musulmans ont été arrêtées, il n’y a pas eu d’attentat : ce qui prouve bien qu’il s’agit d’une mesure efficace ! Ne nous habituons pas à la répression. Manifestons. Soyons solidaires.
À bas l’état d’urgence !
Signé : un assigné
le 29 novembre 2015 »
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Christine en procès le 17 novembre à Evry – rassemblement en solidarité
Les chiens de garde de Fleury-Mérogis en remettent une couche.
Mardi 17 novembre à 9h, Christine sera jugée par le tribunal d’Évry pour quatre chefs d’inculpation de violences sur cinq matons de la Maison d’Arrêt des Femmes (MAF) de Fleury Mérogis. Il s’agit du report d’un procès initialement prévu le 29 juin. (suite…)
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Beau comme une prison qui brûle… le livre qui brûle les doigts
L’histoire d’une émeute, l’histoire de Djellali Mihoubi dit Kyou pour qui rien n’est plus beau qu’une prison qui brûle…
« Beau comme une prison qui brûle » peut s’entendre comme le cri de toute une génération de rebelles, de toutes les générations de rebelles qui s’apprêtent à être vaincus – et qui ne regrettent rien…
Le 16 avril 1988, la prison d’Ensisheim flambait. La presse et la justice ne voulurent voir dans cette révolte spectaculaire qu’une explosion parmi d’autres qui valut à cinq détenus quatre ans de prison supplémentaires. Cette mutinerie est pourtant restée ancrée dans la mémoire carcérale. Jamais, depuis les grandes révoltes de 1974, un établissement pénitentiaire n’avait été détruit avec tant de ferveur. Jamais les initiateurs d’une mutinerie n’avaient revendiqué leurs actes avec autant de constance et de dignité. Rarement l’institution pénitentiaire elle-même n’avait été à ce point remise en cause. Pour la première fois, l’un des principaux acteurs de la révolte d’Ensisheim en raconte la genèse, le déclenchement et l’embrasement. « Beau comme une prison qui brûle » constitue un témoignage authentique, précis et plein d’humour. Près de trente ans après les faits, il résonne comme une ode à la révolte et à la liberté et rappelle que certains incendies ne s’éteignent jamais…
Pour télécharger le livre ou le commander en version papier :
Vous pouvez aussi écouter l’interview qu’a donné Kyou le 06 juin dernier à l’émission Papillon :
http://lenumerozero.lautre.net/article2898.html
Emission Papillon, les 1er et 3ème jeudis du mois 20h à 21h sur Radio Dio 89.5FM à St-Etienne sur Radio Canut 102.2FM à Lyon et Saint-Quentin Fallavier (en alternance avec « la Petite Cuillère »).
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Du son contre la prison n°5 – Vendredi 12 juin 2015
A Saint-étienne et sur une vingtaine de radios locales
Un concert et des paroles en solidarité avec les prisonniers et prisonnières.
A l’affiche cette année :
Refugees of Rap
hip hop – Syrie
The Buttshakers
soul garage – Lyon
RED collectif
rap – Genève -
Isolé au centre de détention de Bourg-en-Bresse
G. ASKAROGLU est un des prisonniers isolés du centre de détention de Bourg en Bresse. Il réclame son transfert le plus rapidement possible. (suite…)