Étiquette : conditions de détention

  • Du quartier arrivant jusqu’au CNE : brutalité pénitentiaire – Solidarité Kanaky – Justice de gôôôche ??!

    Du quartier arrivant jusqu’au CNE : brutalité pénitentiaire – Solidarité Kanaky – Justice de gôôôche ??!

    Émission de l’Envolée du vendredi 4 avril

    AU PROGRAMME :

    • ACTU DE LA BRUTALITÉ JUDICIAIRE

    Lecture d’un communiqué de Solidarité Kanaky qui revient sur la solidarité mise en place pour les prisonnier.e.s kanaks déporté.e.s en France : ceux et celles du mouvement social contre le dégel du corps électoral, mais aussi les autres nombreux prisonniers de droit commun déportés. Solidarité Kanaky revendique le rapatriement de tous les déporté.e.s qui le souhaitent et la libération de tous les prisonniers kanaks réprimés lors des révoltes.

    Surprise : la justice serait de gauche et indépendante ?! On discute de l’instrumentalisation par l’extrême droite et ses alliés au gouvernement, qui crient au « laxisme » de la justice contre les « voyous », et s’offusquent de la soi-disant dureté de la condamnation de M.Le Pen.
    On rappelle juste que, de gauche comme de droite extrême, la justice est une machine à broyer les classes populaires et les étranger.e.s, que le bloc bourgeois de tous bords kiffe l’institution judiciaire, qui met en oeuvre le surenfermement de plus en plus brutal de la population.

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  • DARMANIN DÉCLARE LA GUERRE AUX PRISONNIER·ES

    DARMANIN DÉCLARE LA GUERRE AUX PRISONNIER·ES

    Chapitre 2 : Tout le monde au cachot !

    Maintenant qu’il a supprimé les activités en détention, Darmanin poursuit son offensive démago-sécuritaire, cette fois-ci sous le pavillon de la « guerre au narcotrafic ». D’ici quelques mois, les quartiers ultra sécuritaires promis aux « plus-terribles-narcotrafiquants-de-France » qui devraient ouvrir à Condé-sur-Sarthe et Vendin-le-Vieil vont rendre encore plus invivables leurs régimes d’isolement déjà bien mortifères… D’autres ouvertures déjà annoncées visent à étendre ce régime à plus de 600 prisonniers. Ces annonces n’ont rien de nouveau, c’est tout simplement le durcissement du « système Condé » : isolement quasi total pour les prisonniers et moyens décuplés pour les surveillants. Comment ne pas craindre son extension à l’infini, et un méchant tour de vis dans toutes les détentions…

    Condé et Vendin : « des machines à broyer »

    Inventés sous Jospin et inaugurés par Taubira en 2013 et 2014, les centres pénitentiaires d’Alençon-Condé-sur-Sarthe et de Vendin-le-Vieil sont des tombeaux hypersécuritaires blindés de technologies de surveillance. Conçus pour empêcher toute communication entre les prisonniers, ces établissements sont segmentés en ailes d’une douzaine de personnes maximum. Pas de sortie de cellule sans escorte ; tous les mouvements sont gérés par vidéosurveillance et sas à fermeture électronique. Pas de gourbi (petit espace de convivialité arraché à l’administration pénitentiaire) et le régime « portes fermées » ne permet pas non plus de se réunir en cellule. Dans ces taules-là, pas de « surpopulation » : Condé compte officiellement 195 places et Vendin 135, mais une centaine de prisonniers seulement y sont enfermés pour assurer un ratio de trois à quatre surveillants par prisonnier. Ces taules ont été spécialement conçues pour casser en quelques mois des prisonniers longue peine – qui y passent en fait de longues années… En centrale, les prisonniers avaient obtenu un minimum d’aménagements de leurs conditions de détention, comme le régime « portes ouvertes » ou un peu plus d’activités. À Condé et Vendin, ces acquis arrachés de haute lutte ont été supprimés dès l’ouverture, puis redistillés au compte-goutte, juste assez pour pas que ça pète… en attendant de nouveaux durcissements.

    Les prisonniers ont tout de suite dénoncé ces mouroirs modernes : « Ces tombeaux de la mort, ces nouvelles merdes de prison, faut les détruire. C’est pas acceptable de vivre avec les peines infinies qu’on a à faire. Ils sont en train de construire des QHS (quartier de haute sécurité) dans des centrales modernes. » « La direction nous pousse à commettre des actes, car Condé-sur-Sarthe est un QHS amélioré : on est tout le temps en cellule, on n’a pas d’activités… C’est pour ça qu’il y a des mouvements et une prise d’otage. Moi, je suis déterminé à ne pas me laisser faire, car pour le système Condé on est des cobayes. » « C’est très difficile mentalement de savoir qu’on est dans un espace aussi réduit, c’est pas fait pour garder des gens à long terme pendant des années. Ça brise un homme, mentalement, c’est fait pour broyer un homme. Certes, la prison, c’est difficile. Mais là, ça a rien à voir, c’est des machines à broyer. »

    QHS, QI, « narcoprisons » : toujours la même torture blanche

    Suite aux luttes des prisonniers, la « gauche de gouvernement » a fermé les quartiers de haute sécurité (QHS) en 1982… pour les remplacer aussitôt par les quartiers d’isolement (QI). Un nouveau sigle, un petit coup de peinture, une grille ou deux en moins, et le tour était joué… Trente ans plus tard, la même « gauche » a appliqué le modèle des quartiers d’isolement à l’échelle d’établissements entiers avec l’ouverture de Condé et de Vendin.

    Évidemment, les conséquences de la torture blanche, elles, restent les mêmes. Un prisonnier les analysait encore récemment depuis Bois-d’Arcy : « Les problèmes de concentration, les difficultés à construire sa pensée, l’hébétude, la perte de repères temporels, les maux de tête, les vertiges, loin de disparaître avec le temps, se sont amplifiés et généralisés ; ils sont devenus monnaie courante ou normalité. »1 « Les QHS sont la forme futuriste de la peine capitale, dénonçaient déjà des prisonniers en 1978 ; on y assassine le mental en mettant en place le système d’oppression carcérale à outrance, conduisant à la mort par misère psychologique […] N’attendez pas d’être acculés à la torture par l’isolement et la privation sensorielle, comme c’est le cas pour nous en ces quartiers d’assassinat lent et propre vers lesquels l’administration évacue tous les détenus qui luttent pour sauvegarder leur dignité humaine en refusent de se laisser amputer de la parole par des traitements concentrationnaires. » 2 À l’ouverture de Condé, un prisonnier expliquait : « Condé est un QHS qui est fait pour casser les gens psychologiquement. Mais il n’y a pas beaucoup de révolte, ce qui fait que c’est plus facile pour l’AP de nous contrôler. Comme je le dis, il faut faire une action comme dans les années 1980. Cela veut dire monter un comité d’action des prisonniers pour pouvoir fermer ces tombeaux ouverts. »

    On peut toujours faire pire

    Dans un esprit de saine émulation, Gérald a rendu une visite de courtoisie au gouvernement d’extrême-droite de Giorgia Meloni. C’est qu’il s’intéresse au régime pénitentiaire 41bis : mis en place par les socialistes en 1992 pour lutter contre la mafia, ce régime s’est évidemment rapidement étendu à d’autres catégories de prisonniers. Près de 800 prisonniers italiens subissent ce régime de torture sensorielle : isolement quasi total sous vidéosurveillance 24 heures sur 24, sans communication téléphonique, un seul parloir mensuel d’une heure derrière une vitre blindée, en présence d’un maton – et qui peut être remplacé par un coup de fil… Deux heures de promenade quotidienne en groupes de quatre, aucun accès aux espaces collectifs, interdiction de travailler et de prendre part aux activités. Le seul moyen d’y échapper, c’est d’obtenir le statut de « collaborateur de justice » ; autrement dit, de poukave.Manifestement, ça l’a inspiré, vu ce qu’il annonce : interdiction de sortir de l’établissement, audiences avec les magistrats en visioconférence, parloirs hygiaphone empêchant tout contact, fouilles à nu systématique après les parloirs – même les parloirs avocat –, suppression de l’accès aux unités de vie familiale (UVF) et aux parloirs famille ; réduction du droit de téléphoner à trois fois deux heures par semaine, deux heures de promenade quotidienne, toujours à l’isolement et interdiction de travailler ou de participer à d’autres activités. Il est question de réduire encore plus les contacts entre prisonniers à Condé et Vendin en n’en laissant que quatre ou cinq par aile de la détention. Le fanstasme avoué de Darmanin, c’est de leur imposer cette torture blanche pendant quatre ans sans possibilité d’aménagement, sur décision du ministre (lui). Et puis allez, ça sera pour tous les prisonniers de la centrale, pas juste pour ceux qui sont impliqués dans des affaires de trafic comme le slogan de « narco-prison » pouvait le laisser entendre. Ce durcissement déjà officiellement annoncé pour les prisonniers étiquetés terroristes ne demande qu’à continuer à s’étendre puisque le nom officiel de ces nouveaux quartiers de « lutte contre la criminalité organisée » dit bien tout leur potentiel d’extension. En grand humaniste, Darmanin a demandé leur avis aux sages du Conseil d’État, qui ont trouvé que ça allait ; ils ont juste tiqué sur les fouilles à nu après les parloirs avocat·es et abaissé à deux ans l’impossibilité d’aménagement.

    Après un long suspense bidon destiné à faire monter la sauce médiatique, le sinistre ministre a finalement donné les noms des établissements appelés à devenir des méga QHS : Condé-sur-Sarthe et Vendin-le-Vieil ! Tu parles d’une surprise… Y a presque rien à faire : l’architecture de ces établissements ultrasécuritaires permet déjà l’isolement quasi total des prisonniers, et leur personnel est déjà rodé à un régime d’isolement et de violence extrême. À côté de Condé, en plus, il y a le tribunal d’Alençon, qui est déjà une sorte d’annexe de la taule bien pratique pour coller des années de prison supplémentaires à ceux qui résistent au sort qui leur est fait ; dans la rafale d’annonces darmaniennes, il y a d’ailleurs aussi celle du renforcement des moyens des tribunaux qui sévissent à proximité de ces taules.

    Une boutique à entretenir

    « C’est comme une boutique qu’il faut entretenir. Condé a la réputation d’être la centrale la plus sécuritaire de France. Donc, s’il y a rien qui se passe, les gens vont dire que tous ces moyens ne sont pas justifiés. C’est une prison où on est sept ou huit dans l’aile, il y a trois surveillants pour ouvrir une porte à la fois, avec cinq caméras. Il y a plus de 250 surveillants pour 100 détenus. Niveau moyens humains et matériels, ils ont tout ce qu’il faut, ils peuvent pas se plaindre. Ils ne peuvent pas demander plus. Alors pour justifier ces moyens énormes, on va faire en sorte que ça se passe mal à l’intérieur », expliquait en 2019 à l’antenne un prisonnier tout juste sorti de Condé.

    Faut dire que les matons avaient déjà à peu près tout – après leur blocage de Condé en mars 2019, ils avaient même obtenu une salle de sport rien que pour eux ! Qu’à cela ne tienne, on leur a quand même promis des nouveaux portails millimétriques plus performants, et des primes contre quelques semaines de formation – faut-il en conclure qu’il leur sera plus difficile de se faire un treizième, voire un quatorzième ou quinzième mois en faisant rentrer des téléphones et des consommables ? Et puis, tout comme l’interdiction des activités, le durcissement des conditions de détention est synonyme de charge de travail allégée pour eux : la réduction drastique de l’accès des prisonniers à la cabine leur permettra d’écouter toutes les conversations tranquillement en direct, par exemple.

    Une peine complémentaire d’isolement total au bon vouloir du ministre

    Ces régimes ont déjà été testés sur des prisonniers dont l’administration pénitentiaire veut se venger, comme Rédoine Faïd, qui subit ce type de régime depuis son évasion, ou sur d’autres dont l’administration pénitentiaire n’a pas à craindre qu’une solidarité collective se dresse contre leurs conditions de détention, comme Salah Abdelslam. C’est qu’il s’agit de « discriminer les prisonniers » : le ministre se flatte avec son administration de faire le tri entre « bons » et « mauvais » prisonniers au moyen de peines complémentaires. Les juges peuvent déjà décider de l’élimination sociale d’une personne en le condamnant à une peine infinie, et la pénitentiaire va encore le surcondamner à l’isolement total… Le pire, c’est que l’affectation à ces nouveaux quartiers de régime dur pourrait aussi bien être appliquée à des prisonniers en détention provisoire sur simple décision du ministère, épaulé par les juges d’instruction et les renseignements pénitentiaires.

    C’est le vieux coup de la dangerosité, et c’est le ministre qui collera les étiquettes : Si un prisonnier se rebiffe, on dit qu’il est dangereux, alors on le met à l’isolement. Et s’il est à l’isolement, c’est sûrement qu’il est dangereux ! « Mais, là aussi, peut-on encore parler de peine ? Ses finalités habituelles disparaissent devant une fonction purement sécuritaire. Le pire est que plus rien ne masque une volonté d’exclusion fondée sur des postulats d’incurabilité et d’appartenance à des catégories à risque. » [Mounir, avril 2021.]

    L’Envolée, mars 2025.

    1 Libre Flot, quartier d’isolement de Bois d’Arcy, Juin 2021.

    2 T. Hadjadj, R. Knobelspiess, J. Mesrine, F. Besse, J.M. Boudin, M. Desposito, D. Debrielle, 2 janvier 1978, dans le journal Le Monde.

  • Condé-sur-Sarthe et Vendin-le-Vieil : comment feront-ils plus invivable que l’invivable ?

    Condé-sur-Sarthe et Vendin-le-Vieil : comment feront-ils plus invivable que l’invivable ?

    Emission de l’Envolée du vendredi 7 mars 2025

    REDIFFUSION SPÉCIALE

    Cette prison et sa jumelle de Vendin-le-vieil, inaugurées en 2013 et 2014 par Taubira, étaient conçues comme les plus sécuritaires de France. Le ministre des tribunaux et des prisons Darmanin vient d’annoncer la création de deux QHS (quartiers haute sécurité) géants dans ces deux taules. Il prévoit aussi que le régime d’isolement puisse être allongé à quatre ans, sur décision du ministre lui-même. Rappelons que quelques semaines d’un tel régime constituent déjà une torture psychique et physique, et que de trop nombreux-ses prisonnier.e.s le subissaient déjà pendant des années bien avant ces mesures.

    Au programme :

    • interview d’un prisonnier sorti de Condé
    • extraits de vidéos publiées par d’autres prisonniers de Condé pour dénoncer leurs conditions.

    Depuis 2013 des prisonniers qui y sont passés dénoncent les conditions inhumaines de ces taules, prévues pour mater des prisonniers qui purgent de très longues peines et que l’A.P. juge dangereux – surtout récalcitrants. Censés n’y passer que quelques mois, nombre d’entre eux y restent des années. Les prisonniers des centrales françaises avaient obtenu au fil des décennies quelques mesures pour survivre à leurs très longues peines : un peu plus de place, un peu plus d’espaces communs, un peu plus d’activités, d’intimité au parloir… A Condé et Vendin, ces conquis sont anéantis. Les prisonniers y sont enfermés par secteurs de 7 ou 8 personnes, dans des espaces minuscules, sans croiser les autres. Peu après l’ouverture de ces taules, les mobilisations des prisonniers leur avaient permis d’y obtenir quelques assouplissements et espaces communs.

    Dans les extraits de 2019 que nous réécoutons ce soir, un ancien prisonnier explique comment l’arrivée du directeur Chapu en 2016, puis le mouvement de grève des matons de mars 2019, ont conduits à resserrer un étau déjà mortifère. Instauration de fouille systématique des proches aux parloirs – bébés inclus. Provocations et harcèlement de la part des geôliers, couramment complétées de plaintes mensongères contre des prisonniers, qui subissent de nouveaux procès et sont condamnés à des peines complémentaires. Il déclare :

    « Avec le nouveau directeur, ce que des matons voulaient a été mis en place, c’est la politique de la terreur. »

    « C’est comme une boutique qu’il faut entretenir. Condé a la réputation d’être la centrale la plus sécuritaire de France. Donc si il y a rien qui se passe là-bas, les gens vont dire que tous ces moyens ne sont pas justifiés. C’est une prison où on est 7-8 dans l’aile, il y a trois surveillants pour ouvrir une porte à la fois, avec 5 caméras. Il y a plus de 250 surveillants pour 100 détenus.Niveau moyens humains et matériels, ils ont tout ce qu’il faut, ils peuvent pas se plaindre. Ils ne peuvent pas demander plus. Donc il faut qu’il se passe des choses pour justifier que cette prison soit la plus sécuritaire de France. Alors pour justifier ces moyens énormes, on va faire en sorte que ça se passe mal à l’intérieur… comment on va justifier tous ces moyens si ça se passe bien ? ».

    « C’est très difficile mentalement de savoir qu’on est dans un espace aussi réduit, c’est pas fait pour garder des gens à long termes, pendant des années. Ça brise un homme, mentalement c’est fait pour broyer un homme. Certes, la prison c’est difficile. Mais là ça a rien à voir, c’est de machines à broyer. »

    … Sa conclusion au sujet de ces gêoles déjà invivables nous invite à refuser que des QHS encore pire y soient construits.

    Plusieurs numéros du journal l’Envolée donnent aussi largement la paroles aux prisonniers de Condé et Vendin et à leurs proches : lire le n°50 publié en juin 2018 et le n°39 de mai 2014.

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  • Paroles depuis le « parc d’attraction pénitentiaire » – Harcèlement raciste – A bas les CRA ! et récits d’enfermés

    Paroles depuis le « parc d’attraction pénitentiaire » – Harcèlement raciste – A bas les CRA ! et récits d’enfermés

    Emission de l’Envolée du vendredi 28 février 2025

    AU PROGRAMME :

    • Lettre de Skitter à la maison centrale de Moulins-Yzeure : froid en détention, transfert par M.O.S (« Mesure d’ordre et de sécurité »- l’étiquette pratique pour faire galérer les prisonnier.e.s)…
    • Lettre d’Aurélie à Fresnes : les experts psy, ces dangereux farceurs…
    • Lettre de Julien depuis le « parc d’attraction pénitentiaire de Toulouse-Seysses » : il rappelle 2-3 réalités sur les activités en détention, face à la dernière lubie réac’ et punitive médiatico-darmaniste qui a entraîné leur suspension subite dans de nombreuses prisons. Il parle aussi du SMPR et de refus d’aménagements de peine…
    • Des nouvelles de Fabrice Boromée qui subit brimades et insultes racistes de la part de surveillants à la prison ultra-sécuritaire de Vendin-le-Vieil : après avoir saisi à plusieurs reprises la hiérarchie pénitentiaire à ce sujet, rien ne change…
      Fabrice est un prisonnier guadeloupéen déporté en métropole, qui réclame son retour en Guadeloupe, près de ses proches, depuis 14 ans maintenant ! Suite à ses révoltes face à une administration sourde à ses demandes de rapprochement, il subit isolement et représailles. Nous revenons sur son parcours et appelons à la solidarité vis-à-vis de Fabrice (plus d’infos sur son parcours ici et ailleurs sur le site de l’Envolée).
    • Paroles, récits et discussion sur l’enferment des étranger.e.s, avec deux personnes sorties récemment du CRA (centre de rétention administrative) de Vincennes et des membres de l’assemblée « A bas les CRA ».
    • Mauvaise nouvelle et solidarité : cagnotte pour soutenir la famille de Najet dont un fils est incarcéré en préventive et loin de ses proches (voir ici).

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  • « Comprendre l’inhumanité du système carcéral, c’est regarder l’autre côté des choses »

    « Comprendre l’inhumanité du système carcéral, c’est regarder l’autre côté des choses »

    Une lettre de Rédoine Faïd, actuellement en grève de la faim

    Rédoine Faïd s’est fait la belle de la prison ultrasécurisée de Réau le 1er juillet 2018 ; une « évasion de velours » – par hélicoptère en 7 minutes 33 ! – particulièrement humiliante pour l’administration pénitentiaire… Aux assises (voir L’Envolée n°58), avec sa famille, ils ont su profiter du procès de son évasion pour faire le procès de la prison. « Ma vraie carapace, c’est la dignité, a-t-il ainsi déclaré. On m’a mis dans la tête qu’il n’y avait pas d’espoir avec l’administration pénitentiaire. Mon défi, c’est de rester debout et vivant, ni plus ni moins. » Il a pris quatorze ans.

    Il est maintenant en grève de la faim pour exiger la fin du régime de détention inhumain qui lui est imposé (voir ici et ) ; nous publions ici une de ses lettres déjà parue par extraits dans le journal L’Envolée n°60.

    Quartier d’isolement, prison de Vendin-le-vieil,
    le 12 mars 2024.

    Bonjour,

    Comprendre l’inhumanité du système carcéral, c’est regarder l’autre côté des choses, qui vous fait prendre conscience de ce que c’est, de ce qu’on ne veut pas. Mais il ne se passe rien de significatif parce que ce ne sont pas des moyens ou des réformes qui pourront changer les choses. C’est une tâche collective qui incombe à la société toute entière, dont chacun doit être partie prenante et qui repose sur un changement d’état d’esprit, un renoncement à deux principes ancrés dans notre culture : la haine, ou peur de la différence culturelle, et la souffrance, ou humiliation nécessaire à l’expiation. Deux dispositions mentales qui ancrent l’opinion collective et hystérique dans des stéréotypes rigides transmis de génération en génération, gravés dans l’inconscient collectif, qui ont provoqué dans notre histoire les pires catastrophes, mais que le monde actuel ne parvient pas à dépasser pour tendre vers la différence, vers cet « universellement humain » dont on parle beaucoup mais que l’on a tant de mal à faire vivre, pour lequel il faudrait faire le contraire de ce qui se fait : le faire sortir des gonds, des mots, pour le faire exister dans la réalité.

    L’absurdité carcérale est longue et étroite comme un cercueil, on ne peut s’en échapper sans elle. Elle est toujours là, en permanence, elle flotte autour de nous comme une odeur persistante. Et on peut sentir l’odeur de l’absurdité carcérale chez les personnes privées de liberté. Et chaque personne privée de liberté a sa propre odeur. On ne connaît pas réellement la sienne et on a parfois peur qu’elle soit pire que celle des autres. Parce que l’absurdité est une souffrance et une torture. On parle avec un détenu dont la souffrance a une odeur de cendre et de charbon et voilà que soudain il faut un bond en arrière parce qu’il a senti le relent affreux de votre propre souffrance. On épie en cachette des personnes privées de liberté dont la souffrance gît à l’intérieur d’eux, troués comme un tapis usé et mité dont plus personne n’aura plus jamais besoin.

    On ne peut voir sur eux qu’elles (ou ils) ont eu une souffrance, et l’on n’ose pas leur demander comment elles ou ils ont fait pour traverser l’absurdité carcérale sans que leur visage en porte ni cicatrice ni marque profonde. On les soupçonne d’avoir trouvé un raccourci secret et d’avoir revêtu l’apparence de la mort bien avant l’heure.

    La prison nous montre la détresse des êtres qui se déshumanisent dans une indifférence excessive, qui leur fait la peau. Un long fleuve d’ennui absurde, sans but précis, qui nous coule dans la dépravation. Les personnes privées de liberté subissent les ouvrages de la nature humaine et de l’abandon de façon disproportionnée. Il en va de même pour les personnes enfermées dans les mitards et les QI, ces cellules d’extermination sociale que l’on ne veut pas abolir. Être au mitard ou au QI d’une prison en France se vit comme une plongée immersive dans un marécage d’acier et de larmes. Une fabrique de la souffrance où l’ennui est un droit qui s’exerce dans l’invisibilité totale. Un abîme de lassitude dévasté par le temps et le silence, où aucun espace de liberté n’existe. Une opacité qui occulte la souffrance subie par les êtres qu’on y enferme. Voir l’explosion des tourments de l’âme au quotidien, ses voisins qui deviennent fous… Une expérience du désastre. Au grand jour. Un huis clos où chacun, dans un angle intimiste, vit cloîtré dans sa mélancolie. Des instantanés de misère humaine qui sondent les êtres, où la solitude est en embuscade, où le temps se bloque. Comme un voyage en enfer où les nuits ne sont plus des nuits et où les jours vous consument. Une impression de vivre plusieurs fuseaux horaires différents. Une agressivité de toutes parts qui vous fait prendre conscience que votre vie est en jeu… on ne se sent pas à sa place malgré le temps qui passe. Y a-t-il un endroit en prison où on se sent à sa place, en réalité ?

    La prison ne doit pas être un endroit où la vie ne doit pas exister. L’isolement cognitif et sensoriel est une mort lente, une torture physique et mentale qui désoriente, qui punit et qui peut tuer. Des divagations désespérées qui explosent en cascade, comme des ruptures d’existence qui cinglent ce quotidien de cachot, un confinement lourd, cruel et extrême qui fend la vie à la hache de votre désespérance. Un cauchemar permanent qui relève de la terreur et des ténèbres. Ça tape trop fort sur tout le monde. Le curseur oppressif de ce mode de confinement sévère et trop élevé, irresponsablement et volontairement mal réglé. Pourquoi les êtres enfermés se foutent en l’air ? Parce que cette oppression carcérale a assombri totalement leur horizon. Une dimension du désespoir encore plus concrète et plus effrayante lorsqu’elle est représentée au mitard ou au QI. Sachez qu’il n’y absolument aucun fil conducteur qui aide à se prémunir contre ce labyrinthe mental tendu. Un monde froid où le désespoir et la mort se confondent, qui concourt à la dépravation de soi, à la destruction des sens et la perdition de l’âme.

    Cet état des lieux – caché dans la pénombre de l’institution – nous fait mesurer l’indifférence profonde des gens à l’état des lieux et des gens qui sont emprisonnés, ou qui y travaillent. Et cette opinion publique sera toujours hostile au changement, à l’humanisation de ces conditions. Et dénoncer, cela se révélera plus dangereux qu’utile ; l’essentiel est donc d’agir, non de plaire. Car on le sait, les mesures riches en portée humaine affrontent toujours bien des résistances. Et toutes les rigueurs absurdes et ridicules que j’ai évoquées illustrent les difficultés à mettre en œuvre les avantages qui apaiseraient la microsociété carcérale.

    Les mots, les revues, les débats et les discussions sont des armes incroyables qui projettent une lumière, une visibilité sur ce que l’on ne veut pas. Et il ne faut pas avoir peur de le dire : « la plus grande sagesse c’est de n’avoir peur de rien » (Pasolini).

    Du cran et du courage, voilà tout : c’est ça la conviction.

    Force à toi, le monde.

    Rédoine

    Pour en lire plus :
    Récit du procès de l’évasion de Réau du 1er juillet 2018, dans le journal l’Envolée n°58, p.4-5.
    Lettre de Rédoine Faïd : « Chaque témoignage bouleverse ce qu’on pensait déjà savoir sur les abus de pouvoir. » (5 décembre 2024)
    Lettre de Rédoine Faïd : « Nos droits fondamentaux sont niés, attaqués en permanence » (25 juin 2024).

  • « Chaque témoignage bouleverse ce qu’on pensait déjà savoir sur les abus de pouvoir. »

    « Chaque témoignage bouleverse ce qu’on pensait déjà savoir sur les abus de pouvoir. »

    De la prison ultrasécuritaire de Vendin-le-Vieil, véritable machine à broyer les prisonniers, Rédoine Faïd a écrit cette lettre peu de temps avant de commencer une grève de la faim le 10 décembre 2024, pour réclamer la levée de son isolement et des mesures hygiaphone, et pour exiger le respect de son droit à recevoir des visites en unité de vie familiale (UVF). En réaction aux paroles de prisonniers et prisonnières parues dans le no61 du journal L’Envolée, il développe depuis sa cellule d’isolement une critique sociale sans concessions, mais pleine d’empathie.

    Bonjour L’Envolée,

    Toujours un plaisir de lire votre mag, surtout découvrir le quotidien injuste des personnes emprisonnées. Malheureusement, il n’y a rien de surprenant. Quelle triste période vit-on. Cela en devient terrifiant. Chaque témoignage bouleverse ce qu’on pensait déjà savoir sur les abus de pouvoir… Ces cris d’alarme qui n’activent aucun SAMU ! A croire que la souffrance est inaudible, qu’elle incarne uniquement l’absurdité de la condition humaine. Dans tous les cas, je me reconnais dans ces récits désespérés. Je me sens proche d’eux. Et je commence à ne plus croire aux institutions. Ce petit monde de l’entre-soi où l’humanité et l’intégrité sont inexistantes, où personne ne semble fiable, où chacune et chacun trace sa petite carrière… Une politique qui s’apparente clairement à la recherche de privilèges. Qui permet à tous les opportunistes de se réaliser. Et ce, quoi qu’il en coûte à tout le monde. Et à la société, qu’on aveugle. On coupe le son de la réalité, quitte à nous faire vriller par le fond.

    Parce que l’injustice et les abus sont et resterons des éléments mutiques, opaques.

    Je commence aussi à croire de moins en moins à la politique. Comme toutes les françaises et les français, je me pose des questions. Je m’en désintéresse petit à petit. Cela ne m’inspire que de la méfiance. Et le changement, ça sera pas pour demain, je pense.

    Par contre, je croirai toujours en l’humain, ce matériau qu’est la bonté. L’énergie de l’empathie, tu la trouves chez les gens de conviction. Et donc, les gens sans bonté ne m’intéressent pas. Parce qu’ils sont insensibles. Ce sont des humains dérangés, mais qui sont aux manettes. Il est là le vrai déséquilibre social. Celui qui divise, nous divise, et fracasse tout. Il est temps, grand temps, de revenir aux fondamentaux de la lutte des classes pour dénoncer les mécanismes de domination qui se déploient partout, sans une once d’humanité.

    Force à vous toutes et tous,

    Rédoine

  • Solidarité avec Rédoine Faïd en grève de la faim -Peines à rallonge et arbitraire pénitentiaire – Pas de chauffage à la Talaud – Méga Zonz’ondes de fin d’année !

    Solidarité avec Rédoine Faïd en grève de la faim -Peines à rallonge et arbitraire pénitentiaire – Pas de chauffage à la Talaud – Méga Zonz’ondes de fin d’année !

    Émission de l’Envolée du vendredi 13 décembre 2024

    Au programme de cette émission :

    • Lettre de Pascal à Troyes-Lavaux : des vieilles centrales aux maisons d’arrêt flambant neuves, en passant par les CNE : arbitraire des règles et de leur application, allongement des peines et parcours du combattant vers un espoir de sortie… et pensées solidaires.

    • Rédoine Faïd est en grève de la faim pour une amélioration des conditions inhumaines de détention qu’il subit depuis longtemps, par vengeance de l’AP suite à son évasion de Réau (récit de son procès dans L’envolée n°58) : il demande la fin de l’isolement strict auquel il est soumis depuis 12 ans ; la levée de la mesure hygiaphone (= parloirs vitrés sans aucun contact physique avec ses proches depuis 6 ans) ; le respect de son droit à aux UVF (unités de vie familiale).
    • Lecture d’une récente lettre de Rédoine qui réagit après avoir lu l’Envolée n°61 : « Chaque témoignage bouleverse ce qu’on pensait déjà savoir sur les abus de pouvoir. (…) A croire que la souffrance est inaudible, je me reconnais dans ces récits désespérés (…). Par contre je croirai toujours en l’humain ».
      (L’intégralité de cette lettre et d’autres seront publiées très bientôt sur le site de l’Envolée.)
    • Entretien avec Benoît David, avocat de Rédoine Faïd, qui explique les recours qu’ils ont déposés pour améliorer sa situation actuelle à Vendin-le-vieil, prison ultra-sécuritaire conçue comme une machine à broyer. Suite à une décision du tribunal de stopper enfin l’isolement de Rédoine, l’AP a fait appel… sous prétexte qu’elle allait lui proposer de la médiation animale et de la luminothérapie pour adoucir la torture… No comment.

    Agenda :

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers
    et les prisonnières.

    En direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne.
    Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord, en Dordogne,102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h, sur Radio Alto 94.8 FM sur le massif des Bauges jeudi à 21h, sur Jet FM 91.2FM à Nantes le lundi à 12h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Et sur toutes les plateformes de podcast.

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  • Au sujet du blocage des prisons par les surveillants en mai 2024 : paroles de prisonnier.e.s

    Au sujet du blocage des prisons par les surveillants en mai 2024 : paroles de prisonnier.e.s

    L’évasion de Mohamed Amra le 14 mai 2024, au cours de laquelle deux surveillants ont été tués, a choqué par sa brutalité et fait la une de tous les médias. En réaction, les matons ont bloqué la totalité des prisons pendant cinq jours. Un mouvement de blocage « œil pour œil, dent pour dent » qui, comme rarement, a assumé d’être une vengeance : tous les prisonnier·e·s de France devaient payer. Certain.e.s ont alors pris la parole pour raconter ce qu’ils et elles vivaient : voici quelques extraits de lettres lues à l’émission de radio l’Envolée, et de messages trouvés sur les réseaux sociaux.

    « Je suis incarcéré à […] Perpignan, à la maison d’arrêt. Ça fait deux jours que les surveillants bloquent la prison dans son intégralité.
    Aucun mouvement, aucune douche, aucun parloir, aucune promenade, aucune livraison de cantine. Même le courrier que l’on veut poster nous est refusé, les poubelles s’entassent dans les cellules. Les mots du chef : “Nous sommes en guerre contre vous.” J’ai peur. Nous avons tous peur et nous ne comprenons pas ces punitions collectives, bien que nous compatissions un minimum avec le tragique événement horrible qui s’est passé dans l’Eure. Aidez-nous, s’il vous plaît. Je ne sais pas vers qui me tourner, j’ai tout essayé. »

    (* Lettre lue dans son intégralité à l’antenne de l’Envolée le 21 juin 2024, à écouter ici).


    « Ils nous lèvent les douches, ils nous donnent le pain à 20 heures, ils nous privent de nos droits de minimum une heure de promenade par jour, ils nous privent de nos parloirs famille, ils nous privent de nos activités, école, stade, muscu, etc., ils nous privent de nos cantines. […] Toute l’année on doit subir, ils nous lèvent nos téléphones, notre fumette, nous parlent comme à des moins que rien, et on doit encore subir car des surveillants se sont fait tuer à 900 bornes d’ici. Perso, la promenade, je m’en bats les couilles, mais les parloirs et les cantines, c’est les seules choses qui nous font tenir dedans. »


  • Lettre de Blanche : mouvement des matons et exploitation au travail – Répression et Solidarité Kanaky – Répression de la lutte contre les CRA

    Lettre de Blanche : mouvement des matons et exploitation au travail – Répression et Solidarité Kanaky – Répression de la lutte contre les CRA

    Émission de l’Envolée du vendredi 21 juin 2024

    • Lettre de Blanche : retour sur le blocage des prisons par les surveillants en mai, exploitation des travailleurs.euses détenus, l’arnaque des tablettes pour communiquer avec les geôliers…
    • Discussion avec une membre du collectif Solidarité Kanaky qui décrit le pseudo « retour au calme » : occupation militaire, milices anti-indépendantistes, élus et droite radicale, police et justice coloniale : main dans la main pour mater le mouvement social contre le dégel du corps électoral.
    • Instruction en cours pour réprimer les luttes contre les CRA (centres de rétention administrative).

    L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

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    Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord, en Dordogne,102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h, sur Radio Alto 94.8 FM sur le massif des Bauges jeudi à 21h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
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    Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (appels et textos).
    Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris

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  • Lettres de Montmédy et de Poitiers-Vivonne – Blocage des prisons par les matons – Mutilé.e.s pour l’exemple contre les violences d’état – Solidarité avec le boxeur Christophe Dettinger

    Lettres de Montmédy et de Poitiers-Vivonne – Blocage des prisons par les matons – Mutilé.e.s pour l’exemple contre les violences d’état – Solidarité avec le boxeur Christophe Dettinger

    Emission de l’Envolée du 7 juin 2024*

    • Lettre de Lucas, au QI du CD de Montmédy : il décrit les conditions de détention terribles, les tentatives de recours et la répression pénitentiaire.
    • Lettre d’Aurélie, au CD de Poitiers-Vivonne : un compte-rendu d’incident (CRI)… pour une carte de circulation usée ! Une suspension arbitraire de travail, un blocage de la prison par les matons et la répression brutale de la part des ERIS contre un prisonnier monté sur un toit.
    • Discussion avec Vanessa, grièvement blessée il y a 5 ans par les forces de l’ordre lors d’une manif des Gilets Jaunes. Elle présente Les mutilé.e.s pour l’exemple qui mènent un combat collectif et solidaire contre les violences d’état et leurs multiples conséquences. Elle donne aussi des nouvelles d’autres mutilé.e.s et du traitement de son histoire par la justice, qui couvre systématiquement les violences policières.
    • « La colère du peuple est montée en moi » : retour sur la répression subie par Christophe Dettinger, un boxeur qui avait mis K.O. un flic qui violentait une manifestante : lecture d’un texte et initiatives de solidarité.

    (*suite à des galères techniques, nous publions cette émission avec quelques mois de retard 😉

    L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

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