Étiquette : enfermement

  • Comment l’AP utilise l’HP pour mater les rebellions – Communiqué du centre de semi-liberté de Rennes – Répression judiciaire des révoltes – Résistances aux CRA de Marseille & Vincennes

    Comment l’AP utilise l’HP pour mater les rebellions – Communiqué du centre de semi-liberté de Rennes – Répression judiciaire des révoltes – Résistances aux CRA de Marseille & Vincennes

    Émission de l’Envolée du vendredi 14 juillet 2023

    • Lettre de Kémi qui revient sur ses passages dans des unités psychiatriques. Il décrit les conditions carcérales de ces lieux d’enfermement et la façon dont l’administration pénitentiaire (AP) utilise la psychiatrisation pour mater les rebellions des prisonniers et des prisonnières. Il parle aussi des piqûres que peut t’imposer l’AP ou le médecin.

    • Une lettre reçue en 2020 écrite par une personne enfermée aux Eaux Vives un hôpital psychiatrique d’Île de France. Elle décrit son quotidien -notamment la bouffe dégueulasse voire avariée – et les différentes formes de tortures qu’on y subit : de la fouille à nu à l’arrivée aux camisoles physiques et chimiques, en passant par les cellules d’isolement. Elle explique également l’absence de date de sortie, les méandres judiciaires pour essayer de sortir : « en France, la psychiatrie et la prison c’est la même chose ».

    • Communiqué de prisonniers enfermés au centre de semi-liberté de Rennes. On avait déjà relayé deux communiqués il y a quelques mois que ces prisonniers avaient fait sortir pour protester contre l’état de l’eau qui est impropre à la consommation et remplacée par trois bouteilles d’eau par personnes enfermées. 8 mois plus tard, la situation ne s’est toujours pas arrangée et concerne également plusieurs quartiers du centre de détention pour femmes attenant.

    • Des nouvelles de résistance dans les prisons pour sans papier, aux centre de rétention de Marseille et de Vincennes. Au CRA du Canet à Marseille, dans la nuit du 30 juin, une révolte a éclaté et entraîné un incendie et une personne est morte après avoir été hospitalisée. On peut retrouver des paroles de prisonniers qui racontent ces moments ici et . On peut avoir des infos sur ces CRA sur les blogs d’Abaslescra et de Marseilleanticra.

    Le numéro 57 est dispo !

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers
    et les prisonnières.

    L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    On manque parfois de forces pour faire tourner l'émission comme on le voudrait en ce moment : 
    que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l'enfermement et l'AP, n'hésitez pas à nous contacter & à passer le mot !

    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne ! Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord, en Dordogne, sur 102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h) ! Dispo sur toutes les plateformes de podcast.

    Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (appels et textos).
    Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris

    contact@lenvolee.net 
    et sur instagram, twitter, facebook.

  • Le n°54 est arrivé ! Sommaire & édito

    Le n°54 est arrivé ! Sommaire & édito

    Il est presque rentré partout à l’intérieur, et chez tous les abonnés ! Abonnez-vous et/ou commandez-le via contact@lenvolee.net ! Retrouvez les lieux de dif’ en cliquant ici. Au sommaire :

    Télécharger le numéro

    La majorité ? – p.3

    « L’émotion est à son comble », lettre de Nadia – p.5

    La peine de mort n’a jamais été abolie, des prisonniers troublent la fête d’anniversaire – p.7
    * Lettres de 2021 de L’Infâme, Francis, Mounir, Daniel et Kémi

    Matons violents en procès et familles en colère – p.15
    * Homicide à la centrale de Saint-Martin-de-Ré
    * « On en a marre qu’ils salissent nos défunts » par Charlotte

    A l’isolement – p.18
    * « La nécessité d’une mise à jour », lettre de Libre Flot
    * « Le QI peut abattre même les plus durs d’entre nous », lettre de Mickaël

    Des nouvelles de l’ami Papillon – p.25

    Traque, enfermement, expulsions… Violence d’état contre les étranger·e·s
    – p. 26
    * « La pénitentiaire disait… », lettre de J.
    * « A chaque avion qui décolle, on panique », entretien avec S.
    * Refus de test PCR, par La Sellette
    * Une expulsion en quatre-vingts tours du monde, par B.

    « On ne se met pas à la place de la personne retenue en Ehpad »
    , entretien avec Christine R. – p.34

    Lettre ouverte d’une Gilet jaune contre la répression,
    par Nia – p.36

    Notes sur le procès des révoltes provoquées par la mort d’Adama Traoré en 2016 – p.38

    Transphobie en prison
    – p. 42
    * « Criminaliser les femmes qui se défendent » à propos du procès de Jennifer
    * « Je ne me sens plus en sécurité depuis l’agression que j’ai subi », lettre de A.

    Covid ou pas covid, ce qui ne varie pas, c’est le mépris – p. 45

    « J’ai écouté l’émission, j’ai été très ému », lettre de Y. – p. 46

    Coin lecture – p. 47

    Merci à Nia, Léo, Laurent, Svink et aux colleur·euse·s pour les illustrations du numéro !


    Édito L’Envolée 54 – novembre 2021

    S’il y a bien un « lien indissoluble entre la dictature et la peine de mort » – dixit Robert –, qu’en est-il du lien indissoluble entre l’État – sous quelque forme qu’il se présente – et la violence systémique de ses agents en armes ? Entre l’État et la torture blanche soigneusement invisibilisée dans ses prisons ?
    Toutes les prisons sont des couloirs de la mort ! Nous avons tenté de faire vivre cette vérité avec la sortie d’un livre, des discussions publiques, des affiches sur les murs…


    Au même moment, le budget pénitentiaire 2022 était examiné à l’Assemblée nationale et, toujours sans surprise, «l’extension du parc immobilier pénitentiaire» concentre l’immense majorité de ces fonds publics. L’autre gros poste de dépense, c’est la sécurisation des prisons. À croire que les conclusions des États généraux de la justice ont déjà été tirées : c’est la poursuite du programme pénal amorcé à la fin des années 1970, avec toujours plus d’enfermement préventif, plus de délits mineurs poursuivis et des peines qui s’allongent. Ce budget s’inscrit tout simplement dans la continuité d’une politique de surenfermement de la population : 49 000 prisonniers en 2001, 70 000 en 2020, 80 000 à l’horizon 2027 – sans aucun lien avec une quelconque évolution de la démographie ou de la « délinquance ». Le lien, c’est du côté de l’appauvrissement du plus grand nombre qu’il faut le chercher, tandis qu’une frange non négligeable de la grande bourgeoisie en profite en assumant de plus en plus ouvertement l’option fasciste.


    « Il faut s’opposer au passe sanitaire qui nous habitue un peu plus au contrôle de nos déplacements », tentent de crier des manifestant·e·s. C’est vrai… mais nous nous sommes bien habitués aux tentes d’exilés lacérées par des fonctionnaires de police ; nous nous sommes habitués à laisser crever des gens trente ans en prison ; nous nous sommes habitués à voir dissoudre des associations « islamistes », « gauchistes », « islamogauchistes »… Nous nous sommes habitués à ce qu’on bâtisse des murs pour éloigner les usagers de drogues ; nous nous sommes habitués à ce que les mots changent de sens et qu’« antifa » veuille dire fasciste dans la bouche des éditorialistes de garde ; à entendre un ministre des migrations proférer que les « murs des camps protègent les migrants »…


    Nous nous sommes habitués ? Qui ça, « nous » ? La « majorité » ? Ça reste à voir ! Des collectifs s’organisent ici et là contre les constructions de prisons à venir, des prisonniers et des prisonnières continuent de se battre à l’intérieur ; des Gilets jaunes mutilés, des proches, tués au mitard ou dans la rue par la police s’organisent pour combattre la violence de l’État ! Et ça fait tout de même du monde !

    L’Envolée se veut un porte-voix pour les prisonniers et prisonnières qui luttent contre le sort qui leur est fait. Le journal publie des lettres, des comptes rendus de procès, et des analyses sur la société et ses lois. Il prolonge le travail mené par des émissions de radio qui maintiennent un lien entre l’intérieur et l’extérieur des prisons, hors du contrôle de l’administration pénitentiaire (AP).
    Le journal est réalisé par des ex-prisonnier·e·s, des proches de prisonnier·e·s et d’autres qui savent que la prison plane au-dessus de nos têtes à tous. Il est primordial de faire exister la parole des prisonnier·e·s qui sont les mieux placés pour décrire leur quotidien, dénoncer leurs conditions de détention, les violences qu’ils et elles subissent et critiquer la prison.
    Une parole qui sort de la prison constitue un acte politique qui dérange l’ordre des choses, surtout quand cette parole est collective. Nous sommes convaincu·e·s que les mots inspirent et nourrissent la lutte contre la justice et l’enfermement. La prison est le ciment nécessaire à l’État pour permettre au capitalisme de se développer.
    Prisons et justice servent principalement à enfermer la misère. En jouant son rôle de repoussoir social, l’enfermement carcéral produit la peur nécessaire au maintien de cette société. Ainsi la prison sert aussi à enfermer dehors. Ce journal existe depuis 2001 malgré les censures de l’AP, malgré les poursuites pour diffamation, malgré nos faibles moyens. Nous ne comptons que sur l’argent des abonnements extérieurs et des événements de soutien pour le financer. N’hésitez pas à écrire, à vous abonner et à abonner vos proches : pour les prisonniers et les prisonnières l’abonnement est gratuit.

    Les décisions administratives refusant à une personne prisonnière de commander une revue ou de la détenir peuvent faire l’objet d’un recours administratif.
    Règlement intérieur type, Article 19, annexe de l’article R57-6-18 du Code de Procédure Pénale

  • Censure, violences pénitentiaires et luttes dans les CRA

    Censure, violences pénitentiaires et luttes dans les CRA


    Émission de L’Envolée du 29 janvier 2021
    • Censure du numéro 52 par l’administration pénitentiaire (AP) :
      Lecture du communiqué de L’Envolée,
      Discussion suite à la note interne de l’AP concernant l’interdiction du journal dans toutes les détentions.
    • Message des proches de Jimony, actuellement entre la vie et la mort mais toujours surveillé par l’AP. Les raisons de sa mort cérébrale restent très suspectes. Cagnotte pour soutenir sa famille: ici.

    • « Le mitard, ou l’école de l’inhumanité » par Henriques, au mitard de Fresnes dans le n°49 en 2012.
    • Retour sur les précédents procès en diffamation intentés par l’AP à L’Envolée : pour des propos tenus par des prisonniers et L’Envolée dans le n° 10 en décembre 2003, dans le n°12 de novembre 2004, n°13 de mars 2005, dans le n°14 de juillet 2005, etc. Sans compter les menaces de plaintes, notamment en 2013 et 2018…

    • Actu des luttes dans les prisons pour étrangers ( pour en savoir plus : le site des copains de À Bas les CRA ) : prochain rendez-vous le 5 février au procès à Meaux suite à la révolte du Mesnil-Amelot !

    Musique : « Life Is Like That » Bill Big Broownzy, Memphis Slim & Sonny Boy Williamson – « Riot Squad » Cock Sparrer – « Prison » Larsen.


    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. RDV chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 le mardi à 21h30 et les jeudi vendredi & samedi dans la nuit, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Podcasts disponibles sur toutes les plateformes.

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    Rappel : l’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Contactez-nous !

  • Lettre de Kamel Daoudi

    Lettre de Kamel Daoudi

    Enfermé à plus de cinq heures de route de ma famille et toujours dans le circuit fluctuant de l’incarcération sous ses diverses formes (prison, CRA,, assignation à résidence).

    Une lettre que nous avons reçu de Kamel Daoudi, plus long assigné à résidence de France, réenfermé il y a trois mois pour 20 minutes de retard. Il revient ici sur le journal et Olive (des lettres où il décrit son quotidien au QI de Corbas ont été publiées sur lundimatin).

    Maison d’arrêt de Lyon-Corbas

    Le 5 décembre 2020

    C’est avec tristesse que j’ai appris la mort d’Olivier. Dès la première phrase de l’édito du N° 52 (octobre 2020) de L’Envolée papier,  quand la mort d’Hafed avait été évoquée, j’ai compris. Ce sont deux piliers de L’Envolée qui ont été emportés au loin, et deux voix qui continueront à porter malgré leur absence. Je ne connaissais pas Olive personnellement. J’aurais bien aimé le rencontrer, tout comme Hafed. Malheureusement, nos destinées ne se sont pas croisées. Ce que j’aimais dans la personnalité d’Olivier, c’était son éternelle détermination et son invincible optimisme. Derrière sa voix enjouée et sonnante, quasi enfantine, on entendait sa force de caractère et sa détermination à lutter.

    Aujourd’hui, je ne peux plus entendre ni écouter le générique de l’émission, mais chaque fois que j’entends un hélicoptère passer au-dessus de la prison, j’ai une pensée mélancolique pour toute votre équipe qui a contribué à me soutenir moralement quand nous étions dans les QI entre 2001 et 2005.

    Aujourd’hui, me revoilà en taule pour une vingtaine de minutes de retard sur le couvre-feu qui m’était imposé depuis les quatre dernières années de mes douze ans de perpétuelle assignation à résidence.

    Enfermé à plus de cinq heures de route de ma famille, je suis toujours dans le circuit fluctuant de l’incarcération sous ses diverses formes (prison, CRA, assignation à résidence).

    Je tenais à vous saluer chaleureusement, ainsi que tous les auditeurs et auditrices de L’Envolée… A bientôt

    Kamel