Étiquette : matons violents

  • Lettre de L’Infâme

    Lettre de L’Infâme

    « FAUT QUE ÇA S’ARRETE, CE QU’ILS ME FONT »

    L’infâme nous a écrit pour raconter les violences des matons contre lui depuis qu’il a été transféré à Vendin en Septembre. L’AP veut le faire craquer et le pousse à bout. On relaie ici sa lettre, pour que ses bourreaux ne restent pas cachés derrière quatre murs et le silence de la prison. Force à lui ! N’hésitez pas à nous contacter pour lui écrire.

    le 17 Novembre 2020, Vendin-le-Vieil

    Salut,

    Désolé, j’écris mal car j’écris de la main gauche – heureusement que je suis ambidextre, hein ?

    Tout va très très mal : dans les paroles et les dossiers de l’AP, y a que des mythos ! Et ce que je te dis n’est que vérité ! Et j’ai peur qu’ils réussissent à me tuer. Une fois encore, ça recommence. Ils me font du mal. Sérieusement trop. Depuis mardi 10 novembre, je suis au cachot. Ça se passe mal, ici. Samedi, j’ai subi salement deux agressions en une fois. Je t’explique.

    Ils m’ont mis les menottes, puis m’ont dit : « On te met à côté, on va te faire une fouille. » Moi, OK, je les ai suivis ; j’ai obtempéré.

    Sauf que depuis mercredi soir, j’ai le bras droit comme paralysé : j’ai tenté de me suicider tellement ils me poussent à bout, en me mettant la corde au cou. Heureusement, j’ai fait ça n’importe comment, car je suis pas un habitué de la chose ; la corde a pété et je me suis mangé la gueule par terre. Bref …  depuis, j’ai plus de sensations dans le bras droit. J’ai perdu conscience cette nuit-là, donc je crois que c’est lié à ça, la paralysie.

    J’en reviens à ce que je te disais : donc je me fous à poil pour la fouille (j’ai du mal, mais j’y arrive)… Puis le surveillant en face de moi, qui porte un bouclier, me dit : « lève les bras » – bien qu’il sache très bien que je peux pas lever le bras droit. Je lui dis : « OK, mais je suis obligé de le faire en m’aidant de l’autre main ». J’avais le bras gauche en l’air ; j’ai même pas le temps de descendre ma main pour attraper la droite et la lever au-dessus de la tête qu’il me charge très brutalement. Ma tête a heurté le mur derrière moi de manière tellement violente qu’il m’a mis KO. Et là, mon frérot, mon calvaire n’a fait que commencer. KO, à terre, je suis roué de coup de pieds ! Combien de temps ? je sais pas, mais ça m’a paru interminable. ¾ KO, ¼ conscient, je vois les jambes des surveillants me frapper, mon corps faire des sursauts – mais impossible de me protéger. Aucune partie de mon corps de voulait bouger à cause de l’état de KO dans lequel j’étais. Puis celui qui m’a mis le KO est monté sur mon dos, m’a fait un espère d’étranglement, puis il m’a dit : « On va voir c’est qui l’enculé ! »

    Ensuite, ben ça a été la lacrymo. Ils m’ont mis 27 jets de gazeuse(mes oreilles ont entendu 27 pshitt) ! Les endroits visés sont multiples : les yeux, le nez, l’intérieur des narines, sur et dans la bouche, sur et dans les oreilles, sur les testicules et sur le sexe.

    J’ai encore repris des coups, puis ils m’ont dit « rhabille-toi » alors que ça me brûlait de partout ! ils me disaient tout en me bousculant : « Allez, dépêche-toi, on perd patience… On va encore te ‘stimuler’ à coup de gazeuse si tu te dépêches pas. » J’ai lâché mes vêtements, car la bousculade avait empiré la sensation de brûlure de la gazeuse. J’ai cherché mes fringues à tâtons sur le sol, ce qui m’a valu d’être piétiné à nouveau et de reprendre une nouvelle série de petits coups de gazeuse. Malgré les petits coups de gazeuse et les gifles que me mettait toujours le même surveillant – celui qui m’a mis KO avec son bouclier lorsqu’il m’a chargé -, j’ai quand même réussi à m’habiller en mettant juste le bas de jogging, le tee-shirt, et un pull-over – je crois -, mon bourreau a dit : « Ah, il a oublié le caleçon, ça vaut bien encore quelques … » Mais là, un autre agent lui a pas laissé finir sa phrase, il a dit : « C’est bon, on lui en a foutu plein la gueule… mais là, c’est trop ! » Mon bourreau a dit à l’autre surveillant : « T’étais d’accord aussi pour qu’on l’sèche ! T’étais OK comme les autres… » « – Oui, sauf que là, ça suffit, il a son compte. C’est bon, on arrête les frais ! » Quel con j’ai été de croire qu’ils étaient en train de s’embrouiller ! J’ai pas capté que celui qui faisait style qu’il voulait arrêter, en fait, pendant qu’il parlait, il se mettait en « position » ! Il s’est placé stratégiquement pour me gazer de loin mais avec précision, sans toucher ses collègues. Tout en me faisant face pour viser ! Ça les a bien fait rire ! Il a encore envoyé quatre jets rapides à ce moment-là, un dans les yeux, un dans le nez, un autre dans la bouche quand j’ai crié de douleur, et un à l’intérieur des oreilles ! Moi, j’ai hurlé ! Puis celui que je croyais temporisateur, il a dit en rigolant : « Putain, ça part vite, cette connerie-là ! Mais ça a pas l’air d’être efficace… »puis il m’en a refoutu à l’intérieur du conduit auditif. Depuis ce jour, j’entends un bruit en continu dans mon oreille gauche ! J’entends comme un sifflement 24h/24 depuis qu’il m’a gazé. Ça les a tous fait marrer. La première surveillante a éclaté de rire en disant : « Bon alors, enculé, tu fais encore le malin maintenant ? C’est qui qui commande ici, hein ? » Vu que je répondais pas, elle m’a dit : « J’entends rien ! Je t’ai posé une question, tu vas répondre, sinon on va te retomber dessus… »

    Qu’est ce que tu veux que je fasse ? Je suis menotté dans le dos, j’ai mangé un KO, j’ai des hématomes à la tête et un peu partout sur le corps, mon corps me brûle à cause de la lacrymo, j’y vois presque rien… J’ai été obligé de faire la victime pour qu’ils arrêtent. Je leur ai dit « OK, c’est bon, c’est bon, j’fais pas l’malin, c’est vous les patrons, c’est vous les tauliers ! J’ferme ma gueule, y a rien à dire ! C’est vous les plus forts. »

    Et tu sais frérot, ça, ça m’a fait mal aussi, de leur dire ; mais je pense que si j’avais pas dit ça, ils auraient continué, et la gazeuse m’aurait tué, je pense, en m’étouffant. T’aurais dû voir ça : ils étaient comme possédés. Rien ne les aurait fait arrêter. Vu le déroulement des choses, ils avaient prévu cette punition ! c’est pas, comme ils le prétendent, une fouille à laquelle je n’ai pas voulu me soumettre, mais bel et bien une punition, doublée de sévices graves ! J’me sens si faible face à eux. J’en suis convaincu : ils ont planifié et organisé la punition violente qu’ils m’ont fait subir ce samedi.

    Et dis-toi qu’il a fallu que je foute le bordel en service de nuit pour qu’un gradé aille faire en sorte que je voie quelqu’un… Même si j’ai vu une infirmière que le lendemain matin (les faits se sont passés samedi matin) et qu’apparemment y a pas de médecin jusqu’à mercredi. D’ici là, il n’y aura plus d’hématomes ni de bleus ! Toute trace de cette agression aura disparu ! « On y peut rien, y a pas de médecin avant mercredi, la seule chose qu’on peut faire, c’est vous donner du Doliprane ! » « Mais c’est pas de Doliprane dont j’ai besoin. Ce dont j’ai besoin, c’est de relater ce que j’ai dit à un médecin, d’être examiné et soigné au plus vite, et d’obtenir un certificat médical pour déposer plainte contre ces individus. Mercredi, tout aura disparu. Voilà ce dont j’ai besoin, et tout de suite, pas mercredi ! » Voilà ce que j’ai dit.

    « Nous, on peut rien pour vous, on peut juste dire au médecin de passer vous voir mercredi, et vous donner du Doliprane maintenant ! On est désolés, M. Bouazza, c’est tout ce qu’on peut faire. »

    La façon qu’ils m’ont démonté, les sévices qu’ils m’ont fait, et tout ce qu’ils font autour de ça pour faire croire que tout est légitime et que tout a été fait dans les règles ! Je suis au cachot depuis mardi et c’est seulement aujourd’hui dimanche qu’on me donne de quoi écrire !Mais on veut pas me donner de quoi me laver. On me donne pas à manger comme aux autres… soit-disant sur ordre de la direction. C’est hallucinant, les trucs qu’ils inventent pour justifier les actes odieux et injustes. En gros, les surveillants et une première surveillante – qui fait partie de ces gradés qui mentent et inventent souvent des choses pour me porter atteinte de façon récurrente ces temps-ci – se sont mis d’accord pour mentir ; pour dire que je les ai menacés de leur jeter des excréments et de l’urine avec les barquettes dans lesquelles on nous donne à manger. Donc l’ordre de la direction, c’est mettez un rapport d’incident pour ces menaces inventées à Bouazza, et nous, en tant que membres de la direction, on vous autorise à ne plus lui donner un repas normal en barquette. Donnez-lui seulement 4 petites portions individuelles de fromage avec un fruit le midi, et pareil le soir !

    Et comme on m’a dit, le « repas de punition »,comme ils l’appellent ici, a été validé par le médical, Donc entre ces médecins, la diététicienne, et la direction ; et ça a été validé par note ministérielle. Je n’en crois pas un mot, mon frérot. C’est juste les affabulations et les mensonges de la première surveillante. Rien de plus. Car que ce soit au QI comme au cachot. Comment penser et croire que ceux qu’ont leur repas chaud, qui plus est et nourrissant, à base de légumes, de féculents, d’entrées, de viandes, de desserts, etc. …comment un tel repas complet, même s’il est souvent dégueulasse car mal cuit ou cuit à l’eau, sans sel ou sauce parfois, etc. … Comment un repas complet trouverait-il son équivalent nutritionnel dans quatre portions de fromage midi et soir ? Donc pour moi, plus de repas chauds nourrissants etc. Juste quatre portions individuelles genre « Vache qui rit », emmental, etc. et une baguette de pain. Est-ce légal ? Est-ce humain ? Apparemment oui, selon la gradée – et par ordre de la direction.

    Est-ce légal ? Est-ce humain ?

    Ils veulent même pas que j’aille au téléphone. Pourtant j’ai le droit d’y aller, mais ils inventent des trucs, ils disent que j’insulte, menace etc. …ce qui leur donne le droit, selon eux, de ne pas m’amener au téléphone. Comme ça, je ne mets pas mes soit-disant menaces à exécution. Pourtant, tu sais, frérot, qu’ils font souvent allusion à mes conversations téléphoniques ou à mes courriers. Ils savent que je peux, ou plutôt qu’au QD, je vais appeler que le week-end. Dejà qu’y a pas de médecin jusqu’à mercredi, ils me font pas aller au téléphone de tout le week-end pour éviter que je fasse venir un secours du dehors, sachant que ma tante taffe la semaine.

    Sinon, ben, si vous avez toujours des avocats qui vous aident à L’Envolée, voyez si vous pouvez m’en envoyer un ici, à Vendin. Car faut que ça s’arrête, ce qu’ils me font ! Entre les coups, les mensonges, les abus de pouvoir, le fait qu’ils créent des incidents de toutes pièces pour me salir et me mettre au QD, et ensuite faire d’autres abus de pouvoir… Tout ça pour dire : « Nous, agents de l’AP, on n’a rien fait, voyez tous les rapports d’incident (mensongers)… Tout démontre que c’est le détenu et lui seul qui est fautif dans tout ça, que c’est le seul a avoir créé tout ça. Nous, on n’a rien fait, on est clean. » Bah oui ! j’en peux plus.

    Ils m’ont poussé au suicide une fois déjà. Je recommencerai pas car c’est atroce. Mais ça veut pas dire qu’eux n’essaieront pas de me tuer. Et vu que j’ai essayé – poussé par eux -, si eux me tuent, ils diront : « Il avait déjà essayé, sauf que là, il s’est pas loupé ; la première fois, il s’était loupé. »

    Bref.

     A bientôt, les amis

    Bisous à tous

  • DML pour « conditions indignes » · Violences de matons à Bapaume · Manif au CRA de Vincennes

    DML pour « conditions indignes » · Violences de matons à Bapaume · Manif au CRA de Vincennes

    Émission de l’Envolée du Vendredi 16 Octobre 2020 ·
    • Conseil : faire des demandes de mises en liberté pour « conditions indignes » pour les prisonnier·e·s en détention provisoire avant que le gouvernement ne sorte une loi en mars 2021 qui risque d’annuler l’arrêté de la cour européenne : il faut submerger les tribunaux de DML, secouez vos baveux !
    • Lettre d’Abderrazak Djefour (voir en dessous) qui dénonce les actes des matons à la prison de Bapaume et témoignage de sa soeur.
    • Des nouvelles de Michel Carrincote, lui aussi enfermé à Bapaume, prisonnier handicapé et maltraité par l’administration en plus d’être privé de soin. A quand la suspension de peine ?
    • Parloir sauvage devant la prison pour sans papier de Vincennes l’après-midi même : plus de 200 personnes, des feux d’artifice et deux heures de cris pour échanger avec les prisonniers enfermés à l’intérieur. Les deux personnes dont on parle dans l’émission ont depuis été libérées.
    • Alors que la justice a finalement relevé l’AP de l’obligation de fournir des masques aux prisonniers de Seysses (voir émission d’il y a deux semaines), plusieurs prisonniers de la Maison d’arrêt ont été testés positifs cette semaine. A Fresnes aussi, au moins dans deux bâtiments, des prisonniers ont été testés positifs. Clusters à Fresnes et Seysses : bâtiment en quatorzaine et parloirs annulés.
    • Retour sur la marche blanche organisée le week dernier jusqu’au centre de détention de Lyon-Corbas avec plus de 150 personnes par le collectif « Idir Espoir et Solidarité ».
    • Retour sur le zbeulage de l’enquête publique sur la construction d’une nouvelle prison à Tremblay, lecture du petit texte lu là-bas par les intrus

    Crève la taule !

    Lettre d’Abderrazak Djefour, prisonnier à Bapaume

    Bonjour,

    je vous écrit car j’ai des problèmes dans cette prison. Cela fait 8 mois que je suis ici à Bapaume, que je demande du travail, des formations pour me réinsérer… J’ai toujours des réponses négatives et pour aucune raison. Alors que moi j’ai l’envie de travailler ou de faire quelque chose bien en prison.

    Ils me changent de cellule à chaque fois pour rien, ils me font plusieurs fois la fouille alors que je n’ai rien à me reprocher et ils ne trouvent rien. Les surveillants continuent de persister, et à force, je prend cela pour de l’acharnement ! Le dernier incident en date, j’étais en promenade, je faisais mon sport tranquillement dans mon coin, j’embête personne, lorsque je remonte en cellule, je retrouve une serviette que j’avais mise à la fenêtre pour protéger du froid, je la retrouve donc, mais toute déchirée. Je suis alors parti demander aux surveillants « mais qui a fait ça ? »Il m’a répondu que c’est le capitaine « Azzaoui » qui se serait défoulé. Je suis donc retourné en cellule, ils m’ont enfermé… toujours sans raison !! « à cause d’une serviette ».
    C’est ensuite qu’ils sont arrivés en force à dix (alors que aucune raison ne leur donnait droit à user de la force), ils m’ont menotté et étranglé pour rien car j’étais innofensif ! Suite à ça, et donc toujours sans raison, ils décident de me ramener à la C (bâtiment fermé). Suite à ces incidents, l’énervement qui montait de toutes parts, je me suis lamé tout le corps de la tête aux pieds. Je l’ai fait car je ne savais pas quoi faire face à toutes leurs violences, provocations et leurs abus de pouvoirs. Le capitaine Azzaoui est revenu avec ses collègues, ma cellule était pleine de sang, je demandais alors le médical. Mais il a donné l’ordre de me plier, de me menotter et de m’étrangler sans pouvoir voir un médecin. Ensuite, je suis arrivé au QD, ils m’ont mis à genoux et m’ont laissé nu, toujours sans médecin (alors que j’en faisais l’appel). Ils sont violents. Je ne sais plus quoi faire ! Le 1er incident, c’était à la A, avec le chef. J’étais malade, l’autre capitaine m’a fermé la porte sans raison… Je me suis lamé parce qu’ils me poussent à bout, me provoquent, et de ça, leur sanction a été de 20 jours au QD…. J’ai passé trois ans et demie à Sequedin, j’ai jamais eu de problème, ni avec les surveillants ni avec les détenus. Dans cette prison, ils provoquent, ils me poussent à bout et je m’autodétruit à cause d’eux.
    Une fois, j’ai eu parloir avec ma sœur, qui habite à Paris, à 250 km d’ici. Ma sœur attendait en salle d’attente, à l’heure des rentrées de parloirs, ma sœur avance donc voulant entrer, et là, ils lui refusent son accès au parloir, et ils disent qu’elle était en retard alors qu’elle était en salle d’attente avec les autres familles ! Et ils ont pas vu… Ensuite ma sœur est partie les voir en demandant qu’elle était la raison, ils lui ont dit « retard », ma sœur leur a alors dit de regarder les caméras car il y a erreur, elle était bien là, et de là, ils ont décidé de nous suspendre le parloir trois mois !! Sans vérifier les caméras, sans investigations, sans motif… !


    Moi, je ne parle pas bien le français , ils me provoquent, me poussent à boût… Je n’ai jamais demandé à venir ici à Bapaume, mais j’avais demandé Laons ou Longuenesse. C’est le lieutenant de Sequedin qui a mis le 3ème choix Bapaume de lui-même.

    S’il vous plait, je demande un transfert en urgence car j’estime que ma vie est en danger ici.

    Dans l’attente d’une réponse de votre part,

    Abderrazak

    L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.

    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Violences de matons · les parloirs toujours bloqués  · ça bouge encore au CRA de Marseille

    Violences de matons · les parloirs toujours bloqués · ça bouge encore au CRA de Marseille


    Émission de l’Envolée du Vendredi 19 Septembre 2020 ·
    • Lettre d’Emma
    • Lettre d’un prisonnier agressé par des matons (et retour sur d’autres trop nombreuses affaires similaires)
    • Lecture du texte « les parloirs ? Toujours confinés! », dispo ici : https://lenvolee.net/les-parloirs-toujours-confines/
    • La situation dans les CRA en Ile de France : réouvertures et justice en temps de COVID
    • Discussion avec un poto de Marseille sur la situation au CRA du Canet, retour sur le mouvement de prisonniers depuis août et les mobilisations à l’extérieur en soutien.

    Lettre d’Emma :

    Je m’appelle Emma, je suis transgenre, J’ai été détenue au centre pénitentiaire des femmes de Rennes, entre décembre 2018 et août 2020 où j’ai subi des violences répétées par le personnel pénitentiaire, la direction et les détenues.

    En décembre 2018 j’arrive au centre de détention des femmes de Rennes, où je suis intégrée à la maison d’arrêt de Rennes ; mon entrée a débuté par une fouille au corps avec palpation, Quand je suis arrivée je ne me sentais pas bien, on ne m’a pas donné mes hormones comme il se doit, car le docteur S a refusé pour des raisons qui la concernent. Elle m’a appelé Monsieur en plein rendez-vous.

    En janvier 2019 et février 2019, Monsieur B, directeur de la prison des femmes de Rennes s’est permis, de m’insulter en donnant son avis sur mes organes génitaux, à la suite de quoi j’ai été mise au quartier disciplinaire, ainsi qu’au quartier d’isolement pour une période totale de 8 mois, car Monsieur le directeur m’a dit très frontalement qu’il pensait que j’avais un sexe masculin.

    Sans mes hormones, ma transformation était compliquée psychologiquement et physiquement, d’autant qu’en isolement on est maltraitée : violences et brimades par les surveillantes, pas le droit de sortir, pas le droit aux activités, c’était ce qu’ils appelaient le « régime de contrôle ».

    La seule activité à peu près autorisée était le sport, pour toute autre activité il fallait demander l’accord du chef de détention. Les femmes qui se retrouvent en isolement perdent leur travail ou ne peuvent pas travailler, je suis restée un an et demi sans travail à cause des refus répétés du Directeur de la prison. J’ai passé ma détention entre quartier disciplinaire et isolement et de temps à autre au centre de détention quand le personnel ne trouvait plus de motif à me mettre à l’isolement Je tiens à vous préciser que j’ai vu plusieurs filles aller en isolement à la demande du directeur du centre pénitentiaire des femmes de Rennes ou sur simple décision du chef de détention, et cela m’est arrivé à la fin de ma détention au sein du CPF, sans motif valable. En ce qui concerne les violences, après une tentative de suicide, j’ai été mise à l’isolement ce qui a généré chez moi une incompréhension mêlée à un sentiment d’injustice devant cet abus d’autorité. En tant que personne fragile cela était compliqué pour moi de rester enfermée 24 heures sur 24, dans une cellule de 7,35 m².

    Au régime régime d’isolement, les douches sont très peu nettoyées ; quand on me donnait à manger c’était dans de l’aluminium.

    En mai 2020, je me suis énervée contre les surveillantes qui avaient eu des remarques déplacées sur ma transidentité. Je leur ai dit qu’elles avaient un délire de persécution, elles m’ont alors plaquée au sol à plusieurs, deux hommes étaient présents, l’un des deux m’a tiré par les cheveux en me disant « tu aimes bien le quartier disciplinaire ». Il m’a fait très mal, ils ont utilisé une prise d’étranglement, je ne pouvais plus bouger, j’étais paralysée et je ne pouvais plus respirer. J’avais la main en sang car les plaies de ma tentative de suicide s’étaient rouvertes dans la bagarre. La surveillante m’a donné un coup de poubelle métallique sur la figure. J’ai encore à ce jour deux crans à la tête, qui témoignent de la force qu’elle a mise à ce geste ; à ce jour j’ai encore des pertes d’équilibre dues à cette bagarre.

    J’ai été obligée de passer une I.R.M. cérébrale pour suspicion de traumatisme et j’ai été jugée par le tribunal correctionnel de Rouen, qui n’a pas reconnu la violence que j’ai subie. J’ai été condamnée à sept mois d’emprisonnement avec sursis, dont trois ferme, avec un suivi de deux ans, obligation de soins et obligation de travail.

    Je souhaite à ce jour déposer plainte contre les 8 surveillant.e.s, dont la surveillante qui m’a frappée avec la poubelle métallique pour tentative d’homicide sur personne vulnérable

    Au CPF de Rennes il est monnaie courante pour les détenues de subir des agressions de la part des surveillantes lorsqu’elles sont dans des lieux à l’abri du regard des autres. J’ai été visée par 38 compte rendus d’incident : de la part des surveillantes qui se sont senties insultées si je leur répondais ou bien par des détenues qui me calomniaient, l’une d’elles a même déposé plainte contre moi pour des faits qui ne se sont jamais produits.

    Juste après sa prise de fonctions la nouvelle directrice s’est permise de m’insulter en pleine commission de discipline devant l’avocat, et les assesseurs avant de me mettre au quartier disciplinaire pendant 20 jours. Je connais une détenue qui est à l’isolement, à répétition depuis au moins janvier 2019. La prison est vétuste, l’eau est calcaire, les douches ne sont pas nettoyées, les sols non plus, surtout dans les couloirs, et cela ne change pas même en temps de Covid 19. Les détenues ne portent pas de masque et n’ont pas accès à du gel hydroalcoolique, les activités sont réduites.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Lettre d’Emma

    Lettre d’Emma

    AU CPF DE RENNES IL EST MONNAIE COURANTE POUR LES DETENUES DE SUBIR DES AGRESSIONS DE LA PART DES SURVEILLANTES

    Lettre d’Emma, lue à l’antenne le 18 Septembre 2020

    Je m’appelle Emma, je suis transgenre, J’ai été détenue au centre pénitentiaire des femmes de Rennes, entre décembre 2018 et août 2020 où j’ai subi des violences répétées par le personnel pénitentiaire, la direction et les détenues.

    En décembre 2018 j’arrive au centre de détention des femmes de Rennes, où je suis intégrée à la maison d’arrêt de Rennes ; mon entrée a débuté par une fouille au corps avec palpation, Quand je suis arrivée je ne me sentais pas bien, on ne m’a pas donné mes hormones comme il se doit, car le docteur S a refusé pour des raisons qui la concernent. Elle m’a appelé Monsieur en plein rendez-vous.

    En janvier 2019 et février 2019, Monsieur B, directeur de la prison des femmes de Rennes s’est permis, de m’insulter en donnant son avis sur mes organes génitaux, à la suite de quoi j’ai été mise au quartier disciplinaire, ainsi qu’au quartier d’isolement pour une période totale de 8 mois, car Monsieur le directeur m’a dit très frontalement qu’il pensait que j’avais un sexe masculin.

    Sans mes hormones, ma transformation était compliquée psychologiquement et physiquement, d’autant qu’en isolement on est maltraitée : violences et brimades par les surveillantes, pas le droit de sortir, pas le droit aux activités, c’était ce qu’ils appelaient le « régime de contrôle ».

    La seule activité à peu près autorisée était le sport, pour toute autre activité il fallait demander l’accord du chef de détention. Les femmes qui se retrouvent en isolement perdent leur travail ou ne peuvent pas travailler, je suis restée un an et demi sans travail à cause des refus répétés du Directeur de la prison. J’ai passé ma détention entre quartier disciplinaire et isolement et de temps à autre au centre de détention quand le personnel ne trouvait plus de motif à me mettre à l’isolement Je tiens à vous préciser que j’ai vu plusieurs filles aller en isolement à la demande du directeur du centre pénitentiaire des femmes de Rennes ou sur simple décision du chef de détention, et cela m’est arrivé à la fin de ma détention au sein du CPF, sans motif valable. En ce qui concerne les violences, après une tentative de suicide, j’ai été mise à l’isolement ce qui a généré chez moi une incompréhension mêlée à un sentiment d’injustice devant cet abus d’autorité. En tant que personne fragile cela était compliqué pour moi de rester enfermée 24 heures sur 24, dans une cellule de 7,35 m².

    Au régime régime d’isolement, les douches sont très peu nettoyées ; quand on me donnait à manger c’était dans de l’aluminium.

    En mai 2020, je me suis énervée contre les surveillantes qui avaient eu des remarques déplacées sur ma transidentité. Je leur ai dit qu’elles avaient un délire de persécution, elles m’ont alors plaquée au sol à plusieurs, deux hommes étaient présents, l’un des deux m’a tiré par les cheveux en me disant « tu aimes bien le quartier disciplinaire ». Il m’a fait très mal, ils ont utilisé une prise d’étranglement, je ne pouvais plus bouger, j’étais paralysée et je ne pouvais plus respirer. J’avais la main en sang car les plaies de ma tentative de suicide s’étaient rouvertes dans la bagarre. La surveillante m’a donné un coup de poubelle métallique sur la figure. J’ai encore à ce jour deux crans à la tête, qui témoignent de la force qu’elle a mise à ce geste ; à ce jour j’ai encore des pertes d’équilibre dues à cette bagarre.

    J’ai été obligée de passer une I.R.M. cérébrale pour suspicion de traumatisme et j’ai été jugée par le tribunal correctionnel de Rouen, qui n’a pas reconnu la violence que j’ai subie. J’ai été condamnée à sept mois d’emprisonnement avec sursis, dont trois ferme, avec un suivi de deux ans, obligation de soins et obligation de travail.

    Je souhaite à ce jour déposer plainte contre les 8 surveillant.e.s, dont la surveillante qui m’a frappée avec la poubelle métallique pour tentative d’homicide sur personne vulnérable.

    Au CPF de Rennes il est monnaie courante pour les détenues de subir des agressions de la part des surveillantes lorsqu’elles sont dans des lieux à l’abri du regard des autres. J’ai été visée par 38 compte rendus d’incident : de la part des surveillantes qui se sont senties insultées si je leur répondais ou bien par des détenues qui me calomniaient, l’une d’elles a même déposé plainte contre moi pour des faits qui ne se sont jamais produits.

    Juste après sa prise de fonctions la nouvelle directrice s’est permise de m’insulter en pleine commission de discipline devant l’avocat, et les assesseurs avant de me mettre au quartier disciplinaire pendant 20 jours. Je connais une détenue qui est à l’isolement, à répétition depuis au moins janvier 2019. La prison est vétuste, l’eau est calcaire, les douches ne sont pas nettoyées, les sols non plus, surtout dans les couloirs, et cela ne change pas même en temps de Covid 19. Les détenues ne portent pas de masque et n’ont pas accès à du gel hydroalcoolique, les activités sont réduites.

  • L’administration pénitentiaire et la justice auraient-elles intérêt à ce que M. Merlet meure en cellule ?

    L’administration pénitentiaire et la justice auraient-elles intérêt à ce que M. Merlet meure en cellule ?

    L’administration pénitentiaire n’aime pas la lumière ; le corporatisme y fonctionne à plein régime pour cacher ce que l’on nommerait poliment des bavures si elles n’étaient pas structurelles. Nous nous permettons de penser que les diverses plaintes que M. Merlet actuellement détenu au CD de Nantes a déposé contre des membres de l’administration pénitentiaire pour des faits de violences sont la cause de son maintien en détention, et d’un certain acharnement de cette administration et de celle de la justice à son encontre.

    L’Envolée est saisie par la famille et des amis de M. Jean-Christophe
    Merlet non seulement pour dénoncer la situation sanitaire dans
    laquelle il est maintenu mais aussi pour rendre publics les
    agissements de membres de l’administration pénitentiaire et du
    ministère de la Justice.

    Alors qu’il est handicapé et souffre de diverses pathologies sévères
    (respiratoires et neurologiques), alors qu’il est coincé dans un
    fauteuil roulant qu’il a de plus en plus de mal à actionner, alors que
    son état a été jugé incompatible avec un maintien en détention depuis
    2017 (rapport médical à l’appui), alors qu’il est conditionnable
    depuis 2016, Jean-Christophe Merlet est actuellement incarcéré au CD
    de Nantes, dans des conditions inadmissibles. Une première requête
    en suspension de peine pour raison médicale déposée en mai 2017 a été
    refusée en juillet… 2019.

    Depuis plusieurs mois déjà, une nouvelle requête en suspension de
    peine a été déposée sur le bureau de la juge d’application des peines,
    Mme Briand.
    La semaine dernière, l’avocate de M. Merlet a eu la bonne
    surprise d’apprendre qu’un nouveau passage en commission d’application
    des peines était prévu pour ce mercredi 6 mai. Nous nous réjouissons
    de cette soudaine accélération…

    Malheureusement, notre joie s’arrête là. En effet, Mme Briand,
    profitant d’une procédure permise par la LOI n° 2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19, a prévu
    que la commission se tienne « hors débat contradictoire »,
    c’est-à-dire sans la présence de M. Merlet. Notons au passage, d’une
    part, que de très nombreux avocats ont déjà déposé des recours pour
    contester ce qui constitue  « une atteinte manifeste aux droits de
    l’accusé et à ceux de la défense » ; et d’autre part, que tous les JAP
    de France ne procèdent pas de la sorte. Il s’agit donc d’un choix
    délibéré de Mme Briand de ne pas avoir à entendre de la bouche de M.
    Merlet la description de son quotidien en détention :
    fauteuil-lit-fauteuil-lit-lavabo-fauteuil-lit, 24h/24 en cellule.
    Rappelons encore une fois que M. Merlet ne dispose ni d’une cellule
    adaptée à son handicap (donc pas de douche possible), ni d’un suivi
    médical par l’UCSA (Unité de consultation et de soin ambulatoire) en
    rapport avec son état ; ni d’aucune aide pour se déplacer alors que
    ses membres sont gagnés par la paralysie.

    Mais surtout, en procédant de la sorte – une commission sans M. Merlet
    –, Mme la JAP et M. le procureur de la République n’auront pas à
    entendre ce que J.C. Merlet ne cesse de répéter depuis quatre ans, et
    qui a donné lieu aux diverses plaintes qu’il a déposées 
    ; plaintes
    qui, comme souvent dans ce genre d’affaires, semblent rester lettre
    morte. Puisque personne au sein des institutions judiciaire et
    pénitentiaire ne veut entendre ce que M. Merlet dénonce, nous nous
    devons de le rendre largement public aujourd’hui.

    Le 26 août 2016, à la centrale de Saint-Martin-de-Ré, M. Merlet se
    fait tabasser par une équipe de surveillants
    particulièrement violents
    et clairement identifiés au sein de la pénitentiaire et au-delà (Cf.
    le documentaire « A l’ombre de la République », de Stéphane Mercurio).

    Ce passage à tabac est en grande partie responsable de l’état de santé
    dans lequel il se trouve.

    Ce passage à tabac est survenu quelques semaines après que M. Sambaly Diabaté, un autre prisonnier de la centrale de St-Martin-de-Ré, a trouvé la mort entre les mains de certains surveillants. Le 9 août
    2016, M. Merlet avait assisté au début des violences qui ont abouti à
    la mort de M. Diabaté.

    La famille de M. Diabaté s’est portée partie civile et la plainte est
    en cours. Une reconstitution de l’affaire a eu lieu en janvier 2020
    alors même que tous les témoins n’ont pas été entendus. C’est
    notamment le cas de M. Merlet, qui aimerait être entendu sur ces faits
    pour aider à établir la vérité sur la mort de M. Diabaté.

    Le 18 mai 2017, M. Merlet porte plainte à son tour pour « violence en
    réunion commise par du personnel pénitentiaire » contre trois
    surveillants pour le tabassage qu’il a subi fin août 2016
    . Deux ans
    plus tard, le 6 août 2019, voyant que sa plainte n’avance pas, il
    porte plainte
    pour des faits de menaces et de dissimulation d’actes
    graves – aussi bien les violences qu’il a subi, que la mort de M.
    Diabaté –, contre une juge d’application des peines de La Rochelle,
    Mme. Gratacos, contre la vice-procureure de La Rochelle Mme. Ahras, et contre Mme Manaud Bénazéraf, directrice de la centrale de Saint-Martin-de-Ré au moment des faits.

    Dans le cadre de l’instruction de ces plaintes, nous savons qu’au
    moins une personne n’a pas été entendue : un agent de l’administration
    pénitentiaire en poste à Saint-Martin-de-Ré à l’époque,
    démissionnaire depuis, que M. Merlet cite comme témoin des agissements
    de la direction à son égard.

    Entretemps, au sein même de l’AP, la mort de M. Diabaté à eu de
    notables effets 
    dont le quotidien Sud ouest a fait état dans de
    nombreux articles : « Un rapport de l’inspection des services
    pénitentiaires rendu à l’automne 2016 ainsi que différents témoignages
    pointent divers dysfonctionnements et mettent en cause 10 ou 12
    personnes, y compris des membres de l’encadrement alors en poste à la
    centrale de Saint-Martin-de-Ré.
     » Un mois plus tard, le 1er décembre
    2016, un surveillant se donne la mort alors qu’il a été convoqué en
    vue d’une possible mise en examen.  « Un autre surveillant dont la
    participation aux évènements du 9 août 2016 est attestée s’est
    également donné la mort en avril 2017.
     » En décembre 2017, un
    troisième surveillant « également impliqué dans les évènements du 9
    août » fait une tentative de suicide à la centrale de Saint-Martin-de-Ré.

    Il faut rappeler, à toutes fins utiles, que la directrice qui était en
    poste à St-Martin-de-Ré en 2016 – et contre laquelle M. Merlet a donc
    porté plainte – n’est autre que l’actuelle directrice du CD de Nantes,
    Mme. Manaud-Bénazéraf.
    Par un mauvais concours de circonstances, elle
    a pris la direction de cette prison quelques mois à peine après que
    J.C. Merlet y ait été transféré début 2018. Avouez que c’est pas de
    chance pour Jean-Christophe.

    Il est effectivement compliqué de porter plainte contre la justice et
    ses prisons. Nous savons que la plupart de ses affaires sont
    étouffées.
    Les plaintes contre des surveillants n’aboutissent que
    rarement – notons ici la notable exception du 10 avril 2020, avec la
    condamnation de 5 surveillants du CD de Val-de-Reuil… alors quand
    elles impliquent des directeurs, des JAP, des procureurs, on y croit
    encore moins.

    A l’issue de la commission de mercredi, nous pouvons nous attendre à
    ce que J.C. Merlet soit non pas libéré, mais plutôt transféré ou «
    baluchonné » dans une autre prison pour tenter de l’isoler un peu
    plus,
    d’étouffer une nouvelle fois sa voix dérangeante en attendant
    qu’il ait l’amabilité de crever au fond d’une cellule.

    Soyons clairs : qu’on décrédibilise sa parole, qu’on brandisse sa
    prétendue dangerosité (depuis son fauteuil !) ou qu’on prétexte un
    quelconque manque au dossier, ça ne pourra désormais être compris que comme une ultime tentative pour le faire taire, le faire mourir entre les murs ; non pas pour la protection de la société mais pour la
    protection d’une caste et des amitiés au sein d’une corporation.

    De cette responsabilité, procureurs et juges d’application des peines
    auront à répondre.

    L’Envolée

    « Lettre à Mme la ministre »

    Vous pouvez lire ci-dessous des extraits d’une lettre adressée par des proches de J.C. Merlet à la ministre de tribunaux et des prisons le 01 mai 2020.

    Madame la ministre,

    Nous venons vers vous car nous sommes désespérés de la situation dans
    laquelle se trouve M. Jean-Christophe Merlet, numéro d’écrou 66740,
    incarcéré au CD de Nantes.

    Il a été reconnu depuis mai 2017, inapte a la détention. Vu son état
    de santé précaire, une demande de remise en liberté pour raison
    médicale a été demandé par Maître de Oliveira. Cela fait plus d’un an,
    on vient seulement d’apprendre que la juge d’application des peines
    Mme Briand a prévu de juger cette demande le 6 mai 2020, en séance «
    hors débat », donc sans la présence de M. Merlet, sous prétexte du
    Covi19.

    Va t il rester en prison malgré son problème de santé ?

    Malheureusement oui, car depuis qu’il a porté plainte à plusieurs
    reprises suite aux agressions qu’il a subit par 9 surveillants de la
    centrale de St-Martin-de-Ré, et qui sont la cause de son handicap a
    vie, l’affaire a été étouffée […].
    M. Merlet a déposé plainte le 06 Aout 2019 contre la procureur Mme
    Ahras, la juge et la directrice de détention Mme
    Manaud-Bénazéraf afin de faire connaître la vérité […].
    Tout ça parce que M. Merlet a été témoin des violences des
    surveillants qui ont causés la mort de M. Sambaly Diabaté le 9 aout
    2016, à la prison de St-Martin-de-Ré.
    M. Merlet veut témoigner et demande que son témoignage soit entendu
    afin que la vérité soit enfin dite a la famille de  M. Sambaly
    Diabaté.
    Madame la Ministre, nous aimerions savoir si c’est ça la justice? […]

    Madame La Ministre la vie de cet homme est entre les mains de la
    justice, j’espère simplement qu’il ne décédera pas en prison et que la
    justice de ce pays fera le nécessaire pour que ses droits ne soient
    pas bafoués.

    Veuillez agréer Madame la Ministre nos salutations respectueuses,
    Les amis de Mr Merlet