Étiquette : morts en prison

  • Taoufik mort à Perpignan, Jules mort à Seysses … Trop de « morts suspectes » en prison

    Taoufik mort à Perpignan, Jules mort à Seysses … Trop de « morts suspectes » en prison

    Emission de l’Envolée du 11 Décembre 2020

    Lettre de Kemi qui nous écrit régulièrement et qui est enfermé à Saint Maur d’où il dénonce les traitements de l’AP et les conditions de sa cellule. N’hésitez pas à nous demander son contact pour lui écrire!

    Témoignage et lettre de prisonniers en Italie qui reviennent sur la révolte à la prison de Modène le 8 mars 2020 et qui rappellent les 12 personnes tuées ce jour là et que l’administration essaie de faire oublier.

    Appel d’un proche de Taoufik enfermé à la prison de Perpignan et mort le 18 octobre. La famille n’a été prévenu que trois semaines plus tard qu’il serait mort à l’hôpital.

    Appel de deux proches de prisonniers de Seysses qui se mobilisent contre les morts suspectes trop nombreuses dans cette taule et son mitard, et sur les conditions inhumaines dans les QD.

    Des nouvelles de l’Infâme : l’AP s’acharne toujours et lui a collé 54 jours de QD (demandez nous si vous voulez son contact pour lui écrire) !


    Lettre publique de Kemi lue à l’antenne

    Témoignage sur les prisonniers tués dans la prison de Modène en mars :

    Je suis allé en prison parce que la police est venue contrôler et m’a trouvé sans papiers, ils m’ont envoyé en prison. Depuis que j’étais en prison, les problèmes ont commencé, une fois il y a eu une bagarre, je n’avais rien à voir avec ça. Ensuite, la police est arrivée et ils sont entrés et nous ont battus et nous ont cassé les os, puis ils nous ont mis en cellule d’isolement pendant 3 jours sans nous emmener à l’hôpital. Finalement, un garçon a été emmené à l’hôpital et s’est évanoui à cause des douleurs. Quand il l’a vu, le médecin l’a laissé entrer de toute urgence. Le médecin a dit à la police qu’il devait rester à l’hôpital au moins 3-4 jours, mais la police ne voulait pas. Le médecin avait demandé qu’il y avait quelqu’un à l’intérieur de la prison pour l’aider à bouger pendant un mois, mais la police n’a rien fait de tout ce que le médecin avait demandé et lui a donné un certificat. Il a fait un rapport à la police à l’hôpital et a pris le dossier avec lui, à la fin ce soir-là, ils l’ont pris et l’ont immédiatement emmené à la prison de Modène où j’avais également été transféré, dans une cellule où se trouvaient également mes amis de ma ville, j’y suis resté jusqu’à ce que le coronavirus arrive et lorsque le corona est arrivé il y avait un homme malade du virus et ils ne voulaient pas le laisser sortir et ils nous ont interdit de voir les membres de nos familles. Après cela, une révolution s’est produite et ils ont incendié la prison et les forces spéciales sont entrées et ont commencé à tirer, 12 personnes sont mortes dont 2 de mes amis, ils sont morts sous mes yeux, je suis toujours sous le choc. Je m’étais échappé sur le toit de la prison pour qu’ils ne me tirent pas dessus après ils nous ont tous pris et emmenés et mis dans une pièce, ils nous ont enlevé tous nos vêtements et ils ont commencé à nous battre, nous gifler et nous donner des coups de pied. Ensuite, ils nous ont rendu nos vêtements et ils nous ont mis en ligne et ils nous ont encore battus avec la matraque, à ce moment-là, j’ai réalisé qu’ils allaient nous emmener dans une autre prison. Tels étaient les coups que nous avons reçus qu’ils m’ont envoyé dans une autre prison sans chaussures. Puis, quand nous sommes arrivés à la prison, ils nous ont battus à nouveau. Au final j’ai purgé ma peine je suis très choqué pour mes amis je n’ai pas pu porter plainte contre les carabiniers parce qu’ils sont trop forts. Et je n’ai ni argent ni documents. Je suis toujours très choqué je n’arrive plus à dormir ni à bien manger. Après tout, je me sens encore très mal, mais malgré tout j’aime l’Italie, grâce à vous qui m’avez fait parler.

    Lettre envoyée à la mi-octobre 2020 à OLGa (journal anticarcéral national de lettres de prisonnier-e-s)

    Nous sommes maintenant au milieu de la soi-disant deuxième vague de la pandémie. Dans toute l’Italie, le nombre d’infections et de décès augmente et, ainsi que pour les soins de santé et les écoles, le gouvernement n’a rien mis en œuvre pour les prisons pour empêcher la propagation du virus. Les données sont catastrophiques: plus de 2000 détenus et gardiens sont infectés. Avec le surpeuplement des prisons, il est clair que nous sommes confrontés à une bombe prête à éclater. De plus, aujourd’hui comme au printemps dernier, des mesures sanitaires adéquates ne sont même pas prises à l’intérieur des taules: les masques et autres équipements de protection individuelle manquent, les tampons sont effectués avec difficulté, les soins médicaux, déjà difficiles d’accès, sont maintenant encore plus remis en question. Outre les différentes administrations pénitentiaires, les autorités sanitaires locales chargées de la santé en prison sont également responsables de ces carences. Les détenus, épuisés par la répression de ce printemps, cependant n’abandonnent pas les actions de protestation: battages, refus de revenir des promenades, refus du chariot, grèves de la faim sont les outils avec lesquels ils essaient de se faire entendre car ils savent que pour l’État et les administrations publiques et pénitentiaires ils sont chair à canon. Les dispositions prises par la Dap (département d’administration pénitentiaire) et le ministre de la Justice sont une photocopie de celles de mars: blocage des entretiens pour les détenus dans les zones rouges et ouvertures ridicules pour réduire la surpopulation. Alors que les gardiens, principaux vecteurs de l’infection, entrent et sortent des pénitenciers et que les magistrats de surveillance continuent de refuser la liberté aux nombreux candidats, démontrant qu’ils ne veulent pas surmonter le problème sécuritaire malgré le risque de carnage dans les prisons. Il nous semble plus que jamais important de briser le mur du silence et de l’isolement qui entoure les prisons, de donner la parole aux protestations de ceux qui sont enfermés et de soutenir leur lutte pour qu’il soit clair qu’aujourd’hui comme en mars la seule sécurité est la liberté.


    L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.

    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • ÉMISSION DE L’ENVOLÉE DU 27 AVRIL 2018

     

    Émission spéciale sur la prison de Seysses, au programme :

        • Retour sur les fait : Mort de Jawad à Seysses et révoltes de solidarité : la seule réponse de l’État reste la répression.
        • Appel : Lydia lit la lettre que le PRP a reçu. Retour sur la mort d’un autre prisonnier dans ce même mitard, en février 2016.
        • Communiqué : Lecture du communiqué de la garde des sceaux, puis de celui du PRP.
        • Appel : Olivier, et coup de gueule contre le silence de l’OIP.

    Zics : Moona – Freestyle (Copelia) / Kendrick Lamar – Alright / Despo Rutti – Légitime Défense / Joke Dubamix – Des claques


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  • Communiqué de L’Envolée : Les prisonniers de Seysses ont raison !

    Communiqué de L’Envolée : Les prisonniers de Seysses ont raison !

    Samedi 14 avril 2018, J. est mort au mitard de la prison de Seysses. Il aurait été retrouvé pendu par les surveillants au moment de la distribution du repas du soir. Le 20 avril, nous relayions un communiqué envoyé par des prisonniers de cette maison d’arrêt au Syndicat pour la Protection et le Respect des Prisonniers (Syndicat PRP) avec qui nous travaillons étroitement et en qui nous plaçons une totale confiance. Ce communiqué remet en cause la version officielle, affirme que J. est mort suite à un déferlement de violence des matons à son encontre et témoigne des terribles conditions de détention à Seysses, en particulier au quartier disciplinaire.

     

    LES PRISONNIERS DE SEYSSES
    ONT RAISON !

    Communiqué de L’Envolée, dimanche 22 avril 2018

    C’est avec une certaine surprise que nous avons pris connaissance des déclarations de la Garde des sceaux dans les médias et du communiqué de son ministère le jour même de la publication de cette lettre. Pendant une semaine elle avait pourtant brillé par son silence alors que, dès l’annonce du prétendu suicide de J., des centaines de prisonniers de la maison d’arrêt de Seysses conduisaient durant plusieurs jours un mouvement de protestation (refus de remontée de promenade malgré l’intervention des ERIS, « Matons, assassins ! » hurlé aux fenêtres, déploiement d’une banderole dans la cour de promenade…) et que des manifestations de colère éclataient dans des quartiers de Toulouse.

    Il y a un suicide tous les trois jours en prison. Il n’y a pas pour autant un mouvement de prisonniers tous les trois jours. Rappelons aussi que les prisonniers qui se soulèvent, qui témoignent, qui s’expriment prennent énormément de risques : sanctions disciplinaires, diminution des jours de remise de peine, suppression de parloir, pression du personnel pénitentiaire, fouilles administratives, transferts, etc. Cela aurait dû suffire à la ministre pour considérer avec le plus grand sérieux leur exigence de vérité. Mais il a fallu qu’un communiqué de prisonniers commence à circuler massivement sur les réseaux sociaux et soit repris par les médias pour qu’elle daigne enfin réagir. Et de quelle glorieuse manière !

    Qu’elle ait à cœur d’inquiéter les témoins de cette mort plus que suspecte ainsi que ceux et celles qui la relaient plutôt que d’établir la vérité sur ce qu’il s’est véritablement passé pour J. le 14 avril 2018, alors qu’il était placé sous sa responsabilité, pourrait prêter à rire si ce n’était pas si indécent dans d’aussi dramatiques circonstances.

     

     

    Il va de soi que nous nous sentons – avec d’autres – directement visés quand elle envisage des « poursuites » contre les relais de ce qu’elle nomme des « allégations ». Nous assumons bien évidemment notre position de relais puisque c’est précisément notre raison d’être depuis la création de l’Envolée en 2001 par des anciens prisonniers et proches de prisonniers. Chaque semaine dans notre émission de radio et chaque trimestre dans notre journal, nous tâchons de donner de l’écho à la parole des prisonniers et prisonnières, qui sont les seuls à qui nous reconnaissons la légitimité de dire ce qu’il se passe derrière les murs. Le site Internet poursuit ce travail au fil de l’actualité.

    Ce ne serait pas la première fois que le ministère des prisons et des tribunaux et l’administration pénitentiaire tentent de nous empêcher définitivement de jouer ce rôle de porte-voix en nous attaquant pour diffamation. Il leur faudrait donc démontrer que les « allégations » dont ils accusent les prisonniers sont fausses. Tout ce qui nous importe dans cette histoire tragique, c’est que lumière soit faite sur ce qu’il se passe quotidiennement au quartier disciplinaire de Seysses et particulièrement sur ce qui a conduit à la mort de J. le 14 avril. C’est aussi tout ce qu’exigent les prisonniers qui, eux, ont toutes les raisons de s’inquiéter pour leur propre sécurité.

    Nous savons les pressions et les sanctions qu’ont déjà subies plusieurs prisonniers, et la traque menée par l’administration pour tenter d’identifier par tous les moyens des « responsables ». Les manifestations de révolte à l’intérieur de la prison et dans plusieurs quartiers populaires de Toulouse démontrent pourtant suffisamment que les dites « allégations » ne sont pas le fait de quelques responsables, ni d’une quelconque « rumeur », mais bien la conviction largement partagée que J. ne s’est pas pendu.

    L’administration veut des « responsables » ? Qu’elle cherche donc plutôt du côté de ceux qui ont eu la responsabilité de J. au mitard ! Là devrait être le seul souci de la ministre des tribunaux et des prisons. Sinistre posture que de menacer les témoins quand on prétend défendre la Justice… Quant à nous, nous poursuivons avec la plus grande détermination la tâche que nous nous sommes fixée il y a plus de quinze ans : relayer le plus largement possible la parole des enfermés.

    Notre seule inquiétude va au traitement réservé aux prisonniers de Seysses, à ceux qui ont déjà subi des transferts disciplinaires, à tous ceux qui craignent pour leur intégrité dans cette maison d’arrêt et dans toutes les prisons de France.

    Nos pensées vont aussi à la famille et aux proches de J. et nous respectons leur choix de ne pas s’exprimer dans les médias pour le moment.

    Il faut que la vérité éclate. C’est pourquoi nous appelons tous ceux qui pourraient témoigner de ce qu’il s’est réellement passé ce jour-là, mais aussi des suites disciplinaires en cours, à se rapprocher du Syndicat PRP ou de l’Envolée.

     

     

    Aux journalistes et aux associations

    Contrairement à l’essentiel des médias, nous ne cherchons pas à présenter un « traitement équilibré » de la question carcérale. D’abord, et nous le répétons inlassablement, parce que nous estimons que les prisonniers sont les mieux placés pour décrire ce qu’ils vivent et énoncer quelques vérités sur la prison. En des temps pas si lointains, des intellectuels, une bonne partie de la gauche et du peuple voyaient là une évidence. C’était d’ailleurs ce qui avait présidé à la fondation du Groupe d’Information Prison dans les années 1970.

    Ensuite parce que le dit « traitement équilibré » accentue bien souvent un déséquilibre profond, un « rapport de classe » osait-on même dire à l’époque du GIP, qui écrase un peu plus encore la parole des muets sociaux. Le blocage légitime d’une cour de justice par des avocats en colère contre la mise en place de cages vitrées pour les accusés au tribunal est reconnu par tous et toutes comme un acte politique, une prise de parole collective. Il n’y a aucune raison pour que des refus de remonter de promenade ou des révoltes dans des quartiers toulousains n’apparaissent pas également au yeux de tous et toutes comme une prise de parole politique et collective. Pourtant personne n’a jugé bon d’aller questionner ces prisonniers ou leurs familles à la sortie de la prison.

    Rappelons au passage qu’une grande partie des prisonniers – dont J. avant sa mort – de la MA de Seysses sont des prévenus : d’une part, ils sont présumés innocents, ils serait bon que l’administration et les médias ne l’oublient pas ; d’autre part, alors qu’ils ne sont pas encore passés en jugement, ils ont énormément à perdre. Bloquer une promenade deux jours de suite est moins que jamais un acte anodin. Les prisonniers ont en plus eu le courage de sortir un communiqué. Cette prise de parole est un acte si fort qu’une ministre, pourtant empêtrée au même moment dans des réformes liberticides et impopulaires (Justice, droit d’asile, éducation…), a dû prendre enfin la peine de répondre – dans le seul but de la faire taire.

    Le jour même, le GENEPI dont les membres interviennent quotidiennement en prison pour pallier au vide existentiel imposé aux enfermés, a choisi d’entendre la voix des prisonniers et de la relayer. Il serait maintenant temps que d’autres organisations se manifestent et soutiennent elles aussi cette parole, d’autant plus dans une période où bon nombre d’entre elles prétendent vouloir sauver une « justice menacée » par cette même ministre des tribunaux et des prisons.

    Enfin, la moindre décence à l’égard du prisonnier qui est mort à Seysses voudrait que les journalistes, à peine rappelés à l’ordre par la ministre « montée au créneau », ne se précipitent pas pour tendre complaisamment leur micros aux surveillants syndicalistes histoire d’en faire, une fois de plus, les véritables victimes de l’enfermement.

    Les prisonniers ont raison de se révolter et ils ont raison de prendre la parole contre le sort qui leur est fait.

    L’Envolée, pour en finir avec toutes les prisons.

     

    Communiqué du syndicat PRP :

     

  • ÉMISSION DE L’ENVOLÉE DU 20 AVRIL 2018

     

        • Communiqué : Morts à Seysses, révoltes de solidarité et mensonges de l’Etat et de l’AP
        • Point info : Tolbiac, fac occupée depuis près d’un mois en lutte contre la loi sur la sélection du collège à l’université, a été expulsée: violences policières et stratégies de communication politiques.
        • Appel : CrazyGang, rappeur anciennement incarcéré, dénonce la violence carcérale & freestyle
        • Brèves : Extrait du reportage Parole de détenus ; pisse de rat à Fresnes ; morts à Fleury

    Zics : CrazyGang – Free (Outlaw) / Shtar Academy – Les portes du pénitencier / CrazyGang – Basile Boli / CrazyGang – Freestyle (trap prod) / Tandem – Tu croyais quoi


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