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  • Des nouvelles de Moulins – Lettre d’un déporté kanak – Palestine Vaincra au Conseil d’Etat – Répression en Kanaky et solidarités avec les prisonniers du mouvement social

    Des nouvelles de Moulins – Lettre d’un déporté kanak – Palestine Vaincra au Conseil d’Etat – Répression en Kanaky et solidarités avec les prisonniers du mouvement social

    Emission de l’Envolée du vendredi 24 janvier 2025

    Lettre de « Skitters » enfermé à Moulins qui raconte comment il a vrillé quand il a pris une peine à deux chiffres et qu’il s’est mis à enchaîner les accès de violences, les peines de mitard, les transferts disciplinaires et autres mesures répressives de l’administration pénitentiaire.

    Lettre d’un déporté kanak de janvier 2025 qui raconte son incarcération loin de chez lui, les refus de rapprochement familial, et les difficultés logistiques pour envisager un retour à sa libération. Il revient par ailleurs sur l’histoire de la lutte indépendantites en Kanaky. On lit aussi un poème joint à cette lettre dans lequel il parle de sa terre natale qui lui manque.

    Un membre du collectif Palestine Vaincra nous appelle pour parler de leur audience devant le conseil d’Etat le lundi 27 janvier prochain qui devra trancher sur leur dissolution annoncée par Darmanin en 2022 et suspendue depuis par un recours. Cette procédure de dissolution vise à faire taire les soutiens à la lutte du peuple palestinien en France tout comme les poursuites pour apologies du terrorisme et les expulsions de militant.es et soutien de la cause palestinienne.

    On revient longuement avec Julie du collectif Solidarité Kanaky sur les raisons historiques des révoltes massives qui ont éclaté au printemps dernier pour protester contre l’élargissement du corps électoral qui metterait en minorité les populations kanaks, et leur répression militaire, judiciaire et pénitentiaire jusqu’à aujourd’hui. Officiellement 13 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre et les milices loyalistes soutenus par les flics et le pouvoir politique. On explique également le caractère coloniale ordinaire de ces institutions répressives dans l’archipel : des peines prononcées par des juges blancs plus lourdes qu’en métropole pour des faits similaires et la prison de Camp Est, située dans l’ancien bagne, où sont enfermés 80% de kanaks dans des conditions inhumaines. On discute également des mouvements et actions de solidarités qui se sont mis en place depuis l’été 2024 pour soutenir les personnes incarcérées et celles qui subissent la répression. On essaie régulièrement dans cette émissions et notre journal de donner la parole aux personnes enfermées pendant ce mouvement social puis transférées en métropole. On peut retrouver certaines de leurs lettres dans cette émission et celle-ci.

    Agenda : Le Samedi 1er février à la Maison des Syndicats de Corbeil Essonnes se tiendra un évènement contre la violence carcérale avec des stands de nombreux collectifs dont la lutte porte aussi sur le milieu carcéral.

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  • Des nouvelles de Moulins – Lettres de déportés kanaks – Paroles de femmes trans incarcérées – Un sortant de la Talaudière raconte

    Des nouvelles de Moulins – Lettres de déportés kanaks – Paroles de femmes trans incarcérées – Un sortant de la Talaudière raconte

    Émission de l’Envolée du vendredi 10 janvier 2025

    • Une lettre d’un prisonnier de la centrale de Moulins-Yzeure qui parle de l’isolement produit par la détention et en particulier pour les doubles peines mais aussi de la bagarre récente contre les restrictions de doublettes (droit de se retrouver dans une même cellule) et pour le droit de faire son ménage porte ouverte. Il raconte aussi l’exploitation du travail en détention et surtout qu’on a voulu lui faire fabriquer les uniformes des matons !
    • On lit deux lettres de prisonniers kanaks déportés en métropole suite à la répression des révoltes commencées au printemps dernier. On était revenu dans plusieurs émissions sur la répression judiciaire et carcérale de ce mouvement, et on avait déjà relayé des lettres de prisonniers kanaks déportés dans cette émission et dans celle-ci.
    • Un appel d’Arlette pour annoncer et expliquer les motivations d’un appel en cours à témoignage auprès des femmes trans incarcérées dans les différents lieux d’enfermement (prison, HP, …) pour parler des discriminations et répressions spécifiques qu’elles y subissent.
    • « On est traités comme du bétail » : interview d’un prisonnier sortant de la Talaudière (publiée par le blog Infos prison Saint-Etienne) : il raconte le choc de l’incarcération, les conditions pourries, les galères de la semi-liberté…
    • Agenda : réunion publique organisée par le comité Justice pour Mohamed Benmouna à Saint-Etienne (vendredi 24 janvier 2025 à 18h), pour discuter, se rencontrer et préparer un week-end de mobilisation contre les violences d’état, le racisme et les injustices en mars 2025.

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  • Matons racistes à Moulins – Baluchonnage en série pour Nathan – La carotte des Beaux-Mets – Justice coloniale en Kanaky

    Matons racistes à Moulins – Baluchonnage en série pour Nathan – La carotte des Beaux-Mets – Justice coloniale en Kanaky

    Émission de l’Envolée du vendredi 27 décembre 2024

    Des nouvelles de Kémi depuis Moulins-Yzeure qui a bloqué au mitard et dénonce à son tour les comportements racistes des matons (on lisait déjà des lettres à ce sujet d’autres prisonniers de cette même taule dans cette émission).

    Une lettre de Nathan (qu’on peut lire ici) depuis le centre pénitentiaire de Laon où il a atterri après près de 40 transferts. L’administration pénitentiaire s’acharne pour lui faire payer ses révoltes et évasions et il empile les peines internes. Mais il espère pouvoir sortir bientôt du quartier d’isolement.

    Vivi, prisonnière aux Baumettes, parle du restaurant qui y a été ouvert, les Beaux Mets. Les avocats et les bourgeois de Marseille viennent se faire servir par des prisonniers surexploités qui se tiennent à carreau pour espérer obtenir des remises de peine. On peut retrouver son témoignage dans le dernier numéro du journal ici.

    On rediffuse l’émission Tapage des camarades de la Sellette qui discute de la répression du mouvement social en Kanaky avec une avocate du barreau de Nouméa. On y parle du caractère colonial et raciste de la justice française sur place, de son traitement des personnes arrêtées pendant les révoltes mais aussi de la répression quotidienne ordinaire des jeunes kanaks. Cette émission et les autres de Tapages, les chroniques d’audience et les analyses de la Sellette sont sur leur site ici.

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  • Deux lettres de la centrale de Moulins – Val-de-Reuil : des proches exigent un transfert – Des bidonvilles rasés à Mayotte – Pas de soins psy au CRA

    Deux lettres de la centrale de Moulins – Val-de-Reuil : des proches exigent un transfert – Des bidonvilles rasés à Mayotte – Pas de soins psy au CRA

    Émission de l’Envolée du vendredi 20 décembre 2024

    Une lettre de d’un prisonnier enfermé à la centrale de Moulins-Yzeure qui dénonce la répression arbitraire des matons qui décident de limiter les doublettes ou les cantines, et se lâchent avec des insultes racistes.

    Une autre lettre de la centrale de Moulins qui raconte des petites solidarités, mais aussi l’isolement des longues peines et le rôle des centrales :  » te faire faire ta peine jusqu’à la fin, pour te pousser à bout ».

    A la prison de Val-de-Reuil ces dernières semaines, les proches d’un prisonnier longue peine sont venus plusieurs fois sur le parking devant la taule pour exiger un transfert qu’il réclame depuis deux ans. On leur a d’abord envoyé les flics, mais elles n’ont pas lâché et elles ont finalement obtenu le transfert… Au grand désespoir des syndicats de matons qui se sont étalés en tracts rageux et racistes. Ils en ont profité pour se plaindre d’une direction qui cèderait à toutes les demandes des prisonniers et refuserait aux surveillants toutes leurs revendications. MDR.

    A Mayotte cette semaine, le cyclone Chido a ravagé en particulier les bidonvilles où habitent près de 100 000 personnes. Mais plusieurs jours après, les secours n’y sont toujours pas allés. On voit bien en période de catastrophe naturelle que toutes les vies ne valent pas la même chose pour l’État français. On rappelle que c’est bien ses politiques racistes qui précarisent les personnes sans papiers et les maintiennent dans des conditions indignes d’habitat et qu’il est donc directement responsable des nombreuses victimes.

    On passe l’enregistrement d’une discussion avec des membres du collectif à bas les CRA (on peut retrouver leur blog ici). C’est la suite de cette émission où on discutait de santé dans les centres de rétention et des décès survenus ces derniers mois suite à des refus de soin. On parle en particulier de l’impossibilité de recevoir des soins psy approprié alors même que l’enfermement provoque des souffrances mentales. Dans le même temps, le médical distribue des cachetons pour calmer les détentions et beaucoup de personnes deviennent addict au CRA. Et lorsque des prisonniers sont transférés à l’hôpital psy, les conditions d’enfermement sont encore pire et la prise en charge toujours inexistante.

    On rappelle l’émission radio spéciale Noël organisée par Zonz’onde le 24 décembre de 20h à minuit, rediffusée sur plusieurs radios associatives, pour laisser des messages et des dédicaces à des personnes enfermées ou permettre à celles-ci de passer un mot.

  • La CEDH donne raison aux prisonniers de Condé – Kémi raconte son transfert à Moulins – Des nouvelles d’Aurélie – Une appli de covoiturage pour aller en parloir

    La CEDH donne raison aux prisonniers de Condé – Kémi raconte son transfert à Moulins – Des nouvelles d’Aurélie – Une appli de covoiturage pour aller en parloir

    Émission de l’Envolée du vendredi 3 mai 2024

    • Un appel de Benoît David qui revient sur la victoire à la cour européenne des droits de l’homme (CEDH) de plusieurs prisonniers, dont Romain Leroy. Ils avaient déposé un recours suite au blocage de Condé sur Sarthe pendant 20 jours par les matons en 2019 pour dénoncer les traitements inhumains et dégradants durant cette période. Cinq ans après, un tribunal leur a enfin donné raison, même s’il estime que les témoignages des prisonniers ne constituent pas des preuves suffisantes et s’il refuse de condamner l’utilisation des Eris pour faire tourner la prison pendant le blocage.
    • Lettre de Kémi qui raconte son transfert depuis Arles avec les Eris suréquipés et son atterrissage aux arrivants à Moulins, où il n’a ni son paquetage, ni une partie de son pécule, ni des affaires suffisamment chaudes pour pouvoir sortir en promenade.
    • Des nouvelles d’Aurélie qui nous écrit toujours depuis Poitiers-Vivonne. Elle parle notamment des prisonnières et prisonniers transférées depuis la prison de Saintes que les inondations rendent régulièrement invivables.
    • On discute de l’application JailCar, qui organise des trajets de covoiturage pour les proches qui vont au parloir avec son initiateur, Diouldé, lui-même ancien prisonnier et proche. On sait à quel point ça peut être la galère de se rendre dans des tôles toujours plus éloignées des centres-villes et le poids financier que cela peut représenter et on peut que saluer ces formes de solidarité.

    L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    Le journal numéro 57 est dispo !

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  • Combat pour récupérer les affaires de Romain, mort en prison – lettre de John Paul à Bédenac – les institutions de l’État critiquant l’État

    Combat pour récupérer les affaires de Romain, mort en prison – lettre de John Paul à Bédenac – les institutions de l’État critiquant l’État

    Émission de L’Envolée du vendredi 16 septembre 2022.
    • Appel de Pierre, qui explique le combat d’Adeline pour récupérer les affaires de son compagnon Romain Leroy après la mort de ce dernier : l’administration pénitentiaire refuse de les lui rendre

    • Lettre de John Paul, incarcéré à Bédenac, qui nous répond en évoquant son combat depuis 2017 pour remarcher en prison, les conditions de détention difficiles, la censure de L’Envolée

    • Discussion sur les institutions « indépendantes » créées par l’État, de la Commission des droits humains créée en 1957 pendant la guerre d’Algérie jusqu’au CGLPL aujourd’hui. Quelle utilité pour l’État ? À quoi sert un contre-pouvoir sans pouvoir ?

    • Bonne nouvelle : 12 évasions au CRA de Metz dans la nuit du jeudi 15 septembre ! Une personne a été rattrapée et sûrement blessée par la police

    • Repas de soutien et projection organisée par l’Assemblée contre les CRA samedi 17 septembre, puis Assemblée publique contre les CRA ce mercredi 21 septembre à 19h au CICP (21 ter rue Voltaire 75011 Paris)

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    On manque de forces pour faire tourner l’émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : n’hésitez pas à nous contacter, que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l’enfermement et l’AP, pour nous filer un coup de main !

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    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. Le numéro 55 est dispo et déjà censuré par l’Administration pénitentiaire ! Raison de plus pour le faire tourner un maximum et l’envoyer par tous les moyens par dessus les murs !

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !

  • Flash info quotidien du 28 avril 2020 : l’épidémie à la centrale de Lannemezan, par Philippe Lalouel.

    Flash info quotidien du 28 avril 2020 : l’épidémie à la centrale de Lannemezan, par Philippe Lalouel.

    Actualité Covid-19 en prison :

    L’épidémie de Covid depuis la centrale de Lannemezan : « Nous on est déjà confinés depuis des années »

    Des nouvelles de Philippe à la centrale de Lannemezan, 25 avril 2020.

    Je suis un détenu de la centrale de Lannemezan. Je regarde la télé comme tout le monde, je vois beaucoup de choses qui sont vraies, qui sont fausses, c’est bizarre hein, comme tous les gens je pense. Et ici au début les matons n’avaient pas de gants ni de masques. Pour nous, le danger c’est eux, c’est pas nous, parce que nous on est déjà confinés depuis des années. On leur a imposé qu’ils aient des gants et des masques. On est juste quelques uns à avoir attrapé la direction, on les a menacés de bloquer la prison s’ils en mettaient pas. Parce qu’il y a beaucoup de saucissons aujourd’hui en prison. On est qu’une poignée de détenus à crier.

    Ça a quand même mis 3 jours, mais maintenant ils ont les gants et les masques. Après on a demandé des désinfectants pour les douches, parce que c’est commun, y en a plusieurs qui passent dans la même cabine, il faut faire quand même attention. Parce qu’il y a quand même des crados en prison !

    Après, la gamelle… le pain, il est pas plastifié. Nous les détenus on sait jamais si y en a un qui a touché le pain, le pain est dans des panières, c’est infect, il peut être touché par tout le monde, il peut être infecté. On fait de la parano à force d’écouter la télé, tu vois !

    Après ils ont mis en place des paquets de lingettes pour les cabines téléphoniques, des désinfectants, des pshits. A la musculation, on a le droit d’y aller mais il faut pas  être plus de 8, mais bon on est jamais à 8. Il y a désinfectants et lingettes pour nettoyer chaque machine que tu touches. C’est un gros bordel mais faut le faire.

    Nous les détenus on a pris l’initiative de désinfecter les douches à fond, avec des produits qu’ils ont donné, mais je sais pas si c’est vraiment efficace ! Parce qu’ils se cassent pas les couilles…  On a demandé de la javel, même d’en cantiner plus, mais ils veulent pas …

    Il interdisent pas les désinfectants avec de l’alcool, mais ils sont coupés, c’est pas comme vous dehors, aussi efficace. C’est toujours la même bouteille, il la re-remplissent, donc… t’as compris !

    Après on a pris l’initiative de tout frotter, avec les balais brosses, chacun son aile, à plusieurs détenus. Au moins c’est déjà un peu plus propre.

    Après nous, la vie continue normalement, on a les promenades. Par contre on se sert plus la main, hein, ça c’est normal ça se comprend . On a la muscu, on va au stade… On se met le plus possible à un mètre, comme y disent. Mais ça c’est un peu du cinéma pour moi : un virus, à un, deux, ou trois mètres, si tu dois l’attraper, tu l’attrapes.

    Après nous, dans l’illégalité, on sait les nouvelles, internet, tout ça… mais si on avait que la télé, on saurait rien. C’est des tombeaux, on écoute les conneries aux informations. A force d’écouter la télé t’as l’impression que le virus il va traverser ta télé ! C’est pas les matons qui vont te l’apporter, c’est la télé !

    On sait qu’il y a des prisons qui ont brûlé. C’est les maisons d’arrêt, ça se passe pas comme en centrale, les maisons d’arrêt, ça rentre, ça sort, c’est plus difficile. Après, comme en Italie y en a qui ont réussi à s’évader, ça peut arriver à n’importe quel moment. Aujourd’hui à Lannemezan on est comme sur un bateau, si y en a un qui l’attrape tout le monde va avoir peur.

    Regarde mon parcours : pourquoi je m’évade ? J’ai le VIH, j’apprends ça, j’ai 3 à 5 ans à vivre. J’apprends ça, je mévade. Je me fais reprendre, je me re-évade. Parce qu’on me dit que je vais mourir en prison. Des gens peuvent penser comme moi aujourd’hui. Bon moi je suis en fin de peine, je suis conditionnable, même si ils vont m’emmerder pour sortir, je vais sortir quand même. J’ai pas envie de crever. J’ai fait tout mon parcours carcéral à cause de ça, c’est pas maintenant que je vais lâcher et crever dans une cellule. J’aimerais pas en arriver là, je crèverai pas dans une cellule mais s’il le faut, je me battrai jusqu’au bout.

    C’est très difficile en prison. J’espère qu’après ce soi disant déconfinement, qu’ils comprendront ce que c’est le renfermement. Qu’ils mettront moins de longues peines comme ils nous mettent. Parce que moi j’ai pris une peine de condamné à mort, comme d’autres. J’espère que ça les fera réfléchir. Parce qu’en un mois et demi ils sont tous en train de pleurer. D’accord y a une maladie, je  souhaite rien à personne, mais voilà ça leur fait comprendre un peu ce qu’est un renfermement.

    Ici pour le moment y a aucun cas de Covid 19. On a vu un chef qui nous a expliqué brièvement. Pour moi ce qu’il a raconté c’est très léger : si y en a un qui attrape cette maladie… En bas au rez de chaussée y a une cellule pour handicapé, au cas où quelqu’un soit handicapé avec un chariot. Il y a une douche dedans. Le détenu qui serait contaminé prendrait une douche là-dedans, serait remonté dans sa cellule confiné, et sortirait en promenade éloigné des autres, ou je sais pas comment, il a pas dit la fin… Ils sont pas au point. Comme pour remettre en place les parloirs, ils sont pas au point du tout, ils nous demandent à nous des conseils ! C’est une honte. Un chef stagiaire a dit qu’il ferait venir une par une les familles, mais c’est impossible, on est 180 bonhommes ! On met un an pour faire venir toute une prison. Ils savent rien, ils sont pas au point, ils nous en parlent pas, y a que des affiches pour avertir « se laver des mains, nanani, nanana… »

    C’est comme les gens qui attendent pour sortir, qui doivent recevoir 2 mois de remises de peine à cause de cette maladie. Ils sont en fin de peine, ils attendent, ils ont rien du tout. Pour  les musulmans, comme ils les ont dans le pif, comme mon pote, il a rien. Ce truc pour vider les prisons, personne l’a eu ici, pourtant y a des 2 mois, des 18 mois, des grosses fin de peine. Mon ami doit sortir en octobre, s’ils lui donnent ses RPS et ça, il sort maintenant. C’est à la télé qu’y disent que des gens sortent, c’est du cinéma, en tous cas ici en centrale, personne est sorti, personne ! Peut être dans les maisons d’arrêt. Moi je suis conditionnable, j’ai une demande de condi posée, j’attends, je suis informé de rien du tout.

    J’ai appelé mon avocate, je lui ai demandé de faire un recours, parce que moi je suis plus fragile que n’importe qui, mais si elle traîne et que le déconfinement se fait, ça sera trop tard. Comme y en a ici qui ont le diabète. Ils ont mis une affiche comme quoi les gens qui sont plus fragiles que les autres pourraient avoir un aménagement de peine plus rapide. Le lendemain, on se lève, on sort de cellule, elle y est plus. Elle a disparu. Y a rien de rien qui s’est fait.

    On est là avec nos petites lingettes, notre désinfectant… et encore, quand on en a ! A moitié coupé, j’en suis sûr. On demande de la javel en plus, on en a pas. Ils sont à la ramasse.

    C’est tendu, y a plus de parloir. Donc ceux qui m’écoutent comprendront pourquoi c’est tendu ! Y  a eu quelques bagarres, y en a qui ont été mis à l’isolement. Pendant quatre jours, après les bagarres, on nous ont bloqué dans nos ailes, tu pouvais plus aller voir ton pote dans sa cellule, jouer à la playstation ou aux cartes, parler, regarder internet… Punition ! Ils ont essayé, quand ils ont senti que ça commençait à être chaud, ils ont relâché. La directrice qui avait pris cette décision, elle a fait que des études, elle comprend rien, donc c’est d’autres qui ont passé sur elle et qui ont dit faut débloquer. Et y a quelques surveillants qui ont dit «oh !  Attention » et ils ont compris, ils ont débloqué aujourd’hui.

    Les surveillants, ils se chient dessus. Ils ont le moral cassé, plus que nous, ils en parlent plus que nous. Y a des anciens surveillants qui me disent « y en a, c’est infernal : corona tatatata, toute la journée ». Vaut mieux se suicider que parler comme ça toute la journée. C’est comme si tu regardes la télé sur ça tous les jours.

    Ils restent corrects avec nous, ils ont pas le choix, il sont dans une spirale où ils ont pas le choix. En vérité, aujourd’hui, si y avait pas que des saucissons… y en a qui doivent se reconnaître, y en a qui  savent de quoi je parle, s’ils entendent ce message… parce que les prisons ont beaucoup changé. Si y en a qui sont pas contents de ce que je dis, je m’en fous, parce que je dis la vérité : y a beaucoup de saucissons… Mais si on veut, si on veut, actuellement, on a tout pour gagner. Que ça soit des blocages, ci ou ça… Y aura quelques transferts c’est sur. Mais beaucoup de gens y gagneront. Mais malheureusement les gens ne bougent plus, ils ont leur petit confort, tout ça… en centrale, c’est fini. Maison d’arrêt, CD, il y a plus de jeunes, ils sont plus vaillants, ça bouge plus, ça vit plus… Ici c’est une tombe. On dirait une prison pour fin de vie ! Je suis bien réveillé, j’ai la tête sur les épaules, donc je vois ça, mais y en a beaucoup qui s’endorment.

    Sur ce j’embrasse tout le monde, P, G, S,… Je remet toutes mes condoléances à Olivier qui s’est envolé, et qui sortira jamais de mon coeur. Voilà comment je finis mon message.

    Philippe

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de vingt minutes, que vous pouvez écouter chaque jour de la semaine sur la FM, les plateformes de podcast et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaine sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Jet FM (Nantes 91.2), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5), RKB (Guingamp 106.5), Vassivière (Royère 88.6), Canal Sud (Toulouse 92.2).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur. Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Flash info quotidien du 22 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

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    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaines sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
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  • Flash info quotidien du 21 avril 2020

    Flash info quotidien du 21 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : petit extrait issu des récessions du procès tenu en 2013 à propos de l’évasion de Moulins : « Ce qu’ils détestent c’est le évasions et les mutineries!« .
    • Lettre de l’Infâme (n’hésitez pas à nous contacter pour pouvoir lui écrire).
    • Les libérations attendues ne viennent pas, les mouvements continuent : retour sur les derniers mouvements à l’intérieur.

    LES LIBERATIONS ATTENDUES NE VIENNENT PAS, LES MUTINERIES CONTINUENT

    Depuis la première vague de révoltes qui a secoué une cinquantaine de prisons en  France à l’annonce de la suppression des parloirs le 17 mars, les mouvements n’ont jamais cessé à l’intérieur ; on pense notamment au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly en Guyane qui s’est mutiné le 1er avril sans le moindre écho dans les médias nationaux…

    Les annonces de la ministre des tribunaux et des prisons ont bien eu quelques effets – pas en terme de libération de masse, comme certains le désiraient… Non, mais avec ses annonces, elle a provisoirement étouffé  le feu de la contestation.  En déclarant vouloir libérer 5 000 prisonniers elle a laissé espérer bien des prisonniers qu’ils pourraient être le prochain … sur une liste pourtant ridiculement  petite. Non seulement il faut remplir de nombreux critères (être à moins de deux mois de la sortie d’une peine de moins de cinq ans), non seulement il y a les délais de traitement à géométrie variable en fonction des disponibilités des tribunaux, des Cpip, des Jap qui tournent au ralenti, et le sous-effectif chronique de ces mêmes Cpip et Jap … mais il s’agit, en plus, de bien  se tenir ! Belle carotte, qui les incite à ne plus bouger d’une oreille. Soyez sages ; si vous contestez les mesures de suppression des parloirs et des activités ou si vous exigez des masques, du gel et des tests pour protéger votre santé, alors là c’est mort. Pas de sortie.

    Mais les libérations promises ne viennent pas (Lettre ouverte à la ministre des tribunaux et des prisons), et les masques non plus ;  les familles et les proches ne peuvent toujours pas retourner au parloir, et Macron ne se fend pas de la moindre annonce. Bref y a rien qui vient – à part la maladie ; alors dans beaucoup de prisons, ça recommence à bouger un peu plus bruyamment depuis la fin de semaine dernière ; au Havre (Flash info du 16 avril), à la Santé, à la prison pour mineurs de Meyzieu, vendredi 17 avril au CD d’Ecrouves, samedi 18, à la centrale de Saint-Martin-de-Ré ; et encore aujourd’hui même, mardi 21 avril : ce sont les prisonniers du CP de Borgo qui débutent un mouvement pour accompagner une série de revendications qu’ils ont pris soin de faire sortir. Elles sont on ne peut plus claires en cette période de Covid : libérations, aménagements de peine, et permissions.

    Samedi 18, à Saint-Martin-de-Ré, trois prisonniers ont bloqué un étage pour réclamer des transferts, mais tout ce qu’on sait, c’est que l’Eris de Bordeaux est intervenue. Enfin, on sait aussi que les matons de cette centrale, notamment ceux d’une certaine équipe, sont réputés pour leur férocité ; même les directeurs successifs de cette taule s’en plaignent. Le SPS – un petit syndicat de base de matons d’extrême-droite – est assez bien implanté, et influe grandement sur les positions du syndicat majoritaire à l’échelon local.  En janvier dernier, alors qu’un prisonnier montait sur le toit pour dénoncer ses conditions de détention, Force ouvrière exigeait de sa direction rien moins que la fermeture d’une des cours de promenade et la mise en place d’un pôle permanent d’Eris à demeure. Ils ne l’ont pas encore obtenu, mais l’Equipe régionale d’intervention et de sécurité de Bordeaux fait souvent la route jusqu’à St-Martin ; trop souvent au goût des prisonniers.

    La veille au soir, au CD d’Ecrouves en Meurthe-et-Moselle, à l’autre bout de la France, deux prisonniers selon une source résolument administrative (vu la précision) une quarantaine selon une autre source, se sont retranchés dans une aile et ont mis le feu à leurs matelas. Au finale l’AP annoncera 22 mutins. Selon les mots de la pénitentiaire, complaisamment repris par tous les sites de matons, « aucune revendication claire n’a été identifiée. » Ben voyons… c’est vrai que dans la période, on se demande bien ce que peuvent vouloir les prisonniers. Là aussi, intervention des Eris.Le pisse-copie de l’Est républicain – un torchon particulièrement dégoûtant – est littéralement fan de ces Eris qu’il qualifie de « gardiens de la paix spécialisés dans le maintien de l’ordre en milieu carcéral ». Rien ne va dans cette phrase : ce ne sont pas des gardiens de la paix – c’est-à-dire des flics ; mais bien des gardiens de l’AP – l’administration pénitentiaire ; autrement dit des matons cagoulés. Sur une zone géographique donnée, ces unités mobiles vont de prison en prison pour « maintenir l’ordre », c’est-à-dire réprimer toute forme de revendication, accompagner des transferts… des porte-clef sortis du rang parce qu’ils aimaient encore plus que leurs collègues mettre la misère aux prisonniers et qui ont pris du galon à force de filer des beignes.

    Rappelons que ces équipes ont été créées par… Didier Lallement, l’actuel préfet de police de Paris, célèbre par la haine qui suinte de la moindre de ses déclarations. Il y a quelques jours encore, il déclarait que les malades du Covid-19 l’avaient bien cherché ; prompt à se vanter de la sévérité des contrôles d’attestation, il a mené il y a deux ans à Bordeaux une des répressions les plus brutales des Gilets jaunes, qui s’en souviennent… Eh bien c’est à ce petit bonhomme à la casquette trop grande, c’est à ce grand bureaucrate à la voix glaçante que l’on doit la création des Eris en 2001 ; il était à l’époque… directeur de l’AP. Alors que des mouvements contre les quartiers d’isolement (QI) et la longueur des peines éclataient partout en France, il a eu l’idée de cagouler certains personnels triés sur le volet pour aller casser du prisonnier. Les enfermés avaient immédiatement répliqué : « S’ils portent des cagoules, c’est parce qu’ils n’ont pas de figure ! » ; pas de dignité. Depuis, la plupart des mouvements de prisonniers exigent la suppression des Eris, comme l’ont encore fait les prisonniers de Rennes-Vezin dans un communiqué sorti il y a quelques semaines.

    Revenons à Ecrouves. L’abject gratte-papier conclut : « les Eris ont réglé l’affaire en une petite demi-heure. » Ils ont réglé l’affaire : le cynisme et la violence de la formule… Neutralité journalistique oblige ! Régler l’affaire, ça veut dire à n’en pas douter un certain nombre de côtes, de bras, de nez pétés ; des transferts et des procès à charge à venir. On le boit sur une vidéo, les Eris sont rentrés à une vingtaine, accompagnés de baqueux en tenue antiémeute et de matons d’établissements voisins ; les flics sont là pour faire rentrer les autres prisonniers en cellule et les Eris pour gérer le transfert des mutins. Trois  meneurs ont été désignés et transférés dans la foulée au centre de détention de Nancy-Maxéville ; au QD direct. 18 autres mutins ont ensuite été conduits vers les centres de détention de Toul, Saint-Mihiel et Strasbourg.

    Espérons qu’ils se feront moins copieusement avoiner par la justice que leurs camarades jugés en comparution immédiate pour la révolte à la prison de Béziers le 21 mars : six mois ferme pour un prisonnier suspect d’avoir dégradé un grillage ; même peine pour un autre accusé d’avoir craché sur un Eris lors de l’intervention ; même tarif pour leur avoir peut-être jeté une bouteille en plastique ; trois mois avec sursis pour un primaire en détention provisoire pour avoir dégradé les fils d’une cabine téléphonique. Les investigations menées par un procureur particulièrement martial – Raphaël Balland – ont depuis abouti à la condamnation d’un autre prisonnier à six mois ferme pour la destruction d’une caméra.

    En attendant les suites judiciaires, l’explosion des réactions à la mutinerie d’Ecrouves sur les réseaux sociaux de gardiens de prison a au moins le mérite de révéler l’état d’esprit d’une bonne partie de la matonerie au bout d’un mois de confinement. Un certain Rich France, par exemple, suggère un « tir létal à vue dès que ça sort du mur d’enceinte. Eris qui gère en interne en mode pas de limite et renfort légion étrangère cercle de la détention. Les pompiers pourront travailler tranquillement et la récidive n’existera pas. S’il y a des récalcitrants, guillotine. Incident clos. » Tout en nuance, rien ne manque. Mais son collègue François Mourot propose de simplifier la procédure : «  les laisser brûler ». Coronavirus ou pas, les matons et les prisonniers ne sont pas amis ; ils ont des intérêts contraires. Les matons le savent bien, terrifiés qu’ils sont à l’idée de la propagation de la contamination dans les semaines à venir et de la probable multiplication de révoltes et de prises d’otages simultanées – qui dépasseraient du coup les capacités d’intervention des sinistres Eris.

    Pour finir, petit détour historique à l’époque où la guillotine chère à certains matons exécutait encore : on est en janvier 1971, pas loin d’Ecrouves, toujours en Meurthe-et-Moselle, à la centrale de Toul. Une mutinerie éclate dans cette ancienne caserne Ney devenue maison centrale en 1949, puis CD en 1975. Pendant plusieurs jours, les mutins gardent le contrôle de la prison désertée par les matons ; montés sur les toits, ils prennent la parole ; ils  sont filmés, photographiés… Une vague de révolte embrase alors les prisons de France : Toulouse, Lille, Besançon, Lyon s’enflamment, puis la prison de Nancy. Les revendications sortent, notamment avec l’aide du GIP (Groupe information prisons), fondé quelque temps plus tôt. Un an après, une parole collective sortie de la centrale de Melun signe les débuts du CAP (Comité action prisonniers), une organisation  autonome de prisonniers qui publie un journal et crée un rapport de force avec l’AP pendant dix ans, en faisant vivre ces deux vérités :

    Tous les prisonniers sont politiques, et ils ont raison de se révolter !

    C’était vrai en 1972, ça l’est toujours en 2020.

    Si vous avez envie de le rappeler au personnel du CD d’Ecrouves,

    03.83.65.85.85…

    Force, courage et détermination !

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  • ÉMISSION DE L’ENVOLÉE DU 10 NOVEMBRE 2017

     

        • Lettres : Fabrice Boromée à Moulins-Yzeure, et sa compagne
        • Appel : Adeline du Collectif de soutien aux détenus de France, compagne de Romain incarcéré à Condé-sur-Sarthe
        • Brèves : Intoxications alimentaires à l’urine de rat à Fresnes ; GIGN ; toujours des morts suspects à Duclos (Martinique), Perpignan ; procès de manifestants du 10/10/17…
        • Enregistrement : Entretien de Jacques Mesrine au Canada (1/3)
        • Présentation : (suite) du numéro 47 du journal l’Envolée ; du film Faites sortir l’accusé de PeG, sur le parcours de Philippe Lalouel ; des livres de Cloé Mehdi : Monstres en Cavale, 2014 et Rien ne se perd, 2016
        • Brèves : Circulaire Collomb : double peine renforcée, augmentation des enfermements en centres de rétention… ; témoignages

    Zics : Bibi Craveur – Afrorate / LIM – Tout était calculé / Tandem – Vécu de poissard / Heus L’enfoiré – BLX


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