Étiquette : mouvements collectifs

  • Le 8 mars et toute l’année : Solidarité avec les prisonnières !

    Le 8 mars et toute l’année : Solidarité avec les prisonnières !

    De Fleury aux Baumettes, et partout ailleurs : solidarité avec les prisonnières.

    Pour le 8 mars 2014, des prisonnières, militantes basques féministes, avaient diffusé un tract dans la cour de promenade de la MAF (maison d’arrêt femmes) de Fleury Merogis : un appel aux femmes et prisonnières à se révolter. A l’occasion du 8 mars 2021, nous le republions ci-dessous, complété d’extraits de lettres qui détaillaient alors leurs conditions d’enfermement, leurs combats, leurs solidarités.

    Ces récits résonnent avec ce que dénoncent les prisonnières de la MAF des Baumettes (Marseille) depuis l’automne 2020 : déjà menacés par l’enfermement, les liens avec leurs proches, avec leurs enfants, sont coupés sous prétexte de Covid. On leur impose des grilles aux fenêtres qui les empêchent de respirer et de se parler. Elles subissent des fouilles à corps particulièrement abusives et humiliantes. Elles ont refusé de remonter de promenade, mené des recours juridiques, fait du boucan aux fenêtres en interpellant Dupont-Moretti – resté sourd évidemment. Elles subissent brutalités et représailles de la pénitentiaire. Forces, courage et détermination à elles !

    [ Plus d’infos sur les Baumettes ici et ]

    « La prison étouffe nos conditions de vie »

    Tract diffusé par des prisonnières de Fleury Merogis dans la cour de promenade le 8 mars 2014

    Aujourd’hui, 8 mars, le jour international de la femme, en tant que femmes prisonnières, militantes, basques et féministes, nous vous faisons part de nos réflexions.

    Encore en 2014, nous les femmes, continuons à nous battre pour nos droits dans cette société. Avec l’Europe en crise des droits, notre situation et les acquis de ces dernières décennies ont régressé considérablement. Il suffit d’apprécier la croisade contre les droits des femmes déclenchées par l’Eglise et l’extrême-droite.

    « La prison rend presque impossible le droit d’être maman et aussi la maternité. »

    Le système capitaliste-patriarcal veut diriger nos vies et même nos corps à l’avantage du capitalisme. Par conséquence, en faisant partie de ce système, nous les femmes, il ne nous reste que la violence, la précarité, la pauvreté. La prison ne fait qu’aggraver la crue réalité. Elle nous éloigne de la société égalitaire qu’on revendique, avec le seul objectif de nous soumettre, suscite une constante violence dans la relation pouvoir-soumission. La prison étouffe nos conditions de vie, en empêchant notre développement, en amplifiant les situations de pauvreté et précarité, en nous exploitant au travail et en nous rémunérant avec des salaires misérables. La prison rend presque impossible le droit d’être maman et aussi la maternité. L’architecture de la prison ne répond pas aux besoins ni de l’enfant ni de la mère. Les mamans avec des enfants hors de la prison n’ont pas beaucoup plus de chances. Elles subissent de véritables entraves pour conserver les liens avec leurs enfants. Les obstacles aux relations nous les trouvons régulièrement : avec les proches, amis, conjoint/e… Il faut ajouter que tout contact avec des hommes est annulé, nous nous trouvons alors dans une situation, dans un monde hors de la réalité. Si le fait d’être en prison ne suffit pas, notre sexualité aussi est condamnée à périr dans ces quatre murs. Aucun texte ne mentionne expressément que les relations sexuelles sont interdites en prison. Sans être explicitement interdite ni autorisée, toute pratique sexuelle peut aussi bien être sanctionnée que tolérée en prison. Alors, l’administration pénitentiaire s’appuie sur une faute disciplinaire, celle « d’imposer à la vue, des actes obscènes ou susceptibles d’offenser la pudeur », lorsqu’elle souhaite sanctionner une pratique sexuelle au sein d’un établissement pénitentiaire. Conséquence : toute possibilité d’intimité et de sexualité est anéanti en prison. Que dire du plaisir, aucune prévention, aucune mesure nous est proposé pour avoir un moment de plaisir. Pas d’endroit où l’intimité est assurée, pas de préservatifs, ni jouets sexuels à disposition… La prison réagit avec un discours répressif et une mentalité conservatrice et réactionnaire.

    « Notre sexualité aussi est condamnée à périr dans ces quatre murs »

    L’assemblée nationale vient d’accepter une proposition de loi au sujet de l’égalité homme- femme. Projet mené par Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes. Nous estimons que cette loi ne répondra pas aux besoins des femmes, elle sert à laver l’image de cette société mais pas pour faire face à la véritable controverse.

    Nous voulons profiter du 8 mars pour dénoncer et faire appel à toutes les femmes pour se battre ensemble, coude à coude, pour une société égalitaire. Nous encourageons toutes les femmes à être sujets de révolte contre cette situation d’oppression.

    Pour la défense de nos droits fondamentaux, pour une société égalitaire femme-homme, pour une société plus humaine : femme prisonnière, engage-toi dans la lutte féministe !

    Des prisonnières politiques basques.

    « L’étouffante pression que nous subissons quotidiennement »

    Extrait d’une lettre de prisonnières politiques basques, Fleury Merogis, mars 2014 :

    “Le problème, ce ne serait pas les conditions inhumaines que nous subissons ? Nous pourrions parler du manque d’hygiène des douches, qui sont pleines de moisissure, ou de la cour de promenade pleine d’excréments où nous devons nous asseoir par terre. Des repas répétitifs, froids, servis en quantité insuffisante avec un chariot qui amène la nourriture à deux pas du sol. (…) De la suppression de la trousse mensuelle avec les produits d’hygiène corporelle de base et la suppression du service de laverie. Du manque de respect de certaines surveillantes qui nous réveillent la nuit ou crient dans les couloirs. Du manque de possibilité de formation. De l’étouffante pression que nous subissons quotidiennement : palpation, fouilles… même la bassine pour aller aux douches est fouillée !”

    (publié dans le journal L’envolée n°39 en mai 2014)

    « Nous avons fait un blocage après la promenade du dimanche »

    Lettre d’Itziar, MAF de Fresnes, mars 2014 :

    “ Le 9 janvier, une femme a mis le feu à sa cellule ; mis à part le manque d’information et le retard dans l’évacuation des détenues, malheureusement habituelles dans ces situations, il faut absolument dénoncer l’attitude et les décisions suivantes de la direction : cette femme, après un cri à l’aide comme celui-là, a été placée seule en cellule, cellule théoriquement “particulièrement surveillée”. Trois jours après, cette femme a été retrouvée morte dans sa cellule. N.L., tuée par le système pénitentiaire. Nous, les détenues de la MAF, nous avons fait un blocage après la promenade, une minute de silence pour dénoncer sa mort et en hommage. D’ailleurs, nous avons écrit une carte pour embrasser et soutenir ses proches, mais la direction a refusé de nous fournir l’adresse de la famille.”

  • Mort de Jimony au CP de Meaux – Répression au CRA du Mesnil – Mouvement de prisonniers à Arles

    Mort de Jimony au CP de Meaux – Répression au CRA du Mesnil – Mouvement de prisonniers à Arles

    Emission de l’Envolée du vendredi 5 Février 2021
    • Lettres de Mikael, prisonnier à Saint Maur ; de Florian, enfermé à Bois d’Arcy, et de Sylvain (prisonnier au CRA de Vincennes)
    • La répression au CRA du Mesnil-Amelot suite à l’incendie de deux bâtiments. Appel à un rassemblement à Barbes 14h dimanche.
    • Appel de Coura, la soeur de Jimony. Trois semaines après son arrivée au Centre Pénitentiaire de Meaux-Chauconin, Jimony a été agressé par les matons et s’est retrouvé dans le coma. Il est mort une semaine plus tard, le 2 février à l’hôpital.
      La cagnotte lancée par la famille : https://www.cotizup.com/pourjimony
    • Révolte et résistance des prisonniers à la taule d’Arles qui ont bloqué la promenade. Ils dénoncent les fouilles systématiques et la répression qui s’abat sur les DPS (Détenus Particulièrement Surveillés).


    🎧 L’Actu des Luttes régale : Une heure avec Sylvia, Najet et Fatou. #LaPrisonTue. Et c’est pour ça que l’administration pénitentiaire #censure L’Envolée journal. Il est temps qu’on croie les prisonnier•e•s !!!
    #VéritéPourJimony, Idir, Taoufik, Sambaly, Jaouad, Jules et tous les autres… ✊🏾✊🏼✊🏿 #StopViolencesPénitentiaires

    http://actualitedesluttes.info/le-journal-lenvolee-censuree/

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. RDV chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 le mardi à 21h30 et les jeudi vendredi & samedi dans la nuit, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Podcasts disponibles sur toutes les plateformes.

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48(whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    Rappel : l’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Contactez-nous !

  • Fouilles abusives à St Maur et Arles – Révoltes dans les prisons pour sans-papiers d’IDF – L’AP censure le dernier numéro du journal

    Fouilles abusives à St Maur et Arles – Révoltes dans les prisons pour sans-papiers d’IDF – L’AP censure le dernier numéro du journal

    Emission de l’Envolée du Vendredi 22 Janvier 2021
    • Lettre de Mickaël sur les fouilles à Saint Maur
    • Retour sur la répression que subit Romain depuis sa prise de parole à Valence … il y a cinq ans ! L’administration pénitentiaire (AP) ne le lâche pas et lui fait subir des fouilles de cellule et des fouilles à nu. La direction d’Arles a ouvertement reconnu qu’elle lui faisait payer sa révolte.
    • Révolte à la prison pour sans-papiers du Mesnil-Amelot : contre la criminalisation des refus de tests Covid (nécessaires aux expulsions), des dizaines de prisonniers se sont révoltés et deux bâtiments sont partis en fumée. Des GAV et des comparutions immédiates.
    • Mouvements collectifs au CRA de Vincennes alors que les cas positifs de Covid se multiplient parmi les prisonniers.
    • L’AP censure le numéro 52 du journal et interdit sa distribution dans toutes les prisons françaises. Des prisonniers ont été punis pour avoir reçu (de l’AP !) le dernier numéro de l’Envolée. Dîtes nous si vous avez connaissance d’autres situations comme ça.

    L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.

    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Des proches verbalisés au CRA du Mesnil – Blocage au CD de Muret : témoignage de l’intérieur et de l’extérieur

    Des proches verbalisés au CRA du Mesnil – Blocage au CD de Muret : témoignage de l’intérieur et de l’extérieur

    Émission de l’Envolée du 27 Novembre 2020 ·
    • Lettre de la conjointe d’un enfermé au CRA du Mesnil-Amelot, qui y a été verbalisée d’une amende de 135 euros pour la dissuader de venir au parloir et qui a été humiliée, fouillée et intimidée par la police aux frontières sur place.

    • Gardes à vues suite à l’incendie au CRA de Marseille, lecture d’un témoignage d’un prisonnier
    • Des nouvelles de l’Infâme sorti du quartier disciplinaire après avoir subi la violence des matons de Vendin-le-Vieil. Il est donc de retour au quartier d’isolement. Contactez-nous pour lui écrire !

    • Le journal n°52 « Portez-vous bien, tenez-vous mal ! » est arrivé un peu partout, tenez-nous au courant s’il ne l’était jusqu’à vous ! Et contactez-nous si vous ne le trouvez pas dehors !

    • Retour sur l’un des 14 procès qui souhaite désigner des coupables de la mutinerie d’Uzerche de Mars 2020, à Chartres. Rappel des revendications des prisonniers à l’époque, et des faits : la destruction des deux tiers de la détention par les révoltés a occasionné 333 transferts. Encore 10 procès à suivre sur aux quatre coins de la France. Passons-nous le mot si d’autres procès sont annoncés !
    • Des nouvelles de la famille de Taoufik Belrithri mort le 18 octobre après avoir été transféré de la prison de Perpignan à l’hopital, mais dont la famille a été informée de son décès 23 jours après: la demande d’autopsie a été déposée par l’avocat.
    • « Santé en prison » chronique de Coco : soignez-vous bien, tenez-vous mal !
    • Demandes de mises en liberté pour les prévenus : du nouveau qui facilitera les demandes concernant Fresnes, et qui peut servir pour toute taule ayant déjà été condamnée. La personne concernée n’aura plus à prouver elle-même les conditions indignes de détention.
    • Retour sur le blocage au CD de Muret fin octobre : lecture de la lettre de Seiya, prisonnier, et de sa compagne, Saori, et des notes qu’ils voulaient qu’on lise à l’antenne. Le 27 octobre, 29 prisonniers ont bloqué la promenade pendant 5 heures jusqu’à l’arrivée des Eris, demandant à ne plus avoir de séparations lors des parloirs, à lever l’interdiction de contact et à autoriser de nouveau les colis de linge et ceux de Noël.

    • Le mauvais flic Darmanin et le mauvais flic SuperDupont-Moretti. Violences à république mais depuis bien longtemps loin des regards, la visio-conférence aux Assises, l’ambiance générale avec cette loi de sécurité globale et les manifestations dans toute la France.

    Musique : « Mano de Dios » Diego Maradona, « La Caccia Alle Streghe – La Violenza » Alfredo Bandelli, « 40 dollars » A-Wax, « Heures Sombres » Singe des Rues


    L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, sur Canut à Lyon et environs au 102.2 les samedis à 14h pendant tout le reconfinement et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.

    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Mouvement collectif à la prison de Bapaume · Le reconfinement dans les taules · Violences policières au CRA de Mesnil Amelot

    Mouvement collectif à la prison de Bapaume · Le reconfinement dans les taules · Violences policières au CRA de Mesnil Amelot

    Emission de l’Envolée du 30 Octobre 2020 ·

    Lecture d’une Lettre d’une personne enfermée en psychiatrie à Eau Vive

    Mouvement collectif de prisonniers à la prison de Bapaume : des prisonniers sur les toits demandent la fin des violences au mitard et la fin de l’isolement en détention… Déjà plusieurs transferts disciplinaires.

    Le reconfinement en prison : des parloirs jamais revenus et déjà refermés dans plein de taules, bien que le ministre ait dit qu’ils étaient maintenus. Quelles attestations pour aller en parlu ? Ecrivez nous si vous prenez des prunes sur la route!

    Prison pour sans papier : Retour sur la lutte au CRA du Mesnil Amelot depuis une semaine, et la répression depuis (agression pendant une fouille à nu et refus de médicaments). Voir aussi les communiqués et témoignages sortis sur abaslescra.noblogs.org

    Expulsions en masse au CRA de Vincennes

    Des nouvelles de la lutte en cours au centre de rétention de Marseille : communiqué des prisonniers:

    Nous sommes actuellement plusieurs personnes, dont des pères de familles dont les enfants résident en France, à être « retenus » au Centre de Rétention du Canet à Marseille. Nous souhaitons alerter la population sur nos conditions de rétention en cette période d’épidémie de Covid-19, ainsi que sur l’iniquité de cette rétention, alors même que les frontières internationales sont fermées et que toute expulsion sera donc impossible.

    La plupart d’entre nous sont des personnes qui ont effectué toute leur scolarité en France et ont obtenus des diplomes français, qu’il s’agisse du CAP, du BEP, ou même du BAC.

    Moi-même, M. Ayari Lotfi, suis arrivé en France en 1992, à l’âge de 2 ans. J’ai grandi auprès des services de l’aide sociale à l’enfance. Aujourd’hui, cela fait 30 ans que je réside en France.
    Etant arrivé avant mes 13 ans et étant depuis plus de 20 ans sur le territoire, je devrai être protégé par certains articles de lois. Pourtant, la justice française m’a délivré une ITF, une intrediction du territoire français, pendant 5 ans. Contre cette ITF, j’ai lancé un reccours au TGI de Nîmes il y a plus d’un an. Et je n’ai toujours pas d’audience. C’est inadmissible. Les autorités compétentes ont dit à mon avocate que je n’étais pas une priorité. Ce qui paradoxallement ne les empêche pas de vouloir m’expulser. C’est à n’y rien comprendre. Je suis donc retenu au Centre de Rétention du Canet depuis le 29 aôut, soit plus de 25 jours. Le temps est long et le climat anxiogène.

    Nous sommes nombreux à nous sentir en détresse à l’heure actuelle entre ces murs. Nous vivons avec la peur du virus en permanence. Certains retenus sont arrivés au centre de rétention porteur du virus. Certains surveillants ont également été testés positifs au Covid-19 tout en continuant à travailler. Par trois fois il y a eu des débuts de contaminations générale dans le centre de rétention. Pourtant aucune mesure n’est prise pour nous protéger.

    Deux personnes sont également actuellement extrêmement malades. L’un des deux, un père de famille de 5 enfants, a subi deux infarctus. A la suite de chacune de ces crises cardiaque, cette personne a été conduite à l’hopital, puis de nouveau rammenée au centre de rétention. Les faits sont graves et cela fait peur. L’autre personne est un jeune adulte de 20 ans qui est épileptique. Ces deux personnes sont installées depuis longtemps en France. Ils ont de la famille, un hébergement stable. Ces personnes n’ont selon nous rien a faire ici et devraient être libérées.

    Mais il y a plus grave encore. Le 28 octobre, à 20h, monsieur le président de la république a fait une allocution en relation avec l’épidémie de Covid-19. Dans cette allocution il précise que TOUTES les frontières seront fermées à l’international. Il affirme que tous les établissements qui ne sont pas indispensables seront également fermés. Puisqu’aucune expulsion ne peut être réalisée, et puisque les établissements non-indispensables doivent fermer, pourquoi garde t-on les Centre de Rétention ouverts ?

    Nous, les retenus, nous savons que nous coûtons beaucoup d’argent. Nous savons que cet argent est celui des contribuables. Des contribuables qui parfois sont nos parents. Les miens par exemple, qui payent leurs impôts depuis plus de 20 ans en France. Nous pensons que cet argent pourrait être utilisé plus intelligemment à l’heure actuelle, plutôt que de servir à enfermer des gens en attente d’une expusion qui n’aura vraissemblablement pas lieu, puisque les frontières seront fermées jusqu’au 1er Décembre.

    Nous sommes pour l’instant 42 détenus à avoir signé ce communiqué. Nous esperons être rapidement plus nombreux.

    Nous en appelons aux solidarités depuis l’exterieur pour diffuser ce communiqué et nous soutenir dans nos revendications et notre lutte.

    M. Ayari Lotfi et 41 autres détenus.

    Ecrivez nous pour nous raconter le reconfinement à l’intérieur et pour les proches


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  • Idir Tué à Corbas · Violences policières au CRA de Mesnil  · Parloirs sauvages et mouvements à l’intérieur

    Idir Tué à Corbas · Violences policières au CRA de Mesnil · Parloirs sauvages et mouvements à l’intérieur

    Emission du 9 Octobre 2020

    · Paroles de l’intérieur :

    Témoignage d’un prisonnier au CRA de Lyon paru sur crametoncra :

    https://crametoncralyon.noblogs.org/il-ma-donne-un-coup-de-poing-ils-mont-mis-les-mains-derriere-ils-mont-dit-mets-toi-a-terre-ca-se-fait-est-ce-quon-est-des-chiens-temoignage-de/
    Lien vers le témoignage en entier

    Témoignage d’un prisonnier du CRA de Vincennes alors qu’un nouveau cas de COVID vient d’être confirmé :

    https://abaslescra.noblogs.org/nouveau-cas-de-covid-a-vincennes-temoignages-de-personnes-enfermees-en-quarantaine/
    Lien vers le témoignage en entier

    · Mort d’Idir à la prison de Corbas

    Extrait audio d’un témoignage de l’intérieur de la prison de Corbas racontant comment Idir a été tué par les matons et comment un autre prisonnier est aujourd’hui menacé par l’AP.

    Marche blanche dimanche 11 Octobre 2020 pour Idir organisée par les proches au départ du marché de gros de Corbas à 14h30 en direction du centre pénitentiaire. Soyons nombreux.ses ! (lien vers l’évènement FB en dessous).

    https://www.facebook.com/events/338104457425228/

    · Violences policières contre les prisonnières du CRA de Mesnil Amelot

    Appel d’une prisonnière de la prison pour sans-papier de Mesnil qui raconte les violences subies par elle et ses codétenues : refus de soin, humiliations racistes, et tentatives d’expulsion.

    · Brèves

    Retour sur les parloirs sauvages devant les prisons pour sans-papier (CRA) un peu partout en France

    Répression contre les prisonniers en CRA qui refusent les tests COVID (exiger par les pays) pour éviter les expulsions : GAV et peine de prison s’enchaînent…

    Le droit au rapprochement familial n’existe toujours pas en prison : Des prisonniers sur les toits à Saint-Quentin Fallavier et une cellule en feu à Argentan. La justice et l’AP répriment : transferts disciplinaires et huit mois fermes !


    L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.

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  • Covid, restrictions de parloirs et révoltes dans les taules et les CRA pendant l’été

    Covid, restrictions de parloirs et révoltes dans les taules et les CRA pendant l’été


    Fresnes, le 19.08.2020

    Salut !

    Après 536 jours de cavale, j’ai été arrêtée le 26 juillet dernier près de Saint-Étienne. J’ai vécu l’arrestation comme la première représentation d’une scène répétée mille fois dans ma tête, ou plutôt 536 fois… Tout m’a semblé se passer au ralenti : les keufs cagoulés qui me braquent avec leurs fusils, me mettent à terre et me demandent ce nom que j’ai si souvent tu ces derniers temps. Ça m’a fait un drôle d’effet de le prononcer.

    J’ai ensuite été amenée à Paris par la SDAT, quatre heures de trajet menottée dans le dos en compagnie de leurs cagoules. Ils m’ont bandé les yeux sur les derniers kilomètres qui nous séparaient de leurs locaux de Levallois-Perret. Ce sont eux qui m’ont conduite au tribunal le surlendemain de l’arrestation, puis à la prison de Fresnes.

    Lors de l’audience, j’ai accepté sans hésiter l’extradition. J’avais suivi avec attention les évènements autour de l’arrestation de Vincenzo Vecchi (que je salue au passage), il avait pour sa part refusé, s’offrant une chance de rester libre en France. Pour moi le choix se résume à attendre le procès en France ou en Italie, où se trouvent les autres inculpé-es de l’opération Scintilla, tou-tes libres à l’exception de Silvia, encore soumise à un contrôle judiciaire.

    Il semble que ces derniers temps, l’exécution par mandat d’arrêt européen et l’extradition qui en découle, soient devenues de simples formalités pour la justice européenne. Nous l’avons vu récemment en Italie à plusieurs reprises, mais aussi à l’occasion de la répression qui a suivie les émeutes de Hambourg ou bien en Grèce et en Espagne. Les polices européennes affinent leurs armes et leurs collaborations semblent se faire plus étroites, s’échangeant tuyaux et services. Dès lors, il me semble qu’il nous appartient de nous pencher sur la question et d’en étudier les mécanismes.

    Je découvre la prison au temps du coronavirus , la quatorzaine réglementaire au quartier des arrivantes, le masque lors de tous les déplacement, y compris la promenade pour cette durée, la suspension de toutes les activités, la cellule 22 heures sur 24.

    Au terme de ma quatorzaine, et à la veille de la date programmée de mon extradition, les autres arrivantes et moi avons été placées à l’isolement sanitaire au motif que nous avions partagé une promenade avec une nouvelle arrivante qui s’est révélée infectée. Des tests ne nous ont été proposés qu’une fois ce cas avéré, ils sont depuis la règle pour toute nouvelle arrivante. À nous on avait initialement dit qu’on ne pouvait tout de même pas tester tout le monde. Sans surprise, il semble que l’administration pénitentiaire (AP) ait un train de retard.

    Au printemps, les mesures prises par l’AP en réaction à l’arrivée du coronavirus ont porté à des situations de mutineries, de révoltes et de solidarité. Malheureusement, ici en tous cas, il semble que vivre avec le virus est devenu la norme, et la crainte qu’une nouvelle arrivante puisse amener le virus se double de celle de se voir suspendre les parloirs, comme le cela a été notre cas cette semaine. Les maigres compensations qu’avaient octroyées l’AP sous forme de crédit téléphonique au printemps ne sont plus d’actualité, tant un groupe d’arrivantes isolées ne fait pas le poids au regard des fortes mobilisations de mars dernier.

    J’attends de nouveau l’extradition d’un jour à l’autre, et je sais qu’un troisième isolement sanitaire me sera probablement réservé à mon arrivée en Italie. Je profite des témoignages de solidarité qui me rejoignent aujourd’hui après tant de silence. Malgré les publications sur le thème, qui sont précieuses, on considère encore trop souvent la cavale comme une aventure romantique et on pense souvent aux compagnon-nes concerné-es comme libre. Au cours de cette année et demi, je n’ai jamais manqué de solidarité et d’un soutien chaleureux, je n’ai manqué de rien, mais on est pas libre quand on est privé-e de sa vie.

    J’aurais voulu être dans la rue avec mes compagnon-nes lors des manifestations en réaction à l’expulsion de l’Asilo, j’ai accompagné par la pensée la grève de la faim de Silvia, Anna et Natascia, j’ai pensé tous les jours aux compagnon-nes arrêté-es par vagues successives. J’aurais voulu être aux côtés de ma famille quand elle a traversé des moments difficiles et avoir de leurs nouvelles quand tou-tes nous étions confiné-es. Aujourd’hui je me tiens prête et déterminée à affronter les prochains mois, mais mes pensées vont à celles et ceux qui sont encore sur les routes, souvent loin des personnes qui leur sont chères. J’espère que leur route sera aussi longue qu’ils et elles le souhaitent, et que les rencontres qu’ils et elles font leurs apportent la chaleur qu’illes méritent et l’énergie pour continuer à lutter.

    Carla

    Pour lui écrire :

    Carla Tubeuf
    casa circondariale di Vigevano Centralino
    via Gravellona 240
    27029 Vigevano (PV)

    Lettre de Robi

    Fresnes, le 18 juillet 2020.

    « Cari compagni, care compagne,Je vous écris pour vous dire que je suis en forme, que le moral est bon et je continue à avoir beaucoup, beaucoup d’énergie !

    Je profite de l’occasion pour remercier du fond du cœur celles et ceux qui m’ont écrit, qui ont pensé à moi, qui m’ont soutenu. Je ne vous cache pas que lorsque je reçois des lettres, ça me met de bonne humeur et ça me donne beaucoup, beaucoup de forces.
    J’ai eu le plaisir également de prendre connaissance avec la campagne de diffamation par le biais de quelques articles de journaux qui m’ont été consacrés [1]. Rien d’étonnant, les médias sont un instrument du pouvoir, utilisés pour ternir nos personnalités et pour alimenter les mensonges qui justifient mon incarcération ! Je leur renvoie donc tout mon mépris, tout comme aux enquêteurs de cette énième opération répressive.
    Après presque un mois de placard, lors de la sentence pour mon extradition à laquelle je me suis opposé, j’ai eu l’occasion de lire la version française des accusations à mon encontre et je me suis finalement rendu compte des motifs pour lesquels j’étais incarcéré. En un mot, ils m’accusent d’être anarchiste parce qu’en réalité, il n’y a pas grand chose dans mon dossier. Seulement des attaques idéologiques et délit de solidarité !

    Que dire de plus ? Vous n’avez pas inventé l’eau chaude chers accusateurs, la pensée anarchiste existe depuis plusieurs siècles et depuis autant de temps, vous voulez la mettre au pilori. Vous attaquez la solidarité apportée aux prisonnier.es mais quand vous rendrez-vous compte que certaines idées, certains idéaux, vous ne pourrez jamais les emprisonner, ni même les juger ? Une si merveilleuse idée comme celle-là, dont tant de personnes se font les porteurs / porteuses dans le monde ne pourra jamais être arrêtée. Il n’y a aucun flic, aucune prison, aucun tribunal qui pourra l’empêcher de vivre, où que ce soit. Aujourd’hui, vous enfermez nos corps mais pas nos idées et la solidarité que je reçois me fait comprendre encore plus que nous ne serons jamais comme vous le voulez vous. Et que mille fleurs de solidarité écloront de nouveau !

    Un salut chaleureux à tou.tes les anarchistes emprisonné.es partout dans le monde, à qui j’envoie toutes mes forces ! Un salut à tou.tes les détenu.es qui luttent contre la prison et qui ne baissent pas la tête devant les injustices subies !
    Contre le monde qu’ils veulent nous imposer, contre votre répression, contre votre dictature démocratique !

    Pour l’Anarchie, vive la liberté !
    Avec rage et détermination.

    Roby


    Musique: Cobra – « Des lieux associatifs pour les jeunes » / Haroun – « Zonard » / Kery James – « Deux issues« 


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • EMISSION DU 24 AVRIL 2020 :                  Semaine 6 : les prisonnier.es attendent toujours les libérations, les masques, les parloirs…

    EMISSION DU 24 AVRIL 2020 : Semaine 6 : les prisonnier.es attendent toujours les libérations, les masques, les parloirs…

    L’Envolée – émission du 10 avril 2020 (1h30)



    Face à la gravité de la situation, depuis lundi 23 mars, L’Envolée diffuse chaque soir une émission quotidienne d’un quart d’heure pour faire circuler l’information sur ce qui se passe dans les prisons françaises. Nous y lisons les messages qui nous sont envoyés au 07.52.40.22.48. Nous maintenons par ailleurs l’émission « longue » du vendredi (1h30).

    Cette émission est rediffusée toute la semaine sur les radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2). Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast.


  • Flash info quotidien du 21 avril 2020

    Flash info quotidien du 21 avril 2020

    Actualité Covid-19 en prison :

    • Clin d’oeil : petit extrait issu des récessions du procès tenu en 2013 à propos de l’évasion de Moulins : « Ce qu’ils détestent c’est le évasions et les mutineries!« .
    • Lettre de l’Infâme (n’hésitez pas à nous contacter pour pouvoir lui écrire).
    • Les libérations attendues ne viennent pas, les mouvements continuent : retour sur les derniers mouvements à l’intérieur.

    LES LIBERATIONS ATTENDUES NE VIENNENT PAS, LES MUTINERIES CONTINUENT

    Depuis la première vague de révoltes qui a secoué une cinquantaine de prisons en  France à l’annonce de la suppression des parloirs le 17 mars, les mouvements n’ont jamais cessé à l’intérieur ; on pense notamment au centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly en Guyane qui s’est mutiné le 1er avril sans le moindre écho dans les médias nationaux…

    Les annonces de la ministre des tribunaux et des prisons ont bien eu quelques effets – pas en terme de libération de masse, comme certains le désiraient… Non, mais avec ses annonces, elle a provisoirement étouffé  le feu de la contestation.  En déclarant vouloir libérer 5 000 prisonniers elle a laissé espérer bien des prisonniers qu’ils pourraient être le prochain … sur une liste pourtant ridiculement  petite. Non seulement il faut remplir de nombreux critères (être à moins de deux mois de la sortie d’une peine de moins de cinq ans), non seulement il y a les délais de traitement à géométrie variable en fonction des disponibilités des tribunaux, des Cpip, des Jap qui tournent au ralenti, et le sous-effectif chronique de ces mêmes Cpip et Jap … mais il s’agit, en plus, de bien  se tenir ! Belle carotte, qui les incite à ne plus bouger d’une oreille. Soyez sages ; si vous contestez les mesures de suppression des parloirs et des activités ou si vous exigez des masques, du gel et des tests pour protéger votre santé, alors là c’est mort. Pas de sortie.

    Mais les libérations promises ne viennent pas (Lettre ouverte à la ministre des tribunaux et des prisons), et les masques non plus ;  les familles et les proches ne peuvent toujours pas retourner au parloir, et Macron ne se fend pas de la moindre annonce. Bref y a rien qui vient – à part la maladie ; alors dans beaucoup de prisons, ça recommence à bouger un peu plus bruyamment depuis la fin de semaine dernière ; au Havre (Flash info du 16 avril), à la Santé, à la prison pour mineurs de Meyzieu, vendredi 17 avril au CD d’Ecrouves, samedi 18, à la centrale de Saint-Martin-de-Ré ; et encore aujourd’hui même, mardi 21 avril : ce sont les prisonniers du CP de Borgo qui débutent un mouvement pour accompagner une série de revendications qu’ils ont pris soin de faire sortir. Elles sont on ne peut plus claires en cette période de Covid : libérations, aménagements de peine, et permissions.

    Samedi 18, à Saint-Martin-de-Ré, trois prisonniers ont bloqué un étage pour réclamer des transferts, mais tout ce qu’on sait, c’est que l’Eris de Bordeaux est intervenue. Enfin, on sait aussi que les matons de cette centrale, notamment ceux d’une certaine équipe, sont réputés pour leur férocité ; même les directeurs successifs de cette taule s’en plaignent. Le SPS – un petit syndicat de base de matons d’extrême-droite – est assez bien implanté, et influe grandement sur les positions du syndicat majoritaire à l’échelon local.  En janvier dernier, alors qu’un prisonnier montait sur le toit pour dénoncer ses conditions de détention, Force ouvrière exigeait de sa direction rien moins que la fermeture d’une des cours de promenade et la mise en place d’un pôle permanent d’Eris à demeure. Ils ne l’ont pas encore obtenu, mais l’Equipe régionale d’intervention et de sécurité de Bordeaux fait souvent la route jusqu’à St-Martin ; trop souvent au goût des prisonniers.

    La veille au soir, au CD d’Ecrouves en Meurthe-et-Moselle, à l’autre bout de la France, deux prisonniers selon une source résolument administrative (vu la précision) une quarantaine selon une autre source, se sont retranchés dans une aile et ont mis le feu à leurs matelas. Au finale l’AP annoncera 22 mutins. Selon les mots de la pénitentiaire, complaisamment repris par tous les sites de matons, « aucune revendication claire n’a été identifiée. » Ben voyons… c’est vrai que dans la période, on se demande bien ce que peuvent vouloir les prisonniers. Là aussi, intervention des Eris.Le pisse-copie de l’Est républicain – un torchon particulièrement dégoûtant – est littéralement fan de ces Eris qu’il qualifie de « gardiens de la paix spécialisés dans le maintien de l’ordre en milieu carcéral ». Rien ne va dans cette phrase : ce ne sont pas des gardiens de la paix – c’est-à-dire des flics ; mais bien des gardiens de l’AP – l’administration pénitentiaire ; autrement dit des matons cagoulés. Sur une zone géographique donnée, ces unités mobiles vont de prison en prison pour « maintenir l’ordre », c’est-à-dire réprimer toute forme de revendication, accompagner des transferts… des porte-clef sortis du rang parce qu’ils aimaient encore plus que leurs collègues mettre la misère aux prisonniers et qui ont pris du galon à force de filer des beignes.

    Rappelons que ces équipes ont été créées par… Didier Lallement, l’actuel préfet de police de Paris, célèbre par la haine qui suinte de la moindre de ses déclarations. Il y a quelques jours encore, il déclarait que les malades du Covid-19 l’avaient bien cherché ; prompt à se vanter de la sévérité des contrôles d’attestation, il a mené il y a deux ans à Bordeaux une des répressions les plus brutales des Gilets jaunes, qui s’en souviennent… Eh bien c’est à ce petit bonhomme à la casquette trop grande, c’est à ce grand bureaucrate à la voix glaçante que l’on doit la création des Eris en 2001 ; il était à l’époque… directeur de l’AP. Alors que des mouvements contre les quartiers d’isolement (QI) et la longueur des peines éclataient partout en France, il a eu l’idée de cagouler certains personnels triés sur le volet pour aller casser du prisonnier. Les enfermés avaient immédiatement répliqué : « S’ils portent des cagoules, c’est parce qu’ils n’ont pas de figure ! » ; pas de dignité. Depuis, la plupart des mouvements de prisonniers exigent la suppression des Eris, comme l’ont encore fait les prisonniers de Rennes-Vezin dans un communiqué sorti il y a quelques semaines.

    Revenons à Ecrouves. L’abject gratte-papier conclut : « les Eris ont réglé l’affaire en une petite demi-heure. » Ils ont réglé l’affaire : le cynisme et la violence de la formule… Neutralité journalistique oblige ! Régler l’affaire, ça veut dire à n’en pas douter un certain nombre de côtes, de bras, de nez pétés ; des transferts et des procès à charge à venir. On le boit sur une vidéo, les Eris sont rentrés à une vingtaine, accompagnés de baqueux en tenue antiémeute et de matons d’établissements voisins ; les flics sont là pour faire rentrer les autres prisonniers en cellule et les Eris pour gérer le transfert des mutins. Trois  meneurs ont été désignés et transférés dans la foulée au centre de détention de Nancy-Maxéville ; au QD direct. 18 autres mutins ont ensuite été conduits vers les centres de détention de Toul, Saint-Mihiel et Strasbourg.

    Espérons qu’ils se feront moins copieusement avoiner par la justice que leurs camarades jugés en comparution immédiate pour la révolte à la prison de Béziers le 21 mars : six mois ferme pour un prisonnier suspect d’avoir dégradé un grillage ; même peine pour un autre accusé d’avoir craché sur un Eris lors de l’intervention ; même tarif pour leur avoir peut-être jeté une bouteille en plastique ; trois mois avec sursis pour un primaire en détention provisoire pour avoir dégradé les fils d’une cabine téléphonique. Les investigations menées par un procureur particulièrement martial – Raphaël Balland – ont depuis abouti à la condamnation d’un autre prisonnier à six mois ferme pour la destruction d’une caméra.

    En attendant les suites judiciaires, l’explosion des réactions à la mutinerie d’Ecrouves sur les réseaux sociaux de gardiens de prison a au moins le mérite de révéler l’état d’esprit d’une bonne partie de la matonerie au bout d’un mois de confinement. Un certain Rich France, par exemple, suggère un « tir létal à vue dès que ça sort du mur d’enceinte. Eris qui gère en interne en mode pas de limite et renfort légion étrangère cercle de la détention. Les pompiers pourront travailler tranquillement et la récidive n’existera pas. S’il y a des récalcitrants, guillotine. Incident clos. » Tout en nuance, rien ne manque. Mais son collègue François Mourot propose de simplifier la procédure : «  les laisser brûler ». Coronavirus ou pas, les matons et les prisonniers ne sont pas amis ; ils ont des intérêts contraires. Les matons le savent bien, terrifiés qu’ils sont à l’idée de la propagation de la contamination dans les semaines à venir et de la probable multiplication de révoltes et de prises d’otages simultanées – qui dépasseraient du coup les capacités d’intervention des sinistres Eris.

    Pour finir, petit détour historique à l’époque où la guillotine chère à certains matons exécutait encore : on est en janvier 1971, pas loin d’Ecrouves, toujours en Meurthe-et-Moselle, à la centrale de Toul. Une mutinerie éclate dans cette ancienne caserne Ney devenue maison centrale en 1949, puis CD en 1975. Pendant plusieurs jours, les mutins gardent le contrôle de la prison désertée par les matons ; montés sur les toits, ils prennent la parole ; ils  sont filmés, photographiés… Une vague de révolte embrase alors les prisons de France : Toulouse, Lille, Besançon, Lyon s’enflamment, puis la prison de Nancy. Les revendications sortent, notamment avec l’aide du GIP (Groupe information prisons), fondé quelque temps plus tôt. Un an après, une parole collective sortie de la centrale de Melun signe les débuts du CAP (Comité action prisonniers), une organisation  autonome de prisonniers qui publie un journal et crée un rapport de force avec l’AP pendant dix ans, en faisant vivre ces deux vérités :

    Tous les prisonniers sont politiques, et ils ont raison de se révolter !

    C’était vrai en 1972, ça l’est toujours en 2020.

    Si vous avez envie de le rappeler au personnel du CD d’Ecrouves,

    03.83.65.85.85…

    Force, courage et détermination !

    FACE AU COVID-19 EN PRISON : AMNISTIE GENERALE !

    Depuis 2001, L’Envolée, c’est une émission et un journal pour en finir avec toutes les prisons faits par d’anciens prisonniers et prisonnières et des proches pour relayer la parole des enfermé.e.s.
    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et prisonnières qui en font la demande. L’émission de radio est diffusée le vendredi soir de 19 heures à 20 heures 30 sur FPP (106.3 Mhz en région parisienne) ou sur rfpp.net et disponible ensuite sur toutes les plateformes de podcast. L’épidémie de Coronavirus a de lourdes conséquences en prison. C’est pourquoi, face à la gravité de la situation, nous avons décidé de produire un bulletin d’information quotidien de quinze minutes, que vous pouvez écouter chaque soir de la semaine à 19 heures sur les ondes de FPP et sur lenvolee.net, en plus de l’émission du vendredi qui est maintenue.

    Les émissions sont diffusées toute la semaines sur les ondes des radios : FPP (région parisienne, 106.3), Canut (Lyon 102.2), MNE (Mulhouse 107.5), Campus (Clermont-Ferrand 93.3), Clé des Ondes (Bordeaux 90.10), La Locale (Saint Girons 97.3), Prun’ (Nantes 92.0), Galère (Marseille 88.4), Campus (Grenoble 90.8), Campus (Dijon 92.2), Panik (Bruxelles 105.4), St Affrique (Montauban 96.7), Dio (Saint Étienne 89.5).
    Toutes les émissions sont aussi écoutables sur les plateformes de podcast. Nous appelons d’autres radios locales à diffuser largement ce bulletin, contactez-nous !

    Il est plus que jamais nécessaire de ne pas laisser les prisonniers et les prisonnières seuls face à l’arbitraire de l’administration et de faire entendre leur voix. Nous relayons les actions collectives et individuelles dont vous nous informez ainsi que des témoignages directs sur la situation à l’intérieur.
    Tenez-nous au courant par tous les moyens à votre disposition. Nous diffuserons les messages vocaux et les textos de prisonniers et de prisonnières que vous nous enverrez. Nous lirons également les messages que les proches privés de parloir nous demanderont de passer.


    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    Podcast (clic droit –> « enregistrer la cible du lien sous »)

  • Revendications et actions collectives des prisonniers du CP de Borgo, le 21 avril 2020 : libérations, aménagements et permissions.

    Revendications et actions collectives des prisonniers du CP de Borgo, le 21 avril 2020 : libérations, aménagements et permissions.

    Alors que la ministre des prisons et des tribunaux fait beaucoup de bruit autour des quelques libérations que ces services ont consenti, les prisonnier.es rongent leur frein : il n’y a ni mesures de protection, ni libérations massives. Face à cette situation des prisonniers protestent et s’organisent. Ceux de la prison de Borgo (Corse) ont décidé de refuser leur plateau à compter du mardi 21 avril. Nous relayons, leurs revendications et souhaitons lui donner le plus d’échos possible.


    Monsieur le directeur,

    Nous, détenus du centre pénitentiaire de Borgo, vous informons qu’à compter du mardi 21 avril 2020, nous refusons la distribution des plateaux repas pour un délai indéterminé.

    Cette action est menée en contestation des faits suivants :

    Prolongement des détentions provisoires de façon abusive et illégale

    Refus de libération des mandats de dépôts arrivants à termes

    Refus systématique des demandes de mise en liberté provisoire

    Suspension des permissions

    Suspension des aménagements de peine (prétexte : manque d’agent pour l’installation d’équipement)

    et, Refus de la libération des détenus à risque pathologique COVID-19

    Nous refusons que, sous prétexte d’un décret non conforme aux lois Européennes (qui doivent toujours prévaloir), et par respect à la présomption d’innocence, cela nous soit imposé.

    Les détenus du CP de Borgo.