Étiquette : mouvements collectifs

  • Emission du 10 juillet 2015

     

    • Infos : Michel M. est sorti, pécule partie civile
    • Présentation du film Faites sortir l’accusé – Pierrot
    • Brève : les « mutineries » Orléans, Moulin, Les Baumettes
    • Présentation du livre Beau comme une prison qui brûle – Qyou

    pour avoir le pdf du livre gratis : sur Qyou.org, code promo : qyou75

  • Beau comme une prison qui brûle… le livre qui brûle les doigts

    beaucommeuneprisonquibrule

    L’histoire d’une émeute, l’histoire de Djellali Mihoubi dit Kyou pour qui rien n’est plus beau qu’une prison qui brûle…

    « Beau comme une prison qui brûle » peut s’entendre comme le cri de toute une génération de rebelles, de toutes les générations de rebelles qui s’apprêtent à être vaincus – et qui ne regrettent rien…

    Le 16 avril 1988, la prison d’Ensisheim flambait. La presse et la justice ne voulurent voir dans cette révolte spectaculaire qu’une explosion parmi d’autres qui valut à cinq détenus quatre ans de prison supplémentaires. Cette mutinerie est pourtant restée ancrée dans la mémoire carcérale. Jamais, depuis les grandes révoltes de 1974, un établissement pénitentiaire n’avait été détruit avec tant de ferveur. Jamais les initiateurs d’une mutinerie n’avaient revendiqué leurs actes avec autant de constance et de dignité. Rarement l’institution pénitentiaire elle-même n’avait été à ce point remise en cause. Pour la première fois, l’un des principaux acteurs de la révolte d’Ensisheim en raconte la genèse, le déclenchement et l’embrasement. « Beau comme une prison qui brûle » constitue un témoignage authentique, précis et plein d’humour. Près de trente ans après les faits, il résonne comme une ode à la révolte et à la liberté et rappelle que certains incendies ne s’éteignent jamais…

    Pour télécharger le livre ou le commander en version papier :

    http://pascalebraun.fr/

    Vous pouvez aussi écouter l’interview qu’a donné Kyou le 06 juin dernier à l’émission Papillon :

    http://lenumerozero.lautre.net/article2898.html

    Emission Papillon, les 1er et 3ème jeudis du mois 20h à 21h sur Radio Dio 89.5FM à St-Etienne sur Radio Canut 102.2FM à Lyon et Saint-Quentin Fallavier (en alternance avec « la Petite Cuillère »).

  • Emission du 19 juin 2015

     

    • Lutte des migrants/réfugiés
    • Communiqué corse – Mouvement collectif
    • Lettre de Philippe Lalouel – Lannemezan
    • Texte d’Hafed Benotman – Longues peines
    • Texte de l’OIP – Pax, mariage
    • Présentation de Lion
    • Statut DPS
    • Présentation du film de Brigitte Sy
  • Rassemblement de solidarité en soutien à Christine qui résiste en prison contre l’arbitraire et pour la liberté

    Aujourd'hui Christine Ribailly, enfermée à la prison de Strasbourg, a été extraite au tribunal de Poitiers pour y répondre d'« incidents » survenus à l'automne 2014 quand elle était incarcérée à Vivonne. Alors qu'une plate-forme de revendications collective venait de voir le jour au quartier femmes du centre de détention, dans laquelle les détenues exprimaient leurs frustrations et aspirations immédiates, l'Administration pénitentiaire de Vivonne a décidé de porter plainte contre Christine. C'est dans ce contexte d'expression collective que Christine s'est débattue lors de fouilles et autres provocations des surveillants de la pénitentiaire. Coupable d'avoir refusé d'encaisser sans broncher, de ne pas s'être écrasée, elle comparaîtra ce mardi 28 avril à 16h pour outrage, violence et rébellion.

    Rassemblement de solidarité en soutien à Christine, aujourd’hui à 15h devant le tribunal de Poitiers à 15h, 10 Place Alphonse Le Petit

    Des proches de Christine ont monté un site pour publier ses lettres, allez-y :  
    http://enfinpisserdanslherbe.noblogs.org/
    Et profitons-en pour relire et faire lire le texte de revendications auquel Christine avait participé à Vivonne. C'est bien parce que l'AP ne supporte pas que des paroles -qui plus est lorsqu'elles sont collectives et rageuses-, ne sortent de ses murs, que Christine est poursuivie aujourd'hui.
    

    LISTE DE REVENDICATIONS DES PRISONNIÈRES DE LA MAISON D’ARRÊT DES FEMMES DU CENTRE PÉNITENTIAIRE DE POITIERS-VIVONNE

    Comme ailleurs, nous voulons :
    – Des payes correctes, tant aux ateliers qu’au service général
    – La suppression des QI et des régimes différenciés au CD
    – Les portes ouvertes en MA et/ou le téléphone en cellule
    – La mise en place systématique des aménagements de peine sans délais et des transferts en CD dès la condamnation
    – La facilitation du téléphone, des parloirs et des UVF avec nos proches, enfermés ou non
    – La fin des fouilles systématiques et/ou punitives
    – Les repas appétissants : marre de manger du plastique !

    Localement, nous demandons :
    – Des conditions dignes à la nursery : arrêt des réveils nocturnes, une cour avec de l’herbe, des temps de socialisation pour la maman…
    – L’accès à l’école pour toutes : fin des refus avec la fausse excuse de la mixité
    – La télé à 8 euros par mois : alignement sur la loi, comme dans les prisons publiques (18 euros ici pour Eurest)
    – La fin de l’interdiction des apports aux parloirs (livres, disques, produits d’hygiène…) : on n’est pas là pour enrichir les cantines privées
    – L’ouverture d’une salle de convivialité : elle doit être systématique quand la météo est mauvaise car il n’y a pas de préau dans la cour
    – Plus d’activités : actuellement, il n’y a que « bricolages en papier « et « fitness », 2h. par semaine
    – L’accès au terrain de foot : seuls les hommes y ont droit
    – La gratuité du courrier interne : on doit timbrer les lettres pour le quartier hommes
    (Ces demandes sont toutes réalisables dans l’état actuel de la législation)

     
  • Islamisation? oh, la barbe! par AH Benotman

    Avant de se pencher plus avant -sans tomber dedans- sur les bricolages de l'outil antiterroriste et du droit en général en cours ces jours-ci, voici un texte d'Hafed.  Paru en 2008 sur un blog qu'il animait, il tombe juste. 
    
    
    Ce mardi 30 septembre au soir, au journal de 20 heures sur TF1 - dont on connaît l'extrême délicatesse -, l'un des sujets sera l'islamisation en milieu carcéral et la possibilité que les prisons soient des viviers terroristes. En voilà une coïncidence! Juste le jour qui clôt le mois de Ramadan. Ce sont les téléspectateurs musulmans qui vont être ravis.
    
    Pour ce 20h, donc (sous réserve de passage à la trappe), une journaliste m'a interviewé. Elle me fera probablement dire - je ne suis dupe de rien - en deux minutes de montage pour 3/4 d'heure filmée, ce que TF1 voudra bien me faire dire. A savoir apporter de l'eau à leur moulin. J'espère me tromper...  Je connais les risques de ce genre d'intervention et j'assume. Si je réponds toujours positivement à ces demandes c'est  pour une raison simple: je préfère leur voler deux minutes en débitant des conneries plutôt que laisser ces deux minutes à un autre qui ferait consciemment de l'intox. 
    
    Il n'y a pas d'islamisation radicale dans les prisons françaises. Prisons qui, soit dit en passant, ne se transforment pas en boîte d'intérim pour terroristes potentiels. Si c'était le cas, au sein d'un des pouvoirs répressifs de l'Etat que sont les prisons, il y aurait des attentats violents intra-muros. Le fameux Djihad commencerait sur place par des agressions mortelles sur le personnel pénitencier. Ce qui n'est pas le cas. Je vais essayer de développer.
     
    Ce n'est pas la pensée religieuse qui islamise la population carcérale mais l'indigence sociale. Il faut savoir que 90% de cette population est en état de grande paupérisation. C'est l'indigence qui fait que, même des Français d'origine française basculent en écoutant les discussions que les musulmans tiennent comme de véritables colloques dans les recoins des cours de promenade, sur des pelouses pouilleuses ou sous des préaux insalubres. En dehors des affinités amicales (petits
    groupes de droit commun se connaissant du dehors) les musulmans sont les seuls à pratiquer la notion de partage et d'entraide. Entre détenus musulmans, ou en voie de le devenir et ne se connaissant pas, peu de choses sont mises en commun. Des timbres jusqu'à la nourriture, l'essentiel se donne entre musulmans (à part l'Institution qui gère les indigents en leur procurant une humiliante charité). Un prisonnier sans le sou doit réclamer un autre rouleau de papier W.C. en cas de courante s'il a utilisé le rouleau mensuellement distribué. C'est dire... Que se passe t-il donc dans nos bonnes vieilles prisons? C'est simple, depuis le début des années 90, après les grandes émeutes revendicatrices de la fin des années 80, l'Administration pénitentiaire a encouragé l'islamisation afin d'assurer la pacification des prisons. De la même manière que les élus (maires et autres) ont appelé les imams de tout poil à la «rescouscous» lors des émeutes de banlieues.
    
    De nombreux procès ont eu lieu dans les années 80 où des mutins plutôt gauchistes ont été lourdement condamnés. De nombreux transferts de soi-disant meneurs ont cassé les mouvements tout en les dispatchant aux quatre coins de la France carcérale. Pour l'exemple, moi-même, incarcéré à Fleury-Mérogis où se concentrent aux heures de promenade entre 100 et 200 détenus, au bout de deux jours, la direction m'a fait transférer à Fresnes où nous n'étions que deux détenus en promenade. Une manière de désamorcer une possible prise de parole auprès de mes 200 co-détenus dans un des bâtiments de Fleury-Mérogis.
    
    Pourquoi encourager l'islamisation dans les prisons et de quelle manière? L'Administration pénitentiaire a facilité la prise de parole de certains musulmans imams autoproclamés. Une manière de «caïdat», contre des prisonniers pouvant créer des mouvements de revendication sociale... Aussi bête et simple que ça. L'Administration pénitentiaire a été prise alors à son propre jeu quand les jeunes prisonniers, sensibles aux discours religieux, se sont insensiblement mis à observer une bonne hygiène de vie. Beaucoup ont cessé de fumer shit et tabac. Ils se sont mis au sport. Ont changé de langage: la vulgarité verbale indispose le Divin. Ils se sont moins bagarrés entre eux et se sont débarrassés petit à petit de cette addiction terrible, intra-muros, à la pornographie qui éteint le prisonnier frustré sexuellement. Mais le pire, pour l'Administration pénitentiaire, c'est d'observer que le prisonnier devenu musulman ne fréquentait quasiment plus le dealer légal qui siège dans toute bonne pharmacie de prison, la lecture du Coran devenant une sorte de règlement intérieur. Bref, un cerveau oxygéné est moins malléable et la prison ne devient plus un lieu de punition sociale pour ces jeunes musulmans, mais une épreuve envoyée par Dieu pour les éprouver. Dieu ayant décidé que ces jeunes devaient faire de la prison, la Justice des hommes devient peanuts et n'a plus prise ni sur les corps, ni sur les consciences. La volonté divine prime sur la fatalité sociale. L'Administration pénitentiaire perd son rôle d'épouvantail et son pouvoir de rétorsion.
     
    Avant, l'abrutissement généré par l'Administration pénitentiaire (par la T.V. Etc.) se confrontait à l'abêtissement distillé par le religieux. Faire venir des imans en prison - pendant longtemps ils ont refusé de reconnaître le culte musulman -, c'est casser les imans autoproclamés qui revendiquent uniquement pour leur culte. L'administration pénitentiaire s'est laissé dépasser par cette nouvelle génération de prisonniers pour la simple et bonne raison qu'elle n'a plus prise sur eux. Quant au terrorisme, il est plus à craindre des milieux intellectuels et étudiants que des prisonniers musulmans qui, une fois sortis, pour pouvoir bouffer retournent dans la spirale de la survie économique et reprennent illico leur petit bizness. Après la discrimination vient la criminalisation. Montrer les prisons comme étant des lieux générant le terrorisme en est la parfaite démonstration. Il est vrai que quelques imbéciles se laissent prendre à ce piège, j'ai moi-même eu quelques soucis en tant que maghrébin athée face à la pression communautariste, mais sans jamais parvenir au point de rupture et toujours à cause de deux ou trois illuminés - certainement bien plus mécréants que moi - qui cherchaient à se créer un statut dans la religiosité à outrance. 
    Et, comme disait l'autre:
    J'ai rencontré Dieu en prison.
    - Que faisait-il là?
    - Oh, il y était pour escroquerie...
     
    AH BENOTMAN L'Athégriste. le 30 septembre 2008
    
    Le lien avec la parution originale : http://abdel-hafed-benotman.blogs.nouvelobs.com/archive/2008/09/30/islamisation-oh-la-barbe.html
     
  • L’Envolée n° 40

    L’Envolée n° 40

    Pour télécharger le dernier numéro de L’Envolée, cliquez sur l’image :

    ENV 40  KOUV DEF

  • Deux plateformes revendicatives depuis l’intérieur des prisons

    Les prisonniers qui nous écrivent font tous les mêmes constats, ils luttent pour des raisons similaires et rencontrent les mêmes obstacles ; mais bien souvent, chacun reste seul face à la machine pénitentiaire, parfois avec l’impression de n’être entouré que de «moutons » .  Comment sortir de cette impasse ?

    Dans le numéro 40 du journal (daté de janvier 2015), nous publions notamment un texte qui tente d’expliquer la nécessité exprimées par de nombreux prisonniers  de construire des « plateformes » ; textes collectifs que nous pouvons, nous dehors, contribuer à faire vivre et à faire circuler de manière à ce que d’autres prisonniers et prisonnières s’en emparent.

    Christine et deux autres prisonnières de la MAF de Poitiers-Vivonne ont  opté pour une liste de revendications en deux parties : revendications locales et revendications communes à toutes les détentions, que nous publions à la suite. Quant à Philippe, il nous a fait parvenir une proposition depuis le QMC de Réau. Voici ces deux textes. Faites les circuler. (suite…)

  • Aux lecteurs et lectrices du Journal

    « Pour commencer à avoir un effet,‭ ‬faut pas dire‭ ‬:‭ « Je compatis au sort des prisonniers‭ »‬,‭ ‬mais‭ ‬:‭ « Je suis d’accord avec eux‭ »‬.‭ » ‬
    AHB‭

    Depuis quelques temps,‭ ‬nous nous efforçons de faire de l’Envolée un journal à parution régulière.‭ ‬Trimestrielle.‭ ‬A l’heure de faire paraître un nouveau numéro,‭ ‬il nous semble pourtant que l’urgence n’est pas là.‭ (suite…)

  • QHS moderne : le QMC d’Annoeullin et l’exploitation des prisonniers

     

    Au mois de mai 2012, les syndicats pénitentiaires de la prison d’Annœullin signalaient à l’AFP des incidents survenus au quartier maison centrale (QMC): «une rébellion de trois détenus». Frédéric Charlet, secrétaire régional adjoint de l’UFA P-UNSA justice de Lille, décrivait ainsi les faits:

    «Mercredi, trois détenus du QMC [où sont enfermés des détenus purgeant des longues peines] se sont retranchés dans un atelier où ils se trouvaient sur place pour se défendre. Une douzaine d’agents ont dû s’équiper pour intervenir, les trois détenus finissant par être réintégrés en cellule après de longues discussions. La scène donnait l’impression d’une vraie guérilla. L’un des protagonistes, considéré comme dangereux et ayant déjà provoqué de graves incidents dans de précédents établissements, a été placé à l’isolement…»

    Le vocabulaire des syndicats, relayé par les dépêches de l’AFP –qui servent ensuite de support à tous les médias: télés, radios, journaux– tire l’événement du côté du fait divers spectaculaire; Pas un mot sur les causes du mouvement, exagération des faits… La même sauce que pour le mouvement de quatre prisonniers à Vezin-le-Coquet, présenté comme une «mini-émeute» –dans laquelle des bouteilles de shampoing en plastique deviennent des armes dangereuses… Comme Christophe Khider nous l’expliquait dans le numéro 32 du journal, Annœullin est une prison toute récente, et son QMC en est encore à une phase expérimentale. Le privé chapeaute tout ce qui ne relève pas de l’administratif ou du sécuritaire, et cela pose des problèmes même à l’AP –c’est dire! En fait, de nombreux problèmes ont été dénoncés par les prisonniers du QMC: activités, travail, salle de sport, horaires des promenades, prix des cantines, équipements…

    Alors que nous tentons d’attirer le regard sur ces nouvelles prisons (partenariat public-privé), que nous tentons de comprendre  l’avenir de la détention qui est en train de se dessiner (cf le numéro 39 spécial Condé-sur-Sarthe et QHS modernes), voici la pétition que des prisonniers du QMC d’Annoeullin avait fait parvenir en 2012. Elle est parue il y a plus d’un an dans le journal.

    A l’époque, elle avait pu être -un tout petit peu- entendue uniquement parce qu’elle avait été portée par des prisonniers que les syndicats désignaient comme dangereux.

     

    (suite…)

  • Blocage à Condé-sur-Sarthe contre les profits de la société Eurest

    Lundi 9 juin, une dizaine de prisonniers de la nouvelle et déjà tristement célèbre prison de Condé-sur-Sarthe (près d’Alençon), ont bloqué la cour de promenade pendant quelques heures. Il dénonçait notamment la société privée qui a en charge les cantines et le téléphone de ce QHS version 2014. Déjà la semaine précédente, des prisonniers avaient pris à partie des employés de la société Eurest pour leur expliquer de remballer leur camelotte. Ils furent priés de ne réapparaître que lorsque les prix démentiels des produits que les prisonniers sont obligés de cantiner pour tenter d’améliorer quelque peu l’ordinaire seraient revus à la baisse. (suite…)