Étiquette : solidarité

  • Ils peuvent enfermer nos corps mais c’est a nous de libérer nos esprits

     “Je me suis rendu compte a quel point cela été injuste de répondre a de la souffrance par d’autre forme de souffrance”

    Voilà une lettre qui nous a été écrite par une ex-prisonnière, une réflexion contre la prison, un appel à réfléchir et se bouger ensemble. On en profite pour adresser un grand salut et souhaiter beaucoup de courage à toutes celles et ceux qui passent l’été à l’ombre des murs, d’un côté ou de l’autre. (suite…)

  • «ON EST PAS DES CHIENS» : Y A PAS D’ARRANGEMENT!

     En avril 2012, des prisonniers du centre de détention de Roanne rendaient publique une pétition signée par des dizaines de prisonniers. C’était il ya deux ans déjà… depuis certains prisonniers désignés comme meneurs dans cette tentative d’expression collective (qui sorte des murs) ont été transféré et malatraité. Certains ont continué le combat dans les QI où ils ont été menés. Ce fut le cas à Neuvic l’année suivante. Depuis la situation n’a pas -ou peu- changé. Nous écrivions à l’époque que ces mouvements ne devaient pas être avalés et aussi vite oubliés par la machine pénititentiaire aidée de la machine médiatique. Nous republions ici aujourd’hui ce texte, accompagné du texte de la rédaction du journal qui accompagnait la publication des nombreuses plateformes ou pétitions de prisonniers qui étaient sorties en 2012. (extraits de l’Envolée N°33). Puissent ces textes nourrir les révoltes d’aujourd’hui… (suite…)

  • Du son contre la prison #4

    Du son contre la prison est un concert hip hop qui aura lieu à Ursa Minor (11 rue de l’égalerie, quartier Bellevue à Saint-Etienne) le vendredi 9 mai de 21h à minuit, et retransmis en direct sur des radios associatives locales, un peu partout en France et en Belgique (voir une liste non-exhaustive en fin d’article), pour pouvoir être écouté à l’intérieur des lieux d’enfermement.du son contre la prison #4
    (suite…)

  • Communiqué des amis de Philippe Lalouel après le verdict

    Le 1er février 2014

    C’est avec une tristesse profonde et une rage indicible que nous, amis de Philippe Lalouel, nous adressons à vous pour la dernière fois.

    Ce que nous annoncions sans illusion s’est réalisé sous nos yeux : une exécution publique.

    Après 1h30 de délibéré seulement, les jurés sont revenus la tête haute, toute honte bue, et le verdict est tombé comme tombe le couperet d’une guillotine : dix-sept ans.

     Ces dix-sept ans s’ajoutent aux six qu’il lui reste à endurer. Sa date de sortie : 2037, à 73 ans.

    Nous espérons que le fantôme de cet homme viendra hanter leurs nuits pendant les vingt-trois prochaines années. (suite…)

  • Procès d’un mouvement au CP de Châteaudun cet été, solidarité et bref retour sur l’été

    Suite à la mutinerie qui a eu lieu au mois d’août au centre pénitentiaire, cinq prisonniers de Châteaudun sont jugés ce jeudi 19 septembre à 13h30 au tribunal de Chartres. Nous y serons pour rendre compte de se procès et témoigner de notre solidarité, loin des « scènes de guerre » décrites dans les médias, mais au coeur de la guerre que mène l’Etat contre ses pauvres.
    Avec tous les prisonniers qui cet été se sont révoltés dans de nombreuses taules de France. En attendant de raconter le procès de Chäteaudun, bref retour sur les mouvements de cet été. (suite…)

  • Lettre ouverte A l’attention des directrice et surveillantes de la MAF de Seysses

    Suite aux courriers sortis de la Maison d’arrêt des femmes de Seysses, de nombreuses personnes ont manifesté leur solidarité avec les prisonnières : présence au parloir, affichage dans la belle ville de Muret, et bien sur, lettres de tous types à la direction et à la direction interrégionale de l’AP. Nous publions ici l’un des courriers que la directrice a reçu. Il nous a été adressé en copie… et il nous a bien plu pour un petit paquet de raisons. Trouvez les… histoire de dire aussi qu’on peut écrire, chacun à sa manière, insister sur tel ou tel point, argumenter ou pas, crier sa colère avec ou sans humour, de manière lapidaire ou en long…mais écrire et montrer à l’AP qu’elle n’agit pas toujours dans l’ombre propice aux exactions. (suite…)

  • Encore un témoignage sur la MA de Seysses, cette fois c’est une ex-prisonnière

    Le représentant régional de FO pénitentiaire, Philippe Campagne, fait justement campagne (repris dans un article documenté du site carré rouge) pour redorer le blason de ces collègues de Seysses : les déclarations dans les lettres des prisonnières  de la MA de Seysses ne seraient que des affabulations, la preuve FO a fait sa petite enquête interne et donc, FO envisage de porter plainte pour diffamation.  (suite…)

  • Le verdict du procès de l’évasion de Moulins est tombé

    Mardi dernier le ministère public bicéphale avait requis 20-22 ans contre Christophe Khider et 18-20 ans contre Omar Top pour s’être évadés de la centrale la plus sécuritaire d’Europe en février 2009.

    Il avait requis 9 ans contre Nadia, Sylvie et Eugène pour complicité.

    Ce jeudi 18 avril, les jurés n’ont pas décidé de les suivre tout à fait : 5 ans pour les filles qui sortiront donc d’ici une dizaine de jour car elles ont déjà effectué cette peine en préventive. Soulagés, on les embrasse.

    Eugène a pris 5 ans aussi et reste en prison pour recommencer à purger ces peines antérieures.

    Christophe et Omar ont quand à eux pris 15 ans chacun… lourde peine évidemment, mais moins qu’attendu.

    Entre mardi et jeudi, les avocats de la défense ont plaidé. Pour la plupart d’entre eux, ils l’ont fait sans beaucoup de considération pour leurs clients respectifs. Boisel et Rippert les avocats de Khider ont fait exception : ils ont attaqué le dossier et dénoncé avec justesse et violence l’hypocrisie de cette justice qui défend les privilèges au nom de toute une société.

    Entre mardi et jeudi, une bonne partie de la salle a applaudit ces deux avocats,et les évadés puis hué les procureurs et le juge Bréjoux.

    Surtout, Omar a réussi à arraché à nouveau une heure de paroles pour dire la vérité de sa vie contre celle de son casier. Il a tenu tête au juge qui voulait clore et qui a fini par l’expulser. Christophe a quand à lui promis qu’il recommencerait la belle, pour lui et pour tous ceux qui se sont battus avant de se faire avoir par l’AP et ses belles promesses. « l’espoir est un poison » a-t-il répété.

    Pour l’annonce du verdict, jeudi, le juge a refusé que la salle se remplisse des soutiens des évadés. Bernard Rippert a fait scandale et obtenu que dans ces conditions les matons parties civiles soient aussi éjectées des bancs. Omar et Christophe ont refusé d’assister au verdict.

    Vous pouvez écouter les comptes rendus audio de ces journées, avant de lire le prochain numéro du journal qui sera en grande partie consacré au réçit et à l’analyse de ce procès. Il paraitra à la fin du mois.

  • Évasion de la prison pour étrangers de Palaiseau

    Un an de prison pour t’enlever le goût de la liberté.

    Le 2 avril 2013, les juges de la cour d’appel ont rendu leur verdict concernant Ibrahim El Louar, condamné en première instance à 2 ans de prison ferme suite à l’évasion de Palaiseau le 16 décembre 2012.

    Les chefs d’inculpation de tentative de soustraction à une mesure d’éloignement et de vol aggravé ont été annulés. Mais il a été reconnu coupable pour les violences aggravées sur agents dépositaires de l’autorité publique (à savoir Frantz Piece et Coralie Bouton) en état de récidive légale et condamné à 1 an de prison ferme. Il est donc maintenu en détention à la prison de Fleury-Mérogis.

    Vous pouvez toujours lui écrire : Ibrahim El Louar – écrou n°399815 – Bâtiment D4 – MAH de Fleury-Mérogis – 7 avenue des Peupliers – 91705 Sainte-Geneviève-des-Bois

    La cour d’appel ne voulant pas désavouer les juges du tribunal d’Évry ni les flics du centre de rétention de Palaiseau, a coupé la poire en deux : mi chef d’inculpation, mi peine. Quoi de surprenant : la police et la justice font partie de la même machine. Ibrahim grâce à son appel, qui lui a permis de préparer sa défense, fera toujours un an de prison de moins. Mais un jour enfermé sera toujours un jour de trop. Liberté pour tou-te-s, avec ou sans papiers !

    A lire également sur Sans papiers ni frontières.noblogs.org

  • Procès de l’évasion de la centrale de Moulins Du 02 au 19 avril 2013 aux assises de Lyon

    Solidarité avec les accusés.

    « IL FAUT QUE TOUT CELA SERVE À QUELQUE CHOSE » CHRISTOPHE KHIDER, depuis un des nombreux Quartiers d’Isolement de France.

    L’Envolée s’est installée à Lyon depuis le 02 avril et jusqu’au 19 pour suivre et rendre compte du déroulement du procès de l’évasion de la centrale de Moulins-Yzeure qui a lieu en février 2009.

    Christophe Khider l’un des co-accusés -qui, avant même le verdict, n’est pas libérable avant 2045-  veut que ce procès soit l’occasion de dénoncer les peines infinies et cette justice qui tue à petit feu dans des prisons toujours plus modernes et oppressantes.

    Ce sera pour nous l’occasion de témoigner de notre solidarité avec les accusés en donnant l’échos le plus large possible à ce qui sera dit contre l’isolement carcéral lors de cette mise à mort programmée.

    UNE ÉVASION OU UNE TENTATIVE D’ÉVASION, CE N’EST PAS UN FAIT DIVERS, C’EST LE GESTE DE SURVIE D’UN ENFERMÉ QUE L’ON TENTE DE FAIRE MOURIR À PETIT FEU EN PRISON

    Le procès a commencé, l’ambiance est lourde, les forces inégales

    29 partie civile (aucun blessé) remplissent la salle d’audience ; parmi ces parties civiles des dizaines de matons venus assister à la mise à mort de ces personnes qui ne se sont pas résignées à leur enfermement. Des dizaines de policiers surarmées pour éviter une quelconque tentative d’évasion, et surtout pour transformer les accusés en monstres dangereux.

    A nous, qui voulons lutter contre l’enfermement et toutes les dominations, de venir aussi remplir cette salle.

    Rendez_vous tous les jours du 02 au 19 avril, aux assises de Lyon, de 09 heures du matin à 17 heures. La cour est située au Palais de Justice Historique dans le quartier du Vieux-Lyon (1, rue du Palais de Justice 69005 Lyon)  L’accès aux salles d’audience est située Quai Romain Rolland.

    Et solidarité partout ailleurs.

    L’évasion : petit retour sur les faits

    Le 15 février 2009, deux prisonniers s’évadaient de la maison centrale de Moulins-Yzeure: Christophe Khider et OmarnTop El Hadj parvenaient, à l’issue d’un parloir dominical, à prendre deux surveillants en otages, puis à faire sauter à l’explosif les portes qui les séparaient de l’enceinte extérieure avant de se faire ouvrir la dernière porte de sortie… Leur « liberté » aura été de courte durée : la police leur a tendu un piège en région parisienne quelques dizaines d’heures plus tard. Les tireurs d’élite (et non pas de simples policiers du Val-de-Marne, comme cela a été dit) ont tiré plusieurs balles en visant à hauteur du coeur. Christophe a été blessé à la poitrine. Fin de la cavale.

    Les deux femmes qui étaient venues visiter Omar et Christophe ce dimanche-là ont été immédiatement placées en garde à vue pour quatre-vingt-seize heures, elles ont ensuite été inculpées de complicité d’évasion et ont été incarcérées : malgré des demandes répétées de mise en liberté sous contrôle judiciaire, ces deux mères de famille sont restées emprisonnées jusqu’à ce jour…

    Christophe et Omar ont toujours été présentés comme « extrêmement dangereux »… Pendant leur courte cavale, ils n’ont blessé personne, et ont préféré laisser partir les otages au risque d’être immédiatement dénoncés et repérés par les policiers. Leur objectif n’a jamais été de tuer froidement, mais d’intimider au besoin pour retrouver la liberté. Une liberté qu’on a définitivement ôtée à des centaines de prisonniers : certains refusent leur condamnation, l’hypocrisie d’une mort maquillée par des peines toujours plus longues, plus éliminatrices. Ceux qui ne se suicident pas et qui ne s’installent pas non plus dans l’espoir quasi-religieux d’une sortie improbable passent quelquefois  à l’action et tentent la belle. Le courage de tenter d’échapper à cette logique de destruction, aux confusions de peines toujours plus hypothétiques leur coûtera de nouvelles années de prison non confusionnables distribuées par une administration pénitentiaire vengeresse et bien décidée à faire chèrement payer ces hommes qui osent encore la braver.

     Du 2 avril au 21 avril 2013, a lieu le procès de ces quatre personnes devant la cour d’assises de Lyon. Christophe compte bien faire ce ce procès celui de la longueur des peines, celui de la justice, celui du système carcéral.

    « Tout cela », c’est son refus de mourir lentement en prison, son refus de purger une peine comparable à une peine de mort (plus de quarante-cinq ans), son besoin de liberté – il a déjà passé vingt ans derrière les barreaux, et souvent dans les quartiers d’isolement des différentes maisons d’arrêt dans lesquels l’administration pénitentiaire l’a fait tourner.

    « Servir à quelque chose » : à dire à tout un chacun la réalité des peines éliminatrices, la torture blanche de l’isolement carcéral, le refus de la prison et du monde qu’elle façonne.

    A écouter : nos comptes-rendus audio du procès

    A lire : Fraternité à perpet’, le livre sur une précédente tentative d’évasion de Christophe Khider paru au moment de son procès disponible en libre téléchargement (en cliquant sur son titre ci-dessus).