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  • Le populisme pénal en campagne présidentielle (avec les ami·e·s du blog La Sellette)

    Le populisme pénal en campagne présidentielle (avec les ami·e·s du blog La Sellette)

    Émission de L’Envolée du vendredi 24 février 2022
    • Lettre de Kemi, sorti de l’isolement !
    • Hommage à l’ami Hafed Benotman, co-fondateur de l’Envolée, mort il y a sept piges.
    • Décorticage des programmes de politique pénale des candidat·e·s à la présidentielle avec nos ami·e·s de l’indispensable blog La Sellette (chroniques de comparutions immédiates). Spoiler : c’est consternant.
    • La chronique mensuelle de Coco : santé et prison.
    • Lettre au procureur d’une des mis·e·s en examen du 8 décembre… pour qu’il lâche l’affaire. Depuis l’enregistrement de l’émission, Libre Flot s’est mis en grève de la faim. Plus de nouvelles ici.

    Musique : LK de l’hôtel Moscou – « Camarades » · Soseme Makonde – « Manzara » · The Cardinals – « Misirlou » · Skip James – « Hard Time Killin’ Floor Blues » · Bérurier Noir – « Porcherie » · Hafed Benotman – « Jaja » · Daddy Nuttea – « Le juge des 400 ans »


    On manque de forces pour faire tourner l’émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : n’hésitez pas à nous contacter, que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l’enfermement et l’AP, pour nous filer un coup de main !

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

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    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui a frappé le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Le numéro 54 est dispo !

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !

  • « IL N’A PAS PRIS PERPÈTE, IL A ÉTÉ CONDAMNÉ À MORT ! »

    « IL N’A PAS PRIS PERPÈTE, IL A ÉTÉ CONDAMNÉ À MORT ! »

    Adil, mort par refus de soins à Séquedin : on oublie pas !

    Adil est mort le 12 février 2016 à la maison d’arrêt de Lille-Séquedin suite à un refus de soins délibéré. En décembre 2021, le médecin de la prison est passé au tribunal pour « homicide involontaire ». C’est le seul de tous les coresponsables de ce drame à avoir été inquiété. Anne était la compagne d’Adil ; sans son combat et sa parole, ce énième décès causé par la prison aurait été passé sous silence comme tant d’autres. Après le procès, elle a écrit un texte qui a été lu à l’antenne de L’Envolée. Nous le publions ici. Ce courageux combat des proches pour connaître la vérité – et pour la faire connaître ! – est capital.

    Lettre de Anne :

    Il aura fallu attendre presque six ans pour arriver au procès de ce médecin. Ça a été une journée compliquée. Mélange de sentiments : colère, haine et tristesse.

    Colère, parce que je me suis pris en pleine tête le mépris et l’indifférence de ce « médecin ». Il n’a cessé de se défendre en insistant qu’[Adil] était un détenu particulièrement surveillé (DPS), qu’il fallait le GIPN pour l’escorte. Mais peu importe le poids de ses erreurs passées, quand Adil le suppliait de l’aider, de le soigner, en bref, de faire son métier, il ne pesait plus que 53 kg pour 1m80. Il était à bout de force, et sûrement pas dangereux. La procureure a insisté sur le fait que ce drame était dû à l’égo démesuré de ce monstre !Précision : le mardi avant son décès, Adil a fait un malaise. En discutant avec un surveillant, le régulateur du Samu avait suspecté ce qui allait être la cause du décès d’Adil trois jours plus tard ! Malheureusement, le médecin de Séquedin a pris la communication et il a réaffirmé au médecin régulateur qu’Adil était un simulateur…

    Haine, parce qu’au travers des différents témoignages, j’ai pu une nouvelle fois imaginer la douleur, le désespoir qu’Adil a dû subir des jours, des semaines entières. J’aurais voulu lui crier ma haine, lui dire tout ce que j’ai perdu. Ma vie s’est arrêtée ce 12 février, nos projets envolés. Il me prive d’un homme aimant, protecteur, respectueux. Voilà ce qu’était Adil pour moi.

    Tristesse, parce que rien ne pansera cette plaie au cœur que j’ai depuis le 12 février 2016. Je suis triste, écœurée ; parce que oui, il aurait pu être sauvé. Et l’ensemble des avocats ont souligné ma présence sans faille à chaque parloir. Je n’en tire aucune fierté : à l’ombre du pénitencier, Adil était mon soleil, et nos projets nous faisaient croire en des jours meilleurs ! Même s’il avait pris perpète je serais restée. C’était comme ça, on était unis. Il n’a pas pris perpète, il a été condamné à mort ! Chaque soir, quand je ferme les yeux, je revois Adil allongé sans vie sur le sol de cette cellule. Il a fermé les yeux à tout jamais dans cet endroit.

    J’aurais voulu lui dire plein de choses. Mais quand je suis arrivée a la barre, j’ai été incapable de dire quoi que soit. Je n’ai fait que pleurer.

    Douze mois de prison avec sursis ont été requis contre lui, douze mois… douze mois pour la vie d’un homme. Il n’a pas fait exprès ? Mais il n’a rien fait pour l’éviter. Ma victoire sera d’avoir réussi à l’amener devant ce tribunal. Lors de ma dernière visite a la morgue, j’ai promis à Adil d’aller jusqu’au bout, de lui rendre justice. Et même si j’ai fait cette promesse à un corps froid, immobile, je me devais de la tenir.

    Délibéré le 9 février 2022.

    Anne, compagne d’Adil Taychi

    Des réactions à l’antenne de l’Envolée suite à la lecture du texte d’Anne :

    Comme pour Gordana, morte à Fleury Merogis en 2012, comme pour Yassin mort à Villefranche en janvier 2022, l’administration pénitentiaire (AP) a laissé mourir quelqu’un à l’intérieur alors que tout le monde voyait que son état de santé se dégradait. Ces histoires, trop nombreuses, on n’en entend parler que quand des codétenus lancent l’alerte, que des proches se battent pour la vérité, que des avocats se bougent…

    Rappelons ce qu’Anne disait en septembre 2017*. En février 2016, à son arrivée au parloir, elle est convoquée par un gradé qui lui explique qu’Adil est en très mauvaise santé ; des codétenus doivent aider Adil à descendre jusqu’au parloir ; les matons lui disent : « Si t’es pas en état, t’auras pas de parloir. » lls essaient de faire croire à Anne que c’est un parloir fantôme**, elle insiste pour voir Adil. Lors du parloir, il crache du sang, s’évanouit devant elle… elle appuie sur la sonnette d’urgence, les matons lui mettent des coups à terre et le traînent en disant : « Tu simules pour t’évader. » Ils font évacuer les parloirs, et disent à Anne : « Si tu veux qu’on soigne Adil, il faut que tu t’en ailles. » Il meurt deux jours plus tard, sans avoir été soigné, après avoir vomi du sang toute la journée. C’est parce qu’Anne a insisté pour le voir au parloir et parce qu’ils avaient communiqué avant par téléphone (même si c’est interdit) qu’elle a pu connaître son état de santé et le défaut de soin. C’est seulement pour ça qu’elle a une autre version que celle des matons et qu’elle sait la vérité.

    C’est immonde de laisser quelqu’un mourir d’un ulcère à l’estomac, dans une souffrance aussi intense. Un ulcère, ça se soigne. Comment on peut dire à quelqu’un qui crache du sang qu’il simule ? Ça révèle à quel point ils sont en guerre contre les prisonniers. Ça nous rappelle amèrement comment les matons qui ont tué Sambaly Diabaté pensaient qu’il s’était déféqué dessus pour les emmerder… alors qu’il était mort ! Les matons s’improvisent médecins pour décréter qu’un prisonnier simule, alors qu’évidemment ils n’ont aucune formation médicale. Et le médecin, lui, n’a pas l’air très compétent.

    La compagne d’Adil et la sœur de Sambaly ont fait preuve d’une force incroyable. Le fait qu’il y ait procès est une victoire. Pour ramener un médecin ou un maton devant un tribunal, c’est pas comme quand un flic porte plainte ! Pour faire éclater la vérité, pour que ça ne soit pas classé sans suite comme tant d’autres autres histoires, c’est un vrai combat. Anne se sera battue six ans pour qu’un procès ait lieu ! Comme après la mort de Gordana ou de Sambaly : les procès viennent de se tenir ! Pour les proches c’est des années de galère. Pour ces matons et médecins, quand la justice daigne les inculper, pas de comparution immédiate ! La plupart d’entre nous attendons nos procès en taule, alors qu’eux comparaissent libres et continuent d’exercer en attente du jugement dans la plus totale indifférence des faits qui leur sont reprochés.

    Et puis seul le médecin comparaissait ; il manquait beaucoup de gens à ce procès : des surveillants, une direction et des témoins. Ce moment aurait dû exister pour la famille, pour qu’elle entende la vérité. Dans ses dépositions, la directrice de la prison a chargé le médecin en disant qu’elle prenait des nouvelles d’Adil et que le docteur lui répondait : « Il simule, des examens sont en cours ». Certains surveillants auraient même voulu extraire Adil pour le faire soigner. Le médecin, lui, s’est défendu en rejetant la faute sur l’AP. Même si les médecins ne sont plus payés par l’AP depuis les années 90, ils restent des collabos des matons. Il s’est aussi défendu en parlant d’« erreur de diagnostic », mais il pensait qu’Adil simulait et était dangereux. Quel est le rapport entre la supposée dangerosité et une erreur de diagnostic ? En quoi la supposée dangerosité d’un prisonnier excuse-t-elle le refus de le soigner alors qu’il est à l’agonie ? Si un médecin pense systématiquement que son patient ment, il doit changer de métier. S’il se range systématiquement à l’opinion des surveillants, alors il est un maton, pas un médecin. Le scandale, c’est aussi qu’ambulanciers et urgences ne peuvent pas intervenir d’eux mêmes en prison : à chaque fois il faut que le service médical ou l’AP valide. Ça leur donne un contrôle total sur ce qui se passe, y compris quand il y a violence des matons, quand ils sont en train de pousser quelqu’un à bout.

    Suite à la plaidoirie de l’avocat de la famille, celui du médecin est tombé dans les pommes, du coup il a eu trois semaines de délai pour peaufiner sa plaidoirie -un luxe, alors que des étrangers en CRA sont jugés pour les révoltes au Mesnil Amelot sans êtres présents, sans visio, sans contact avec leur avocat ! Le droit est toujours utilisé contre notre gueule. Les droits de la défense, c’est pour les policiers et les matons accusés de violence, pour les bourgeois qui passent au tribunal. Pour les autres, on en entend jamais parler.

    La procureur a demandé douze mois avec sursis : c’est ridicule. Nous ne souhaitons la prison à personne, mais ce médecin devrait au moins être interdit d’exercice. Début février, le médecin a carrément été relaxé, donc la justice confirme aux matons et aux médecins qu’ils peuvent laisser mourir des gens, leur refuser des soins, qu’il ne va rien leur arriver. Si la justice ne reconnaît pas les responsabilités, nous connaissons la vérité. Racontons-la partout et intéressons-nous aux suites : appel, tentative de saisir l’ordre des médecins…

    Notes :

    * Vous pouvez réécouter ici un entretien de septembre 2017 où Anne revient longuement sur l’histoire, ou le lire dans le journal l’envolée n°47.

    ** On parle de « parloir fantôme » lorsque le prisonnier ne souhaite pas s’y rendre, ou lorsque le visiteur n’est pas venu.

  • « POURQUOI JE FAIS LA GRÈVE DE LA FAIM » – Libre Flot

    « POURQUOI JE FAIS LA GRÈVE DE LA FAIM » – Libre Flot

    Libre Flot nous écrit régulièrement depuis un an et le début de son incarcération au quartier d’isolement de Bois-d’Arcy (vous pouvez retrouvez plusieurs de ses lettres sur notre site). Le 8 décembre 2020, il a été arrếté avec sept autres membres de la « mouvance d’ultragauche » pour « association de malfaiteur en lien avec une entreprise terroriste ». Encore une construction des services de police et de la justice pour fabriquer des ennemis et terroriser les potentiel.les opposant.es.

    Sept personnes ont finalement été mis.es en examen et placé.es en détention provisoire. Au fil des mois, six d’entre elles finiront par être libérées sous contrôle judiciaire. Alors qu’il vient d’essuyer un nouveau refus de remise en liberté en attendant son procès, Libre Flot, dernier inculpé encore incarcéré, entame une grève de la faim. Il a demandé à faire publier cette lettre aujourd’hui le plus largement possible, pour faire connaître ses raisons et sa situation.

    Mise à jour du 7 avril 2022 : Libre Flot a arrêté sa grève de la faim et il été libéré pour raisons médicales. Toutes les infos sur le site des soutiens aux inculpé.es du 8 décembre.

    Cela fait plus de 14 mois que je réfute cette infâmante et diffamatoire accusation d’association de malfaiteurs terroriste.

    Cela fait plus de 14 mois que la DGSI m’a expliqué que je n’étais pas arrêté pour ce qu’elle voulait me faire croire, à savoir mon engagement auprès des forces kurdes contre Daech au Rojava.

    Cela fait plus de 14 mois que rien ne valide la thèse élaborée de toutes pièces par la DGSI alors même que pendant au moins 10 mois j’ai été suivi, tracé, sous écoute 24 heures sur 24 dans mon véhicule, mon lieu de vie, espionné jusque dans mon lit.

    Cela fait plus de 14 mois que je comprends que ce sont mes opinions politiques et ma participation aux forces kurdes des YPG dans la lutte contre Daech qu’on essaie de criminaliser.

    Cela fait plus de 14 mois qu’on reproche une association de malfaiteurs à 7 personnes qui ne se connaissent pas toutes les unes les autres.

    Cela fait plus de 14 mois à répondre aux questions d’un juge d’instruction utilisant les mêmes techniques tortueuses que la DGSI : la manipulation, la décontextualisation, l’omission et l’invention de propos et de faits afin de tenter d’influencer les réponses.

    Cela fait plus de 14 mois que je subis les provocations de ce même juge d’instruction qui, alors que je croupis dans les geôles de la République, se permet de me dire que cette affaire lui fait perdre son temps dans la lutte contre le terrorisme. Pire encore, il se permet la plus inacceptable des insultes en se référant aux barbares de l’État islamique comme étant mes« amis de chez Daech ». Bien que verbal, cela reste un acte inouï de violence. C’est inadmissible que ce juge s’octroie le droit de m’injurier au plus haut point, tente de me salir, et crache ainsi sur la mémoire de mes amis et camarades kurdes, arabes, assyrien.ne.s, turkmènes, arménien.ne.s, turc.que.s et internationaux.les tombé.es dans la lutte contre cette organisation. J’en reste encore aujourd’hui scandalisé.

    Cela fait plus de 14 mois d’une instruction partiale où contrairement à son rôle le juge d’instruction instruit uniquement à charge et jamais à décharge. Il ne prend pas en considération ce qui sort du scénario préétabli et ne sert qu’à valider une personnalité factice façonnée de A à Z par la DGSI, qui loin de me représenter ne reflète que les fantasmes paranoïaques de cette police politique. Ainsi, je suis sans cesse présenté comme « leader charismatique » alors même que tout mode de fonctionnement non horizontal est contraire à mes valeurs égalitaires.

    Cela fait plus de 14 mois que sans jugement on m’impose la détention dite provisoire que je subis dans les plus terribles conditions possibles : le régime d’isolement (voir les lettres de mars 2021 et juin 2021) considéré comme de la « torture blanche » et un traitement inhumain ou dégradant par plusieurs instances des droits humains.

    Cela fait plus de 14 mois que je suis enterré vivant dans une solitude infernale

    Cela fait plus de 14 mois que je suis enterré vivant dans une solitude infernale et permanente sans avoir personne à qui parler, à juste pouvoir contempler le délabrement de mes capacités intellectuelles et la dégradation de mon état physique et ce, sans avoir accès à un suivi psychologique.

    *

    Après avoir sous des airs faussement neutres fourni à l’administration pénitentiaire des arguments fallacieux pour s’assurer de mon maintien à l’isolement, le juge d’instruction demande le rejet de ma demande de mise en liberté, tout comme le parquet national antiterroriste. Pour ce faire, ils reprennent presque en copier / coller le rapport de la DGSI du 7 février 2020, base de toute cette affaire dont nous ne savons pas d’où viennent les informations et dont la véracité n’a pas été démontrée. On est en droit de se demander à quoi ont servi les écoutes, les surveillances, les sonorisations et ces deux ans d’enquête judiciaire et d’instruction puisque sont occultés les faits qui démontrent la construction mensongère de la DGSI.

    Le parquet national antiterroriste et le juge d’instruction n’ont de cesse d’essayer d’instiller la confusion et de créer l’amalgame avec des terroristes islamistes alors même qu’ils savent pertinemment que j’ai combattu contre l’État islamique, notamment lors de la libération de Raqqa, où avaient été planifiés les attentats du 13 novembre.

    Le juge d’instruction prétend craindre que j’informerais des personnes imaginaires de ma situation alors que celle-ci est publique notamment parce que la DGSI ou le PNAT eux-mêmes ont fait fuiter l’information dès le premier jour. Il prétend ainsi empêcher toute pression sur les témoins, les victimes et leurs familles alors même qu’il n’y a ni témoin, ni victime puisqu’il n’y a aucun acte. C’est ubuesque. Est aussi évoquée sa crainte d’une concertation entre coinculpé.es et complices même si toutes et tous les coinculpé.es ont été mis.es en liberté, qu’il n’a plus interrogé personne d’autre que moi depuis octobre 2021, et que j’ai attendu patiemment qu’il ait fini de m’interroger pour déposer cette demande de mise en liberté.

    Il aurait pu être comique dans d’autres circonstances de constater l’utilisation à charge de faits anodins comme : jouir de mon droit à circuler librement en France et en Europe, de mon mode de vie, de mes opinions politiques, de mes pratiques sportives, de mes goûts pour le rap engagé ou les musiques kurdes.

    Le juge d’instruction s’en prend à ma mère en la désignant comme n’étant pas une garantie valable pour la simple raison qu’elle n’a pas empêché son fils âgé de 33 ans à l’époque de rejoindre les forces kurdes des YPG dans la lutte contre Daech. Encore une fois, c’est ma participation dans ce conflit qu’on criminalise. Il lui reproche également l’utilisation d’applications cryptées (WhatsApp, Signal, Télégram…) comme le font des millions de personnes en France. Enfin, il dénigre tout d’un bloc toutes les autres options de garanties (travail, hébergement…) sans rien avoir à leur reprocher alors même que les personnels du SPIP dont c’est le métier ont rendu un avis favorable.

    *

    Comment alors comprendre qu’après avoir ordonné ces enquêtes de faisabilité signifiant la possibilité de me remettre en liberté avec bracelet électronique, le juge des libertés et de la détention malgré le rendu refuse ensuite de la mettre en place ? Nous sommes nombreux et nombreuses à constater que dans toute cette affaire la « justice » viole ses propres lois et est soumise à l’agenda politique de la DGSI.

    J’ai récemment appris de la bouche même du directeur des détentions de la maison d’arrêt des Yvelines (Bois d’Arcy), que je remercie pour sa franchise, que mon placement et mon maintien à l’isolement étaient décidés depuis le premier jour par des personnes très haut placées et que quoi je dise ou que lui-même dise ou fasse, rien n’y ferait, que cela le dépasse, le dossier ne sera même pas lu et je resterai au quartier d’isolement et que de toute façon rien ne pourrait changer avant les élections présidentielles.

    *

    Puisque l’on cherche à criminaliser les militants et militantes ayant lutté avec les Kurdes contre Daech,

    Puisque l’on utilise la détention soi-disant provisoire dans le but de punir des opinions politiques,

    Puisque cette histoire n’existe qu’à des fins de manipulation politique,

    Puisqu’aujourd’hui on ne me laisse comme perspective que la lente destruction de mon être,

    Je me déclare en grève de la faim depuis le dimanche 27 février 2022 à 18 heures, je ne réclame à l’heure actuelle que ma mise en liberté en attendant de démontrer le côté calomnieux de cette honteuse accusation.

    Libre Flot.

  • Des nouvelles du quartier femme des Baumettes – Mouvement de m…. – Grève de la faim au CRA de Vincennes – Procès du médecin qui a laissé mourir Adil Taychi à Lille en 2016

    Des nouvelles du quartier femme des Baumettes – Mouvement de m…. – Grève de la faim au CRA de Vincennes – Procès du médecin qui a laissé mourir Adil Taychi à Lille en 2016

    Émission de l’Envolée du vendredi 18 février 2022
    • Lettre d’une prisonnière du centre de détention des Baumettes
    • Des nouvelles du centre de rétention de Vincennes où 60 prisonniers du bâtiment 2A ont commencé une grève de la faim le jeudi 17 au soir. Un ancien prisonnier est avec nous pour en parler. Et des prisonniers nous appellent depuis les trois bâtiments du CRA pour raconter comment ça se passe à l’intérieur.
    • Retour sur le procès du médecin qui a laissé mourir d’un ulcère Adil Taychi a Lille-Séquedin en 2016. Il a été finalement relaxé mais le procureur fait appel et la compagne d’Adil aussi.
    • La semaine dernière, les matons ont bloqué plein de taules dans un nouveau mouvement de m… Retour sur les conséquences pour les prisonnier.ères et leurs proches.
    • Des nouvelles de Nani en grève de la faim et de la soif au CD des Baumettes.

    Musique : R.BI & L.E.O.U.A. – Mouja · Awaze Ciya – Awazek tê · Jazzy Bazz – Memento mori · Soom T – Yes my people


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  • Covid toujours en taule & dans les CRA : lettre des Baumettes sur les perms et appel de Oissel pour parler du « CRA Covid » – Des nouvelles de Claudio et Youri

    Covid toujours en taule & dans les CRA : lettre des Baumettes sur les perms et appel de Oissel pour parler du « CRA Covid » – Des nouvelles de Claudio et Youri

    Émissiondu vendredi 11 février 2022
    • Longue lettre d’une prisonnière des Baumettes sur les mesures disciplinaires à l’intérieur liées au covid et le retour des permissions
    • Brèves des temps qui courent : Rédoine Faïd fait condamner un maton de Force Ouvrière pour « diffamation » / Parution d’une tribune de la contrôleuse des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot pour que les parlementaires et les juges aillent visiter les taules / Évasion à l’ancienne à la Talaudière
    • Le Covid en centre de rétention (CRA) : appel d’une personne enfermée à la prison pour sans-papiers de Oissel pour parler du CRA de Plaisir, en Île de France, déclaré « CRA Covid » par les autorités et où est envoyée une partie des personnes testées positives.
    • Appel de Marseille pour donner des nouvelles de Claudio Lavazza, dont on a parlé dans plusieurs émissions de janvier et qui est toujours en taule, en attente d’une décision judiciaire, plus de deux mois après sa date officielle de sortie. (, et)

    Pour lui écrire : Claudio Lavazza, écrou 11818, CD 1 cellule 5, 1D – Centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan, Chemin de Pémégnan, BP 90629 40000 Mont-de-Marsan
    Pour visiter la page internet de présentation de son livre Ma peste de vie paru aux Éditions l’assoiffé, c’est par ici.

    • Des nouvelles de Youri Laroche, sur lequel l’AP et la direction de la centrale de Vendin s’acharnent pour lui faire payer sa prise de parole à l’époque du blocage de la prison par les matons.

    Pour lui écrire, le soutenir et signifier à l’administration qu’il n’est pas seul : Youri Laroche, écrou 700 5 rue Léon Droux, 62880 Vendin le Viel

    On manque de forces pour faire tourner l’émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : n’hésitez pas à nous contacter, que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l’enfermement et l’AP, pour nous filer un coup de main !

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    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (whatsApp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui a frappé le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Le numéro 54 est dispo !

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !

  • Lettre ouverte du QI: des décennies enfermé vingt trois heures par jour

    Lettre ouverte du QI: des décennies enfermé vingt trois heures par jour

    Cette lettre nous est arrivée très tard ; quand il nous écrit cette lettre, Francis est encore dans une cellule du quartier d’isolement de Saint Maur. Mais il a été transféré du jour au lendemain à la maison centrale d’Arles en début d’année. Depuis son arrivée, il y subit une « gestion équipée-menottée » : tous ses déplacements sont « encadrés » par des types cagoulés et armés, quand il est menotté dans le dos en prime.

    Francis est friand de correspondances, et propose de correspondre avec qui le voudrait. Si vous voulez lui faire signe, contactez-nous !

    Lettre ouverte de Francis Dorffer, du QI de Saint Maur, le 6 décembre 2021

    Me voilà, chers lecteurs ou auditeurs !

    Francis Dorffer, qui pendant 21 années s’est contenté d’écouter ou de lire ce que l’on publiait sur moi, le preneur d’otages ! Avez-vous seulement songé une seule fois à questionner pourquoi un détenu faisait, et enchaînait, six prises d’otage ? Pour un transfert ? Foutaises ! Ça, c’est la version BFMTV, ou C-News. Non, mesdames, messieurs. J’étais un gosse de seize ans incarcéré, et à 38 ans je suis toujours derrière les mêmes barreaux. Pourtant, je ne suis pas un tueur en série, et j’ai été condamné à 86 années de prison. Quand m’a t-on laissé ma chance ?


    Dès la première prise d’otage, ils ont ameuté les médias. Résultat, j’ai servi d’exemple à la justice.
    Dix ans !… De réclusion criminelle pour avoir retenu une psy pendant deux heures en 2006 !
    Je vivais un calvaire dans une cellule du quartier d’isolement d’une prison moyenâgeuse…
    Regardez-comparez ! Qui prend dix ans pour deux heures de retenue ? La psychologue, à l’époque, n’a même pas voulu porter plainte. Elle que j’avais retenue a senti et compris qu’il s’agissait pour moi de sonner l’alarme, crier au secours.

    Quinze ans plus tard, je le dis, je n’ai aucune haine.
    Aucun otage n’a jamais été blessé ni maltraité. Pourtant, moi, j’ai passé treize ans à l’isolement. Ça fait deux ans et demie que je dois passer mes mains dans une trappe pour être menotté, comme un fou dangereux. Est-ce cela qui va me responsabiliser ?

    J’ai eu un enfant. J’avais une compagne. On m’a retiré la vie ! J’entends par là : pour me stopper ! On m’a retiré le droit de les voir. On m’interdit d’aimer, à ma place, qu’auriez-vous fait ?
    Peut-être pire ? La haine vous aurait envahi et à cette heure vous pourriez tuer, ou vous tuer. je suis
    Pas moi. Je suis là, pour vous dire : avant de parler, juger…. Écoutez, réfléchissez : comment et pourquoi un homme comme moi est passé d’une petite peine de 5 ans, mineur, à moi, un prisonnier de 38 ans ? Je vous appelle à penser à ce qu’est la prison. À penser à comment vont ressortir des hommes qui, comme moi, ont passé des décennies enfermés vingt trois heures par jour. C’est ça, se réinsérer ? Se responsabiliser ?

    Pourquoi de jeunes détenus ressortent lobotomisés et font des actes terroristes ? On tue sans sommation ! On les a conditionnés. Au lieu de rester accrochés à la vie, certains préfèrent l’oublier et se laisser emporter dans la haine et la rage ! À ce jour, ne serait-ce pas plus utile que je me responsabilise en travaillant, en étant à l’extérieur, en travaillant, pour aller aider ces jeunes qui sont sur le point de déraper. Peut-être que mes mots face à des ados un peu rebelles les amèneraient à réfléchir !

    Après 21 années en prison, je vous le dit : la punition n’a pas de sens ! Ce n’est pas en restant enfermé 23 heures par jour que je vais mes responsabiliser et retenir quelque chose des erreurs que j’ai fait. Ça, le temps et la maturité me l’ont apporté. Alors s’il-vous-plaît, avant d’aller sur internet, puis commenter, parler… Une simple lettre pourrait vous éclairer. Je ne vous souhaite jamais de connaître la prison.

    Ne pensez pas qu’en prison on est bien, ou bien qu’on est amenés à devenir meilleurs. Cela est un trompe l’œil.

    Je suis enfermé. Condamné à rester figé. Et dans X temps, on me dira « vas-y, sort ! »
    Mais je suis l’exemple même que la détention ne rend pas meilleur, mais bien pire !
    La prison m’a éduqué de mes seize ans à aujourd’hui. De simple petit voleur je suis devenu un criminel que je n’étais pas à mon entrée en prison. Donc sérieusement, avant même ne serait-ce que avant de ne prononcer le mot prison, sachez que ça peut transformer des hommes en ce qu’il y a de plus mauvais. Laissez les détenus s’exprimer! Échangez, questionnez, et là alors vous serez à même de pouvoir essayer de comprendre que l’enfermement à long terme, pour des gens qui veulent vivre / respirer / se réinsérer, cela est inutile et contre-productif ! Je vous invite à poser les questions. Mais s’il-vous-plaît, ne jugez pas sans poser de questions. Pensez à votre avenir, car je suis aussi acteur de celui-ci !

    Et mon rôle est d’alerter et de prévenir vos enfants, vos amies ! Un acte, une action, ne résume pas un homme, et encore moins un enfant.

    Merci de m’avoir écouté ou lu. Je reste à la disposition de quiconque qui a des questions. Je suis à moi seul une prison ! J’y ai grandi et passé deux décennies.

    Prenez soin de vous mais aussi prenez soin de nous.

  • Lettres : sortir du QI / taffer à la MAF / ciblé par l’AP – Répression judiciaire des révoltes en Guadeloupe – Verdict des matons meurtriers de St Martin de Ré

    Lettres : sortir du QI / taffer à la MAF / ciblé par l’AP – Répression judiciaire des révoltes en Guadeloupe – Verdict des matons meurtriers de St Martin de Ré

    Émission du 4 février 2022
    • Lettre de Kémi – qui nous écrit régulièrement – pour annoncer sa sortie du quartier d’isolement (QI) où il vient de passer deux ans.
    • Extraits d’une lettre d’une prisonnière à Rennes pour discuter du travail en taule et les galères rencontrées pour les autorisations de parloirs.
    • Lettre ouverte de Francis Dorffer quand il était encore enfermé au QI de Saint Maur (là où était aussi enfermé Kémi). Il revient sur la longue vengeance de l’AP contre lui. Il a été transféré à la centrale d’Arles. Si vous voulez le contacter, contactez-nous !
    • Appel de la sœur de l’un des sept inculpés actuellement en détention suite à la nouvelle vague de répression en Guadeloupe. Un « secret défense » empêcherait d’expliquer les 96 heures de garde à vue et leur détention provisoire actuelle. Bwana était passé à l’antenne en janvier 2020.
    • Retour sur le verdict des matons meurtriers de la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré (cinq podcasts résument le procès ici). Plus de cinq ans après avoir tué Sambaly Diabaté, la plupart d’entre eux continuent d’exercer dans la même prison avec la bénédiction du tribunal.

    On manque de forces pour faire tourner l’émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : n’hésitez pas à nous contacter, que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l’enfermement et l’AP, pour nous filer un coup de main !

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (whatsApp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui a frappé le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Le numéro 54 est dispo !

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !

  • Discussion-cantine anticarcérale avec l’Envolée le samedi 12 février à Lyon

    Discussion-cantine anticarcérale avec l’Envolée le samedi 12 février à Lyon

    Dans le prolongement de la manifestation contre les Centre de Rétention Administrative et toutes les prisons qui aura lieu le samedi 12 février 2022, nous vous convions à une discussion-cantine avec le journal anticarcéral l’Envolée et le collectif Lyonanticra à 18h à l’Île égalité (Villeurbanne).

    DISCUSSION SUR LA SITUATION DANS LES PRISONS EN TEMPS DE COVID

    Après la manifestation du samedi 12, nous vous proposons une discussion sur la situation des prisons et des mobilisations à l’intérieur et depuis l’extérieur avec l’Envolée et le collectif Lyonanticra.

    L’Envolée est un journal et une émission radio contre toutes les prisons. C’est avant tout un porte-voix pour les prisonniers, prisonnières, et leurs proches, qui critiquent leurs conditions d’enfermement.

    Depuis deux ans, le Covid 19 est le prétexte d’une déferlante sécuritaire et technopolicière sur nous tous et toutes. Difficile de trouver des prises pour réagir. Derrière les murs des prisons, des centres de rétention administrative (CRA), ou des hôpitaux psychiatriques, massivement ignorées par le reste du monde, les personnes enfermées subissent cette déferlante, qui va de pair avec une dégradation ahurissante de leurs conditions d’enfermement.

    Le manque de soin est structurel dans les lieux d’enfermemen
    t : face au Covid, les personnes n’y sont ni protégées ni soignées. La réponse est gestionnaire et ultra-sécuritaire. Les malades, les personnes positives, ou les personnes qui ont été en contact avec leurs proches sont placées à l’isolement, mesure de torture blanche, qui est habituellement une sanction.

    Sous prétexte sanitaire, l’interdiction de contacts physiques entre les prisonnier.e.s et leurs proches est en vigueur depuis le printemps 2020, dans l’indifférence généralisée. Appliquée arbitrairement selon les prisons, les moments et l’humeur des matons, elle met en péril l’un des rares moments de soulagement pour les enfermé.e.s et leurs proches. A l’inverse, la matonnerie va et vient sans être soumise aux contraintes imposées aux autres (pass, tests et cie.)

    Des améliorations des conditions de détention, qui avaient été acquises au fil des combats des prisonniers et prisonnières, sont ainsi brutalement remises en cause, et il sera dur de les gagner de nouveau.

    Nous vous proposons une discussion pour échanger informations et questions sur les impacts directs et indirects de la crise sanitaire dans les lieux d’enfermement. N’hésitez pas à participer.

    Mutineries, pétitions, grèves de la faim… Nous reviendrons aussi sur les diverses mobilisations et solidarités qui ont eu lieu depuis 2020 dans ce contexte très difficile. Nous parlerons du rôle de l’Envolée et des collectifs anti-CRA pour faire circuler la parole des premiè.res concerné.es dans ces combats, et vous invitons à venir échanger sur diverses initiatives…

    PRESENTATION DU LIVRE : La peine de mort n’a pas été abolie…

    Nous en profiterons pour présenter ce livre publié en septembre 2021 par l’Envolée et les Editions du Bout de la ville, à l’occasion du 40e anniversaire de l’abolition de la guillotine.

    Ce livre affirme que la peine de mort n’a pas été abolie parce que :

    -  la prison est une machine à provoquer les suicides ;
    -  depuis 1981 les tribunaux prononcent beaucoup plus de peines d’enfermement, et de plus en plus longues, alors que les aménagements de peine sont en réalité très difficiles à obtenir ;
    -  la prison enterre vivants de nombreux prisonniers et prisonnières dans les Quartiers d’isolements et autres centrales utlra sécuritaires, qui ont remplacé les QHS (quartiers haute sécurité) soi-disant abolis ;
    -  on meurt en prison par manque de soins, et que la justice refuse souvent de faire sortir les prisonnier.e.s gravement malades,
    -  les brutalités policières et pénitentiaires tuent, l’administration et la justice couvrent. Et des proches de personnes décédées dénoncent cela et se mobilisent.

    Ce livre est un recueil de lettres de prisonniers et prisonnières et de prises de paroles de proches, parce qu’ils et elles ont trop rarement la parole, alors qu’ils et elles sont les mieux placés pour dénoncer le système carcéral.

    Après la manifestation qui débute à 14h place Bellecour, venez donc discuter de ces perspectives anticarcérales à partir de 18h à l’Île égalité ! (6 rue de l’égalité à Villeurbanne)

    A la fin de la présentation, on pourra continuer les discussions autour d’un repas.

    A bas les cra et toutes les prisons !
    Liberté pour tout.es les prisonni.eres !

  • Contre la construction d’une nouvelle taule à Muret – Romain, prisonnier longue peine en lutte – Chroniques de comparutions immédiates

    Contre la construction d’une nouvelle taule à Muret – Romain, prisonnier longue peine en lutte – Chroniques de comparutions immédiates

    Émission du 28 janvier 2022
    • Discussion avec Adeline, compagne de Romain, prisonnier longue peine qui subit toujours les représailles de l’administration pénitentiaire 6 ans après sa prise de parole (voir le compte rendu de son procès en appel du 14 juin 2017 pour la mutinerie au QMC de Valence).
    • Projet de construction d’une nouvelle prison à Muret, dans le 31, qui ferait de cette petite ville la capitale européenne de l’incarcération. Un collectif « Pour un Muret écologique et non carcéral » s’est monté afin de l’empêcher et manifestait le 12 janvier dernier. Contact : prison-ni-muret-ni-ailleurs@protonmail.com

    • Chronique de Coco sur la santé en prison. Cette semaine, continuité des soins et rôle central du médecin traitant.
    • Chronique de la violence policière du blog indispensable La Sellette, qui décortique la comparution immédiate. Cette semaine, nos camarades se penchent sur la question du renvoi dans les audiences ; la première question posée au prévenu est toujours la même : veut-il être jugé immédiatement ou sollicite-t-il un délai pour préparer sa défense ? La réponse peut être lourde de conséquences.

    • Présentation d’une nouvelle émission de radio anticarcérale : V’là la gamelle ! diffusée sur Radio Aïoli (« une antenne rebelle et joviale en écoute sur la radio numérique DAB + canal 5C à Avignon et alentours et sur le site de la radio »)

    • Retour sur l’arrestation d’Emilio, extradé par l’Italie en France pour son implication dans les luttes contre la frontière, et incarcéré depuis.

    Pour lui écrire :

    Emilio Scalzo

    écrou 89145

    Maison d’Arrêt d’Aix Luynes

    70 route des chateaux du Mont Robert CS 20600

    13595 Aix en Provence Cedex 3

    On manque de forces pour faire tourner l’émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : n’hésitez pas à nous contacter, que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l’enfermement et l’AP, pour nous filer un coup de main !

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

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    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

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  • Présentations 2022 du livre « la peine de mort n’a jamais été abolie » : paroles de prisonnier·e·s

    Présentations 2022 du livre « la peine de mort n’a jamais été abolie » : paroles de prisonnier·e·s

    Saint Étienne, Paname, Nantes, Aubervilliers, Marseille, Villeurbanne, Lille, Rabastens, Bayonne… On continue de se balader pour présenter notre dernier livre, qui porte la voix de plus de 50 prisonnier·e·s qui rappellent que non, la peine de mort n’a jamais été abolie.

    https://www.facebook.com/events/336591661846154/?ref=newsfeed

    Prochains rendez-vous :

    Toulouse
    Rencontre autour du livre mardi 1er février à la librairie Terra Nova, à partir de 19h – 18 rue Gambetta, métro Capitole, ligne B.

    Mantes-la-Jolie
    Des prisons, pour quoi faire ? Mercredi 2 février à la librairie la Nouvelle réserve – à partir de 19h – 5, rue du maréchal Foch, Limay.

    Lyon
    Discussion et présentation du livre samedi 12 février après la manif contre toutes les prisons à Lyon, discussion a l’Île Égalité à Villeurbanne.

    Montreuil
    Présentation croisée dimanche 27 Mars à la librairie Michèle Firk avec Les Éditions du bout de la ville : « La peine de mort n’a jamais été abolie, dits et écrits de prison choisis par L’Envolée » et « Je ne pensais pas prendre du ferme, des Gilets jaunes face à la violence judiciaire ». 9 Rue François Debergue, métro Croix de Chavaux, ligne 9.

    Plus d’infos sur le livre – Commandes ici – Contact là.
    Envois gratuits pour les enfermé·e·s !


    Le numéro 54 du journal est aussi dispo ! Abonnez-vous ou trouvez-nous presque partout (par là) !

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