Ne laissons pas les prisonniers isolés, soyons solidaires, soutenons les révoltes !
Les flics ont tout fait pour faire craquer les gens et casser la lutte : samedi soir, au début de la grève de la faim, les prisonniers sont renfermés dans le bâtiment et ils sont fouillés dans toutes les chambres ; dimanche, un prisonnier est tabassé par les keufs, qui refusent aussi l’accès à l’infirmerie pour les prisonniers malades ; lundi, les prisonniers se font réveiller par des douches incendie, d’autres tabassages ont lieu, les keufs avec les chiens ; mardi, l’eau du bâtiment est coupée, pas de douches ni rien.
Mise à jour (05/02/20)
Des nouvelles des prisonniers du CRA !
Hier mercredi 5 février, suite à la destruction du Batiment 2A du CRA de
Vincennes, une trentaine de personnes sont allées crier leur solidarité
avec les prisonniers. Les retenus du bâtiment 2B, bâtiment dans lequel des
matelas avait également brulé la veille, ont répondu en criant liberté.
Quelques minutes après les personnes en contact avec l’intérieur ont
eu plus de détails sur ce qu’il s’est passé pour les retenus depuis l’incendie.
Une trentaine de prisonniers du CRA 2A ont
été emmenés passer la nuit de l’incendie (nuit du mardi 4) dans un
comico vu que les chambres étaient inutilisables. Hier soir (le mercredi
5) ils sont rentrés, sans visiblement que personne n’ait été placé à GAV (info en cours de vérification), mais une enquête est en cours. Certains ont été transférés au CRA 1 où ils sont maintenant encore plus nombreux par chambre ; d’autres au CRA 2B où certains sont obligés de dormir sur des matelas brûlés ; et encore d’autres au CRA de Palaiseau ou du Mesnil-Amelot.
Pour montrer notre solidarité avec les prisonniers : les numéros de cabines de ces différents CRA.
Bonne nouvelle : Le bâtiment 2A est réellement rendu inutilisable, il faut dire que depuis l’extérieur on peut voir que les fenêtres ont volé en éclats et que le toit est dans un sale état ! Il y a eu des libérations du fait de l’incendie, apparemment au moins 14 !
Sur l’Actualité des luttes, un prisonnier du bâtiment 2A raconte des conditions de vie à l’intérieur, et de ces derniers jours de luttes et de répression (à partir de la minute 35) :
https://actualitedesluttes.info/?p=5886
Et voici le témoignage écrit d’un prisonnier :
On veut juste des conditions de vie normale parce que nous on vit ici
c’est trois mois c’est une vraie peine de prison. Une peine, mais nous
on veut juste sortir, on a des enfants ici. Le CRA
c’est invivable surtout à cause de la violence des policiers et aussi
parce qu’ils essaient de nous faire craquer. Les gens qui sortent d’ici
certains deviennent fous.
Ils nous rendent fous. À l’intérieur, on les voit devenir fous
petit à petit. Il y a quelqu’un la dernière fois ils l’ont appelé pour
une prise de sang, et quand il est revenu il s’est écroulé en tremblant
et tout, on ne comprend pas s’ils essaient de nous tuer parfois.
Il y a un mec qui a le bras cassé à cause de flics qui lui sont
tombés dessus. On essaie de l’aider comme on peut, mais le soir il crie,
il ne peut pas dormir.
On ne savait pas que c’était comme ça en France, tant de racisme.
Il y a même un policier qui a craqué quand il a réalisé ce qu’il se
passait dans le centre. Les policiers c’est tous des stagiaires donc ils
font de la merde. Ils essaient de nous faire craquer avec des fouilles
tous les jours, des tabassages de gens avec les jambes et les mains
scotchées…
Nous, on craque ici on a envie de sortir d’ici le plus vite possible.
Samedi soir on a commencé une grève de la faim on était 28 je
pense. Les policiers sont venus pour nous foutre la pression on leur a
dit que la nourriture c’est immangeable. L’entreprise qui fait la
nourriture c’est GEPSA ils donnent pas de sel, pas d’eau, les plats sont immangeables, c’est GEPSA
on peut lire sur leurs gilets. On leur a dit aussi il n’y a pas de
porte dans les toilettes et des toilettes sales avec des gens malades
partout.
L’infirmerie ne fait pas son travail. Ici beaucoup ont la gale.
Dès que tu viens, que tu dis que t’es malade ils donnent juste des gros
calmants, c’est une pharmacie pas une infirmerie. Les infirmières sont
super méchantes. Pharmacie : Valium, Rivotril, Subutex, Tramadol… les
gens qui prennent ça ont les voit devenir dingues.
Cette nuit-là vers 4h ils nous ont arrosés avec les douches
incendies. Ils ont arrosé tout le monde, toutes les chambres. Les
vêtements, les matelas, les couvertures tout était mouillé. On tremblait
on pouvait pas dormir dans ce froid. Au haut-parleur ils ont dit : « si vous ne mangez pas demain à midi, ça va continuer ». Ils voulaient nous faire craquer.
Heureusement que certains ont des chambres tellement sales qu’ils
dorment dans les couloirs ou dans la salle commune. Eux ils avaient les
couvertures sèches. Alors on s’est mis tous dans la même salle pour se
réchauffer avec les couvertures sèches et essayer de dormir.
C’était horrible, le lendemain on était plus que 18 en grève de
la faim. Ils nous ont notés et après ils sont venus nous taper, juste
pour en découdre ?
Le lendemain donc hier, ils ont coupé l’eau. Ça a commencé hier
soir certains étaient réveillés, mais nous on s’en est rendu compte que
ce matin : d’un coup plus d’eau dans les douches, robinets, toilettes.
Tout le monde est paniqué ou énervé. Même la machine pour boire elle est
coupée. Quand on demande pourquoi, ils disent : « arrêtez de nous casser les couilles ».
On en a marre, on en peut plus, des fois on pense au suicide. Même aux USA, les prisons c’est pas comme ça.
***
Les CRA existent pour isoler les prisonnier·ère·s,
pour leur faire croire qu’il·elle·s sont seul·e·s face aux flics, aux
juges, aux avocats, aux associations. La solidarité depuis l’extérieur
est une arme, ça permet aux prisonnier·ère·s de tenir le coup. Soyons solidaires avec les prisonniers du bâtiment 2A de Vincennes, et tou·te·s les autres. Par exemple, en appelant les cabines du CRA pour montrer notre soutien à la lutte, en faisant des parloirs et des parloirs sauvages… voici toutes les infos.
Numéros des cabines de Vincennes 2A :
01 48 93 69 47
01 48 93 69 62
01 48 93 90 42
PS : dimanche dernier, avant un parloir à Vincennes, des personnes de l’Assemblée contre les CRA ont assisté à une tentative d’évasion. Elles racontent ce qui s’est passé : Vers 16h30, alors qu’on attend depuis près de deux heures, une alarme
retentit. Des flics se mettent à courir, nous aussi. Un homme saute par
dessus un portail qui l’amène à l’extérieur du CRA
(côté bâtiment 1), traverse la route malheureusement face à lui un
parking grillagé. Là, une quinzaine de flics arrivant de toute part le
rattrape sous nos cris et nos yeux impuissants alors qu’il est suspendu
au grillage. Ils le transporteront allongé jusqu’à la voiture qui
l’emmènera en garde à vue. Il ne se débattait même plus comme s’il avait
mis tout le reste de son énergie dans cette tentative d’évasion.
La prison pour étrangèr.e.s de Oissel (près de Rouen) est connue pour
ses keufs violents et raciste, sa direction qui réprime tous les
mouvements de lutte. Dans cette taule le mitard est régulièrement
utilisé pour tabasser des prisonniers.
Cette prison a été en partie brulé à la fin du mois d’avril par des prisonniers après une grève de la faim violemment reprimée.
Samedi dernier des keufs tapent un prisonnier et l’amène au mitard ( il en est ressortit le mercredi 22 janvier) parce
qu’il avait voulu se montrer solidaire d’un autre prisonnier. Le soir
des policiers cagoulés avec des chiens rentrent dans le centre pour
foutre la pression aux prisonniers. Depuis les violences, coups de
pressions, insultes racistes ne se sont pas arrêtés.
Ce mercredi 22 janvier au soir, les 42 prisonniers de la section homme du cra de Oissel se sont mis en grève de la faim. On relaye leurs communiqués:
Au centre de rétention de Oissel (près de Rouen) la
police est violente et nous humilie tous les jours. Toujours ils
provoquent, ils disent “Baisse les yeux !”. La nourriture est froide et
n’est pas halal, alorsqu’il y a une majorité de prisonniers qui sont
musulmans.
Même la prison c’est mieux qu’ici. Y en a ils ont 10 ou 20 ans ici et onles mets en centre de rétention.
Depuis samedi c’est encore pire. La police à encore voulu mettre
unprisonnier à l’isolement. Son ami s’y est opposéet ils l’ont amené
violemment aussi à l’isolement. Le soir y avait la police avec des
chiens et des cagoules dans le centre pour nous faire peur.
Le prisonnier qui était à l’isolement il vient d’en sortir. Ils l’ont
tabassé, il peut pls parler, il a des bleus partout. Les yeux et les
oreilles sont gonflées.
Hier ils ont cassés le pied d’un autre prisonnier.
Tout ça va pas du tout. Tout le monde se plaint. Nous sommes plus de 42
prisonniers enfermés ici. Donc là on fait la grève commune. Ce soir
personne ne mange.
On va essayer d’occuper le couloir parce que ce qui c’est passé depuissamedi dernier c’est encore pire que d’habitude.
Ici y a pas d’hygiène. Les chambres sont pas nettoyés tous les jours.
On revendique
-La fin des violences policières, de la xénophobie des policiers et de leurs racisme
-Un minimum d’hygiène et de dignité
-De la nourriture correcte
-Des soins corrects
Les prisonniers en grève de la faim de Oissel, le 22 janvier
Un 12 pages destiné essentiellement à nos abonné.e.s, imprimé à peu d’exemplaires, qui sera donc très peu distribué à l’extérieur. Si toutefois vous voulez le lire (et il y a plein de choses intéressantes dedans), vous pouvez le télécharger là :
Envolée 51 (SLIM)