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  • « Tout le monde (ou presque) déteste la police… » 2/3 : Entretien avec Amal Bentounsi

    « Cinquante ans qu’on nous tue dans les quartiers, dans les maisons d’arrêt » Entretien avec Amal Bentounsi, sœur d’Amine Bentounsi tué par la police

    Pour contribuer à contrer la com’ policière qui se déverse ces jours-ci partout dans la presse, nous publions la retranscription d’un entretien avec Amal Bentounsi à l’émission parisienne de l’Envolée et publié dans le numéro 43 du journal. Force, courage et détermination à elle, à tous ceux et celles qui ont perdu un proche sous les mains policières ou matonnes, à tous ceux et celles qui tentent de s’organiser contre la violence d’Etat pendant ce mouvement social et le reste du temps. (suite…)

  • « Tout le monde (ou presque) déteste la police, car elle déteste tout le monde (ou presque) » 1/3

    Ca y est, l’ex-premier flic de France et actuel premier ministre l’a annoncé : son gouvernement a à nouveau recours au fameux article 49.3 pour faire passer sa loi contre les travailleurs -avec ou sans emploi. Passage en force qui ne surprend pas tant que cela : après avoir nié le mouvement social en cours il faut l’achever au plus vite et faire place nette au spectacle marchand de l’euro de foot. Gageons que cette annonce ne fera que renforcer la détermination de tous et toutes à occuper les rues et, pourquoi pas à bloquer l’économie. Quoi qu’il en soit, ce mouvement aura déjà su montrer quelque chose : tout le monde -en tout cas beaucoup de monde- déteste la police… car la police déteste tout le monde -sauf les nantis cela va sans dire. Sans doute plus encore que dans les mouvements sociaux récents, les vaches se la sont donnée ces temps-ci. Pas une manifestation, pas un blocage, pas un rassemblement sans son lot de blessé-e-s. Oui, ils ont bien des consignes : casser des nez, étouffer, crever des yeux pour faire peur et vider la rue. Non, il n’y a pas « de policiers avec nous »! Ils font leur travail et c’est bien ce qu’on leur reproche. (suite…)

  • VOYAGE AU CENTRE NATIONAL D’EVALUATION, OU PLUTOT D’ELIMINATION

    Il y a vingt ans, Rachide Boubala a été condamné à deux ans de prison à Reims et à trois ans à Châlons. Pour ces condamnations, les seules qu’il ait prises dehors, Rachide aurait dû faire trois ans de prison maximum, en comptant la confusion et les remises de peine. Mais c’est compter sans les peines prises à l’intérieur, dont le cumul se monte aujourd’hui à quarante-et-un ans ; il en a déjà fait dix-huit…

    Ces condamnations supplémentaires (27 !) prononcées pendant son incarcération sont toutes liées à ses combats contre l’administration pénitentiaire (AP). Pour le moment, il est libérable en 2039. De transfert en transfert, Rachide a été détenu dans 93 prisons. Il a passé cinq des dix dernières années en quartier d’isolement. L’AP l’a placé deux fois en UMD (unités pour malades difficiles) et trois fois à la maison centrale de Château-Thierry, tristement réputée pour ses traitements psychiatriques. Rachide a été transféré au centre pénitentiaire de Réau en mai 2015 en vue d’un passage au CNE (centre national d’évaluation) suite à sa demande de transfert à Clairvaux pour raisons familiales. C’est d’ailleurs sa seule revendication, et aucun membre de l’administration pénitentiaire ne l’ignore : il veut être près du domicile de son amie.

    Lorsqu’il arrive à Réau, où se trouve l’un des trois CNE, il est immédiatement placé au quartier d’isolement. Pour protester, il met le feu à sa cellule – et il est jeté au mitard. Comme il ne comprend pas pourquoi il ne se retrouve pas directement au CNE comme prévu, il résiste avec les moyens dont il dispose – comme de jeter de la merde sur les surveillants – et annonce son refus d’être soumis à l’évaluation pour laquelle il a été envoyé à Réau. Il parvient ainsi à destabiliser une fois de plus l’AP, qui ne sait plus comment l’amadouer. Après moultes discussions, il finit par accepter de se soumettre à certaines expertises, mais très vite, devant la bêtise crasse du dispositif, il choisit de quitter définitivement l’expérience. Comme à son habitude, il traite l’administration « d’égal à égal », retournant contre elle les méthodes qu’elle réserve d’ordinaire aux prisonniers qu’elle scrute et qu’elle mate. C’est l’arroseur arrosé.
    Nous avons reçu le compte rendu du passage de Rachide au CNE. Nous en publions ici l’intégralité. Ce texte vaut toutes les analyses sur le fonctionnement de cet outil dont on ne peut qu’exiger la disparition : l’échec de ce « stage » imposé à Rachide révèle en négatif les petits rouages et les grosses ficelles qui servent à maintenir enfermés les centaines de « stagiaires », comme ils les appellent, qui passent tous les ans à Réau et dans les autres CNE pour y être évalués.

    intro CNE

    Lire l’intégralité du rapport : Rachide Boubala CNE

  • Troisième lettre des prisonnières en lutte de la MAF de Fleury-Mérogis (4 mai 2016)

    A Fleury-Mérogis, le 4 mai 2016

    Felury-Mérogis, en bas à gauche la maison d'arrêt des femmes

    Bonjour,
    Nous vous écrivons de la MAF de Fleury-Mérogis pour vous informer des changements effectués par la direction concernant les horaires de promenade après le passage au système de promenade unique et de la suite des mouvements que nous, les prisonnières, avons réalisés. (suite…)

  • Solidarité avec les prisonnières en lutte à la MAF de Fleury-Mérogis : RDV le 7 mai à 13 heures

    Un nouveau rassemblement est appelé samedi 7 mai à 13h00 devant la MAF de Fleury pour soutenir les prisonnières mobilisées.

    manifestation de solidarité à la MAF de Fleury
    manifestation de solidarité à la MAF de Fleury

    Ne les laissons pas seules dans la lutte et face à la répression ! D’autant plus que toutes les mesures n’ont pas encore été appliquées, et le risque c’est qu’aux premiers signes d’essoufflement,  l’administration pénitentiaire en profite pour imposer la totalité de son régime disciplinaire ! (suite…)

  • Emission du 29 avril 2016

    • Lettre de Thierry Chatbi (mars 2001, QI de Fresnes)
    • La prison tue : Kader Mahi, 26 ans, mort à la MA de Seysse ; Mamadou C. , 31ans, mort asphyxié au quartier des arrivants de la prison de Fleury-Merogis ; Jeune de 17 ans suicidé à la MA de Tours ; Raymond Bossin, mort « écrasé » à la MA de Fresnes ; Adil Taychi, 36 ans, mort pour manque de soin à MA de Sequedin
    • Invités : Collectif anti-carcéral à République « Nuit Debout »

    –> révoltes, arrestations et violences policières

    • Mouvement des prisonnières à la MAF de Fleury-Merogis

    –> rassemblement devant la MAF le 7 mai !


    Musiques : Sans-tièp – 3 minutes de silence ; Raoul Vaneigem – La vie s’écoule, la vie s’enfuit ; OG Maco – Undefeated ft. Zip K


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  • Emission du 22 avril 2016

    • Lettres de Thierry et de Gaëtan Mangin
    • Brèves : Mort à Poissy, évasion réussite
    • Invités : Collectif anti-carcéral à République « Nuit Debout »

    –> rassemblement devant la MAF de Fleury

    • Procès des pirates somaliens
    • Amal Bentounsi (Urgence Notre Police Assassine) à  l’ONU
    • Invitée : Carole, qui vient témoigner pour son fils agressé sexuellement par les matons

    Musique : Collectif Mary Read – 5000 Ans D’erreurs ; Déjà Mort – Sous la lune ; Barbara Lynn – I’m a good woman ; Godfather – Trapped


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  • Emission du 15 avril 2016

    • Lettres : Gaëtan Anquetil du CP de Lannemezan, Jean-Paul Meux du CP de Mont-de-Marsan,  Fabrice Boromée de *FLEURY*
    • Mouvement à la MAF de Fleury-Mérogis :

    Lettres des prisonnières basques.

    Lettre d’appel à la manifestation du 16-04-2016 en soutien avec les prisonnières.

    • Un point sur les gardes à vue (GAV)
    • Téléphone : Nadia la tante d’Ibrahim (cf Envolée n°43)
    • Procès de Malek Khider

    Musiques : Kortatu – A La Calle ; Kortatu – La familia Iskariote ; Kortatu – Nicaragua Sandinista ;  Reverie – Bitches Ain’t Shit


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  • Rassemblement à la MAF de fleury-Mérogis

    Suite à la mobilisation des prisonnières de la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis, un rassemblement de solidarité est prévu samedi 16 avril à 13h00 devant la prison !

    (suite…)

  • Suite de la lutte à la MAF de Fleury-Mérogis

    A Fleury-Mérogis, le 11 avril 2016
    Bonjour,

    Une grosse salutation de la MAF de Fleury-mérogis à toute l’équipe de l’Envolée avant de commencer. Aujourd’hui nous vous écrivons pour vous informer de la suite du mouvement contre l’implantation du système de promenade unique qui a démarré le dimanche 3 avril.

    Ce dimanche-là, comme nous vous l’avions déjà raconté, 4 tours de promenade ont été bloqués pendant plus de 10 minutes. En tout, plus de 80 personnes avons participé à ces blocages. Au tapage de portes a suivi un refus de plateau et à peu près 100 signatures ont été envoyées aux chefs.

    Lundi et mardi les blocages ont continué avec des affiches en promenade en mobilisant une cinquantaine de personnes. Et pendant ces jours l’administration pénitentiaire a fait, bien sûr, son boulot de flic. Toutes les femmes qui avons participé aux blocages nous sommes faites appeler par le chef et chacune d’entre nous a eu droit à sa menace personnalisée. La menace principale concerne les RPS, après le changement d’affectation et les transferts disciplinaires, et finalement la commission disciplinaire et le mitard.

    Le directeur adjoint et le chef de détention nous ont reçu pour nous dire qu’ils n’ont pas l’intention de revenir sur le système de 2 promenades par jour et qu’ils sont entrain d’analyser si c’est possible de le faire pour le week-end, mais ils voulaient absolument qu’on arrête le mouvement avec la menace de représailles le cas contraire. A leur dire, ils vont faire quelques « ajustements » pour les personnes qui vont à l’école (ce qui n’arrange rien et concerne très peu de femmes). Mais pour le reste ça se maintient comme ça. Comme ils ont vu que le mouvement continuait ils n’ont pas appliqué, pour l’instant, la séparation entre prévenues et condamnées pour la salle de sport.

    De notre part nous avons fait des nouvelles propositions (accompagnées des signatures) qui peuvent bien se mettre en place en gardant le système actuel : Nous nous sommes montrées prêtes à accepter la promenade unique mais à condition que pour les jours où nous sortons l’après-midi nous enchaînions notre tour de promenade avec celui des travailleuses, c’est à dire, de 13h15 à 17h30, et surtout de garder les deux tours de promenade pour le week-end. Ce qui pour l’instant a été refusé en disant que 4 heures de promenade leur semblait beaucoup, que dans la loi c’est marqué une heure et comme ils sont si généreux ils nous en « donnent » deux. Après avoir passé toute la semaine avec ce nouveau système nous avons constaté qu’en comptant les mouvements ces deux heures deviennent en pratique 1h30-1h40.

    Mais ce changement touche plus d’aspects que nous le pensions auparavant. Maintenant nous sommes 3 ailes à sortir ensemble ou à rester enfermées en même temps ce qui veut dire que du côté condamnée nous sommes à peu près 80 personnes pour 2 seules cabines téléphoniques. Résultat : appeler devient une chimère.

    Pour limiter encore plus les mouvements des prisonnières, maintenant il n’y a plus de premier appel, c’est à dire, impossible de sortir prendre l’air une petite heure et enchaîner avec une activité ou le sport qui pourrait prolonger un peu le temps qu’on reste hors de la cellule. Résultat : il n’y a presque plus personne aux activités, ce qui, bien sûr, les arrange bien. En plus, maintenant le médical fonctionne par rendez-vous et si celui-ci coïncide avec la promenade on reste bloquée en cellule sans pouvoir sortir en promenade ni aller au sport.

    Dans un courrier antérieur nous vous disions que maintenant les surveillantes auraient tout leur temps pour rester assises à rien faire, excusez-nous de notre naïveté, La nouvelle occupation des surveillantes c’est les fouilles de cellule. Depuis la mise en place de ce nouveau logiciel tous les jours il y a des fouilles dans toutes les ailes. Les premières à y avoir droit avons été celles qui avons participé aux blocages.

    Le mouvement de protestation continue malgré les menaces. Ainsi le samedi 9 avril nous avons mis une grande pancarte en promenade et nous avons bloqué à nouveau pendant 10 minutes. Côté condamnée nous étions 23, avec quelques désertions de dernière minute quand les gradés sont sortis faire la pression. Côté prévenue 35 femmes sont restées. Dimanche nous étions 15 personnes du côté prévenue.

    Nous savons qu’il y a eu plein de lettres de solidarité qui ont été envoyées et nous espérons que cela continuera jusqu’à l’obtention de nos demandes. Ici, nous continuerons à nous battre contre ce système assassin qui nous étouffe de plus en plus. Les menaces font leur effet sur quelques unes, bien sûr, mais il ne faut pas oublier qu’ils peuvent s’acharner sur des personnes isolées, mais ils ne peuvent pas déplier leur machinerie répressive quand nous restons ensemble et soudées. Merci de votre soutien et attention. A bientôt.

    Prisonnières politiques basques incarcérées à la MAF de Fleury-Mérogis