Auteur/autrice : ·

  • Combien de mois fermes pour un treizième mois ?

    Résistances à la prison de Réau – Appel à soutenir Christine lors de son procès à la Cour d’Appel de Paris.

    (nous recopions ici un article publié sur divers sites internet, dont http://rebellyon.info)

    Accusée d’avoir mordu un maton de Réau, le 5 mars 2014, le Tribunal Correctionnel de Melun condamne Christine à 1 mois ferme et 200€ de dommages et intérêts à verser au maton. Quelques jours après, le parquet, trouvant cette peine trop clémente, a fait appel. Vendredi 26 septembre à 13h30 Christine sera donc re-jugée à la Cour d’Appel de Paris (pôle 2 chambre 9). (suite…)

  • Quartier Maison Centrale de Réau = « QHS tombeau secret »

    Philippe purge une très longue peine (cf journal L’envolée n°38). Depuis 2010, il demande à être transféré à la centrale de Lannemezan vers Toulouse, pour être rapproché de sa compagne. En mars 2013 il est transféré à la centrale de Moulins, à 400km de cette dernière. Puis en mars 2014, il est envoyé encore plus loin, au CNE (centre national d’évaluation) du centre pénitentaire de Réau (île de france). Il décrit à quel point cette évaluation est une mascarade dans le journal L’envolée n°39. Ensuite il est placé au Quartier Maison Centrale (QMC), toujours dans la prison de Réau, en attendant d’être, peut-être, un jour, enfin, transféré à Lannemezan.

    Nous avons déjà raconté que les QMC, nouveau concept de mini-prison ultra sécuritaire pour les longues peines, expérimentés à Réau et Annoeulin, sont des enfers, des Quartiers Hautes Sécurité où les prisonniers étouffent et son censés subir cela pour de longues années. Et ces quartiers ont vocation à devenir un modèle pour les futures prisons… à moins que, de l’intérieur comme de l’extérieur, des mouvements parviennent à remettre en cause ces projets ?

    (suite…)

  • QHS moderne : le QMC d’Annoeullin et l’exploitation des prisonniers

     

    Au mois de mai 2012, les syndicats pénitentiaires de la prison d’Annœullin signalaient à l’AFP des incidents survenus au quartier maison centrale (QMC): «une rébellion de trois détenus». Frédéric Charlet, secrétaire régional adjoint de l’UFA P-UNSA justice de Lille, décrivait ainsi les faits:

    «Mercredi, trois détenus du QMC [où sont enfermés des détenus purgeant des longues peines] se sont retranchés dans un atelier où ils se trouvaient sur place pour se défendre. Une douzaine d’agents ont dû s’équiper pour intervenir, les trois détenus finissant par être réintégrés en cellule après de longues discussions. La scène donnait l’impression d’une vraie guérilla. L’un des protagonistes, considéré comme dangereux et ayant déjà provoqué de graves incidents dans de précédents établissements, a été placé à l’isolement…»

    Le vocabulaire des syndicats, relayé par les dépêches de l’AFP –qui servent ensuite de support à tous les médias: télés, radios, journaux– tire l’événement du côté du fait divers spectaculaire; Pas un mot sur les causes du mouvement, exagération des faits… La même sauce que pour le mouvement de quatre prisonniers à Vezin-le-Coquet, présenté comme une «mini-émeute» –dans laquelle des bouteilles de shampoing en plastique deviennent des armes dangereuses… Comme Christophe Khider nous l’expliquait dans le numéro 32 du journal, Annœullin est une prison toute récente, et son QMC en est encore à une phase expérimentale. Le privé chapeaute tout ce qui ne relève pas de l’administratif ou du sécuritaire, et cela pose des problèmes même à l’AP –c’est dire! En fait, de nombreux problèmes ont été dénoncés par les prisonniers du QMC: activités, travail, salle de sport, horaires des promenades, prix des cantines, équipements…

    Alors que nous tentons d’attirer le regard sur ces nouvelles prisons (partenariat public-privé), que nous tentons de comprendre  l’avenir de la détention qui est en train de se dessiner (cf le numéro 39 spécial Condé-sur-Sarthe et QHS modernes), voici la pétition que des prisonniers du QMC d’Annoeullin avait fait parvenir en 2012. Elle est parue il y a plus d’un an dans le journal.

    A l’époque, elle avait pu être -un tout petit peu- entendue uniquement parce qu’elle avait été portée par des prisonniers que les syndicats désignaient comme dangereux.

     

    (suite…)

  • « Il y a toujours de quoi s’énerver. D’abord être enfermée, ensuite de voir le comportement de l’AP »

    Voici quelques nouvelles de Christine, transférée de Rennes à Fleury, régulièrement en conflit avec l’AP et son personnel, ce qui rallonge sa peine (voir aussi ici). Elle se bouge contre ce qu’elle ne supporte pas : par exemple le fichage à l’entrée en détention, et les fouilles et palpations corporelles répétées. Dans ses lettres, Christine décrit la détention et certains de ses combats, voici quelques extraits de courriers postés ces derniers mois.

     » J’ai des oppositions basiques, instinctives, au flicage, que ça soit pour moi, mes potes ou mes brebis. J’aime aussi, tout simplement, dire « non » à ceux qui me disent « tu n’as pas le choix ». »

    (suite…)

  • Ils peuvent enfermer nos corps mais c’est a nous de libérer nos esprits

     “Je me suis rendu compte a quel point cela été injuste de répondre a de la souffrance par d’autre forme de souffrance”

    Voilà une lettre qui nous a été écrite par une ex-prisonnière, une réflexion contre la prison, un appel à réfléchir et se bouger ensemble. On en profite pour adresser un grand salut et souhaiter beaucoup de courage à toutes celles et ceux qui passent l’été à l’ombre des murs, d’un côté ou de l’autre. (suite…)

  • Situation des détenus longues peines : et si les proches prenaient la parole ?

    Proposition de lettre type à envoyer au ministère des tribunaux et des prisons


    Nous publions ci-dessous un modèle de lettre* rédigé par une proche de détenu, qui propose que toute personne qui le souhaite s’en saisisse, la reprenne à sa manière, et l’envoie à la ministre de la justice, et autres…
    (suite…)

  • Karim Tahir : l’AP et l’HP unis pour détruire la révolte au jour le jour

    En février 2010, dans le n°27 de l’Envolée, nous avions interviewé Sylvie S., une amie de longue date de Karim Tahir, prisonnier longue peine. Quatre ans après, Karim est enfermé à la centrale de Condé-sur-Sarthe. Comme d’autres prisonniers, il est un cobaye pour la pénitentiaire. But de l’expérience : garder des individus entre quatre murs pendant des décennies… et essayer de leur ôter toute résistance. Le 17 avril 2014, Sylvie est venue l’expliquer à l’émission de radio Papillon. Depuis la réalisation de cette entretien et sa publication dans le dernier numéro du journal (N°39, mai 2014), Karim a été transféré à l’hôpital psychiatrique le plus proche de Condé, au prétexte qu’il serait actuellement quelque peu « dérangé »… gavé de médocs pour lui ôter toute résistance, enfermé pour des années, on le serait à moins. L’AP a bien appris ces dernières années à transformer consciencieusement toute forme de rébellion en manifestation de dérangement psychique. « La révolte ça se soigne » disent les bouses blanches en bon auxiliaire de justice qu’elles sont, lorsque les coups de bâton de l’AP ne suffisent plus. Nous donnerons très vite plus d’informations pour aider Sylvie à sortir Karim de cette autre prison aux miradors chimiques. En attendant vous pouvez lire son interview (suite…)

  • Blocage à Condé-sur-Sarthe contre les profits de la société Eurest

    Lundi 9 juin, une dizaine de prisonniers de la nouvelle et déjà tristement célèbre prison de Condé-sur-Sarthe (près d’Alençon), ont bloqué la cour de promenade pendant quelques heures. Il dénonçait notamment la société privée qui a en charge les cantines et le téléphone de ce QHS version 2014. Déjà la semaine précédente, des prisonniers avaient pris à partie des employés de la société Eurest pour leur expliquer de remballer leur camelotte. Ils furent priés de ne réapparaître que lorsque les prix démentiels des produits que les prisonniers sont obligés de cantiner pour tenter d’améliorer quelque peu l’ordinaire seraient revus à la baisse. (suite…)

  • Aménagements de peine ? Foutage de gueule !

    Dans le numéro 39 de l’Envolée tout juste paru, nous avons expliqué la difficulté systématique pour les prisonniers d’obtenir des aménagements de peine quelque soit le lieu de leur incarcération. Dans la lettre qui suit, Herbert nous parle de la situation locale au centre pénitentiaire de Réau : les prisonniers font les frais de la mutation d’une juge d’application des peines et pour organiser les passages en commission d’application des peines, sa collègue du TGI de Melun jongle avec les numéros d’écrou pairs et impairs. Les impairs ne passeront pas en CAP avant octobre ! (suite…)

  • L’Envolée n°39 vient de sortir : édito et sommaire

    L’Envolée n°39 vient de sortir : édito et sommaire

    Vous avez dit « réforme pénale »?

    Le désormais traditionnel mouvement de printemps des matons lancé par l’UFAP-UNSA ne vous aura pas échappé : sur fond de « réforme pénale » les pisse-copie de la presse régionale et nationale ressortent leurs titres éculés sur la « grogne » et les « surveillants qui tirent la sonnette d’alarme » ; photos de palettes en feu de Villefrance-sur-Saône à Fleury en passant par Arras ou Nîmes ; de CRS qui les gazent au-dessus de la tête et finissent par les prendre dans leurs bras, les collègues… Rien de neuf, com’ toujours ; ils demandent « la restauration de l’autorité de l’Etat » : « On perd de l’autorité. Les surveillants sont les oubliés des réformes successives », et dénoncent pêle-mêle, « agressions, prise d’otages et trafics de matériel interdit ». Ils auraient tort de pas continuer puisque ça marche. Il y a un an, ils obtenaient des portiques high-tech et autres gadgets sécuritaires (33 millions d’euros) ainsi que des soussous dans la popoche (cf. l’Envolée N 36). (suite…)