Hafed est mort… m’enfin, il ne nous quitte pas ! Son au-delà d’athée -et sacrément daté- est parmi les vivants, entre autre ici. Dans ce journal qu’il a crée avec d’autres il y’a de ça quinze piges. Hafed n’a jamais choisi entre le voleur et l’écrivain. Un voleur qui écrit ? Un écrivain qui vole ? Merde aux identités. C’était un ami qui se bagarre, rigole des yeux et partage. Pas d’autre hommage donc ; il n’en n’aurait eu que foutre.
Tenir un engagement, pris avec lui et à sa suite. Continuer à lire et faire lire les écrits des enfermés qui pensent le sort qui leur est fait. Celles et ceux qui, comme lui, se disent réfractaires aux sévices du travail obligatoire, au racisme poli d’une république satisfaite, à l’hypocrisie d’une société qui torture démocratiquement, à la bêtise suffisante des juges et de leurs valets, à l’arrogance de l’économie et de ses hommes en arme.
Bref, continuer à cracher de laids mots -pas de l’émo attention- sur une époque qui n’a de cesse de se refermer sur nos corps et nos crânes. Continuer à trouver, comme lui, les paroles justes et les actes conséquents pour armer nos refus. Faire vivre son humour -forcément noir- et la justesse de son regard, désespéré mais pas résigné. Et ce pense-bête : « Rendre la justice, en voilà une belle expression ! La vomir ».
Vive Hafed, vive les voleurs qui veulent rester honnêtes (et vice versa).
Pour commencer à continuer (re)lisons ce texte d’Hafed publié dans le numéro 4 du journal (téléchargeable au bas de la page), en janvier 2002. D’autres textes suivront dans les jours qui viennent, avant la publication du prochain Envolée qui fera bien sur une large place à l’ami AHB. (suite…)



