Aujourd'hui Christine Ribailly, enfermée à la prison de Strasbourg, a été extraite au tribunal de Poitiers pour y répondre d'« incidents » survenus à l'automne 2014 quand elle était incarcérée à Vivonne. Alors qu'une plate-forme de revendications collective venait de voir le jour au quartier femmes du centre de détention, dans laquelle les détenues exprimaient leurs frustrations et aspirations immédiates, l'Administration pénitentiaire de Vivonne a décidé de porter plainte contre Christine. C'est dans ce contexte d'expression collective que Christine s'est débattue lors de fouilles et autres provocations des surveillants de la pénitentiaire. Coupable d'avoir refusé d'encaisser sans broncher, de ne pas s'être écrasée, elle comparaîtra ce mardi 28 avril à 16h pour outrage, violence et rébellion.

Rassemblement de solidarité en soutien à Christine, aujourd’hui à 15h devant le tribunal de Poitiers à 15h, 10 Place Alphonse Le Petit

Des proches de Christine ont monté un site pour publier ses lettres, allez-y :  
http://enfinpisserdanslherbe.noblogs.org/
Et profitons-en pour relire et faire lire le texte de revendications auquel Christine avait participé à Vivonne. C'est bien parce que l'AP ne supporte pas que des paroles -qui plus est lorsqu'elles sont collectives et rageuses-, ne sortent de ses murs, que Christine est poursuivie aujourd'hui.

LISTE DE REVENDICATIONS DES PRISONNIÈRES DE LA MAISON D’ARRÊT DES FEMMES DU CENTRE PÉNITENTIAIRE DE POITIERS-VIVONNE

Comme ailleurs, nous voulons :
– Des payes correctes, tant aux ateliers qu’au service général
– La suppression des QI et des régimes différenciés au CD
– Les portes ouvertes en MA et/ou le téléphone en cellule
– La mise en place systématique des aménagements de peine sans délais et des transferts en CD dès la condamnation
– La facilitation du téléphone, des parloirs et des UVF avec nos proches, enfermés ou non
– La fin des fouilles systématiques et/ou punitives
– Les repas appétissants : marre de manger du plastique !

Localement, nous demandons :
– Des conditions dignes à la nursery : arrêt des réveils nocturnes, une cour avec de l’herbe, des temps de socialisation pour la maman…
– L’accès à l’école pour toutes : fin des refus avec la fausse excuse de la mixité
– La télé à 8 euros par mois : alignement sur la loi, comme dans les prisons publiques (18 euros ici pour Eurest)
– La fin de l’interdiction des apports aux parloirs (livres, disques, produits d’hygiène…) : on n’est pas là pour enrichir les cantines privées
– L’ouverture d’une salle de convivialité : elle doit être systématique quand la météo est mauvaise car il n’y a pas de préau dans la cour
– Plus d’activités : actuellement, il n’y a que « bricolages en papier « et « fitness », 2h. par semaine
– L’accès au terrain de foot : seuls les hommes y ont droit
– La gratuité du courrier interne : on doit timbrer les lettres pour le quartier hommes
(Ces demandes sont toutes réalisables dans l’état actuel de la législation)

 

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