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  • « Plus je voyais arriver l’heure de rentrer, plus la boule au ventre me prenait »

    « Plus je voyais arriver l’heure de rentrer, plus la boule au ventre me prenait »

    Nadia écrit régulièrement à L’Envolée, comme encore récemment au sujet d’un décès aux Baumettes. Au bout de plus de dix-huit ans de placard, elle a enfin obtenu une première perme. Dans la lettre qui suit, elle raconte ce moment poignant et souligne l’absurdité des discours officiels sur la réinsertion.

    Centre pénitentiaire de Fresnes, maison d’arrêt des femmes,

    le 11 octobre 2021

    Bonjour,

    J’ai reçu votre lettre aujourd’hui ; merci beaucoup, c’est très gentil.

    La réinsertion ? Un bien grand mot, évidemment. Mon Dieu, Rennes… une prison avec l’odeur des cellules… Chaque cellule a l’odeur des personnes qui sont décédées en nombre. Incroyable mais vrai : quand j’y étais chaque semaine il y avait un décès.

    Évidemment, quand j’ai passé ma [première] journée [de permission] sur Marseille, crois-moi que ça a été un choc total. Je devais sortir deux jours, puis la juge et la Spip de Marseille m’ont donné qu’une journée, de 9 heures à 19 heures.

    Alors « bonjour » cette journée ! Déjà, je suis prévenue par le gradé que je rentrerai de permission avec rien, juste deux paquets de cigarettes. Super ! il est gentil… moi je ne fume pas, donc pas de cigarettes.

    Je suis partie au greffe, j’ai signé ma journée, puis on m’a accompagnée à la porte où mon fils aîné de 29 ans S. m’attendait. Pour mon passage de demande de permission, La Spip lui avait fait faire et rectifier au moins dix lettres différentes pour que ça soit tourné comme elle le voulait… imagine un peu !

    Alors me voilà à la sortie, à la porte où les personnes attendent pour entrer au parloir. C’est un samedi, il y a beaucoup de monde, et mon fils attend avec sa compagne devant l’entrée. Quand ils ont ouvert la porte, le choc de mon grand qui m’a prise dans ses bras avec un gros câlin, et bien sûr l’émotion a pris le dessus. Il sait trouver les mots, puis me présente sa compagne que je ne connaissais pas. Et j’ai mes deux autres fils qui attendent sur le parking où j’arrive : M. mon fils de 26 ans et mon fils G. qui a eu 20 ans cet été. Lui, ça fait dix-huit ans qu’il vit avec sa maman en détention. Alors oui, l’émotion est à son comble. Mes tous petits sont devenus de grands gaillards ; j’ose même pas te dire le choc avec mes trois garçons.

    Nous décidons d’aller boire un café au rond-point de la Castellane. Nous prenons le temps d’échanger sur de nombreux sujets. Oui, ce n’est pas facile du tout pour moi, mais je fais avec. Puis nous avons fait le marché juste tout au long, chacun d’entre eux me demande ce que je désire. Ma belle-fille m’achète une robe, mon fils M. une chaîne avec un cœur, G. le bracelet puis le grand un autre bracelet. Et j’ai ma montre Guess sur moi qui n’a plus de pile, alors S. s’est renseigné pour me mettre une pile à ma montre, qui s’est remise à fonctionner.

    On a marché à travers Marseille jusqu’au Vieux Port. Midi était déjà là, puis mes enfants m’ont demandé ce que je voulais manger. Je n’ai fait que leur répondre que je ne savais pas. Alors S. s’est arrêté sur le Vieux Port dans un restaurant où il y avait de tout, donc ça m’a laissé le choix de prendre une bonne viande, que je consomme entre bleu et saignant. Ce que j’ai eu, puis il y avait une demi-bouteille d’eau pétillante de Corse, ça me fait rappeler tous mes voyages et mon domicile là-bas (eh oui ma mère est Corse).

    Puis nous avons repris les véhicules et nous sommes allés vers la place David, le parking devant les plages qui bordent la mer en allant vers la Pointe Rouge. Là nous avons encore beaucoup marché au bord de l’eau, puis G. le plus courageux s’est baigné, mais l’eau est assez sale là-bas. Et nous nous sommes arrêtés chez un débit de boissons glacier. Nous avons consommé autre chose que du café ! Mon fils S. me dit : « [en prison] tu n’as bu que de l’eau et du café ? »

    Là j’ai pris deux boules de glace et un coca, et eux des choses que je ne connaissais pas, t’imagines un peu.

    Plus je voyais arriver l’heure de rentrer, plus la boule au ventre me prenait. Je peux pas te dire combien c’est dur. J’ai appelé ma fille de 28 ans qui est sur Montpellier et celle de 17 ans 1/2 qui elles aussi auraient aimé être là. Mais ça sera pour une autre permission.

    Voilà, nous nous sommes rapprochés des Baumettes, et un peu plus haut, il y a un petit coin avec des bancs et des gens qui jouaient aux boules de pétanque. Nous avons continué à parler de tout, puis nous avons évoqué la date de la prochaine permission. Depuis j’ai été transférée le 16 septembre 2021 alors que cette permission était prévue pour les 18 et 19 septembre ; donc quand je rentre, je redépose une permission. Si vous voulez, on pourra se voir.

    L’enfer s’est invité dans ma vie il y a plus de dix-huit ans, et j’espère que tout se passera bien pour que je puisse enfin en sortir. Tu sais à quoi ressemble une prison avec toutes ces années ? À des salles de torture entre quatre murs. Torture morale, physique et psychologique. Ils sont pas là pour nous aider à nous réinsérer mais pour nous détruire. Les personnes qui ont une tête, ils n’aiment pas ; elles prennent plus que tout le monde, je te le dis.

    Et puis ce prof qui s’est suicidé, j’y crois pas. J’étais au quartier disciplinaire avec une tentative de suicide au cachot, et le dimanche matin l’officier vient me voir et me dit : « Quand je suis arrivé et qu’on m’a dit qu’il y avait un suicide, j’ai eu peur que ce soit vous. »

    Mais avec tous ceux que j’ai vu partir : paix à leurs âmes à tous.

    Mille bisous à tout le monde les vaillants de la chaîne L’Envo. Je ne peux pas écouter la radio depuis mon départ au CNE.

    Nadia

  • « Sans aucune surprise, mon isolement a été prolongé »

    « Sans aucune surprise, mon isolement a été prolongé »

    Libre Flot nous a fait parvenir une nouvelle lettre depuis le quartier d’isolement de Bois d’Arcy. Nous avons publié un premier texte qu’il avait écrit sur l’isolement carcéral dans le numéro 53 du journal. Il revient dans celle-ci plus longuement sur les émissions radio qu’il écoute (ça nous fait toujours plaisir d’avoir des retours de l’intérieur) et les dernières nouvelles de l’été alors que son isolement est encore prolongé, au nom de la sacro sainte sécurité du personnel. Un grand salut à lui !

    Quartier d’Isolement de Bois d’Arcy

    12 septembre 2021

    Salut à vous,

    Depuis deux semaines, c’est un vrai plaisir que de vous retrouver le vendredi soir. Je me suis aperçu avec quelle virtuosité vous arriviez à reformuler discrètement certains propos d’intervenants afin de leur faire voir différemment certaines problématiques sans pour autant créer de frictions ou les froisser. Il est vrai que, quelquefois, les personnes peuvent avoir des propos que je qualifierais de « limite », mais c’est toujours avec tact que vous recontextualisez les faits et apportez une approche plus ouverte et bienveillante sans leur jeter la pierre, conscient·e·s que lorsqu’on a le nez enfoncé dans ses problèmes, il est nettement plus difficile d’être apte à se mettre à la place des autres. Bravo ! Bon, j’arrête là pour les éloges. 🙂

    Je tiens aussi à vous remercier pour les salutations dont vous ne manquez pas de me gratifier. J’avoue que ce « petit rien », que j’aurais pu penser futile autrefois, apporte ce je-ne-sais-quoi d’humanité qui fait cruellement défaut en ces murs et parvient à dessiner un sourire sincère sur mon visage tout en trouvant un chemin pour un semblant d’émoi à cet être où toute émotion semblait mise en stand-by… Un souffle chaud sur la brise d’un feu de camp qu’on croyait éteint…

    Ouh là, tant de lyrisme, envolée lyrique, oserais-je dire…

    La semaine dernière, vous évoquiez mes cours de kurde, où, oui, je reste très assidu. Mais seul, on fait ce que l’on peut, je progresse donc uniquement à l’écrit, surtout du vocabulaire et de la conjugaison (un peu de grammaire aussi). Mais bien évidemment, ça a ses limites. Mon livre manuel a étrangement le même accent que moi 🙂 Il va falloir que je me force à lire et à formuler des phrases à voix haute à destination des murs… Faudrait aussi que je me procure des livres en kurde, style des romans pour adolescents. Les seules voix kurdes que j’arrive à entendre (et c’est un livre pour moi), c’est celle de votre confrère du samedi matin de l’émission Les Visages du Kurdistan, et celle de ses intervenant·e·s… Hélas, je ne suis pas encore apte à comprendre. Quelques rares fois, j’ai tous les mots mais pas le temps ou la rapidité d’esprit de l’assimiler en une phrase concrète, l’ordre des mots étant différent du français ou de l’anglais. Bref, faut que je fasse gaffe, bien que n’étant pas doué dans l’apprentissage des langues, j’adore analyser leur construction et je pourrais en parler pendant longtemps si je n’y prends garde. Surtout le kurde qui est si imagé… Voyez, je recommence. Si vous avez l’occase de croiser l’animateur, offrez-lui de silaven germ (de « chaleureuses salutations ») de ma part.

    Mis à part cela, vous êtes peut-être déjà au courant que, sans aucune surprise, mon isolement a été prolongé. Encore une fois pour assurer la sécurité du personnel. Ce même personnel qui déclare n’avoir aucun souci avec la gestion de ma détention. Mais bon, on ne va pas s’attarder quinze ans sur ce qu’on sait déjà n’être que des fadaises, un simulacre de procédure officielle légale où l’autoritarisme arbitraire de l’AP est main dans la main avec le ministère de la « justice » dans une farandole guillerette à piétiner les droits des détenus.

    Pourtant, après neuf mois dans cet espace réduit et sécurisant, j’avais cru que pour un membre de l’espèce humaine, il était temps que je sorte à l’air libre…

    Fin juin, j’avais parvenir à des ami.es un deuxième texte sur l’isolement. Les vacances sont passées par là, mais il ne devrait pas tarder à vous parvenir.

    De mon côté, durant tout l’été ce fut la galère de recevoir les livres et les CD que me déposaient mes proches et hier encore, on a refusé à ma mère de m’en déposer… J’ai bon espoir de régler ça maintenant.

    Par contre, bonne nouvelle : mon régime végétarien est enfin réellement respecté. On arrête (sans mauvais jeu de mots) de me refourguer du poisson (et des fruits de mer). Il paraîtrait qu’après neuf mois de plaintes répétées, les cuisines n’avaient pas été prévenues.

    Côté médical, toujours pas de rendez-vous psy en vue… Une fois sur deux mes rendez-vous dentiste sautent − tout comme le premier soin qui fut effectué. Si ça continue, on va devoir repartir de zéro…

    Bon, j’arrête de me plaindre ! Certain·e·s sont dans des situations ô combien pires que la mienne.

    J’espère que, de votre côté, les choses se passent du mieux possible. J’attends de recevoir le livre que vous m’avez déjà envoyé.

    Merci encore pour le soutien que vous nous apportez à nous tou·te·s entre ces murs, victimes de la violence d’État contre les « pauvres », les « étranger·e·s », les « anorma·ux·le·s », les « indésirables », et les « politiquement gênant·e·s »…

    Salutations et Respect,

    Flo

  • Lettre du QI – justice d’abattage pour les sans papier – améliorer les conditions d’enfermement ?

    Lettre du QI – justice d’abattage pour les sans papier – améliorer les conditions d’enfermement ?

    Émission de L’Envolée du vendredi 22 octobre 2021
    • Lettre de Libre Flot, enfermé au quartier d’isolement de Bois d’Arcy d’où il capte la radio. Il revient sur des émissions précédentes et ses conditions d’enfermement. La lettre est en ligne sur notre site et une autre dans laquelle il revenait plus longuement sur l’isolement carcéral a été publié dans le dernier numéro du journal.
    • Qu’est ce qui se cache derrière l’amélioration des conditions d’enfermement ? L’Etat condamné à rénover la taule de Fresnes, mais derrière pour les prisonniers.ères, c’est toujours plus de sécuritaire.
    • Retour sur des audiences au juge des libertés et de la détention (JLD) du Mesnil Amelot, dans l’annexe du centre de rétention. Des personnes jugées et renvoyées entre quatre murs en moins de deux minutes, des procs et des commis d’office qui discutent, s’arrangent et blaguent entre les dossiers. Une justice d’abattage raciste. Il est important d’être présent dans ces salles pour ne pas laisser les juges et les baveux faire leur sale tambouille tranquillement.
    • Agenda, saluts, big up et dédicaces

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
    Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (WhatsApp, Telegram, Signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !
    PS : Règlement intérieur type, article 19, annexe de l’article R57-6-18 du Code de Procédure Pénale « Les décisions administratives refusant à une personne prisonnière de commander une revue ou de la détenir peuvent faire l’objet d’un recours administratif. »


    Communiqué du collectif clandestin de la centrale d’Arles, octobre 2001

    « Comme toujours, la parole n’a pas été accordée aux principaux intéressés, à ceux et celles pour qui le quotidien est l’infamie carcérale, c’est à dire les détenus eux-mêmes !
    La parole ne nous est pas donnée. Jamais . C’est pourquoi nous avons décidé de la prendre, ici et maintenant.
    C’est particulièrement au nom des détenus « longues peines » que nous nous exprimons, nous, les laissés pour compte, ceux pour qui l’horizon n’est que désespoir et haine.
    Nous sommes là, face à vous, pour exiger que nous soient appliquées des mesures justes, équitables, qui nous permettent de croire que nous n’avons pas été condamnés à la mort lente, à des peines qui ne sont qu’un substitut à la peine de mort. »

  • Lettres de l’intérieur du CNE de Fresnes – Marche pour Ibo, tué par la police

    Lettres de l’intérieur du CNE de Fresnes – Marche pour Ibo, tué par la police

    Émission de L’Envolée du vendredi 1er octobre 2021
    • Lettre de Youssef depuis le centre national d’évaluation à Fresnes qui revient sur une émission précédente et la soit disante abolition de la peine de mort, retranscrite sur notre site.
    • Lettre de N. bientôt aussi transférée au CNE qui parle d’un nouveau mort aux Baumettes et de son parcours de longue peine pour entrevoir la sortie
    • Discussion avec Hadja et Thierno, soeur et frère d’Ibo, tué par la Police le 6 octobre 2019. Retour sur les faits, la lutte des proches et des soutiens pour obtenir la vérité et notamment des vidéos, leurs combats dans le réseau Entraide Vérité et Justice, et appel aux deux marches de la semaine prochaine en hommage à Ibo. Page du collectif Justice pour Ibo

    Rendez-vous le samedi 9 octobre 2021 à 13h au 31 avenue du 8 mai 1945 à Sarcelles (RER D) pour une marche en hommage à Ibrahima Bah, dit Ibo.

    • Tentatives de suicide et grève de la faim collective à la prison pour sans papier de Vincennes : témoignage paru sur abaslescra.noblogs.org
    • Notre tournée pour présenter notre dernier bouquin » La Peine de mort n’a jamais été abolie », ce week-end à Rennes et la semaine prochaine à Paris, toutes les dates et les lieux dans cet article
    • Saluts, big up et dédicaces

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
    Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (WhatsApp, Telegram, Signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !
    PS : Règlement intérieur type, article 19, annexe de l’article R57-6-18 du Code de Procédure Pénale « Les décisions administratives refusant à une personne prisonnière de commander une revue ou de la détenir peuvent faire l’objet d’un recours administratif. »


    Communiqué du collectif clandestin de la centrale d’Arles, octobre 2001

    « Comme toujours, la parole n’a pas été accordée aux principaux intéressés, à ceux et celles pour qui le quotidien est l’infamie carcérale, c’est à dire les détenus eux-mêmes !
    La parole ne nous est pas donnée. Jamais . C’est pourquoi nous avons décidé de la prendre, ici et maintenant.
    C’est particulièrement au nom des détenus « longues peines » que nous nous exprimons, nous, les laissés pour compte, ceux pour qui l’horizon n’est que désespoir et haine.
    Nous sommes là, face à vous, pour exiger que nous soient appliquées des mesures justes, équitables, qui nous permettent de croire que nous n’avons pas été condamnés à la mort lente, à des peines qui ne sont qu’un substitut à la peine de mort. »

  • Le livre « La peine de mort n’a jamais été abolie » est disponible !

    Le livre « La peine de mort n’a jamais été abolie » est disponible !

    L’État français aurait aboli la peine de mort le 9 octobre 1981. En réalité, la guillotine a été remplacée par des peines infinies qui tuent à petit feu. Des dizaines de personnes meurent chaque année derrière les murs. Violence des surveillants, manque de soin, désespoir…
    Depuis 40 ans, des prisonniers prennent la parole et dénoncent la mascarade de l’abolition : « Nous, prisonniers qui vivons dans le ventre de la bête carcérale, nous adressons cette supplique à ceux qui, réunis, fêterons l’anniversaire. Les prisons actuelles sont des mouroirs… »
    Joyeux anniversaire ?

    Nous sommes fier.e.s de vous annoncer que le nouveau livre de l’équipe de L’Envolée a paru chez Les éditions du bout de la ville. Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir pour le quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort. Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.
    Le livre est disponible dans toutes les bonnes librairies, et sur la boutique de la maison d’édition. Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches.

    Voici les différentes entrées de chapitres qui composent le livre, sinistre aperçu des modalités par lesquelles l’État continue de supprimer les indésirables :

  • Pass sanitaire – Evasions au Mesnil – Répression à Marseille

    Pass sanitaire – Evasions au Mesnil – Répression à Marseille

    Émission de L’Envolée du vendredi 3 septembre 2021
    • Lettre de J., prisonnière aux Baumettes, et lettre de Y., enfermé à la Maison d’Arrêt de Nîmes, sur les allers retours CRA-prison
    • Retour sur l’été et les mobilisations contre le Pass sanitaire, les conséquences pour les prisonnier.ères et leurs proches
    • Plusieurs évasions au centre de rétention du Mesnil Amelot cet été et répression des mouvements à l’intérieur
    • Situation à Marseille autre laboratoire de la répression : expérimentation de nouvelles amendes pour les guetteurs, etc.

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
    Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, jeudi à 17h30 à Toulouse sur Canal Sud 92.2,et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (WhatsApp, Telegram, Signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    PS : « Les décisions administratives refusant à une personne prisonnière de commander une revue ou de la détenir peuvent faire l’objet d’un recours administratif. » – Règlement intérieur type, article 19, annexe de l’article R57-6-18 du Code de Procédure Pénale

  • Le numéro 51, spécial abonné·e·s, est dehors !

    Le numéro 51, spécial abonné·e·s, est dehors !

    Un 12 pages destiné essentiellement à nos abonné.e.s, imprimé à peu d’exemplaires, qui sera donc très peu distribué à l’extérieur. Si toutefois vous voulez le lire (et il y a plein de choses intéressantes dedans), vous pouvez le télécharger là : Envolée 51 (SLIM)