Après avoir participé aux luttes armées révolutionnaires des années 1970 en Italie, Claudio Lavazza a organisé l’évasion de camarades emprisonnés et financé sa lutte en expropriant des banques. Arrêté en 1996 en Espagne après un braquage, il y a passé pas moins de vingt-cinq ans en prison, dont huit en module Fies (similaire au quartier d’isolement). Au terme de cette peine, il a été extradé en France en mai 2021 et emprisonné pour le braquage de la Banque de France de Saint-Nazaire en 1986. Au mépris de la limite légale du cumul des peines selon le droit européen, qui stipule que Claudio devrait être sorti en décembre 2021, l’État français mobilise tous les méandres du code pour le garder en prison.
Centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan
Le 9 septembre 2022
Salut L’Envolée,
Concernant l’appel, on n’a pas encore la date ; peut-être en octobre au tribunal de Pau. Je vais vous tenir informés de la décision.
[Je compte prendre la parole pendant l’audience,] vu le refus par le tribunal correctionnel de Mont-de-Marsan de ma requête de réduction des peines au maximum légal – à vingt, vingt-cinq ans – et de confusion des peines, et vu que dans le délibéré du 21 juin 2022 le tribunal a motivé le refus [en disant]« que je n’apporte pas d’éléments de personnalité permettant de faire droit à ma demande, eu égard notamment à la multiplicité des condamnations prononcées et à la gravité des faits pour lesquels j’ai été condamné à plusieurs reprises ».
Dans tous les cas, s’ils me donnent la parole, eh bien je répondrai qu’un tribunal respectueux du droit ne doit pas donner d’opinions personnelles à mon égard mais appliquer les articles de loi, en considération aussi du fait que j’ai déjà payé intégralement ma dette envers l’Espagne (vingt-cinq ans) sans obtenir aucun bénéfice pénitentiaire.
Aussi, je rappellerai au tribunal que l’analyse erronée de la confusion de peines à trente ans au lieu de vingt est une absurdité juridique à double titre :
– L’article 132-23-1 du Code pénal impose la « prise en compte des condamnations prononcées par la juridiction pénale d’un État membre de l’Union européenne ». C’est évidemment à la condition de ne pas les aggraver, tout autant dans leur quantum que dans leur exécution. On ne peut pas ajouter des années de prison à celles déjà décidées et appliquées par un tribunal d’un État membre de la communauté européenne.
– La France ne doit se prononcer que sur des faits commis sur son territoire. Mais à supposer même que la loi française fût applicable, la limite du cumul dans mon cas aurait été de vingt ans puisque, la peine encourue de trente ans n’ayant pas été retenue par les tribunaux d’Espagne, c’est nécessairement la peine de vingt ans qui est retenue comme seuil maximal en application du Code de procédure pénale français.
Mon avocat a même adressé à Madame la Substitute et à la Cour correctionnelle un arrêt de principe de la chambre criminelle de la Cour de cassation qui rappelle que, « en matière de limite du cumul, si la peine encourue pour l’infraction la plus grave est de trente ans, mais que cette peine de trente ans n’a pas été prononcée, la limite de cumul doit être fixée à vingt ans de réclusion ».
Dans les deux cas de figure, j’ai largement dépassé la limite de cumul telle que prévue par la loi espagnole et telle que prévue également par la loi française – à supposer qu’elle soit applicable pour des faits commis en Espagne.
Je souhaite faire circuler cette lettre, vous pouvez le faire à ma place ? Merci.
J’espère avoir de vos nouvelles bientôt, en attendant je vous souhaite la santé. Je vous embrasse.
Émission de L’Envolée du vendredi 16 septembre 2022.
Appel de Pierre, qui explique le combat d’Adeline pour récupérer les affaires de son compagnon Romain Leroy après la mort de ce dernier : l’administration pénitentiaire refuse de les lui rendre
Lettre de John Paul, incarcéré à Bédenac, qui nous répond en évoquant son combat depuis 2017 pour remarcher en prison, les conditions de détention difficiles, la censure de L’Envolée
Discussion sur les institutions « indépendantes » créées par l’État, de la Commission des droits humains créée en 1957 pendant la guerre d’Algérie jusqu’au CGLPL aujourd’hui. Quelle utilité pour l’État ? À quoi sert un contre-pouvoir sans pouvoir ?
Bonne nouvelle : 12 évasions au CRA de Metz dans la nuit du jeudi 15 septembre ! Une personne a été rattrapée et sûrement blessée par la police
Repas de soutien et projection organisée par l’Assemblée contre les CRA samedi 17 septembre, puis Assemblée publique contre les CRAce mercredi 21 septembre à 19h au CICP (21 ter rue Voltaire 75011 Paris)
L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
On manque de forces pour faire tourner l’émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : n’hésitez pas à nous contacter, que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l’enfermement et l’AP, pour nous filer un coup de main !
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L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. Le numéro 55 est dispo et déjà censuré par l’Administration pénitentiaire ! Raison de plus pour le faire tourner un maximum et l’envoyer par tous les moyens par dessus les murs !
Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.
Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.
Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.
Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !
Le 29 mai 2022, à l’appel du collectif Idir Espoir et Solidarité, des rassemblements auront lieu à Lyon, Nantes, Rennes et ailleurs contre les violences pénitentiaires, les mitards et les morts en détention (plus d’info sur cette mobilisation ici). L’infâme, prisonnier longue peine dont nous relayons régulièrement la parole dans les émissions et le journal, a écrit une lettre destinée à être lue et diffusée à cette occasion. Pour faire entendre dehors des personnes qui subissent encore et depuis des années les violences pénitentiaires et la violence de l’enfermement. Il y revient très en détail sur son parcours, son expérience carcérale et l’acharnement de l’administration pénitentiaire (AP) contre lui.
Le vendredi 29 avril 2022
Bonjour à tous et à toutes, je souhaite commencer ce courrier en vous remerciant toutes et tous de rendre le temps de cet écrit, le temps de m’écouter. j’attire votre attention sur le fait que ce que vous allez entendre là n’est pas le fruit d’une pensée débordante. Je vais vous parler d’une réalité qui est la mienne celle d’un détenu longue peine, rentré en prison en l’an 2000 et qui n’est à ce jour pas encore sorti de cet enfer que l’on nomme « prison » ou « établissement pénitentiaire » ! la taule quoi ! Et en 2000 j’avais que 17 ans 1/2 ! j’en ai 39 à ce jour !
Sur un sujet bien réel malheureusement que sont les violences carcérales et de l’utilité de lutter afin que ce que l’on nomme communément « le cachot » (le quartier disciplinaire pour les moins avisé(e)s d’entre vous) cesse d’exister !
Ce combat ne peut se faire sans vous ! Sachez le bien ! Moi, pour vous je ne suis qu’un inconnu ! Un anonyme parmi les anonymes qu’on enferme , brime, maltraite violemment, et parfois même que l’on tente de tuer ! Oui… tuer, mesdames messieurs ! Cette réalité pour certains certaines d’entre vous pourrait vous paraître invraisemblable. Je vous comprends vous les personnes qui pourraient croire cela ! Je ne vous en blâme nullement ! En aucun cas je me permettrais cela ! Car, votre réalité, au dehors en toute liberté, vous éloigne, pour beaucoup de cette réalité qui est la mienne. Mais peut être que parmi vous, vous qui aujourd’hui prenez le temps d’entendre ma voix, à moi, détenu anonyme parmi les anonymes il en est qui ont peut être un proche, un frère, une sœur un cousin, une cousine, un oncle, une tante, un père ou une mère, un ami ou une amie enfermée ! Et même dans ce cas là, bon nombre d’entre vous ne connaissent pas cette réalité, car très souvent, nous essayons d’être forts, et de taire tout cela pour ne pas vous inquiéter sur le sale sort qui nous est fait ! Et peut être même parmi vous il en ait qui ont perdu quelqu’un de cher, de proche, ou de moins proche ! Vous vous savez que cette réalité que je vais vous conter ici ne peut se voire opposer le moindre doute sur le caractère violent de ce qu’on subit, à raison de plus quand ça se passe au cachot !
Les assassinats, maquillés en suicide, les morts dites « suspectes » qui ne sont en vérité, que les fruits de certains de nos geôliers et de leurs comparses, à tout stade et grade de la hiérarchie pénitentiaire et/ou pénale ! Car ne nous voilons pas la face, dans le pays des droits de l’homme et du citoyen, en 2022 on crève sous les coups !
On est parfois même assassiné ! Et pour les plus chanceux d’entre nous, on est salement tabassé, très souvent au titre de cette putain de phrase fourre tout qui leur donne ce pouvoir de vie et de mort sur nous qui est : « le recours à la force strictement nécessaire » ! et quand je dis « les plus chanceux d’entre nous j’ai une pensée triste et émue qui va vers toutes les personnes qui ont perdu un proche en prison, mort, assassiné, comme la famille de Idir, ce jeune plein de vie, que je ne connais pas mais dont j’ai été ému par sa maman, en lisant le témoignage poignant qu’elle a fait concernant son fils dans l’envolée. Ou comme la famille de Sambaly, que j’ai peu connu ! Un vrai bonhomme ! Mais dont la pénitentiaire a tout fait et mis en œuvre pour lui faire perdre la tête ! Là aussi j’ai lu dans l’envolée ce qu’ils lui ont fait ! Moi le dur à cuire, j’ai chialé comme un gamin en voyant le calvaire qu’il a subi et qui a conduit à sa mort ! Mes pensées là aussi vont tout droit à sa famille ! Et mes pensées vont à toutes celles et ceux d’entre vous qui avez perdu quelqu’un en prison, ou qui ont quelqu’un actuellement incarcéré.e ! courage à vous tout.e.s !
Donc, quand mon amie m’a dit qu’un rassemblement allait avoir lieu, où les sujets débattus allaient être la violence carcérale et l’abolition, du moins la lutte pour l’abolition des quartiers disciplinaires, que si je le souhaitais je pouvais écrire à ce sujet afin d’apporter mon témoignage sur cette réalité qui est la mienne, c’est sans hésiter que j’ai répondu à l’appel ! Et si parfois mes mots pourraient vous sembler crus, ou même grossiers, je m’en excuse auprès des « âmes sensibles ». faire dans la « langue de bois » ou « être une langue de p… » désolé mais ça… je sais pas faire ! Ça fait ni partie de ma personnalité, ni partie de ma mentalité, ni même de ma façon d’être et de faire ! Je dis les choses telles quelles sont, telles que je les ressens ! Et sans filtre, ni mensonge !
Voici ma réalité qui est je le sais la réalité vécue aussi par des dizaines de milliers d’hommes, de femmes, de mineurs incarcéré.e.s en France ou ayant été incarcéré dans les geôles de notre si beau pays… donc comme je vous le disais j’ai été incarcéré sur cette peine à l’age de 17 ans 1/2 ! À l’époque mon rapport avec l’autorité et l’injustice qui se fait appeler justice était un rapport conflictuel permanent ! Bien qu’avec les années je me suis quelque peu assagi, je garde et j’ai toujours gardé mon esprit combatif ! Car je refuse et refuserai toujours d’être l’instrument d’un système fait pour broyer des êtres humains. J’ai toujours pris le parti des plus faibles lorsque quelqu’un de l’AP s’en prenait à quelqu’un de faible pour son amusement personnel ! Et refusant de céder comme beaucoup peuvent céder, à la délation, au mensonge ou à manger dans la même assiette que ceux qui depuis 22 ans maintenant me privent de liberté. Et en revendiquant mon droit à être traité comme un être humain, et non pas comme une merde, un animal, ou de la chaire à canon qui pourrait satisfaire aux besoins du tout sécuritaire en prison, je suis considéré comme un ingérable ! Ce qui m’a valu bien des violences ! Ces violences ne sont pas forcément physiques ! Elles sont aussi psychologiques, somatiques, etc… car la violence carcérale peut se traduire de différentes manières. Je vais vous en dire quelques unes, histoire que vous voyez par vous même et que vous preniez conscience des affres de la lâcheté et de la connerie humaine lorsque nous avons à faire à des gens malsains et à un système, dont la mécanique est bien huilée et dont la technique de broyage des êtres humains reste ancestralement prévisible, mais dont malheureusement nous ne pouvons lutter seuls contre cela ! Nous avons nous, détenu.e.s besoin de vous tout.e.s pour lutter contre tout cela ! Nous devons être unis, et non divisés, solidaires les uns avec les autres et non pas individualistes ! Et autant que se peut, les forts doivent aider les lus faibles afin que l’on ne meurt plus dans les cachots, sous les coups de nos geôliers, ou parce que par péché d’orgueil, frustration, racisme, haines des autres, ces agresseurs-assassins se disent « on va sen tuer un aujourd’hui, vous inquiétez pas les copains, on risque pas grand-chose ! »
Levez le poing et dire non c’est le pouvoir que vous avez pour sauver des vies ! Vous qui m’écoutez aujourd’hui ! Seuls nous n’avons aucun poids, aucune force ! Unis nous sommes invincibles ! C’est pareil pour eux, seul moi perso je les dérouille sec et je leur fait appeler dieu et leur maman de tous leurs vœux les plus chers ! Mais eux, en groupe c’est eux qui me font m’en remettre à dieu et prier pour ne pas succomber sous leur haine et leurs tentatives d’élimination ! C’est moi qui pense à mes proches, sans savoir si après ça je pourrais vivre pour les voire ! Au moins une dernière fois ! Voyez ceci :
En 2015, je me trouve en centrale, et bien qu’il n’y ait rien pour la réinsertion, c’est à la seule force de ma détermination que j’arrive à me trouver une structure pouvant m’accueillir pour un aménagement de peine. Je travaille, je paye mes parties civiles volontairement, gage de ma volonté véritable de faire les choses conformément à ce qu’attend les JAP de la part des détenus à ce sujet. Je participe à des formations, même si les organismes qui sont en charge de notre rémunération refusent dans un 1er temps de nous payer ! Je participe à la vie collective ! Je fais pas de vague ! Bon… j’ai quelques remontrances et quelques montées au cachot mais pour des broutilles ! Pas de quoi fouetter un chat ! Dans l’ensemble tout se profile très bien pour mon avenir ! j’étais un détenu modèle ! Ce qui n’avait jusque là pas été le cas ! Donc javais rien qu’on puisse me reprocher ! Et du jour au lendemain, je suis passé du mode pépère tranquille à subir l’enfer sur terre ! Sans raison ! Suite à cela, on me refuse mes perms qui valaient presque liberté, car c’était le premier pas vers ma sortie qui devait se faire quelques mois plus tard ! Refusant qu’une nouvelle fois l’AP mette un frein à ma sortie je menace ! Mais pas de violence. Mais des plaintes et recours légaux devant les tribunaux correctionnels et administratifs ! Car la réponse à leurs coups tordus ça doit passer par là si on veut vraiment, nous, détenus, leur faire plus de mal qu’avec des coups ! Car les coups certes ça soulage et ça démontre qu’on se laissera jamais marcher dessus mais ça doit être l’ultime réponse pour préserver sa vie et/ou son intégrité physique ! Parce qu’au final c’est nous détenus qui en payons mille fois plus qu’eux, de leur avoir mis la main dessus, même si c’était justifié! Car un détenu combatif et qui connaît ses droits, qui dépose plaintes et recours contre eux , quand eux ils se loupent sévère ça rend ce détenu à leur yeux, encore plus dangereux qu’un détenu potentiellement agressif ! Et très souvent, leur parade à cela est plutôt simple : créer un ou des incidents pour amener le détenu à déconner ! Ce qui arrive dans 85 % des cas ! Ce qui engendre très souvent, un passage au tribunal assez rapidement, du cachot, un transfert disciplinaire pour les effets immédiats. Ces effets immédiats s’accompagnent très souvent d’autres effets plus néfastes encore ! Tels l’éloignement familial, la cassure des liens familiaux ou encore noircir le dossier du détenu en cas de possible démarche faites et/ou envisagée par le détenu pour freiner et/ou rendre impossible toute réinsertion ou sortie rapide de prison ! dans les cas les plus extrêmes des agressions sévères de la part de ces agents là sur les détenus, qui vont parfois jusqu’à l’assassinat sous couvert comme je vous le disais, de l’utilisation de la force strictement nécessaire ! ce qui en cas de mort de détenu, les couvre devant toute enquête et/ou poursuites éventuelles contre eux pouvant être engagées par les amis, proches… de ce détenu ayant succombé de leurs mains et par leur mains !
» Le Message est clair : je vais mourir ! «
Moi en l’occurrence ils ont tenté 2 fois en 2015 de me tuer ! La 2ème fois, liée à ces menaces de plaintes contre eux, eux ils savaient que si mes plaintes sortaient ils étaient foutus, qu’ils allaient devoir rendre des comptes et peut être même pour certains perdre leur place ! Car le tribunal administratif, ça leur fait bien plus de mal qu’un tribunal correctionnel, car le principe est simple en gros je vous explique: un juge administratif va voire les choses ainsi : la loi ( ou les lois) sont prévues de telle ou telle manière, elles doivent donc lorsqu’elles sont appliquées, être appliquées conformément aux textes en vigueur ! Si ils appliquent pas ou mal et que ça porte atteinte aux droits du détenu, dans 99 % des cas l’état est condamné ! l’état c’est l’AP ! C’est quasi systématique devant un tribunal administratif. Devant un correctionnel, leurs tenues les protège de tout manquement ! Même quand ils assassinent ! Et ça ils le savent !
Et c’est pour ça que sans motif on m’a conduit au cachot. Je refusais cela ! Alors un surveillant ma mis un cou de poing ! Malheureusement pour lui et ses 5 collègues je ne suis pas du genre à tendre l’autre joue ! Et ce qui devait arriver arriva ! Le 1er que je frappe tombe au sol ! Je viens de lui mettre une patate dans la mâchoire ce qui a pour effet qu’il aille rejoindre Morphée ! Il a fait dodo direct ! Et là j’entends : « bah tu vois qu’on avait raison quand on te disait que t’allais finir au cachot ». La rage au corps comprenant alors le coup monté je me dis que je les punisse ou pas y’en a déjà un qui dort, je vais morfler sale ! Donc quitte à morfler autant morfler pour quelque chose ! Pour eux, ça s’est passé trop vite, en moins de 0 seconde, à 4 contre 1, croyant qu’ils auraient peut être le dessus, ils ont eu ce sursaut d’orgueil de se dire il a couché un des nôtres, on le plie direct ! On est 4 il est tout seul ! Sauf que je fais 1m92 je faisais à l’époque 135 kg de muscu ! Je crois bien qu ils s’en rappelleront toute leur vie de cette punition … en 40 secondes à peine tout comme le 1er que j’ai fait dormir bah eux aussi ils ont dormi ! Sauf que je me retrouve tout seul comme un con avec ces 5 zigotos qui font dodo ! Certains avec des os, des dents et des arcades pétées ! D’autres un peu plus gravement ! Car comme on dit y’a pas que les bonbons haribo qui font tomber les dents » enfin bref… et là c’est une vague de tenues bleues qui me tombe dessus ! Il sont plus de 20 ! peut être 30, 35 ou 40 je sais pas exactement ! Mais ce que je sais par contre c’est que du bâtiment jusqu’au cachot j’en prend plein la gueule ! Je me protège comme je peux mais menotté dans le dos je peux pas trop me protéger ! Arrivé au cachot ils me lâchent je tombe au sol et là les coups pleuvent de partout. Ils se relayent car ils veulent tous taper un peu. Puis y’en a un qui dit : « ce soir c’est effectif moins 1 », le message est clair j’vais mourir ! Je les insulte, je leur dis qu’ils ont pas de couille et que tout le monde se souviendra qu’un homme seul, les a tous fait chialer et avoir peur d’un homme seul au point où tellement ce ne sont pas des hommes, pour me tuer ils avaient ni la force ni les couilles pour le faire comme des hommes ! Vous voulez me tuer… faites le détachez moi et vous allez voir qui va tuer qui ! Dans ma tête je prie dieu je dis : allah je veux pas mourir, pas comme ça, pas de leurs mains, pas pendu comme un moins que rien, car un surveillant était entrain de déchirer le drap pour me faire une corde pour me pendre ! j’insiste ! Je leur dit moi je sais que je suis mort que vous allez me tuer, mais je meurs comme un homme, car je vois que c’est vous qui avez peur ! Vous êtes au moins 30, je suis tout seul !détachez moi et on se la donne homme contre homme, bandes de fils à personne ! Là ils se regardent entre eux y’en a un qui dit : on le détache ?
Ultime provocation…je leur dis tout compte fait tuez moi comme les lâches que vous êtes, en étant menotté ! Moi j’me bats pas avec des sans couilles des chie culotte ! Et là y’en a un qui me dit on va te détacher on va te montrer c’est quoi un homme et qui fait la loi ici !
Moi ma seule pensée faire un maximum de dégâts physiques, car si ils me tuent ils devront justifier de leurs blessures, y’ aura une enquête et mort là ils pourront pas échapper à la justice si je fais des gros dégâts !!! allez y, faites cette erreur bandes d’idiots que je pensais silencieusement ! On me retire une menotte puis la 2eme ! A ce moment là yen a un en face de moi qui veut dire un truc la 1ere syllabe qui sort de sa bouche boom c’est moi qui ouvre les hostilités ! Il tombe ko direct je rend des coups je saigne partout ! Ma bouche ce n’est plus 2 lèvres mais 4 ! la lèvre du haut est pétée en 2 pareil pour celle du bas ! J’ai des œufs de pigeon à un œil et au front… au bout de 20 minutes je prend plus de coups que je n’en donne ! Mais j’en ai laissé au moins 12 sur le carreau ! Mais n’étant pas robocop, je suis pas une machine au bout de 20 min de bagarre mes muscles sont tellement tétanisés car à bout de force je peux même plus lever le bras ne serait ce qu’à hauteur de torse ! Y’ en a un qui dit c’est bon on le termine ce fils de pute ! Et là je prends des coups pendant au moins 5 minutes, je me mets en fœtus au sol, mais rien n’y fait je ramasse salement. Y’ en a un qui me relève et qui me dit alors c’est quoi les hommes ? Je lui dis embrasse mon cul salope, vous venez de me prouver que le seul homme dans cette pièce t’es entrain de le tuer ! C’est moi l’homme ici ! Je sais que je vais mourir ! Donc je dis a Achadou-Ana-La-illaha-illa-Allah-Muhamadan-Rassulou-Allah.. Je suis musulman même si je suis un très mauvais pratiquant mais au moins je meurs comme un homme et en homme musulman ! Je pense à mon passé à mon présent à ce qu’aurait pu être mon futur ! Mes larmes coulent dans ma tête, je redemande à dieu sil te plaît… non pas comme ça ! Cet enfoiré qui a fait cette corde, a fait une corde tresse qu’il a ensuite mouillée ! Là pour moi je me dis tout ça renforce la solidité de la corde y’ a plus d’espoir je vais mourir ! On me refout les menottes dans le dos ! Et juste avant qu’on me pende y’ en a un qui stop…retire lui ,l’autre il dit mais pourquoi ? Alors il répond t’es con ou quoi ça se verra à l’autopsie qu’il était menotté derrière et avec des menottes c’est les assisses pour nous tous et l’autre il dit putain j’savais pas ! t’inquiète copain on n’en est pas à notre coup d’essai j’25 ai ans de boite on sait y faire ! Puis d’un coup mon corps décolle du sol ils s’y mettent à 5, arrivent à fermer la grille et y’en a un qui dit pour finir adieu salope ! Mes forces lâchent le voile noir puis plus rien ! Je ressens comme un choc sourd, puis plus rien, je suis mort j’ai pensé ! Je resterais comme ça pendant plus de 8h ! c’est à dire au sol gisant dans mon sang ! Je me réveille, le corde a cassé ! Je suis en vie mais bizarre je peux plus bouger je suis paralysé des pieds à la tête. En effet faute d’avoir pu me tuer, les coups, le manque d’oxygène, les blessures occasionnées à mon cerveau lors du piétinage au sol …je viens de faire un avc ! Alors que je suis sportif, que mon hygiène de vie est normale, et que je n’ai en 2015 que 32 ans ! pas un âge à faire un avc ! Je vois un surveillant qui s’approche de moi me met dans mon lit ! Il a capté que je peux ni bouger, ni crier ni parler ! Puis le calvaire recommence ! Il m’étrangle sévèrement je commence à voire le voile noir mais j’entends arrête il arrive ! Un autre agent lui a dit d’arrêter car il arrive « mais qui arrive ? Et là je vois le médecin il se tourne vers un des surveillants, le voit faire une grimace bizarre, le médecin pète un câble il lui dit espèce de con, tu vois pas qu’il fait un avc ! Appelle tout de suite ta direction et le centre 15 il lui faut des soins de suite !
Je sens de la chaleur dans ma gorge ! j’essaye de parler, le médecin me dit économisez vous, vous venez de faire un avc. Mais je lâche pas l’affaire ! Il comprend que je veux lui dire un truc mais il comprend pas quoi. Je réussi au bout de 20 minutes à dire au secours ils ont essayé de me tuer, me laissez pas seul avec eux ! Il me croit pas tout de suite ! Je dis mon corps regardez mon corps ! Et il voit pourtant mes lèvres ouvertes mes œufs de pigeon, etc… mais eux lui ont dit que j’ai essayé de me pendre cette nuit ! Puis que je me suis fait agresser en détention par des détenus, je pleure et je dis eux…menteurs, assassins » ! puis je tombe dans les pommes ! Je me réveillerai 3 jours plus tard dans cette même cellule, sans avoir eu de soins ! Et du jour au lendemain on me fait sortir du cachot alors que je viens presque de mourir, que je leur en ai mis 12 d’entre eux sur le carreau mais ils ont étouffé tout cela car il aurait fallu justifier tout ça ! Ces 3 jours de KO ( un coma je pense) ma redonné l’usage de mes membres mais j’étais affaibli ! A ce jour j’ai des séquelles que je garderai à vie ! Et aucun tribunal n’a voulu enquêter ! Ces apprentis meurtriers n’ont jamais eu à être inquiétés même de loin par la justice car la seule façon de les mettre dedans vu qu’ils ont tout étouffé aurait été d’enquêter au niveau des pompiers et des hôpitaux, car les 12 que j’ai mis sur le carreau, obligé qu’ils ont eu affaire aux pompiers et à être hospitalisés ! Et les pompiers consignent tout ! Appels d’urgence au téléphone, date et heure, ainsi que leur intervention, nom des blessés etc… mais personne n’a voulu enquêter ! Sachant cela je savais que ce n’ était qu’une question de jour, de semaine ou de mois avant qu’ils récidivent ! Alors j’ai parlé à 2 autres mecs à qui ils faisaient la misère et à nous 3 on a pris le contrôle de l’étage, de deux de leurs agents, c’était la prise d’otage à Réau du 30 avril 2016 ! c’était vital pour ma survie ! Résultat 45 jours de cachot, transfert disciplinaire et 5 ans de plus à faire ! Et isolé à titre ministériel qui a duré, duré, duré ! Je venais de faire déjà presque 7 ans d’isolement stricte ! De ce fait, hormis quelques rares mois fait en détention ordinaire, à ce jour je viens de faire depuis 2008 un peu plus de 12 ans 1/2 d’isolement quasi d’affilé sur les 14 ans qui me séparent de 2008 ! dans des conditions plus qu’extrêmes sachez le mais je suis encore là bel et bien debout !
Toutes ces années au QI n’ont été que violence par l’AP contre moi car je refuse d’être leur instrument de torture, leur punching ball, de me faire broyer injustement, en toute impunité !
Tout cela a brisé petit à petit mes liens familiaux, jusqu’à m’en priver totalement ! On m’a coupé aussi de toute interaction avec le monde extérieur ! Car mes liens familiaux brisés, tout comme mes liens amicaux, amoureux je me suis retrouvé seul ! Imaginez ce que cela doit être de ne pas avoir de visite, de courrier pendant plus de 15 ans ! Pas de courrier pendant plus de 15 ans ! pas d’argent pendant plus de 15 ans ! Vivant qu’avec l’indigence quand toutefois on voulait bien me la donner ! Comment ne pas perdre pied ? Comment croire et avoir confiance en la justice, comment ne pas devenir soi même un animal lorsqu’on est traité comme tel pendant tant d’années ? Comment ne pas sombrer dans les cachets ? Ou même dans la folie ? Comment continuer à croire en les êtres humains quand on voit ce dont ils sont capables de faire ? Comment croire et vouloir continuer à vivre …en se disant ça va aller…et comment ne pas devenir haineux, au point de se dire si je sors de prison j’vais devenir un assassin froid et sans cœur car je veux tous les tuer du premier au dernier, eux, leurs familles, leurs femmes, leurs enfants, leur vieux …comment ? dites moi, comment tout ceci peut être humainement supportable ? Mais surtout, la question suprême… comment faire pour ne pas devenir comme eux, et se reconstruire sainement quand on vit tout cela ? Car sils nous font pas à tous ce genre de chose, l’autre truc qu’ils nous font aussi c’est de nous anéantir chimiquement ! Bien que tout montre et démontre ( en ce qui me concerne) que moi je n’ai malgré tout cela aucune maladie psychiatrique combien de fois, sous de faux prétextes et motifs ils m’ont envoyé en HP ? Ils ont même été jusqu’à m’envoyer en UMD ( unité pour malade difficile que ni la prison ni l’hôpital psy ne peut prendre en charge) ! Alors que j’avais strictement rien à y faire ! On m’a injecté des produits pour soigner la psychopathie, la schizophrénie, ainsi que des maladies psychiatriques lourdes, avec des produits chimiques qui m’ont fait devenir toxicomane, qui m’ont fait devenir l’ombre de moi même ! A un point que même mes proches, à l’époque où j’en avais encore qui me soutenaient et me suivaient lorsque j’avais parloir je ne les reconnaissais même pas ! À un point où je me pissais dessus comme si c’était une chose normale ! Gardant mes habits pleins de merde et de pisse sur moi des jours entiers genre 3,4 jours d’affilée !
Je mangeais les mégots de cigarettes que je trouvais parterre !
Comment tout cela a t il pu se produire sans qu’ aucun d’eux n’aient eu à être inquiétés par la justice ! Comment ? Pourquoi ?… pourquoi la justice ne m’a pas protégé de ces gens là ?
Vous êtes toute.s potentiellement susceptibles un jour de vous retrouver en prison
Et sachez bien une chose même si vous n’êtes pas des criminels, ne commettez pas de délits et que bien des gens ne se sentent pas concernés par la prison, en vrai… vous êtes tout.e.s concerné.e.s ! imaginez quelqu’un rentre chez vous, tente de vous voler, de vous tuer ou d’agresser sexuellement vos enfants ou vous même, vous allez faire quoi logiquement ? Vous défendre ! On est bien d’accord là dessus ! Il suffit juste que vous tombiez sur un juge trop con pour accréditer cette thèse, car il a juste envie de se faire un nom, d’être médiatisé…car en manque de reconnaissance..ou frustré à vie et hop vous partez pour 15-20 piges ! Et vous êtes super susceptible soit, de devenir l’instrument de l’AP, soit de devenir leur cible ! Quoi qu’il en soit, ils vous plieront ! Reste à savoir de quelle façon, et à quelle sauce ! Ou encore vous qui êtes en couple, vous êtes dans le bus dans la rue ou autre, un connard met une main aux fesses à madame. Pour les plus « actifs » d’entre nous la réaction sera d’en venir aux mains ! Et tout peut basculer très vite un coup de poing le mec tombe au sol, se tape la tête sur le trottoir, vous le tuez sur le cou, sans même l’avoir voulu ! Résultat : coups et blessures ayant entraîné la mort, sans intention de la donner! Avec un bon avocat 6/8 ans! Avec un incompétent 15/20 ans!
Vous êtes toute.s potentiellement susceptibles un jour de vous retrouver en prison, personne n’est à l’abri, sauf si vous vous appelez Sarkozy ou ce genre de voyou au col blanc! Et c’est pas une fois derrière les barreaux qu’il faudra se dire mais en fait ce mec avait raison, des trucs comme ça ça existe vraiment je le vois, je le subis même! c’est maintenant qu’il faut ouvrir les yeux et agir! Je n’incite personne à la violence! Ou au soulèvement ! Bien que j’en serais tenté vu ce qu’ils nous ont fait subir! Mais la violence face à de tels abrutis ça n’a jamais été et ne sera jamais la solution! Les combattre pacifiquement, en étant solidaires, unis, sans préjugés ni peurs, sans non plus aucune considération d’âge, de sexe, de statut social, de religion, d’opinions politiques etc… je suis un être humain, et vous êtes des êtres humains, peu importe votre couleur de peau, votre religion votre orientation sexuelle ou autre… tout ça on n’en a rien à foutre ! Moi même si je suis un mauvais pratiquant je suis et resterais musulman! Je suis hétérosexuel convaincu et confirmé mais si je rencontre un homme par exemple noir, ou homo ou bourge … qu’est ce qui m’empercherait d’être ami avec cet homme là? d’être solidaire avec cet homme là? …absolument rien ! Hormis si c’est un raciste, un connard qui manque de respect, une merde, un violeur, un indic de la police ! Mais si il a bon cœur, qu’il est respectueux… rien ne m’empêche d’être solidaire avec cet homme là ! De partager mon repas avec cet homme la ! Car en tant qu’humain on est tous égaux les uns aux autres, même si ces différences sont là ! Ces différences sont que des atouts pour partager l’humanité en chacun de nous ! La peur de l’autre divise plus qu’elle ne rassemble ! y-a t il que dans les coupes du monde, comme en 98, que les gens qui peuplent ce si beau pays qui est le mien, sont capables d’être unis ? Tous ensemble comme un seul homme ! Ou lors de ces années sombres, où la France a été touchée par les attentats du genre Charlie hebdo où vous êtes capables de cette unité, de cette fraternité envers votre prochain ? Moi je sais que non ! Car si bien des gens ici, en ce jour ne me connaissent pas sachez que je ne vous connais pas non plus c’est un fait ! Mais bien que je ne vous connaisse pas, que vous soyez français, arabe, juif ,noir blanc, musulman,catho, bouddhiste, pédé, hétéro, de droite, de gauche, d’un niveau social élevé ou à la rue et sans le sou ! Peu importe qui vous êtes je vous respecte tous et toutes alors que je sais rien de vous ! Tout simplement car vous savez quoi moi je crois en l’être humain ! l’être humain est capable des pires atrocités, l’histoire nous l’a démontré avec le nazisme, et actuellement avec la guerre en Ukraine. Mais l’être humain est aussi capable du mieux ! De se surpasser au-delà de nos diversités individuelles ! Vous n’avez qu’à vous remémorer les événements de Charlie j’ai vu des noirs, hommes, femmes enlacés avec des arabes, des blancs, des riches pleurer dans les bras des pauvres, et bien plus encore. La France ce jour là n’était qu’une avec elle même. Et vous tous ici présent aujourd’hui vous n’êtes pas ici par hasard ! Vous ne continuez pas à m’écouter par hasard ! Vous savez très bien que vous êtes tous capable de vous mobiliser, de lutter et de faire entendre vos voix, haut fort et clair pour dire stop, ça suffit ! On ne veut plus de violences carcérales, on veut que nos proches, nos amis, nos parents ou que tout simplement les êtres humains emprisonnés, meurent au cachot, et soient battus, brisés !
Vos voix à l’unisson c’est ça qui nous aide et nous aidera à vaincre tout cela ! Vous ne me croyez pas ? Alors c’est simple je vous le prouve : qu’un seul parmi vous si il ose aille dans la rue et crie « stop a la violence carcérale stop aux détenus violentés et tués dans les prisons et les cachots de France ! » qu’il scande ça d’une voix forte et claire en pleine rue pendant allez disons une minute… puis sortez en plus grand nombre dans la rue tenez vous par la main et scandez ça de tous vos poumons pendant juste 30 secondes ! On verra alors qui aura le plus attiré l’attention… cette personne seule ou vous tous ? Moi j’ai déjà la réponse…
je pense avoir assez monopolisé la parole ! Donc je vous remercie tous du fond du cœur, d’avoir pris ces quelques minutes de votre temps pour m’écouter ! j’espère que tout cela aura au moins pour effet de vous faire réfléchir sur cette triste réalité qu’est la mienne mais aussi celle de dizaines, de milliers de personnes enfermées dans les prisons françaises et tous les endroits où on enferme punitivement les gens ! A toutes les personnes ici présentes concernées par l’incarcération d’un proche, d’une connaissance, d’un ami ou autre courage à vous ! n’oubliez pas que votre présence, que ce soit lors d’un parloir, d’une lettre, d’un coup de téléphone, d’un parloir sauvage… tout cela contribue à un point dont vous ne mesurez pas l’importance, de la survie entre 4 murs de la personne incarcérée que vous soutenez ! Courage à vous aussi dans tout ce que vous faites pour ce proche ! Car sachez aussi que nous, on a conscience qu’on est punis, en étant privé de liberté mais que vous en subissez aussi les effets ! Courage à vous !
Courage aussi aux familles de détenus morts sous les coups ou les assassinats de vos proches, de vos amis et/ou personnes que vous souteniez entre ces murs ! Mes mots ne vous ramèneront pas vos proches disparus, moi, même si je les connais pas ça me laissera jamais insensible ! Ce sont des martyrs et des héros partis trop tôt ! Honte à leur assassins ! Gloire et souvenir ainsi que devoir de mémoire pour vos disparus ! Courage à vous !
Merci aussi à tous mes ami.e.s et soutiens sans qui, si je ne les avais pas rencontrés à un moment critique et crucial de ma vie, sans eux, sans leur amitié et leur soutien je serais peut être mort à l’heure qu’il est !
Donc merci à sofi, léa, alex, arthur, sylvia, krysh, joel, nani, pilou, sandrine, elsa, serge le taulier, merci à l’envolée ainsi qu’à tous ceux et celles que j’oublie de mentionner qui dans la lumière ou dans l’ombre me soutiennent de prés comme de loin ! Merci de votre écoute, moi qui ne suis rien d’autre qu’un anonyme parmi d’autre, enfermé entre 4 murs !
Enfin étant toujours en perpétuelle recherche de soutien moral si il en est d’entre vous qui aurez envie de prendre contact avec moi afin d’entretenir une correspondance basée sur l’amitié et le respect je suis ouvert à toute personne qui voudrait me contacter, demandez l’adresse à l’orga !
Merci à tous prenez soin de vous et des vôtres ! Soyez solidaires et unis, et restez combatifs car c’est nous contre eux et non pas nous contre nous même !
Et au faite moi c’est l’infâme un anonyme parmi les anonymes !
Retour sur l’ambiance des élections et le premier tour : les prisonnier•e•s qui ont voté l’ont fait pour Mélenchon alors que les uniformes ont voté fasciste en majorité.
Le fameux « plan prison » (+15 000 places en 2027) est en route : construction de taules à Muret, Entraigues et le SAS (« structure d’accompagnement vers la sortie ») de Noisy le grand. Christine nous raconte comment s’organise la lutte contre la prison d’Entraigues.
Discussion sur le 2ème tour, où est en lice le bloc bourgeois à deux faces : une partie est clairement fasciste, une autre libérale-autoritaire. Quoiqu’il en soit c’est le même mouvement pour préserver les profits des plus riches… Et toujours enfermer les pauvres.
On manque de forces pour faire tourner l’émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : n’hésitez pas à nous contacter, que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l’enfermement et l’AP, pour nous filer un coup de main !
L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !
Pour nous joindre : 07.53.10.31.95(whatsApp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore àcontact@lenvolee.net et surinstagram, twitter, facebook & snapchat.
L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui a frappé le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Le numéro 54 est dispo !
Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.
Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.
Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.
Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !
Émission sur le covid et la gestion sécuritaire en taule
Longue lettre de l’Infâme incarcéré au Q.I. de Valence, qui revient en long sur le contexte du covid, par exemple en parloir et à propos des crédits de téléphone « offerts » par l’A.P. pour remplacer les parloirs
Lettre de Francis enfermé au Q.I. d’Arles, dans laquelle il explique comment les règles absurdes et sécuritaires prenant le covid pour prétexte commencent à être intériorisées par les gens qui les subissent
Lettre de Kémi, toujours enfermé à Saint-Maur
Agenda : rassemblement contre la construction d’une nouvelle prison à Entraigues-sur-la-Sorgue le dimanche 24 avril 2022 (voir l’appel ici).
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Longue lettre d’une prisonnière des Baumettes sur les mesures disciplinaires à l’intérieur liées au covid et le retour des permissions
Brèves des temps qui courent : Rédoine Faïd fait condamner un maton de Force Ouvrière pour « diffamation » / Parution d’une tribune de la contrôleuse des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot pour que les parlementaires et les juges aillent visiter les taules / Évasion à l’ancienne à la Talaudière
Le Covid en centre de rétention (CRA) : appel d’une personne enfermée à la prison pour sans-papiers de Oissel pour parler du CRA de Plaisir, en Île de France, déclaré « CRA Covid » par les autorités et où est envoyée une partie des personnes testées positives.
Appel de Marseille pour donner des nouvelles de Claudio Lavazza, dont on a parlé dans plusieurs émissions de janvier et qui est toujours en taule, en attente d’une décision judiciaire, plus de deux mois après sa date officielle de sortie. (Là, là et là)
Pour lui écrire : Claudio Lavazza, écrou 11818, CD 1 cellule 5, 1D – Centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan, Chemin de Pémégnan, BP 90629 40000 Mont-de-Marsan Pour visiter la page internet de présentation de son livre Ma peste de vie paru aux Éditions l’assoiffé, c’est par ici.
Des nouvelles de Youri Laroche, sur lequel l’AP et la direction de la centrale de Vendin s’acharnent pour lui faire payer sa prise de parole à l’époque du blocage de la prison par les matons.
Pour lui écrire, le soutenir et signifier à l’administration qu’il n’est pas seul : Youri Laroche, écrou 700 5 rue Léon Droux, 62880 Vendin le Viel
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Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.
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Cette lettre nous est arrivée très tard ; quand il nous écrit cette lettre, Francis est encore dans une cellule du quartier d’isolement de Saint Maur. Mais il a été transféré du jour au lendemain à la maison centrale d’Arles en début d’année. Depuis son arrivée, il y subit une « gestion équipée-menottée » : tous ses déplacements sont « encadrés » par des types cagoulés et armés, quand il est menotté dans le dos en prime.
Francis est friand de correspondances, et propose de correspondre avec qui le voudrait. Si vous voulez lui faire signe, contactez-nous !
Lettre ouverte de Francis Dorffer, du QI de Saint Maur, le 6 décembre 2021
Me voilà, chers lecteurs ou auditeurs !
Francis Dorffer, qui pendant 21 années s’est contenté d’écouter ou de lire ce que l’on publiait sur moi, le preneur d’otages ! Avez-vous seulement songé une seule fois à questionner pourquoi un détenu faisait, et enchaînait, six prises d’otage ? Pour un transfert ? Foutaises ! Ça, c’est la version BFMTV, ou C-News. Non, mesdames, messieurs. J’étais un gosse de seize ans incarcéré, et à 38 ans je suis toujours derrière les mêmes barreaux. Pourtant, je ne suis pas un tueur en série, et j’ai été condamné à 86 années de prison. Quand m’a t-on laissé ma chance ?
Dès la première prise d’otage, ils ont ameuté les médias. Résultat, j’ai servi d’exemple à la justice. Dix ans !… De réclusion criminelle pour avoir retenu une psy pendant deux heures en 2006 ! Je vivais un calvaire dans une cellule du quartier d’isolement d’une prison moyenâgeuse… Regardez-comparez ! Qui prend dix ans pour deux heures de retenue ? La psychologue, à l’époque, n’a même pas voulu porter plainte. Elle que j’avais retenue a senti et compris qu’il s’agissait pour moi de sonner l’alarme, crier au secours.
Quinze ans plus tard, je le dis, je n’ai aucune haine. Aucun otage n’a jamais été blessé ni maltraité. Pourtant, moi, j’ai passé treize ans à l’isolement. Ça fait deux ans et demie que je dois passer mes mains dans une trappe pour être menotté, comme un fou dangereux. Est-ce cela qui va me responsabiliser ?
J’ai eu un enfant. J’avais une compagne. On m’a retiré la vie ! J’entends par là : pour me stopper ! On m’a retiré le droit de les voir. On m’interdit d’aimer, à ma place, qu’auriez-vous fait ? Peut-être pire ? La haine vous aurait envahi et à cette heure vous pourriez tuer, ou vous tuer. je suis Pas moi. Je suis là, pour vous dire : avant de parler, juger…. Écoutez, réfléchissez : comment et pourquoi un homme comme moi est passé d’une petite peine de 5 ans, mineur, à moi, un prisonnier de 38 ans ? Je vous appelle à penser à ce qu’est la prison. À penser à comment vont ressortir des hommes qui, comme moi, ont passé des décennies enfermés vingt trois heures par jour. C’est ça, se réinsérer ? Se responsabiliser ?
Pourquoi de jeunes détenus ressortent lobotomisés et font des actes terroristes ? On tue sans sommation ! On les a conditionnés. Au lieu de rester accrochés à la vie, certains préfèrent l’oublier et se laisser emporter dans la haine et la rage ! À ce jour, ne serait-ce pas plus utile que je me responsabilise en travaillant, en étant à l’extérieur, en travaillant, pour aller aider ces jeunes qui sont sur le point de déraper. Peut-être que mes mots face à des ados un peu rebelles les amèneraient à réfléchir !
Après 21 années en prison, je vous le dit : la punition n’a pas de sens ! Ce n’est pas en restant enfermé 23 heures par jour que je vais mes responsabiliser et retenir quelque chose des erreurs que j’ai fait. Ça, le temps et la maturité me l’ont apporté. Alors s’il-vous-plaît, avant d’aller sur internet, puis commenter, parler… Une simple lettre pourrait vous éclairer. Je ne vous souhaite jamais de connaître la prison.
Ne pensez pas qu’en prison on est bien, ou bien qu’on est amenés à devenir meilleurs. Cela est un trompe l’œil.
Je suis enfermé. Condamné à rester figé. Et dans X temps, on me dira « vas-y, sort ! » Mais je suis l’exemple même que la détention ne rend pas meilleur, mais bien pire ! La prison m’a éduqué de mes seize ans à aujourd’hui. De simple petit voleur je suis devenu un criminel que je n’étais pas à mon entrée en prison. Donc sérieusement, avant même ne serait-ce que avant de ne prononcer le mot prison, sachez que ça peut transformer des hommes en ce qu’il y a de plus mauvais. Laissez les détenus s’exprimer! Échangez, questionnez, et là alors vous serez à même de pouvoir essayer de comprendre que l’enfermement à long terme, pour des gens qui veulent vivre / respirer / se réinsérer, cela est inutile et contre-productif ! Je vous invite à poser les questions. Mais s’il-vous-plaît, ne jugez pas sans poser de questions. Pensez à votre avenir, car je suis aussi acteur de celui-ci !
Et mon rôle est d’alerter et de prévenir vos enfants, vos amies ! Un acte, une action, ne résume pas un homme, et encore moins un enfant.
Merci de m’avoir écouté ou lu. Je reste à la disposition de quiconque qui a des questions. Je suis à moi seul une prison ! J’y ai grandi et passé deux décennies.
Prenez soin de vous mais aussi prenez soin de nous.
Saint Étienne, Paname, Nantes, Aubervilliers, Marseille, Villeurbanne, Lille, Rabastens, Bayonne… On continue de se balader pour présenter notre dernier livre, qui porte la voix de plus de 50 prisonnier·e·s qui rappellent que non, la peine de mort n’a jamais été abolie.
Mantes-la-Jolie Des prisons, pour quoi faire ? Mercredi 2 février à la librairie la Nouvelle réserve – à partir de 19h – 5, rue du maréchal Foch, Limay.
Il est presque rentré partout à l’intérieur, et chez tous les abonnés ! Abonnez-vous et/ou commandez-le via contact@lenvolee.net ! Retrouvez les lieux de dif’ en cliquant ici. Au sommaire :
« L’émotion est à son comble », lettre de Nadia – p.5
La peine de mort n’a jamais été abolie, des prisonniers troublent la fête d’anniversaire – p.7 * Lettres de 2021 de L’Infâme, Francis, Mounir, Daniel et Kémi
Matons violents en procès et familles en colère – p.15 * Homicide à la centrale de Saint-Martin-de-Ré * « On en a marre qu’ils salissent nos défunts » par Charlotte
A l’isolement – p.18 * « La nécessité d’une mise à jour », lettre de Libre Flot * « Le QI peut abattre même les plus durs d’entre nous », lettre de Mickaël
Des nouvelles de l’ami Papillon – p.25 Traque, enfermement, expulsions… Violence d’état contre les étranger·e·s – p. 26 * « La pénitentiaire disait… », lettre de J. * « A chaque avion qui décolle, on panique », entretien avec S. * Refus de test PCR, par La Sellette * Une expulsion en quatre-vingts tours du monde, par B. « On ne se met pas à la place de la personne retenue en Ehpad », entretien avec Christine R. – p.34 Lettre ouverte d’une Gilet jaune contre la répression, par Nia – p.36
Notes sur le procès des révoltes provoquées par la mort d’Adama Traoré en 2016 – p.38 Transphobie en prison – p. 42 * « Criminaliser les femmes qui se défendent » à propos du procès de Jennifer * « Je ne me sens plus en sécurité depuis l’agression que j’ai subi », lettre de A.
Covid ou pas covid, ce qui ne varie pas, c’est le mépris – p. 45
« J’ai écouté l’émission, j’ai été très ému », lettre de Y. – p. 46
Coin lecture – p. 47
Merci à Nia, Léo, Laurent, Svink et aux colleur·euse·s pour les illustrations du numéro !
Édito L’Envolée 54 – novembre 2021
S’il y a bien un « lien indissoluble entre la dictature et la peine de mort » – dixit Robert –, qu’en est-il du lien indissoluble entre l’État – sous quelque forme qu’il se présente – et la violence systémique de ses agents en armes ? Entre l’État et la torture blanche soigneusement invisibilisée dans ses prisons ? Toutes les prisons sont des couloirs de la mort ! Nous avons tenté de faire vivre cette vérité avec la sortie d’un livre, des discussions publiques, des affiches sur les murs…
Au même moment, le budget pénitentiaire 2022 était examiné à l’Assemblée nationale et, toujours sans surprise, «l’extension du parc immobilier pénitentiaire» concentre l’immense majorité de ces fonds publics. L’autre gros poste de dépense, c’est la sécurisation des prisons. À croire que les conclusions des États généraux de la justice ont déjà été tirées : c’est la poursuite du programme pénal amorcé à la fin des années 1970, avec toujours plus d’enfermement préventif, plus de délits mineurs poursuivis et des peines qui s’allongent. Ce budget s’inscrit tout simplement dans la continuité d’une politique de surenfermement de la population : 49 000 prisonniers en 2001, 70 000 en 2020, 80 000 à l’horizon 2027 – sans aucun lien avec une quelconque évolution de la démographie ou de la « délinquance ». Le lien, c’est du côté de l’appauvrissement du plus grand nombre qu’il faut le chercher, tandis qu’une frange non négligeable de la grande bourgeoisie en profite en assumant de plus en plus ouvertement l’option fasciste.
« Il faut s’opposer au passe sanitaire qui nous habitue un peu plus au contrôle de nos déplacements », tentent de crier des manifestant·e·s. C’est vrai… mais nous nous sommes bien habitués aux tentes d’exilés lacérées par des fonctionnaires de police ; nous nous sommes habitués à laisser crever des gens trente ans en prison ; nous nous sommes habitués à voir dissoudre des associations « islamistes », « gauchistes », « islamogauchistes »… Nous nous sommes habitués à ce qu’on bâtisse des murs pour éloigner les usagers de drogues ; nous nous sommes habitués à ce que les mots changent de sens et qu’« antifa » veuille dire fasciste dans la bouche des éditorialistes de garde ; à entendre un ministre des migrations proférer que les « murs des camps protègent les migrants »…
Nous nous sommes habitués ? Qui ça, « nous » ? La « majorité » ? Ça reste à voir ! Des collectifs s’organisent ici et là contre les constructions de prisons à venir, des prisonniers et des prisonnières continuent de se battre à l’intérieur ; des Gilets jaunes mutilés, des proches, tués au mitard ou dans la rue par la police s’organisent pour combattre la violence de l’État ! Et ça fait tout de même du monde !
L’Envolée se veut un porte-voix pour les prisonniers et prisonnières qui luttent contre le sort qui leur est fait. Le journal publie des lettres, des comptes rendus de procès, et des analyses sur la société et ses lois. Il prolonge le travail mené par des émissions de radio qui maintiennent un lien entre l’intérieur et l’extérieur des prisons, hors du contrôle de l’administration pénitentiaire (AP). Le journal est réalisé par des ex-prisonnier·e·s, des proches de prisonnier·e·s et d’autres qui savent que la prison plane au-dessus de nos têtes à tous. Il est primordial de faire exister la parole des prisonnier·e·s qui sont les mieux placés pour décrire leur quotidien, dénoncer leurs conditions de détention, les violences qu’ils et elles subissent et critiquer la prison. Une parole qui sort de la prison constitue un acte politique qui dérange l’ordre des choses, surtout quand cette parole est collective. Nous sommes convaincu·e·s que les mots inspirent et nourrissent la lutte contre la justice et l’enfermement. La prison est le ciment nécessaire à l’État pour permettre au capitalisme de se développer. Prisons et justice servent principalement à enfermer la misère. En jouant son rôle de repoussoir social, l’enfermement carcéral produit la peur nécessaire au maintien de cette société. Ainsi la prison sert aussi à enfermer dehors. Ce journal existe depuis 2001 malgré les censures de l’AP, malgré les poursuites pour diffamation, malgré nos faibles moyens. Nous ne comptons que sur l’argent des abonnements extérieurs et des événements de soutien pour le financer. N’hésitez pas à écrire, à vous abonner et à abonner vos proches : pour les prisonniers et les prisonnières l’abonnement est gratuit.
Les décisions administratives refusant à une personne prisonnière de commander une revue ou de la détenir peuvent faire l’objet d’un recours administratif. Règlement intérieur type, Article 19, annexe de l’article R57-6-18 du Code de Procédure Pénale
Envoyée à une mauvaise adresse, cette lettre de Daniel datée de juillet 2021 ne nous est parvenue qu’en octobre ; dommage, car ces réflexions et analyses limpides ont toute leur place aux côtés des lettres publiées dans le livre La peine de mort n’a jamais été abolie. Où commence la barbarie d’une peine ?, interroge Daniel. Il pose aussi la question de l’opportunité d’entamer une bataille juridique en déposant des requêtes à la commission de Strasbourg sur la notion de « peine inhumaine ».
Par ailleurs, cette lettre nous arrive de Ensisheim ; on en profite pour rappeler que l’émission est désormais écoutable dans cette centrale d’Alsace sur les ondes de Radio MNE à Mulhouse. Merci à l’équipe !
Maison centrale d’Ensisheim,
le 5 juillet 2021,
Bonjour aux Envoleurs (de L’Envolée),
Je devais vous écrire, il y a longtemps déjà, mais bon, mieux vaut tard que jamais, alors voici.
Un soir (sur je ne sais quelle station), il y a quelques mois, j’écoute (un bref instant) telle personne du monde libertaire (!) qui raconte qu’un jour il eut connaissance quel tel perpète était encore en taule après une quarantaine d’années où on l’y avait oublié. Il termina en précisant que si l’on avait donc aboli la peine de mort en France « pour mettre ça à la place (des quarante ans de cage), ce n’était pas la peine ».
Ailleurs et jadis, Badinter aurait déclaré que s’il avait su alors que la perpète deviendrait sans fin, il aurait fixé une limite à cette peine de barbare.
Il y a une quinzaine d’année (voire plus), j’ai tenté une requête à la Commission européenne des droits de l’homme (sic) à Strasbourg visant tel article de la convention (sic) selon lequel : « nul ne peut être condamné à un traitement ou une peine inhumaine ». Je posais ainsi la question gênante : est-ce que garder trente années et plus quelqu’un en taule est une « peine humaine » ? On ne pouvait que répondre : NON ! Aussi, ma requête a été rejetée (sous tel prétexte). Une amie de Suisse a tenté alors une même requête ; celle-ci a été évidemment rejetée aussi (sous tel ou tel prétexte).
Octobre prochain : quarantième anniversaire de l’abolition de la peine de mort en France (un siècle après le Portugal). On peut d’ores et déjà s’attendre à de forts méchants « débats » (truqués) où tel ou tel invité choisi réclamera le retour « immédiat » du coupage de tête ou de la taule à vie pour tous.
Ma question sera alors la suivante : est-ce que vous seriez partant en tant qu’association pour tenter une requête à ladite commission de Strasbourg sur la notion de « peine inhumaine » ? Si l’OIP, l’Arapej, le Genepi et autres pouvaient s’associer à la démarche.
Jadis, j’avais écrit à la Commission nationale consultative des droits de l’homme à Paris qui m’avait répondu que ce n’était pas à eux de s’occuper du sujet mais au contrôleur général des prisons… Mme Hazan, que j’avais alors contacté, m’avait fait savoir qu’elle avait parlé du sujet dans son rapport annuel, mais tout le monde sait l’impact en France de ce type de rapport… En début d’année 2021, j’ai écrit au même sujet à Badinter, à Dupond-Mor (deux fois), à sa porte-parole (Mme É. Masson) : aucune réponse de personne (sujet gênant ou courrier pas lu, ou…)
À noter aussi que, sur ce sujet, tout le monde ment. Les Dernières Nouvelles d’Alsace par exemple déclarent qu’on (les perpètes) sortiraient de taule après 19 années, tel magistrat (à la télé, radio et autre) affirme que l’on sort tous après 22 ou 25 années de taule. Quand je suis arrivé dans ce camp, les perpète sortaient en général après 16 à 19 années de taule. De nos jours, après 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36… années (la plupart avaient 15 ans de sureté) et « 36 repassages » au centre national d’évaluation (sic). On est encore en cage. Si ça, c’est pas des peines barbares, qu’est-ce que c’est ?
En France, à l’heure actuelle encore, il est interdit de se réinsérer. La preuve par les chiffres : près de 80 % des demandes de conditionnelle (moyennes, longues et trop longues peines) sont refusées. Cette situation n’est pas due par exemple à un « manque de moyen » (ou autre refrain) comme le croit et l’écrit l’analyse parue en mai dernier dans l’article du Monde diplomatique « Une justice au bord de l’implosion » (sic) mais cela est dû à l’idéologie à laquelle adhèrent les refuseurs. Le phénomène n’est pas nouveau, Badinter signale je ne sais plus où cette adhésion massive des magistrats à telle idéologie pour la période 39-45…
Bref, je vous remercie de votre attention, recevez mes salutations.