Étiquette : refus de soin

  • Distribution de cachetons à Fresnes – Lettre d’un prisonnier kanak – Demande de transfert à Arles – Darmanin ministre des prisons

    Distribution de cachetons à Fresnes – Lettre d’un prisonnier kanak – Demande de transfert à Arles – Darmanin ministre des prisons

    Émission de l’Envolée du vendredi 3 janvier 2025

    Une lettre d’Aurélie qui nous écrit de Fresnes et qui dénonce ici le traitement médical inadapté. Certains médicaments n’arrivent jamais et d’autres sont distribués par dizaines avec la complicité du médical. Après l’administration pénitentiaire a beau jeu de dire que les prisonniers font des stocks pour se dédouaner en cas d’overdose.

    Lettre d’un prisonnier kanak incarcéré dans le cadre de la répression du mouvement social en Kanaky qui parle du déracinement provoqué par l’incarcération en métropole. On avait publié dans le dernier numéro du journal deux lettres de prisonniers kanaks qui racontaient notamment leur déportation dans différentes prisons en métropole.

    Ce vendredi 3 janvier, un prisonnier a retenu pendant quelques heures des membres du personnel médical et un maton pour exiger un transfert qu’il réclamait sans aucune réponse. Rappelons que pour nous ce que l’AP appelle une prise d’otage est bien une prise de parole quand on dénie tout moyen d’expression aux personnes incarcérées. Et c’est bien souvent pour une demande de transfert que les prisonniers sont contraints à de tels actes qui les condamnent au final à de nouvelles peines.

    On parle de la nomination de l’ancien premier flic de France, Darmanin, comme ministre des tribunaux et des prisons. Et il a déjà annoncé la poursuite de la lutte contre les « narcocriminels » en prison et de la construction de nouvelles taules pour enfermer toujours plus. Il a aussi évoqué des prisons plus petites, à « taille humaine », LOL.

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  • Deux lettres de la centrale de Moulins – Val-de-Reuil : des proches exigent un transfert – Des bidonvilles rasés à Mayotte – Pas de soins psy au CRA

    Deux lettres de la centrale de Moulins – Val-de-Reuil : des proches exigent un transfert – Des bidonvilles rasés à Mayotte – Pas de soins psy au CRA

    Émission de l’Envolée du vendredi 20 décembre 2024

    Une lettre de d’un prisonnier enfermé à la centrale de Moulins-Yzeure qui dénonce la répression arbitraire des matons qui décident de limiter les doublettes ou les cantines, et se lâchent avec des insultes racistes.

    Une autre lettre de la centrale de Moulins qui raconte des petites solidarités, mais aussi l’isolement des longues peines et le rôle des centrales :  » te faire faire ta peine jusqu’à la fin, pour te pousser à bout ».

    A la prison de Val-de-Reuil ces dernières semaines, les proches d’un prisonnier longue peine sont venus plusieurs fois sur le parking devant la taule pour exiger un transfert qu’il réclame depuis deux ans. On leur a d’abord envoyé les flics, mais elles n’ont pas lâché et elles ont finalement obtenu le transfert… Au grand désespoir des syndicats de matons qui se sont étalés en tracts rageux et racistes. Ils en ont profité pour se plaindre d’une direction qui cèderait à toutes les demandes des prisonniers et refuserait aux surveillants toutes leurs revendications. MDR.

    A Mayotte cette semaine, le cyclone Chido a ravagé en particulier les bidonvilles où habitent près de 100 000 personnes. Mais plusieurs jours après, les secours n’y sont toujours pas allés. On voit bien en période de catastrophe naturelle que toutes les vies ne valent pas la même chose pour l’État français. On rappelle que c’est bien ses politiques racistes qui précarisent les personnes sans papiers et les maintiennent dans des conditions indignes d’habitat et qu’il est donc directement responsable des nombreuses victimes.

    On passe l’enregistrement d’une discussion avec des membres du collectif à bas les CRA (on peut retrouver leur blog ici). C’est la suite de cette émission où on discutait de santé dans les centres de rétention et des décès survenus ces derniers mois suite à des refus de soin. On parle en particulier de l’impossibilité de recevoir des soins psy approprié alors même que l’enfermement provoque des souffrances mentales. Dans le même temps, le médical distribue des cachetons pour calmer les détentions et beaucoup de personnes deviennent addict au CRA. Et lorsque des prisonniers sont transférés à l’hôpital psy, les conditions d’enfermement sont encore pire et la prise en charge toujours inexistante.

    On rappelle l’émission radio spéciale Noël organisée par Zonz’onde le 24 décembre de 20h à minuit, rediffusée sur plusieurs radios associatives, pour laisser des messages et des dédicaces à des personnes enfermées ou permettre à celles-ci de passer un mot.

  • Problèmes de cantine à Caen – Fleury : « Y a aucun respect de la vie humaine » – Refus de soins au CRA

    Problèmes de cantine à Caen – Fleury : « Y a aucun respect de la vie humaine » – Refus de soins au CRA

    Émission de l’Envolée du vendredi 22 novembre 2024

    • Une lettre de Blanche, enfermée à Caen, qui raconte les misères quotidiennes que lui impose l’administration pénitentiaire (AP), en particulier sur les cantines.
    • On lit un appel d’un prisonnier de Fleury-Mérogis dont on a déjà relayé des messages dans cette émission et celle-ci. Il dénonce cette fois les conditions de détention et les coupures d’eau au mitard. On passe également d’autres messages où on entend le refus des matons d’intervenir en cas d’urgence.
    • On revient avec des membres du collectif d’A bas les CRA sur le décès d’une personne enfermée au centre de rétention (CRA) du Mesnil Amelot en octobre 2024 (on en parlait dans cette émission). On écoute le témoignage audio de prisonniers du CRA qui reviennent sur les tentatives de suicide que les personnes enfermées doivent prendre en charge et l’inaction des flics quand elles appellent au secours. On discute des conséquences des refus de soin dans les prisons pour sans papier, la manière dont les soignants ferment les yeux quand les bleus violentent les prisonniers et participent a l’absence de soins. Et aussi du rôle des certificats médicaux dans les procédures judiciaires en CRA. On peut retrouver des infos sur les luttes dans les centres de rétention et des témoignages de personnes enfermées sur le site du collectif A bas les CRA.

    Agenda :
    Repas de soutien repas face à la criminalisation de la lutte contre les CRA (en soutien à une personne inculpée) le 1er décembre 13h à la cantine des pyrénées, au 77 rue de la mare 75020.

    Soirée de soutien à l’Envolée le 15 décembre au CICP, au 21 rue voltaire à partir de 17h.

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  • Un prisonnier décédé au CRA du Mesnil-Amelot : grève de la faim et blocage de promenade – Angelo Garand tué par le GIGN il y a 7 ans

    Un prisonnier décédé au CRA du Mesnil-Amelot : grève de la faim et blocage de promenade – Angelo Garand tué par le GIGN il y a 7 ans

    Émission de l’Envolée du vendredi 18 octobre 2024

    Dans la nuit de jeudi à vendredi, un prisonnier du CRA 3 du centre de rétention du Mesnil Amelot est décédé. Des prisonniers racontent qu’il était malade et n’a pas été pris en charge et qu’il est mort de manque de soin et de l’inaction des flics qui ne sont pas intervenus malgré les appels répétés de ses codétenus.

    Des prisonniers du Mesnil Amelot nous appellent pour dénoncer les conditions d’enfermement, les tentatives de suicide, et réclamer entre autre que les portes restent ouvertes. Une grève de la faim a été collectivement suivie au déjeuner suite au décès survenu cette nuit. Quelques heures après l’émission, des dizaines de prisonniers ont refusé de réintégrer leur bâtiment et ont été durement réprimés par des keufs venus en renforts.

    On reçoit pour cette émission des membres du collectif A bas les CRA qui luttent contre les frontières et leurs prisons et soutient les personnes enfermées dans les CRA. On peut retrouver beaucoup de paroles de prisonniers et de prisonnières et de récits de lutte et de répression sur leur blog.

    On repasse ensuite l’enregistrement d’un bout d’une discussion avec Aurélie Garand, frère d’Angelo Garand, tué le 30 mars 2017 par le GIGN chez lui alors qu’il n’était pas revenu d’une permission. Cet échange avec des membres de l’Envolée avait lieu quelques mois seulement après son décès. Aurélie a depuis publié un bouquin, Depuis qu’ils nous ont fait ça, sorti aux éditions du bout de la ville et dans lequel elle revient sur son combat pour dire depuis la mort de son frère, mais aussi sur l’histoire de la répression policière des gens du voyage.

    L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

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  • Craquage aux Baumettes – Refus de soins à Poitiers-Vivonne – La censure de l’Envolée par l’AP au tribunal – la BAC à la barre

    Craquage aux Baumettes – Refus de soins à Poitiers-Vivonne – La censure de l’Envolée par l’AP au tribunal – la BAC à la barre

    Émission de l’Envolée du vendredi 4 octobre 2024

    • Une lettre de Bambina du centre de détention pour femmes des Baumettes à Marseille où elle est arrivée après 8 transferts. Elle revient sur le stress quotidien et les refus de soin (alors qu’elle est diabétique), qui poussent à bout et détruisent la santé. Et quand elle a récemment craqué, deux fois sauvées par des codétenues, l’AP n’a réagi qu’en la réprimant encore davantage en la renvoyant en régime fermé.
    • Des nouvelles d’Aurélie dont on lit une lettre à l’antenne. Elle annonce son départ pour le CNE en fin d’année et revient sur l’arbitraire des matons à Poitiers-Vivonne et raconte quand le médecin lui annonce un RDV en urgence pour … dans un mois (on peut retrouver plusieurs de ses lettres dans nos dernières émissions et les derniers numéros du journal). Elle dit aussi qu’un prisonnier s’est encore suicidé au quartier homme.
    • On parle de l’audience à venir au tribunal administratif de Paris le vendredi 11 octobre prochain dans le cadre des plaintes et des censures de l’administration pénitentiaire contre l’Envolée. On en profite pour revenir sur les raisons des censures de notre journal ces dernières années et la censure que subissent les prisonniers et les prisonnières au quotidien (on avait consacré un numéro du journal aux censures de l’AP qu’on peut relire ici).
    • Retour sur le procès de deux flics de la BAC du 93 qui avaient tiré sur Nordine et Meryl, qui a perdu le bébé qu’elle portait. Juste après, Nordine était condamné à deux ans ferme pour refus d’obtempérer, la peine maximum. Pour les deux keufs, le procureur a requis un an avec bracelet.

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  • Lettres de l’intérieur – Victoire raconte la MAF de Nice – Répression de la solidarité avec la Palestine – Rassemblement après une mort suspecte à Fleury

    Lettres de l’intérieur – Victoire raconte la MAF de Nice – Répression de la solidarité avec la Palestine – Rassemblement après une mort suspecte à Fleury

    Émission de l’Envolée du vendredi 23 février 2024

    • Des nouvelles d’une prisonnière qui nous écrit depuis quelques mois du centre national d’évaluation (CNE) où elle attend toujours d’être transférée moins loin de ses proches.
    • Une lettre de Francis Dorffer qui poursuit la discussion sur les mesures d’ordre et de sécurité (MOS) qui permettent aux directions des prisons de justifier aussi bien des transferts, des retenues de courrier, que des placements au quartier d’isolement (QI).
    • Appel de Victoire qui revient sur son incarcération à la maison d’arrêt pour femmes (MAF) de Nice. Elle raconte le très difficile accès aux soins et les séquelles physiques de la prison, les violences psychologiques des matonnes et l’humiliation des fouilles à nu, mais aussi les moments de solidarité entre prisonnières.
    • Le n° 58 de notre journal vient de sortir ! N’hésitez pas à vous abonner, il est gratuit pour toutes les personnes enfermées.
    • On revient sur les condamnations qui ont commencé à tomber pour des personnes impliquées dans les mouvements de solidarité avec la Palestine et la criminalisation du mouvement dans son ensemble, pendant qu’un génocide continue à Gaza.
    • Ansoumana Chabot est mort le 25 février à Fleury dans des circonstances plus que suspectes. Encore une fois l’administration pénitentiaire s’est empressée d’en conclure au suicide. Mais les proches et des soutiens se sont rassemblés dès les jours suivants devant la plus grande prison de France pour demander des comptes avec notamment la famille d’Alassane Sangaré, qui y a aussi perdu la vie.

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  • Lettre de Kemi – Le médecin, le juge et les keufs détruisent la santé en CRA – répression coloniale à Mayotte

    Lettre de Kemi – Le médecin, le juge et les keufs détruisent la santé en CRA – répression coloniale à Mayotte

    Émission de l’Envolée du vendredi 21 avril 2023

    • Lettre de Kémi depuis le quartier d’isolement de la Maison centrale d’Arles qui parle notamment du bouquin « Un peu de bon sens que diable ! », récemment réédité par les éditions Niet! et gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Il arrive enfin à capter la radio et l’émission anticarcérale marseillaise radio Galère et nous commente la dernière émission.

    • Discussion avec des membres de l’assemblée contre les centres de rétention d’Ile de France (dont on peut retrouver les textes, des paroles de prisonniers en CRA et des infos pratiques pour les soutenir sur le blog abaslescra.noblogs.org). Cette discussion fait notamment suite à un article écrit par Abaslescra dans le numéro 56 du journal l’Envolée sur le rôle du médecin dans les CRA et plus largement sur les façons dont ces prisons détruisent la santé (le numéro peut être téléchargé ici). On revient sur plusieurs histoires dans lesquelles l’assemblée s’est engagée et où des personnes enfermées ont subi des refus de soin et les efforts conjoints du médecin, du juge et des keufs pour les maintenir enfermés et les expulser en dépit de leur état de santé.

    • Retour sur l’opération répressive coloniale à Mayotte lancée par le gouvernement avec le but affiché de détruire des quartiers entiers considérés comme illégaux et d’expulser 20 000 personnes.

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  • Lettre des Baumettes sur l’UCSA – Lettre de St Mihiel sur la carotte et la censure de l’AP – Djamel, 21 ans de peines interne et 14 ans de mitard pour refuser de se soumettre

    Lettre des Baumettes sur l’UCSA – Lettre de St Mihiel sur la carotte et la censure de l’AP – Djamel, 21 ans de peines interne et 14 ans de mitard pour refuser de se soumettre

    Émission de l’Envolée du vendredi 17 mars 2023
    • Une lettre des Baumettes, datée de février dernier. Ça discute de refus de soins en détention, de l’UCSA (le médical en détention) et des brimades quotidiennes de la matonnerie, « ils pensent, parce qu’ils portent du bleu, qu’ils ont tous les droits », et de la violence des ELAC (les équipes de surveillants cagoulés présents dans les taules).

    • Lettre du centre de détention de saint Mihiel, datée de février. Lettre d’un prisonnier longue peine, écrite depuis le mitard qui revient sur des conditions de détention particulièrement dures : pas de travail, enfermement en cellule prolongé, réveils nocturnes, etc. Il parle aussi de la censure du journal l’Envolée. On relaie régulièrement les lettres de Lucas mais nos réponses sont censurées par l’administration pénitentiaire.

    • Coup de fil de proches de Djamel, prisonnier longue peine actuellement incarcéré à Saint Maur, pour parler de l’acharnement de l’AP et de l’empilement des peines internes quand on se rebelle en prison. Retour sur ses 23 ans de détention et les tortures qu’il y subit depuis son incarcération à 18 ans. Alors qu’il est rentré pour 2 ans et demi, il n’est jamais ressorti une seule fois depuis. On en profite pour lire deux lettres qu’il a écrite pour parler de sa situation, du refus de soin qui met sa santé en danger, et de la répression qu’il subit pour demander simplement son transfert au plus près de ses proches. Cela fait plus de 14 ans qu’il est maintenu au mitard, au quartier disciplinaire !

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  • Lettre de Caen : « le carcéral piétine le médical » – La Courte-échelle : nouvelle émission anticarcérale à Marseille – Le CRS éborgneur acquitté

    Lettre de Caen : « le carcéral piétine le médical » – La Courte-échelle : nouvelle émission anticarcérale à Marseille – Le CRS éborgneur acquitté

    Émission de l’Envolée du vendredi 16 décembre 2022
    • Une lettre de deux prisonniers de Caen pour parler accès aux soins en taule : « Quand le carcéral piétine le médical ».

    • Appel de Joël pour présenter une nouvelle émission anticarcérale à Marseille : La Courte-échelle. Retour sur les raisons de lancer des radios locales contre la taule et les façons dont se créent des liens avec les prisonnier.ères et les proches. On peut retrouver les podcasts de l’émission sur le site de radio Galère ici.

    • On discute des colis de Noël toujours soumis à l’arbitraire de l’administration pénitentiaire et de ses agents.

    • Retour sur le procès du CRS qui a éborgné Laurent pendant une manif en 2016 avec une grenade. On peut quand même se réjouir de la mobilisation en soutien à Laurent pendant le procès. Sans surprise, le flic a été acquitté et on a vu resurgir pendant l’audience le fameux « effet tunnel » qui justifie de plus en plus les violences de ceux qui portent l’uniforme. Laurent était venu nous raconter son histoire dans l’émission d’il y a deux semaine, c’est ici.

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    On manque de forces pour faire tourner l'émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l'enfermement et l'AP n'hésitez pas à nous contacter et à passer le mot !

    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Le numéro 55 est dispo et déjà censuré par l’Administration pénitentiaire ! Raison de plus pour le faire tourner !

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami·e·s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné·e·s !

  • Mourir à petit feu : trois lettres de prisonnier·e·s longues peines

    Mourir à petit feu : trois lettres de prisonnier·e·s longues peines

    Trois prisonnier·e·s condamné·e·s à de longues peines disent le temps qui détruit leur vie et celle des autres prisonnier·e·s, ces peines interminables qui dissipent tout idée de « réinsertion », mais surtout, qui tuent à petit feu, anéantissent les facultés physiques et intellectuelles. Cesario en arrive même à interpeller les institutions de l’État pour revendiquer le droit à mourir – comme les dix prisonniers de la centrale de Clairvaux qui écrivaient le 16 janvier 2006 :

    "À ceux de l'extérieur osant affirmer que la peine de mort est abolie. Silence ! On achève bien les chevaux ! Nous, les emmurés vivants à perpétuité du centre pénitentiaire le plus sécuritaire de France (dont aucun de nous ne vaut un Papon), nous en appelons au rétablissement effectif de la peine de mort pour nous."

    La guillotine certes n’existe plus ; mais la peine de prison à vie, c’est-à-dire de prison jusqu’à la mort, l’a remplacée à coups « de mois qui paraissent être un an » comme l’écrit Céline ci-dessous, avec un tranchant tout aussi morbide. Ces courriers font hélas écho aux dits et écrits de prisonnier·e·s rassemblés dans le livre La peine de mort n’a jamais été abolie.


    « La vie continue, mais nous, on stagne au jour de notre incarcération »

    Lettre de Céline

    Publiée dans le numéro 55 de L’Envolée, et lue à l’antenne le 4 février 2022.

    Centre de détention de Rennes,

    Le 19 mars 2022

    Salut l’équipe,

    J’ai encore dix longues années à tenir dans ces lieux. J’en ai effectué que deux et demi sur les seize ans de départ. Je ne serai aménageable qu’en 2026. Le temps est long. Dans ces lieux, un mois paraît être un an, alors je mets à profit ce temps pour comprendre ce qui m’a conduit ici et pour « préparer » tant bien que mal ma sortie.

    Cela fait un an que je suis à Rennes (avant j’étais à la maison d’arrêt pour femmes de Limoges), le plus grand centre de détention pour femmes de France et apparemment d’Europe. Laissez-moi rire. L’administration pénitentiaire est pire que ce que j’ai connu en maison d’arrêt. Voilà deux semaines que j’attends pour enregistrer un numéro de téléphone, cinq mois d’attente et certainement plus pour un droit de visite. Des demandes sans réponses. On m’avait dit, avant mon transfert : « les numéros de téléphone suivent ». Et bien ici, non. Alors qu’à Fresnes, à Jullouville, à Poitiers, et j’en passe, ça suit. Quand je parle aux filles qui ont connu d’autres maisons d’arrêt, d’autres centres de détention, dès lors qu’on est condamné, on n’a plus besoin de fournir de factures pour enregistrer les numéros. Mais ici il le faut. C’est incompréhensible.

    En ce qui concerne le taf, il n’y a pas de travail pour toutes. Il y a une vingtaine de places au façonnage où l’on fait du travail à la pièce, coller des blocs sur des pochettes, plier des documents pour faire des pochettes à rabats ou des dossiers, faire des disques stationnement, enrouler des affiches pour des magasins, mettre des documents sous film. Il y a environ quarante places à la confection : draps, serviettes pour les prisons, uniformes pour les matons, matelas, et quelques commandes pour des entreprises privées. Ensuite, il y a les auxi pour le repas, le ménage, la désinfection. Ensuite, il y a la cuisine et deux ou trois filles pour les cantines. Il y a deux ou trois formations rémunérées. Pour les autres, ce sera soit l’indigence, soit des personnes à l’extérieur s’il nous en reste, quand elles peuvent et qu’elles nous font des virements.

    Comment s’intégrer dans notre famille quand on est au téléphone ?

    Il faut un projet pour la sortie, mais comment mettre un projet en route quand on n’a pas les formations nécessaires ? Comment se renseigner quand on n’a pas accès aux informations ? Quand je vois des filles qui sont là depuis dix, quinze, vingt ans, comment les réinsérer dans un monde qui a totalement changé ? Ces filles qui n’ont pas connu internet et les téléphones portables, comment vont elles être autonomes et se servir de ces technologies qui sont tellement importantes aujourd’hui et pour lesquelles elles ne connaissent rien ? Ça me fait peur pour elles, mais aussi pour moi : dans dix ans, tout aura changé. C’est la vie ! Comment s’intégrer dans notre famille quand on est au téléphone ?

    Dehors la vie continue, mais nous on stagne au jour de notre incarcération. Oui, la sortie me fait plus peur que de rester ici, mais pourtant j’ai un désir beaucoup plus grand d’être libre. C’est paradoxal et difficile à vivre.

    En ce qui concerne le CGLPL (Contrôleur général des lieux de privation de liberté), on se tourne vers eux mais si on sait que ça sert à rien, mais surtout parce qu’on ne sait pas vers qui se tourner pour revendiquer ce qui nous semble injuste, ignoble. Alors on écrit au CGLPL ou à l’OIP (Observatoire international des prisons). Si les gens savaient vraiment ce que l’on vit, ce que l’on paie, et le prix, ce que l’on touche… Même ça, est ce que ça aurait un impact ?

    Céline


    « Des vieux que l’on a laissés crever »

    Lettre lue à l’antenne le 10 juin 2022.

    Centre de détention de Bédenac,

    Mai 2022

    Bonjour,

    Je suis dans la prison où il y a eu pas mal de problèmes, avec des vieux que l’on a laissé crever. J’ai vu ce qu’il y a de pire. Et aujourd’hui encore, exemples :

    • un codétenu cardiaque, avec les poumons foutus, et un demi-cœur qui fonctionne, qui n’a aucun suivi depuis un an qu’il est ici
    • un autre, polytraumatisé, avec le cerveau d’un enfant enfermé sans suivi

    Et le pire, c’est que le SPIP (Service pénitentiaire d’insertion et de probation) ne sert à rien, le médical c’est du n’importe quoi depuis que le médecin que l’on avait est parti. Pour savoir ce qu’il s’est passé, vous n’avez qu’à regarder sur le net : Bédenac, CGLPL, « maltraitrance sur les personnes âgées ». Je fais partie de principaux donneurs d’alerte au CGLPL, avec aussi l’ancien médecin du site. J’appelais tous les jours le CGLPL, et avec des courriers de suivi. Du coup, après cette visite de contrôle, du CGLPL, je vous explique pas, je suis très mal vu de la direction. Heureusement que les surveillants me comprennent, sauf deux ou trois qui n’ont rien compris. Mais si je devais recommencer, je le ferai car c’est inhumain ce qu’il se passe. On a été condamnés à la prison, pas à la peine de mort ! C’est que, ici, on peut se poser la question.

    Dans ce pays, il y a un sacré nombre de fachos !

    Vous savez, un autre exemple : un détenu qui me traite de « sale juif », qui fait des saluts nazis, des propos insultants sur les juifs. Et là, personne ne fait rien ! On le laisse faire. Pas besoin de se demander pour qui vote la direction de cette taule. Il ne fait pas bon être juif et étranger ici.

    En gros, c’est la merde totale, sauf les cellules et les bâtiments. En fait, c’est comme les bonbons à l’orange sanguine : l’emballage est beau, mais sans l’emballage c’est amer. C’est pour cela que je n’en peux plus. Je suis triste de cette vie et de ce monde qu’on laisse à nos enfants. On nous abreuve d’informations de guerre, de haine. Dans ce pays, il y a un sacré nombre de fachos ! Et tous ces gens qui crèvent dans le monde de faim, de la guerre, quelle honte !

    Je vous remercie pour votre réponse, à bientôt.


    « La peine de mort ayant été abolie en 1981, une peine de détention jusqu’à la mort a remplacé celle-ci dans les faits »

    Lettre de Cesario

    Lettre lue à l’antenne le 17 juin 2022.

    Dans une prison du sud de la France, quartier d’isolement,

    Mai 2022

    À mesdames et messieurs les représentants de la nation française, élu·e·s aux élections législatives de juin 2022,

    Je rédige ce courrier depuis la cellule d’un quartier d’isolement d’un centre pénitentiaire du sud de la France. J’ai écrit précédemment plusieurs courriers aux différents ministres de la Justice successifs. Au dernier en poste aussi, après la visite qu’il a effectué dans cet établissement quelques semaines en arrière, sans un regard sur ce quartier d’isolement situé à 50 mètres à peine de son parcours balisé ! J’écris donc ce jour à ceux qui véritablement s’intéressent et s’investissent réellement dans la défense des droits et conditions de vie en détention, comme l’OIP-SF et le trimestriel Dedans-dehors, que je lis depuis de nombreuses années. Si ma lettre paraît, vous en prendrez connaissance. La CGLPL recevra une copie de ce courrier. Nous sommes actuellement 501 détenus condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité en France. Pour certains, les plus anciens, la fin de vie est proche mais leur état physique ne leur permet pas une libération, ils attendent la mort dans les « EPHAD » pénitentiaires.

    Tous savent, et moi le premier, que je n’ai désormais plus aucune perspective d’avenir en liberté

    Pour d’autres, dont je fais partie, nous sommes encore en bonne santé apparente. Mon cas personnel est tout de même atypique. Condamné en 1988 à la réclusion criminelle à perpétuité pour des faits datant de 1986. Je fus libéré deux fois en libération conditionnelle, en 2007 puis une seconde fois en mars 2019. En novembre 2019 j’étais à nouveau réincarcéré et je viens de voir ma conditionnelle révoquée en totalité. Sans rentrer dans les détails, tous savent, et moi le premier, que je n’ai désormais plus aucune perspective d’avenir en liberté. À 62 ans et trente-huit années de détention effectives, je souhaite comme certains autres détenus ayant mon profil de peine, que nous soient accordé le droit de partir en bon état, en utilisant un procédé létal et légal de fin de vie. Je suis encore en capacité de faire ce choix, et vous élus du peuple, êtes en capacité de faire adopter une loi le permettant. La peine de mort ayant été abolie en 1981, une peine de détention jusqu’à la mort a remplacé celle-ci dans les faits.

    Vous pouvez l’ignorer, mais c’est un fait établi dont personne ne parle. N’attendez pas comme d’habitude qu’un très grave fait divers intramuros vous oblige, sous la pression médiatique, à vous pencher sur ce dossier de la fin de vie des très, très longues peines. J’en terminerai en citant Cioran :

    "Je ne vis que parce qu'il est en mon pouvoir de mourir quand bon me semblera : sans l'idée de suicide, je me serais tué depuis toujours."

    Salutations à toutes et tous,

    Cesario