Étiquette : répression coloniale

  • Des nouvelles de Moulins – Lettre d’un déporté kanak – Palestine Vaincra au Conseil d’Etat – Répression en Kanaky et solidarités avec les prisonniers du mouvement social

    Des nouvelles de Moulins – Lettre d’un déporté kanak – Palestine Vaincra au Conseil d’Etat – Répression en Kanaky et solidarités avec les prisonniers du mouvement social

    Emission de l’Envolée du vendredi 24 janvier 2025

    Lettre de « Skitters » enfermé à Moulins qui raconte comment il a vrillé quand il a pris une peine à deux chiffres et qu’il s’est mis à enchaîner les accès de violences, les peines de mitard, les transferts disciplinaires et autres mesures répressives de l’administration pénitentiaire.

    Lettre d’un déporté kanak de janvier 2025 qui raconte son incarcération loin de chez lui, les refus de rapprochement familial, et les difficultés logistiques pour envisager un retour à sa libération. Il revient par ailleurs sur l’histoire de la lutte indépendantites en Kanaky. On lit aussi un poème joint à cette lettre dans lequel il parle de sa terre natale qui lui manque.

    Un membre du collectif Palestine Vaincra nous appelle pour parler de leur audience devant le conseil d’Etat le lundi 27 janvier prochain qui devra trancher sur leur dissolution annoncée par Darmanin en 2022 et suspendue depuis par un recours. Cette procédure de dissolution vise à faire taire les soutiens à la lutte du peuple palestinien en France tout comme les poursuites pour apologies du terrorisme et les expulsions de militant.es et soutien de la cause palestinienne.

    On revient longuement avec Julie du collectif Solidarité Kanaky sur les raisons historiques des révoltes massives qui ont éclaté au printemps dernier pour protester contre l’élargissement du corps électoral qui metterait en minorité les populations kanaks, et leur répression militaire, judiciaire et pénitentiaire jusqu’à aujourd’hui. Officiellement 13 personnes ont été tuées par les forces de l’ordre et les milices loyalistes soutenus par les flics et le pouvoir politique. On explique également le caractère coloniale ordinaire de ces institutions répressives dans l’archipel : des peines prononcées par des juges blancs plus lourdes qu’en métropole pour des faits similaires et la prison de Camp Est, située dans l’ancien bagne, où sont enfermés 80% de kanaks dans des conditions inhumaines. On discute également des mouvements et actions de solidarités qui se sont mis en place depuis l’été 2024 pour soutenir les personnes incarcérées et celles qui subissent la répression. On essaie régulièrement dans cette émissions et notre journal de donner la parole aux personnes enfermées pendant ce mouvement social puis transférées en métropole. On peut retrouver certaines de leurs lettres dans cette émission et celle-ci.

    Agenda : Le Samedi 1er février à la Maison des Syndicats de Corbeil Essonnes se tiendra un évènement contre la violence carcérale avec des stands de nombreux collectifs dont la lutte porte aussi sur le milieu carcéral.

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  • Matons racistes à Moulins – Baluchonnage en série pour Nathan – La carotte des Beaux-Mets – Justice coloniale en Kanaky

    Matons racistes à Moulins – Baluchonnage en série pour Nathan – La carotte des Beaux-Mets – Justice coloniale en Kanaky

    Émission de l’Envolée du vendredi 27 décembre 2024

    Des nouvelles de Kémi depuis Moulins-Yzeure qui a bloqué au mitard et dénonce à son tour les comportements racistes des matons (on lisait déjà des lettres à ce sujet d’autres prisonniers de cette même taule dans cette émission).

    Une lettre de Nathan (qu’on peut lire ici) depuis le centre pénitentiaire de Laon où il a atterri après près de 40 transferts. L’administration pénitentiaire s’acharne pour lui faire payer ses révoltes et évasions et il empile les peines internes. Mais il espère pouvoir sortir bientôt du quartier d’isolement.

    Vivi, prisonnière aux Baumettes, parle du restaurant qui y a été ouvert, les Beaux Mets. Les avocats et les bourgeois de Marseille viennent se faire servir par des prisonniers surexploités qui se tiennent à carreau pour espérer obtenir des remises de peine. On peut retrouver son témoignage dans le dernier numéro du journal ici.

    On rediffuse l’émission Tapage des camarades de la Sellette qui discute de la répression du mouvement social en Kanaky avec une avocate du barreau de Nouméa. On y parle du caractère colonial et raciste de la justice française sur place, de son traitement des personnes arrêtées pendant les révoltes mais aussi de la répression quotidienne ordinaire des jeunes kanaks. Cette émission et les autres de Tapages, les chroniques d’audience et les analyses de la Sellette sont sur leur site ici.

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  • L’Infâme is back – Répression pénitentiaire à Mayotte – L’Envolée vs censure pénitentiaire

    L’Infâme is back – Répression pénitentiaire à Mayotte – L’Envolée vs censure pénitentiaire

    Émission de l’Envolée du vendredi 15 novembre 2024

    Dans cette émission :

    • Lettre de l’Infâme, qui nous raconte sa détention depuis qu’il est à la centrale d’Arles : après des promesses mensongères (typiques) de la part de l’AP, il a de nouveau subi son acharnement (typiques) sous toutes ses formes. Alors l’Infâme part au combat sur le versant procédurier. Forces à notre poto, on se tient au courant, écrivez-lui !
    • Répression contre les prisonniers de Majicavo à Mayotte suite à la mutinerie du 28 septembre : surpopulation et conditions de détention innommables, quelques news du procès des accusés de la mutinerie, transferts punitifs = déportations. Évidemment hésitez pas à nous transmettre des news et paroles directes de l’intérieur !
    • AP vs L’Envolée, x-ième round : retour de l’audience d’aujourd’hui au tribunal administratif, où on faisait un recours contre notre censure par l’AP, qui ne supporte pas que nous démontrions que la prison brutalise et tue. Sans surprise : la justice d’état va confirmer que c’est naturel pour l’AP de fermer la bouche des prisonnier.e.s et de les infantiliser, donc… on va continuer de faire circuler et soutenir leurs paroles !
      -> n’hésitez pas à relire et faire circuler le compte-rendu du procès des surveillants qui ont tué Sambaly Diabaté, article du n°55 de l’Envolée, qui avait particulièrement dérangé les geôliers.

    Agenda :

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  • Le journal L’Envolée n°60 est sorti !

    Le journal L’Envolée n°60 est sorti !

    Ça y est le numéro 60 du journal de l’Envolée est sorti ! Il est disponible pour 2 euros dans de nombreux points de distribution (voir ici), en abonnement de soutien pour 15 euros par an, et gratuit pour les prisonniers et prisonnières. En voici le sommaire et l’édito :

    Sommaire de l’Envolée n°60 :

    • « L’autre côté des choses » Lettres de Redoine Faïd
    • Kanaky : révoltes et déportations judiciaires
    • Lettres de Moulins et de Poitiers-Vivonne
    • Mai 2024 : blocage de toutes les prisons de France
    • Trimer pour des miettes : lettres de Blanche et d’Aurélie
    • Oppression carcérale des Palestinien-ne-s.
    • Médaille de plomb des JOP (Jeux olympiques et paralympiques)

    Édito : Pas de quoi danser la Zumba !

    Un océan de contre-vérités, d’inversion des termes, de mensonges déconcertants ; des torrents d’insultes, de menaces et de violences ; des ratonnades racistes, homophobes et transphobes. Voilà ce qui a caractérisé la dernière période électorale, ce qui a contribué à nous faire peur – plus peur que la fois d’avant, mais moins que la prochaine. Peur d’une prise de pouvoir des franges les plus fascistes du bloc bourgeois auxquelles les libéraux
    autoritaires préparent le terrain depuis des années.


    Dans ce flot médiatique, une ex-Miss France électrice du RN a fait le buzz. Elle explique à un journaliste qu’en cas de victoire de la gauche, elle s’enfuit au
    Maroc. Sourire complice aux lèvres, elle ajoute : « Vous voyez, je ne suis pas raciste ! » Paradoxal ? En fait, non : en votant pour un parti raciste-autoritaire, ce qu’elle veut avant tout, c’est préserver sa place dans la hiérarchie sociale et économique. Le contrat que passe le RN avec son éléctorat, qu’il soit ouvrier, petit ou grand bourgeois, est avant tout un contrat raciste, un genre de pacte qui masque la question sociale derrière un prétendu problème racial. Le deal est simple: le prolo peut continuer de se faire exploiter tant que son voisin arabe ne touche pas d’allocs ; le petit patron peut accepter sa petitesse tant qu’il peut employer au black des étranger·e·s corvéables à merci ; le grand patron peut soutenir le parti de Jordan TikTok Bardella tant qu’il a le même programme économique que Macron. Comme ça, aucun risque de remise en cause des inégalités sociales. Le bloc bourgeois paie déjà des clowns de plateaux pour diffuser son racisme chez les pauvres dans un simu-
    lacre de connivence. « Pour remonter ton pouvoir d’achat, la seule chose qu’on peut te promettre, c’est de baisser celui des Arabes ou des Noir·e·s déjà plus en galère que toi. » Point barre, voilà le programme. « Et si ça marche pas, on aura au moins baissé le leur, ça devrait suffire à te consoler. »

    Ce pacte raciste repose sur la déshumanisation d’une partie de la population. «Marre des raclures, des nuisibles et des jeunes d’origine étrangère », comme
    le sort tranquillement le patron d’Alliance, principal syndicat de flics radicalisés qui roule pour le FN-RN. C’est cette déshumanisation qui permet de tuer les jeunes des quartiers populaires et d’enfermer massivement les autres quand ils se révoltent, comme l’été dernier. La domination coloniale repose sur la même déshumanisation : le pacte raciste permet toutes les
    horreurs, comme on l’a vu avec les milices loyalistes en Kanaky (lire page 6). Le contrat raciste que les partis d’extrême droite passent désormais au grand jour avec leurs électeurs et électrices avait déjà cours de la droite à l’extrême centre. C’est lui qui a permis le vote de la dernière loi sur l’immigration en janvier 2024 ; c’est lui qui enferme à tour de bras dans des centres de rétention ; c’est lui qui devient le programme commun de l’Europe forteresse.

    À côté de ce deal raciste, il y en a un autre, inscrit au plus profond de la démocratie libérale : le pacte pénal. Par le biais de ses juges, l’état de droit nous impose ce pacte à toutes et à tous sans exception, sur le dos des délinquant·e·s que la société fabrique. C’est ce que nous tentons de mettre au grand jour depuis 60 numéros. Le contrat pénal, c’est simple : « Pour te consoler de galérer dehors, on va rendre la vie impossible à celles et ceux qui ne le respectent pas. Si tu te plies à nos règles, t’iras pas en prison ; par contre, les autres vont y aller. Et promis, ils vont en chier. »
    Évidemment, pacte pénal et pacte raciste marchent ensemble : il s’agit toujours de rediriger la colère vers des boucs émissaires. C’est pour ça que le chiffre de 80 000 personnes enfermées – et leurs familles avec – ne choque pas ; loin de là. On pourrait même dire que c’est le contraire qui scandalise : les prétendues « prisons-Club Med », les pauvres courses de karting, et même les Playstations en cellule. « Dans la pénombre de l’institution, on mesure l’indifférence profonde des gens pour les emprisonnés. Cette opinion publique sera toujours hostile au changement », résume Rédoine Faïd dans
    ses lettres (lire page 4). À la limite, plus la prison déshumanise, plus les gouvernants prouvent qu’ils font bien leur travail. En attendant, elle joue pleinement son rôle d’épée de Damoclès : suspendue au-dessus de nos têtes, elle fait peur. Grosse injonction à rester du bon côté du Code pénal.

    L’idée de troquer liberté et égalité contre une sécurité prétendument menacée par d’autres pauvres – Arabes ou Noir·e·s, dans l’ensemble – est très largement partagée par le champ politique. La preuve : tout ce que le RN propose, c’est d’approfondir ou de durcir des lois existantes – permis de tuer pour les flics, remise en cause du droit du sol… Preuve supplémentaire, dès le lendemain du second tour des législatives, Olivier Faure – petit patron d’un PS ressuscité – a appelé à «célébrer » la victoire du Nouveau Front populaire tout en appelant à « entendre la demande de sécurité ». Rappelons que c’est la gauche qui a initié le grand enfermement des quartiers dans les années 1980 : la population carcérale a doublé en moins de cinquante ans. La « politique de la ville », comme on disait à l’époque, fut surtout une politique de la prison.
    Le combat contre le fascisme ne consiste pas à pousser un grand ouf de soulagement en attendant la prochaine élection. Il passe nécessairement par la remise en question du contrat raciste et du contrat pénal. C’est cette remise en cause qui fonde la lutte anticarcérale. Une lutte qui se mène forcément à l’écoute des prisonniers et des prisonnières, avec elles, avec eux

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