Retour sur la répression que subit Romain depuis sa prise de parole à Valence … il y a cinq ans ! L’administration pénitentiaire (AP) ne le lâche pas et lui fait subir des fouilles de cellule et des fouilles à nu. La direction d’Arles a ouvertement reconnu qu’elle lui faisait payer sa révolte.
Révolte à la prison pour sans-papiers du Mesnil-Amelot : contre la criminalisation des refus de tests Covid (nécessaires aux expulsions), des dizaines de prisonniers se sont révoltés et deux bâtiments sont partis en fumée. Des GAV et des comparutions immédiates.
L’AP censure le numéro 52 du journal et interdit sa distribution dans toutes les prisons françaises. Des prisonniers ont été punis pour avoir reçu (de l’AP !) le dernier numéro de l’Envolée. Dîtes nous si vous avez connaissance d’autres situations comme ça.
L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.
Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.
Retour sur les derniers décrets permettant aux forces de l’ordre de ficher les personnes sur la base de leurs prétendus opinions politiques, religieux, et de l’entourage.
Des prisonniers Afghans du CRA de Vincennes expulsés via la Suède et l’Allemagne.
L’Infâme a été transféré à Valence (écrivez-nous pour qu’on vous donne sa nouvelle adresse !)
Des feux d’artifice devant les taules pour le nouvel an : CRA de Vincennes, Fresnes, la Santé, etc.
L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.
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Lettre ouverte à Éliane, présidente du collectif des riverains des Baumettes 2. Publié dans L’Envolée 52, dispo un peu partout mais aussi en ligne (ici).
Eliane, les plaintes de ton collectif ont été entendues. Il a été mis un terme au calvaire que tu vis depuis mai 2017, à savoir que tu te fais interpeller par les prisonnières des Baumettes lorsque tu es dans ton jardin, qu’elles peuvent te voir et, par-dessus le marché, que tu subis jour et nuit « des nuisances sonores et visuelles »… Au point que tu ne vas même plus sur une partie de ta terrasse (sauf pour étendre le linge) parce qu’une fois des prisonnières t’ont lancé à la cantonade : « elles sont propres, tes culottes ? »
Mais Éliane, c’est pas grave si tu chies dans tes culottes, puisque grâce à toi et tes amis du collectif, les filles, elles, ne pourront plus les étendre, les leurs, de culottes : tu viens de leur boucher la seule fenêtre qu’elles avaient.
C’est d’autant plus dommage pour celles qui n’ont personne pour leur ramener du linge propre régulièrement. Ça fout les boules, surtout quand on sait que les femmes ne rechignent pas à maintenir les liens avec un proche incarcéré, mais qu’elles se retrouvent en revanche le plus souvent abandonnées lorsque ce sont elles qui vont en prison.
Heureusement qu’elles peuvent compter sur un sympathique collectif de voisins pour leur rendre la vie plus dure encore. Oui, Éliane : grâce aux fenêtres antibruit, tu peux désormais étendre tes culottes sales sans risquer d’essuyer la moindre remarque des filles. Problème réglé au moyen d’un châssis fixe, avec une petite partie qui s’ouvre – mais qui est équipée d’un piège à son ! Fantastique.
Finies les discussions d’une cellule à l’autre, les parloirs sauvages… Bon, l’atmosphère de la cellule est devenue irrespirable – surtout qu’elles sont exposées plein sud, les 137 filles, dont des mineures, enfermées en cellule vingt-deux heures sur vingt-quatre. Les cellules des arrivants aussi sont concernées – déjà que le choc carcéral en pousse pas mal au suicide, avec tes nouvelles fenêtres, ça devrait pas s’arranger !
Tu sais quoi, Éliane ? Vu d’ici, on a comme l’impression que tu n’as pas remarqué que la prison en face de ta terrasse, en réalité, elle est aussi au-dessus de ta tête.
Allez, Éliane, va nous laver cette vilaine mentalité que tu as !
Interview de la mère de Idir, mort au mitard à Corbas. Elle appelle à une marche le samedi 9 janvier.
Retour sur les mauvaises actions durant toute sa carrière du directeur de la DI de Rhône Alpes-Auvergne, Stéphane Scotto, qui vient d’autoriser les LBD dans les 19 établissements sous son autorité.
L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.
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En plein confinement, nous avons largement manifesté contre les violences policières. La prison tue, elle aussi. Ce samedi 9 janvier aura lieu à Brignais (69) une marche en hommage à Idir, mort au mitard à Lyon Corbas. L’occasion pour l’Envolée de proposer un article contre les violences pénitentiaires, en solidarité avec les proches qui luttent pour faire la lumière sur les morts en détention.
Malgré le confinement, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté contre la loi dite « de sécurité globale », et plus particulièrement contre l’article qui vise à limiter le droit de filmer les agissements de la police. Si les journalistes s’en mêlent et manifestent avec les autres contre les violences policières, c’est bien parce qu’ils se trouvent directement menacés dans l’exercice de leur profession. Un concours de circonstances qui a mis – pour une fois – quelques caméras officielles du côté des opprimés, et on les a mieux entendus : tant mieux ! Nous n’oublions pas pour autant que ça fait des années que ces violences sont régulièrement dénoncées par des collectifs et des comités de familles et de victimes qui réclament inlassablement la vérité, le plus souvent sans jamais être entendus ni recevoir de réponse.
En clair, pour prouver que la police est violente, il faut des images qui passent à la télé. Mais alors, comment « prouver » les violences là où il ne peut pas y avoir d’images : en garde-à-vue, dans les centres de rétention administratifs (CRA), et dans toutes les prisons de France ? Comment « prouver » qu’il y a des violences pénitentiaires tout comme il y a des violences policières ?
La prison tue
Le 9 septembre 2020, Idir est mort au mitard de Lyon Corbas, deux semaines avant sa sortie. L’AP affirme qu’il s’est pendu, mais sa famille et ses proches ne croient pas à la version officielle (voir ici leur pétition), qui est aussi mise en doute par des témoignages de prisonniers.
Le 18 octobre 2020, Taoufik est mort à la maison d’arrêt de Perpignan. Selon l’AP, il se serait étouffé en mangeant. Sa famille n’a appris sa mort que plusieurs semaines plus tard, alertée par un prisonnier en permission.
La liste de ces « suicides » qui sont contestés par les prisonniers et leurs proches est malheureusement interminable.
Et même quand il s’agit vraiment d’un suicide, c’est encore la prison qui tue : conditions inhumaines et peines sans fin plongent certains condamnés dans le désespoir.
Il semble qu’il y ait une prise de conscience du fait que le racisme et la brutalité policières sont bel et bien systémiques, et qu’il est indispensable de pouvoir prouver par l’image le harcèlement policier, les contrôles au faciès, les humiliations, les mutilations et les morts dans le cadre du « maintien de l’ordre ». Ces pratiques sont déjà dénoncées depuis des dizaines d’années par les habitants des quartiers populaires et les personnes racisées… La police tue en moyenne 25 personnes par an. La répression du mouvement des Gilets jaunes a contribué à cette prise de conscience car les images d’une brutalité policière que la sacro-sainte « légitime défense » ne saurait justifier se sont multipliées : yeux crevés, mains arrachées et violences gratuites.
Il faudrait que cette période soit aussi l’occasion d’enfin entendre les récits sortis des lieux où la violence d’État s’exerce loin des regards.
Comme les policiers, les surveillants pénitentiaires humilient ; certains tabassent, et tuent parfois derrière les hauts murs des prisons de France. Tout particulièrement dans les mitards et les quartiers d’isolement. Dans ces lieux, il n’y a que les caméras de surveillance qui filment, et les agents connaissent tous les angles morts ; si des images les incriminent tout de même, elles ont tendance à disparaître les rares fois où une enquête est ouverte. Les surveillants sont couverts par leur hiérarchie en toute circonstances. La prison, c’est la vraie « grande muette ».
Sort-on de l’humanité en entrant en prison ?
Et puis les gardiens de prison savent que prisonniers et prisonnières sont au ban de l’humanité. Qu’ils portent un numéro, qu’ils n’ont pas le droit d’association, qu’ils n’ont pas le droit à la parole. La parole des prisonniers est une parole infâme, jamais crue car toujours suspecte d’être mensongère, exagérée, nourrie par « la haine de l’autorité». Lorsque des proches contestent la version officielle après un décès en détention, c’est comme pour les crimes policiers : l’administration pénitentiaire et la justice invoquent d’improbables problèmes de santé, la consommation de stupéfiants, des troubles psychiatriques, des violences à l’encontre des surveillants, des tendances suicidaires… Le défunt est systématiquement présenté comme seul responsable de sa mort. Tant pis si des contre-expertises d’autopsie donnent des preuves patentes que la version officielle est mensongère, si on constate des traces de coups ou de strangulation, tant pis si la corde avec laquelle un prisonnier est censé s’être pendu est trop longue.
Quand on enferme quelqu’un, on enferme avec lui les gens qui l’aiment. Ils ne peuvent endurer, en plus de l’éloignement et de la séparation, la peur de le voir sortir mutilé, traumatisé, ou entre quatre planches. Mais comme la parole d’un prisonnier ou d’une prisonnière, celle de sa famille n’inspire le plus souvent que de la méfiance, voire le mépris. Des familles et des collectifs de proches de prisonniers et de prisonnières se font tout de même obstinément les porte-voix des prisonnier·e·s qui osent s’exposer aux sanctions disciplinaires en rendant public des faits de violences.
Nous sommes évidemment opposés à la loi sur la sécurité globale, qui doit être complètement abrogée, mais nous appelons à l’extension du combat à tous les lieux d’enfermement.
Il faudrait que ce soit l’occasion de croire enfin la parole des premiers concernés, et cette fois sans attendre des images : nous estimons que les prisonniers sont les mieux placés pour décrire ce qu’ils vivent et énoncer quelques vérités sur la prison.
Les quartiers disciplinaires (QD) et les quartiers d’isolement (QI) sont des lieux de torture. Ils doivent être fermés.
Toute la lumière doit être faite sur toutes les morts suspectes en prison ; la parole des prisonniers doit être crue et relayée. Leurs proches doivent être soutenus dans leur recherche de la vérité.
Retour sur un parcours pénitentiaire : « d’une prison l’autre »
Lecture de l’article du numéro 52 sur Super Dupont, le nouveau ministre des tribunaux et des prisons.
Prison pour sans papier : témoignage d’un prisonnier du CRA de Lyon-Saint Exupéry. Retour sur la mort d’un prisonnier en Italie à la suite des révoltes dans les CPR de cet été.
Intervention de l’Infâme dans une émission de l’Envolée en Octobre 2018 et retour sur sa situation actuelle.
Beaucoup de courage et de force à toutes les prisonnières et les prisonniers et à leurs proches pour cette période particulièrement difficile !
L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.
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« De 22 heures à 22 h 30, on a tapé aux barreaux en disant : ‘Justice ! Dupont-Moretti !’ »
À Marseille, depuis plusieurs mois, les prisonnières de la MAF (maison d’arrêt pour femmes) des Baumettes dénoncent la détérioration de leurs conditions de détention et les violences pénitentiaires qu’elles subissent.
Conditions de vie ? De survie, plutôt !
Comme dans les autres prisons de France, le quotidien des prisonnières de la MAF s’est encore dégradé avec la crise du coronavirus, mais un nouveau cap a été franchi depuis deux mois.
Les activités hors des cellules sont suspendues ; en promenade, l’eau a été coupée, ce qui signifie que les prisonnières restent plusieurs heures sans pouvoir se désaltérer ni aller aux toilettes. Le lien avec les proches est mis en péril par la fermeture des UVF (unités de vie familiale) et des relais enfants et par la réduction de moitié de la durée des parloirs. Les produits cantinés arrivent en retard, voire pas du tout. Quant aux colis de noël — le petit extra alimentaire toléré chaque année par l’administration –, aucune denrée dite périssable n’est plus acceptée.
« On est séparés par une vitre, donc on peut pas approcher nos familles ; c’est impossible, pour nous. La vitre part du sol et monte jusqu’au plafond. »
[Témoignage du 23 décembre.]
« C’est urgent, la prison est en feu, les détenues sont à bout. On est plusieurs femmes à dénoncer tout cela. […] Ça fait plus de deux mois que ça dure. »
[Témoignage du 24 décembre.]
Toujours plus d’isolement !
Le comité de riverains qui a dénoncé des « nuisances » liées à la prison est largement responsable de la progressive disparition des rares espaces de liberté et d’entraide gagnés au fil du temps par les prisonnières. Depuis l’installation de fenêtres antibruit dans les cellules, les échanges sont devenus quasiment impossibles (voir L’Envolée N°52 : ) : finis les échanges de nourriture ou de petits mots de fenêtre à fenêtre au moyen de « Yoyos », finies les discussions de cellule à cellule, finis les parloirs sauvages avec les proches venus crier leur amour ou leur soutien de la rue. De plus, la vie en cellule est devenue intenable à cause de la chaleur et du manque d’aération.
« Du 2e au 4e étage, tu n’as aucune possibilité d’ouvrir une fenêtre. Tu as des fenêtres fixes, avec des petits trous sur le côté sur une paroi en fer. Mais c’est le seul truc où l’air peut passer dans ta cellule. Je te donne un exemple : je pouvais pas faire à manger. Tu peux pas te permettre de faire des frites : tu vas sentir la friture à 400 km ! Tu as tout dans la même pièce : ton linge, tes affaires… »
[Témoignage du 23 décembre]
Violences pénitentiaires
Pour éviter que les prisonnières ne contestent les conditions de survie qui leur sont imposées, la gestion de la détention s’est durcie. Sous couvert de lutte contre le terrorisme, les prisonnières ont notamment subi une « fouille sectorielle » d’une extrême violence dans la nuit du 3 au 4 novembre dernier. Les Eris (équipes régionales d’intervention et de sécurité, créées en 2003 pour militariser le maintien de l’ordre dans les prisons) ont insulté, frappé, humilié et fouillé les prisonnières à nu ; et aussi saccagé les cellules.
« On a fait un blocage, du coup, et finalement c’est les Eris qui sont venus. Ils ont quasiment massacré les filles. Y a quand même une fille qui a fini au cachot pendant vingt jours avec la mâchoire cassée. C’est assez costaud, quand même. »
[Témoignage du 23 décembre]
« Un des Eris a tordu le bras à une fille, et elle s’est retrouvée à plus bouger du tout, de la mâchoire au bras. Il y est allé avec un pied sur la tête, l’autre pied sur le bras. Ils l’ont mise à poil ; ce sont des hommes qui l’ont mise à poil, et pas des femmes. »
[Témoignage du 25 décembre]
Fouilles abusives et humiliantes
Les prisonnières des Baumettes dénoncent aussi les pratiques plus quotidiennes des ELSP (équipes locales de sécurité pénitentiaire). Intégrées à la prison, ces équipes directement inspirées du modèle des Eris sont venues remplacer les Elac (équipes locales d’appui et de contrôle) en 2019, faisant encore monter d’un cran la militarisation. Depuis des mois, les fouilles à nu sont les violences les plus régulièrement dénoncées par les prisonnières. Elles sont en effet fréquentes depuis mars, et presque quotidiennes depuis quelques semaines.
« Moi, j’ai été fouillée trois fois en un mois par les ELSP. Normalement c’est la surveillante qui vient pour la fouille mensuelle, mais de temps en temps c’est les ELSP qui viennent pour tout te retourner. Pour les fouilles, normalement, on se déshabille, on se retourne. Mais là, il faut lever la jambe droite vers le côté droit, la jambe gauche vers le côté gauche… Comme un chien. Comme si on pissait. Et ce sont des fouilles qui se font à trois surveillantes, et y en a une qui se baisse et qui regarde entre les jambes. Ils ont tout l’équipement de protection, mais nous on est à poil, ils en ont rien à foutre. […] Là, c’est stop, quoi. Je suis pas rentrée en prison pour vivre ça. Ils ont regardé mes parties intimes, c’est un viol ! Plus les placages, nue, par les ELSP, parce que je lève pas la jambe. Je ne suis pas un chien, pour lever la jambe ! J’en peux plus. »
[Témoignage des 24 et 25 décembre]
« Normalement t’as a une fouille mensuelle, toutes les cellules sont fouillées chaque mois ; ça, y a pas de soucis. Là c’est perpétuel, tout le temps : quand tu descends au parloir, t’es fouillée. Tu remontes : t’es fouillée. […] A un moment donné il faut que ça s’arrête. Qu’ils fassent des fouilles, OK, mais y a un minimum de respect à avoir. C’est pire à la MAF que chez les hommes. Chez nous, ça arrive qu’ils te menottent, ils te jettent au sol, ils t’écartent les jambes. Y a une certaine limite. […] A un moment, c’est bon de se déshabiller tout le temps. Moi, j’ai 30 ans, donc tu vois, ça passe, mais je descendais avec une mémé qui avait quand même 64 ans. Au bout d’un moment, elle me regardait, limite elle était à deux doigts de pleurer. »
[Témoignage du 23 décembre]
« C’est des fouilles au corps avec menottes, jambes écartées. Elles regardent dessous nos parties intimes à 3, 4 surveillantes. T’as des coups de pieds quand tu veux pas. […] Cette semaine, c’était six fouilles. Elles ont donné des coups de pieds à cause de mon refus d’écarter mes fesses. Placage au sol nue, à trois sur moi. J’avais rien du tout… J’en peux plus. […] Tous les jours elles débarquent, c’est invivable ! Grave de chez grave tout ce qui ce passe. Les ELSP hommes restent avec le chef de détention à ma fouille à corps nue, c’est grave ! »
[Témoignage du 24 décembre]
Résistances et solidarité !
Malgré tout, de nombreuses prisonnières de la MAF font part de leur inquiétude à l’extérieur, et se mobilisent de différentes manières : début novembre, elles refusaient de remonter de promenade ; depuis, elles multiplient les recours juridiques ; et dernièrement, elles appellent à faire un maximum de bruit tous les jours et à boucher les œilletons tous les matins à 7 heures.
« Entre les prisonnières, c’est comme partout, hein : y a des gens bien, et d’autres qui sont moins bien. Mais y a une méchante solidarité ; malgré les disputes et certaines embrouilles, y a vraiment une méchante solidarité. »
[Témoignage du 23 décembre]
« De 22 heures à 22 h 30, on a tapé aux barreaux en disant : ‘Justice, Dupont-Moretti !’ » Ça a fait péter les plombs aux bleues. »
[Témoignage du 25 décembre]
« Je vous dis : tapez à une fenêtre, à la plaque de fer qui coupe votre respiration toute la journée. Où votre oxygène ne se renouvelle pas. La moitié de votre cerveau, elle est paralysée parce que votre oxygène ne se renouvelle pas. Vous chiez dans votre cellule, ça part pas. Vous vous douchez, ça part pas… Tapez dessus, tapez dessus ! »
[Témoignage du 19 décembre]
« Je veux faire de gros bisous à la MAF, encourager toutes les filles à rester fortes et à ne pas se laisser aller par rapport à tout ce qui se passe. Même si certaines ne l’ont pas encore subi, on est toutes à l’intérieur, et c’est susceptible d’arriver à toutes. Parce que vous avez toutes vu : que l’on soit agitée ou pas agitée, eh ben ça peut arriver à n’importe quelle personne. »
[Témoignage du 19 décembre]
Parloir Libreest une émission de dédicaces pour les prisonniers et les prisonnières des Baumettes et leurs proches, tous les samedis de 19h à 21h et tous les jeudis de 20h30 à 22h. Sur Radio Galère 88.4FM.
L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.
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Fouilles abusives à la MAF des Baumettes depuis des semaines : des prisonnières dénoncent des matonnes sur Radio Galère. Extraits de témoignages passés dans l’émission Parloir Libre. Lecture d’un témoignage d’une personne tout juste sortie de la MAF.
Lecture d’une longue lettre de l’Infâme qui revient sur son parcours carcéral, la prison-psy de Château-Thierry, et la façon dont l’administration pénitentiaire (AP) le pousse à bout pour lui mettre encore et encore des peines internes.
Parloir Libre est une émission de dédicaces pour les prisonniers et les prisonnières des Baumettes et leurs proches, tous les samedis de 19h à 21h et tous les jeudis de 20h30 à 22h.
https://radiogalere.org/?show=parloir-libre
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ça m’a vraiment donné le sentiment d’exister pendant un instant, de ne plus être seul, d ‘avoir quelqu’un qui m’écoute.
Nous avions publié une lettre de Bilal dans le dernier numéro du journal, il nous a réécrit, et a ajouté à sa lettre une missive qu’il a envoyé à Super Dupont, ministre des tribunaux et des prisons. Même s’il sait qu’il y a peu à attendre de ce côté là, il essaie de se faire entendre.
Le 07.12.2020
Bonjour l’équipe de l’Envolée,
Tout d’abord toute mes condoléances pour votre ami et co-fondateur. Je n’ose imaginer la peine et la difficulté d’une telle perte, mais au final une légende ne meurt jamais…
Je tiens à préciser que mon commentaire au sujet du délai de réponse n’est pas lié au temps, mais à la réponse qui m’était apporté combiné au temps.
J’avoue que lors de mon premier courrier, je n’avais pas conscience de ce que votre journal était vraiment. Puisque les explications du pote qui m’a parlé de vous, était du genre « ouai t’inquiète, ils sont là pour nous aider », je suppose que le ras le bol de ma condition carcérale à fait que j’ai préféré ignorer le côté journal et je suis resté focus au côté soutien…
Du coup quand j’ai percuté que vous risquiez de publier mes écrits. J’avoue avoir eu un coup de chaud puisque je dévoilais mon identité parce que j’hésitais à faire ça de manière anonyme… Mais bon c’est pas bien grave au final je suis assez content du résultat, votre manière de travailler est bienveillante…
Donc oui, je suis d’accord pour publier mes courriers. Franchement merci, ça m’a vraiment donné le sentiment d’exister pendant un instant, de ne plus être seul, d ‘avoir quelqu’un qui m’écoute.. Et si quelqu’un le souhaite, vous pouvez lui donner mes coordonnées.
Je vous joints le brouillon du courrier que j’ai envoyé au ministre Moretti, je pense que ça explique à peu près les conditions de détention et l’état d’esprit dans lequel je me trouve : combatif, mais dans le dialogue…
En tout cas. Merci de ce que vous faîtes, force à vous.
Et voici la lettre adressée au ministre :
Réponse à multiples demandes écrites.
J’attire votre attention par le présent courrier sur cette systématisation malsaine pratiquée par l’administration et souhaite que votre vigilance se porte sur l’incohérence et l’injustice d’une telle pratique afin que cette spirale soit enrayée car elle est une opposition injuste à la voie de la réinsertion et donc un reniement total des valeurs qui fondent et animent un état de droit, car comme nous le savons tous, jamais un état de droit, solide sur ses valeurs, ne permettra qu’un citoyen appliqué, investi et méritant (preuves factuel à l’appui), ne soit lésé de ses droits sur la base de suppositions et de doutes, au détriment du factuel.
Afin que vous preniez conscience de la réalité dans laquelle je vis, je suis libérable en 2048, c’est a dire à quand j’aurais 56 ans, suivi d’une peine additionnelle de 10 années de suivi sociaux judiciaire. Donc je serais officiellement libre a mes 66 ans.
Avec de telle condition de détention, sur une telle durée, que me reste-t’il comme espoir pour une réinsertion social positive ?
Suis-je toujours français ? Ai-je encore des droits ? Où tout simplement, suis-je encore un être humain ?
Suis-je toujours français ? Ai-je encore des droits ?
Où tout simplement, suis-je encore un être humain ?
Puisque tout mes échanges se font a travers la grille de ma cellule (aumônier, SPIP, Chef de bâtiment, etc.)
J’ai fauté lourdement, je l’ai reconnu et regretté amèrement, je purge donc ma peine, mais je fais des efforts et j’arrive a un stade ou j’ai besoin de sentir l’aide de l’administration pénitentiaire dans mon cheminement vers la rédemption et cela passe par des signaux certes faible, mais qui symboliquement pour moi signifient beaucoup et me montre que malgré l’horreur de mes erreur passée, on croit en moi et me donne une chance , alors je n’ai pas droit de recevoir, ma famille, mes enfants, et mon pays que je n’ai au final, jamais cessé d’aimer.
Dans l’attente d’un retour, qui je l’espère fera évoluer ma situation positivement. Monsieur le ministre, veuillez recevoir mes sincère salutation.
Extrait d’une lettre de l’Infâme qui continue de prendre des peines au prétoire mais qui garde son sens de l’humour.
Lettre d’une proche d’un prisonnier en danger qui a besoin de soins urgents à Angoulême et contre qui l’AP s’acharne.
Témoignage audio de proches de prisonniers qui galèrent à accéder aux parloirs au CD de Nantes, où c’est une boîte privée qui gère les rendez-vous par téléphone (témoignages extraits de l’émission Casse-Muraille, le dimanche à 12h sur JetFM en région nantaise, 91.2 FM).
Liancourt : des matons bloquent la taule et la vie des prisonniers et de leurs proches. 40 Prisonniers refusent de réintégrer en protestation.
Appel de Marseille pour parler des Baumettes et du CRA du Canet
Casse-Muraille : émission de dédicaces, d’infos et de luttes contre les taules, diffusée le dimanche à 12h sur JetFM 91.5FM en région nantaise. Les témoignages des proches du CD de Nantes sur les parloirs ont été pris dans l’émission du 29 novembre 2020 disponible sur le site de l’émission et de JetFM.
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