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  • Zineb Redouane tuée par la police – Journalistes et OIP: des faux alliés

    Zineb Redouane tuée par la police – Journalistes et OIP: des faux alliés

    Emission de l’Envolée du 4 Décembre 2020 –
    • Lecture d’un témoignage d’un prisonnier à la prison pour sans papier de Toulouse publié sur toulouseanticra.noblogs.org :
    https://toulouseanticra.noblogs.org/le-policier-lui-dit-« attends-on-va-dans-un-endroit-ou-y-a-pas-de-camera-pour-regler-ca-et-je-vais-tout-te-faire »/
    • Appel de Milfet, fille de Zineb Redouane, tuée par la police à Marseille le 2 décembre 2020. Retour sur la lutte de la famille contre la justice depuis deux ans et sur la récente contre-expertise menée par Disclose et Forensic Architecture.
    • Loi Sécurité Globale : il n’y a pas que l’article 24, malgré ce qu’en disent les journalistes. Et l’OIP n’a apparemment pas mieux à faire que de conseiller l’AP pour bien gérer la détention.
    • Des nouvelles d’Abderrazak et de l’Infâme contre qui l’administration pénitentiaires continuent de s’acharner.
    • Le numéro 52 semble avoir été bloqué dans certaines taules, tenez nous au courant ! En tous cas, il est disponible sur le net pour le commander : .
    • Des nouvelles des colis de Noël qui seront mis de côté 24 heures avant distribution.

    L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, sur Canut à Lyon et environs au 102.2 les samedis à 14h pendant tout le reconfinement et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.

    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Des proches verbalisés au CRA du Mesnil – Blocage au CD de Muret : témoignage de l’intérieur et de l’extérieur

    Des proches verbalisés au CRA du Mesnil – Blocage au CD de Muret : témoignage de l’intérieur et de l’extérieur

    Émission de l’Envolée du 27 Novembre 2020 ·
    • Lettre de la conjointe d’un enfermé au CRA du Mesnil-Amelot, qui y a été verbalisée d’une amende de 135 euros pour la dissuader de venir au parloir et qui a été humiliée, fouillée et intimidée par la police aux frontières sur place.

    • Gardes à vues suite à l’incendie au CRA de Marseille, lecture d’un témoignage d’un prisonnier
    • Des nouvelles de l’Infâme sorti du quartier disciplinaire après avoir subi la violence des matons de Vendin-le-Vieil. Il est donc de retour au quartier d’isolement. Contactez-nous pour lui écrire !

    • Le journal n°52 « Portez-vous bien, tenez-vous mal ! » est arrivé un peu partout, tenez-nous au courant s’il ne l’était jusqu’à vous ! Et contactez-nous si vous ne le trouvez pas dehors !

    • Retour sur l’un des 14 procès qui souhaite désigner des coupables de la mutinerie d’Uzerche de Mars 2020, à Chartres. Rappel des revendications des prisonniers à l’époque, et des faits : la destruction des deux tiers de la détention par les révoltés a occasionné 333 transferts. Encore 10 procès à suivre sur aux quatre coins de la France. Passons-nous le mot si d’autres procès sont annoncés !
    • Des nouvelles de la famille de Taoufik Belrithri mort le 18 octobre après avoir été transféré de la prison de Perpignan à l’hopital, mais dont la famille a été informée de son décès 23 jours après: la demande d’autopsie a été déposée par l’avocat.
    • « Santé en prison » chronique de Coco : soignez-vous bien, tenez-vous mal !
    • Demandes de mises en liberté pour les prévenus : du nouveau qui facilitera les demandes concernant Fresnes, et qui peut servir pour toute taule ayant déjà été condamnée. La personne concernée n’aura plus à prouver elle-même les conditions indignes de détention.
    • Retour sur le blocage au CD de Muret fin octobre : lecture de la lettre de Seiya, prisonnier, et de sa compagne, Saori, et des notes qu’ils voulaient qu’on lise à l’antenne. Le 27 octobre, 29 prisonniers ont bloqué la promenade pendant 5 heures jusqu’à l’arrivée des Eris, demandant à ne plus avoir de séparations lors des parloirs, à lever l’interdiction de contact et à autoriser de nouveau les colis de linge et ceux de Noël.

    • Le mauvais flic Darmanin et le mauvais flic SuperDupont-Moretti. Violences à république mais depuis bien longtemps loin des regards, la visio-conférence aux Assises, l’ambiance générale avec cette loi de sécurité globale et les manifestations dans toute la France.

    Musique : « Mano de Dios » Diego Maradona, « La Caccia Alle Streghe – La Violenza » Alfredo Bandelli, « 40 dollars » A-Wax, « Heures Sombres » Singe des Rues


    L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, sur Canut à Lyon et environs au 102.2 les samedis à 14h pendant tout le reconfinement et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.

    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Lettre de L’Infâme

    Lettre de L’Infâme

    « FAUT QUE ÇA S’ARRETE, CE QU’ILS ME FONT »

    L’infâme nous a écrit pour raconter les violences des matons contre lui depuis qu’il a été transféré à Vendin en Septembre. L’AP veut le faire craquer et le pousse à bout. On relaie ici sa lettre, pour que ses bourreaux ne restent pas cachés derrière quatre murs et le silence de la prison. Force à lui ! N’hésitez pas à nous contacter pour lui écrire.

    le 17 Novembre 2020, Vendin-le-Vieil

    Salut,

    Désolé, j’écris mal car j’écris de la main gauche – heureusement que je suis ambidextre, hein ?

    Tout va très très mal : dans les paroles et les dossiers de l’AP, y a que des mythos ! Et ce que je te dis n’est que vérité ! Et j’ai peur qu’ils réussissent à me tuer. Une fois encore, ça recommence. Ils me font du mal. Sérieusement trop. Depuis mardi 10 novembre, je suis au cachot. Ça se passe mal, ici. Samedi, j’ai subi salement deux agressions en une fois. Je t’explique.

    Ils m’ont mis les menottes, puis m’ont dit : « On te met à côté, on va te faire une fouille. » Moi, OK, je les ai suivis ; j’ai obtempéré.

    Sauf que depuis mercredi soir, j’ai le bras droit comme paralysé : j’ai tenté de me suicider tellement ils me poussent à bout, en me mettant la corde au cou. Heureusement, j’ai fait ça n’importe comment, car je suis pas un habitué de la chose ; la corde a pété et je me suis mangé la gueule par terre. Bref …  depuis, j’ai plus de sensations dans le bras droit. J’ai perdu conscience cette nuit-là, donc je crois que c’est lié à ça, la paralysie.

    J’en reviens à ce que je te disais : donc je me fous à poil pour la fouille (j’ai du mal, mais j’y arrive)… Puis le surveillant en face de moi, qui porte un bouclier, me dit : « lève les bras » – bien qu’il sache très bien que je peux pas lever le bras droit. Je lui dis : « OK, mais je suis obligé de le faire en m’aidant de l’autre main ». J’avais le bras gauche en l’air ; j’ai même pas le temps de descendre ma main pour attraper la droite et la lever au-dessus de la tête qu’il me charge très brutalement. Ma tête a heurté le mur derrière moi de manière tellement violente qu’il m’a mis KO. Et là, mon frérot, mon calvaire n’a fait que commencer. KO, à terre, je suis roué de coup de pieds ! Combien de temps ? je sais pas, mais ça m’a paru interminable. ¾ KO, ¼ conscient, je vois les jambes des surveillants me frapper, mon corps faire des sursauts – mais impossible de me protéger. Aucune partie de mon corps de voulait bouger à cause de l’état de KO dans lequel j’étais. Puis celui qui m’a mis le KO est monté sur mon dos, m’a fait un espère d’étranglement, puis il m’a dit : « On va voir c’est qui l’enculé ! »

    Ensuite, ben ça a été la lacrymo. Ils m’ont mis 27 jets de gazeuse(mes oreilles ont entendu 27 pshitt) ! Les endroits visés sont multiples : les yeux, le nez, l’intérieur des narines, sur et dans la bouche, sur et dans les oreilles, sur les testicules et sur le sexe.

    J’ai encore repris des coups, puis ils m’ont dit « rhabille-toi » alors que ça me brûlait de partout ! ils me disaient tout en me bousculant : « Allez, dépêche-toi, on perd patience… On va encore te ‘stimuler’ à coup de gazeuse si tu te dépêches pas. » J’ai lâché mes vêtements, car la bousculade avait empiré la sensation de brûlure de la gazeuse. J’ai cherché mes fringues à tâtons sur le sol, ce qui m’a valu d’être piétiné à nouveau et de reprendre une nouvelle série de petits coups de gazeuse. Malgré les petits coups de gazeuse et les gifles que me mettait toujours le même surveillant – celui qui m’a mis KO avec son bouclier lorsqu’il m’a chargé -, j’ai quand même réussi à m’habiller en mettant juste le bas de jogging, le tee-shirt, et un pull-over – je crois -, mon bourreau a dit : « Ah, il a oublié le caleçon, ça vaut bien encore quelques … » Mais là, un autre agent lui a pas laissé finir sa phrase, il a dit : « C’est bon, on lui en a foutu plein la gueule… mais là, c’est trop ! » Mon bourreau a dit à l’autre surveillant : « T’étais d’accord aussi pour qu’on l’sèche ! T’étais OK comme les autres… » « – Oui, sauf que là, ça suffit, il a son compte. C’est bon, on arrête les frais ! » Quel con j’ai été de croire qu’ils étaient en train de s’embrouiller ! J’ai pas capté que celui qui faisait style qu’il voulait arrêter, en fait, pendant qu’il parlait, il se mettait en « position » ! Il s’est placé stratégiquement pour me gazer de loin mais avec précision, sans toucher ses collègues. Tout en me faisant face pour viser ! Ça les a bien fait rire ! Il a encore envoyé quatre jets rapides à ce moment-là, un dans les yeux, un dans le nez, un autre dans la bouche quand j’ai crié de douleur, et un à l’intérieur des oreilles ! Moi, j’ai hurlé ! Puis celui que je croyais temporisateur, il a dit en rigolant : « Putain, ça part vite, cette connerie-là ! Mais ça a pas l’air d’être efficace… »puis il m’en a refoutu à l’intérieur du conduit auditif. Depuis ce jour, j’entends un bruit en continu dans mon oreille gauche ! J’entends comme un sifflement 24h/24 depuis qu’il m’a gazé. Ça les a tous fait marrer. La première surveillante a éclaté de rire en disant : « Bon alors, enculé, tu fais encore le malin maintenant ? C’est qui qui commande ici, hein ? » Vu que je répondais pas, elle m’a dit : « J’entends rien ! Je t’ai posé une question, tu vas répondre, sinon on va te retomber dessus… »

    Qu’est ce que tu veux que je fasse ? Je suis menotté dans le dos, j’ai mangé un KO, j’ai des hématomes à la tête et un peu partout sur le corps, mon corps me brûle à cause de la lacrymo, j’y vois presque rien… J’ai été obligé de faire la victime pour qu’ils arrêtent. Je leur ai dit « OK, c’est bon, c’est bon, j’fais pas l’malin, c’est vous les patrons, c’est vous les tauliers ! J’ferme ma gueule, y a rien à dire ! C’est vous les plus forts. »

    Et tu sais frérot, ça, ça m’a fait mal aussi, de leur dire ; mais je pense que si j’avais pas dit ça, ils auraient continué, et la gazeuse m’aurait tué, je pense, en m’étouffant. T’aurais dû voir ça : ils étaient comme possédés. Rien ne les aurait fait arrêter. Vu le déroulement des choses, ils avaient prévu cette punition ! c’est pas, comme ils le prétendent, une fouille à laquelle je n’ai pas voulu me soumettre, mais bel et bien une punition, doublée de sévices graves ! J’me sens si faible face à eux. J’en suis convaincu : ils ont planifié et organisé la punition violente qu’ils m’ont fait subir ce samedi.

    Et dis-toi qu’il a fallu que je foute le bordel en service de nuit pour qu’un gradé aille faire en sorte que je voie quelqu’un… Même si j’ai vu une infirmière que le lendemain matin (les faits se sont passés samedi matin) et qu’apparemment y a pas de médecin jusqu’à mercredi. D’ici là, il n’y aura plus d’hématomes ni de bleus ! Toute trace de cette agression aura disparu ! « On y peut rien, y a pas de médecin avant mercredi, la seule chose qu’on peut faire, c’est vous donner du Doliprane ! » « Mais c’est pas de Doliprane dont j’ai besoin. Ce dont j’ai besoin, c’est de relater ce que j’ai dit à un médecin, d’être examiné et soigné au plus vite, et d’obtenir un certificat médical pour déposer plainte contre ces individus. Mercredi, tout aura disparu. Voilà ce dont j’ai besoin, et tout de suite, pas mercredi ! » Voilà ce que j’ai dit.

    « Nous, on peut rien pour vous, on peut juste dire au médecin de passer vous voir mercredi, et vous donner du Doliprane maintenant ! On est désolés, M. Bouazza, c’est tout ce qu’on peut faire. »

    La façon qu’ils m’ont démonté, les sévices qu’ils m’ont fait, et tout ce qu’ils font autour de ça pour faire croire que tout est légitime et que tout a été fait dans les règles ! Je suis au cachot depuis mardi et c’est seulement aujourd’hui dimanche qu’on me donne de quoi écrire !Mais on veut pas me donner de quoi me laver. On me donne pas à manger comme aux autres… soit-disant sur ordre de la direction. C’est hallucinant, les trucs qu’ils inventent pour justifier les actes odieux et injustes. En gros, les surveillants et une première surveillante – qui fait partie de ces gradés qui mentent et inventent souvent des choses pour me porter atteinte de façon récurrente ces temps-ci – se sont mis d’accord pour mentir ; pour dire que je les ai menacés de leur jeter des excréments et de l’urine avec les barquettes dans lesquelles on nous donne à manger. Donc l’ordre de la direction, c’est mettez un rapport d’incident pour ces menaces inventées à Bouazza, et nous, en tant que membres de la direction, on vous autorise à ne plus lui donner un repas normal en barquette. Donnez-lui seulement 4 petites portions individuelles de fromage avec un fruit le midi, et pareil le soir !

    Et comme on m’a dit, le « repas de punition »,comme ils l’appellent ici, a été validé par le médical, Donc entre ces médecins, la diététicienne, et la direction ; et ça a été validé par note ministérielle. Je n’en crois pas un mot, mon frérot. C’est juste les affabulations et les mensonges de la première surveillante. Rien de plus. Car que ce soit au QI comme au cachot. Comment penser et croire que ceux qu’ont leur repas chaud, qui plus est et nourrissant, à base de légumes, de féculents, d’entrées, de viandes, de desserts, etc. …comment un tel repas complet, même s’il est souvent dégueulasse car mal cuit ou cuit à l’eau, sans sel ou sauce parfois, etc. … Comment un repas complet trouverait-il son équivalent nutritionnel dans quatre portions de fromage midi et soir ? Donc pour moi, plus de repas chauds nourrissants etc. Juste quatre portions individuelles genre « Vache qui rit », emmental, etc. et une baguette de pain. Est-ce légal ? Est-ce humain ? Apparemment oui, selon la gradée – et par ordre de la direction.

    Est-ce légal ? Est-ce humain ?

    Ils veulent même pas que j’aille au téléphone. Pourtant j’ai le droit d’y aller, mais ils inventent des trucs, ils disent que j’insulte, menace etc. …ce qui leur donne le droit, selon eux, de ne pas m’amener au téléphone. Comme ça, je ne mets pas mes soit-disant menaces à exécution. Pourtant, tu sais, frérot, qu’ils font souvent allusion à mes conversations téléphoniques ou à mes courriers. Ils savent que je peux, ou plutôt qu’au QD, je vais appeler que le week-end. Dejà qu’y a pas de médecin jusqu’à mercredi, ils me font pas aller au téléphone de tout le week-end pour éviter que je fasse venir un secours du dehors, sachant que ma tante taffe la semaine.

    Sinon, ben, si vous avez toujours des avocats qui vous aident à L’Envolée, voyez si vous pouvez m’en envoyer un ici, à Vendin. Car faut que ça s’arrête, ce qu’ils me font ! Entre les coups, les mensonges, les abus de pouvoir, le fait qu’ils créent des incidents de toutes pièces pour me salir et me mettre au QD, et ensuite faire d’autres abus de pouvoir… Tout ça pour dire : « Nous, agents de l’AP, on n’a rien fait, voyez tous les rapports d’incident (mensongers)… Tout démontre que c’est le détenu et lui seul qui est fautif dans tout ça, que c’est le seul a avoir créé tout ça. Nous, on n’a rien fait, on est clean. » Bah oui ! j’en peux plus.

    Ils m’ont poussé au suicide une fois déjà. Je recommencerai pas car c’est atroce. Mais ça veut pas dire qu’eux n’essaieront pas de me tuer. Et vu que j’ai essayé – poussé par eux -, si eux me tuent, ils diront : « Il avait déjà essayé, sauf que là, il s’est pas loupé ; la première fois, il s’était loupé. »

    Bref.

     A bientôt, les amis

    Bisous à tous

  • Le numéro 52 est sorti !

    Le numéro 52 est sorti !

    Portez-vous bien, tenez-vous mal ! Il fait 68 pages, et il a été envoyé à tou.te.s les abonné.e.s en cette fin de semaine.
    Pour les autres : L’Envolée n°52 est en vente à Paris (Quilombo) et à Toulouse (Terra Nova).
    Et peut-être en Bretagne, à Saint-É, Marseille, Lyon, Nice, Cherbourg, Lons le Saunier, Montréal…
    Contactez-nous : contact@lenvolee.net ou en nous écrivant au 1, rue de la solidarité 75019 Paris.

    Actualisation janvier 2021 : le journal 52 a été interdit par la direction de l’administration pénitentiaire.
    Faites-nous signe si un·e de vos proches a du vivre des ‘bricoles’ parce que le journal faisait partie de ses affaires…
    Même si il ou elle a forcément reçu le canard des mains de l’AP.


    Télécharger le numéro

    Au sommaire :

    * Suerte, l’ami !
    * « Fais passer le yoyo », par No Name


    LES PRISONS CONFINÉES... / 6-28
    *
    Miradors d’une société toujours plus carcérale

    * Mutinerie d’Uzerche : l’Etat veut effacer l’historique
    * Carton écarlate à la MA de Seysses
    * Toujours privé·es de parloir
    * « A force d’être trop tôt pour eux… »,
    par Philippe
    * « Je veux vous rendre hommage », par Cathy
    * Les prisons pour sans-papiers n’ont jamais fermé

    * Brèves / 29
    *
    Les culottes d’Éliane / 30
    *
    Un nouveau code pénal pour enfermer les enfants / 31

    ISOLEMENT CARCÉRAL, TORTURE BLANCHE / 32-39
    * « Guide de survie contre l’isolement », par Mounir
    * Courriers de Bilal et Kémi
    * « Ici c’est le terminus »,
    par L’Infâme
    * « Je veux juste voir le ciel », par Sam
    * Trans et prisonnières : double peine !
    * « Arrivé au QD, ils m’ont mis à genou…»,
    par Abderazzak

    SUPERDUPOND-MORETTI / 40-44
    * De qui le ministre des prisons est-il vraiment l’ami ?
    * Demande de mise en liberté pour les prévenu.es : mode d’emploi et lettre type


    RÉVOLTES CONTRE LES PRISONS POUR SANS-PAPIERS / 45-47
    * Février 2020 : incendie ravage au CRA de Vincennes
    * « On n’est pas libre quand on est privé de sa vie »,
    par Carla
    * « Si tu chantes pas, tu manges pas », par une prisonnière du CRA du Mesnil-Amelot

    PEINE DE MORT EN PRISON / 48-56
    * Idir au mitard de Lyon-Corbas
    * Jaouad au mitard de Seysses
    * Khaled au QI de Villepinte
    * Mohammed au CRA de Vincennes
    * Sambaly à la centrale de Saint-Martin-de-Ré
    * L’AP s’acharne sur Jean-Christophe Merlet


    * Brèves
    / 57

    CONTRE UNE VENGEANCE D’ETAT AU PROCÈS DES RÉVOLTES DE BEAUMONT-SUR-OISE / 58-64

    * À lire, à voir / 65

    L’Envolée journal · FPP, 1 rue de la Solidarité 75019 Paris.
    Numéro 52 : 2euros + frais de ports
    Abonnements : 15. > les abonné·e·s de dehors paient les abonnements dedans !
    contact@lenvolee.net

    L’Envolée publie des lettres de prisonniers et de prisonnières, des récits de procès et des analyses sur la société et ses lois.
    Depuis 20 ans, le journal prolonge le travail mené par des émissions de radio qui maintiennent un lien entre l’intérieur et l’extérieur des prisons, hors du contrôle de l’administration pénitentiaire (AP).
    Le journal est réalisé par des ex-prisonnier.es ou des proches qui pensent qu’il est primordial de faire vivre une discussion entre intérieur et extérieur des murs.
    Les prisonniers décrivent leur quotidien, dénoncent leur conditions de détention, se battent contre l’enfermement sans que d’autres aient à parler à leur place.
    Une parole de prisonnier.e qui dénonce l’AP ou la justice, – qui plus est quand cette parole est collective – , n’a pas le droit de franchir les murs !

    L’existence-même de cette parole dérange l’ordre des choses.
    L’Envolée se veut un porte-voix des prisonniers et prisonnières qui luttent contre le sort qui leur est fait ; nous ne sommes ni des portes-paroles, ni même un syndicat de prisonniers.
    Nous faisons le pari que les mots nourrissent les luttes contre la justice et l’enfermement.
    Le journal s’inscrit dans l’histoire de la critique sociale abordée sous l’angle du droit et de la justice.

    La prison est le ciment nécessaire à l’État pour permettre au capitalisme de se développer.
    Prisons et justice servent principalement à enfermer la misère.
    L’enfermement carcéral joue un rôle social de repoussoir : il produit une peur nécessaire au maintien de cette société. Ainsi la prison sert aussi à enfermer dehors.


    Ce journal existe depuis 2001 malgré les censures et poursuites de l’AP, malgré nos faibles moyens. Nous ne comptons que sur l’argent des abonnements et des événements que nous organisons pour financer la sortie du journal.
    N’hésitez pas à écrire, à vous abonner et à abonner vos proches prisonnier.es en nous envoyant leur numéro d’écrou :
    L’abonnement est gratuit pour les enfermé.es.

  • Demande de mise en liberté par les prévenu.e.s : mode d’emploi

    Demande de mise en liberté par les prévenu.e.s : mode d’emploi

    Depuis la décision de la cour de cassation en juillet 2020, le juge de la liberté et de la détention (JLD) peut libérer des prévenus pour mettre fin à des conditions indignes de détention et un traitement inhumain : ce fut le cas pour un prisonnier de Nouméa, libéré le 12 octobre dernier. Il y a donc une petite occasion à saisir – on ne sait pas pour combien de temps encore.

    Pour être valable, il faut que la demande de mise en liberté (DML) soit posée par le prisonnier en détention provisoire lui-même. Dans cette DML, il faut prouver que les atteintes à la dignité humaine sont « crédibles, précises, actuelles et personnelles ». Vous devez donc prouver que vous subissez personnellement ce traitement inhumain. Comme il n’y a pas de définition officielle de ce que sont des « conditions indignes » et un « traitement inhumain », c’est à vous de décrire ce que vous subissez. Voici quelques éléments qui ne sont pas exhaustifs : moins de 3,4 m² par prisonnier en cellule, présence de matelas au sol, pas d’accès à l’air, temps trop long passé en cellule, manque d’accès à la lumière directe, manque d’accès au soins, insalubrité de la cellule, absence d’intimité pour aller aux toilettes, etc. Il vous faudra compléter la description de ces conditions de détention avec des preuves confirmant vos affirmations. Il faut donner le plus d’éléments tangibles pour prouver ces faits. Il peut s’agir de photos, par exemple. Mais il peut aussi s’agir de rapports du contrôleur général des lieux de privation de liberté sur l’état de la prison où vous êtes enfermés, ou de décisions de justice qui auraient préalablement condamné cet établissement. Le JLD engagera ensuite les démarches pour confirmer ou non cette situation.

    Voici un exemple de lettre type (établie avec un avocat). Complétez ce qui correspond à votre situation particulière. Ecrivez au chef de détention afin de pouvoir aller déposez la DML au greffe, qui la transmettra au JLD. Soyez le plus précis possible. Vous trouverez ici aussi une liste de décisions qui concernent certaines prisons que vous pouvez citer pour appuyer votre demande.

    Madame, Monsieur,

    Par la présente, je demande ma remise en liberté, étant actuellement enfermé dans des conditions inhumaines et dégradantes, sur le fondement de la décision de la chambre criminelle de la Cour de cassation, arrêt n°1400 du 8 juillet 2020 (20-81.739)

    Je suis enfermé à [établissement pénitentiaire] depuis le [date], soit depuis [X] mois. Dans cet établissement, j’ai occupé les cellules [X]. J’occupe actuellement la cellule n° [X].

    Taille de la cellule : Celle-ci mesure selon moi environ [X] m². Cet espace est toutefois réduit par le mobilier qui s’y trouve, à savoir [X]. Depuis le [X], nous sommes [X] dans cette cellule. Nous avons donc chacun un espace personnel très réduit, ce qui nous oblige à [exemples de conséquences : impossibilité d’être debout tous en même temps dans la cellule, obligés de rester sur les lits quand un des occupants veut se déplacer dans la cellule, quelqu’un dort par terre, etc.]

    État de la cellule : Cette cellule, comme le reste de la prison, est par ailleurs vétuste, sale et mal entretenue. [décrire la cellule : humidité, peinture qui s’écaille, rouille, chauffage défaillant, etc.]

    Ouverture : La seule ouverture sur l’extérieur est la fenêtre qui mesure environ [X]. On a du mal à aérer et la lumière naturelle n’entre pas suffisamment. [précisez le nombre de grilles, la présence de caillebotis, etc.] Du coup, on est obligé de laisser le plafonnier tout le temps allumé pour voir quelque chose.

    Toilettes : [décrire : état d’entretien, cloison, rideau de séparation, proximité avec les lieux de prise de repas, etc.]

    Temps passé en cellule : Je n’ai la possibilité de sortir de ma cellule que pour [décrire et donner le temps]. Donc, je subis ces conditions de détention [nombre d’heures] sur 24.

    Mes propos sont corroborés par la décision [n° X de la décision de condamnation] de [nom de l’instance daté de la décision] et/ou par le rapport du contrôleur général des lieux de privation de liberté [n° de la décision] daté du [date de la décision].

    Compte tenu de ces conditions de détention inhumaines et dégradantes, je vous demande de me remettre en liberté. Je peux d’ailleurs être hébergé à l’extérieur chez [X].

    Liste des prisons françaises déjà condamnées pour conditions indignes de détention :
    CP de Baie-Mahault : TA de Basse-Terre, 16 mars 2018, n° 1800020
    CP de Ducos : CAA Bordeaux, 17 février 2015, n° 14BX01991
    CP de Faa’a-Nuutania : TA Ref. Polynésie française, 21 janvier 2016, n° 1500662
    CP de Liancourt : CAA Douai, 15 juin 2010, n°09DA00256
    CP de Nouméa-Camp Est : TA Nouvelle-Calédonie, 10 octobre 2013, n° 1200341
    CP d’Orléans-Saran : TA Orléans, 3 juin 2014, n° 1300257
    CP de Rémise-Montjoly : CAA Bordeaux, 4 octobre 2011, n° 10BX03217
    MA d’Amiens : CAA Douai, 1er juillet 2010, n° 10DA00079
    CP de Saint-Quentin-Fallavier : CEDH, 10 novembre 2011, Plathey c. France, n° 48337/09
    MA d’Angers : TA Nantes, 29 septembre 2015, n° 1400842
    MA de Besançon : TA Besançon, 23 février 2012, n° 1101344
    MA de Caen : TA Caen, 6 novembre 2012, n° 1200277
    MA de Basse-Terre : TA Ref. Basse-Terre, 17 octobre 2014, n° 1400536
    MA de Bois D’arcy : CAA Versailles, 5 juin 2015, n° 11VE03158
    MA de Cherbourg : TA Caen, 26 juin 2014, n° 1100895
    MA de Clermont-Ferrand : CAA Lyon, 31 mars 2016, n° 10LY01546
    MA de Coutances : TA Caen, 7 avril 2016, n° 1500038
    MA de Douai Cuincy : TA Lille, 6 novembre 2014, n° 1204493
    MA de Dunkerque : TA Lille, 18 janvier 2012, n° 1005824, n°1006267
    MA de Fleury-Mérogis : Conseil d’État, 30 décembre 2014, n° 364774
    MA de Fresnes : TA Melun, 28 avril 2017, n° 1703085
    MA de Grenoble-Varces : TA Grenoble, 30 avril 2014, n° 1103756
    MA de La Roche-sur-Yon : TA Nantes, 12 janvier 2012, n° 1100598
    MA de Marseille-Baumettes : Conseil d’État, 22 décembre 2012, Section française de l’Observatoire international des prisons, n° 364584
    MA de Mulhouse : TA Strasbourg, 3 juillet 2013, n° 1102199
    MA de Nanterre : TA Versailles, 8 juillet 2011, no 0910656
    MA de Nantes-Carquefou : CAA Nantes, 10 avril 2014, n° 13NT00633
    MA de Nîmes : Conseil d’État, 30 juillet 2015, Section française de l’Observatoire international des prisons, n° 392043
    MA de Reims : TA Châlons-en-Champagne, 24 mars 2015, n° 1301527
    MA de Rouen : CAA Douai, 10 juillet 2012, n° 11DA01405
    MA de Saint-Brieuc : TA Rennes, 28 novembre 2014, n° 1302079
    MA de Saint-Étienne La Talaudière : TA Lyon, 25 septembre 2018, n° 154125.
    MA de Paris la Santé : CAA Paris, 12 janvier 2012, n° 11PA01590
    MA de Tours : TA Ref. Orléans, 14 juin 2012, n° 1200333
    MA de Valenciennes : CAA Ref. Douai, 7 janvier 2013, n° 12DA01478
    CP de Baie-Mahault, CP de Ducos, CP de Faa’a-Nuutania, MA de Fresnes, MA des femmes de Nice, MA de Nîmes : Cour européenne des droits de
    l’homme pour conditions indignes de détention (arrêt J.M.B. et autres c. France, 30 janvier 2020)
    MA de Fleury-Mérogis : CEDH, 21 janvier 2011, Payet c. France, n° 19606/08
    MA de Nancy-Charles III : CEDH, 25 avril 2013, Canali c. France, n° 40119/09.

    Vous pouvez aussi vous appuyez sur les rapports du Controleur Général des Lieux de Privation de Libertés : tous les rapports sont disponibles à la suite de ce lien. S’il y a plusieurs rapports, on vous conseille de prendre le plus récent.

    Nouveauté importante, cf émission du 27 novembre :

    « La description très générale des conditions très dégradées de détention (en l’occurrence, Fresnes) suffit à contraindre la chambre de l’instruction, saisie en appel d’un refus de DML, à effectuer des vérifications complémentaires pour apprécier le caractère crédible, précis et actuel de cette description. On ne peut exiger du détenu qu’il démontre le caractère indigne de ses conditions personnelles de détention, ni leur incidence sur sa santé »

    Cass. Crim., 25 nov 2020 , n°20-84.886, dispo sur le site de la cour de cassation

  • Lettre de l’Infâme – Révoltes et répression au CRA de Lyon – Le journal n°52 est sorti !

    Lettre de l’Infâme – Révoltes et répression au CRA de Lyon – Le journal n°52 est sorti !

    Emission de l’Envolée du 20 Novembre 2020 ·

    • Lettre de l’Infâme, agressé par des matons à la centrale de Vendin-le-Vieil
    • Lettre de Laurent Jacqua
    • Taoufik est mort à la prison de Perpignan et sa famille ne l’a appris qu’un mois plus tard par un codétenu en perm’ ! Cagnotte en ligne pour soutenir la famille.
    • En HP (Hôpitaux Psy) comme en CRA (Centre de Rétention), les audiences devant le Juge des Libertés et de la Détention (JLD) se font de plus en plus en visio, voire sur simple consultation du dossier.
    • Prisons pour sans-papiers : Lecture du témoigagne de X., prisonnier au CRA de Lyon-Saint Exupéry, paru sur crametoncralyon.noblogs.org. Retour sur la grève de la faim au CRA de Vincennes.
    • Brèves : incendie de cellule à Condé sur Sarthe, Nanterre condamnée pour conditions indignes de détention

    L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, sur Canut à Lyon et environs au 102.2 les samedis à 14h pendant tout le reconfinement et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.

    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • COVID-1984

    COVID-1984

    LA PEUR EST L’ARME LA PLUS PUISSANTE ET LA PLUS EFFICACE POUR OBTENIR LA SOUMISSION

    LETTRE D’UN PRISONNIER ·

    Depuis des mois, les citoyens de ce pays vivent dans un système liberticide. Il ne faut pas se demander pourquoi, mais comment ils en sont arrivés là. Car ce qui importe, c’est la méthode qui a amené à ce résultat. En effet, pandémie et attentats sont les deux outils qui ont permis ce basculement brutal de la société et des libertés dans un régime ressemblant de façon troublante à un système carcéral. Au fond, la main-basse de l’idéologie du « tout-sécuritaire » sert une cause bien plus obscure que celle d’une société soit-disant protectrice et bienveillante vis-à-vis de ses citoyens face à une pandémie. Les états d’urgence – sanitaire et attentats – que nous vivons actuellement ne sont que des prétextes opportuns pour mieux assoir le pouvoir de la classe dirigeante ; pour transformer, avec succès, notre pays en un État policier et militaire. D’une certaine manière, nous leur avons laissé carte blanche, par une forme de consentement volontaire, pour mater toute protestation ou opposition à l’instauration de ce régime totalitaire que nul n’a le droit de contester aujourd’hui. Lorsqu’un pays est dirigé fermement par des lois, décrets ou règlements, toutes aussi liberticides les unes que les autres, lorsque les citoyens sont soumis à une autorité sans autre forme d’opposition ou de débat politique, c’est que nous sommes déjà dans une forme de dictature qui ne veut pas dire son nom. La peur est l’arme la plus efficace pour obtenir la soumission, voire même l’adhésion de tout un peuple. Ainsi, par un effet presque naturel, on neutralise toute rebellion ; et si cela ne suffit pas, la machine répressive se met en route par la dissuasion : amendes, sanctions, menaces, culpabilité, opprobre… incitant les derniers récalcitrants à baisser la tête.

    Cette pression et ce contrôle social se sont mis en place en quelques années selon une stratégie et un agenda bien réfléchi ; cela a juste été accéléré en quelques mois par la CoVid-19. Mais le véritable commencement de cette transition vers un régime autoritaire, outre la mise en place de Vigipirate en 1995 et autres états d’urgences et les lois liberticides votées durant les années qui suivirent, débute avec l’épisode du soulèvement des gilets jaunes, qui a été le premier vrai basculement vers un État qui utilise sans complexe la répression et de la violence policière  pour briser un mouvement populaire. Car le gouvernement de l’époque, face à la puissance de ce mouvement, a tremblé et compris qu’il fallait agir et se donner les moyens pour que cela ne se reproduise plus.

    Le premier confinement de mars 2020 a été une véritable expérience pour le pouvoir : cinquante-cinq jours d’enfermement total à l’échelle d’une nation sans aucune protestation… c’est là qu’ils ont pris conscience – non sans  surprise – qu’ils pouvaient agir sur nos libertés fondamentales avec une facilité déconcertante grâce aux chocs provoqués par l’épidémie et la peur. Quels outils fantastiques ! Quelle victoire de voir la soumission de toute une population. Cela leur a ouvert des possibilités infinies sur un changement total de notre regime, et ils ne se sont pas privés d’en abuser ; et ainsi, de transformer le pays en système carcéral. C’est sans précédent. La liberté a quasiment disparu pour être remplacée par un système  autoritaire et dominateur qui gère les citoyens comme on gère  la population pénale. Confinement, couvre-feu, parloirs dans les Ehpad, promenade soumise à autorisation, entrave à la liberté d’aller et venir, surveillance policière, toute manifestation, regroupement ou réunion interdites, privation des lieux et activités culturelles, plus de liberté d’expression, port du masque obligatoire adulte et enfant, fermeture administrative de commerces… Toutes ces injonctions autoritaires, vous ne les trouvez que dans un seul lieu : La prison !

    Nous sommes aujourd’hui dans une société qui applique un véritable modèle carcéral, et le pouvoir et ses sbires se comportent comme s’ils dirigeaient un établissement pénitentiaire. Lois, décrets, règlements : plus de place au bon sens, à la concertation ou à l’intelligence… Le système applique des règles, des méthodes, parfois absurdes, à tous sans aucun discernement, sans réflexion ni recul sur la situation. Le pays est aux mains de fonctionnaires, véritables matons, qui obéissent et appliquent la loi de façon aveugle et froide. Nos libertés individuelles sont entravées sans que nous puissions agir : c’est la définition même de ce qu’est un prisonnier. Ils nous persuadent, avec la complicité de médias aux ordres, que l’abandon de nos libertés est la seule solution pour s’en sortir ; le mécanisme est si efficace que plus rien ne les arrêtera. Cela est bien plus grave que la Covid-19 ou quelques attentats. Les citoyens subissent un enfermement et une privation de liberté, et ils ont accepté leurs propres chaînes sans réagir car on leur a fait croire que c’était pour le bien commun et l’intérêt général du pays.

    Non ! Tout cela n’est qu’un leurre. Covid-19, attentats, état d’urgence, chocs, peurs… ne sont que des leviers providentiels pour faire basculer la société dans une sorte de néodictature dite « intelligente », puisque masquée par une démocratie de façade. 

    Que vous le vouliez ou non nous sommes tous des prisonniers et le pays une prison. 


    Laurent Jacqua

  • Des nouvelles de la Maison d’Arrêt pour Femmes des Baumettes

    Des nouvelles de la Maison d’Arrêt pour Femmes des Baumettes

    Durant toute la nuit du mardi 3 au mercredi 4 novembre, à partir de 23h, les ERIS (Équipes régionales d’intervention et de sécurité) de Marseille sont intervenues pour une fouille sectorielle surprise au sein de la MAF (maison d’arrêt pour femmes) des Baumettes.

    Les membres cagoulés et lourdement armés de ce « GIGN de la pénitentiaire » ont fait subir à des prisonnières un traitement dégradant en leur demandant de se dénuder entièrement sous leurs yeux. Tout en les exposant à leurs regards, les autorités ont férocement procédé à la fouille en saccageant plusieurs cellules, perçant les sachets de nourriture, répandant au sol les vêtements, insultant les prisonnières. Le prétexte avancé par l’administration pénitentiaire (AP) pour cette intervention violente et humiliante serait la lutte contre le terrorisme en prison.

    De fait, ces violences servent avant-tout à intimider les prisonnières que l’AP juge trop « radicalisées ». À cela s’ajoutent les nouvelles conditions imposées par l’AP depuis plusieurs mois : impossibilité de cantiner du tabac, distribution de masques aux prisonnières seulement à partir de mi-octobre, UVF (Unités de visite familiale) et activités supprimées, stricts protocoles sanitaires (parloirs hygiaphones, vitres en plexiglas, etc.) mais réduction des temps de parloir. Plein de salles de parloir sont pourtant vides. Des prisonnières ont organisé collectivement des refus de remonter de promenade ces derniers jours, protestant contre des coupures d’eau arbitraires, et ont été pour cette raison transférées au QI (quartier d’isolement).

    Comme ces événements le prouvent, la répression liée aux états d’urgence dehors est amplifiée à l’intérieur.

    Force et soutien aux prisonnières de la MAF !

  • Présentation de la loi « sécurité globale » · Acharnement de l’AP à Arles sur Romain

    Présentation de la loi « sécurité globale » · Acharnement de l’AP à Arles sur Romain

    Emission de l’Envolée du 13 Novembre 2020 ·

    • Fouilles et punitions collectives à la MAF des Baumettes, des prisonnières racontent.
    • La nouvelle loi « Sécurité globale » : floutage de gueules de flics, menaces sur les remises de peine, plus de moyens pour les sécurités privées. Appel de F. pour présenter la loi et essayer de la décrypter.
    • Les matons d’Arles s’acharnent sur Romain. Plus de quatre ans après sa prise de parole à la prison de Valence, l’AP continue de lui faire payer. Une proche appelle pour raconter les humiliations et dénoncer les conditions de parloirs imposées.
    • Suite des fouilles et agressions à la prison pour sans papier du Mesnil Amelot.
    • Jusqu’en août, l’AP peut transférer des prisonnier.ères comme elle le veut pour mesure sanitaire !
    • Une brèche légale de quelques semaines : les Demandes de Mise en Liberté pour les prévenus ne peuvent plus se faire en visioconférence. Si la personne n’est pas présentée au juge physiquement, elle doit être libérée.

    « Durant toute la nuit du mardi 3 au mercredi 4 novembre, à partir de 23h, les ERIS (Équipes régionales d’intervention et de sécurité) de Marseille sont intervenues pour une fouille sectorielle surprise au sein de la MAF (maison d’arrêt pour femmes) des Baumettes.

    Les membres cagoulés et lourdement armés de ce « GIGN de la pénitentiaire » ont fait subir à des prisonnières un traitement dégradant en leur demandant de se dénuder entièrement sous leurs yeux. Tout en les exposant à leurs regards, les autorités ont férocement procédé à la fouille en saccageant plusieurs cellules, perçant les sachets de nourriture, répandant au sol les vêtements, insultant les prisonnières. Le prétexte avancé par l’administration pénitentiaire (AP) pour cette intervention violente et humiliante serait la lutte contre le terrorisme en prison.

    De fait, ces violences servent avant-tout à intimider les prisonnières que l’AP juge trop « radicalisées ». À cela s’ajoutent les nouvelles conditions imposées par l’AP depuis plusieurs mois : impossibilité de cantiner du tabac, distribution de masques aux prisonnières seulement à partir de mi-octobre, UVF (Unités de visite familiale) et activités supprimées, stricts protocoles sanitaires (parloirs hygiaphones, vitres en plexiglas, etc.) mais réduction des temps de parloir. Plein de salles de parloir sont pourtant vides. Des prisonnières ont organisé collectivement des refus de remonter de promenade ces derniers jours, protestant contre des coupures d’eau arbitraires, et ont été pour cette raison transférées au QI (quartier d’isolement).

    Comme ces événements le prouvent, la répression liée aux états d’urgence dehors est amplifiée à l’intérieur.

    Force et soutien aux prisonnières de la MAF !« 


    L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, sur Canut à Lyon et environs au 102.2 les samedis à 14h pendant tout le reconfinement et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
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    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • Communiqué du CRA de Vincennes · Comment se rendre au parloir ? · Contre une vengeance d’État aux assises de Pontoise · Procès des matons de Varces accusés de trafic

    Communiqué du CRA de Vincennes · Comment se rendre au parloir ? · Contre une vengeance d’État aux assises de Pontoise · Procès des matons de Varces accusés de trafic

    Émission de l’Envolée du 6 novembre 2020 ·

    Au menu :

    • Actualité des prisons confinées : contrairement à mars dernier,  pas de fermeture globale des parloirs… pour l’instant : le nouveau ministre des tribunaux et des prisons craint l’émeute / Pour se rendre au parloir cocher la case : « motif familial impérieux » ;  joindre si possible des preuves de l’incarcération de votre proche ;  rappeler la loi pénitentiaire du 24 novembre 2009 qui a consacré le droit au maintien des liens familiaux par l’exercice des visites et invoquer la circulaire du 20 février 2012 relative au maintien des liens extérieurs des personnes détenues : « Les visites concernent […] l’exercice d’un droit fondamental, celui du droit à la vie familiale, protégé par l’article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales » / En cas d’amende : nous contacter, nous ferons suivre à des avocats qui contesteront gratuitement.
    • Contre une vengeance d’État aux assises de Pontoise : cinq personnes devaient être jugées pour tenter de solder le mouvement de révolte qui a suivi la mort d’Adama Traoré à Beaumont-sur Oise en 2016. Le procès est reporté (Lien texte).
    • « Matons trafiquants » à Varces : retour en long sur un procès.

    L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Podcasts disponibles sur toutes les plateformes.

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