Auteur/autrice : ·

  • « Revoir les barreaux de cette centrale n’est pas une grande joie » Philippe Lalouel à Lannemezan, avril 2015

    CP de Lannemezan, avril 2015

    Bonjour à tous,

    Et bien me voilà arrivé à Lannemezan après un long combat semé d’embûches. J’ai serré les dents pour y arriver. Revoir les barreaux de cette centrale n’est pas une grande joie car ma liberté est prise depuis 29 ans le 23 avril, par les bourreaux et les jurés-moutons de cette société. Et puis les victimes : elles se font braquer puis très bien payer, car toutes ces victimes ont pris un fric fou en quelques minutes. Ma rage je la garde au plus profond de moi. Je serre les dents, même mon but atteint.

    Je vois ma compagne chaque semaine et ça c’est le top. Je tiens à dire que ma compagne est une battante : qu’il neige, qu’il pleuve, qu’il fasse froid, elle ne rate jamais un parloir et je la respecte plus que tout. Heureusement qu’elle est là, cela me retient de certaines choses. L’avenir dira ce qui viendra pour moi et ma compagne.

    A l’intérieur de moi je suis une bombe atomique malgré le bonheur de voir ma compagne chaque semaine. Car la taule : plein les couilles. Ca veut plus rien dire cette peine de condamné à mort qu’ils m’ont foutue. Je l’ai en travers de la gorge. La population a bien changé et je ne me sens pas dans mon monde à moi. Il n’y a pas de taf et ils parlent de réinsertion ahahaha. Comment les mecs pourraient se réinsérer si y’a pas de boulot et quand il y en a c’est payé une misère. Ça dégoute et décourage tout le monde. J’entends que de la rage entre ces murs, c’est normal. J’ai fait un stage en janvier, comme paye j’ai eu : 15euros82 ; en février 31euros64… en deux mois ça fait ; 47euros46, la honte. Ils ramènent tout à la crise, bien sur hein…bref.

    Ma santé se maintient, je tape mon sport voilà, sinon il n’y a rien à faire entre ces murs. C’est l’abandon du détenu dans la centrale. Je m’emmerde. C’est triste, ça ne vit plus dans les centrales. Je comprends, c’est normal que ce soit ainsi car il n’y a rien de rien. Le temps passe, les années passent, tu rentres en taule sans rien et tu reste avec rien. Que des histoires sans parole. Des promesses bidons. Des excuses. C’est toujours pareil et à force tu te fous de tout ; ça n’énerve même plus leurs conneries tellement ça devient banal…bref.

    Je vais finir là cette petite lettre là, car quoi dire sur courrier : un jour vaut une année. La rengaine quoi. A un de ces jours les ami-e-s. un grand bonjour à tous et toutes les braves.

    Philippe

    PS : Je reviens un peu. J’écris quand j’ai besoin de me libérer un peu la bombe endormie que j’ai au fond de moi. Et bien aujourd’hui, jour de paye, alors là encore moins que le mois dernier : j’ai eu 31euros 42 pour mars. Vu que j’ai reçu un mandat, ça dépasse les 200euros alors il reste 22euros72 sur la paye…ahahaha (note envo : prélèvement pour rembourser le fond d’aide aux victimes au delà de 200 euros par mois de cantine). Tu es obligé de rire ; quelle honte…enfin. Faut que je serre les dents pour ma compagne, pour moi aussi. Rien de neuf, la routine. Je passe le 29 en commission pour ma levée du statut DPS mais bon hein. Pour dire les trucs que j’ai à dire je suis obligé de faire du léger car les cadeaux, à nous on nous en fait pas. Bref, je finis sur ces lignes.

    Bon courage aux déterminés, femmes et hommes, dans ces tombeaux secrets de merde.

    A plus les ami-e-s.

    (PS de l’Envolée : Philippe a gardé son statut DPS ; les payes sont toujours aussi ridicules, 31 euros pour le mois de juin… la vie en centrale quoi)

  • Emission du 10 juillet 2015

     

    • Infos : Michel M. est sorti, pécule partie civile
    • Présentation du film Faites sortir l’accusé – Pierrot
    • Brève : les « mutineries » Orléans, Moulin, Les Baumettes
    • Présentation du livre Beau comme une prison qui brûle – Qyou

    pour avoir le pdf du livre gratis : sur Qyou.org, code promo : qyou75

  • L’Envolée N°41 •  Hafed à l’honneur

    L’Envolée N°41 • Hafed à l’honneur

    7959397-12374747Le dernier numéro du journal. Que du Hafed Benotman, co-fondateur du journal qui a distillé dans nos tronches beaucoup de ce qu’on peut penser de la prison, de la justice et du monde qui va avec. C’est drôle et c’est tranchant à la fois. C’est à mettre entre toutes les pattes. Ca se lit aussi et surtout sur papelard. Si vous ne trouvez pas de librairie qui le vend près de chez vous, abonnez-vous.

    Pour ça écrivez à contact@lenvolee.net et envoyez un chèque de 15 Euros à l’ordre de l’Envolée, 43 rue de Stalingrad, 93100 Montreuil-sous-Bois. C’est toujours gratuit pour les prisonniers et leurs proches sans le sous.

    Bonne lecture  : 41 final comp

  • Beau comme une prison qui brûle… le livre qui brûle les doigts

    beaucommeuneprisonquibrule

    L’histoire d’une émeute, l’histoire de Djellali Mihoubi dit Kyou pour qui rien n’est plus beau qu’une prison qui brûle…

    « Beau comme une prison qui brûle » peut s’entendre comme le cri de toute une génération de rebelles, de toutes les générations de rebelles qui s’apprêtent à être vaincus – et qui ne regrettent rien…

    Le 16 avril 1988, la prison d’Ensisheim flambait. La presse et la justice ne voulurent voir dans cette révolte spectaculaire qu’une explosion parmi d’autres qui valut à cinq détenus quatre ans de prison supplémentaires. Cette mutinerie est pourtant restée ancrée dans la mémoire carcérale. Jamais, depuis les grandes révoltes de 1974, un établissement pénitentiaire n’avait été détruit avec tant de ferveur. Jamais les initiateurs d’une mutinerie n’avaient revendiqué leurs actes avec autant de constance et de dignité. Rarement l’institution pénitentiaire elle-même n’avait été à ce point remise en cause. Pour la première fois, l’un des principaux acteurs de la révolte d’Ensisheim en raconte la genèse, le déclenchement et l’embrasement. « Beau comme une prison qui brûle » constitue un témoignage authentique, précis et plein d’humour. Près de trente ans après les faits, il résonne comme une ode à la révolte et à la liberté et rappelle que certains incendies ne s’éteignent jamais…

    Pour télécharger le livre ou le commander en version papier :

    http://pascalebraun.fr/

    Vous pouvez aussi écouter l’interview qu’a donné Kyou le 06 juin dernier à l’émission Papillon :

    http://lenumerozero.lautre.net/article2898.html

    Emission Papillon, les 1er et 3ème jeudis du mois 20h à 21h sur Radio Dio 89.5FM à St-Etienne sur Radio Canut 102.2FM à Lyon et Saint-Quentin Fallavier (en alternance avec « la Petite Cuillère »).

  • Emission du 26 juin 2015

     

      • Infos 

    Prison de forest (Belgique)
    Prison de Saint-Quentin
    Loi sur le renseignement

    • Présentation du Journal n°41 (« Spécial Hafed Benotman »)
  • Emission du 19 juin 2015

     

    • Lutte des migrants/réfugiés
    • Communiqué corse – Mouvement collectif
    • Lettre de Philippe Lalouel – Lannemezan
    • Texte d’Hafed Benotman – Longues peines
    • Texte de l’OIP – Pax, mariage
    • Présentation de Lion
    • Statut DPS
    • Présentation du film de Brigitte Sy
  • Du son contre la prison n°5 – Vendredi 12 juin 2015

    A Saint-étienne et sur une vingtaine de radios locales

    Un concert et des paroles en solidarité avec les prisonniers et prisonnières.

    A l’affiche cette année :
    Refugees of Rap
    hip hop – Syrie
    The Buttshakers
    soul garage – Lyon
    RED collectif
    rap – Genève

    (suite…)

  • Isolé au centre de détention de Bourg-en-Bresse

    G. ASKAROGLU est un des prisonniers isolés du centre de détention de Bourg en Bresse. Il réclame son transfert le plus rapidement possible. (suite…)