En avril 2012, des prisonniers du centre de détention de Roanne rendaient publique une pétition signée par des dizaines de prisonniers. C’était il ya deux ans déjà… depuis certains prisonniers désignés comme meneurs dans cette tentative d’expression collective (qui sorte des murs) ont été transféré et malatraité. Certains ont continué le combat dans les QI où ils ont été menés. Ce fut le cas à Neuvic l’année suivante. Depuis la situation n’a pas -ou peu- changé. Nous écrivions à l’époque que ces mouvements ne devaient pas être avalés et aussi vite oubliés par la machine pénititentiaire aidée de la machine médiatique. Nous republions ici aujourd’hui ce texte, accompagné du texte de la rédaction du journal qui accompagnait la publication des nombreuses plateformes ou pétitions de prisonniers qui étaient sorties en 2012. (extraits de l’Envolée N°33). Puissent ces textes nourrir les révoltes d’aujourd’hui… (suite…)
Catégorie : Lettres
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Visite guidée au centre de détention pour hommes de Réau
en compagnie d’AC/DC, prisonnier longue peine en attente d’une libération conditionnelle…
Le descriptif très détaillé et très informatif qui suit est paru dans le numéro d’hiver du journal ; le courrier datant d’octobre 2013. Ecrit par AC/DC, « prisonnier longue peine en attente de libération conditionnelle », ce texte constitue un rapport précieux sur la très moderne prison de Réau. Les amis et correspondants du journal qui y sont passés ou qui y passent ne se comptent plus : Christine Ribailly, y a séjourné récemment avant d’être transférée à Rennes (où sa détention est, semble-t’il, un peu moins dure) ; Kaoutar Chtourou n’en peut plus d’y attendre la réponse pour sa demande de conditionnelle (elle ne quitte plus le régime fermé depuis des mois et enchaîne les période de « confinement » en cellule ; on peut d’ailleurs lire Solidaires de notre amie Kaoutar, une combattante dont l’AP se venge) ; quand à Philippe Lalouel, il est actuellemnt dans les mains des experts en blouse blanche du CNO (Centre national d’observation) situé à Réau aussi, pour qu’ils statuent sur sa « dangerosité » afin de l’orienter vers une affectation..(il espère sanstrop y croire un rapprochement familial). Avant de publier des courriers plus récents de tout le monde (sur le site et dans le numéro 39 du journal qui paraîtra en juin), nous pouvons lire ou relire, cette visite guidée par AC/DC, de cette « prison moderne de merde », pour reprendre la classification établie par Philippe.
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Après une lettre collective pour la ré-ouverture de « la salle convivialité » au centre de détention pour femmes de Réau
Christine, combats en détention et répression… énième épisode
Depuis son incarcération en novembre 2012, Christine proteste régulièrement contre l’arbitraire de la pénitentiaire et pour l’application des droits (théoriques !) des prisonniers et prisonnières. Ce qui lui vaut un enchaînement de conflits avec les surveillants et l’AP, de CRI (compte-rendus d’incidents), placements au mitard et au quartier d’isolement, transferts disciplinaires, et quelques procès… Tout ceci durcit et rallonge sa peine.
L’Envolée et divers sites internet relaient ce qu’elle relate dans ses lettres*. Dès son arrivée au centre de détention de Réau, mi-octobre 2013, elle a refusé de prendre la carte de circulation nécessaire aux passages des multiples sas de sécurité en détention, ce qui lui a valu d’être directement placée en régime « portes fermées ». Le 5 mars, elle est passée en procès au TGI de Melun, accusée d’avoir mordu un surveillant au cours d’une prise de bec pour la réouverture de la «salle de convivialité» (voir lettre et compte-rendu ci-dessous). (suite…) -
« Imaginez : un évadé retrouve la liberté après que la cour de cassation lui donne raison…»
Lettre de Michaël, maison d’arrêt d’Annoeulin (Lille)
Une fois qu’on est pris dans l’engrenage de la prison, commence le combat pour ne pas y laisser sa peau, que ce soit par le rapport de force avec l’administration pénitentiaire ou sur le terrain juridique, que ce soit par des actes individuels ou collectifs. Tout le monde espère sortir le plus tôt possible, mais obtenir des permissions de sortie et des aménagements de peine relève de procédures longues, complexes, et soumises à l’arbitraire des juges et de la matonnerie. Dans cette lettre envoyée à L’Envolée, Michaël raconte ce genre de parcours du combattant. Il évoque aussi des altercations avec les surveillants, le combat quotidien pour faire respecter les droits, la situation dans la prison récente d’Annoeulin, et les nombreux décès en détention.
« Centre pénitentiaire d’Annœullin*,
le 9 décembre 2013
(Je suis) incarcéré depuis 2003 pour un homicide qui m’a valu treize ans de réclusion criminelle. Peu après mon arrivée en maison d’arrêt (MA), j’ai eu un souci avec le chef de détention de l’époque Monsieur Lamotte. Au tribunal, je me défends comme je peux en disant et soutenant que je n’avais fait que me défendre. Résultat : huit mois ferme pour agression, insultes et menaces. N’étant pas d’accord je fais appel. En attendant l’appel, j’informe la commission nationale de déontologie et de sécurité (CNDS) de mon problème et ceux d’autres détenus du centre pénitentiaire (CP) de Maubeuge. Je passe en appel le 11 décembre 2003 à Douai qui confirme le jugement. Le lendemain de cet appel, j’apprends par le journal « La Voix du Nord » que le chef de détention ainsi que certains bricards et surveillants sont inquiétés par la CNDS, malheureusement trop tard pour moi mais assez tôt pour d’autres. Ces fameux lascars sont inquiétés pour violence envers les détenus, harcèlement et harcèlement sexuel envers des surveillantes du CP de Maubeuge. Me voilà maintenant à la tête de treize ans et huit mois à faire. Suite à ce problème, je suis transféré d’établissement en établissement. Trois, avant de pouvoir revenir à Maubeuge, où j’ai mes enfants, ma famille et mes amis. (suite…)
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Le combat sans fin de Chloé, transsexuelle incarcérée
Chloé est incarcérée au centre de détention (CD) de Caen ; depuis 2004, elle se bat pour se faire reconnaître en tant que transsexuelle. Ce combat pour exister en tant que femme se situe à tous les niveaux, vis-à-vis de l’administration pénitentiaire (AP), du corps médical, des prisonniers et de la société en général. (suite…)
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« Chemin de croix ou parcours du combattant? » une lettre de Patricia depuis le CD de Rennes
Rennes le 14 Novembre 2013
Chemin de croix ou parcours du combattant ?
C’est hélas notre triste destinée quand nous avons une longue peine. Tu as un jugement qui est déjà dur à traverser et ensuite on te colle une peine de sûreté alors que cette dernière n’a pas été prononcé à la barre. C’est un sacré coup dans les dents lorsque tu l’apprends plusieurs mois après ton jugement. Moi depuis que j’ai appris ça, je suis tombée dans une profonde dépression et chaque jour est devenu un calvaire à vivre.
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4 lettres depuis le CP de Mont-de-Marsan, prison moderne de merde…
DEPUIS LE CENTRE PÉNITENTIAIRE DE MONT-DE-MARSAN
« Prisons modernes de merde »
Le centre pénitentiaire Pémégnan de Mont-de-Marsan a été inauguré en novembre 2008 par Dati. C’est la taule « pilote » du plan 13200 lancé en 2002. Avec 300 places à la maison d’arrêt (MA), 360 au centre de détention (CD) et un quartier arrivant de 30 places, il permet d’enfermer dix fois plus que l’ancienne prison de Mont-de-Marsan. (suite…)
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Depuis le Quartier d’isolement de Neuvic
Le texte qui suit est un communiqué tout juste sorti du centre de détention de Neuvic, par des prisonniers qui sont à l’isolement. Malgré la condition insupportable qui leur est faite, ils parviennent à rester solidaires, et sont en lutte au quotidien contre l’administration pénitentiaire. On les salue, ça demande un grand courage de faire sortir des communiqués comme celui-là, alors qu’ils sont à la merci de matons sadiques et de l’administration qui les couvre. Ils souhaitent que ces informations circulent, et appellent à la solidarité à l’extérieur. Le moins qu’on puisse faire est de faire connaître leur combat, alors n’hésitez pas à faire tourner ce texte, que L’AP sache qu’on la regarde avec vigilance et détermination. (suite…)
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Centre de détention de Neuvic (Dordogne) : ça chauffe au mitard
Voilà quelques informations qui nous sont parvenues du centre de détention de Neuvic sur l’Isle (Dordogne) et témoignent du climat tendu qui règne au mitard (QD ou quartier disciplinaire) et au QI (quartier d’isolement). Le ton monte entre certains prisonniers de Neuvic et la matonnerie, qui ne répond que par l’intensification de la répression. Mais ces prisonniers, poussés à bout, ne se laissent pas faire. Ils réclament leur transfert afin de poursuivre leur peine dans d’autres conditions. (suite…)