BADINTER EST MORT, MAIS PAS LA PEINE DE MORT.
Des prisonniers du centre de détention de Montmédy nous ont adressé une lettre ouverte suite à l’annonce du décès de celui dont le nom reste associé à l’abolition de la guillotine.
« Pour comprendre Robert Badinter, il suffit de remonter le cours de son histoire » dit un des nombreux éloges parus dans la presse. Pour comprendre que la peine de mort n’a jamais été abolie, en revanche, il faut écouter les prisonniers et les prisonnières. Alors que les hommages se multiplient, nous donnons ici la parole à celles et ceux que la justice et la prison ont continué et continuent de tuer.
Nous vous invitons aussi à lire ou relire dans ce livre que nous avons publié d’autres paroles de prisonnier.es qui dénoncent cette prétendue abolition.
Communiqué des détenus de Montmédy (55)
CI-GÎT l’«ÉTAT DE DROIT». TOUTES NOS CONDOLÉANCES.
Le décès tardif de Badinter a provoqué certains éloges qui eussent gagné à s’exprimer en privé.
Mais d’une manière plus surprenante et plus scandaleuse que de coutume, les médias à tendance gauchiste passive choisissent l’admiration esthétique du plus contestable «socialiste» bourgeois plutôt que le silence ou les injures qui, depuis l’application de la théorie du «droit pénal de l’ennemi» dans le droit français, se trouvent seuls moralement justifiés.
Entendons-nous: avec l’«abolition de la peine capitale», ce qui était jusqu’alors la part honteuse, occulte de la proclamé démocratie française (torture, assassinats extrajudiciaires, perpétuité réelle…) va être exhibée aux gens du pays, sapant dans ses profondeurs cet «État de droit» qui justifierait qu’on tolère le régime.
le 16 février 2024.
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